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INTRODUCTION

Sous l’orage est un roman écrit par l’écrivain malien Seydou Badian Kouyaté.
Il est paru pour la première fois en 1957 aux éditions Présence africaine. Sous l’orage est un
œuvre qui met l’accent sur la société traditionnel africaine, il existe beaucoup de pratique
positive.
Par contre cette même société regorge de coutumes qui méritent d’être corrigées. Il est très
remarquable en ce roman, si juste d'écriture, si mesuré de ton, de voir ce peuple - ici une
famille et un village maliens - sortir de la tourmente sans sacrifices extrêmes : la parole sage
a raison des passions, et le désordre de l'histoire finalement s'épuise face à l'ordre de la vie.
Sous l’orage évoque des thèmes essentiels parmi lesquels « l’expression de la condition
féminine » qui est le thème de notre exposé.

I. BIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE
Seydou Badian Kouyaté officiellement aujourd'hui Seydou Badian Noumboïna est un écrivain
et homme politique malien né à Bamako en 1928.
Seydou Badian Kouyaté effectue des études de médecine à l’université de Montpellier en
France1. Il est l'auteur d'une thèse sur les traitements africains de la fièvre jaune2.
En 1956, il rentre au Mali et est nommé médecin de circonscription1. Proche du premier
président Modibo Keïta, il écrit les paroles de l’hymne national, Pour l'Afrique et pour toi,
Mali. Il devient à l'indépendance du pays ministre de l'Économie rural et du Plan. Lors du
remaniement du 17 septembre 1962, il devient ministre du Développement3. Il défend
l'existence d'un parti unique dans l'Afrique postcolonial, seul moyen selon lui de créer la
Nation4.
Lors du coup d’État de Moussa Traoré en 1968, il est déporté à Kidal puis s’exile à Dakar au
Sénégal.
En 1997, il est candidat à l'Élection présidentielle5 mais décide, comme la plupart des autres
candidats opposés au président sortant Alpha Oumar Konaré, de retirer sa candidature pour
protester contre la mauvaise organisation des élections6.
Militant de la première heure de l’Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain,
il en est exclu en 1998 pour s’être opposé à une partie de la direction qui prônait la non-
reconnaissance des institutions lors des élections contestées7.
Écrivain reconnu internationalement, il publie en 1957, trois ans avant l’indépendance du
Mali, son premier roman intitulé Sous l’orage. en 1965, il publie les dirigeants face à leurs
peuples. Deux autres romans sont publiés ensuite, Le Sang des masques en 1976 et Noces
sacrées en 1977.
En octobre 2007, Seydou Badian Kouyaté publie un roman intitulé La Saison des pièges8.
En 2009 Seydou Badian Kouyaté change de nom et s'appelle officiellement Seydou Badian
Noumboïna, du nom d'un village dans le cercle de Macina9.

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Œuvres
1957 : Sous l’orage (Kany), les Presses universelles
1962 : La mort de Chaka, Présence africaine
1965 : Les Dirigeants africains face à leurs peuples, Grand prix littéraire d'Afrique noire
1976 : Le Sang des masques
1977 : Noces sacrées
2007 : La Saison des pièges, Nouvelles Éditions ivoiriennes et Présence africaine

II. RESUME DE L’ŒUVRE


Sous l’orage : met en scène un couple officieux de jeunes gens, Kany et Samou, dont l’amour réciproque est
contrarié par les projets du père de Kany, Benfa, qui entend selon la coutume, lui faire épouser un riche et
vieux marchand.
Devant la résistance de sa fille qui non seulement ne veut pas de ce vieux mais aussi veut continuer ses études,
Benfa l’exile au village de son oncle Djigui. C’est l’occasion pour Kany de reprendre contact avec certaines
traditions ancestrales oubliées et de plaider sa cause auprès de Djigui. Ce dernier a finalement décidé
d’intervenir en sa faveur. Ainsi le père Benfa s’inclina devant l’autorité de son frère aîné (Djigui). Enfin pour
libérer tout le monde, le vieux marchand Famagan va renoncer à son projet de mariage mettant fin à l’intrigue
(situation compliquée et embarrassante).

III. La condition féminine DANS SOUS L’ORAGE


a. L’IMAGE DE LA FEMME TRADITIONNELLE.
Il Y a dans l'Afrique traditionnelle un modèle de comportement que la femme devrait avoir :
des vertus, des valeurs, en un mot des qualités intrinsèques. La docilité et la soumission
constituant les règles les plus recherchées chez elle. Seulement, il faudrait souligner que ces
dernières entraînent inéluctablement un espace fermé, un véritable "huis clos" au sein
duquel la femme doit se mouvoir. Au fil du temps, la femme par habitude et par crainte des
représailles de son mari, finissait par s'y accommoder. En un mot, celles qui n'avaient aucune
de ces vertus ne pouvaient prétendre à fonder un foyer, à plus forte raison à avoir des
enfants exemplaires.
Ainsi les anciens, faisant corps avec la société traditionnelle se recommandent du passé,
d'une tradition établie par les ancêtres et dont le respect constitue comme un moyen de
communication avec ces derniers. Cette idée trouve une illustration renouvelée parmi les
traditionalistes dans Sous l'orage qui ne perçoivent pas la nécessité d'une évolution, d'une
renonciation à la subordination de la femme à l'homme. D'ailleurs Sibiri, jeune traditionaliste
l'explique à ses adversaires. Il est légitime à ses yeux que le groupe social choisisse un mari à
Kany sans la consulter, la place devant le fait accompli. Il lance à Birama :
‘‘Je te savais insolent, Birama, je viens de découvrir que tu es fou. Il faut que tu sois fou pour
me dire ce que je viens d'entendre. Que vient faire le point de vue de Kany dans cette
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affaire ? C'est nous qui décidons, comme il est d'usage. C'est à Kany à suivre (SIC). Depuis
que le monde est monde les mariages ont été faits comme nous le faisons. Tu es trop petit
pour nous montrer le chemin‘‘.

b. LE MARIAGE :
Le mariage n’est pas seulement trouver deux personnes à mettre ensemble pour une vie
commune. C’est un choix qui se fait. Dans la tradition, la femme n’a pas à décider de son
mari. La famille s’en charge pour elle. Elle obéit. D’ailleurs, son rôle consiste seulement à
procréer et non autre chose. Le mariage dans ce contexte relève de la libre initiative du père
de famille qui ne consulte ni la volonté des enfants et de leur mère, encore moins des
sentiments de la fille. A cet effet, le dialogue entre Kany et sa mère est assez saisissant :
– Kany, ton père et tes frères se sont réunis. Ils ont décidé que tu épouseras Famagan. (…)
– Je n’aime pas Famagan, je n’aime pas Famagan, cria Kany au milieu des sanglots.
– Il n’est pas question d’aimer, fit Maman Téné. Tu dois obéir ; tu ne t’appartiens pas et tu
ne dois rien vouloir. C’est ton père qui est le maître et ton devoir est d’obéir. Les choses sont
ainsi depuis toujours. (Page 71-72)
L’obéissance ici devrait conduire Kany à accepter d’épouser Famagan, un polygame. Elle aura
ainsi le même statut que sa mère : épouse de polygame. La polygamie s’oppose au mariage
entre un homme et une femme exclusivement. Obéit L’homme ici s’entoure d’autant de
femmes qu’il désire, la tradition le lui permet. Chaque épouse se débrouille pour veiller sur
ses enfants. Les coépouses se livrent à des querelles intestines. L’homme étend la puissance
de son moi dominateur sur ses épouses. Dans ce cas, le mariage se réduit à une union pour
la procréation. L’amour importe peu. La richesse du polygame et sa notoriété servent de
paravent pour les épouses, et de motif d’orgueil pour le mâle qui se plastronne étalant ses
femmes et enfants comme des trophées de guerre. Et le thème du mariage relance en
même temps le statut de la femme qui n’est considérée.

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 LA FEMME TRADITIONNELLE
La place de la femme est importante dans la société traditionnelle africaine. Outre son rôle
de mère de famille, elle est chargée de toute la gestion de la maison. A ce niveau, les
femmes assument une responsabilité sociale. Elles se considèrent souvent, malgré tout, un
peu sous-estimées ou sous-valorisées. Dans les sociétés africaines traditionnelles, les
femmes jouent, un rôle mineur dans la société africaine. Il existe peu d’exemples de femmes
qui soient investies c’est le cas de la Maman Téné, exemple d’une femme endurante
En Afrique traditionnelle, pour être une épouse et une mère modèle (ou se trouve sa
véritable raison d’être), la femme mariée apparaissait sous le caractère d’un personnage
résignée et endurante. Maman Téné est un exemple type qui incarne l’endurance sous
plusieurs angles.
D’une part elle endure l’injustice de son mari polygame. « Oui Maman Téné avait été
délaissée par le père Benfa dès que ce dernier avait épousé ses deux jeunes femmes. »
Dans cette situation de femme abandonnée, Maman Téné témoigne son endurance en ces
terme : « j’ai souffert dans cette maison, j’y souffre encore pour toi et tes frères, j’ai tout
accepté et je suis prête à continuer ». Elle a bâti sa vie sur l’idée que la femme ‘’doit tout
acceptée’’ de son mari pour avoir la bénédiction de ses enfants.
D’autre part, la femme au foyer dans la tradition doit supporter l’autorité abusive de son
mari. Dans la société africaine.

 LA FEMME EPOUSE ET MERE :


Etre épouse modèle avant d'être mère, même si c'est là qu'elle trouve sa véritable raison
d'être, dans l'Afrique traditionnelle, la femme mariée apparaissait souvent sous le caractère
d'un personnage falot, reclus, résigné etc. Tôt le matin, elle s'occupait des travaux ménagers
(faire la cuisine, piler le mil, faire le linge, s'occuper des enfants). Le caractère d'une femme
pouvait ainsi se reconnaître dans la société traditionnelle à travers son corps. Ainsi, ce corps
devait d'abord à travers les injonctions verbales, être régi par un code de bonne conduite.
L'éducation féminine traditionnelle enseigne que les yeux de la femme doivent être gardés
baissés, sa place est importante dans la société traditionnelle africaine. Outre son rôle de
mère de famille, elle est chargée de toute la gestion de la maison. A ce niveau, les femmes
assument une responsabilité sociale. Elles se considèrent souvent, malgré tout, un peu sous-
estimées ou sous-valorisées. Dans les sociétés africaines traditionnelles, les femmes jouent,
un rôle mineur dans la société africaine. Il existe peu d’exemples de femmes qui soient
investies de la souveraineté suprême et placées seules au sommet de la hiérarchie.

c. L’EMANCIPATION DE LA FEMME :
Sous l’orage (1957) aborde avec un humour caustique le conflit des cultures sous le prisme
d’un conflit de générations à la veille des indépendances. Avec ce premier chef-d’œuvre qui
est devenu un véritable classique de la littérature africaine, Tiéman le guérisseur et Kerfa le
fou ont réussi à dissiper de justesse l’orage qui s’apprêtait à s’abattre sur la famille du père
Benfa par le biais d’une médiation interculturelle. Ce recours à la sagesse et aux sources a

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permis une issue heureuse de la fin du roman, sanctionnée par un vent de changement et le
mariage de Kany et Samou. Paru plus de 50 ans après, et se situant dans ce nouveau
millénaire. En effet, dès l’annonce de la nouvelle du mariage de Kany et de Famagan, Maman
Téné “prévoyait des orages, elle imaginait déjà les pleurs et les sanglots de sa fille le jour où
on lui apprendrait qu’elle appartenait à Famagan» (Sous l’orage, 41). Les rixes entre Birama,
Nianson, Karamoko et Sibiri, les frères de Kany, illustrent les orages prévus par Maman Téné.
Si pour Sibiri, depuis la nuit des temps on marie les filles sans demander leur avis, Birama qui
a été à l’école du Blanc, pense autrement. C’est une des figures qui fait de l’émancipation
des femmes son cheval de bataille. Il donne son point de vue sur la question en ces termes :
Il ne s’agit ni d’un nom, ni d’une famille, mais de Kany. C’est elle qui se marie. C’est à elle de
choisir. Vous croyez que les choses doivent demeurer à l’état où elles étaient il y a des
siècles. Tout change et nous devons vivre avec notre temps. Tu comprends bien que Kany
ayant été à l’école ne peut être la troisième femme de Famagan. Si vous la lui donnez, le
divorce s’ensuivra, immédiatement (Sous l’orage, 55-56). Birama s’insurge contre le mariage
forcé qui est non seulement liberticide pour la fille, mais aussi source de conflits et de
malheurs. Il plaide pour le mariage basé sur le consentement mutuel des époux et non sur la
seule volonté du prétendant ou des parents. Il récuse les coutumes qui inhibent la capacité
d’agir et d’expression de la femme et milite pour un changement des mentalités en faveur
de la libération de la femme.

CONCLUSION :
La femme longtemps considérée comme quelqu’un qui ne sert absolument rien à part la
cuisine l’éducation des enfants et autre tâches ménagères a commencé à se découvrir
depuis un bon bout de temps et réclame ainsi ses droits d’exercer les même activités que
l’homme de pouvoir travailler comme lui au lieu de rester dans la maison et d’attendre tout
chez son mari. Ce changement n’est pas perçu de la même manière chez les gens certains
sont pour et d’autres sont contre et pour eux la place de la femme c’est la cuisine.

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