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INTRODUCTION

D'une part, le poids du passé, l'autorité de la tradition, le prestige des anciens, d'autre
part, l'appel de temps nouveaux, l'ouverture et les émois de la jeunesse : la profondeur
millénaire de l'Afrique et les horizons stimulants dévoilés par d'autres formes de savoir,
ce débat est celui des pères et des fils, et tel est l'orage subi par les peuples africains. Il est
très remarquable en ce roman, si juste d'écriture, si mesuré de ton, de voir ce peuple - ici
une famille et un village maliens - sortir de la tourmente sans sacrifices extrêmes : la
parole sage a raison des passions, et le désordre de l'histoire finalement s'épuise face à
l'ordre de la vie. Sous l’orage évoque des thèmes essentiels parmi lesquels « l’expression
de la condition féminine » qui est le thème de notre exposé.

I. BIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE DE L’AUTEUR

1. L’auteur
Seydou Badian Kouyaté effectue des études de médecine à l’université de
Montpellier en France1. Il est l'auteur d'une thèse sur les traitements africains de la fièvre
jaune2 et fut un grand poète
En 1956, il rentre au Mali et est nommé médecin de circonscription. Proche du
premier président Modibo Keïta, il écrit les paroles de l’hymne national du Mali. Il
devient à l'indépendance du pays ministre de l'Économie rural et du Plan. Lors du
remaniement du 17 septembre 1962, il devient ministre du Développement. Il défend
l'existence d'un parti unique dans l'Afrique postcolonial, seul moyen selon lui de créer la
Nation. Lors du coup d’État de Moussa Traoré en 1968, il est déporté à Kidal puis s’exile
à Dakar au Sénégal. En 1997, il est candidat à l'Élection présidentielle mais décide,
comme la plupart des autres candidats opposés au président sortant Alpha Oumar
Konaré, de retirer sa candidature pour protester contre la mauvaise organisation des
élections. Militant de la première heure de l’Union soudanaise-Rassemblement
démocratique africain, il en est exclu en 1998 pour s’être opposé à une partie de la
direction qui prônait la non-reconnaissance des institutions lors des élections contestées.
Écrivain reconnu internationalement, il publie en 1957, trois ans avant l’indépendance du
Mali, son premier roman intitulé Sous l’orage. en 1965, il publie les dirigeants africains

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face à leurs peuples. Deux autres romans sont publiés ensuite, Le Sang des masques en
1976 et Noces sacrées en 1977. En octobre 2007, Seydou Badian Kouyaté publie un
roman intitulé La Saison des pièges. En 2009 Seydou Badian Kouyaté change de nom et
s'appelle officiellement Seydou Badian Noumboïna, du nom d'un village dans le cercle
de Macina.

2. Ses Œuvres
1957 : Sous l’orage suivi de la mort de chaka
1965 : Les Dirigeants africains face à leurs peuples, Grand prix littéraire d'Afrique noire.
1976 : Le Sang des masques
1977 : Noces sacrées
2007 : La Saison des pièges, Nouvelles Éditions ivoiriennes et Présence africaine

II. RESUME DE L’OEUVRE


Sous l’orage met en scène deux jeunes Africains aux idées modernistes (Kany etSamou)
dont l’amour réciproque est contrarié par les projets du père Benfa.
En fait d'orage, le livre nage dans les bouleversements sociaux et politiques que
provoquent les injustices, le racisme, les inégalités de toutes sortes caractérisant le régime
colonial. Vu sous cet angle, le roman est celui de la contestation du colonialisme parce
qu'écrit à un moment où on déniait au Noir toute responsabilité du fait de la couleur de sa
peau. Le conflit qui domine l'œuvre fait polémique puisque le conflit de génération
(jeunes et vieux défendent leur conception du monde) côtoie le conflit de culture (la
tradition s'oppose à l'école des Blancs). Mais le plus important est que l'œuvre reste d'une
actualité brûlante sur des thèmes comme le mariage forcé, l'émancipation de la femme.
C'est l'histoire d'une écolière Kany que son père destinait au riche commerçant,
polygame Famagan. Mais Kany aime un étudiant, Samou. Sa mère tente, en vain, de la
convaincre de s'en tenir à la tradition. Le père décide alors d'un retour aux sources en
envoyant Kany et son frère Sibiri au village chez leur oncle Birama. Celui-ci,
paradoxalement, dénoue le dilemme imposé à tous les protagonistes notamment
à Benfa ténu par "la parole donnée" si chère aux Africains.

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D’après Seydou Badian Kouyaté ne milite cependant pas contre la tradition
puisque Benfa constate qu'un séjour prolongé du tronc d'arbre dans la rivière n'en fera
jamais un caïman et insiste sur le flux continu entre les générations : "des racines aux
feuilles, la sève monte et ne s'arrête jamais". Pour l'auteur de "Noces sacrées", on peut
évoluer sans se renier mais non sans souffrir puisque le père, déçu, avertira un de ses
enfants : "Et toi aussi, mon fils, un jour tu auras soif".

III. LE MARIAGE SELON LA TRADITION DANS LE ROMAN


Avec son roman " Sous l’orage ", Seydou Badian évoque un thème qui a été largement
traité, la place du mariage dans une société africaine où le droit coutumier est mis à mal
par les nouveaux venus, les Blancs et leurs cultures. Les nouveaux maîtres imposent des
obligations juridiques en porte-à-faux avec les traditions. Le mariage coutumier n’y
échappe pas. En Afrique, celui-ci ne consacre pas uniquement une alliance entre deux
époux. Le mariage engage aussi et c’est un point essentiel, l’union de deux familles qui
se doivent assistance dans une société régie par les solidarités communautaires. Cet acte
crucial ne peut pas être délégué à la seule responsabilité de deux jeunes jouvenceaux
irresponsables et cela au titre d’un mariage d’amour. Ce genre de comportement
individualiste est inenvisageable. Ce serait le reniement des paroles des ancêtres. Une
violation sacrée. Pourtant les nouvelles générations entendent secouer le joug des
interdits pour répondre favorablement à leurs désirs. Confrontés à ses nouveaux défis, les
anciens accusent les colons et leurs écoles. Des écoles qui égareraient les jeunes des
sentiers traditionnels par le martèlement de l’individualisme. En dépit d’un sujet souvent
traité par ses consorts, Seydou Badian réussit tout de même à apposer sa touche
personnelle dans un style fluide qui rend agréable la lecture.

Ayant étudié le problème du mariage dans Sous l’orage, nous pouvons remarquer que: Le
problème de l’éducation de la femme a existé à travers les âges ; le problème de l’autorité
du père sur le mariage de ses enfants n’est pas d’origine africaine et ne date pas d’hier.
Analysant le système du mariage en Afrique noire, Seydou Badian remarque que le
pouvoir du père de décider le mariage de ses enfants existait autrefois en Europe, et peut-

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être existe-t-il toujours dans certains milieux ; et il écrit : « Nous ne saurions nous en
étonner puisque nos lois supposaient, hier encore, le consentement des Parents au
mariage ; puisque dans certains milieux l’usage demeure encore de mariages arrangés
par Les parents. Cependant les pouvoirs réservés au père par les usages - sinon par les
coutumes – en Afrique, étaient considérables ; puisqu’il arrivait qu’ils décident seuls du
sort de leurs enfants en Particulier de leurs filles ».

Il convient de noter que selon la tradition en Afrique noire, il relève à la fois du droit et
du devoir du père de bien marier son enfant. C’est un droit en ce sens que, par son
autorité de chef de famille, le père a la prérogative de choisir un époux ou une épouse
pour son enfant. En principe, le problème du choix ne se pose pas dans la mesure où
l’enfant ne peut pas refuser le choix de son père sans s’aliéner la tradition et la société
que représente l’autorité paternelle. Comme le dit bien Seydou Badian, on sait que « la
tradition est transmise par l’autorité paternelle et la société ». Les raisons qui justifient
le choix du père se trouvent dans le caractère communautaire du mariage en Afrique
noire où le mariage traditionnel est avant tout une alliance entre deux familles avant
d’être un contrat entre deux individus qui s’unissent. En l’occurrence, le père ne peut pas
marier sa fille à un homme dont il ne connaît pas le statut Personnel, car il lui faut
préserver l’honneur de son propre Famille. Il est donc normal qu’il cherche l’alliance
d’une famille amie. Ainsi le père Benfa insiste-t-il que sa fille épouse Famagan, parce
que ce dernier est bien connu dans la famille et tout le monde s’est renseigné sur lui. En
outre, l’intérêt économique joue un rôle important dans le choix du père. Par exemple, le
père Benfa a choisi Famagan comme époux pour sa fille, non seulement parce qu’il est
bien connu de la famille, mais aussi à cause de ses richesses. Autrement dit, il peut payer
la dot et aussi apporter une aide financière à ses futurs beaux-parents. Tout compte fait,
nous constatons que dans Sous l’orage, le fond du problème c’est l’éducation de la
femme, c’est-à-dire la formation européenne que reçoit Kany, la fille du père Benfa.
Donc, le père s’oppose à Cette formation non pas en tant que telle, mais en tant que
système qui détourne, l’enfant de la tradition et Privé le père de son autorité paternelle.
Le système scolaire empêche le mariage précoce et par là, empêche-le père d’exercer sa

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prérogative dans le domaine du mariage de l’enfant, puisqu’il ne peut plus marier ce
dernier comme et quand il le veut. D’où le conflit entre le père et l’enfant au sein de la
famille. Dans ce conflit, nous remarquons que le père est furieux contre l’enfant
désobéissant. A la fin du conflit, le père est indigné et apparaît comme un héros vaincu
parce que toutes les corrections Paternelles se sont montrées inefficaces.

Pour sa part, l’enfant considère la formation européenne comme un moyen de se libérer


du joug de la tradition et de l’autorité paternelle. L’enfant ayant Fréquenté l’école n’est
plus prête à épouser n’importe qui, n’importe quand. Il a appris une idée Nouvelle de
mariage c’est-à-dire un mariage d’amour et de choix personnel, et non plus un mariage
Précoce et forcé.

Ainsi dans Sous l’orage, Kany préfère-t-elle mourir plutôt que d’épouser un Homme
qu’elle n’aime Pas. Cette volonté inébranlable de l’enfant fait échouer les corrections
paternelles et l’inefficacité de ces Mesures Punitives traduit l’affaiblissement de l’autorité
du père. Ce dernier, voyant que la force ne Peut rien résoudre, se Résigne malgré lui et
laisse l’enfant faire à sa guise. C’est-à-dire grâce à sa Formation européenne, celui-ci
peut Désormais agir indépendamment de l’autorité paternelle au sujet De son propre
mariage. C’est ce que Seydou Badian nous laisse Entendre dans Sous l’orage, et nous
croyons que l’imagination romanesque ne contredit pas la Réalité africaine

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EXPOSE DU GROUPE 6

EXPOSANT :

Moustapha Diene

Aissatou toure

Birame Gueye

Maty thiam

Aissatou Dione

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