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République du Sénégal

République du Sénégal
Un Peuple-Un But-Une Foi
Un Peuple-Un But-Une Foi
Ministère de l’Education National
Ministère de l’Education National
Lycée Amadou Bécaye DIOP de Ross-Béthio
CEM Imame Mbaye SEYE de Ross-Béthio
2ndS
4èmeC

Thème : L’émancipation de la femme dans Sous l’orage

INTRODUCTION
I/Qu’est-ce que l’émancipation de la femme
II/Emancipation de la femme dans Sous l’orage :
1/Les causes de l’émancipation :
A : L’autorité de Père BENFA :
B/Le mariage forcé :
C : L’éducation des jeunes filles à l’école coloniale :
2/Manifestation de l’émancipation dans le roman
CONCLUSION

Exposants :
Marame BARR
Aissata CAMARA
Yirime SEYE
Aicha FALL
Babacar NDIAYE
Mamadou BA
Mariama FALL
Yoro Amatte SOW
Mamadou Kane FALL
Marelle SOW
Sous la direction de Monsieur LO
Année Scolaire :2023-2024

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INTRODUCTION
Si le concept d'émancipation semble galvaudé aujourd'hui car détrôné par de nouveaux
vocables comme autonomisation, autonomisation ou résilience, sa pertinence reste
d'actualité dans les études du genre vu les récentes mobilisations féministes et les
différentes législations qui font de la promotion de l'égalité Hommes-femmes, une
condition sine qua non de l'atteinte des Objectifs de Développement Durable. Partant, cette
étude se penche sur l'expression de l'émancipation féminine dans Sous l'Orage de Seydou
Badian afin de mettre en exergue les différentes stratégies et pratiques discursives
mobilisées par l’auteur et son protagoniste pour libérer les filles des chaînes de la tradition
et du joug patriarcal.
S'inscrivant dans une approche féministe et intertextuelle, ce travail vise à montrer que
malgré le fossé générationnel entre ces deux auteurs maliens, leurs œuvres convergentes
autour de la condition féminine avec comme toile de fond, le coadapté à l'intergénérationnel
et à la culture. Même s'ils semblent d'accord sur la nécessité et l'urgence de cette
émancipation féminine qui passe avant tout par l'éducation et la sensibilisation, c’est dans
ce sillage notre étude porte donc sur l'émancipation des femmes dans Sous l'orage.

I/Qu’est-ce que l’émancipation de la femme

C’est garantir les droits des femmes et des filles. L'émancipation des femmes peut se
manifester de différentes manières. Il peut s'agir de garantir l'accès à l'éducation et à la
formation professionnelle pour les femmes, de mettre en place des politiques qui
garantissent l'égalité des chances en matière d'emploi, de lutter contre la violence et la
discrimination fondées sur le genre, d'encourager la participation des femmes à la vie
politique et publique, ou encore de promouvoir une culture qui valorise l'égalité et la
diversité.
NB : L'émancipation est l'acte par lequel un mineur est juridiquement assimilé à un
majeur et peut accomplir seul les actes nécessitant la majorité légale.
L'émancipation produit des effets à la fois à l'égard du mineur et de ses parents.

II/Emancipation de la femme dans Sous l’orage :


1/Les causes de l’émancipation :
A : L’autorité de Père BENFA :

Seydou Badian Kouyaté nous présente dans Sous L’Orage le rôle d’un père de famille qui
se transforme en autorité à propos d’un mariage. De temps en temps, celui-ci s’impose de
toutes les manières pour faire triompher son autorité. Le pouvoir de se faire obéir est une
grandeur pour le père Benfa. Maman Téné et sa fille Kany sont décrites dans ce roman

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comme des sujets qui ne sont là que pour subir et obéir. En effet, père Benfa donne des
ordres ou des recommandations qu’on doit exécuter.
Ainsi, dit-il : L’expression « comme il est d’usage » affiche qu’un tel comportement d’un
mari vis-à-vis de son épouse et de ses fils ne date pas d’aujourd’hui et figure dans leurs
traditions. Cette autorité est par conséquent non seulement une coutume mais un honneur
dans la famille.
Car si Kany réussit à choisir elle-même son mari, ce serait une menace des traditions, de
plus cela donnera une mauvaise image à la famille Benfa, laquelle sera accusée la
première à avoir transgressé les traditions du pays. Ainsi Kany doit être sous le
commandement de son père : « Oui, nous avons le droit d’imposer qui nous voulons à
Kany parce que Kany a quelque chose de nous : elle porte notre nom, le nom de la
famille. Qu’elle se conduise mal et la honte rejaillit sur notre famille. » Cette autorité
qu’exerce le père Benfa touche encore tout son entourage. Il terrifie son entourage en
sorte que personne ne pourrait faire un seul mouvement normal à sa présence.

B/Le mariage forcé :

Un mariage forcé n’est un pratique limité à une seule région du monde. Il a pour but de
marier une personne contre sa volonté avec quelqu’un que leurs parents ont choisis. Dans
la coutume Africaine, le mariage est organisé par les familles des futurs époux qui
viennent généralement de la même ethnie, d’une même classe sociale et d’une même
région (…). Dans « sous l’orage », Un mariage, s’annonce difficile du fait de l’amour que
Kany et Samou son copain, se vouent. Ils s’étaient rencontrés au cours d’une Kermesse,
organisée au village. Leurs regards s’étaient croisés une, deux, trois fois. Ils se sont aimés
et ne parlaient plus que d’amour et d’avenir. Mais le père Benfa s’oppose à cette aventure
et décide de donner sa fille forcement à un homme riche.

C : L’éducation des jeunes filles à l’école coloniale :

Maman Téné affirme que : « La plus noble aspiration d’une jeune fille est le foyer ; oui,
le foyer, un mari et des enfants : c’est le plus grand bonheur. »
Ainsi les jeunes filles ne doivent penser à rien d’autre que d’avoir un mari et des enfants.
Elles sont le rêve d’amour et l’objet de satisfaction de l’homme. Elles sont vues comme
des machines de fabrication d’enfants. Si Maman-Téné fait connaître à sa fille que les
enfants sont plutôt un bonheur mais pas une charge, c’est parce que selon la sagesse
populaire africaine, « L’enfant est une source de richesse » Mais si les femmes se
trouvent dans cet état de dépendance, c’est parce qu’il est hors de question d’envoyer une
fille à l’école. Seuls les garçons y ont accès. Ce qui revient à dire que les traditions
maintiennent les femmes dans un état d’ignorance. Fréquenter les portes de l’école

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française développe l’intelligence et permet l’accès à une place assez favorisante dans la
société.
La différence au niveau intellectuel rehausse l’homme et rabaisse la femme. Ils n’ont pas
la même vision et ne partagent pas les mêmes idées. Mais Kany ne voudrait pas vivre
dans cette différence. C’est ainsi que pour arriver à ses projets, elle désire poursuivre ses
études à l’école coloniale pour parvenir à ses fins. Mais sa mère cherche par tous les
moyens à bloquer son élan.
Elle lui montre ce qui est utile pour les filles à l’école : ce n’est pas apprendre à connaître
beaucoup de choses ou à espérer avoir une place importante dans la société mais
apprendre uniquement à savoir lire et écrire. Ainsi, elle déclare à sa fille : « Tu as été à
l’école, peu de tes camarades en savent autant que toi. Tu sais lire une lettre venant de
n’importe quelle ville. Tu sais écrire une lettre à n’importe qui, c’est largement suffisant
pour toi. Moi qui suis ta mère, je n’ai rien su de tout cela. Et pourtant j’ai été comme les
autres, Dieu merci. »
Les dernières paroles de Maman-Téné expliquent qu’une fille à l’école n’est pas vraiment
utile. Une fille à l’école n’aboutira à rien. Celle qui fréquente l’école ou celle qui ne la
fréquente pas ont la même place dans la société : le foyer. Cette place qu’occupe la
femme pose aussi un autre phénomène très grave : celui de consulter la femme pour
demander son point de vue ou son opinion devant un problème quelconque qui se
présente dans la famille. Elle n’est jamais sollicitée à participer ou à contribuer ses idées.

2/Manifestation de l’émancipation dans le roman

Dans sous l’orage, Seydou Badian nous présente l’issue du mariage sans l’accord de la
fille concernée. D’où Kany n’accepte pas le mariage sans consentement. Elle croit qu’elle
a quelque valeur donc elle a ses mots à dire. Voilà pourquoi elle dit sa mère : « Je n’aime
pas Famagan, je n’aime pas Famagan, cria Kany au milieu de sanglot (…) Mâ ! fit Kany
qui s’était vivement redressée, pardonne-moi, mais je ne peux être la femme de Famagan.
Faites de moi ce que vous voudrez, je préfère mourir. »
Kany a démontré que la femme n’est plus n’importe qui en insistant que la femme
africaine doit se tenir debout pour défier les entraves de la tradition qui visent à
décourager les femmes. C’est ainsi qu’elle s’est opposée à son père (Benfa) en disant :
« Qu’ai-je entendu ? Gronda-t-il. Que disait-tu, fille de Satan ? Parle ! Dis un mot. »
Quand le père Benfa et ses amis (ancienne génération) cherchent à comparer l’attitude
docile de Maman-Téné (Une simple villageoise analphabète) à celle de Kany révoltante,
ils se rendent compte que les choses ont changé. Kany ne doit plus obéir à ses parents à
l’égard du choix d’un époux qui est très riche mais plutôt un mari qui doit l’aimer.
Pour certaines personnes, la femme n’a pas le droit d’aller à l’école car l’éducation abîme
la sensibilité de la femme. La femme éduquée est dépourvue de toute loyauté. Elle se

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conduit sur le même pied d’égalité à l’homme. C’est-à-dire que la femme éduquée peut
prendre la décision par elle-même sans consulter l’homme ; ce qui est anormal du point
de vue traditionnel africain.
L’émancipation ou la révolte de Kany autant qu’une fille évoluée se manifeste sur le rejet
d’une décision imposée sur elle. Elle doit se marier à Famagan selon le choix et la
décision de son père. Mais Kany insiste qu’elle préfère Samou qui est un écolier. Cela a
engendré une dispute que voici :
Discussion Kany et Maman Téné : « Kany, ton père et ses frères se sont réunis. Ils ont
décidé que tu épouseras Famagan. Sache donc te conduire en conséquence. Dans la rue,
au marché, partout où tu seras, n’oublie pas que tu n’es plus libre. – Tu as un mari
désormais. Et les gens t’observeront. C’est la parole de ton père. Kany resta immobile, les
yeux grands ouverts. – Tu auras la bénédiction de Dieu. »
Enfin de compte, le père Djigui (grand frère de Benfa) a joué un grand rôle dans cette
mêlée. Avec son aide, Kany ne s’est pas mariée à Famagan.
C’est par là qu’elle a démontré que la femme africaine dans la nouvelle génération a le
droit d’entamer une décision et d’en exécuter sans l’entrave des parents, des sages et des
âgés au village.
CONCLUSION

Dans Sous l'orage on remarque que l'émancipation ne s'octroie pas, il faut l'arracher,
l'imposer et en faire une éthique de survie et de combat. Elle ne peut se faire que si les
femmes s'unissent et luttent pour se libérer ensemble. La sonorité doit être le fondement de
toute éthique d'engagement et de solidarité pour une émancipation collective féminine. En
plus, ce roman nous rappelle :« Toute la réflexion sur la littérature est une double mise à
l'épreuve : celle de la force d'une parole inactuelle et celle de la force problématique de nos
questions actuelles.
Ces questions sur le respect des droits de la femme et son émancipation sont toujours
d'actualité. La génération de Kany veut voler de leurs propres ailes afin de devenir les
agents du changement. Et Seydou Badian met en exergue aussi que la femme constitue le
pilier de la société, tout comme « Atlas », « Elle porte tout sur ses épaules » et si « elle s'en
débarrassait, c'est toute la société qui s'écroulerait ». Malgré le fossé générationnel,
chronotopique et idéologique, Sous l'orage illustre à bien des regards, le fait que la quête
d'identité est un élément central du roman francophone, et pour les femmes, « Cette identité
s'exprime sous forme d'une tension entre les deux pôles apparemment contradictoires de la
tradition et de la modernité. » Même si certaines figures masculines sont des alliées
incontournables dans le combat de l'émancipation féminine, leur voix demeure inaudible à
cause des pesanteurs socioculturelles.

Merci de votre aimable attention

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