Vous êtes sur la page 1sur 7

INTRODUCTION

D'une part, le poids du passé, l'autorité de la tradition, le prestige des anciens, d'autre
part, l'appel de temps nouveaux, l'ouverture et les émois de la jeunesse : la profondeur
millénaire de l'Afrique et les horizons stimulants dévoilés par d'autres formes de savoir,
ce débat est celui des pères et des fils, et tel est l'orage subi par les peuples africains. Il est
très remarquable en ce roman, si juste d'écriture, si mesuré de ton, de voir ce peuple - ici
une famille et un village maliens - sortir de la tourmente sans sacrifices extrêmes : la
parole sage a raison des passions, et le désordre de l'histoire finalement s'épuise face à
l'ordre de la vie. Sous l’orage évoque des thèmes essentiels parmi lesquels « l’expression
de la condition féminine » qui est le thème de notre exposé.

I. LE MARIAGE SELON LA TRADITION DANS LE ROMAN


Avec son roman " Sous l’orage ", Seydou Badian évoque un thème qui a été largement
traité, la place du mariage dans une société africaine où le droit coutumier est mis à mal
par les nouveaux venus, les Blancs et leurs cultures. Les nouveaux maîtres imposent des
obligations juridiques en porte-à-faux avec les traditions. Le mariage coutumier n’y
échappe pas. En Afrique, celui-ci ne consacre pas uniquement une alliance entre deux
époux. Le mariage engage aussi et c’est un point essentiel, l’union de deux familles qui
se doivent assistance dans une société régie par les solidarités communautaires. Cet acte
crucial ne peut pas être délégué à la seule responsabilité de deux jeunes jouvenceaux
irresponsables et cela au titre d’un mariage d’amour. Ce genre de comportement
individualiste est inenvisageable. Ce serait le reniement des paroles des ancêtres. Une
violation sacrée. Pourtant les nouvelles générations entendent secouer le joug des
interdits pour répondre favorablement à leurs désirs. Confrontés à ses nouveaux défis, les
anciens accusent les colons et leurs écoles. Des écoles qui égareraient les jeunes des
sentiers traditionnels par le martèlement de l’individualisme. En dépit d’un sujet souvent
traité par ses consorts, Seydou Badian réussit tout de même à apposer sa touche
personnelle dans un style fluide qui rend agréable la lecture.
Ayant étudié le problème du mariage dans Sous l’orage, nous pouvons remarquer que: Le
problème de l’éducation de la femme a existé à travers les âges ; le problème de l’autorité
du père sur le mariage de ses enfants n’est pas d’origine africaine et ne date pas d’hier.
Analysant le système du mariage en Afrique noire, Seydou Badian remarque que le
pouvoir du père de décider le mariage de ses enfants existait autrefois en Europe, et peut-
être existe-t-il toujours dans certains milieux ; et il écrit : « Nous ne saurions nous en
étonner puisque nos lois supposaient, hier encore, le consentement des Parents au
mariage ; puisque dans certains milieux l’usage demeure encore de mariages arrangés
par Les parents. Cependant les pouvoirs réservés au père par les usages - sinon par les
coutumes – en Afrique, étaient considérables ; puisqu’il arrivait qu’ils décident seuls du
sort de leurs enfants en Particulier de leurs filles ».

Il convient de noter que selon la tradition en Afrique noire, il relève à la fois du droit et
du devoir du père de bien marier son enfant. C’est un droit en ce sens que, par son
autorité de chef de famille, le père a la prérogative de choisir un époux ou une épouse
pour son enfant. En principe, le problème du choix ne se pose pas dans la mesure où
l’enfant ne peut pas refuser le choix de son père sans s’aliéner la tradition et la société
que représente l’autorité paternelle. Comme le dit bien Seydou Badian, on sait que « la
tradition est transmise par l’autorité paternelle et la société ». Les raisons qui justifient
le choix du père se trouvent dans le caractère communautaire du mariage en Afrique
noire où le mariage traditionnel est avant tout une alliance entre deux familles avant
d’être un contrat entre deux individus qui s’unissent. En l’occurrence, le père ne peut pas
marier sa fille à un homme dont il ne connaît pas le statut Personnel, car il lui faut
préserver l’honneur de son propre Famille. Il est donc normal qu’il cherche l’alliance
d’une famille amie. Ainsi le père Benfa insiste-t-il que sa fille épouse Famagan, parce
que ce dernier est bien connu dans la famille et tout le monde s’est renseigné sur lui. En
outre, l’intérêt économique joue un rôle important dans le choix du père. Par exemple, le
père Benfa a choisi Famagan comme époux pour sa fille, non seulement parce qu’il est
bien connu de la famille, mais aussi à cause de ses richesses. Autrement dit, il peut payer
la dot et aussi apporter une aide financière à ses futurs beaux-parents. Tout compte fait,
nous constatons que dans Sous l’orage, le fond du problème c’est l’éducation de la
femme, c’est-à-dire la formation européenne que reçoit Kany, la fille du père Benfa.
Donc, le père s’oppose à Cette formation non pas en tant que telle, mais en tant que
système qui détourne, l’enfant de la tradition et Privé le père de son autorité paternelle.
Le système scolaire empêche le mariage précoce et par là, empêche-le père d’exercer sa
prérogative dans le domaine du mariage de l’enfant, puisqu’il ne peut plus marier ce
dernier comme et quand il le veut. D’où le conflit entre le père et l’enfant au sein de la
famille. Dans ce conflit, nous remarquons que le père est furieux contre l’enfant
désobéissant. A la fin du conflit, le père est indigné et apparaît comme un héros vaincu
parce que toutes les corrections Paternelles se sont montrées inefficaces.

Pour sa part, l’enfant considère la formation européenne comme un moyen de se libérer


du joug de la tradition et de l’autorité paternelle. L’enfant ayant Fréquenté l’école n’est
plus prête à épouser n’importe qui, n’importe quand. Il a appris une idée Nouvelle de
mariage c’est-à-dire un mariage d’amour et de choix personnel, et non plus un mariage
Précoce et forcé.

CONCLUSION
Ainsi dans Sous l’orage, Kany préfère-t-elle mourir plutôt que d’épouser un Homme
qu’elle n’aime Pas. Cette volonté inébranlable de l’enfant fait échouer les corrections
paternelles et l’inefficacité de ces Mesures Punitives traduit l’affaiblissement de l’autorité
du père. Ce dernier, voyant que la force ne Peut rien résoudre, se Résigne malgré lui et
laisse l’enfant faire à sa guise. C’est-à-dire grâce à sa Formation européenne, celui-ci
peut Désormais agir indépendamment de l’autorité paternelle au sujet De son propre
mariage. C’est ce que Seydou Badian nous laisse Entendre dans Sous l’orage, et nous
croyons que l’imagination romanesque ne contredit pas la Réalité africaine
Introduction

Dans le roman "Sous l'orage" de Seydou Bodian, nous plongeons dans une société
africaine où la polygamie est courante et largement acceptée. Situé dans le contexte
colonial, le roman explore les différentes facettes de la polygamie et ses implications
pour les individus et les relations familiales.
La polygamie est une pratique qui existe depuis longtemps dans de nombreuses cultures à
travers le monde, notamment en Afrique. Elle se réfère à la pratique d'avoir plusieurs
conjoints simultanément. Cela peut être motivé par des considérations culturelles,
religieuses, économiques ou sociales. Cependant, la polygamie soulève également de
nombreuses questions sur les droits des femmes, les inégalités de genre et le bien-être des
enfants.

II. La représentation de la polygamie dans "Sous l'orage"

A. Dans "Sous l'orage", nous rencontrons plusieurs personnages polygames, tels que
Nétitê, qui est mariée à Samba Diallo, ainsi que d'autres femmes. Ces personnages nous
permettent d'explorer les motivations et les dynamiques de la polygamie.

B. Les motivations des personnages pour se marier en polygamie peuvent être diverses.
Certains hommes le font pour renforcer leur statut social, pour assurer une descendance,
ou parfois par amour pour chaque femme. Les femmes peuvent également accepter la
polygamie pour des raisons économiques ou pour le statut que cela confère.

C. Les relations entre les épouses dans "Sous l'orage" sont complexes. On observe
souvent des rivalités, des jalousies, mais aussi des solidarités entre les femmes. Les
conséquences sur la famille sont également explorées, notamment en termes d'éducation
des enfants et de partage des ressources familiales.

III. Les implications sociétales de la polygamie

A. Dans certaines cultures, la polygamie est perçue comme une pratique bénéfique. Elle
peut permettre de renforcer les liens familiaux et d'assurer une stabilité sociale. De plus,
elle est souvent considérée comme une tradition profondément enracinée, liée aux valeurs
culturelles et religieuses.
B. Cependant, la polygamie peut entraîner des inégalités de genre importantes. Les
femmes peuvent être reléguées à un statut inférieur, subissant une discrimination et une
concurrence entre elles. Le droit des femmes à exprimer leurs besoins et leurs désirs,
ainsi que leur accès aux ressources, peuvent être limités.

C. Les enfants élevés dans des familles polygames peuvent également être touchés. Ils
peuvent ressentir des ruptures dans leurs relations familiales, avoir moins de ressources et
être confrontés à des tensions entre les différentes mères. Cela peut influencer leur bien-
être émotionnel et leur développement éducatif.

IV. Les critiques et les débats autour de la polygamie

A. Certains arguments en faveur de la polygamie se fondent sur des considérations


traditionnelles et religieuses. La polygamie est souvent considérée comme une pratique
ancienne qui fait partie de l'identité culturelle et religieuse de certaines communautés.

B. Cependant, la polygamie est également largement critiquée en termes de droits des


femmes et d'égalité. Il est souvent souligné que la pratique prive les femmes de leur
autonomie et de leur liberté de choix. Les mouvements pour les droits des femmes ont
ainsi remis en question la légitimité de la polygamie en tant que pratique discriminatoire
et oppressive.

C. Dans de nombreux pays, la polygamie est interdite ou réglementée pour promouvoir


l'égalité des sexes et protéger les droits des femmes. Par exemple, certains pays exigent
que les hommes obtiennent des autorisations spéciales pour se marier en polygamie,
tandis que d'autres la considèrent comme un délit pénal.

V. Conclusion
En conclusion, "Sous l'orage" de Seydou Bodian offre une exploration complexe de la
polygamie dans la société africaine. À travers les personnages, le roman met en évidence
les motivations, les dynamiques relationnelles et les conséquences de cette pratique.

La polygamie soulève également des questions sociétales plus larges, notamment en


termes d'inégalités de genre, de droit des femmes et de bien-être des enfants. Les débats
autour de la polygamie sont nombreux, mêlant des arguments culturels, religieux, sociaux
et législatifs.

L'évolution des sociétés et les luttes pour l'égalité des sexes ont conduit à des
changements dans la perception et la pratique de la polygamie. Les normes sociales ont
évolué, remettant en question les pratiques traditionnelles. Il est essentiel de continuer à
réfléchir à ces questions et à promouvoir des sociétés plus égalitaires et inclusives.

Vous aimerez peut-être aussi