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Ceci est une version améliorée du premier ouvrage,

très peu juste et remplie, il faut le dire, d’erreurs.


A ma tante, Famoumata MINT CHEICK, Pour son acceuil et
sa sollicitude. Sans elle, cet ouvrage n’aurait jamais vu le
jour.
Remerciements :

Gaoussou TERRA,
Amala TERRA,
Amadou SONNI (patriarche de la famille SONNI et source
principale de ces notes)
Aka SECK.
Préambule

L'origine, la culture et l'identité sont des composantes


essentielles de la personnalité et de l'évolution de tout être
humain, et ne doivent donc pas être négligées.
Elles permettent de mieux se connaître, de s'accepter dans sa
totalité et fournissent ainsi des appuis solides pour faire face à
la vie et aux différentes interactions sociales.
Comme le dit le proverbe :
" Il faut savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va "
Mon objectif en écrivant ce petit ouvrage est de permettre à
chacun des membres de la famille SONNY, ou de toute autre
personne intéressée de pouvoir retracer notre histoire,
l'histoire du peuple Bambara depuis ses origines jusqu'à nos
jours, pour nous permettre de savoir qui nous sommes et ainsi,
savoir où nous allons...
Il est évident que cet ouvrage n'a pas valeur à être exhaustif, et
n'est donc pas une encyclopédie totale, mais un fragment
d'histoire, une porte permettant d'accéder à un monde, à un
peuple, beaucoup plus vaste.
Cet ouvrage sera divisé en deux parties :
Une première partie retraçant l'histoire du peuple Bambara
depuis sa source, et une deuxième partie, plus spécifique,
consacrée à l'histoire des SONNY.

SONNY Davy Ahmed.


PREMIÈRE PARTIE : HISTOIRES ET ORIGINES DES
BAMBARAS
I - Présentation de l'ethnie Bambara

Les Bambaras sont un groupe éthnique mandingue


présent dans une bonne partie de l’Afrique de l’Ouest, comme
par exemple au Sénégal, en Gambie, au Burkina Faso, en Côte
d’Ivoire et majoritairement au Mali.
De nombreuses conjectures troublent les historiens sur leur
origine réelle. Certains la situe au Wassoulou, d’autres dans la
boucle du Niger et parfois même, dans le Sahara.
Il est toutefois sûr qu’il trouve leur source dans le grand
Mandé, et qu’ils font partie, avec les soninkés où les malinkés
notamment, de ses premiers habitants.
Le terme bambara est issue étymologiquement du “ban”
“mana” signifiant je refuse, symbolisant leurs refus de se
convertir à l’islam, une religion que leurs chefs Mandingues
avaient embrassée, en faveur de leur religion traditionnelle et
du culte des ancêtres. Ce pourrait être lors du règne de Mansa
Moussa (reg. 1307 – 1337), qui gaspilla le vaste trésor de
l’empire pendant son pèlerinage à la Mecque, que les
Bambaras rompent avec les Mandingues musulmans.

Au cours des prochains siècles, ils se frayent un chemin


le long du Niger. Certains vont peupler les régions de
Bougouni, Bamako et Bendougou, pendant que les autres
continuent vers le nord-est pour arriver autour de Djenné et
Ségou.

Toutefois, malgré ce nom fort de sens, on constate depuis


le XIXème une conversion massive à l’islam parmi les
bambaras, sous l’influence de différentes confréries soufies, et
aussi grâce au Djihad d’El Hadj Omar TALL.

Jeunes Bambaras en tenue traditionnelles - 1872


I - Aspects Religieux

- Animisme

La tradition bambara enseigne qu’il existe un Dieu


unique, nommé Maa’Ngala ou Dalimansa, être endrogyne,
possédant toutes les potentialités de l'existence, négatives
comme positives.
Tout vient de lui, tout est en lui, tout est lui.
Toutefois, de par sa grandeur, son insondabilité, il n’est
que très rarement sollicité. On ne le représente sous aucune
forme, on ne lui parle pas. Tout ce que l’on peut faire, c’est lui
rendre grâce, le louer pour la perfection de sa création, car,
tout ce qui vient de lui est bon. Plutôt que de s’en remettre à
lui pour résoudre les problèmes de ce monde, les Bambaras
pratiquaient le culte des ancêtres et des génies titulaires.
Ces derniers occupent une place importante dans la vie
rituelle de la population et on constate encore aujourd’hui la
pratique de ces rites ancestraux.
Les connaissances et sagesses traditionnelles et
ésotériques liées à ces cultes sont retransmises à partir de
confréries initiatiques, à l’organisation très complexe.
Pour les comprendre, il faut plonger dans la logique même de
la pensée Bambara.

Selon cette dernière, l’Homme ayant été précédé par la nature,


y trouvera toutes les réponses à ses questions.
C’est ainsi qu’au fil de siècles d’observations, les Bambaras,
on divisé la vie de Maa (l’Homme, Univers en miniature), en
cycles de 7 ans.

Premier cycle (l’enfance) :

Ce cycle est divisé en 3 classes de 7 années chacune.

- De 0 à 7 ans, l’enfant est uniquement à l’école de sa


mère, qui détient pour lui la vérité absolue.

- De 7 à 14 ans l’enfant, même si toujours lié à sa mère,


découvrira le monde par lui-même et par sa propre
réflexion. A partir de ses 7 ans, il intégrera le N’domo,
confrérie des petits enfants, où il apprendra à se connaître
et se découvrir. Qui suis-je ? Pourquoi suis-je venu au
monde ? Quel est mon rôle dans la société ?

- De 14 à 21 ans l’enfant est libre de l’influence de sa mère


et commence à avoir son propre raisonnement. Il est
capable de distinguer par lui-même le bien du mal et de
poser des actions en pleine conscience. Il est malgré tout
encore un élève du N’domo.
A ses 21 ans, l’enfant à atteint l'âge adulte et est
considéré par la société comme un apte à l’existance. Ce
passage à l'âge adulte est marqué par la cérémonie de la
circoncision. (A noter qu'elle peut avoir lieu plutôt selon
le désire de l’enfant).
A partir de cet âge l’enfant peut intégrer la confrérie des
adultes, le Komo.

Deuxième cycle (la vie d’adulte) :

Cycle toujours divisé en 3 classes de 7 années.


(21 - 28 ans, 28 - 35 ans, 35 - 42 ans).

Durant cette période l’Homme fera obligatoirement 7


années d’études dans le Komo, pour y étudier la connaissance
de l’extérieur (Pharmacopé, ésotérisme, philosophie etc…) ,
après celle de l'intérieur (N’domo).
Par la suite, il pourra choisir une autre confrérie se
spécialisant sur un domaine précis de la connaissance.

- Le Nama : La psychologie ou la santé sociale.


- Le Kono : La morale et l'interaction humaine dans la
société.
- Le Cyarawa : Astronomie et agriculture.

A noter que chaque confrérie est liée à une divinité secrète


correspondant à son nom.

A 42 ans l’Homme est considéré comme parfait et à droit à la


parole publique. Il a ensuite le devoir d’enseigner tout ce qu’il
à reçu jusqu’à ses 63 ans.
Troisième cycle (la vieillesse) :

(42 - 49 ans, 49 - 56 ans, 56 - 63 ans).

Cette période de la vie sera consacrée au Korè ou


confrérie initiatique par excellence, dont les enseignements
sont sur tous les plans de la connaissance, ésotérique,
scientifique, ou philosophique.

A partir de 63 ans, l’Homme à rempli son rôle et atteint la


sagesse. Il devient un vieillard ou Tchèkoroba. Il n’a plus de
devoir, mais n’a désormais que des droits.

Ci-dessous, un schéma simplifié représentant le parcours


initiatique.
A noter qu’il existe aussi d’autres maîtres de connaissances
comme les chasseurs Dozos, ou les traditionalistes Soma, qui
pratiquent les libations (Offrandes d’eau ou d’alcool faites au
ancêtres), les sacrifices, et la divination (Kaladjan ou Latrou).

Masques du Cyarawa - 1972


- Islam :

Avec les différentes conquêtes musulmanes tel que celle


de Cheickou Amadou ou encore du Toucouleur El Hadj Omar
TALL, les bambaras vont peu à peu adopté l’islam comme
religion majoritaire.
La religion traditionnelle sera peu à peu remplacée par le
sunnisme et par des confréries soufies,tel que la tidjannyya, la
qadiriyya ou encore le hamallisme.
A noter que ces différentes confréries ont joué un rôle
important dans l’opposition des populations locales à
l’invasion coloniales, comme ce fut le cas du chérif de Nioro
le Cheick Hamallah (1883 - 1943), habitant dans l’ancien
empire Bambara de Kaarta à l’ouest de l’actuel Mali. On
distingue aujourd’hui une sorte de syncrétisme et de
cohabitation entre les l’islam et la religion traditionnelle,
preuve de la tolérance des Maliens en géneral.
III -Royaumes et positions géographiques des Bambaras

Après la chute de l’empire Songhaï et de longues années


de troubles, les bambaras se réunirent en petits clans et, au fil
des années, formèrent de grands et puissants royaumes. Ce fut
le cas des empires de Kaarta et de Ségou.

- L’empire de Kaarta :

Il se situait dans l’ouest du Mali actuel.


Selon la légende, deux frères, Niangolo et Baramangolo, sont
les ancêtres des Bambara. L'un (Baramangolo) est à l'origine
du royaume de Ségou. L'autre (Niangolo) est l'ancêtre des
Bambara Massassi et le fondateur du royaume du Kaarta.
Cette installation semble dater de la première moitié du XVIIe
siècle. La capitale du Kaarta est alors Sounsana et a été fondée
par Sounsa Coulibaly, petit fils de Niangolo. Mais, vers le
milieu du siècle suivant, les Bambara de Ségou prennent et
annexent Sounsana. Les Massassi se replient plus à l'Ouest et,
après quelques années difficiles, recréent un royaume, sous le
règne de Sira Bô, entre 1760 et 1780 environ, avec Guémou
pour capitale.
Sous le règne de Dessé Koro, la lutte reprend contre le roi de
Ségou. Guémou est prise et détruite. Mais le royaume du
Kaarta se redresse rapidement quelques années plus tard, à
l'aube du XIXe siècle. Le roi Moussa Kourabo lutte
victorieusement contre les Peuls du Fouta-Toro. Sous le règne
de Bodian Mariba, le royaume du Kaarta atteint son apogée,
entre 1818 et 1832 environ. Le Galam, le Bambouk, le
Saloum sont razziés par les armées du Kaarta. De 1832 à
1844, Garam lutte contre les Diawara. Mais en 1854 le
royaume est détruit lors de l'islamisation de la région par El
Hadj Omar, qui attaque le roi Mamady Kandian à Nioro, le
tue et extermine sa famille.
La région sera donc sous domination toucouleurs, jusqu’à
l’arrivée des colons français.

- L’empire de Ségou :

Il est le plus connu et le plus puissant des empires


Bambara. Au XVIIème siècle, l’un des descendants de
Baramangolo, Kaladian Coulibaly (reg. v. 1652 – 1682),
fonde le royaume de Ségou. Pourtant une des forces
dominantes dans la région, l’État ne sera jamais assez stable
de son vivant. Quelques décennies plus tard, vers 1712, son
arrière-petit-fils, Mamari « Biton » Coulibaly, établit l’Empire
Bambara au même endroit.
Ce dernier sera à l’origine de la dynastie Coulibaly de
Ségou. Il aurait été doté d’une force extraordinaire, né d’une
mère qui brassait du dolo (bière de millet) et de l’hydromel. Il
devient vite le chef de son ton — une association de jeunes
hommes circoncis en même temps — ce qui lui a valu le
surnom de Biton.
Les légendes disent que Biton a une fois surpris la fille du
génie de la rivière, Faro, essayant de voler des aubergines de
son champ. Après avoir réfléchi à que faire de la voleuse, il
décide d’épargner sa vie. Très reconnaissant de cette
clémence, Faro met une goutte de lait dans chacune des
oreilles de Biton, bénissant son règne et lui donnant le pouvoir
d’entendre tous les complots contre lui.

Pendant son règne, Biton repousse plusieurs attaques de


l’Empire Kong (un État musulman qui s’étend sur la Côte
d’Ivoire et le Burkina Faso actuels), l’une d’entre elles avec
un essaim d’abeilles. Il force le royaume bambara rival the
Kaarta à se déplacer plus à l’ouest, et étend son empire de
Bamako au sud-ouest, à Djenné et Tombouctou au nord-est.
Enfin,en 1751, il conquiert même Niani, la capitale de
l’Empire du Mali maintenant en déclin.

Les fils de Biton n’ont malheureusement jamais été à la


hauteur de leur nom. Exécuté pour cause de tyrannie, Denkoro
règne moins de trois ans (reg. 1755 – 1757). Son frère Ali, un
musulman fervent, essaye de convertir ses sujets à l’Islam en
interdisant les cultes animistes, les religions traditionnelles, et
la consommation de bière de millet. Terriblement impopulaire,
il est rapidement assassiné, ce qui marque la fin de la dynastie
Coulibaly, et précipite l’empire dans le chaos.

D’autres rois et dynasties (comme celle des Ngolosi) prirent le


pouvoir, mais ne réussirent pas à consolider le royaume, qui
tomba sous la conquête de l’empire peul du Macina de
Cheickou Amadou, avant l’arrivée d’El Hadj Omar TALL.
Voici globalement présentée, l’histoire des Bambaras.

Ci-dessous, voici quelques clichés du peuple sujet de cet


ouvrage.

Tombeau de Biton Coulibaly - Ségou


Chasseurs Donso
Prière publique lors de l'Aïd, Ségou - 1958
DEUXIÈME PARTIE :LES SONNY
Cette deuxième partie sera plus précisément consacrée à
l’histoire de notre famille, les SONNY.
A noter que les informations présentées ont été collectées
auprès du patriarche actuel de la famille, Amadou SONNI.

I - Origines

Selon Amadou SONNI, les SONNI serait tout d’abord


des TRAORE (famille à la fois nobles et chasseurs), nom de
famille très répandu dans le Mandé.
Le nom TRAORE viendrait de l’expression bambara “tara” et
“wélé” signifiant aller appeler.
Selon la légende, Tourama KODOBA (Tourama
l’ancien) était un ancien et grand chef de guerre, qui avait pris
sa retraite à sa vieillesse. Il avait accompli de nombreux
exploits guerrier pour le Mandé. Mais un jour, sa région fut
attaquée par l’envahisseur. Les jeunes gens se dirent alors
“Nous devons aller appeler Tourama pour qu’il viennent nous
délivrer de l’envahisseur, car lui seul en est capable”. C’est
ainsi que Tourama KODOBA reprit son titre de chef de guerre
et libéra la région des assaillants ennemis. Depuis ce jour, sa
descendance prit le titre tarawélé car, leur ancêtre Tourama, à
été rappelé au front, et a sauvé le Mandé. Au fil des siècles, la
déformation phonétique du tarawélé donna naissance au nom
de famille TRAORE.
A noter que Tiramakhan TRAORE, l’un des généraux
suprême de Soundjata KEITA, et selon Wâ Kamissoko, son
plus fidèle allié, est un des descendants de Tourama
KOTOBA, donc notre ancêtre.
Il aida Soundjata à conquérir de nombreuses régions de
l’Ouest Africain, notamment le Djolof et le Bambouk.
Par la suite, nos ancêtres TRAORE s’installèrent dans la
région de Niénou, ou ils accédèrent à la noblesse Bambara de
la région (Soit sous les empires du Mali, du Songhaï ou de
Ségou) de part leur ascendance noble.
Le moment vint un jour pour notre ancêtre Maama SONNI et
pour sa famille, d'accéder à la chefferie de la région (Cet
événement, malgré de nombreuses spéculations, se situerait
aux environs du XVIIème siècle). Comme le veut la coutume,
ils devaient effectuer le sacrifice d’un mouton sur la haute
colline de la ville. C’est alors qu’au moment du sacrifice, le
mouton prit la parole et dit en langue Bambara : “Ayi lò
Sonni” ce qui signifie : “Attendez un peu”, leur indiquant
ainsi que leur moment de règne n’était pas encore arrivé et
qu’ils devaient patienter. Ils descendirent alors de la colline en
répétant : “Ayi lò Sonni !”, “Ayi lò Sonni !”. C’est ainsi que
naquit le nom de famille SONNI.
Par la suite la branche principal immigra à San et s’y installa.
Ils constituent d’ailleurs l’une des familles autochtones de la
région, possédant leur maison familiale au centre de la ville,
près de la grande mosquée de San.
II – Le village de San: Notre village d’origine.

Cette partie décrira le village d’origine des SONNI, son


organisation et ses coutumes.
San est une vieille ville du Mali fondée par les Traoré au
XII ème siècle. Elle se situe dans la région de Ségou à 487 km
de Bamako au Mali. La ville de San est située au Sud-Ouest
du fleuve Bani affluent du Niger. Elle est bordée de vastes
plaines, et de forêts arborées. Elle a une population de plus de
64 000 habitants composée de Marka, de Bwa, de Bambara,
de Bozo, de Peulh etc... Les religions pratiquées sont l'islam,
le christianisme et l'animisme. Les principales activités sont
l'agriculture, le commerce, la pêche, l'élevage. La culture est
pratiquée dans les vastes plaines bordant la ville, célèbre grâce
à ses sites historiques, comme le « san toro » le puits sacré
que personne n'a creusé, la mare sacrée « le Sanké » et la
grande mosquée dont l'architecture soudanaise est
remarquable. Les habitants de San, les Sanois aimaient à dire :
« Nous ne partons chez personne, ce sont les gens qui
viennent chez nous.»

La pêche traditionnelle du Sanké ou Sanké mô :

Le Sanké mô est une pêche traditionnelle, commémorant


la création de la ville qui a lieu chaque année et dont l'origine
remonte à plus de six siècles. La mare appelée Sanké est
située au nord de la ville de San en zone maraîchère, elle a
lieu jeudi du mois de juin à la semaine du mois lunaire. La
pêche traditionnelle est une grande fête à San, elle est
précédée de grande manifestation culturelle appelée le « Bo
ben » ou la rencontre des Bwas de Terekogo et de Parana
village situé à l'ouest et au sud de San. La date de la pêche est
fixée par les autorités municipales, la famille fondatrice et les
Bwas, pour les fraternités de la pêche des pagnes sont
confectionnés portant les armoiries de la ville de puits sacrés,
les Bwas de San ou figuiers et la mare de Sanké. Les festivités
commencent par un carnaval qui se déroule le mercredi soir
au cours duquel on assiste à des courses de moto, des hommes
qui se déguisent en femmes, des femmes parées des habits
d'hommes ou de parades de chevaux. A la tombée de la nuit,
vers 2h commencent à festivités de la pêche raisonner le
tam-tam et tambours sacrés de Tiekoro. Ces instruments de
musique ne sont joués qu'à des grandes occasions. La réaction
se fait au nord du village de Terekogo sur une place réservée
pour cette manifestation culturelle. Nombreux sont ceux qui
viennent y assister, les officiels et les étrangers qui viennent
chaque année apprécier les chants et danses des Bwas parés
dans leurs tenues traditionnelles faites de fibres de « Dah » et
ornée de cauris. A Terekogo, la foule est tenue en haleine
pendant plus de 3h, ensuite les délégations se rendent à Parana
pour une animation similaire.

La pêche traditionnelle débute à 16h, les pêcheurs


viennent de toutes les contrées munis de masses de filet, de
pointes et beaucoup d'autres récipients servant à pêcher. Entre
temps, les Bwas de Terekogo se dirigeant vers la mare en
chantant et dansant scandant à nos aïeux l'ont dansé nous aussi
le dansons. A 16h, les Bwas assistent à la mare, le gardien des
lieux, chef coutumier est le 1er à entrer dans la mare humaine
se jetant dans l'eau, chacun cherchant à capturer de gros
poissons ou à en pêcher beaucoup. On entend des cris de joie
et des brouhahas énormes, ce qui rend encore la pêche plus
festive. Pour plusieurs ce n'est pas les poissons qui font la
beauté de cette pêche mais toutes les festivités qui
l'accompagnent. Après une heure et demie de pêche, les gens
continuent de fêter autour du rond-point de la ville et dans les
casseroles. La pêche traditionnelle de San est considérée
comme patrimoine culturel immatériel de l'humanité pour
l'UNESCO depuis 2009.

Ci-dessous, quelques clichés de la ville de San :


Jeunes enfants face à la grande mosquée de San
Cavalier traditionnel lors du Sanké mô
III - Arbre généalogique :
Notes :

Pour ce qui est de la différence d’écriture entre les SONNI et


les SONNY, il ne s’agit que d’une volonté “esthétique” de
notre grand-mère, KABORE Blandine, qui fut conservée
jusqu’aujourd’hui.

Sources :

- Amadou Hampâté BÂ, Aspect de la civilisation


africaine.

- Mamadou Balla TRAORE, Société initiatique et


régulation sociale chez les malinké et bambara du Mali.

- Récits oraux du Griot Wâ Kamissoko.

- Youssouf Tata CISSÉ, Les confréries des chasseurs


malinké et bambara. Mythes, rites et récits initiatiques.

- Wikipédia, Recherche : San - Mali.

- Wikipédia, Recherche : Les royaumes Bambara du


Kaarta et de Ségou.

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