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CLASSES D'ÂGE EN AFRIQUE DE L'OUEST
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i. Nombre de classes.
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cf.ASSES D ' Â G E E N A F R I Q U E D E L ' O U E S T
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io. Leur costume est le suivant : feuilles jambières de feuilles de rônier (Borassus
de karité ('Butyrospermum paradoxum par- aethiopunt Mort), un bâton dans une main
kii) couvrant le haut du corps, pagne et un petit paquet de feuilles de karité dans
d'ecorces de Fara aux reins, mouchoir rouge l'autre.
sur la tête qui cache partiellement le visage,
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5. Dignitaires.
Lorsqu'ils deviennent A, les membres d'un boro se choisissent
un chef (kuntigi) qui demeure en fonction jusqu'à ce qu'ils aient
rejoint les Z. On choisit toujours comme chef le garçon dont le père
est le plus âgé, ou serait le plus âgé, s'il est décédé. La dirigeante du
boro féminin A est choisie de la même façon. Les dirigeantes des
groupes d'âge de femmes mariées sont celles dont les maris sont les
plus âgés. De deux co-épouses faisant partie d'un même groupe,
c'est la plus âgée qui a la priorité. Les membres des castes et les
descendants de captifs peuvent aussi diriger un groupe d'âge.
De plus, chaque classe féminine se choisit un « père » (boro fa)
parmi les membres du groupe et dans les champs duquel elles vont
travailler chaque année. Elles désignent habituellement quelqu'un
en mesure de leur fournir les prestations exigées annuellement par la
classe masculine D. En principe, une classe conserve le même père
jusqu'à sa sortie du système. En cas de décès, on peut le remplacer
par un de ses parents. Finalement, le chef des D a autorité sur cha
cune des classes d'âge féminines et peut leur donner des directives.
Comme les membres d'une classe d'âge ne sont jamais très nombreux
— 15 à 20 personnes au maximum — la fonction de chef de boro
est la seule importante. Cependant à l'occasion d'une grande fête
appelée Commandait Tulun (« l'amusement du commandant »), les B
se nomment d'autres dignitaires en copiant le modèle de l'organisa
tion politique introduit par les Européens. Le chef de classe est
appelé « commandant » ou « préfet » et on lui adjoint un sous-préfet.
On choisit ensuite un chef de la gendarmerie, un secrétaire, un méde
cin, des gendarmes, un griot, etc. Cette structure hiérarchique est
cependant abandonnée dès la fin de la fête et n'a aucune autre influence
sur le fonctionnement des classes d'âge par la suite 13.
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6. Attributs et privilèges.
Nous avons vu précédemment que les D sont les « propriétaires »
de la place publique du village et d'un lit de repos à l'ombre des
grands fromagers. Ils sont aussi propriétaires du grand tambour
(tantanba), tambour à 3 ou 4 pieds d'une hauteur totale de 80 cm
environ, creusé dans un tronc d'arbre et recouvert d'une peau d'animal
sauvage, biche ou antilope. Les non-circoncis et les femmes n'ont
pas le droit de battre ce tambour et nul autre ne peut le faire sans
l'accord d'un des membres du groupe D. La batterie comporte
au moins trois autres tambours de formes différentes : dinbe zvaran-o
kutiro et dundun-o. Les deux premiers appartiennent aux A et les
autres aux B. Les membres de ces classes ont priorité pour en jouer
mais les membres des autres classes et même les non-circoncis peuvent
aussi le faire. Lorsque les peaux des tambours doivent être changées,
il appartient à leurs propriétaires de les remplacer. Ils le font habi
tuellement en effectuant un travail collectif d'une demi-journée chez
quelqu'un qui peut disposer d'une de ces peaux.
Le port des masques est le privilège premier des B et des A. S'ils
le désirent, les C et les D peuvent aussi se masquer, mais ils le font
plus rarement. Le port de certains masques est contrôlé par certains
individus parce qu'eux-mêmes ou leurs ancêtres ont été les premiers
à les introduire dans un village, mais leur sortie ainsi que celle des
autres masques est contrôlée par les D et par les vieux du village.
De même, la plupart des fêtes « appartiennent » à une ou plusieurs
classes d'âge qui ont la charge de les organiser. Voici une liste non
exhaustive de quelques fêtes avec les classes d'âge chargées de les
organiser :
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13- La bière peut être aussi préparée par 15. Il n'y a pas ici de correspondance
les hommes, en particulier lors de certaines entre les classes alternes ni de rapports de
fêtes telles que bantanba san-o. Iures n à a fils ».
14. Une partie du dos d e l'animal.
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des classes d'âge : les travaux pour les « pères », travaux des futures
excisées travaux d'entraide entre membres d'une même classe. Il n'en
va pas de même pour les travaux de la seconde catégorie et il existe
même une espèce d'émulation entre les propriétaires, à savoir qui aura
réuni le plus grand nombre de travailleurs durant la saison agricole.
D'autre part, manquer de nourriture ou de bière à offrir est une honte
pour un agriculteur. Le rendement économique de tels travaux n'est
pas toujours avantageux. Par exemple, le plus grand travail collectif
qui eut lieu à Bantata pendant la saison des pluies 1968 réunit 75 travail-
eurs pour sarcler un champ de mil de moins d'un hectare; il coûta
plus de 10 000 F CFA au propriétaire du champ alors que la récolte
attendue pouvait être évaluée au maximum à 20 000 F CFA. Les
cultivateurs ne font évidemment pas un tel calcul, car le travail collectif
est autant une manifestation de solidarité sociale qu'une entreprise
économique, ce qui nous ramène encore au rôle éminemment social
des classes d'âge.
Outre les travaux agricoles, on peut faire appel aux groupes d'âge
pour les différentes opérations de construction des cases (coupe et
transport des graminées et des bambous, fabrication des murs et du
toit, pose du toit), pour le désherbage des sentiers et de la place
publique, pour nettoyer le village, pour la construction des plates-formes
de repos sous les fromagers. A la fin de la saison des pluies les A mascu
lins doivent désherber et nettoyer la place publique à deux reprises.
A la seconde reprise, les membres de ce groupe avec les filles du groupe-
correspondant sont les premiers à danser la danse Dirin Fa que l'on
peut danser par la suite jusqu'à la fête Nyambi Sin-o qui a lieu en
janvier.
En saison des pluies, il y a des travaux collectifs tous les jours dans
les villages animistes et on peut donc parler ici d'une agriculture
collective. Dans les villages en voie d'islamisation, les travaux collectifs,
surtout ceux de la seconde catégorie, sont beaucoup moins importants
et l'agriculture est plus individualiste. Toutefois, dans ces villages, les
travaux collectifs exécutés par les groupes de femmes se maintiennent.
I ar ailleurs, les groupes d'hommes les plus jeunes, particulièrement
celui des B, y ont tendance à louer leur force de travail contre de l'argent
a des agriculteurs plus fortunés. Dans un de ces villages, les B mascu
lins cultivent un champ d'arachide collectif d'environ un demi hectare
dont es profits doivent leur revenir. Ici apparaît l'amorce d'une
nouvelle fonction économique des classes d'âge
d. Guerrières Les Malinké de Bandafassi n'ont pas fait la guerre
ûepuis plus de 60 ans. Les seuls renseignements obtenus sur ce sujet
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