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INTRODUCTION

Une si longue lettre de Mariama BÂ est un ouvrage qui a traité de fond en comble les
thèmes de l'amitié et l’amour. Ces deux thèmes sont les fondations de l’ouvrage. En effet,
sans cette amitié sincère qui lie Ramatoulaye et Aïssatou et qui ne cesse de se raffermir au
fil des années, sans cette amitié non attachée aux préjugés, nous ne réaliseront pas le vrai
ou l’immense amour que porte les deux l’un pour les autres. Ainsi nous allons dans notre
présentation montrer comment ces deux thèmes ont été traités tout au long de l'ouvrage par
l’auteur.

Qu’est ce que L’amour alors ?

L'amour désigne un sentiment d'affection et d'attachement envers un être ou une


chose qui pousse ceux qui le ressentent à rechercher une proximité par le corps,
l’esprit et/ou le cœur. On parle d’amour conjugal, d’amour filial, d’amour fraternel,
d’amour maternel ou paternel, etc.

Quand est-il de l’amitié ?

L’amitié est une affection réciproque, un attachement mutuel entre deux personnes
n’appartenant pas à la même famille. La relation amicale est proche de la relation
amoureuse, sauf qu’il n’y a pas d’exclusivité ni d’attirance sexuelle. L’amitié se fonde
souvent sur des passions communes et des goûts similaires. Les amis se
rencontrent généralement sur leur lieu de travail ou pendant leurs activités sportives
et/ou culturelles. Il est important de noter que l’amitié connaît des règles
fondamentales à ne pas négliger : la confiance, l’engagement, l’honnêteté et
l’authenticité. De même, il ne faut pas confondre copine et amie car une copine est
là pour partager les sorties, les fêtes et tous les bons moments ; alors qu’une
véritable amie est présente tout le temps, dans les meilleurs moments comme dans
les pires. C’est elle qui vous écoutera, vous réconfortera et vous prendra dans ses
bras quand vous serez au plus mal. Une amie ne juge jamais, donc vous pouvez lui
parler librement, sans aucune peur et on retrouve toutes ces amours dans le texte.

La perception de l’amour selon les femmes du roman:

Selon Aïssatou, la polygamie n'est établie que pour satisfaire la bestialité du sexe
masculin. Sa lettre de rupture expédiée à son mari en est la preuve :

« Si tu veux procréer sans aimer, rien que pour assouvir l'orgueil d'une mère
déclinante, je te trouve vil. Dès lors, tu dégringoles de l'échelon (page 90) supérieur
de la respectabilité où je t'ai toujours hissé ».

Révoltée comme elle est devenue, elle ne peut pas comprendre comment il est
possible pour un homme d'aimer plus d'une femme à la fois. La polygamie pour elle
n'est en fait qu'un alibi pour l'homme qui cherche à donner libre cours à ses instincts
sexuels et à « légitimer » son infidélité envers sa femme. Voici la réponse à Tamsir :

« Tu oublies que j'ai un cœur, une raison, que je ne suis pas un objet que l'on se
passe de main à main. Tu ignores ce que le mariage signifie pour moi : c'est un acte
de foi et d'amour, un don total de soi à l'être qu'on a choisi et qui vous a choisi. (....)͔
»

La mauvaise interprétation de l’amour dans l’ouvrage :

D’abord on peut croire que pour certains personnages, l’amour se résume à la


sexualité. Là, c’est encore la narratrice qui s’explique : « [...] Tu veux dissocier
l’amour tout court et l’amour physique. Je te rétorque que la communion charnelle
ne peut être sans l’acceptation du cœur, si minime soit-elle »

Mais on voit aussi que la femme est considérée parfois comme un objet : Binetou a
été utilisée par sa mère comme objet vendu à Modou. Celui-ci réglait tous leurs
problèmes financiers. Cela pose le problème du mariage par intérêt. « Sa mère était
une femme qui veut tellement sortir de sa condition médiocre », dit –elle.

« Et tes femmes, Tamsir ? Ton revenu ne couvre ni leurs besoins ni ceux de tes
dizaines d'enfants... Je ne serai jamais le complément de ta collection ». (Page 94)

Ramatoulaye, pour se départir de son angoisse et de cette tristesse qui la


submerge, se confie à son amie Aïssatou, c’est ainsi que dès le début du roman elle
dira : « la confidence noie la douleur ». La dédicace à Annette Mbaye D’erneville,
présidente des amicales des anciennes élèves, témoigne de l’importance des liens
tissés pendant l’adolescence entre ces jeunes femmes. La longue lettre de
Ramatoulaye à Aissatou parle d’un sentiment qui résiste au temps et l’éloignement.

De l’amour à la haine :

Quand l’amour commence, suivi du mariage, il y a une sorte de contrat d’amour


qu'on n'a pas le droit de briser sans un accord entre les conjoints. D’ailleurs, du point
de Jacqueline, l’union est pour la vie. Voilà pourquoi elle est une victime des effets
de l’amour. Alors, ce qu’ont fait Modou, Mawdo et Samba Diack est une trahison.

« Et dire que j’ai aimé cet homme, dire que je lui ai consacré trente ans de ma vie,
dire que j’ai porté douze fois son enfant. L’adjonction d’une rivale à ma vie ne lui a
pas suffi. En aimant une autre, il a brûlé son passé moralement et matériellement, il
a osé pareil reniement… et pourtant. Et pourtant que n’a-t-il fait pour que je
devienne sa femme ! »

Une autre trahison, si on peut dire, c’est celle que Aïssatou, l’amie de la narratrice a
vécue. Contre la tradition, elle a épousé par amour Mawdo Bâ, mais la mère de
celui-ci lui a imposé comme co-épouse la petite Nabou, descendante de princesse,
qu’elle a élevée et, pour ainsi dire « dressée », pour son fils.
« Modou mesurait-il à son exorbitante proposition le vide de sa place, dans cette
maison ? Modou me donnait-il des forces supérieures aux miennes pour épauler
mes enfants » (p.78).

« Attendre ! Mais attendre quoi ! je n’étais pas divorcée (…) j’étais abandonnée »
(p.79)

Ramatoulaye en rage, étouffée par la jalousie, elle qui partageait jusque là avec
Modou Fall trente années d’union et douze enfants.

Par ailleurs, Ramatoulaye est parfois étouffée par la jalousie, elle qui partageait
jusque-là avec Modou Fall trente années d’union et douze enfants.

L’autre amour :

Est-ce que, en rejetant leur mère, le mari peut toujours affirmer qu’il aime vraiment
ses enfants ? La tradition wolof dit que « celui qui aime la mère affectionne les
enfants de cette dernière ». Modou n’est-il pas en train de se séparer de ses enfants
? Ne les a-t-il pas abandonnés en délaissant leur mère ? En tout cas, cela pose un
vrai problème envers ses enfants qui le rejettent, à commencer par Daba. « Je
survivais. Plus je réfléchissais, plus je savais gré à Modou d’avoir coupé tout
contact. J’avais la solution souhaitée par mes enfants - La rupture – (…) », dit-elle
(p.77).

Ramatoulaye détourne son amour sur ses enfants et, par ailleurs, sur son travail.
Son métier d’enseignante la passionne et elle le vit comme une mission
émancipatrice. Elle exprime ainsi son amour maternel.

CONCLUSION

À voir ce qui précède, le thème de l’amour et de l'amitié occupe depuis très


longtemps une place assez importante dans les sociétés. Dans une si longue lettre,
il se pose le problème du mariage par amour ou par autre chose. Les hommes pour
satisfaire leurs appétits, des femmes comme Binetou pour un curieux commerce.

L’amour ne peut être une mauvaise chose. « Dieu est amour », dit-on. Il faut s’aimer
soi-même, et aimer les autres, et aimer ce que l’on fait, notre métier. Tout ceci
reflète les différentes sortes d’amour. C’est par là qur se trouve notre bonheur.
L’homme ne demande qu'à être aimé et si c’est le cas, il rend l'amour qu'on lui porte.

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