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EMPIRE DU GHANA

Introduction.

L'empire du Ghana est un État africain qui a existé entre les VIII° et XIIe siècle en
Afrique de l'ouest. Il était situé entre la vallée amont du fleuve Sénégal et la vallée
amont du Niger, c'est-à-dire dans l'est du Sénégal, le sud de la Mauritanie et l'ouest
du Mali. Sa capitale était Ghana (ou Koumbi Saleh). L'empire du Ghana est un grand
producteur et exportateur d'orvers l'Afrique du Nord musulmane et l'Europe. Sa
période la plus prospère fut le XIe siècle.

Carte de l’empire du Ghana

I. origine de l’empire du Ghana.

Le royaume aurait commencé modestement dans l’Aouker par une simple


confédération de tribus Sarakollés dont chacune exerçait son autorité sur un espace
bien déterminé. Le royaume couvrait les villes de Bokounou, Ouagadou et de Kaarta.
La politique expansionniste et la puissance militaire des souverains du Ghana ont fait
qu’à la fin du X°s, les principautés berbères d’Aoudaghost et de Walata, les royaumes
Mazzara de Tékrour, Barisa, Diara, Sosso, Silla, étaient incorporés dans l’empire.

On peut distinguer deux groupes composant le peuplement de l’empire: un au Nord et


l’autre au Sud. Les gens du Nord se composent des tribus nomades berbères ou
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Touaregs (Les berbères Macmouda au sud du Maroc, les Zenâta), les Sanhadja ( les
Goddala, les Messoufa, les Lemtouma spécialistes du désert.). Le groupe Sud
comporte deux fractions: les Mazzara composés de Lebou, Wolof, Toucouleur,
Sérères) et les Bafours (Soninké ou Ouakaré, les Marka, les Bambaras, les Malinké,
les Songhaï.).

II. Evolution historique

A la fin du VIIIe siècle, le roi du Wagadou, Kaya Magan Cissé refoule les étrangers
berbères. Au début du règne du premier souverain des Cissé Tounkara, son royaume
ne s’étend que sur le Wagadou et sur l’Awkar (ou Aoukar), mais quelques années plus
tard, il réalise l’unité de tous les Soninkés.

L’or est étroitement lié à la naissance et à l’importance du Ghana. La généralisation de


l’utilisation du dromadaire à partir de la fin du IIe siècle facilite les liaisons avec
l’Afrique du Nord. Le « pays de l’or » correspond aux régions aurifères du Bambouk
et du Bouré, sur laquelle s’étend l’autorité des souverains du Ghana, dont la capitale a
été localisée à Koumbi Saleh, au sud de l’actuelle Mauritanie.

À la fin du IXe siècle, les souverains de Ghana étendent leur autorité à l’ouest sur la
région aurifère du Galam et sur le Tekrour, à proximité de Djenné et de Tombouctou,
et au nord sur certaines tribus berbères du Sahara.

Au Xe siècle, les Berbères d’Aoudaghost se révoltent contre l’autorité du tounka (roi)


de Ghana, qui est mis à mort par le chef des insurgés. Vers 990, un successeur du roi
de Ghana assassiné s’empare du royaume d’Aoudaghost, qui est placé sous l’autorité
d’un fonctionnaire.

L’apogée du Ghana se situe au X et XIe siècle. Le pays est richissime. La fédération de


royaumes s’est peu à peu centralisée autour du roi, détenteur de tous les pouvoirs
religieux, militaires et judiciaires. La capitale du royaume, Koumbi Saleh est partagée
entre les musulmans et les Soninkés, animistes.

III. Organisation de l’empire du Ghana

3.1. Organisation politique

Au sommet de l’État, on a le roi; on le désigne sous plusieurs appellations « Kaya


Maghan » qui signifie roi de l’or en langue Ouakaré, « Tounka » qui veut dire
Seigneur ou Dieu. Ses pouvoirs étaient très étendus: il était le juge suprême. Il rendait
la justice en tenant compte de l’appartenance religieuse. Ses sujets qui dans l’ensemble
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appartenaient à la religion traditionnelle étaient jugés selon la coutume,les musulmans,


eux, l’étaient sur la base du Coran.

La société était organisée en clans. Le clan royal était celui des Tounkara qui
formaient avec trois autres clans l’aristocratie:( les Souba ou Magasouba étaient les
guerriers du roi, les Kagoro qui formaient une élite militaire, les Magassi étaient les
cavaliers du roi qui composaient la garde royale.). Ces clans qui constituent la
noblesse fournissaient au roi, les grands dignitaires et hauts fonctionnaires de sa cour.
On trouvait à la cour du roi, le gouvernement et le grand conseil dont les membres se
recrutaient aussi bien dans l’aristocratie locale que chez les arabes et les lettrés
musulmans. A ce propos AL BAKRI rapporte « Le roi choisissait ses interprètes parmi
les musulmans, de même son trésorier et la plupart de ses ministres. » On trouvait au
sein de son gouvernement, les fils des rois vassaux, otages à la cour. La succession sur
le trône se faisait d’oncle à neveu. AL BAKRI « Tel est leur tradition: le souverain ne
peut être que le neveu du roi en ligne maternelle puisque l’on est toujours sûr d’être
bien le neveu de son oncle maternel. »

3.2. L’organisation administrative.

L’empire était subdivisé en royaumes et en provinces eux-mêmes morcelés en villages


et cantons. L’autorité du roi et de son gouvernement central s’exerçait de façon directe
sur le berceau originel du royaume soninké. Les princes avaient en charge la gestion
des provinces tandis que les royaumes vassaux tels que Sosso, Diara et le Tékrour
conservaient leur organisation initiale et se contentaient de verser un tribut annuel et
d’apporter leur contribution sur le plan militaire en fournissant à l’empereur un
contingent.

3.3. L’organisation économique

L’activité économique était variée. Au Sahel, on pratiquait un élevage florissant et


varié de bœufs, de moutons, de chèvres, de chameaux et de chevaux. Au Nord, autour
des puits et oasis, on produit des dattes. La partie Sud, plus humide était la terre des
céréales: on y cultivait le mil, le sorgho, le haricot, le coton, l’igname, le henné, les
légumes et la cola tiré de la zone forestière. L’artisanat occupait une place de choix: la
caste des forgerons équipait l’armée, les tisserands habillaient le roi et sa suite,
produisaient des bandes de cotonnade qui alimentaient le commerce. Mais le pilier de
l’économie était le commerce. L’empire par sa position de géographique était un
carrefour important où les produits venus d’Afrique du Nord (tissus, cuivre, argent,
dattes, figues et surtout les barres de sel amenés du Sahara) étaient échangés contre les
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marchandises des pays du Sud (plumes rares, ivoires, esclaves, gomme arabique,
bétail, céréales et surtout l’or).
L’empereur tirait des revenus substantiels du commerce par le biais des impôts qui
pesaient sur cette activité. AL BAKRI: « Le roi prélève un denier d’or sur chaque âne
qui entre chargé de sel dans son pays et 2 deniers à la sortie. Il perçoit 5 milhqâl de
cuivre et 10 par charge de marchandise. ».

IV. Le déclin de l’empire du Ghana

En 1076, l’empire du Ghana s’écroule sous les coups de boutoir des almoravides.
Mais on pense que plusieurs facteurs pourraient expliquer ce déclin. En effet l’empire
était miné de l’intérieur par des conflits de succession, les vassaux supportaient de
plus en plus mal la domination du Ghana: ils aspiraient à prendre leur indépendance.

4.1. Déclin. L’empire victime de sa prospérité et des ambitions internes

La richesse de l’Empire du Ghana aiguise les convoitises de peuples lointains, comme


des voisins. Mais les désordres internes naissant à partir de la fin du 10e siècle,
contribuent à l’audace de vassaux qui s’émancipent du pouvoir central ;
successivement : Sosso, Mali…
Il fallut se défendre, mais le désordre eut raison du bon ordonnancement de l’empire,
et favorisa les coups de force de peuples voisins qui, peu à peu, dépecèrent le territoire
impérial, tout particulièrement les Berbères almoravides qui pillèrent sa capitale en
1034.
La résistance de Ghana à l’invasion va durer près de 20 ans ; l’armée Ghanéenne forte
de 200 000 guerriers, était puissante. Mais les Almoravides commencèrent par
conquérir les vassaux de l’empire et coupaient les routes commerciales ; à cela
s’ajoutèrent les luttes entre les princes pour le pouvoir et l’hostilité des musulmans aux
empereurs animistes.

L’empire s’affaiblit, Koumbi Saleh fut prise vers 1076. Les royaumes vassaux prirent
leurs indépendances et Ghana fut réduit au petit royaume originel de Ouagadou.

4.2. Les conséquences du déclin.


La chute du Ghana a favorisé l’implantation de l’islam non seulement chez les
berbères mais aussi chez les noirs. Les populations furent contraintes de se convertir à
l’islam ou prendre le chemin de l’exil. Les animistes Sarakollés et mandé vont se
replier plus au Sud, les peuls se fixèrent dans le Fouta. Les vassaux profitèrent de
l’affaiblissement pour prendre retrouver leur indépendance. La région traversa dès lors
une période de trouble jusqu’à l’émergence du Mali.
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Conclusion

Empire du Ghana né au 8e siècle ap. JC, il est le premier empire de l’Afrique de


l’Ouest avec Koumbi Saleh pour capitale. Il atteint son apogée au 10 e siècle en
conquérant les royaumes voisins.

L’empire du Ghana a développé une brillante civilisation à travers une organisation


politique remarquable et vie économique assez élaborée. L’empereur khaya Maghan
ou Tounka, dirigeait le conseil impérial formé des princes, des musulmans, esclaves et
les anciens respectés pour leur âge. La vie économique était florissante grâce à la
position de carrefour d’Aoudaghost et de Koumbi Saleh.

Vers 1076 au bout de plusieurs années de lutte, les Almoravides prennent Koumbi
Saleh et faisant éclater l’empire du Ghana.

Bibliographie (webographie)

- https://karandoogo.wordpress.com/2020/05/03/expose-complet-sur-lempire-du-
ghana/

- https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_du_Ghana#Histoire

- https://lewebpedagogique.com › patco › tag › lempire-du-ghana

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