Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Le Prophète – Sur lui la Paix et la Grâce d'Allâh -, dès les premiers jours de la
Révélation jusqu'à la fin de sa vie, n'a cessé d'expliquer ce qu'est la croyance
Musulmane et l'Unicité d'Allâh. Le Coran et la Sunna Authentique regroupent les
textes fondamentaux de cette croyance. Cette tâche d'expliquer la croyance
Musulmane était le rôle de ses compagnons aussi. Il faut retenir alors, que la
croyance où le Tawhîd comme telle, existait à l'époque du Prophète – Sur lui la
Paix et la Grâce d'Allâh – et de ses compagnons – Qu'Allâh soit satisfait d'eux –
mais que celle-ci en tant que Science qui a ses règles, sa méthodologie et sa façon
d'analyses et d'argumentations n'a vu le jour qu' au troisième siècle de l'Hégire avec
son fondateur, le Grand Imâm Abû Al-Hasan Al-Ash`arî – Qu'Allâh soit satisfait
de lui – (324 H/935 ).
A cette époque là, l'école Sunnite déjà représentée par des grands savants de l'Islâm
tels que les fondateurs des quatre écoles Juridiques Sunnites : L'imâm Abû
Hanîfa ( 150 H ), L'imâm Mâlik ( 179 H), L'imâm Ash-Shâfi`î ( 204 H ) et
l'imâm Ahmad Ibn Hambal ( 241 H ), avait une méthodologie vis-à-vis de la
croyance qui consiste à présenter les textes traitant de la croyance sans les
interpréter (ta’wîl), au moment où des sectes et courants opposant l'école Sunnite
tels que les Khawârij, les Mu`tazilites, les Chiites ainsi que la poussée
philosophique grecque utilisaient des analyses et argumentations rationnelles.
- Puisque Allâh choisit toujours le meilleur pour ses créatures (principe mu‘tazilite
appelée Aslah), pourquoi l’enfant est-il mort ? Demanda alors Al-Ash`arî.
- Parce que, lui répondit son maître, Allâh savait que l’enfant finirait par être un
non-croyant, et ainsi mit un terme à sa vie à un stade qui lui épargna l’enfer, soit la
meilleure des solutions.
- Avant lui déjà, des Muthabbita tel que Ibn Kullâb (environ 240H) et al-
Qalânsî avaient recours à ces méthodes pour répondre aux attaques des
Mu`tazilites.
Dans le débat qui les opposait aux Mu`tazilites, les Sunnites se contentaient de
répondre par le Texte sans rentrer dans la confrontation dialectique.
Pour les Sunnites, la raison a ses limites. Elle peut accéder à des vérités par elle-
même mais pas à toutes. De plus, elle peut conduire à des erreurs en ce qui
concerne la croyance.
Les Mu`tazilites partaient de la raison et déduisaient des vérités pour ensuite les
confronter au Coran, pour voir si elles y figuraient.
Al-Ash`arî a décidé d’utiliser le raisonnement et l’analogie qu’il maîtrisait
parfaitement (en tant qu’ancien mu`tazilite) pour défendre le Coran.
Le grand imam Ibn Rushd ( )رحمه هللاfut interrogé au sujet de certains savants
ash'arîs : Abou Al-Hasan Al-Ash'arî, Abou Ishâq Al-Isfarayînî, Abu Bakr Al-
Bâqillânî, Abu Bakr Ibn Furak, Abu Al-Ma'âlî, et leurs semblables, de ceux qui les
dénigrent ou les insultent, et de ceux qui insultent les ash'arîs, les déclarent
mécréants et déviants… Sa réponse fut :
- "J'ai parcouru, puisse Dieu nous protéger ainsi que toi, ta question et j'ai examiné
le nom des savants que tu as mentionnés. Il s'agit d'Imâms du bien et de la
guidance. Ils sont du nombre des savants à prendre comme modèle, car ils ont
donné la victoire à la charî'a et réfuté les fausses allégations des gens de la déviance
et de l'égarement. Ils ont résolu les questions problématiques et exposé les
croyances auxquelles il convient d'adhérer. Par leur connaissance des fondements
de la religion, ce sont les véritables savants ; car ils savent ce qui est nécessaire,
admissible et impossible au sujet de Dieu et on ne peut connaître les branches de la
religion, sans en connaître les fondements. Il convient donc de reconnaître leurs
mérites et leur prééminence.
Ce sont ceux dont le Messager de Dieu – Sur lui la Paix et la Grâce d'Allâh – dit :
"De chaque génération, les justes porteront cette science la débarrassant de la
falsification des immodérés, des fausses allégations des gens du faux, et
l'interprétation des ignorants."
Première fatwa:
"Les hanafites, les shafi’ites, les malikites et les nobles hanbalites, Dieu merci, dans
leur croyance sont comme une seul main, suivant les croyances de ahl as-sunna,
adorant Allah selon la aqida du chaykh as-sunna Abu al-Hassan al-Ash3ari
(rahimahu Allah)".[5]
Deuxième fatwa :
"Sache que l'imam Abu al-Hassan al-Ash’ari n'a pas inventé un nouvel avis et n'a
pas créé un dogme, mais il insiste et se base sur les avis et l'école des salaf (pieux
prédécesseurs), il défend les avis et positions des sahaba donc il y appartient [au
salaf], car il a bâti la science de tawhid avec les arguments et les preuves de notre
croyance et il est devenu le chaykh as-sunna à suivre dans cette discipline, d'où
l'appellation de ceux qui le suivent "les ash’arites", qui sont ahl as-sunna wa al-
jama’a".[6]
L’avis du Shaykh Al bûtî :
"Les ash'arites sont appelés d'après le nom de l'Imâm 'Alî Ibn Ismâ'îl Abou Al-
Hasan Al-Ash'arî, et les mâturîdites d'après l'Imâm Abou Mansûr Al-Mâturîdî. Les
deux hommes sont des figures saillantes parmi nos pieux prédécesseurs qui ont fait
triomphé la croyance du salaf, Ahl As-Sunnah wal-Jamâ'a. Aucun des deux n'a
inventé une nouvelle croyance, ni une nouvelle école religieuse .[7]
"Ainsi les mâlékites et les châfi'ites sont- ach'arites et les hanafites sont mâtûridites.
De même, les universités islamiques dans le monde musulman sont soit ach'arites
soit mâtûrîdites : Al-Azhar en égypte, Az-Zaytûnah en Tunisie, Al-Qarawiyyûn au
Maroc, Déoband en Inde ainsi que d'autres institutions et universités religieuses.
[...]
Tous nos savants et nos grands imâms en faisaient partie : Al-Bâqillânî (m. 403),
Al-Isfarâyînî (m. 418), l’Imâm des deux Sanctuaires Al-Juwaynî (m. 478), Abû
Hâmid Al-Ghazâlî (m. 505), Al-Fakhr Ar-Râzî (m. 606), Al-Baydâwî (m. 685), Al-
Âmidî (m. 631), Ash-Shahrastânî (m. 548), Al-Baghdâdî (m. 429), Ibn Abd As-
Salâm (m. 660), Ibn Daqîq Al-`Îd (m. 667), Ibn Sayyid An-Nâs (m. 734), Al-
Bulqînî (m. 806), Al-`Irâqî (m. 806), An-Nawawî (m. 676), Ar-Râfi`î (m. 623), Ibn
Hajar Al-`Asqalânî (m. 852), As-Suyûtî (m. 911) ; et dans le Maghreb : At-Tartûshî
(m. 520), Al-Mâziri (m. 536), Al-Bâjî (m. 474), Ibn Rushd (m. 520), Ibn Al-`Arabî
(m. 543), Al-Qâdî `Iyâd (m. 544), Al-Qurtubî (m. 671), Al-Qarâfî (m. 684), Ash-
Shâtibî (m. 790) et d’autres.
Et parmi les hanafites, il y a Al-Karkhî (m. 340), Al-Jassâs (m. 370), Ad-Dabbûsî
(m. 430), As-Sarakhsî (m. 483), As-Samarqandî (m. 373), Al-Kâsânî (m. 582), Ibn
Al-Humâm (m. 861), Ibn Nujaym (m. 970), At-Taftazânî (m. 792), Al-Bazdawî (m.
482) et d’autres."[8]
[1] Ibnu Khaldûn , la muqaddima, p. 463 , Édition Mustafâ Muhammad , Egypte .
[2] L’idée de station entre les deux stations est une pensée purement rationaliste du
mu`tazilisme qui veut qu’il y ait un Enfer pour les non-croyants, un Paradis pour les croyants
et une station entre les deux pour les fous, ceux qui meurent enfant et ceux qui n’ont jamais
entendu parler de l’islam ; cette analyse est totalement rejetée par les sunnites, car Allah ne
parle que d’Enfer et de Paradis.
[3] Ancien nom pour désigner les sunnites, les Ahl al-Sunna wa l-Jamâ‘a .
[4] L'imam Ibn Rushd « Fatâwi Ibn Rushd », tome 2, page 206 - 208 , dar al gharb al islâmî ,
Liban, 1987.
[5] Al hafid Taj ad-Din as-Subki , “mu3îd an-ni’am wa mubîd an-niqam” page 62 , dar al
hadâtha , Liban , 1983.
[6] Al hafid Taj ad-Dîn as-Subkî, “tabaqât ash-shâfi’iyya” (tome 3 page 361-367) edition al
bâbî al halabî , Egypte, 1964.
[7] Ash-shaykh Al bûtî, « kubrâ al yaqîniyât al kawniyya » , dar el fikr , Syrie , 1993.