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ERRATUM

ETUDES ET THESES PIERRE CHEWALLIER


ANNEXE:p311 à328
Au lieu de (1,36 km”), il faut lire (1,36 km21
PierreCHEVALLIER

COMPLEXITÉHYDROLOGIQUE
DUPETITBASSINVERSANT

EXEMPLEENSAVANEHUMIDE
BOORO-BOROTOU(CôTED'IVOIRE)

suivi d’unepqstfacede J. A. RODIER

Editionsde I’ORSTOM
INSTITUT FRANÇAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT EN COOPÉRATION
CollectionÉTUDES et THÈSES
PARIS1990
La lai du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les acopies ou
reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collectivea et,
d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, «toute
représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants
droit ayants cause, est illicite>> (alinéa1 er de l’article 40).
Celte représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon
sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

I§SN : 0767-2888 0 ORSTOM 1990


ISBN : 2-7099-0986-3
Nous avons aussi des Edifices tres-grands & n-es-spacieux, ou nous
imitons & représentons en quelque sorte ce qui se fait dans I’air :
comme la neige, la grêle, la pluye, les tonnerres, les éclairs, les
foudres, la generation de quelques petits animaux tels que sont les
Mouches, les Grenoiiilles, les Sauterelles & autres. Nous y formons
despluyes artificielles sans eau, avec d’autres matieres composées.

La Nouvelle Atlantide de Francis Bacon, Chancellier d’Angleterre (1627), traduite


en François par M.R. et publiée à Paris en 1702.

- Je dois vous prévenir que les crues sont


provoquées par la pluie et non par une série de
nombres aléatoires !

-Ah bon ?

Dialogue imaginaire d’après Klemes (1988)

3
AVERTISSEMENT

Le lecteur trouvera en Posz$ace à cet ouvrage un texte que Jean Rodier a écrit initialement
comme une mise au point sur l’esprit dans lequel ont été conduites les recherches sur bassins
repmsentatifs à 1’ORSTOM.
Estimant que, plus qu’une simple mise au point, ce texte pouvait constituer un document
important, j’ai demande. a Jean Rodier de le reprendre pour qu’il devienne non seulement un
complément critique à mon travail, mais aussi un rappel historique indispensable à un moment où
certains hydrologues se trouvent parfois un peu désorientés.
Il a acceptétrès gentiment cette tâche dans sa retraite active et j’en suis particulièrement honore
et reconnaissant.

Montpellier, le 30 août 1989


Pierre Chevallier
RESUME

Un petit bassin versant (1,36 km ) a Cte suivi pendant quatre annéescomplètes dans une région
de savane humide du Nord-Ouest de la C&e d’ivoire. Des observations fines ont été réalisées non
seulement sur les termes du bilan hydrique (précipitations, stockages souterrains, tvaporation
Ccoulements),mais aussi sur le milieu naturel (géologie, sols, végétation, climat). Des expériences de
simulation de pluies, de traçage des écoulements de crues ou de suivis neutroniques de profils
hydriques ont complété l’information de base. L’interprétation de ces observations et de ces
expétimentations conduit à une analyse d’une part des crues, degageant en particulier des formes
d’hydrogrammes caractéristiques, d’autre part du tarissement prenant en compte des effets
evapotranspiratoires spectaculaires.Un schéma de fonctionnement est proposé sur un versant-type du
bassin. La mise en évidence des chemins de l’eau conduit a admettre que tous les processus de
l’écoulement proposés par l’hydrologie scientifique récente se combinent et évoluent dans le temps et
dans l’espace. Une application des données d’observations est realisée sur trois modèles conceptuels
globaux (Grec 5, Modglo et Modibi) et un modele distribué (Modcou) en tentant de prendre en compte
les mécanismesdécrits pour l’écoulement.
Cette étude s’insere dans un contexte de reflexion sur les mécanismes du cycle de l’eau et leur
approche à travers la technique des petits bassins versants. Les doutes, les questions et les remises en
cause de certaines certitudes anciennes se font de plus en plus aigus chez les hydrologues qui
s’interessent aux processusde l’écoulement et a leur modélisation.

MOTS CLES

Petit bassin versant, infiltration, simulation de pluies, crue, tarissement, processus d’écoulement,
modelisation, Côte d’ivoire.
Hydrological complexity of the small watersched. Example in the humid savanah. Booro-
Borotou (Ivory Coast).
Pierre Chevallier

ABSTRACT

A small watershed (1,36 km ) located in North-West Ivory Coast was monitored during four
years in order to study the water cycle mechanisms taking place in a humid savanah region.
Observations were carried out conceming the components of the water balance (rainfall, groundwater
storage, evaporation, runoff) as well as some characteristics of the natural environment (geology, soil,
vegetation, climate). In addition, simulated rainfall and flood tracer experiments and soi1water content
neutronic measurementswere also performed. The ensuing data processing allowed to determine some
characteristic patterns of the flood hydrograms, and to exhibit the dramatic influence of the
evapotranspiration on the depletion curves. A fonctioning scheme is proposed for a idealistic slope of
the catchment. Several flow processes,as described by various hydrological theorys, combine to form
the water paths, envolving in space and time. The ability of four different hydrological models to
account for these specifïc flow patterns was tested.
This work is part of a broader reflexion regarding the water cycle mechanisms and their study
through small catchment experiments. Doubts, questions and the challenging of some old theorys are
becoming more accute among many hydrologists interested in the analysis and modeling of the flow
processes.

KEYwORD~G

Small watershed, infiltration, rainfall simulation, flood, depletion, flow process, modelisation, Ivory
Coast.

6
PLAN

Résumé/ Abstract / Mots clés 5


7
Plan 8
Avant-propos
11
Introduction

1. Reflexions 13
1.1. Bassins versants représentatifs à 1’ORSTOM 15
1.2. Les chemins de l’eau 21
1.3. Les interrogations récentes 28

2. Observations 31
2.1. Contexte géographique 33
2.2. Géologie 38
2.3. Pédologie 45
2.4. Végétation 60
2.5. Climat 65
2.6. Précipitations 74
2.7. Evaporation 86
2.8. Stockages souterrains 91
2.9. Ecoulements 96

3. Expérimentations 103
3.1. Simulation de pluies 105
3.2. Profils hydriques 143
3.3. Traçage des écoulements 153

4. Lnterpr&ation 161
4.1. Bilan hydrologique 163
4.2. Les crues 174
4.3. Le tarissement 205
4.4, Le fonctionnement 218

5. Modélisation 227
5.1. Modeles globaux 229
5.2. Le modele couple 250
5.3. Perspectives 265

Conclusions 269
Bibliographie 283
Table desmatières 297
Nomenclature des figures et tableaux 303
Annexes 309
Carteshors-texte 333

7
AVANT-PROPOS

Remerciements

Je ne veux pas faillir à la tradition qui fait débuter une thèse par des remerciements à ceux qui
ont accepté la tâche assez ingrate de la juger et a ceux qui en ont été les co-artisans puisqu’un tel
travail ne peut jamais être une entreprise solitaire. Je le fais avec beaucoup de plaisir, mais aussi avec
l’angoisse d’oublier certains ; je leur demande d’avance de m’en excuser.
Je suis reconnaissant a Monsieur le Professeur Bocquillon d’avoir accepté que cette thèse soit
realisée sous la bannière du Laboratoire d’Hydrologie Mathématique de Montpellier et d’avoir pu dans
un emploi du temps serre, faire une place aux discussions et au travail de mise au point.
Monsieur le Professeur de Marsily a accepté d’être l’un des rapporteurs de ce travail et je l’en
remercie vivement. Les entretiens que nous avons eus ont été passionnants et je suis particulièrement
sensible à l’accueil qu’il m’a r&ervé dans sa maison familiale de Fontvieille et au temps qu’il m’y a
consacré en le prenant sur sescongés.
Comment exprimer mon amitié pour Monsieur Georges Girard, l’autre rapporteur de cette these
et mon parrain scientifique depuis mon entrée a 1’ORSTOM voici 13 ans ? Toute mon activité a été
soumise à son appréciation depuis le début et il m’a toujoum jugé sans ménagement. Il était
impensable qu’il ne fasse pas partie de ce jury.
Monsieur Pierre Dubreuil a été mon premier professeur d’Hydrologie à Toulouse en 1975 ; avec
Messieurs Rodier et Roche, il m’a fait confiance en me recrutant comme éleve à 1’OR
m’affectant au Mali où lui-mbme avait fait ses débuts bien des années auparavant. Je suis flatte par
l’attention qu’il a consacree a mon travail et par l’intérêt qu’il y a accordé.
Monsieur Bernard Pouyaud est non seulement mon chef administratif depuis plusieurs annees,
d’abord en Côte d’ivoire où il a permis la mise en place du programme Hyperbav, puis a Montpellier
où il m’a accueilli dans le cadre du Laboratoire d’Hydrologie, et maintenant comme responsable du
Département des Eaux Continentales ; mais il est aussi le collègue et l’ami dans l’aventure de la Mare
d’Oursi. Il était logique que je lui demande d’hre le directeur de cette thèse, tâche qu’il a acceptéetrès
gentiment et qu’il a menée sans complaisance, attitude dont je lui suis très reconnaissant.

Apres les juges il faut remercier tous ceux qui ont participé au travail réalise a Booro-Borotou et
a Adiopodoume dans le cadre du Programme Hyperbav.
Ce sont :
- les techniciens de recherches sans qui rien n’aurait pu se faire : Marc Berthelot, Jacky Etienne, Jean-
Louis Janeau,Jean-Marc Lapetite et Andre Mahieux.
- les chercheurs permanents du programme qui n’ont cessé de partager leurs résultats et leurs
réflexions depuis le lancement du projet ; le mémoire présenté ici reprend parfois très largement leur
travaux : Daniel Boa, Mameiri Camara, Emmanuel Frit§ch, Jean-Marc Iris, Michel Lepage, Danielle
Mitja, Olivier Planchon, Serge Tano, Christian Valentin.
- les adjoints et observateursivoiriens : Osseyni Amany, Abou Bamba, Sounsounna Diallo, Emmanuel
Dibi Monan, Ouattara Doguime, Germain Kouamé Kouassi, Marcel Kouamé, Bernard Yao Kouakou,
André Mongo Sami, Yao Thomas (pour la partie hydrologique et pedologique du programme).
- tous les villageois de Booro-Borotou qui ont travaille temporairement sur le programme et le chef du
village, Monsieur Bamba.
- les chercheurs qui, sans être impliqués a plein temps dans le programme, lui ont accordé de l’intérêt
et du temps et y ont même contribué par des études : Alain Gioda de l’ORSTOM, Pierre Leblond et
Bernard More1 de 1’Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics de Yamoussoukro.

8
- les stagiaires et le Volontaire du Service National qui ont participé aux travaux : Christelle Gnaman,
Mohamed Hasnaoui, Brou Kouamé, Férid Sakly, Luc Savy.
- les responsablesscientifiques de I’ORSTOM qui nous ont fait confiance et qui, pour certains, nous
ont visité sur le terrain ; et en particulier parmi eux : Pierre Audry, Alain Casenave,Jacques Claude,
Jean Collinet, Yves Gillon, GeorgesPédro.
- les visiteurs de marque avec qui nous avons eu le plaisir de partager nos questions sur le terrain et
tout particulièrement : Marc Bordas (IPH Porto Alegre), AndrC Gougou (ENSTP Yamoussoukro),
André Lévêque (ORSTOM), Henri Puig (Université Paris 6), Michel Vauclin (Institut de Mécanique,
Grenoble).
- les services administratifs et techniques d’Adiopodoumé et parmi ceux qui ont eté les plus sollicités :
Adiko Amoncho, Jean-Claude Burgaud, Paul Capgras, Guy Chefson, Jean Claveau, André Dubreucq,
Jean Launay, Alain Rocheteau, Norbert Silvera et Françoise Topart.
- les collègues et amis de Côte d’ivoire qui ont encouragé notre travail et qui ont été sollicités sur des
problemes qui se posaient et notamment : JacquesBourges, Yoro Gballou, Guy Hait-maux,Saramatou
Koné, Eric Mollard, Bruno Monteny, Robert Randon, Mamadou Sakho, Serge Savary, Laurent
Tchagba.
- les autorités de Cote d’ivoire et en particulier Monsieur le Ministre de la Recherche Scientifique,
Monsieur le Préfet de Touba, Monsieur le Sous-Préfet de Borotou, Monsieur le Directeur de l’Eau,
Messieurs les responsablesde l’Agence Nationale des Aéroports et de la Metéorologie.
- les responsableset les équipes du Programme de Lutte contre 1’Onchocercosede 1’OMS à Odienné,
BouakC et Bamako ; en particulier Pierre Guillet.

Je tiens de plus à saluer ici la mémoire de deux de nos collègues qui nous ont quittés : Jean-
Michel Simon, qui avait participé aux premières prospections sur le terrain dans la région de Korhogo
et Maurice Tourné qui nous avait donné de précieux conseils au moment de l’établissement de la carte
topographique du bassin.

Et puis il y a tous ceux de Montpellier qui ont participé à l’élaboration du travail de synthèse :
- ceux qui ont été mis à contribution directe et active et qui ont consacré une part non négligeable de
leur temps à m’aider : François Delclaux, Christian Depraetere, Alain Dezetter, Jean-Pierre Debuiche,
Jean-Louis Davoine, Daniel Ibiza, Thierry Lebel, Michel Noirot, Patrick Raous et Nathalie Rouché.
- ceux qui m’ont permis de forger ou de peaufiner certains raisonnements ou jugements sur les
comportements hydrologiques, au cours d’échanges parfois animés : Jean Albergel, Jean-Marie
Fritsch, Frédéric Moniod, Pierre Ribstein.
- ceux, collègues et amis, qui m’ont supporté, encouragé, conseillé et aidé ; il est impossible de tous
les nommer ici ; mais plus particulièrement : Christophe Bouvier, Jean-François Boyer, Joelle Caner,
Antoine Cornet, Claudine Dieulin-Picard, Michel Gautier, Michel Grouzis, Jacques Guiscafre, Michel
Hoepffner, Yann l’H&e, Jean-Claude Klein, Marie-Christine Layrolle, Jean-Claude Marcourel, Jean-
Claude Olivry, Eugenio Rabbia, JeannetteRazanamiadana,Maryse Sicard.
- ceux enfin qui, sans être montpelliérains, ont été consultés : Bruno Ambroise (CEREG - CNRS,
Strasbourg), Keith Beven (Université de Lancaster), Emmanuel Ledoux (CTG - Ecole des Mines de
Paris, Fontainebleau), Hubert Morel-Seytoux (Colorado State University, Fort Collins) et Jean-Claude
Pion (Institut de Géologie, Strasbourg).

9
Parmi toutes ces personnes, il y en a deux avec qui la collaboration a été particulièrement
étroite, quotidienne : Jean-Marc Lapetite a Adiopodoumé et Olivier Planchon a Montpellier. Qu’ils
recoivent ici le témoignage de mon amitié.

Je remercie enfin mes parents : Marjolaine Chevallier qui dans ses recherches historiques a
trouvé la jolie citation de Francis Bacon qui ouvre ce mémoire ; Max-Alain Chevallier qui a effectué
une dernière lecture avec l’oeil attentif du spécialiste surtout en textes anciens, mais aussi en theses
récentes,même si l’hydrologie est assezloin de sespreoccupations...

Cela a-t-il un sens de remercier Josyane et David ?

10
INTRODUCTION

Le programme Hyperbav

Le programme HYdroPEdologique de Recherche sur BAssin Versant (Hyperbav) a été lancé en


1982 à l’initiative d’une petite équipe de chercheurs de 1’ORSTOM installée à Adiopodoumé en Cote
d’ivoire : Emmanuel Fritsch (pt?dologue structuraliste), Jean-Marc Iris (pédologue géostatisticien),
Christian Valentin (p6dologue de la surface) et Pierre Chevallier (hydrologue). L’idée initiale était de
profiter de la r&mion de cette équipe jeune, mais ayant déjà acquis individuellement des compétences
spécifiques, pour étudier de façon la plus exhaustive possible un petit bassin versant en mettant en
commun les spécialités personnelles. L’objectif se trouvait dans l’intitulé de l’unite de recherche de
rattachement des proposants : processus de transformation, fonctionnement et transfert à 1’interface
sol-plante-atmosphère.
Ce projet a rencontre un succès certain auprès des animateurs scientifiques de 1’ORSTOM à un
moment où l’Institut se restructurait pour donner une plus grande priorité aux approches
multidisciplinaires et des credits de fonctionnement assezlarges ont été accordés.
L’équipe initiale a été completee par Daniel Boa (pédologue des gravillons), Mameiri Camara
(pédologue des milieux cultivCs), Danielle Mitja (botaniste), Olivier Planchon (hydropédologue des
systemes ravinaires), Michel Lepage et Serge Tano (zoologistes des termites). Cette étude devait
également servir de creuset pour la mise au point de nouvelles méthodes de mesures et d’acquisition
de données, développéespar Jean-Louis Janeau(pédologue) et Jean-Marc Lapetite (hydrologue).
Une annt?ea été nécessaire pour définir le site d’élection et mettre en place le programme a
Booro-Borotou dans le Nord-Ouest de la Cote d’ivoire. Trois années de mesure sur le terrain avaient
été programmées ; mais la dernière annee ayant et6 particulièrement déficitaire en ecoulement, une
année supplémentaire a été décidée. De façon à ne pas trop disperser les résultats et à garder l’esprit de
communauté de travail dans lequel le projet avait été conçu, une échéance commune a été fixée au
mois de septembre 1989 pour l’ensemble des travaux. A cette date doit se tenir un séminaire ouvert où
tous les participants présenteront leurs résultats.
Il faut insister sur l’esprit d’équipe qui a prévalu tout au long de ce programme et sur les
échangespermanents entre les différents participants dont toutes les mesures et observations ont éte
mises en commun. Bien-sûr, chacun avait ses méthodes et son rythme de travail ; chacun avait son
objectif et sa spécialité. En dehors des thèsesde doctorat (sept prévues : celles de Daniel Boa, Mameiri
Camara, Jean-Marc Iris, Danielle Mitja, Olivier Planchon, Serge Tano et celle-ci)
presqu’obligatoirement individuelles, il a ettéconvenu que dans la mesure du possible la valorisation
des travaux réalisés soit toujours une pmsentation à plusieurs auteurs.
Dans le prksent mémoire de thèse on retrouvera les effets de cette approche en équipe avec de
larges emprunts aux résultats obtenus et aux analysesmenéespar les autres hyperbaveux

L’étude hydrologique

Ce travail porte le titre de Complexité hydrologique du petit bassin versant.

Les plus récentes études complètes de petits bassins versants à 1’ORSTOM en Afrique de
l’Ouest avaient porté sur des milieux consideres alors comme relativement simples à décrire : les
bassins forestiers de Taï (C&e d’ivoire), les bassins versants sahéliens de la Mare d’Oursi (Burkina
Faso) ou de Mouda (Cameroun). Dès la proposition du programme Hyperbav, Girard mettait en garde

11
sur le choix d’un milieu de savanehumide, en insistant sur la complexité des processus d’écoulements
déja partiellement mis en évidence par les etudes un peu plus anciennes du bassin versant de
Waraniéné-Korhogo et des bassins versants de Sakassou(toujours en Cote d’ivoire).
Dubreuil (1983, COIT.pers) avait critiqué notre proposition qui ne mettait pas assez en avant
l’importance des mécanismes de l’écoulement (approche qu’il qualifiait de naturaliste) et ajoutait en
particulier qu’il fallait s’intéresser aux écoulements hypodermiques (selon la terminologie en vigueur).
Nous n’avions à ce moment pas très bien compris ce qu’il entendait, obnubilés par les schémas
classiques d’etude de bassin versant à I’ORSTOM. Avec l’avancement de l’etude et la comprehension
progressive des mécanismes de fonctionnement du bassin versant de BoomBorotou, nous avons
mieux saisi la démarche envisagée par Dubreuil et la construction de ce mémoire emprunte assez
largement à sa vision initiale en s’éloignant très nettement des pmsentations traditionnelles à
I’ORSTOM.
Dans la première partie, intitulee Réflexions, le premier chapitre (1.1) introduit et critique (au
senslarge) la problematique étudiée par I’ORSTOM à travers le grand nombre de bassins versants mis
en place depuis 1951. Le second chapitre (1.2) propose un exposé sur les chemins de Z’eau tel qu’ils
sont perçus par les hydrologues à l’échelle du bassin versant élémentaire. Dans le troisième chapitre
(1.3) on s’interroge avec deux éminents chercheurs sur les perspectives et les orientations futures de
l’hydrologie scientifique face a la complexité spatiale et dynamique des processus. Cette Premiere
partie est destinée à fixer le contexte scientifique et l’état d’esprit dans lequel l’étude de Booro-
Borotou est présentée.
La deuxieme partie propose une synthèse des observations r&lisées sur le bassin versant de
Booro-Borotou. Ces observations sont inhabituellement détaillées sur toutes les disciplines non-
directement hydrologiques, mais dont on peut considérer qu’elles influencent notablement les
mécanismes de l’écoulement. On trouvera des exposés sur le contexte géographique (chapitre 2.1), la
géologie et la géophysique (chapitre 2.2), les sols (chapitre 2.3), la végétation (chapitre 2.4), le climat
(chapitre 2.5), les pmcipitations (chapitre 2.6), l’évaporation (chapitre 2.7), les stockages souterrains
(chapitre 2.8) et enfin les écoulements (chapitre 2.9).
Des mesures spécifiques sur le bilan hydrique ont éte réalisées, nécessitant des techniques
particuliéres. Elles sont présentéesdans la troisième partie, intitulée Expérimentations et concernent la
simulation de pluies (chapitre 3.1), l’étude de deux profils hydriques (chapitre 3.2) et une tentative de
traçage des écoulements a partir du système ravinaire (chapitre 3.3). Ces expériences sont analyséesen
insistant sur les informations qu’elles apportent pour la description et la compréhension des processus
de l’écoulement.
La quatrième partie présente l’interprétation des r&ultats exposés dans les deux parties
precédentes à la lumière des questions poséeset des schémasprésentesdans la première partie. Après
une analyse du bilan hydrique global (chapitre 4.1), des crues (chapitre 4.2) et du tarissement (chapitre
4.3), le chapitre 4.4 synthétise l’ensemble de l’information et des analysespour proposer un schémade
fonctionnement général du bassin versant de Booro-Borotou.
L’etude aurait pu s’arrêter la ; mais l’un des principaux intérêts de la connaissance des
mécanismes hydrologiques réside dans leur application A la modélisation des processus de
l’écoulement qui constitue la cinquième et dernière partie de ce mémoire. Les données de Booro-
Borotou ont été appliquées à deux types de modèles conceptuels deterministes : des modèles globaux
(Grec 5, Modglo, Modibi ; chapitre 5.1) et un modèle distribué, le modèle couplé ORSTOM-Ecole des
Mines (chapitre 5.2). Le chapitre 5.3 tire la leçon des méthodes et des résultats de ces modélisations

12
PREMIERE PARTIE :
REFLEXIONS
1.1. BASSINS VERSANTS REPRESENTATIFS A L’ORSTOM

Depuis 1951 (Dubreuil et al., 1972) les hydrologues de 1’ORSTOM ont étudié entre trois et
quatre cents bassins versants qualifiés de représentatif éparpillés sur quatre continents (seule l’Asie
n’a pas été concernée). L’investissement en hommes, en matériel et en moyens de fonctionnement a
eté considérable. Depuis quelques années pour des raisons diverses cette activité s’est recentrée. Le
nombre de bassinsversants representatifs en activité a considérablement diminué.
Il ne s’agit pas pour nous de faire le bilan de cette activité dont Dubreuil a fait récemment un
bon résumé (1985), mais simplement de tenter d’exposer les réflexions qu’elle nous inspire au
moment d’achever la synthèse des travaux réalisés sur les derniers en date de ces bassins
représentatifs,les bassinsversants de Booro-Borotou en Côte d’koire.
Roche (1986) qui représente avec Dubreuil et Rodier la mémoire de I’ORSTOM dans ce
domaine donne la définition suivante :
Le bassin versant représentatif est un bassin spécialement choisi et équipé pour étudier le mécanisme de l’eau dans un
contexte physiographique donné. Une répartition géographique rationnelle des bassins représentatifs demande une analyse
préalable de la région concernée et sa division en zones homogènes : dans la pratique il est rare qu’on procède ainsi et
l’implantation des bassins représentatifs est plutôt circonstancielle. Leur taille varie de quelques hectares à quelques milliers
de km (le plus fréquemment de 5 à 100 km). Il est intéressant, pour rentabiliser leur exploitation et en tirer le maximum,
d’imbriquer des bassins de tailles différentes et de physiographie variée. La durée d’exploitation est d’au moins trois ans mais
peut aller jusqu’à 10 ans pour des bassins consacrés à des études phénomenologiques poussées.
Dubreuil(l974) precisait :
Le bassin versant représentatif est un bassin de petite superficie sur lequel on concentre d’importants moyens de
mesure des paramètres hydropluviométriques. La forte densité des points de mesure et la cadence élevée des observations
permettent de pallier en quelques années l’absence d’information hydrométrique à condition que l’on possède à proximité du
bassin dans un climat identique une station de référence pluviométrique susceptible de fournir une connaissance statistique du
régime des pluies. Cette condition remplie, le bassin versant représentatif ainsi équipé permet d’atteindre à la connaissance
du régime hydrologique des petits cours d’eau et tout particulièrement à celle des crues.
Il complète cette définition dans un article en anglais (1985) 1
Rodier explique (1985) :
On a considéré la fréquence décemrale car elle suffit pour beaucoup de petits ouvrages. Pour estimer les débits de
cette fréquence décemrale une note pratique a été mise au point (Rodier et Auvray, 1965). Elle repose sur l’utilisation de
I’hydrogramme unitaire, l’estimation se faisant en trois temps :
1. Calcul de la hauteur de précipitation décennale, les caractéristiques de cette averse étant choisies proches des valeurs
moyennes pour les fortes averses avec cependant un élément de caractère conservatif, l’averse de 24 heures est unique avec
une seule pointe.
2. Estimation de la hauteur de ruissellement qui en résulte et donc du volume de crue par une série d’abaques.
3. Choix des caractéristiques de forme de l’hydrogramme unitaire par une autre série d’abaques et détermination du débit
maximal qui en résulte.
Ces quelques extraits (bien sûr retirés de leur contexte) constituent un assezbon raccourci de ce
que furent les lignes directrices des programmes de 1’ORSTOM en matière de bassins représentatifs
jusqu’au début des années 1980.

1. Severals studies were conducted on small watersheds, “representative bas&“. Thc purpose of the work was to calculate
the ten-year flood, using the size and slope of a catchment and the total permeabihty of its soils as the main parameter.

15
Ces orientations ne sont d’ailleurs pas loin des définitions et des objectifs proposés par un guide
international des pratiques en matière de recherche édité par l’UNESGO (Toebes et Ouryvaev, 1970)
à l’occasion de la Décennie Hydrologique Internationale. Ce guide propose quatre grands objectifs aux
bassins représentatifs : la recherche fondamentale, l’influence des changements naturels, la prévision
hydrologique, l’extension des données.
Pour des raisons historiques la plus grande part de l’activité connue de 1’ORSTOM s’est
principalement inscrite dans le troisième point (Roche, 1983) ; les autres objectifs n’étaient pas
écartes,mais ils n’ont pas été suffisamment valorisés et sont souvent restés des résultats isolés, même
parfois oubliés. En effet, comme le prekise Dubreuil(1986b), %I’ORSTOM la destination première de
ces études concerne l’évaluation de la ressource en eau et des évènementsexceptionnels dans le milieu
semi-aride et intertropical pour des objectifs immédiats de développement villageois (alimentation
humaine et animale, utilisation agricole), parfois urbain (assainissement pluvial) ou régional
(dimensionnement de ponts routiers ou ferroviaires, aménagementshydrauliques ).

1.1.1. Le bassin versant

Le compte-rendu d’une étude de bassin versant à 1’ORSTOM a presque toujours la même


forme. D’abord un exposé descriptif donne les grands traits du milieu naturel : la géologie, les sols, la
végétation ; la description morphologique du bassin versant est en général associée a cet exposé.
Ensuite vient un chapitre sur le contexte climatique I-égional insistant le plus souvent sur les
précipitations dont les caract&istiques statistiques sont longuement décortiquées. La présentation des
donnees de base hydrométriques intervient alors avec un luxe de détails sur les techniques de mesure
et sur les difficultés de l’étalonnage. Le dernier chapitre est consacré à l’interprétation de ces
observations.
L’objectif final de cette interprétation est pratiquement dans tous les cas l’obtention de
l’hydrogramme de crue décennale sur le principe exposé par Rodier.
On peut dejjafaire trois commentaires :
1. Il apparaît que les études de bassins versants à 1’ORSTOM ont toujours très largement privilégié
l’approche evénementielle. Parmi tous les aspects du cycle de l’eau à l’échelle d’un bassin versant, ce
sont les crues qui sont l’objet de toute l’attention de l’hydrologue. Cela a conduit a un dispositif de
mesure-et à des protocoles d’observation privilégiant ces évenements, au point que très souvent la
qualité des données d’observation se dégrade énormément en dehors des pkiodes de plus grande
probabilité d’occurrence de ces crues. Cela a pour conséquence une connaissance générale assez
approximative dans la plupart des cas des termes du bilan hydrique. Il est vrai cependant que dans les
situations étudiées par I’ORSTOM qui s’intéressait en priorite au contexte climatique intertropical, la
part des crues dans l’écoulement revêtait le plus souvent une importance majeure. L’étude des pluies
et des débits de crues l’a souvent emporté devant celle des autres termes du bilan.
2. La crue décennale, objectif essentiel de ces études, contient déja intrinsèquement un a priori
conceptuel. Elle suppose admise toute une collection d’hypotheses sur la nature de l’écoulement en
crue, sur les processus de l’infiltration et du ruissellement, sur la réponse globale d’un système
considéré comme homogene. Longtemps c’est la représentation de l’hydrogramme unitaire (Sherman,
1932 et 1941) qui a prevalu, dont l’apparition coincide avec celle de la théorie de l’écoulement
formulée par Horton (1933). Cette représentation a peu a peu évolué vers des représentations en
hydrogramme type (ou moyen, ou médian). Mais le concept est resté le même.
3. La part accordée a l’aspect m&rologique et de mise en forme des données d’observation est souvent
tres importante ; elle constitue en quelque sorte la mise en avant du savoir faire technique de notre
institut, particulièrement lorsque les conditions de réalisation sont considérées comme difficiles. Cela
a d’ailleurs permis des développementstechnologiques importants.

16
Les méthodes employées sont toujours des méthodes que l’on peut qualifier d’explicatives. Il
s’agit de trouver des relations entre un jeu de données d’entree (essentiellementla pluie et le climat) et
un jeu de données de sortie (les débits à l’exutoire). Pour reprendre une image classique on cherche a
transformer un rectangle (l’échelon de précipitation) en triangle (la crue). Le problème paraît simple.
Deux types d’approches sont proposées : approchesque l’on pourra appeler modèle puisqu’il s’agit de
représenter la réalité en la simplifiant. Nous distinguerons en suivant Ambroise et al. (1982) une
approche statistique et une approche conceptuelle. Ici le terme statistique recouvre la notion de
relation sous forme de loi qui lie les variables expliquées et explicatives ; le terme conceptuel fait
intervenir une representation a priori des mécanismesliant les variables étudiées.

1.1.1.1. Approche statistique

On peut d’abord tenter de résoudre le problème par un ensemble de relations mathematiques le


plus souvent à l’aide de mgressions simples (pluie, débit) ou multivariées faisant intervenir des
paramètres explicatifs plus ou moins compliques. La méthode de l’hydrogramme unitaire, bien que
conceptuelle dans sa définition, n’est guère plus qu’un aboutissement complexe de ces relations (du
moins dans son application).
Le principe est simple ; mais les difficultés surgissent immédiatement. De telles relations
considerent que le bassin est une boite noire qui, pour une excitation que l’on suppose parfaitement
définie par le jeu de paramètres d’entrée, offre une réponse standardisée. On cherche a passer
directement de la cause au résultat, démarche caractéristique de l’ingenieur pour qui le résultat est le
seul objectif , mais finalement assez peu scientifique. La description ainsi proposee ne fait jamais
appel au fonctionnement interne du bassin. On peut représenterle probléme avec une image simpliste :
lorsque l’on frappe la touche “A” sur un clavier d’ordinateur, la lettre “A” se dessine immédiatement
sur l’écran ; personne ne se soucie de l’immense complexité des processus mécaniques, électriques et
électroniques qui ont conduit à ce msultat qui n’est jamais “B” ou autre chose (et heureusement !).
Alors pourquoi cela ne fonctionnerait-il pas aussi bien sur un bassin versant ?
Une réponse évidente que l’on peut faire à ce type de question, c’est que les données d’entrée
sont d’une qualité inadaptée à la précision de la question (si l’on tape avec le poing sur la touche “A”,
le résultat à l’écran risque de ne pas être obligatoirement “A”). Et en premier lieu on s’aperçoit que
l’on ne sait pas mesurer objectivement la pluie en un endroit donné à un instant donne avec les
dispositifs actuels (Rodda, 1968; Neff, 1977; Brunei, 1986; Chevallier et Lapetite, 1986; et de très
nombreux autres auteurs...).
De plus toutes les données d’entrée sont mesuréesponctuellement et périodiquement, alors que
les sorties concernent un ensemble qui fonctionne dans l’espace à trois dimensions et dans le temps.
On est donc obligé de passer par une méthode de spatialisation des données d’entree pour rester en
conformité avec l’outil, méthode qui elle-même est conditionnée par un certain nombre d’hypothèses
conceptuelles sur la structure spatiale et dynamique de l’averse (Bemdtsson et Niemczynowicz, 1988).
Enfin, même en admettant que les données événementielles soient de bonne qualité, on s’est
vite aperçu que le bassin versant avait une mémoire des evvénementsantérieurs. Et donc, pour
repmsenterles variations d’état liées à cette mémoire, on a cherché à la représenter elle aussi soit sous
une forme explicative continue introduisant de nouveaux paramètres comme les indices de
précipitations antérieures, soit sous une forme algorithmique séquentielle en réintroduisant un résultat
de sortie comme le débit de base a l’entrée de notre boite noire.
Avec ces méthodes le probleme n’a pas et6 de savoir comment l’eau cheminait effectivement
sur le bassin versant (approche naturaliste). Et pourtant la plupart des résultats proposés par les
hydrologues en gén&tl et de 1’ORSTOM en particulier a été obtenue avec une approche semblable et
avec des résultats, somme toute, pas plus mauvais qu’avec des approches beaucoup plus complexes
(voir par exemple Loague et Freeze, 1985).

17
Moniod (comm. orale) aime bien illustrer et défendre cette approche par une métaphore
electrique tri%juste : on ne démontre pas la loi d’Ohm avec le mouvement brownien des électrons.

1.I .I .2. Approche conceptuelle

On s’est rapidement aperçu que l’approche statistique, souvent et improprement dénommée à


1’ORSTOM méthode globale, non seulement n’était pas scientifiquement satisfaisante, mais surtout
faisait intervenir implicitement des concepts physiques que les progms techniques de mesure et de
calcul permettaient de représenter directement.
L’approche conceptuelle s’est développée a I’ORSTOM dans deux directions faisant toutes
deux intervenir la dynamique spatiale :
- une direction à dominante mathématique ; ce sont les modeles déterministes, d’abord globaux, puis
distribues.
- une direction à dominante expérimentale ; ce sont les approches développées à partir de la simulation
de pluie.
Nous y reviendrons largement dans notre mémoire et nous n’insisterons pas plus longtemps ici
sur leur principe. On a même réalisé des applications combinant ces deux directions (Chevallier et al.,
1985; Albergel et al., 1987).
On peut cependant noter que l’objectif priotitaire reste toujours l’évaluation de cette fameuse
crue décennaze. La connotation statistique devenant gênante dans une représentation conceptuelle
faisant intervenir un plus grand nombre de paramètres dynamiques et spatialisés, on l’appelle
désormais crue d’étude. Mais son principe reste le même et, ce qui est sans doute le plus ennuyeux
scientifiquement, sous-entend toujours la représentation initiale en hydrogramme unitaire (ou type) et
admet toujours implicitement un fonctionnement exclusivement hortonien.
1.12. IA représentativité
Une fois les résultats acquis sur le bassin versant dit représentatif, le problème se complique
puisqu’il s’agit de faire intervenir cette fameuse notion de représentativité. Et tout d’abord de quoi le
bassin versant est-il représentatif ? Roche (1986) dans sa définition parle d’un contexte
physiographique donné. Toebes et Ouryvaev (1970) parlent de région hydrologique. Une définition
plus complete est formulee par le Conseil Australien des Ressources en Eau (AWRC, 1969) qui
semble être le seul a avoir systématisécette notion pour créer un réseau extensif qui couvre l’ensemble
du pays (Rodda, 1976)2.
De façon génerale a l’ORSTOM, la notion de representativité est étroitement liée à l’objectif
prioritaire qu’est la crue d’étude (nous l’appellerons desonnais de cette façon). Il faut en effet voir que
l’intérêt essentiel de cette notion de repl-ésentativité est d’établir des méthodes les plus effkaces
possible pour étendre les résultats observés et analysés sur les bassins versants étudiés a d’autres
bassins dont le comportement est considéré comme semblable. Rodier (1982) précise même :
La transposition des résultats est une opération qui devrait être absolument générale chaque fois que l’on aménage un
bassin représentatif. Et cependant il est difficile de dire que dans la plupart des cas cette transposition ait été réussie. NOUS
irons jusqu’à dire que parfois, on y songe même plus quand on arrive au stade de l’interprétation (...)-

2. A catchment wich contains within its boundaries a complex of land forms, geology, land use and vegetation which cari be
recognized in many other catchments of a similar size throughout a particular region.

18
D’après l’inventaire dressépar Dubreuil et al. (1972) qui reste toujours d’actualité, le premier
critère est la grande région climatique, elle-même étroitement associéeà la forme végétale dominante
(du moins pour la zone inter-tropicale). En kutant le milieu urbain dont la problematique est trés
particulière et qui n’entre pas dans notre etude, on oppose la forêt au Sahel, la savane venant
s’intercaler. On parle également du domaine humide (forêt, savane) que l’on oppose au domaine sec
ou aride (savane,steppe, désert...). Le second critère est le substratum geologique souvent regroupe en
trois grandes familles : granite et assimiles, schistes et assimiles, roches volcano-sédimentaires. Un
troisième critère intervient qui est la taille du bassin versant. Pour Rodier (1975) il y a quatre grandes
classes: quelques hectares,de 2 à 40 km , de 40 à 500 km , plus de 1OOO km .
A partir des classes définies sur ces critères, les caractéristiques hydrologiques sont
différenciees sur des facteurs géomorphologiques (Dubreuil, 1986). Les méthodes de calcul
correspondent au type d’approche employée pour l’analyse des resultats sur les bassins : approches
statistique ou conceptuelle.
Pour l’évaluation du débit maximal de la crue d’étude, Rodier et Auvray (1965), dans une étude
qui est encore systématiquementutilisée par les projeteurs en Afrique, utilisaient les notions de pente
moyenne et de perméabilité globale pour une gamme de bassins couvrant l’ensemble de l’Afrique
Occidentale; Guiscafré et al. (1976) en Martinique et Molinier (1981) dans la savane congolaise ne
font intervenir que la superficie du bassin versant.
Avec les techniques modelistes ou de simulation de pluies, c’est la notion de zones de
comportement hydrodynamique homogène qui intervient, zones dont plusieurs peuvent coexister sur
un bassin versant et dont la contribution totale est proportionnelle à la superficie d’occupation. Cette
méthode appliquee à la zone sahélienne pour laquelle on considère que c’est l’état de su&zce du sol
qui regle le comportement hydrodynamique (voir chapitre 3.2) a conduit à l’établissement d’un
catalogue de référence de ces états de surface dont les propriétés hydrodynamiques sont évaluées à
l’aide de la simulation de pluie (Casenave et Valentin, 1988). En zone forestière, c’est plutôt des
notions topographiques (très liées à l’organisation structurale des sols) qui sont proposées (Casenave
et al., 1982). Les notions utilisées par les modèles (Modglo, Modibi ou Modcou, voir cinquieme
partie), sont pIus vagues et laissées à l’arbitrage de l’utilisateur. On peut parler de paysages. C’est sur
la base d’une caractérisation des états de surface, qu’Alberge1 et al. (1987) ont réalisé un transfert des
résultats obtenus sur les bassins versants d’Oursi aux bassins versants de Gagara en utilisant une
cartographie thématique établie automatiquementpar traitement d’image satellitaire.
On s’aperçoit donc que la notion de représentativité du bassin versant est indissociable de
l’approche analytique de départ. Rodier (1982) lorsqu’il distingue des catégories de transposition
l’admet implicitement.
Dans les études de l’ORSTOM, la représentativité à une signification directement liée à
l’approche soit statistique, soit conceptuelle des problemes ; mais elle n’intervient jamais
explicitement en tant que notion naturaliste. On ne considère pas que la représentativité est
directement liée aux processusnaturels qui régissent et distribuent les termes du cycle de l’eau.
Rodier (1982) précise même que toutes les transpositions (et donc la façon de définir la
reprksentativité) ne demandent pas la même rigueur dans les opérations. Dans les applications
génerales de I’ORSTOM orientées vers la reconstitution d’événements hydrologiques, seul le résultat
importe (la crue d’étude, par exemple) et on peut s’autoriser une marge d’erreur, accepter une certaine
tolerance. Mais ce n’est plus du tout le cas si l’on cherche à comprendre les mécanismesdu cycle de
l’eau sur un terrain considéré comme repmsentatif et ensuite que l’on cherche à les étendre à la région
dont il est reprrksentatif. L’erreur n’est plus permise et la complexité de la description devient
indispensable.
Nous n’avons pas encore évoqué la bouteille a l’encre que constituent les problèmes d’échelle.
Ils sont bien sûr indissociables de la notion de représentativité. Klemes (1983) explique que les
concepts hydrologiques ne sont pas des concepts continus lorsque l’on change d’échelle. Les relations

19
mises en évidence pour une échelle donnée ne sont pas forcément applicables à une échelle différente.
Mais, si cela est vrai pour les problèmes hydrologiques, cela est également vrai pour les approches
géomorphologiques. Dans un contexte physiographique donne, l’expérience nous a montre que l’on
trouve des solutions de continuite entre les superficies de bassins versants selon l’échelle (versant,
cours d’eau de premier ordre, d’ordre supérieur). On peut, par exemple, parfaitement affirmer que
dans la mgion à substratum de la famille granitique de Côte d’ivoire et des pays voisins, la superficie
des bassins versants de cours d’eau élémentaire (donc intégrant tous les éléments du paysage, mais ne
présentant pas de plaine d’inondation de quelque importance) a une superficie comprise entre 0,5 et 4
km. Mais le niveau d’échelle suivant, celui du bassin versant de deuxième ordre avec plaine
d’inondation aura une superficie de plus de 25 km. Entre les deux, il n’y a rien. Les classes de
superficie de Rodier illustrent parfaitement cette propriété.
A cela il faut rajouter la variabilité spatiale des aversesdont l’extension et les caractéristiques
varient considérablement, influençant directement la genèse des écoulements (pilgrim, 1983). Une
averse considérée comme homogene a l’échelle de notre bassin de premier ordre ne pourra pas être
transfér6e telle quelle à un bassin d’échelle supérieure, parce qu’ une dynamique spatiale devra être
prise en compte.

1.1.3. L’étude de Booro-Borotou

A la difference de la grande majorité des études de bassins versants représentatifs de


I’ORSTOM, l’objectif du programme entrepris a Booro-Borotou n’avait pas la priorité de la crue
#étude. Dans le projet initial (août 1982) et avant même que le site d’implantation ne soit choisi on
trouvait le texte suivant :
Les sections de pédologie et d’hydrologie (...) se proposent d’entreprendre, d’ici début 1983, l’étude d&aillée sur
formation granitique d’un petit bassin versant (superficie inférieure a 400 ha) représentatif de la région Centre-Ouest des
savanes de Côte d’ivoire. (...) Deux types d’approche, l’une naturaliste, l’autre géostatistique, sont envisagés. (...). Les
principales voies de recherche seront les suivantes :
- relation entre état de surface et infiltration (dans l’espace et dans le temps) ;
- lois de l’infiltration et de la ftitration en fonction de la différentiation verticale des sols;
- relation entre pluviométrie et stock en eau pour chaque type de sol (hauteur des pluies, répartition frequentielle,
volant hydrique, classement des sols suivant leur sensibilité à la “sécheresse”) ;
- incidence des variations de stock en eau sur le ruissellement et l’infiltration ;
- relation entre les caract6ristiques physiques (porosité, structure) et l’hydrodynamique interne ;
- modélisation de l’6coulement du bassin versant (confrontation de l’approche naturaliste et géostatistique),
éventuellement extension générale des résultats.
Pour baliser cet objectif ambitieux, l’équipe s’était donne a l’origine deux ans. En réalité il aura
fallu au moins sept ans pour l’approcher (la synthèse gén&ale est prévue pour septembre 1989). En
effet, et les moyens mis a notre disposition sont là pour le montrer, nous ne souhaitions pas que
Booro-Borotou soit une étude de bassin versant comme les 300 autres (assertion maintes fois répétee
depuis par nos responsables scientifiques inquiets...). Il ne s’agissait plus (ou alors au passage)
d’établir des relations statistiques entre les termes du bilan hydrique, mais d’essayer de comprendre les
mécanismeset les processus mis en jeu à une échelle la plus fine possible. Finalement la modélisation
de ces mécanismes devait constituer en quelque sorte à la fois la synthèse et la validation des
connaissancesacquises.

20
1.2. LES CHEMINS DE L’EAU
La théorie de l’infiltration de Horton (1933) a longtemps été le fondement de tous les concepts
et de toutes les approches tentant de décrire les mecanismes de l’écoulement. Puis avec Hewlett et
Hibbert (1967) est apparu une autre représentation.Et depuis un certain nombre de chercheurs se sont
atteles à la tâche fondamentale d’essayer de suivre les chemins parcourus par l’écoulement dans le
systemenaturel complexe que constitue le bassin versant.
Kïrkby (1988) explique ce regain d’intérêt en constatant que dans les annees 1960 et 1970 on
s’est appliqué, particulièrement chez les hydrologues anglo-saxons, à étudier expérimentalement les
versants (le même Kïrkby a édité en 1978 un ouvrage collectif sous le titre “Hillslope Hydrology” qui
est un peu le manifeste de ces études) pour développer les modeles de previsions déterministes.
Il est apparu en effet que pour résoudre le probleme posé par la fameuse boîte noire la solution
la plus satisfaisante semblait être la modélisation. Parallelement on assistait à un formidable
developpement des moyens de calcul et les limites de la simulation mathematique semblaient
repousséestrès loin. Par effet d’enchaînement on a assistéà une floraison extraordinaire de modèles
déterministes,jusqu’au point de ne plus avoir assezde données de terrain pour les alimenter. En effet
les coûts de calcul diminuant, et les coûts d’exploitation sur le terrain devenant de plus en plus élevés,
la tendance a privilégier les calculs au détriment des observations devenait inquiétante. Par réaction
des études plus fines et plus exigeantes ont été entreprises et ont aboutit à ces révisions des concepts
traditionnels sur la formation des écoulements et des crues des versants et des petits bassins
élémentaires.
On trouve dans la littérature plusieurs exposés du contexte histotique dans lequel se sont
développes ces théories, en particulier chez Freeze (1972), Chorley (1978), Dur-me (1983), Fritsch
(1988) ou Kirkby (1988).
Aujourd’hui, on admet qu’il existe une grande variété de conditions de fonctionnement et de
processus.Il nous para?timportant d’en présenter les principaux traits.
Ces processus font intervenir l’ensemble du système constitué par l’eau, le sol, la végétation et
l’atmosphère. Ils sont presque toujours décrits sur l’entité géomorphologique que constitue le versant
et qui semble être admise comme la plus petite entité géographique sur laquelle on peut observer la
presque totalité des mécanismesdu cycle de l’eau, de la précipitation au cours d’eau de premier ordre.
Cette notion de versant des hydrologues recouvre très exactement la même notion que l’on appelle
souvent toposéquence chez les pédologues ou les géologues.
Dunne (1978, 1983) distingue et schématise(figure 1.201) trois grandes catégories de processus
: l’écoulement de surface (ruissellement, Horton overlandflow, chemin n”l), l’écoulement rapide de
subsurface (subsurJace stormflow, chemin n”3), et l’écoulement sur surface satun5e (saturation
overlandflow, chemin n”4). Le chemin no2 (écoulement de base) est celui suivi par l’eau qui s’infiltre
en profondeur et atteint la nappe, la restitution dans le cours d’eau se faisant sous forme de vidange du
réservoir phréatique. Les trois premières categories de processus sont évidemment susceptibles
d’alimenter ce type de chemin. On note que les categories sont dénommées d’après la partie visible
pour l’observateur de l’écoulement consécutif à un événement pluvieux. Kirkby (1988) adopte la
même classification, mais pn5fere le terme plus gén&al d’écoulement rapide interne (throughflow)
pour le chemin n”3 en observant que le terme de subsurfaceintroduit une précision de localisation dont
la réalité n’est pas prouvée jusqu’à présent.

21
FIG. 1.201 : LES CHEMINS DE L’ECOULEMENT SUR LE VERSANT
D’APRES DUNNE, 1’3i8

22
1.2.1. L’écoulement de surface (Horton overlundjlow, chemin n Y)

Avec Chorley (1978), il nous paraît utile de citer intégralement Horton (1933)3.
Dtmne (1978) dresse un inventaire des endroits où il a vu du ruissellement hortonien. Il en
conclut par élimination que les régions où il est le plus rare sont les régions humides en affirmant qu’il
n’en a jamais observé sur de grandes surfacesen région humide.
A l’opposé, tous les hydrologues ayant travaillé dans le milieu sahelien ont en mémoire ces
extraordinaires images de ruissehement en nappe couvrant des glacis de plusieurs dizaines d’hectares
(par exemple Chevallier et al., 1985).

1.2.2. L’écoulement rapide interne (throughflow, subsurfaceflow, chemin n “3)

Pour Beven (1988, qui emploie le mot interjlow et à qui nous empruntons les principaux
élements de ce paragraphe) les mécanismes de l’écoulement rapide interne ne sont pas encore
vraiment compris (voir également Kirkby, 1988) et cela explique la grande variété des terminologies
employées. Cet écoulement se produit en milieu saturé comme non saturé et dans les directions
verticales comme latérales. De nombreux auteurs ont décrit ce type d’écoulement et Hewlett (1974) en
a dresseun premier inventaire.
Pour matérialiser ces écoulements des expériences ont été faites utilisant des traceurs naturels
destinés à séparer les écoulements (en particulier : Sklash et Farvolden, 1979 ; Pearce et al., 1986;
Sklash et al., 1986). Elles ont conduit a quelques surprises, montrant en effet qu’une part importante
de l’eau qui s’écoulait tant dans le cours d’eau que sous les versantsprovenait d’un stockage pn?cédent
et non de l’averse ayant provoqué l’écoulement. Beven distingue quatre types d’écoulement rapide
interne (rapid &Surface runon : l’effet piston (translatoryflow), l’écoulement dans la macroporosité
tubulaire (macroporesjZow), l’intumescence de nappe (groundwater ridging) et l’écoulement de retour
(returnflow).

-------------
3. The surface of a permeable soi1 acts like a diverting dam and head-gate in a stream... with varying min-intensity, all of the
min is absorbed for intensities not exceeclmgs the infiltration capacity, while for excess rainfall there is a constant rate of
absorption as long the infiltration capacity is unchanged. As in the case of the dam and head-gate, there is usually some
pondage wich remains to be disposed of after the supply to the stream is tut off, SO in the case of infiltration, surface-
detention remains after min ends. Infiltration divides rainfaI1 into two parts, which thereafter pursues diiferent courses
through the hydrological cycle. One part goes via overland flow and stream- channels to the sea as surface runoff ; the other
goes initially into the soil and thence through the groundwater flow again to the stream or else is returned to the air by
evaporative processes. The soi1 therefore acts as a separating surface and the author beheves that various hydrologie
problems are simplifïed by starting at thii surface and pursuing the subsequent course of each part of the rainfall as SO
divided, sepsrately.

23
1.2.2 .l . L’ effet piston (translatory flow)

Il est défini par Hewlett et Hibbert (1967)4

I .2.2.2. L’écoulement dans la macroporosité tubulaire (macropores flow)

Dans un article de 1982, Beven et German font le point sur les travaux entrepris pour étudier les
écoulements rapides dans la macroporosité tubulaire. Ils considèrent qu’un macropore est une
ouverture de la matrice que constitue le sol dans laquelle est susceptible de se produire un écoulement
obéissant aux lois de l’hydraulique en canaux (Beven et Clarke, 1986). Les forces capillaires de la
matrice non saturéen’interviennent pas directement dans ce processus.
L’origine de ces macropores est diverse : activite faunique dans le sol, racines des plantes,
cassuresou fissures du sol, conduites naturelles formées par l’action érosive des écoulements.
Il semble cependant admis que ce type d’écoulement a une extension limitée sur le versant et ne
dépasse guère un ordre de grandeur de la dizaine de metres. Les véritables conduites internes
observées quelquefois (Girard, Comm. pers., 1987) restent une exception dans les milieux non
karstiques.

1.2.2.3. L’intumescence de nappe (groundwater ridging)

Décrit par Ragan des 1968, ce type d’écoulement a été analysé a partir d’observations utilisant
des traceurs par Sklash et Farvolden (1979). Il s’agit d’une remontée sensible du niveau de base de la
nappe pendant les ave s augmentant significativement le débit de base. Ce phénomène est explique.
par un changement brusque d’état de la frange capillaire (couche limite) non-saturee qui assure la
transition avec la surface de la zone saturée, le gradient de pression qui affecte cette frange devenant
brusquement positif sous l’action de l’infiltration dans les horizons supérieurs au moment de l’averse.
Des réservoirs saturesprès du cours d’eau peuvent contrôler de façon importante ce type de processus.

I .2.2.4. L’écoulement de retour (returnflow)

Si le niveau piézométrique et la frange capillaire sont pres de la surface du sol, il ne faut qu’une
petite quantité d’eau pour saturer le sol entre la surface et la nappe. Cela peut conduire a une
réapparition en surface des écoulements rapides internes qui peuvent être d’origine diverses (voir
figure n”1.201). Sklash et Farvolden (1979) le montrent à l’aide de traceurs isotopiques naturels sur un
bassin de l’Ontario.
----------
4. (I’he translatory flow is) a contribution to direct flow of water already stored in the soi1 mantle before rainfall began. It Will
be released in large quantities only when the soi1 is within the field capacity range or wetter. Above the zone of saturation we
may regard such movement as due to thickening of the water fii surrounding soil particles and a resulting pulse in water
flux as the saturated zone is approached... Such movement may be verified in an elementary manner by allowing a soil
column to drain to field capacity in the laboratory and slowly adding a unit of water at the top. Some water Will flow from the
bottom almost immediately, but it Will be apparent that is not the same water added at the top. Translatory flow as a factor in
direct flow will prevail chiefly in the lower and mid-slope portions of our mode1 watershed. Upslope translatory flow may be
regarded as a puise in soil moisture wich Will migrate slowly downslope.

24
1.23. L’écoulement sur surface saturée (saturation overlandjlow, chemin n”4)

La théorie de l’écoulement sur surface (temporairement) saturée vient completer celle de


l’ecoulement rapide interne. C’est en effet par les études des écoulements de retour, qu’est apparu le
concept d’aires participantes ou contributives variables (variable contributive areas) (Hewlett et
Hibbert, 1967 ; Ragan, 1970 ; Freeze, 1972 ; pour citer quelques auteurs pionniers... ; M&ot, a
paraître, en fait une bonne présentation en français).
Dtmne (1983) explique que cet écoulement apparaît et se développe lorsque les sols deviennent
saturésen surface avec la remontée de la nappe jusqu’à affleurer la surface du sol. Lors d’événements
pluvieux, la conséquenceimmédiate est un ruissellement direct sur cette surface saturée, doublé d’un
effet d’écoulement interne de retour créé par cette remontée de la saturation. Pour Dunne ce type
d’écoulement est dominant dans les contextes a végétation dense, sur des sols peu épais à niveau
piézom&rique élevé, sur des bas de versant concave à fond large et pente douce. Les variations
saisonnieresdu niveau de la nappe règlent l’extension de la surface où les sols restent satures.
De tres nombreuses études expérimentales confirment ce concept, essentiellement en milieu
tempére ou en zone forestière. On notera par exemple en France les études récentes r&lisées sur le
bassin du Ringelbach dans les Hautes-Vosges (Ambroise 1986 et 1988) ou sur le bassin de Camoët en
Bretagne (Cosandey, 1986).

1.2.4. Synthèse
Pour terminer ce chapitre, il nous paraît intéressant de reproduire deux figures présentant
synthétiquement les origines et les conséquencesrapportées au bassin versant de la différentiation de
ces chemins de l’eau :
- L’une (figure n” 1.202) est proposée par Dunne (1983) et replace les différents types
d’ecoulement dans le contexte géomorphologique faisant intervenir d’une part le climat, la végétation
et l’occupation du sol et d’autre part la topographie et la nature des sols.
- L’autre (figure n”1.203) est due à JSïrkby (1988). Elle est établie sur la base de données
collationnées par Dunne (1978) et propose une schématisation des réponses des bassins versants selon
le type d’écoulement, @onses caractérisées par le temps de réponse (temps séparant le centre de
gravite de l’averse du centre de gravite de la crue, Zag time) et par le débit specifique maximal,
rapporté à la superficie du bassin versant.

25
Sols peu épars : bas de pente
Préctprtation drrecte
a concavrté douce ;
et écoulement de retour ;
fonds de vallee larges ;
écoulement rapide interne
sols B parméabrlité forte
peu Important
a faible

I
Ruissellement horton ien ; I Topographie
participation peu Importante Concept de source variable et sol
de l’écoulement rapide rnterne .
t
I
I
I

Ecoulement rapide Interne


fournit le volume ; Pentes fortes et rectilignes ;
les porntes sont produrtes sols profonds et très perméables ;
par l’écoulement de retour fonds de vallée étroits
et ta précipttatron directe

Clrmat aride à sub.humrde : Climat humide :


vegétatron eparse ou fortement végétation dense
dégradée par l’homme
4 *
Clrmat. végétation, occupatron du sol

FIG. 1.202 : REPRESENTATION DES DIFFERENTS PROCESSUS


D’ECOULEMENT EN RELATION AVEC LE MILIEU NATUREL
D’APRES DUNNE, 1983

26
10-’ 10-’ 10“ 0.1 1 10 100

Superficie du bassin (km21

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rlficn-*L -A
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Superficie du baliin (km23

FIG.1.203 : REPONSE SCHEMATISEE DU BASSIN VERSANT ,


SELON LE PROCESSUS. D’ECOULEMENT (,D’APRES KIRKBY, 19883

27
1.3. LES INTERROGATIONS RECENTES

Ces chemins de l’écoulement ont tous et6 plus ou moins bien observés, vérifiés. Il n’est
cependant pas possible de suivre le cheminement d’une goutte de pluie pour avoir une idée exacte de
son parcours réel (ah ! la belle histoire des albums du Pi?reCastor qui raconte l’aventure de Perlette, la
goutte de pluie dans son merveilleux voyage jusqu’a la mer...); et si on le pouvait, les surprises
seraient sans doute de taille. La complexité de ce cheminement amène quelques hydrologues et non
des moindres, à remettre en question la démarche scientifique de l’hydrologie.
Il nous paraît essentiel d’évoquer ici ces interrogations, parce qu’elles situent exactement le
contexte de notre étude de Booro-Borotou. Notre thèse se distingue de l’approche hydrologique
classique dont la démarche scientijïque peut être contestée, par une recherche des mécanismes
naturels, recherche dont on mesure rapidement les infinies compZications puisque résultant de
l’interaction d’un grand nombre de facteurs naturels ou anthropiques à toutes les échelles d’espace et
de temps.
Nous évoquerons ces interrogations a partir des r&lexions de deux chercheurs, dont les travaux
dans le domaine de l’hydrologie analytique sont reconnus parmi les plus éminents d’aujourd’hui :
Keith Beven et Viktor Klemes, actuel Président de l’Association Internationale des Sciences
Hydrologiques.

1.3.1. Vers une nouvelle conception de l’hydrologie (Beven,1987)

Beven (traduction en français proposée par Moniod, 1987) constate un certain nombre de
contradictions fondamentales entre l’observation et la théorie de la science hydrologique:
- la separation sur l’hydrogramme entre le débit de base et l’ecoulement de crue n’a pas de sens
physique ;
- les hypothèses d’homogénéité utilisées pour prévoir les réactions des bassins versants ne
correspondent à rien de naturel ;
- la loi de Darcy ne décrit pas correctement dans certaines situations les processus d’écoulement
(par exemple dans la macroporosité tubulaire, alors qu’elle est le fondement de toutes les
représentations,même les plus sophistiquées.
Cela revient à constater que la théorie de l’hydrologie scientifique a été développée sur des
notions vérifiées en laboratoire et qui n’ont pas véritablement de correspondance à l’échelle du bassin
versant et de la complexité du milieu naturel. Il faut donc définir une nouvelle structure théorique.
Beven se fonde sur des théories épistémologiques à propos des changements dans la science
pour penser que cette nouvelle structure (paradigme) correspond a une remise en question totale des
concepts, nécessaireet inévitable. Ces nouveaux concepts existent mais correspondent pour le moment
à des perceptions personnelles qu’il décrit pour lui comme une variabilité complexe spatiale et
temporelle des entrées, des chemins d’eau et des réactions dynamiques non-linéaires aux effet de la
variabilité spatiale des précipitations, de la couverture végétale, de la structure du sol et de la
topographie.
Il n’est pas possible d’identifier tous les param&es influençant les chemins de l’eau à l’échelle
quasi-pontuelle nécessitée par l’hétérogénéite spatiale du systeme. Et apparaît donc le concept
d’incertitude qui n’est pas compatible avec les theories actuelles, même celles qui president à
l’établissement des modeles récentsphysiques distribués.
Beven voit deux espoirs prometteurs :
- le premier est que l’incertitude et le doute sur les méthodes et les techniques de prediction se
généralisent ; il faut une honnêteté intellectuelle bien plus grande qu’avec nos méthodologies
coutumières qui sont illusoires.

28
- le second est qu’il est probable que nos theories actuelles ne soient pas les meilleures pour
développer les approches stochastiques. L’intégration des phénomènes 3 toutes les échelles (et en
particulier l’étude des chemins de I’eau) devrait conduire à reconsidérer ces approches stochastiqueset
à en estimer les incertitudes plus rigoureusement.
Beven pense que la révolution provocatrice de cette mutation viendra plus probablement de
i’évolution des outils de calculs que d’une découverte conceptuelle permettant de sortir du dkwrroi
actuel.

1.3.2. Dilettuntisme ou perspectives en hydrologie ? (Klemes, 1986 et 1988)

Dans deux articles successifs, Klemes fait une analyse extrêmement critique de l’état de la
science hydrologique. Il se fait même provocateur dans le premier, intitulé : Dilettantisme en
hydrologie : transition ou destin ?, en interpellant :

Will the hydrologists please stand up and be counted !

Sa reflexion est fondée sur le fait que l’hydrologie n’existe pas vraiment en temps que discipline
scientifique (dans l’acception universitaire de cette expression) et qu’au départ les hydrologues sont
d’abord des spkialistes de la forêt, des géographes,des ingénieurs en électronique, des géologues, des
analystes de systèmes, des physiciens, des mathématiciens, des botanistes ou, le plus souvent, des
ingénieurs en genie civil. L’hydrologie est donc vue par le petit bout de lorgnette de personnes
spécialiséesdans un domaine et dont les lacunes dans les autres domaines sont considérables. Il n’est
guére possible pour un hydrologue actuel d’avoir une vision multidisciplinaire globale et saine, vision
qui semble être la voie necessairepour appréhendersolidement les phénomènesétudiés.
Cela conduit à des erreurs fondamentales de conception et particulièrement dans les modèles.
Un bon modele en effet ne suffit pas pour fournir un bon travail. Il doit d’abord être employé pour la
bonne cause.
Klemes illustre son propos de nombreux exemples et insiste en particulier sur les techniques
mathématiques d’extrapolation qui sont souvent des absurdités hydrologiques. Dans sa conclusion, il
redoute l’évolution actuelle d’une discipline qui n’a pas encore réussi à s’affirmer comme une
véritable science et met en garde contre un dilettantisme (nous employons le même mot que le texte
original, mais on pourrait parler d’amateurisme...) que, toujours provocateur, il compare a l’alchimie
ou a l’astrologie.
Dans le second article, très récent, il résume son propos en ramenant le probleme au fait que
l’hydrologie est considérée le plus souvent comme une discipline technique et non comme une
véritable science. Mais il pense que l’avenir de l’hydrologie est brillant et avancetrois arguments :
- avec une vision plus planétaire, l’échelle d’appréhension par l’homme du milieu naturel
devient plus importante et va vers la recherche d’une connaissanceet d’une compréhension plus large
des interactions des différents éléments en jeu.
- les techniques d’observation et d’acquisition de données s’améliorent alors que jusqu’à présent
ce n’était que des termes mineurs (en volume) du bilan hydrique à l’échelle du globe que l’on était
capable d’appn?hender (les pluies continentales, les débits). On peut beaucoup espérer des techniques
nouvelles comme la télédétection, et surtout du développement des moyens de calcul.
- l’ére prochaine sera celle des sciences biologiques et géophysiques. En étudiant
systématiquement les interactions entre les processus les plus varit%, il est possible de faire profiter
une science des progrès techniques d’une autre. On peut penser que la multitude des grandes et petites
techniques utiles va se rassembler pour constituer une nouvelle science technologique, formant un
totaI plus grand que la somme desparties.

29
1.3.3. Conclusion en forme d’introduction à l’étude de Boom- Borotou

L’étude des bassins versants de Booro-Borotou est a l’image de ces interrogations, même si le
bilan mondial envisagé par Klemes n’explique probablement jamais le fonctionnement du petit bassin
versant. Et on sentira parfois notre perplexité devant des résultats ou devant des méthodes que nous
avons pourtant utilisées, développéeset analysées.
Un certain nombre de contradictions apparaîtront, souvent dues a une opposition entre une
interprétation d’ingénieur et un doute commandé par l’honnêteté scientifique. Ce mémoire apparaîtra a
l’image de l’ingénieur hydraulicien (que nous sommes) intimement persuadé, comme l’expose
Klemes, de son amateurisme dans la plus grande part des disciplines scientifiques. Ces disciplines lui
sont pourtant nécessairespour décortiquer les processusde fontionnement du bassin ; le large emprunt
à ses collègues géologues, pklologues et botanistes le montre bien. Le sentiment d’impuissance et la
nécessité de rester modeste devant la complexité intrins&que du milieu naturel domine souvent.
Ces interrogations et les nktltats de l’étude de Booro- Borotou amèneront sans doute le lecteur
a se poser deux questions essentielles :
Finalement cette étude, menée avec des moyens humains et financiers importants, apporte-t-elle
quelque chose de plus ou de différent au regard des études précédentes de 1’ORSTOM ?
Les voies proposées pour décrire les phénomènes, les concepts adoptés pour construire les
modeles, les variables mesureespour apprehenderles mécanismes,faut-il les remettre en cause ?

30
DEUXIEME PARTIE :
OBSERVATIONS
2.1. CONTEXTE GEOGRAPHIQUE

2.1 .l. Généralités

L’ensemble de bassinsversants étudiés dans le cadre du programme Hyperbav se place au nord-


ouest de la C&e d’ivoire à 25 km au nord de la ville de Touba (environ 5000 habitants) (figures 2.101
et 2.102).
Le campement qui a servi aussi bien de logement que de base de travail est installé à proximité
immédiate de la zone d’étude dans le village de Booro-Borotou (environ 300 habitants). Ses
coordonnées géographiques sont :
Latitude : 8”28’ nord
Longitude: 7”35’ ouest
Altitude : 455 m dans le nivellement gén&al de l’Afrique Occidentale
L’accès est facile par la route goudronnée A7 de Daloa à Odienné par Man qui longe le village
de Booro-Borotou. Des liaisons quotidiennes par cars et des liaisons aériennes tri- hebdomadaires
existent entre Abidjan et Touba. La distance par la route d’Abidjan à Booro-Borotou est de 730 km.
La population du village rattachée à l’ethnie Mahou du groupe Malinke est de confession
musulmane. Son activité est exclusivement agricole. Les infrastructures collectives sont tres limitées :
un petit marché, une école publique (trois classes)et une école coranique, un bon forage d’eau potable
Équipe d’une pompe à bras Bodin, une mosquée et un petit hangar agricole. Il n’y a pas de commerce
permanent de quelque importance, ni de structure de santé.Administrativement, le village dont le chef
a une importance essentielle est rattachée a la sous-préfecture de Borotou (40 km au nord) du
departement de Touba. Quelques ressortissantsdu village ont émigré vers Daloa, San Pedro et Abidjan
; mais on ne les voit que tms rarement revenir au village.
L’agriculture est diversifiée en cultures vivrières (arachide, manioc, riz, niébé, plantain, gombo,
maïs, igname) et en cultures de rente (coton surtout, riz). Elle est très faiblement mécanisée, les
paysans faisant appel à l’organisme coopératif uniquement pour le défrichage et le labour effectues par
des engins lourds et exclusivement pour les cultures de rente. L’élevage est limité à quelques animaux
de case (volaille, moutons). Mais le village de BoomBorotou se trouve sur l’un des axes de transit du
bétail sur pied venant du Sahel malien et se dirigeant vers les agglomérations de basse Côte d’ivoire.
La chasse,officiellement interdite, revêt une importance plus traditionnelle que significative.
L’organisation annuelle des activités villageoises est presqu’immuable et ne se décale qu’en
relation avec l’arrivée prkcoce ou tardive des pluies. La saison d’intense activité agricole commence
avec les grossesaversesen avril-mai et ne s’acheve qu’après la récolte du coton en décembre-janvier.
Cette période de decembre-janvier correspond également à celle des feux de brousse pratiques
sysdmatiquement sur la quasi-totalité de l’espace. Les finalités de ces feux ne sont pas toujours très
claires (chasse, nettoyage, effet régénerateur sur la végétation...) ; leurs conséquences, longtemps
combattues par les thèses officielles, ne sont plus jugées aussi totalement catastrophiques sur
l’environnement (comme le montre le film La Cendre et la Vie, 1983, de Gillon et d’une équipe
d’écologistes). Enfin la période de février a avril est celle des travaux généraux d’utilité collective
(réfection des pistes, entretien du puits, de l’école, de la mosquée) ou individuelle (remise en état des
habitations) ; c’est aussi l’epoque des fêtes villageoises.

33
FIG. 2.101 : CARTE DE SITUATION. REPU!3LIGUE DE COTE D’IVOIRE

MALI
BURKINA FAS

ATLANTIQUE

34
FIG. 2.102 :CARTE DE SITUATION. REGION DE TOUBA

8’30N

35
2.1.2. Le milieu régional
Avant de rentrer dans le détail et la description de la région de Booro-Borotou, il faut la situer
dans le contexte du milieu naturel de la C&e d’ivoire. Pour cela ce paragraphe reprend très
sommairement les différentes parties de l’ouvrage collectif que I’ORSTOM a consacre à ce sujet
(1971).
Dans sa monographie sur les aspects de la géomorphologie de la Cote d’ivoire, Avenard place
la région de Booro-Borotou sur la retombee orientale de la dorsale guinéenne dans son compartiment
nord-ouest. C’est un plateau assezétendu dont les altitudes se situent entre 400 et 450 m a substratum
granitique ou gneissique d’où émergent de rares reliefs individualisés.
Eldin situe Booro-Borotou dans la zone climatique B, définie par l’existence de deux saisons
(sèche et humide) et une période d’Harmattan pendant 3 (t 5 mois (vent sec du nord-est). On parle de
climat tropical subhumide. Le déficit hydrique cumule y est compris entre 600 et 850 mm, pour une
durée de saison sèche de 7 à 8 mois.
Cela correspond au domaine végétal subsoudanais (Guillaumet et Adjanohoun). C’est le
domaine des forêts claires et des savanesdenses. On y trouve des forêts galeries a proximite des cours
d’eau et des îlots forestiers denses de type sec. Le sous- bois herbacé et la saison sèche de longue
durée y favorise les feux de brousse.
Perraud enfin, classe les sols de la région comme sols ferrulitiques fortement désaturés qui
couvrent tout l’ouest et le sud de la C&e d’ivoire. Ils sont estimés indurés peu profonds et aux
propriétés physiques médiocres.

2.13. Les bassins versants

Trois bassins versants ont été équipés dans le cadre du Programme Hyperbav (cartes hors-texte):
- Booro-Borotou Principal, 1,36 km , qui est l’objet essentiel de ce travail ;
- Booro-Borotou Amont, 0,455 km , qui constitue un sous-bassindu précédent ;
- la Séné à Touresso, 111 km , qui contient les deux bassins de Booro-Borotou.
Les cours d’eau qui drainent ces bassins versants sont des tributaires de la Sené, affluent de
moyenne importance en rive droite de la Férédougouba (ou Bagbé) qui constitue un peu plus a l’aval
avec la Boa et la Tienba le fleuve Sassandra.Le Sassandrase jette dans l’Océan Atlantique à côté de
la ville qui porte le même nom (déformation du nom donné par les explorateurs portugais : Sa0
Alexandra). Son bassin total couvre une superficie de 75 000 km (Girard et al., 1971).
Les caractéristiques d’installations et d’équipement de ces bassins ont été détaillées dans les
rapports d’installation et de campagnes (Chevallier et al., 1985, 1986, 1987 et 1988). Elles sont
résuméesdans le tableau 2.101.
Ces caractéristiques ont eté déterminées à partir des cartes IGN de la mgion (coupure de Touba
au 1/200 000,1961), d’une couverture photographique au 1/50 000 (IGN, 1954/55) et enfin d’un levé
topographique Pr&is n%lisCsur le bassin versant principal de Booro-Borotou (carte h.t.), complété par
une exploration détaillée du terrain.

36
Tableau 2.101
Caractéristiques des trois bassins étudiés

Booro-Borotou Booro-Borotou Séné à


Principal Amont Touresso

ÙlfOlTll. 1092599171 1092599172 1092599173

Coordonnées 08”28’53’N 08”28’35”N 08”30’19”N


géographiques exut. 07”34’43”W 07”35’07”W 07”32’28”W

Surface (km2) 1,36 0,455 111

Périmètre (km) 4,92 3w 48,2

Indice de 1.18 1.25 1,28


compacité

Longueur rect. 1,62 1,os 17,9


équivalent (km)

Altitude max. 474,5 474.5 913


(Niv. Gén. en m)

Altitude exutoire 426,5 439,2 394,5


(Niv. Gén. en m)

Indice global de 22,2 26.6 7,54


pente (m/km)

Indice de pente de 0,180 0,179 0,106


Roche (1963)

A ces trois bassins versants qui constituent le dispositif de base il faut ajouter quatre stations
hydrométriques complémentaires, dont la durée de fonctionnement a été plus limitée, installées pour
une étude fine sur la genese et le fonctionnement des ravines sur le bassin versant principal de Booro-
Borotou (Planchon, these à soutenir en 1989) ; il s’agit des stations :

1092599174, Ravine des Hollandais, fonctionnement en 1986 et 1987 ;


1092588175, Ravine des Amoureux, fonctionnement en 1986 et 1987 ;
1092599176, Ravine Iris, fonctionnement en 1988 ;
1092599177, Protogrzre Iris, fonctionnement en 1988.

Ces quatre installations sont décrites par Planchon et n’interviendront dans ce mémoire que pour
étayer notre propos le cas échéant.

37
2.2. GEOLOGIQUE
Ce chapitre est issu des observations et de textes inédits de Bernard More1 (1987) et de Pierre
Leblond (1988), assistés des étudiants en geologie de 1’Ecole Nationale Supérieure des Travaux
Publics de Yamoussoukro.

2.2.7. Situation géologique

Le secteur etudié appartient a la carte géologique au 1/500 000 d’odienné. Il a été cartographie
comme une zone de granite a hypersthène contenant des lentilles de quartzites a magnétites et
amphibolo-pyroxénites plagioclasiques à hypersthène (Couture, 1968). Il n’existe pas d’étude
géologique relative a cette région en dehors de la carte, sauf un court article de Couture (1951) et une
note inédite de Pougnet 1955) que résume Bessole (1977).
D’apres Pougnet, la zone d’étude ferait partie de la série ferrifere de Touba appartenant au socle
lib&ien du domaine guinéen. Une datation a été effectuée sur un granite migmatitique de la région de
Ngolodougou (8”25’N - 7”38’W) et a donné un age de 1929 æ 45 millions d’années (Bonhomme,
1962), ce qui correspondrait au Birrimien.

2.2.2. Formations géologiques

Quatres formations couvrent l’essentiel de la région (limitée au bassin versant de la Séné à


Touresso) (cartes hors- texte); il s’agit :
- de gneiss migmatitique a hypersthène, de loin la plus importante ;
- de gneiss migmatitique d biotite;
- d’amphibolo-pyroxéniteplagioclasique, en lentilles dans les gneiss ;
- de quartzites, également en lentilles et formant des ensembles complexes où dominent les quartzites
a pyroxène-grenat et les quartzites a magnétite intimement liées, accompagnéesparfois par des faciès
à sillimanite.
Deux autres formations sont aussi cartographiables, mais occupent moins de 1% de la surface.
Ce sont :
- le gneiss a cordiérite-sillimanite-grenat ;
- des filons de microgabbro kimberlitique.
On rencontre également de petits filons tardifs de granite a biotite et de granite a amphibole.
Il est interessant de décrire rapidement le mode de gisement et l’aspect macroscopique de ces
formations :

2.2.2 .l , Les formations gneissiques

Gneiss migmatitiques C!Ihypersthéne :


A eux seuls, ils occupent 80% de la région étudiée. Ils affleurent sous forme de vastes dalles ou de dômes (dos de
baleine) et d’inselbergs. Ils ont l’aspect d’une roche mésocrate, gris clair à gris foncé, avec des colorations brun verdâtre
caractéristiques du faciès. Ils ont à grain moyen localement riche en ferro-magnésiens et présentent un litage fruste se
transformant par endroit en une simple orientation minérale.

Gnaks migmatitiques à biotite :


Ils affleurent essentiellement sous forme de dômes ou inselbergs. Ce sont des roches claires, blanc grisâtre, souvent
rosées, à grain moyen, relativement pauvres en ferro-magnésie. Le litage est souvent bien visible mais peut devenir très
fruste. Ils se distinguent du faciès précédent par l’absence de coloration brun verdâtre typique du gneiss migmatitique à
hypersthène. Il existe localement de petites enclaves d’amphibolite dans cette roche.

38
Gneiss à cordiérite-sillimanite-grenat :
Peu fréquents, ce sont des gneiss hyperalumineux affleurant à deux endroits dans la région (ouest de
Massabouédougou et au pied de la colline 669 vers Desséné) sous forme de dalles ou de petits dômes se débitant en blocs.
C’est une roche assez sombre dans son ensemble, qui est formée, plutôt que par une succession de lits, par de petites lentilles
ou boudii quartzo- feldspathiques dont les contours sont soulignés par un réseau dense composé d’un ensemble biotite-
sillimanite-cordiérite. Cette dernière n’est gén&alement pas déterminable à l’oeil nu. Les grenats se répartissent de
préference dans les passées sombres, mais on les rencontre aussi en moins grand nombre dans les zones quartzo-
feldspathitiques.

2.2.2.2. Les formations lenticulaires

Amphibolo-pyroxénitesplagioclasiques :
La plupart du temps, elles affleurent en un alignement de boules de diamètre décimétrique à métrique occupant
parfois d’assez vastes surfaces. Elles sont souvent associées à des quartzites à magnétite et/ou grenat. On peut parfois les
observer en place dans les gneiss migmatitiques où elles forment des lentilles de taille variable généralement discordantes sur
le litage des gneiss. En fait on constate que cette discordance est fonction de la taille des lentilles ; c’est à dire que, si celle- ci
est de petite dimension, le litage des gneiss et l’orientation de la lentille seront sensiblement parallèles. Par contre si les
dimensions de la lentille sont importantes, alors les directions respectives vont fane un angle qui peut aller jusqu’à 90”. C’est
une roche mélanocrate à grain fm à moyen, riche en ferromagnésien se regroupant parfois en petites taches et en plagioclases.
Les minéraux peuvent présenter une légère orientation, mais dans la plupart des cas, la roche apparaît avec une texture grenue
homogkne.

Quartzites :
On peut en distinguer trois types principaux : les quartzites à pyroxène grenat, les quartzites à magnétite et les
quartzites à silhmanite. Les deux premiers types sont de loin les plus importants et les seuls cartographiables. Ces roches
forment des complexes où ces différents faciès alternent, mais où généralement l’un prédomine largement sur l’autre. De plus
elles sont très souvent associées à des amphibolo-pyroxénites. Elles forment des collines pentues, herbacées, à sommet plus
ou moins arrondi d’aspect caractéristique constituant les plus hauts sommets de la région (914 m), mais aussi de petites
bosses très arrondies à pente douce. Paradoxalement on les trouve peu souvent à l’affleurement proprement dit, mais plutôt
sous forme de blocs épars, parallélépipédiques, dont les dimensions n’excèdent que rarement plusieurs décimètres. Nous
avons pu observer quelques petits blocs en inclusion dans des gneiss migmatitiques. Les quartzites à pyroxène-grenat sont
des roches sombres à gros éclat caractQistique, assez finement grenue où apparaît localement une sorte de litage souligné par
de petites bandes quartzeuses ou à pyroxène-grenat. Les minéraux, à part le quartz, sont souvent difficilement visibles, mais
exceptionnellement, ils peuvent atteindre un centimètre de diamètre. Les quartzites à magnétite sont des roches bien litées où
alternent des lits plurimillimétriques à phrricentimétriques de quartz et de minerais parfois fortement plissotés. Ces lits
peuvent atteindre des dimensions métriques (ouest de Ngolodougou). Un quatrième type de formation est plus rare : les
quartzites à silliianite qui sont des roches massives, blanches, finement grenues.

2.2.2.3. Les formations filoniennes

Microgabbros kimberlitiques :
Localisés dans la moitié nord du terrain, ils apparaissent sous forme de filons longs et étroits discordants dans les
gneiss migmatitiques, ou sous forme d’un alignement de boules pluridéchnétriques. C’est une roche mélanocrate paraissant
finement grenue et où une texture doléritique est parfois visible. La présence de petites taches sombres d’olivine mouchetant
la roche est souvent caractéristique.

39
Granites fiIoniens :
Ils sont en mince filons, ne dépassant pas un mètre de large, sécants sur le litage des gneiss migmatitiques. Ils sont
rares sur le terrain. On en distingue deux sortes : un granite à grain fin, à biotite, de couleur rosâtre, peu riche en
ferromagnésien et un granite à grain moyen, à amphibole, de teinte blanche, un peu plus riche en ferromagnésien.

2.23. Relations entre lesformations géologiques


2.2.3.1. Relation desformations gneissiques entre elles

Le passaged’une formation gneisso-migmatitique à une autre n’est pas net quoique tres rapide.
On peut ainsi observer sur le terrain des zones mixtes où les faciès à hypersthènes alternent avec ceux
à biotite seule. Il semble que les gneiss migmatitiques à biotite forment comme des îlots ayant résisté a
une migmatitisation plus poussée qui se traduit par la présence d’orthopyroxène et par un litage
généralement beaucoup plus fruste dans les gneiss a hypersthene. Le gneiss a cordiérite- sillimanite-
grenat semble lié au facies a biotite a l’intérieur duquel il formerait des passéeshyperalumineuses. Là
encore l’association cordiérite-sillimanite-grenat indique un métamorphisme de moins haute intensité
(amphibolite faciès de basse pression) que celui qui préside a l’apparition de l’orthopyroxène
(granulite facies).

2.2.3.2. Relations desformations lenticulaires entre elles

A l’affleurement les trois facies se présentent soit seuls, surtout si la lentille est de petite
dimension, soit en association deux par deux ou, plus rarement , les trois ensembles.Les quartzites à
sillimanite forment des passées au sein des autres quartzites. Souvent l’un des faciès prédomine
largement sur les autres. Les contacts entre ces différentes roches sont nets et elles peuvent former des
alternances de lits a l’interieur des lentilles.

2.2.3.3. Relations formations gneissiques /formations lenticulaires

Les formations lenticulaires sont en général en contact franc avec l’encaissant. En certains
endroits on observe des phenomènesd’assimilation des amphibolopyroxénites par les gneiss.

2.2.4. Relations formutions géologiques / cuirasses latéritiques

Si on compare la carte d’affleurement où sont repertoriées les zones à cuirasseslatéritiques et la


carte géologique, on constate que la répartition de ces zones est assezindépendante de la nature des
formations géologiques ; toutefois, il existe certaines relations particulières entre ces cuirasses et les
quartzites.
On peut observer sur le terrain quatre types de gisements baptisés par nous en plateau, en
auréole, en atoll et en terrasse, et au moins deux niveaux de cuirassements:
- gisements en plateaux : c’est le plus fréquent, la cuirasse occupe alors une grande surface en continu
(jusqu’à 4 km2) et camoufle complètement les formations géologiques.
- gisements en auréole : dans ce cas la zone cuirassée cerne plus ou moins complètement un
affleurement rocheux (inselberg ou colline de quartzite) et se trouve en contact direct avec celui- ci.
Dans certains cas on a pu observer que la cuirasse était posée directement sur la roche saine sans
alt&ite entre les deux.
- gisements en atoll : type particulier que l’on observe autour de certaines collines de quartzites ; la
cuirasse forme des îlots discontinus plus ou moins grands entourant à une certaine distance
l’affleurement rocheux.

40
- gisement en terrasse : strictement associé aux formations lenticulaires, la cuirasse forme alors une
terrasse suspendue au flanc des collines de quartzites et d’amphibolopyroxénite. Cette disposition
particulière suggére que cette terrasse est un lambeau d’un niveau cuirassé plus ancien non encore
repris dans la formation actuelle. Cette impression semble confirmée par l’existence de quelques
petites et rares buttes témoins de cuirassessurplombant le principal niveau cuirassé.

2.2.5. Etude structurale

2.2.5.1. Les déformations cassantes

La mgion semble marquée par une grande direction de fracturation : N 130”, accompagnéepar
des cassuresN O-10” et N 80”. Les directions de filons soulignent les orientations pr’cédentes, surtout
la N 0” et rajoutent une direction N 100- 110”.
Les directions N 130” et N 0” ressortent bien aussi en photos aériennes et photos LANDSAT et
semblent donc les deux directions majeures pour la region.

2.2 S.2. Les déformations souples

Les gneiss migmatitiques semblent affectés par de grands plis isoclinaux, pluri-kilométriques à
pluri-hectométriques à plan axial vertical et flancs parallèles, ce qui se traduit par une grande
homogénéite dans la répartition de la schistosité.

2.2.6. Approche géophysique (d’après Leblond, 1988)

2.2.6.1. Objectifs et méthodes

Pour améliorer la connaissancede la zone souterraine du bassin versant, il est nécessaired’avoir


une bonne idée des formations aquiEres constituéespar les a.Mites et la partie superficielle alterée ou
fracturée du socle métamorphique connu par les quelques affleurements disperséssur le bassin.
Une campagne géophysique a pu être menée sur le bassin, malheureusement sommaire, de
nombreux problemes techniques ayant entravé le bon déroulement des mesures. Ses objectifs étaient :
- determiner l’existence et la position des discontinuités géologiques et structurale du socle masqué
par les altkites ;
- déterminer les variations relatives de l’épaisseur du manteau d’altération ;
- établir les relations susceptibles d’exister entre les zones cuirasséessuperficielles et la morphologie
du toit du socle ;
- éventuellement définir les limites d’extension latérale des systemes pedologiques et la présence de
réservoir souterrain.
La méthode retenue est celle du dispositif Schlumberger tant pour les sondagesélectriques que
pour les profils de résistivité.

Sondages électriques.
Il permettent d’évaluer en un point donné les couches d’isorésistivité du sol et donc d’avoir une
indication sur l’alternance des différents horizons, la profondeur du manteau d’alteration et la position
du toit de la roche mère.

41
Profils de résistivité
Ils consistent a mesurer le long de transects (profils) la résistivité électrique pour un écartement
constant des electrodes. On estime que les résultats obtenus concernent les caractéristiques du
souterrain à une profondeur égale au l/lO eme de l’écartement. A Booro-Borotou 9 profils de
resistivité ont été réalisés pour des écartementsde 40 m et de 70 m. On établit a partir de ces profils
des cartes d’isoresistivité permettant de déceler des anomalies que l’on interprete en terme de
positionnment du socle ou d’épaisseur de l’alteration.

2.2.6.2. Résultats

Nous ne disposons des résultats que de deux sondagesélectriques dont la localisation n’est pas
précisée. Cependant ils donnent des indications intéressantessur l’ordre de grandeur :
- sondage SE1 : I’aheration apparaît à 6 m et le socle serait à 19,5 m.
- sondage SE2 : une altetite homogene (en résistivité) apparaît à 10,4 m et le socle serait a près de 46
m.
Les cartes de résistivité apparentes (figures n” 2.201 et 2.202) mettent en evidence plusieurs
zones a anomalies contrastées.Les géologues en tirent les conclusions suivantes :
- un épaississement progressif des alt&ites (qui sont semble-t- il essentiellement composées de
kaolinites) en direction de l’exutoire ;
- une alternance des zones a résistivité faible ou élevé qui correspond probablement à l’alternance
entre les formations gneissique et amphibolitiques ;
- un ensemble d’accidents importants qui recoupent cette structure.

2.2.6.3. Conclusion

Leblond conclut :
La position et l’orientation des grandes zones de discontinuité géologique sont définies. Elles sont allongées selon
deux directions majeures : NM 0” à 10” E et IWi 40” à 60” E et une direction secondaire NM 80” à 90” Est. Les anomalies
superficielles ont sensiblement les mêmes orientations ; la présence des niveaux gravillonnaires n’entraîne que des déviations
mineures.
L’épaisseur du manteau d’altkration est sensiblement plus importante vers le nord-est dans la région de l’exutoire que
dans la partie centrale ou la périphérie du bassin.
Pratiquement on peut interpreter ces conclusions en notant qu’il n’y a pas sur le bassin versant
de BoomBorotou de fracture géologique majeure autorisant une fuite vers le bas des réserves
hydriques. De plus il est probable que le toit du socle est tr&s accidenté, offrant un ensemble
d’ondulations d’assez grande amplitude. Les directions sont approximativement perpendiculaires à
celle du talweg et correspondent aux directions structurales des ensembles géologiques et
pédologiques du bassin decelables a partir des observations superficielles.

42
FIG. 2.201 : CARTE DES RESISTIVITES APPARENTES LEBLOND, 1988
demi distance : 40 m

43
‘Y----.
‘/;9.
\ I7 ai3 *

“+
. -.w., , ... .. ....
* ;Foc /’ :::::::::::
H . .

LEBLOND, 1988
FIG. 2.202 : CARTE DES RESISTIVITES APPARENTES
demi distance : 70 m

44
2.3. PEDOLOGIE

Les cinq premiers points de ce chapitre sont issus d’un texte n5digépar Olivier Planchon à partir
de ses propres travaux et de ceux de Jean-Marc Iris et d’Emmanuel Fritsch. Le sixième point est
rédigé à partir des travaux de Christian Valentin.

2.3.1. Présentation générale

Les plateaux cuirassés qui bordent le bassin sont les reliques d’une formation pédologique
ancienne, au détriment de laquelle se sont formés les sols du bassin. C’est le domaine ferralitique.
Trois systèmes pédogénétiques ont contribué à la formation de ces sols : un système ferrugineux, un
système cuirassé et un système hydrumorphe. Ces systèmes sont a priori indépendants les uns des
autres, si bien que, selon leur extension relative, chacun d’entre eux peut transformer des matériaux
issus de n’importe quel autre. Néanmoins il existe pour chacun d’eux une partie du bassin où leur
activité est la plus importante et où c’est l’un d’entre eux, à l’exclusion des autres, qui marque le
paysage géomorphologique.

2.3.2. Le domaine ferralitique.

Paysage associé : plateaux et talus


Extension : 10,7 % de la superficie du bassin

2.3.2.1. Pédogenèse

Les formations cuirasséesdes plateaux ont le plus souvent un faciès altéritique : elles se seraient
différenciées directement dans le manteau d’altération. Elles sont actuellement en phase de régression,
ce qui est un phénomène omnipr6sent en Afrique de l’Ouest, comme le précise Leprun (1977) citant
Muller (1974). Ici, la régression se fait d’une part en profondeur au profit d’un horizon rouge argileux,
et d’autre part en surface au profit d’un horizon gravillonnaire.
L’horizon rouge qui se développe en profondeur est un matériau typiquement ferralitique. Il a
pu être decrit en de nombreux endroits en Afrique de l’Ouest sur des roches mères tres variees (par
Chauvel, Bocquier et Pédro -1977- sur des grès argileux de Casamanceau Sénégal ou par Muller au
Cameroun). Il est caractérisé par une structure appelée pseudo-sablespar les micro-morphologues. Ce
sont des petits amas globulaires de 100 microns environ, constitués de kaolinite et d’hydrates de fer
englobant des grains de quartz. Ces pseudo-sabless’assemblent eux-mêmes par entassement,laissant
entre eux de nombreux vides communicants.
Ce matériau s’est probablement formé dans des sols profonds et en climat tropical humide.
Rapproché de la surface et sous un climat plus sec que celui qui a permis sa formation, il est en
déséquilibre et se transforme selon des mécanismesdejà décrits par Chauve&Bocquier et Pedro (1977)
dans les sols de Casamanceau Sénegal. A Booro-Borotou, ces transfonnations sont trés avancéesmais
sous les cuirasses des plateaux on peut encore observer des poches de pseudo-sables ayant conservé
leur structure originelle.
En surface la dégradation de la cuirasse se fait par l’intensification de la ségrégation du fer et
conduit à la formation d’une nappe de gravillons ferrugineux pisolitiques selon un mécanisme décrit
par Nahon et Millot (1977). La figure n” 2.301 illustre ces transformations.

45
Horizon humifère brun
rougeâtre et de
ECHELLE pénétration humifbre rouge
brunâtre A a AS

r
0 6,CI m
0 Horizon rouge A
des différentiations
Topographique pédologiques
3.0 m 1.5 m
Horizon glébulaire
[nodules concrétions...)

Blocs de cuirasse

Cuirasse

Carapace

Horizon rouge A
â noyaux altéritiques

Isaltérite à nombreux
macropores tubulaires
contenant matrice rouge A

Isaltérite à structure grenue


ou granoblastique conservée
et à coloration lithochrome
(blanc-jaune,rouge foncé1

FIG 2.301 : Les altérations et les différenciations des sols du domaine


ferrallitique [plateau,talusI
[d’après Fritsch et al., t98S>

46
2.3.2.2. Géomorphologie

Les plateaux ont des pentes faibles, inférieures a 4 %. Pour l’une des quatre buttes du bassin
versant la surface du plateau est concave et les eaux de ruissellement forment une petite mare d’eau
stagnanteen saison des pluies.
Les plateaux sont raccordés aux versants par des talus de 6 mètres de dénivelde. La pente
moyenne des talus est en gén&al de 25 % mais peut être localement plus douce (13 %), selon l’État de
dégradation de la cuirasse.Lorsque la cuirasse est encore massive,le raccord avec le talus est brutal, la
pente est concave et forte ; alors que, lorsque la cuirasse est déjà fracturée en gros blocs, la pente du
talus est convexe-concave et plus faible.

2.3.3. Le systèmeferrugineux

Paysage associé : pentes rectilignes de haut de versant.

2.3.3.1. Pédogenèse

C’est un systèmeexclusivement soustractif qui appauvrit les sols en fer et en argile à partir de la
surface. Cet appauvrissement entraîne une dégradation de la structure du sol, dont l’origine est
l’effondrement de la structure initiale des pseudo-sables, qui se transforme brutalement en une
structure plus classique, polyédrique subanguleuse (PSA), où les sables ne sont plus entourés par le
complexe kaolinite-hydrates de fer et jouent donc le r61e classique de squelette. Le tableau 2.301
decrit les étapesde cette dégradation.
La première étape est marquée par la disparmon des pseudo- sables. La couleur passe
graduellement de 2,5 YR à 5 YR. Les caractéristiques du sol restent bonnes au sens agronomique. La
structure est fine et tr& bien marquée.
L’étape suivante de la dégradation donne des sols ocres sablo-argileux ou argilo-sableux, de
structure polyédrique subanguleuse peu nette. En saison sèche la structure peut devenir massive et
compacte ; le sol se débite en éclats ; la macroporosité n’est représentée que par quelques pores
tubulaires d’origine faunique. Le changement de couleur, qui passe de 5 YlX à 75 YR est
généralement concordant avec la dégradation de la structure, mais ce n’est pas systématique si bien
que l’on peut observer dans les toposéquencesles plus à l’aval du bassin des sols de type ocre, mais
dont la couleur est encore rouge. La dégradation donne ensuite des sols jaunes, sableux ou sablo-
argileux. La structure est massivemais de cohésion plus faible que dans les sols ocres.
Le stade ultime de degradation donne des sols sableux, blancs, boulants. Ce stade est également
le stade ultime de l’évolution du systèmehydromorphe.

2.3.3.2. Extension et évolution

Le système se développe dans un premier temps de l’amont vers l’aval, si bien qu’a priori les
sols les plus rouges se trouvent a l’amont des versants, et les sols les plus décolorés se trouvent en bas
de versant. Mais ce schémasimple est perturbé par la présenced’une induration à mi-versant qui dans
un deuxième temps bloque l’évolution du système.On peut dans les cas extrêmes aboutir a l’inversion
du premier schémaet trouver les sols les plus colorés à proximité de la mi-versant alors que les sols de
haut de versant auront continué leur évolution et seront donc plus dégradés. Enfin dans un troisième
temps l’évolution dépassele niveau induré et atteint l’ensemble du versant.

47
Tableau 11~2.301
Principales caractéristiques des sols dans le systeme ferrugineux

domaine systkme ferrugineux


ferrahtique Rouge Ocre Jaune Blanc

Superficie (en % de la
superficie du b.v.) 10.7 39,4 33,0 99 539

Horizon humifère
Couleur brun-rouge brun-noir brun noir ou gris noir ou gris

Code 2.5 YR 414 5YR312 7,5 YR 4P 10 YR 3/1 10 YR 311


5yR3/2 7,5 YR 4/2 lOYR5/2 lOYR5p2

Teneur en argile 33 % 30% 15à20% 3àlO% 3à5%

Structure principale
Type nuciforme nuciforme PSA nuciforme nuciforme
compacte compacte

Structure secondaire
Type micropédique micropédique nuciforme

Premier horizon min&al


C!ouleur rouge rouge ocre jaune blanc

Code 2.5 YR 516 2,5 à 5 YR 7,5 YR 516 10 YR 614 10 YR 7/1


416 à 515

Teneur en argile 70 % 54% 30à40% 5à25% 5%

Structure principale
Type pseudo- PSA a PSA massive boulante
sable faces de massive en
compression saison sèche

Structure secondaire
WI-= se débite
en éclats

Cette évolution est schématiséedans l’espace et dans le temps par la figure n”2.302.
La carte des sols (hors texte) prksente l’extension cartographique des différentes unités du
syst6me. L’affleurement du système cuirassé a également été représenté. Les toposéquences qui ont
permis de décrire les trois stadesde la figure n”2.302 sont figur6es sur la carte.

48
ECHELLE

r
0 10.0 m
0
des différentiations
Towmphiwe p&J&giques
5.0 m 2,s m

FIG 2.302 L’extension dans l’espace et dans le temps des


différenciations du systéme transformant supérieur
amont dans la formation supergène

(d’aprbs Fritsch et al., 1986) Horizon rouge A

m Horizon humifère brun fonc8 SA et de


pén&ration humif&re ocre brunâtre SA a AS

p?J Horizon ocre AS

f?g Horizon humifère gris fonc8 S et de


pénétration humifére brun-jaune S a SA

Horizon jaune SA a S

49
FIG 2.303 : DISTRIBUTION DES VALEURS DE DENSITE APPARENTE
DANS LES SOLS ROUGES ET OCRES
Cd’apres Iris, 19861

%
4 0.
SOLS ROUGE

rr--w--m-

b) 30. SOLS OCRE


CJ ---a-
c t
a,
2
-z
t 20

10

1,s 1.7
Densité apparente

50
La dynamique de l’évolution du système a été étudiée par Iris (1987). L’étude porte sur la
variabilité spatiale de la densité apparente dans les sols rouges et les sols ocres. La figure n”2.303
montre que les sols rouges et les sols ocres sont bien identifiés par la distribution des valeurs de
densite apparente, et permet de considérer cette valeur comme caractéristique des deux sols. Elle
correspond à l’effondrement de la structure du sol, déjà décrite. L’étude de sa variabilité spatiale a
permis à l’auteur de formuler des hypothèses sur l’évolution pédodynamique de ces matériaux ainsi
que sur leur état d’équilibre.
L’étude confirme que les matériaux rouges sont en déséquilibre avec les conditions du milieu.
L’effondrement de la structure macroscopique s’effectue brutalement et sous l’effet de modifications
mineures, telles que l’ouverture d’un Chablis. A ces transformations brutales succède une évolution
plus régulière de la structure dans les matériaux ocres sous savane qui peut éventuellement être
stoppée à un stade intermédiaire par la r&nstallation d’un couvert forestier homogène.

2.3.3.3. Géomorphologie

A la simplicité des phénomènes mis en jeu dans ce système correspond une simplicité des
paysagesqui lui sont associes: les pentes de haut de versant sont rectilignes ou legèrement concaves.
Le plus souvent la pente est de 4% bien que la partie nord de la rive gauche soit caractériséepar des
pentes plus faibles (2%) auxquelles sont associéesdes paysagesun peu particuliers sur le bassin. C’est
la que l’on trouve la savaneboisée décrite plus loin et caractériséepar la présence de très gros arbres
et de plusieurs étages de couronnes. C’est également dans cette partie du bassin que le système
ferrugineux, bloqué au stade 2 de la figure n”2.302, a permis l’apparition en haut de versant de sols
jaunes alors que des sols rouges subsistentencore au contact de l’induration de mi-versant.

2.3.4. Le système cuirassé

Paysage associé : la rupture de pente de mi-versant

2.3.4.1. Pédogenèse

Le système cuirassé est caractérisé par l’affleurement d’une cuirasse à la mi-versant, il est
toujours associé à la rupture de pente, et correspond toujours à une remontée du manteau d’altération.
La figure 2.304 résume ces caractèresgénéraux.
L’extension du systeme cuirasse n’est pas limitée à la seule induration de mi-versant. De
l’amont vers l’aval, cinq différenciations apparaissent successivement,emboîtées les unes dans les
autres (figure n”2.305). Les deux premières sont le siège d’une redistribution du fer a l’échelle
centimétrique, et probablement de son exportation limitée vers l’aval. Les matériaux issus de ces
differenciations sont légèrement barioles. L’induration stricto sensu n’affecte, graduellement, que les
trois différenciations suivantes. La redistribution du fer a l’echelle centimétrique continue, mais elle
s’accompagne d’un enrichissement général en fer. On voit d’abord apparaître des rkticules disjoints,
légerement indures. Ils sont friables dans les premiers stades et sont plus secs au toucher que la
matrice argileuse. Ces réticules deviennent coalescentsvers l’aval, puis évoluent en carapace, et enfin
en cuirasse. Toute cette évolution se fait en contact avec le manteau d’altération, si bien que des
noyaux altéritiques peuvent se trouver piégés en plus ou moins grande quantité dans la cuirasse.
Enfin, ce systèmecuirassé se démantele a partir de la surface de la même façon que les plateaux
cuirassés,en produisant des nappes de gravillons, mais aussi a partir de la profondeur sous l’action du
systèmehydromorphe.

51
Noyaux altéritique

Blocs de carapace ou de cuirasse

Cuirasse

Carapace

Horizon légèrement bariolé à fond rouge dominant

Horizon bariolé à fond ocre à dominant. A a AS

Horizon bariolé à réticules Iégèr’ement indurés disjoints


puis coalescents vers l’aval CfaciBs pseudonodulaire)

-----__ .----
-----
Y \

FIG 2.304

Les différenciations du système transformant inférieur amont


Cd’aprbs Fritsch et ai., 19861

52
ECHELLE

r
0 10.0 m
0
dea diffirsntiations
Topographique +&+,&~.a
5.0 m 2.5 m

STADE 1

\
[voir légende figure 2.304)

\\
.-*--
FIG 2.306
L’éxtension dans l’espace et dans le temps des
différenciations du système transformant Inférieur
amont dans la formation supergène
[d’après Fritsch et al.. 19863

53
2.3.4.2. Extension

La figure n”2.306 présente l’extension du système cuirassé. On s’est toutefois limité aux
formations indumes proprement dites (cuirasse et carapace) dont l’extension est connue avec une très
grande précision grâce à 1700 trous de 80 cm de profondeur creusés selon une maille régulière de dix
mètres de côté au niveau de la mi-versant (Boa et Frit§ch, 1987). L’extension des premiers stades de
différenciation n’est connue que le long des neuf toposéquences qui peuvent être éloignkes les unes
des autres de 300 mètres, si bien que leur extension spatiale n’est pas connue avec une précision
suffisante pour pouvoir figurer sur la merne carte.

2.3.4.3. Géomorphologie

A la mi-versant les pentes atteignent 10 à 15%. L’affleurement du systeme cuirassé est toujours
associé à une rupture de pente généralementlégére, mais qui dans un cas sur le bassin prend la forme
d’un petit talus abrupt d’un metre et demi de dénivelee. Ces différences ne sont pas dues à l’évolution
particulière du systeme cuirasselui-même mais à celle du systeme hydromorphe a l’aval.

2.3.5. Le systèmehydromorphe

Paysages associés : le bas-fond et les bas de versants concaves.


Extension : 1,7 % de la superficie du bassin versant

2.3.5.1. Pédogenése

Ce systeme se développe au détriment des deux systemesprécédents (ferrugineux et cuirassé),


et également au détriment de la zone d’altération elle même. Les différenciations du système
recoupent ainsi toutes les autres, si bien que l’on y trouve des matériaux très variés. Néanmoins, les
phnomènes pédogénétiquesmis en jeu sont peu nombreux et la variété des matériaux produits dépend
principalement de celle des matériaux d’origine.
A Z’umont du système il y a une intense redistribution du fer, et son exportation partielle vers
l’aval. Ceci est à l’origine des deux premières séries de différentiations (figure n”2.307) qui sont
camcttkiséespar des matériaux réticules ou marbrés et dont la couleur s’éclaircit vers la profondeur.
A Z’uval du système l’hydromorphie s’accentue, l’exportation du fer prend le pas sur sa
redistribution et s’accompagne alors d’une exportation des argiles.
Au contact du manteau d’altération on observe parfois la néo-formation d’argile gonflante, qui
est propice a l’imperméabilisation localisée de la zone d’altération.

54
FIG 2.306

(d’après Fritsch et al., 1986)

Cuirasse alfleurante

Cuirasse ou carapace comprise entre 0 et 45 cm de profondeur

Em Carapace a plus de 45 cm de profondeur

L’extention des formations cuirassées et Carapac&es dans le bassin


versant de BOORO BOROTOU [Plateau. .Haut Glacis,Haut de versant:Moyen gris)

55
ECHELLE

r
0 10.0 m
0
dor différentiation8
TwwmW~ pidCbgiqt,es
STADE 1 5.0 m 2.5 m

STADE

STADE ICI

FIG 2.307
L’extension dans l’espace et dans le temps des
différenciations du système transformant inférieur
aval dans la formation supergène
(d’après Fritsch et al., 1966)

m Horizon bari à réticules


indurés B plages blanches
M*rement ksMrite msrbrke : réticules
de jaune sur fond bisnc
rouges bordés

kslt&ite hydromorphs : veines subverticales


Horizon berioM 81 fond blanc B gris
Ezl dominant (mabwfes jsunes, ocres,
parfois rouges). A a AS
jsime ocre, jaune pMs, blanc vitreux sur
fond 9ris verdatre B gris bkutd

Horizon grk b marbrures ocres, jawes kdttite hydromorphs b cwat&e vertique :


jsune P~%I~,SA u le pertie sup&iie de I’kaIt&ite et certainas
wthee subverticsles sont nettement atgileuses,
fentes de retreit.
Horizon gris clair a Manc avec ou
% sens marbrures jeune pale, S. boulant

56
2.3.5.2. Extension et développement, géomorphologie associée

Le système se développe en remontant à partir du bas de versant le long d’axes privilégiés


perpendiculaires au marigot. Ces zones de forte activité du système hydromorphe sont, d’une part,
systématiquement associéesau développement de pentes convexe-concavespuis concaves sur le bas
de versant et, d’autre part, coïncident avec des ondulations géologiques (Leblond et Morel, 1988,
document inédit).
On peut ici aussi distinguer trois stadesde développementdu système.Dans un premier temps il
est peu développé et la pente du bas de versant reste convexe jusqu’au marigot. C’est le cas genéral à
l’extérieur des axes de développement dont nous avons parlé. Puis la pente devient convexe-concave
en même temps que se developpe le long de l’axe d’activité du systeme une dépression en forme de
langue qui remonte vers la mi-versant. Le développement de ces dépressions provoque l’apparition
d’ondulations des versants dont l’amplitude peut atteindre 1,5 mètres et dont la longueur est de 100
mètres environ. Sur ce point le bassin versant est très dissymétrique, les ondulations étant très
développéeset très r&ulières en rive droite, alors qu’elles sont quasiment inexistantes en rive gauche
où le système hydromorphe est moins actif. Enfin dans les cas extrêmes le système peut venir buter
sur le syst&mecuirassé. La pente devient strictement concave et la rupture de pente de mi-versant
associée au systeme cuirassé est très accusée. Le système est alors le lieu d’une érosion chimique
importante qui permet en profondeur le développement d’une grande poche sableuse qui peut
remonter dans les cas extrêmes tels que celui présentépar la figure no2308 jusque sous l’induration de
mi-versant.

2.3.6. Les états de surface

Casenaveet Valentin (1988) précisent dans un mémoire récent ce qu’il faut entendre par état de
surface et leur intérêt pour une approche nouvelle de l’hydrodynamique superficielle. Un état de
sueace est constitué par un ensemble de sugaces élémentaires uniques, juxtaposées ou combinées.
Une surface élémentaire intègre à un instant donné le couvert végetal, la surface du sol et les
organisations pédologiques superficielles (les 10 premiers mihimétres) qui ont subi des
transformations sous l’effet de facteurs météorologiques, fauniques ou anthropiques.
La méthode de cartographie de ces états de surface est largement décrite dans le chapitre 17 de
l’ouvrage cite. L’approche est le plus souvent réalisée par échantillonnage et tient compte d’un certain
nombre de paramètresqui concernent :
- Pour le couvert végétal,
* les strates arborée, arbustive, herbacée et le tapis végétal ;
* le recouvrement des différentes stratespar les résidus vegetaux ;
* le type de la formation végétale.
- Pour la surface stricto sensu,
* le relief ;
* l’érosion ;
* l’activité faunique et les micro-horizons ;
- Les relations entre surfaces élémentaires.

57
FIG 2.308
TENEUR EN ARGILE A L’AVAL
DE L’INDURATION DE Ml-VERSANT .
EXTENSION DU RESERVOIR SABLEUX
[Fritsch, Comm. pers., 1988)
58
La carte des états de surface présentée hors-texte a &é dressée sur ces critères et nous les
reprendrons de façon détaillee dans le chapitre 3.2 concernant la simulation de pluie.
Nous empruntons à Valentin, Fritsch et Planchon (1986) une description sommaire de ces
principales surfaces :
Nous nous limiterons à certaines organisations pédologiques superficielles qui nous semblent les plus importantes
quant à la dynamique de l’eau et de l’érosion. Nous laisserons ainsi de côté les surfaces à faibles réorganisations
superficielles : celles qui se trouvent quasiment toute l’année sous un mulch de feuilles mortes (savane boisée, savane
arbustive dense, savane boisée hydrophile et forêt galerie) ou sous un couvert herbacé très dense (savane herbeuse).
L’une des organisations de surface les plus caractéristiques du bassin s’individualise au sein de la savane arbustive
claire. Elle se définit par l’existence d’un microrelief important lié au touffes de graminées suréIevées. Ces touffes sont le
lieu d’une activité faunique intense alors que les plages inter-touffes présentent des réorganisations superficielles marquées
(individualisation en micro-horizons sableux qui recouvrent une pellicule souvent associée à une porosité vésiculaire). C’est
sur ce type de surface que les nids de Trinervifermes sont les plus nombreux (Janeau et Valentin, 1987). Ils sont entourés de
plages nues pelliculaires dépourvues de végétation. Ce type de surface correspond à un ruissellement anastomosé marqué.
Elle couvre tous les types de sols à l’exclusion des sols éluviés blancs à l’aval. Elle est peu représentée sur les sols rouges de
l’amont.
La forme de ces limites laisse supposer qu’elle a tendance à régresser à l’aval et à progresser à l’amont.
En amont, elle est plus ou moins reliée à un autre type de surface qui pourrait la précéder dans le temps. Il s’agit
d’organisations qui se développent en sommet de versant dans des clairières de forme digitée. Le micro-relief n’y est pas
marqué. Bien que l’activité faumque y soit général&% (nombreuses termitières de Macrotermes, les organisations
superficielles couvrent une part importante de la surface (pellicules mamelonnées à fentes).
Les limites de la surface à fort micro-relief associé aux touffes sont nettement plus marquées à l’aval. Elles
correspondent au contact assez brutal avec deux autres surfaces :
1. Dans les parties convexes, une surface bande d’arrêt. Il s’agit de zones caractérisées par un couvert herbacé dense, sans
micro-relief, sans réorganisation superficielle. Elles apparaissent essentiellement sur des sols jaunes. En saison des pluies on
y observe la disparition du ruissellement en nappe ou concentré. Ces surfaces qui assurent une infiltration importante
permettent l’alimentation d’une nappe peu profonde qui affleure plus à l’aval et se déverse en une ligne de sourcins située
légèrement au dessus du marigot.
2. Dans les parties concaves, la savane herbeuse. La surface de ces zones marécageuses présente un micro-relief marqué,
caractérisé par une très forte activité faunique (très nombreux turricules et la présence de nombreux caualicules de
ruissellement s’y observe). La limite entre ces zones dépressionnaires et la surface à fort micro-relief associé aux touffes est
très souvent soulignée par la présence de nids de Cubitermes (termitières champignons) disposées en arc de cercle.
Signalons enfin les affleurements gravillomraires où l’on distingue aisément d’une part les surfaces à micro-relief
souvent situées à l’aplomb d’un horizon induré subaffleurant et d’autre part les surfaces planes où la carapace est plus
profonde.

59
2.4. VEGETATION

Ce chapitre est rédigé a partir des observations et des cartes de Danielle Mitja, complétés par
des entretiens.

2.4.1. Cartographie des grandes zones végétaIes

2.4.1 .l. Méthode

L’analyse des photographies aériennes est complétée par des relevés à l’intersection des layons
de repérage du bassin versant.
Six grandes zones de végétation sont differenciées (carte hors texte) essentiellement sur des
critères de densité et de hauteur des ligneux :
- la forêt galerie ;
- la savaneboisée ;
- la savanearborée ;
- la savanearbustive ;
- la savaneherbeuse ;
- les champs.

2.4.1.2. Description sommaire des zones de végétation

a) La forêt galerie (7,4% de la superficie du bassin versant)


Elle est représentée par un lambeau de forêt dense entourant le marigot. Les ligneux peuvent atteindre 30 à 40 mètres.
Les espèces ligneuses caractéristiques de ce milieu sont : Elaeis guineensis, Carapa procera, Mitragyna ciliata, Uapaca
paludosa, Xylopia aetiopica, Spondianthus preusii, Napoleona SP., Sterculia tragacantha, Pseudospondias SP., Diospyros
mespiliformk, Berlinia sp., Anthonotha macrophylla...
Les herbacées sont peu nombreuses en nombre d’individus. On rencontre des graminées telles que Olyra latifolia,
Scleria vogeliana, et d’autres herbacées telles que Marantochloa congensis, Culcasia Iiberica, Anchomanes difformis,
Nervilia sp., Geaphila sp..
Les lianes ligneuses sont représent-ks par Tetracera protatoria, et Smilax kraussiana et les lianes herbacées par
Dioscorea SP..
On rencontre dans ce lambeau de forêt des jachères à divers stades de reconstitution avec des espèces caractéristiques
des recrûs forestiers.

b) La savanebois6e
Elle correspond à des arbres de plus de 8 m de haut.
Les espèces ligneuses les plus courantes sont : Lophira lanceolata, Terminalia glaucescens, Crossopteryx febrifiiga,
Afrormosia laxiflora, Prosopsis africana, Pterocarpus erinaceus, Daniellia oliveri, Parinari curatellifolia, Combretum
nigricans, Piliostigma thonningii, Hymenocardia acide...
La couverture herbacée est pratiquement continue et caractérisée par des graminkes, telles que : Andropogon
gayanus, Andropogon tectorum, Beckeropsis uniseta. Elles sont cespiteuses et présentent de larges feuilles courbée s vers le
bas. On rencontre aussi Hyparrhenia smithiana. Les autres herbacées ont aussi des feuilles larges : Aframomum latifolium,
Monechma depauperatum, Stylochiton barteri, Sida rhombifolia.
Trois faciès existent :
* La savane boisée hygrophile (6,4%) :
On y observe des ligneux caractkstiques des milieux humides tels que Cola cordifolia, Khaya senegdensis, Uapaca
somon. Les herbacées sont cespiteuses dans les zones proches des autres faciès de savane et deviennent rmicaules quand on

60
s’approche de la forêt galerie avec des espèces telles que Hyparrhenia gracilescens. Une autre herbacée est bien représentée
dans ce milieu : Phaulopsis fdcisepala. Les lianes sont représentées par Nauclea latifolia et Dioscorea spp..
* La savane boisée haute (2.6%) :
Seules les espèces ligneuses de savane sont présentes ; certains individus de Daniellia oliveri et de Lophira
lanceolata ont une taille avoisinant 20 mètres et sont largement dominants par rapport aux autres ligneux de taille
généralement wmprise entre 8 et 16 m. Les herbacées sont aussi caractérisées par des graminées monocaules telles que
Hyparrhenia gracilescens. Les lianes présentes sont Mucuna pruriens, Clematis hirsuta et Smilax hraussiana.
* La savane boisée basse (22,2%) :
On n’observe pas d’individus dominants. Les herbacées sont surtout cespiteuses. Les lianes ligneuses sont Mucuna
pruriens et Nauclea latiforia.

c) La savanearborée
La densité des ligneux est beaucoup plus faible. Les espikes les mieux représentées sont Lophira lanceolata,
Daniellia oliveri, Terminalia macroptera, Pterocarpus erinaceus, Parinari curatellifolia, Hymenocardia acida, Afrormosia
laxiflora, Gardenia ternifolia, Cussonia barteri, Cochlospermum planchonii.
La plupart des herbac&s présentes sont des graminées cespiteuses : Hyparrhenia smithiana, Arub-opogon acinodis,
Andropogon schirensis. Elles ont un port dressé et des feuilles étroites, mut comme les autres herbacées : Eupatorium
africanum, Vernonia guineensis. Les lianes sont peu fréquentes.
Deux faciès sont observés :
* La savane arborée haute (3.1%) :
Cette unité de végétation présente de grands Daniella oliveri et Lophira lanceolata.
* La savane arborée basse (18,6%) :
Elle ne présente pas d’individus dominants par leur hauteur.

d) La savanearbustive
Les ligneux ne sont pratiquement représentés que par des petits arbres ou des arbustes (2 à 5 m). Les espèces
présentes sont Lophira lanceolata, Terminalia macroptera, Combretum nigricans, Pterocarpus erinaceus, Piliostigma
thonningii, Cochlospermum planchonii, Psorospermum cotymbiferum. Les herbacées sont identiques à celles que l’on
rencontre en savane arborée avec le même port. Les lianes sont peu fréquentes et herbacées seulement.
Deux faciès sont observés :
* La savane arbustive claire (20,4%) :
Le recouvrement des ligneux est inférieur à 20%.
* La savane arbustive dense (7,6%) :
Le recouvrement des ligneux et supérieur à 20% et ne dépasse pas 70%. Il s’agit en général de jachères récentes que
l’on observe sur sols rouges ou ocres. Le microrelief est alors d’origine anthropique et correspond à d’anciennes buttes
d’ignames ou billons de manioc. Cette unité présente la même structure que les précédentes mais les espèces renwntr&zs sont
différentes. On retrouve des rejets de ligneux présents dans la parcelle avant la culture, ainsi que des ligneux pionniers tels
que Trema guineensis. Souvent ce faciès est issu de l’abandon d’un champ cultivé sur savane boisée. Les herbacées sont :
Andropogon gayanus, Andropogon tectorum, Paspalum scorbiculatum, Cyanotis longiflora, Aframomum latifolium,
Cucurligo pilosa, Chlorophytum SP..

e) La savaneherbeuse
Les ligneux sont très faiblement représentés. Cette formation présente deux faciès :
* La savane herbeuse haute (3,0%) :
On la rencontre dans des bas fond humides sur sols ferrugineux jaunes le plus souvent. Les espèces caractkistiques
sont Andropogon macrophyllus, Loudetia phragmitoides, Saccolepis afiicana, Schizachyrium platyphyllum, Aspilia sp.,
Crinum sp..

61
* La savane herbeuse basse (0.9%) :
On la rencopntre sur les plateaux c~irasstk Les espèces caractéristiques sont Sporobolus pectinellus, Brachiaria
distachioides, Loudetia kagerensis, Cyanotis sp., Osvnotuia regalis.

f) Les champs (7,7%)


Les cultures font l’objet de rotations annuelles et concernent la période d’avril a décembre. On
trouve essentiellement du manioc, du maïs, du riz pluvial, de l’arachide, du pois de terre (niébé) et du
gombo. Une parcelle était cultivée en coton la première année de notre étude, mais il n’y en a plus eu
par la suite. La dernière annéeune parcelle d’environ un hectare était cultivée en igname sur buttes.
Le recouvrement ligneux est nul ou faible. Mais certains ligneux comme Daniellia oliveri et Parkia biglobosa
peuvent être maintenus dans les parcelles. On observe des rejets de souches, de troncs ou de racines : Daniellia oliveri,
Lophira lanceolata, Albizia zygia, Terminalia glaucescens.
Certaines herbacées sont spécifiques des champs et des très jeunes jacheres : Celosia laxa, Bi&ns pilosa, Blumea
aurita, Mollgo nudicaulis, Digitaria horizontalis, Eragrostis tremula, HacloCorchorus olitorus.
Certaines herbacées sont communes aux champs et E?Ila savane: Monechma depauperatum, Pandiaka heudelotii,
Stylochiton hypogaeus , Aspilia rufa, Vernonia guineensis, Mariscus umbellatus, Cucurligo pilosa, Cyanotis longijlora,
Commelina aetiopica, Imperata cylindrica, Pennisetum SP.,Rottboellia exaltata, Afiamomum latifolium.

2.4.1.3. Cartographie selon les herbacées

La différenciation présentée dans le paragraphe puSdent correspond à la classification


habituelle sur des cridres liés aux ligneux. Une autre représentation peut être interessante parce que
sans doute beaucoup plus étroitement associéeaux rythmes saisonniers du feu et des pluies.
Six zones peuvent également être distinguées :
- la forêt galerie ;
- la savane herbeuse ;
- les champs (ces trois zones sont les mêmes que dans la description précédente) ;
- les zones a Andropogon guayanus et A. tectorzun (grandes grami nées cespiteuses)qui regroupent les
zones à savaneboisée basse et a savanearbustive dense ;
- les zones à Hyparhenia gracilescens (graminées unicaules) où se retrouvent les savanes boisées
hygrophile et haute ;
- les zones à Hyparhenia sp. et Andropogon nacinodis (gramint?escespiteusesbasses).

2.4.2. Evolution saisonnier@et biomasse

L’évolution saisonniere de la végétation a été suivie sur des parcelles bien. délimitées et
considéréescomme représentativesdes zones cartographiées.
Pour l’étude du comportement hydrique, c’est une information qu’il ne faut pas négliger
puisqu’elle est fonction d’au moins deux des termes du bilan : l’évapotranspiration et l’infiltration (on
peut y rajouter le stockage dans la zone non-saturée et dans les nappes).
Cette évolution est chiffn?e ici par deux grandeurs :
- la biomasse verte dressée, qui a l’avantage d’être une grandeur facilement identifiable, mais qui a
l’énorme inconvénient d’être acquise par une methode destructrice et qui ne respecte donc pas l’unité
de lieu dans l’évolution saisonnière.
- le nombre de points de contact avec des aiguilles mobiles sur une parcelle parfaitement identifiée
(méthode des points quadrats) ; cette grandeur a l’avantage d’être d’une acquisition facile, rapide et
non destructrice ; elle a l’inconvénient d’être réalisée sur des parcelles tres petites (1 m ), de ne pas
reconnaîue la végetation à une hauteur sup&ieure a 3 m et surtout d’être éminemment liée à la
methode de mesure.

62
Les tableaux n” 2.401 et 2.402 donnent par zones les résultats obtenus par ces deux méthodes en
1987.

2.4.3. Couverture

Dans toutes les zones une évaluation linéaire tr5s Pr&ise du recouvrement au sol par les
couronnes des ligneux a été réalisée. Cette évaluation est particulierement intéressante pour
l’hydrologue puisqu’elle correspond t&s exactement à la surface d’interception de la pluie par la
végétation ligneuse.
Cependant les chiffres obtenus ne peuvent être que des valeurs par excès. En effet ils sont
donnés comme la projection au sol de l’extension maximale des couronnes d’arbres sans tenir compte
d’une quelconque densité foliaire qui varie avec les espèces,avec les saisons et avec l’épaisseur de la
couronne. Les botanistes (Cornet et Grouzis, comm. orale, 1988) proposent une fourchette pour le
recouvrement réel allant de 20 %, juste après le feu, à pres de 100%. Il est nécessairede preciser ici
que la quasi totalite de la surface dÜbassin versant brûle-chaque année.

Tableau n”2.401
Biomasse verte dressée (tonne/ha) sur parcelles reprkntatives

Date FM Pn2 Pn3 pn4 Pn6 J12


S.Msée Sboisée Sarbust. Sboisée S.herb. Sarbust.
basse hygroph. claire haute haute dense

msr 87 0,7 0s 3s 098 196 370


aoii 87 231 139 796 23 11,2 597
oct 87 431 24 799 24 16,l 636

Tableau n”2.402
Nombre de contacts avec parties vivantes (points quadrats) pour 100 aiguilles

Date F%I1 Pn2 Pn3 Pn4 F’n6 J12


Sboisée Sboisée Sarbust. Sboisée S.herb. S.arbust.
basse hygroph. claire haute haute dense

fév 87 10 2 33 16 45 36
mar 87 28 46 54 49 141 76
avr 87 41 54 75 46 100 32
mai 87 92 72 111 72 149 96
jun 87 165 145 190 162 238 124
ju187 182 210 245 160 256 175
aoû 87 168 203 265 195 259 195
sep 87 164 194 268 191 178 223
oct 87 154 161 281 172 137 170
nov 87 101 130 165 102 132 111
déc 87 39 81 89 50 95 66

63
Les pourcentages de recouvrement mesur& par excès sont :
- savanearborée basse : 29 %
- savanearbustive dense : 35 %
- savaneboisée haute : 6.5%
- savanearbustive claire : 15 %
- savaneboisée hygrophile : 79 %
- savaneboisée basse : 74 %
- savanearbotie haute : 41 %
- savaneherbeuse et champs : moins de 10 %
- forêt galerie : plus de 90 %

64
2.5. CLIMAT
2.51. Généralités

Une station climatologique complete le dispositif d’observation des bassins versants de Booro-
Borotou. Située à environ un kilomètre du village sur la droite de la route Touba- Odienné, elle est
installée sur une parcelle inutilisée d’un “bloc C.I.D.T”, vaste zone défrichée mécaniquement pour une
mise en valeur agricole.
Ses coordonnées geographiques sont :
- latitude : 8” 28’ 40” nord
- longitude : 7” 33’ 20” ouest
- altitude : 455 m (Nivellement Gén&al de l’Afrique de l’Ouest).
Les premières observations datent du 14 janvier 1984. La station est fermée le 31 mars 1988.
Les r&wltats complets des observations ont été publiés dans quatre rapports annuels (Chevallier
et al, 1985, 1986, 1987 et 1988). On ne note que très peu de lacunes sur l’ensemble de la période
d’observation.
Cette station climatologique se situe entre les stations synoptiques des aéroports de Man,
Odienné et Séguéla, gérées par l’Agence de la Navigation Aérienne et de la Météorologie de Côte
d’ivoire (ANAM).
La station est installée dans un enclos carre de 20 m de côté enherbe naturellement et
régulièrement fauché. Les relevés sont effectués à 6, 12 et 18 heures tous les jours par un observateur
qualifié.
La station est équipée d’un dispositif complet de mesure de la pluviometrie décrit dans le
chapitre 2.6.. Son abri météorologique contient un psychromètre à ventilation naturelle (mesure des
temperatures sèches et humides) et des thermomètres à maximum et à minimum. Un héliographe du
type Campbell fournit les durkes d’insolation. La vitesse et la direction du vent sont enregistres par un
anémographe directionnel Lambrecht. Enfin deux bacs Colorado enterrés de type ORSTOM
permettent les mesuresclassiquesd’évaporation.
2.5.2. Températures

Les tableaux 2.501 et 2.502 font le point des températures extrêmes atteintes, minimales et
maximales, mois après mois, pour les années 1984 à 1988. Les lignes inferieures, codés inter,
regroupent les minima minimorum et les maxima maximorum mensuels sur cette période. On note les
valeurs extrêmes de 9,o”C en décembre 1986 et de 38,O”Cen avril 1987.
Les tableaux 2.503 et 2.504 présentent les moyennes mensuelles, annuelles et inter-annuellesdes
minima et maxima journaliers. Le tableau 2.505 enfin donne les moyennes mensuelles, annuelles et
interannuelles des températures moyennes journalières calculees comme une moyenne pond&& des
observations faites à 6, 12 et 18 heures. Cette moyenne s’est r&élee plus proche de la r&lité que la
moyenne arithmétique des trois mêmesvaleurs dans une étude menee par Pouyaud (1985) sur le lac de
Bam au Burkina Faso.

65
Tableau 2.504
Moyemres mensuelles, ammelks et mteraunuelles des températures minimales journalières (en Y!)

Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Déc Ami

1984 22,1 22,7 21,5 20,l 20.0 20,l 19,9 20,O 18,8 13,9 19,9
1985 17.8 18,5 22,7 22,7 216 20,5 19,8 20,4 19.7 19.7 18,9 14.1 19,7
1986 15,3 19.7 21.4 22,3 21,6 20,7 20,2 20,l 19,8 19,6 17,4 13,3 19,3
1987 17,2 20,5 22,0 23,6 22,l 21,5 21,3 20,5 20,7 20,4 19,9 16,3 20,5
1988 15,3 19,3 22,6

Inter 16,4 19,5 22.2 22,8 21,7 20,7 20,3 20,3 20,O 19,9 18,8 14,4 19.7

Tableau 2.505
Moyennes mensuelles, annuelles et interammelles des températures moyemres journalières (en “C) : TM = (9.T(6h) +
6.T( 12h) + 9.T(18h))/24

Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû SeP oct Nov DBc Ann

1984 28,6 28,0 26,5 25,2 23,9 24,7 24,3 25,0 24,9 22,2 25,3
1985 26,2 27,l 28,7 27.6 26,4 25,0 24,l 24,0 24.1 25,0 25,6 23,0 25,6
1986 24,6 28.8 27.4 27,6 26,8 25,7 24,l 24,3 24,2 24,5 24.0 22.6 25,4
1987 26,4 28,5 28,5 29,5 27,4 26,0 25,7 24.6 25,0 25,5 26,2 23,9 26,4
1988 24,6 28,8 29,l

Jnter 25,4 28,3 28,5 28,2 26,7 25,5 24,4 24,4 24,4 Z,O 25,2 22,9 2537

La figure 2.501 reprkente schématiquementles moyennes interannuelles de ces températures.


On peut constater que les mois les plus chauds sont les mois de février à avril avec une nouvelle pointe
en novembre. Les mois les plus froids sont ceux de décembre à février. On note que l’amplitude
thermique varie entre la moyenne des minima et celle des maxima de 8,8X! en juillet à 17,8”C en
janvier.

2.5.3. Humidités relatives

Les mesures au psychromètre des températures séches et humides a 6, 12 et 18 heures ont


permis le calcul des tensions de vapeur d’eau de l’air sous abri aux mêmes heures. Ces valeurs ont
ensuite permis de calculer les humidités relatives correspondantes, puis leurs moyennes pondérées
avec la même formulation que pour les températures. Ces résultats sont regroupés dans le tableau
2.506. La figure 2.502 présente l’histogramme des valeurs mensuelles interannuelles.
On observe sur ces données que la période où les humidites relatives sont les plus faibles
correspondent aux mois de saison sèche (décembre à mars), mais dès le début des premières averses
elles remontent pour devenir supérieures a 80% du mois de juin au mois de novembre. A 6 heures
l’humidité relative est toujours supérieure a 80% ; elle reste même proche de la saturation pendant les
mois de saison des pluies. Les humidités minimales peuvent être inférieures a 40 % en décembre ou
janvier à 18 heures.

67
FIG 2.501
TempCïratures
Mc.ye”n~smsnm”d,.r 1Qel4-19.B*
-- \ 1

FIG 2.502
Humidité relative
90 Moy.nnsamsn.u.l,e. ,914-l QSfJ

FIG 2.503
Vitesse du vent
1.e
Movennsrm.n.~.IIe. ‘IQSC’IQlSS
l.S
1.4
7.3
1.2
1.1
1
0.3
0.8
0.7
0.S
0.S
0.4
0.3
0.2
0.1
0
Jan Fev JLI A& oit

68
Tableau 2.506
Moyennes mensuelles, annuelles et interaunuelles de l’hygrométrie moyenne journalière (en %)

JiUI Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Déc Ann

1984 65,6 71,l 77,9 81,6 86,2 86,2 87,2 87,5 84,6 73,0 SO,1
1985 58,8 52,l 60,O 69,9 77,3 82,2 84,2 86,4 85,9 84,0 80,l 66,8 74,0
1986 48,4 56,8 67,8 74,7 79,5 78,3 83.4 84,6 87,8 86,2 80,4 68.2 74.7
1987 60,5 57,l 63,4 65,0 75,5 81,5 82,6 84,8 86,2 85,l 82.1 71,7 74,6
1988 56,l 55,9 66,O

Inter 56,0 55,5 64,6 70,2 77,6 80,9 84,l 85,5 86,8 85,7 81,8 69,9 75,8

2.54. Vent
Les vitesses et les directions du vent enregistréesen continu sur I’anémographe Lambrecht sont
dépouillées toutes les 6 heures (a 6,12, 18 et 24 heures). A partir de ce dépouillement on évalue d’une
part les moyennes de la vitesse du vent (tableau 2.507 et figure 2.503) et d’autre part les répartitions
moyennes mensuelles des directions du vent (tableau 2.508 et figures 2.504).
On note que les vitesses du vent sont les plus élevéesdans la période qui précède la saison des
pluies (mars-avril) ; elles diminuent ensuite jusqu’en décembre. Ces vitesses sont par ailleurs très
faibles dans leur ensemble.

Tableau 2.507
Vitesses du vent (en m/s) : moyennes mensuelles, annuelles et interannuelles

JZl Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Déc Aml

1984 1.10 1,30 1,70 1,70 1.20 1,OO 1,00 0,80 0,80 0,60 0,50 0,50 1,02
1985 1,23 1,41 1,60 1,61 1,52 1,21 1,07 0,90 0,82 0,73 0,73 0,74 1,13
1986 1.08 1,52 1,21 1,35 1,04 1,05 1,15 0,91 0.73 0,66 0,57 0,57 0.99
1987 1,18 1.46 1,32 1,65 1,38 0,97 0,96 0,82 0,64 0.58 0,52 0,56 W
1988 0,93 1.24 1,50 1,22

Inter 1,lO 1,39 1,47 1,58 1,28 1,06 l,a4 0.86 0,75 0,64 0,58 0,59 1,07

Les directions privilégiées du vent évoluent nettement au cours de l’année :


- en décembre-janvier, le vent vient surtout de l’ouest, du nord et de l’est ; c’est la période
d’Harmattan ;
- en mai-juin, du sud et de l’ouest ;
- au coeur de la saison des pluies, de l’ouest ; mais les averseset les lignes de grains arrivent en grande
majoritt de l’est et du nord-est ;
- en octobre-novembre de l’ouest, mais aussi du sud-est et de l’est.

69
FIG 2.504

Direction du vent
Moyrnnem 1 SS4-1066
40% ,

35%
I
30%

25x

70%

5%

0%
N NE E SE s sw W NW

a Janvier rxsl Awil m JUfll& Octobrm

Direction du vent
30%
20%
26%
24%
22%
20%
16%
16%
14%
12%
10%
6%
6%
4%
2%
0%
N NE E SE S sw W NW
h4ayrnne onnurlls

70
Tableau 2.508
Répartition mensuelle de la direction d’origine du vent suivant 8 directions (en %) : moyenne interannuelle.

Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Déc Ann

N 17,0% 7,6% 4.7% 2,5% 3,7% 4,0% 3,5% 5,2% 4,5% 13,3% 14,7% 19,1% 8,3%
NE 19,4% 124% 7,9% 2,7% 3,7% 2,2% 2,2% 4,0% 5,7% 6,1% 8,1% 159% 7,5%
E 13,0% 14,9% 8,4% 5,5% 7,7% 3,1% 2,3% 3,7% 8,1% 20,0% 15,9% 12,7% 9,6%
I§E 4,9% 7,5% 8,9% 10.7% 10,3% 11,3% 10,2% ll,O% 15,3% 14,546 14,3% 8,4% 10,6%
s 1,4% 3,6% 6,9% 9,2% 11,9% 13,0% 6,2% 7,7% 10,2% 11,6% 10,2% 3,6% 8,0%
SW 35% 10,5% 17,9% 24,0% 26,8% 34,2% 36,7% 26,2% 21,0% 5.9% 4,2% 4,6% 18,0%
W 26,0% 30,6% 35,1% 38,8% 348% 24,0% 30,8% 31.0% 29,2% 24,3% 27,5% 21,9% 29,2%
Nw 14,7% 12,9% 141% 65% 5,1% 8,1% 7,8% 11,2% 6,0% 4.3% 5,1% 13,8% 8.8%

En moyenne annuelle c’est les vents d’ouest et du sud-ouest qui dominent.


2.55. Durée d’insolation et rayonnement global

Tableau 2.509
Moyennes mensuelles, annuelles et interannuelles de la durée journalière d’insolation en heures.

Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep oct Nov Déc Ami

1984 8,2 8,9 7,7 7,4 7,6 7,5 5,5 7,3 6,7 8,O 8,2 7,6 735
1985 8,2 7,l 5,7 6,4 7,3 6,2 5,2 $6 6,3 7,9 8,l 7.4 68
1986 8,7 8,3 7,6 6,9 7,7 7,8 4,6 5,6 5.5 7,2 7,8 7,5 7s
1987 7,6 8,3 6,9 7,6 7.1 6.4 7,2 5,0 5,l 7,3 7,4 7.2 69
1988 7,2 7.1 6,5

Inter 8,O 7,9 6,9 7,l 7,4 7,0 5,6 5,9 5,9 7,6 7,9 7,4 731

Le dépouillement des bandes des héliographes a permis de dresser le tableau des moyennes
mensuelles, annuelles et interannuelles des durées journalières d’insolation S en h (tableau 2.509 et
figure 2.505). La connaissance de la latitude de Booro-Borotou permet le calcul (Perrin de
Brichambaut, 1963) des moyennes mensuelles de la durée journalière maximale d’insolation SOet des
moyennes mensuelles du rayonnement solaire a l’entrée de l’atmosphere GO. Ces valeurs figurent au
tableau 2.510).
Gn sait que la valeur journalière du rayonnement global G est liée à la durée journalière
d’insolation S et aux valeurs correspondantes de GO et de SO (rayonnement solaire à l’entrée de
l’atmosphère et durée d’insolation maximale) par une relation du type :

G = Go (A + B*S/SO)

71
FIG 2.505

Dur&s journalière d’insolation


MOYO~~OO ~O~~UOIIO- i sa4- i saa

FIG 2.506
Rayonnement global
Moysnnea msrmurllrm i SM-1 066
2.6

2.2

2.0

1.8

¶.6

1.4

1.2

1.0

0.B

0.6

0.4

0.2

0.0

72
Tableau 2.510

Moyennes mensuelles et ammelles de la durée journalière maximale d’insolation SO (en heures).


Moyennes mensuelles et annuelles du rayonnement solaire à l’entrée de l’atmosphère GO (en J/cm2.jour)

Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Déc Ann

SO 11.8 12.0 12.1 12.3 12.5 12.5 12.5 12.4 12.2 12.0 11.8 11.7 12.2
GO 3278 3484 3663 3721 3667 3606 3618 3674 3668 3570 3464 3203 3551

L’évaluation des constantes A et B est particulièrement difficile en l’absence d’observation


directe. On trouve des chiffres tres divers dans la littérature et cela est d’autant plus ennuyeux que ces
valeurs (et en particulier B) constituent des paramètrestrès sensibles.
Penman (1956) prend pour évaluer l’évaporation sur le lac Volta (Ghana) A=0,18 et B=0,55.
Davies (1965) donne, d’une part, A=0,26 et B=0,54 pour Kano (12”N) au Nigeria et, d’autre part,
A=0,30 et B=0,37 pour Accra (Ghana, 6”N). Monteny propose A=0,29 et B=0,42 pour Bouake
(Comm.orale, 1985) ; pour les plantations de cannes a sucre de Banfora (Burkina Faso), il adopte une
variation saisonnière : A=0,13 et B=0,56 de novembre a mars, A=0,20 et B=0,48 d’avril à octobre
(Monteny, 1983). Riou (1975) préfère la formulation de Glover et Mc Gulloch (1958) qui fait varier A
en fonction de la latitude L : A=0,29 COSE et B=0,52. Brutsaert (1984) propose la moyenne de ces
différents paramètres : A=0,25 et B=0,50.
Dans l’embarras du choix, c’est la formulation de Glover qui est adoptéepour l’étude de Booro-
Borotou :

A = 0,286 et B = 0,52

Les résultats obtenus pour G sont donnés dans le tableau 2.5 11 et représentes sur la figure
2.506.

Tableau 2511
Moyennes mensuelles, annuelles et interammelles du rayonnement global G en J/cm2.jour.

G Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoiî SeP oct Nov Déc Ami

1984 2125 2343 2263 2231 2211 2159 1872 2197 2117 2283 2256 1956 2168
1985 2125 2071 1948 2074 2165 1964 1827 1931 2053 2267 2241 1929 2050
1986 2197 2252 2247 2153 2226 2204 1736 1931 1926 2157 2194 1943 2097
1987 2038 2252 2137 2263 2135 1994 2130 1837 1863 2172 2133 1902 2071
1988 1980 2071 2074 2042

Inter 2093 2198 2134 2180 2184 2081 1891 1974 1990 2220 2206 1932 2090

73
2 6. PRECIPITATIONS

2.6.1. L.e contexte régional(d’après Kouarné, 1986 et 1987, et Davoine, 1988)


2.6.1 .l. Généralités

La région de Booro-Borotou appartient a la zone climatique dite tropicale subhumide (Eldin,


1971) caractérisée par deux saisons : une saison sèche pendant laquelle les précipitations sont rares et
une saison des pluies. La limite géographique avec le climat dit équatorial à quatre saisons (deux
seches et deux humides) suit grossièrement le 8 eme parallele (Rodier, 1964) et passe légèrement au
sud de notre région. La proximité des reliefs de la dorsale guinéenne qui culminent au Mont Nimba a
1750 m influence probablement le rkgime des prkipitations.
L’origine des precipitations est, de manière générale en Afrique de l’Ouest, liée a la
confrontation permanente de deux massesd’air dont le contact constitue le Front Intertropical (FIT) :
- 1’Harmattan (ou alizé boréal) est une masse d’air chaude et tms sèche centrée sur les régions
sahariennes.
- la Mousson (ou alizé austral) est une masse d’air humide et océanique dont la position moyenne est
aux alentours de l’équateur.
Avec une périodicité annuelle, la lutte perpétuelle entre ces deux fronts donne l’avantage a la
mousson en juillet-août et le FIT atteint sa position septentrionale qui se situe en moyenne sur une
ligne qui va de l’embouchure du Sénégal au lac Tchad en passant par la boucle du Niger. L’harmattan
gagne en janvier-février jusqu’à la côte du Golfe du B&rin. Ces fluctuations sont évidemment
aléatoires d’une année a l’autre et sont à l’origine des phénomenesparoxysmiques d’inondations ou de
sécheressesqui s’abattent r&uli$rement sur ces régions (Sircoulon, 1976 et 1984-85).

2.6.1.2. Statistiques régionales

Le réseau d’observation pluviométrique de la région n’est pas tres dense et les postes observés
sur une longue durée peu nombreux et souvent peu fiables. Après un inventaire des données
disponibles, il a fallu se contenter des observations réalisées au poste de Touba entre 1939 et 1984
avec une importante lacune entre 1958 et 1965.
Le tableau 2.601 présente les valeurs statistiques de la pluviométrie obtenues par Kouamé
(1986) pour tous les mois de l’annee et l’annee totale en utilisant le meilleur ajustement au sens du test
de Brunet-Moret (1978) sur un choix de 10 lois possibles (Brunet-Moret, 1969, Ribstein, 1983, Lebel
et Boyer, 1987).
La figure 2.601 représente sous forme d’histogramme les valeurs mensuelles moyennes
décennales séches et humides. Ce diagramme montre bien la saison sèche centrée sur les mois de
novembre a février et la distribution dissymétrique des totaux mensuels culminant en septembre.

74
FIG 2.601

Poste de Touba
Totaux pluvIom&triques mensuels
400

350

300

250

200

150

Jan FBV Mar Avr Mal Jun Jul Aob SSP oct Nov Dec
P&iode de retour :
123 10anssac m annuelle m 10 ans humlds

75
Tableau n”2.601
Pluviométrie annuelle et mensuelle à Touba pour différentes récurrences (en mm)

récurrence Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû SeP oct Nov Déc Ann

seche :
1OOanS 840
5oans 901
20 ans 21 34 67 66 51 78 153 30 992
10 ans 30 49 78 82 71 102 162 44 1073
5ans 1171

zans 10 31 70 127 130 154 171 206 222 112 37 15 1359

humide :
sans 1546
10 ans 132 205 205 248 269 324 394 218 1644
20 ans 156 219 229 278 289 357 485 259 1725
5oans 1816
1OOanS 1877

loi utilisée moy. moy. Gum. Fui. Pel Gum. Pel Gum Pel Gum. moy. moy. Gau.

moy. = moyenne Gum. = Gumbel Fui. = Fuites Pel = Pesrson 1 Gau. = Gauss

Les pluies journalieres ont été analysées pour le même échantillon à l’aide d’une loi gausso-
logarithmique tronquée (Chevallier et al., 1987). Le tableau 2.602 donne les valeurs obtenues pour
différentes récurences.
Tableau n”2.602
Pluviométrie journalilire à Touba pour différentes récurrences (en mm)

récurrence lan sans 10 ans 2oans 5oans 1OOanS

74p 109 126 144 170 191

Le réseau d’observation pluviographique est tres sommaire et seules les stations


météorologiques synoptiques, en général attachées aux aéroports, disposent de longues séries. Les
postes les plus proches de Booro-Borotou sont Man, Odienné et Séguéla. C’est à Odienné que le
régime de précipitations parait le plus proche de celui de notre région d’étude, encore que ce soit le
plus éloigné des trois postes en distance (150 km environ) ; Man est, en effet, directement soumis à un
régime climatique fortement inluencé par le relief et Séguéla se trouve à la limite de la forêt et n’est
plus sous la dorsale guinéenne.
Davoine (1988) a effectué une mise a jour de l’analyse des données pluviographiques
d’Odiemr6, à partir desquelles Bnmet-Moret (1967 et 1974) avait déjà extrait des caractéristiques
hauteurs-duree-fréquence.Le tableau 2.603 présente les relations intensite-durée-récurrence obtenues
sur une période de 18 années (1969 a 1986) sans trop de lacunes dont les diagrammes nous ont été
communiqués par l’Agence Nationale des Aéroports et de la Météorologie de Côte d’ivoire. Pour les

76
ajustementsstatistiques, ce sont des lois de Galton qui ont été retenues (Girard et Chaperon, 1971), de
préférence aux lois de Goodrich ou de Fréchet.

Tableau 11~2.603
Relations intensité-durée-récurrence pour le poste d’Odienné (en mm/h, minutes et armées)

Durée 0.1 an 0.2 an 0.5 an 1iWl zans sans 1oans 20 ans 5oans 1OOanS

5 81,6 104 138 164 194 236 271 308 353 414
10 67,8 85,s 108 124 139 158 172 185 202 214
15 58,4 74,4 923 105 l-17 132 142 153 166 176
30 39,8 52.4 67,2 77,2 86,8 98,4 107 115 125 133
45 29,8 39,7 52,l 61,l 69,6 80,5 88,5 96,4 107 114
60 236 32.2 4z7 50,2 57,5 66,7 73,5 80,2 88,8 95,l
90 16,7 22,9 31,3 37,8 4433 53,0 59.7 66,4 75,4 82,3
120 13,2 17,9 2496 342 36,0 40 50,4 57.1 66,2 73,4
180 92 12,7 17,6 21.6 25,7 31,3 35,7 40,3 46,6 51,4

2.6.2.L.upluie à Booro-Borotou

2.6.2.1. Le dispositif de mesure

Dans le cadre de l’étude de Booro-Borotou un dispositif important de mesure de la pluie a été


mis en place :
* A la station metéorologique, la pluie est contrôlée quotidiennement par un pluviographe Précis-
Mécanique a augets basculeurs, par un pluviomètre de type Association à 1 m du sol, par un
pluviomètre au sol de type Snowdon modifié ORSTOM et par un pluviomètre totalisateur.
* Sur le bassin versant de Booro-Borotou, les relevés sont également quotidiens sur deux
pluviographes Précis-Mécanique à augets basculeurs, doublés en 1986 et 1987 par deux pluviographes
Oedipe à acquisition directe sur cartouche memoire et sur 10 pluviomètres de type Association,
répartis régulièrement sur l’ensemble du bassin. Trois de ces postes, répartis sur une même
toposéquencesont associésà des pluviomètres au sol de type Snowdon.
* Sur le bassin versant de la Serré, un poste pluviométrique à Touresso et trois postes
pluviographiques, dont un Oedipe, sont suivis de façon moins régulières et offrent des observations
complémentaires.

2.6.2.2. Les observations

Tous les relevés à ces postes sont consignes dans les rapports annuels de campagne ou dans les
rapports climatologiques (Chevallier et al., 1986, 1987 et 1988). Il ne paraît pas utile d’en faire un
expose détaillé ici ; il apparaîtront dans l’analyse le moment venu. Cependant, et à titre de référence,
les tableaux de pluviométrie moyenne (méthode de Thiessen) sur le bassin versant principal de Booro-
Borotou sont donnés en annexe. Le tableau 2.604 récapitule les pluviométries mensuelles observées
sur les quatre annees hydrologiques d’une part ponctuellement a la station meteorologique, d’autre
part en moyennes calculées par la méthode de lhiessen sur le bassin versant principal et le bassin
versant amont.

77
Tableau ~“2.604
Cumuls pluviométriques mensuels (représentation en années hydrologiques)

Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Ami

1984-85
MBtéo 101,9 128,3 227.0 169,0 2§!,4 151,0 123,8 19,6 0,O 195 13.1 13,4 1200,o
RiXlC 96,4 113,O 218,l 165,8 225,5 151,7 147,5 14,2 0,O 1.7 11,O 16,5 1161,4

1985-86
Météo 106,l 73.1 99,7 305,2 3725 266,4 130,8 2.2 0,O 0.0 74,2 74,l 1504.3
PlillC 101,7 67,6 131,7 331,s 398.5 265.5 107,7 2,2 0,O 0,O 46,4 74,4 1527,5
Amont 104,3 65,8 131,7 339.9 4O3,5 259,l 99,8 1,9 0,O 0,O 41,2 75,2 1522,4

1986-87
Météo 72,3 117,l 96,5 165,l 127,O 169,3 129,5 28,9 0,O 0,O 42,4 42,6 990,7
PhlC 66,0 128,O 112,8 157,l 129,l 207,3 152,3 24,8 0,O 1,l 35,4 58,7 1072,6
Amont 64,9 128,l 110,8 153,5 129,3 209,O 153,3 23,6 0,O 0,7 34,l 60,6 1067,9

1987-88
Météo 21,l 187,5 193,9 139,8 294.2 219,3 67.0 17,5 11,3 090 0,O 51.6 1203.2
PriIE 23,0 172,3 166,4 135,l 334,5 242.4 74,8 15.6 15,8 0.0 0,2 34,9 1215,O
Amont 21,5 167,8 162.6 135,9 338,6 248,0 74,0 15,8 14,9 070 0,2 34,7 1214,O

Moy 84-88
Météo 75,3 126,5 154,3 194,8 261,3 201,5 112,s 17,l 2.8 0.4 32,4 45,4 1224,5
Prmc 71,8 1242 157,2 197,5 271,9 216,7 120,6 14,2 4,0 0,7 23,2 46,l 1244,l
Amont 63.6 120,6 135.0 209,8 290,5 238.7 109,O 13.8 5,0 0,2 25,2 56.8 1268.1

La figure 2.602 représente annuellement les observations au poste de la station météo. Sur la
figure 2.603 on compare la moyenne des observations mensuelles des quatre annéesa la station météo
de Booro-Borotou aux moyennes interannuelles du poste de Touba (calculées sur 33 années). On
constate la bonne acceptabilité de cette comparaison au regard de la faiblesse de l’échantillon
d’étude.
En valeurs annuelles, et en admettant l’identité statistique entre Touba et Booro-Borotou, les
ann&es 1984 et 1987 sont legèrement defïcitaires (récurrence 3 années sèches), l’année 1985 est
nettement excédentaire (récurrence 5 années humides) et l’année 1986 est largement déficitaire
(récurrence entre 10 et 20 années sèches). Les observations mensuelles remarquables se situent en
juillet et août 1985 dont les rkw-rences sont supérieures à 20 années humides, d’une part, en mars
1985 et en avril 1987 dont les récurrencessont supérieures à 20 annéessèches,d’autre part.
Les plus fortes hauteurs journalières observéessont de 96 mm le 29 avril 1984 (au pluviomètre
P22) et de 91 mm le 18 août 1985 au pluviometre P29, valeurs dont la période de retour doit être de
l’ordre de trois ans.
Enfin l’intensité la plus forte enregistme sur le bassin en 5 minutes est de 166 mm/h le 16 juin
1984, ce qui correspond sur les courbes intensité-durée-fréquence d’odienné à une récurrence
annuelle. Ce résultat laisse perplexe : soit la période d’étude a Booro-Borotou est particulièrement
pauvre en événementsexceptionnels, soit (ce qui est plus vraisemblable) c’est la région d’odienné (où
la moyenne pluviométrique interannuelle est nettement supérieure) qui possede un régime où les
averses sont plus violentes qu’à Booro. Une comparaison intéressante peut être faite avec Korhogo

78
(Camus et al., 1976) où 1’ intensité de 166 mm/h en 5 minutes aurait une récurrence de l’ordre de 3 à 5
ans, ce qui est sansdoute plus proche de la réalité de Booro-Borotou.
Il faut enfin mentionner dans ce paragraphel’étude r&lisée par Chevallier et Lapetite (1986) sur
la comparaison entre la pluie mesurke au sol sur les pluviomètres Snowdon et la pluie observée sur les
pluviomètres standards dont la bague est à un mètre au dessus du sol. Les écarts mesurés a Booro-
Borotou pendant trois ans (1984-1986) ne sont pas significatifs, même si de petites variations ont été
notées le long de la toposéquencede mesure.

79
FIG 2.602 Pluviometrie mensuelle
ReprOeentation en annbaa hydrologlquss
400

Avr Mal Jun Jul AOP SSP oct Nov 06~ Jan FQV Mar

m 84-135 85-86 a 86-87 87-88

FIG 2.603 Pluviométrie mensuelle


Compamlson dea moyennaa
280

260

240

220

200

180

160

140

120

100

80

60

40

20

0
Avr Mai Jul Aoo Sep oct Nov 06~ Jan Fiv Mar

m Boom nWW0 (4 ans) 1024 Touba (33 ans)

80
2.6.2.3. Variabilité spatiale et temporelle

Une première analyse sommaire est faite sur la pluviométrie journalière qui consiste à comparer
les résultats obtenus en effectuant des moyennes de Thiessen sur différentes zones du bassin versant
(moitié amont, moitié aval, rive droite, rive gauche, bas-fond, inteffluve) et a comparer les résultats
obtenus. Ceux-ci montrent une remarquable homogénéité et ne permettent pas d’isoler une quelconque
influence topographique ou géographique sur la répartition spatiale des totaux journaliers à l’échelle
du bassin versant de Booro-Borotou.
Kouamé (1987) a mené une étude intéressante sur la variabilité spatiale et temporelle des
averses sur la mgion de Booro-Borotou. Il a analysé la totalité des données pluviographiques
disponibles à 1.afin de la campagne 1986-1987 en adoptant deux criteres de séparation des averses:
* un critère (n”1) qui permet d’individualiser l’intégralité des averses (la séparation se fait lorsque
l’intensité enregistrée est inf&ieure à 2 mm/h pendant 60 minutes) ;
* un critère (n”2) qui permet d’individualiser les corps d’averse (intensité inferieure à 5 mm/h pendant
15 minutes).
Toutes les aversesne sont pas prises en considération et celles qui sont considéréescomme trop
faibles sont éliminées. Les seuils de troncature correspondent au tableau suivant :

Tableau n”2.605
Seuils de troncature adoptés pour différentes durées d’averse

Durée (en min.) 5 10 15 30 45 60 90 120 180

Hauteur (en mm) 3 4 5 7 9 11 14 16 19

Un premier résultat concerne la repartition en une ou plusieurs averses de la précipitation


journalière. Il est résumé dans le tableau n”2.606. Les résultats obtenus par Camus et al. (1976) sur le
bassin de Korhogo et par Lafforgue sur les bassins versants de Sakassou (1982) sont tout à fait
comparables.

Tableau n”2.606
Pourcentage d’occurrence d’une ou de plusieurs averses en 24 heures

Nombre d’averses en 24 h
1 2 3 et-t-

averse complète critère 1 91% 7% 2%


corps d’averses critère 2 86% 12% 2%

Korhogo 89% 9% 2%
sakassou 81% 18% 1%

Cette répartition est cependant fonction de la hauteur de pluie journalière. La figure n”2.604
présente cette repartition entre une ou plusieurs averses par jour selon des classes de pluviométrie
journalière. Le résultat obtenu à Booro est là encore compare a ceux de Korhogo et de Sakassou.
Un autre n?sultat intéressant du travail de Kouamé est une analyse statistique portant sur les
aversesindividualisées de trois annéesd’observations au pluviographe de la station météorologique et
à l’un des pluviographes du bassin versant (p12). Cette analyse porte sur la durée séparant deux
aversespendant la période de saison des pluies (mai à octobre), sur la durée de l’averse, sur la hauteur

81
de l’averse et enfin sur les hauteurs maximales pour diverses durées. Les résultats sont présentés dans
le tableau n”2.607 ; mais il faut bien noter qu’il s’agit de valeurs fréquentielles en nombre d’individus
et non d’une analyse statistique temporelle exprimée en fréquence de retour.
Kouamé propose enfin une analyse originale de la dynamique des aversessur le bassin versant
de la Serrénklisée à partir des six postes pluviographiques fonctionnant simultanément en 1986. Il en
conclut que les averses ont un sens de déplacement privilégié (figure n”2.605) vraisemblablement lié
au reliefs de la frontike guineenne au nord-ouest du bassin. Cette hypothèse n’est malheureusement
étayee que par un petit nombre d’événements ; mais ce type d’approche a le mérite de n’être
pratiquement jamais réalisé dans un tel contexte.
Le travail de Kouamé s’acheve sur un essai de classification (évidemment approximatif) des
événementspluvieux en trois catégories :
- les tornades dont l’intensité maximale est généralement supérieure à 50 mm/h. Ces averses sont
violentes et durent entre 20 et 120 minutes. Elles concernent 40% des événementspluvieux.
- les averses d caractdre continu dont les intensid sont modérées et qui peuvent présenter plusieurs
pointes. Elles durent entre 30 et 180 minutes et concernent, elles aussi, 40% des évenementspluvieux.
- les pluies de crachin enfin ont des intensités qui restent inférieures à 20 mm/h, mais leur durée peut
dépasser300 minutes. Elles n’interviennent que dans 20 % des cas.

82
FIG 2.604
Pourcentage d’occurrence
d’une avetae unlqus par Jour de pluie
100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

3-10 1O-20 20-30 30-40 40-50 >50


(en mm)
m Boom-Baratau m Sakassou

83
FIG. 2.606

I
7.40.w

7'4o'w

CIRCULATION PRIVILEGIEE DE§ AVERSES


SUR LE BASSIN VERSANT DE LA SENE
(D’APRES KOUAME, 1987)

84
Tableau n”2.607
Statistique univariée sur les averses individualisées à Booro-Borotou

Probabilité au non-dépassement
0,05 w 072 0,5 0,8 0,9 0,95

durée inter-averses ait. 1 331 728 1387 3485 7565 11030 14942
(en min.) crit. 2 148 507 1129 3273 7816 11958 16850

durée de 1’averse ait. 1 11 16 25 60 134 198 270


(en min.) crit. 2 11 14 18 32 58 79 98

hauteur de l’averse crit. 1 499 5-6 790 11.7 2U 31,6 43,0


(en mm> crit. 2 46 593 694 10.3 18,4 25.9 34,6

intensité max. crit. 1 13,2 16,8 2298 39.6 63,6 81,6 97,2
en 5 min. (mm/h) crit. 2 14,4 18,0 252 40,8 63,6 80,4 97.2

intensité max. crit. 1 11,4 15,0 20,4 33,6 53,4 67,2 81,6
en 10 min. (mm/h) crit. 2 12,6 16,2 21,6 34,8 54,0 67,2 81,0

intensité max. crit. 1 9.6 12,8 16,8 28,0 44.8 57-2 69,6
en 15 min. (mm/h) crit. 2 11,2 14,0 18,0 28,8 45,2 57,2 69,2

intensité max. crit. 1 63 8,4 10,8 18,0 30,2 39,6 49,6


en 30 min. (mm/h) crit. 2 60 994 11.6 18,2 30,o 39,8 50,4

intensité max. crit. 1 5-3 694 84 13,l 22,4 30,o 38.3


en 45 min. (mm&) crit. 2 6.1 6-9 83 12,8 22.1 30,l 39.5

intensité max. crit. 1 493 531 63 10,2 17.7 23,9 30,9


en 60 min. (mm/h) crit. 2 4.6 593 64 10.0 17,3 23,6 30,9

intensité max. crit. 1 371 377 4,5 72 12,7 17,5 2391


en 90 min. (mm/h) crit. 2 3s 395 473 68 11.9 16.5 21,9

intensité max. crit. 1 2,5 23 335 56 10,l 14,0 18,6


en 120 min. (mm/h) crit. 2 2,4 2,6 32 591 991 12,8 16,9

intensité max. crit. 1 196 199 23 59 7s 10,o 13,5


en 180 min. (mm/h) crit. 2 135 198 271 374 61 8.6 11,5

85
2.7. EVAPORATION
2.7.1. Evapotranspiration potentielle

Riou (1975) montre que pour l’evvaluation de 1’6vapotranspiration potentielle en Afrique


tropicale, c’est la formule de Penman (1948) qui semble la mieux adaptée. Elle doit être employée de
pr~ftkence à celle de Turc (1954/55) souvent utilisée en France ou à celle de Thomthwaite (1939) qui
représententmal les conditions climatiques tropicales.

Elle s’écrit :
6 RN r
ETP = ___--_ --_ + --__--_ EA (2.7.1)
6+r L 6-u

où :
ETP, évapotranspiration d’apr& Penman (en mm/jour)
6, dérivée en fonction de la température de la tension de vapeur d’eau saturante pour la
température moyenne sous abri TM. Cette dérivée est commodement calculée (Pouyaud, 1985) par
l’expression :

6 = TM2/457 -TM/178 + 0.662 (en mb/“c) (2.7.2)

L, chaleur latente d’évaporation de l’eau (242 J/mm.cm2);


r , constante psychrométrique fonction de la pression atmosphérique PA (ici considérée comme
constante égale à 960 mb) et du coefficient psychrométrique (0,665) ;
RN, rayonnement net au dessusde la surface évaporante (en J/cm’.jour) ;
EA, appelé pouvoir évu~orunf de Pair reptisente l’évaporation d’une nappe d’eau fictive %la
ternerature de l’air sous abri TM (en mm/jour).

2.7.1 .l. Evaluation du rayonnement net RN

On calcule RN à partir des seules données climatologiques selon la formulation proposée par
Riou (1975) :

RN = (1 - a) G - o TM4 (0.4 - 0.05 {ED ) (0.5 + 0.5 S/So) (2.7.3)

où:
a , albédo fonction de la r~flectance de la surface du sol ;
G, rayonnement global (calcule au chapitre 2.5) ;
o , constante de Stefan-Boltzmann (4,92.10-TJ.cm-Z”K4/jour) ;
ED, moyenne de la tension de vapeur d’eau dans l’air (en mb) ;
TM, moyenne de la température sous abri (converti en OK);
S/So, rapport de la durée d’insolation à celle du jour (calculé au chapitre 2.5).

Les valeurs moyennes ED et TM doivent être évaluCesà partir des trois relevés quotidiens à 6h,
12h et 18h. D’apr&s Girard (Comm. orale, 1988), il convient de prendre ces moyennes sur la période
diurne de la journée et de ne pas tenir compte de la période nocturne pendant laquelle le rayonnement
est nt?gligeable.La prise en compte de la formulation adoptée au chapitre 2.5 conduirait ti sousestimer
les températures et a surestimer les tensions de vapeur. Pouyaud (Comm. orale, 1988) pense au

86
contraire que I’ETP se calcule sur une période de 24 heures. Mais la grandeur cherchée Ctant une
grandeurpotentielle, ce débat n’est pas tres important si les conditions sont bien précisées.Le mode de
calcul adopté est finalement une moyenne arithmétique, en accordant un poids double a la valeur
mesurée a midi.

2.7.1.2. Evaluation du pouvoir évaporant EA

Pour son utilisation dans la formule de Penman, on admet que le pouvoir évaporant EA suit une
loi de la forme (équation de Dalton, 1802) :
EA = f(U) (EW - ED) (2.7.4)

où:
f(U) est une fonction de la vitesse du vent. Riou (1975) propose une formulation simplifiée pour
l’Afrique Centrale que nous adoptons :

f(U) = 0.24 U (2.7.5)

EW est la tension de vapeur d’eau saturante correspondant ?Ila temperature TM estimée par
(Pouyaud, 1985) :
EW = TM3 / 1386 - TM2 / 286 + 0.71 TM + 4.8 (2.7.6)

2.7.1.3. Evaluation de l’albédo

L’albedo est défini comme le rapport entre le rayonnement global reflechi et le rayonnement
incident correspondant sur une surface donnee.
Brutsaert (1984) resume dans un tableau les valeurs proposéespar divers auteurs pour des types
de surfaces caractéristiques.Nous en extrayons quelques lignes (tableau 2.701) :

Tableau 2.701
Valeurs moyennes de 1’alb6do pour différentes surfaces naturelles

Type de surface dJéd0

Eau profonde 0.04-0.08


Sols sombres humides ; champs labourés 0.05-0.15
Sols gris ; champs dénudés 0.15-0.25
Herbe verte et végétation basse 0.15-0.25
Prairie sèche et savane 0.20-0.30
Forêt 0.15-0.25

Monteny (1981, et Comm. orale, 1985) confirme ces valeurs et estime que l’albédo en Pégionde
savanehumide (arborée dense) varie selon l’état de la végetation entre 0,15 et 0,25 :
- Un albedo de 0,15 correspond à la période qui suit immédiatement les btûlis où la strate basse est
pratiquement inexistante et le sol noirci.
- Avec les premières pluies et l’apparition du couvert herbacé l’albédo va évoluer de 0,15 vers 0,25 au
maximum de la période végétative.

87
Des nuances sont %prendre en considération avec la participation des zones de cultures. Mais en
l’absence de mesuresde rayonnement, on se contentera de ces valeurs moyennes (Tableau 2.702) :

Tableau 2.702
Valeurs mensuelles de I’albkdo à Booro-Borotou

Jàn F& Mar Avr Mai Jun Jid Aoû Sep Oct Nov Déc

0.15 0.15 0.15 0.15 0.20 0.20 0.25 0.25 0.25 0.25 0.25 0.25

Un long debat est ouvert pour prendre en compte le passagedu feu. Ce passage(voir paragraphe
4.3.2.3) intervient en moyenne entre le 15 décembre et le 31 janvier et le bassin est presque totalement
brûle en trois ou quatre vagues successives.Nous avons choisi de le faire figurer sous forme d’une
solution de continuite dans la séquencedes valeurs d’albedo. En effet la surface du sol passe de façon
quasi instantanee d’une situation seche et tres encombrk par des herbes hautes (plus de 4 mètres) à un
désert noirci où ne subsistent que les ligneux, souvent completement defoliés. Nous concevons
cependant que ce proddé est peu satisfaisant et mérite une reflexion qui necessiterait des mesures
beaucoup plus completes.
Enfin les valeurs de l’albedo devmient de plus être nuancéesd’une année sur l’autre en fonction
de l’arrivée des pluies. En fait on ne note pas reellement de difference pour le demarrage végétatif qui
se produit avec les premières pluies en avril-mai.

2.7.1.4. Résultats

En utilisant cette méthode de calcul, le tableau suivant rassemble les valeurs mensuelles
obtenues pour l’evapotranspiration d’aprk%Penman pour toute la p&iode d’étude du bassin versant de
Booro-Borotou (tableau 2.703).

Tabkau 2.703
Evapotranspiration potentielle calculée par la formule de Penman @unijour)

ETP Jan F& Mar Avr Mai JUR JUI Aoû Sep Oct Nov Déc Aun

1984 6,04 5,&5 4.83 4,43 3.37 4.02 3,84 4.17 4,06 3,ll (4,37)
1985 4.97 5,28 5,33 5,39 4,85 4,05 3.35 3,48 3,72 4,20 4.20 3.26 434
1986 4,83 5,92 5,43 5,31 4.79 4,59 3,22 3.51 3,45 3,89 3.85 3,13 4.33
1987 4.81 5.84 5,46 6.14 4.89 4.11 4,07 3,34 3,38 3.99 3.96 3.17 4.43
1988 4.26 5,27 $54 CW2)

Inter 4.72 5,58 5,56 5,67 4,84 4,30 3,50 3,59 3.60 4,06 4,02 3.17 4,38

Total 146.1 158.9 172,3 170,l 149.9 128,8 108,5 111,l 107,9 125,9 120,4 98,26 1598,

La figure 2.701 presente l’histogramme moyen de ces évapotranspirations sur la période


&udi&
Le résultat obtenu est comparable avec le schema proposé par Riou (1975) pour la zone
tropicale humide où il avait obtenu 1613 mm pour Ba-illi et 1590 mm pour Bébddjia (Tchad), dans des
conditions de précipitations sensiblement plus faibles. Penman lui-même (1956) évaluait l’evaporation
sur le lac Volta (Ghana) a 1676 mm (avec un albedo de 0,lO).

88
FIG 2.701

coJcuJbas P---
.

89
2.7.2. Evaporation sur bac Colorado

L’évaporation est mesurée sur bac Colorado type ORSTOM, enterré sur une profondeur de 50
cm, un rebord de 10 cm et couvrant une surface de un mettre carre ; les alentours sont plantes en
pelouse naturelle, régulièrement fauchee. Le dispositif comporte deux bacs et la mesure est effectuée à
6 heures. La mise a niveau est repeme par une pointe affleurante dans l’un des coins. Les deux bacs
sont remplis d’eau, le second étant recouvert d’une pellicule d’huile interdisant l’évaporation naturelle.
L’ajout ou le retrait d’eau est effectué à l’aide d’une éprouvette graduee d’un litre (1 litre = 1 mm). En
l’absence de précipitation, le niveau du bac 2 ne varie pas et l’évaporation est donnée par le
complément fait au bac 1 pour le remettre a niveau. En cas de précipitation deux hypothèses sont
possibles :
- La précipitation est inférieure à l’évaporation : l’évaporation est alors égale au rajout du bac 1 auquel
on additionne le retrait du bac 2.
- La précipitation est supérieure %l’évaporation : l’évaporation est alors égale au retrait du bac 2
auquel on retranche le retrait du bac 1.
Le tableau 2.704 donne les valeurs moyennes sur la période d’étude.

Tableau 2.704
Evaporation moyenne sur bac Colorado ORSTOM en mm/jour

Fév M~I Avr Mai Jun Jul Aoû SeP oct Nov Déc Ann

1984 5,4 6,2 6,2 6,5 4,8 4,l 3,2 3,7 3.4 3,6 4,O 4,2 4.6
1985 6.2 7.8 6,s 6,l 5,6 4,3 3,3 3,l 3.3 4.6 5.0 $7 531
1986 6,9 8,0 6,2 6,7 5.0 4,8 3.7 35 3,l 4.1 4,6 6,5 5-3
1987 6,6 8,3 7,5 8.7 6,2 4,l 5,l 3,6 3,2 4,4 5,4 6.3 598
1988 7.1 8,2 7.9

Inter 6.4 7,7 6,9 7,0 5.4 4,3 3,8 3,5 3,2 4,2 4,7 5.7 5-2

La figure 2.702 présentel’histogramme des moyennes mensuelles interannuelles.


Le total annuel moyen de l’évaporation sur bac enterré Colorado est de 1898 mm. Il est
legèrement sup&ieur a celui évalué pour l’évapotranspiration par la formule de Penman, ce qui est
généralement le cas à cause d’une part des effets de bord de l’installation de mesure et d’autre part a
un effet d’oasis de la station dans son ensemble (Pouyaud, Comm.orale, 1988).

90
2.8, STOCKAGES SOUTERRAINS

L’évaluation des stockages souterrains que ce soit dans les nappes ou dans la zone non saturke
est sans doute l’un des points faibles du dispositif d’observation des bassins de Booro-Borotou. Des
mesures ont cependant été faites soit sur des sites tensio-neutroniques, soit dans des tubes
piézométriques.
Dans le chapitre de description pédologique du bassin versant principal (chapitre 2.3), les
possibilités d’aquif&es importantes ont été localisées dans le résewoir sableux du bas-fond et de bas
de versant (limité par l’induration de mi-pente). Sur les hauts de versants des possibilités de stockage
saturé existent sans doute : l’altération profonde du substratum est 18 pour en témoigner ; mais les
volumes stockés en nappe ne le sont sans doute que brikvement et dans des conditions saisonnières
exceptionnelles.

2.8.1. Lu zone non saturée

Les observations de ce volet du programme Hyperbav sont à l’initiative d’Emmanuel Frit§ch.


L’évaluation des stocks hydriques dans la zone non saturée est faite sur deux transects équipés
de sites de mesures tensio-neutroniques. Le premier de ces transects est installé sur les sols rouges et
ocres au dessus de l’induration de mi-versant a proximité des pluviographes Pll/P51 (voir carte
d’équipement du bassin versant). Il comporte 5 sites de mesure, comportant chacun un tube permettant
des mesures de l’humidité dans le sol à l’aide d’une sonde neutronique et une batterie d’une douzaine
de bougies tensiométriques installdes à diverses profondeurs et Aides par des capillaires à un systime
de manom&tres à mercure permettant de mesurer les potentiels de succion dans le sol. Le deuxième
transect est instalk? sur les sols jaunes et de bas fond au dessous de l’induration de mi-versant et à
proximité des champs. Les 6 sites de mesure comportent un dispositif identique à celui du transect
amont.
Un protocole de releve assez complexe a été mis en place qui imposait un minimum d’une
observation par quinzaine ; la fréquence des passages intermédiaires liée à l’occurrence des
précipitations pouvait atteindre un rythme presque quotidien en saison des pluies.
La mise en forme de ces observations n’est pas encore achevée à la date de rédaction de ce
mkmoire. L’étalonnage en particulier des tubes neutroniques n’est pas entièrement satisfaisant et
nécessite des mesures complémentaires sur le terrain, mesures qui doivent être faites pendant
l’hivernage 1988. Cependant nous proposons dans le chapitre 3.1 une analyse provisoire sur deux
tubes neutroniques situés chacun au milieu des transects amont et aval.

2.8.2. Lu zone saturée

20 piézomètres installés sur le bassin versant permettent d’avoir une indication sur la variation
des niveaux piézomètriques.
Mis en place au cours de la saison sèche de 1985, ils sont constitués de tubes en PVC de 8 cm
de diamètre ouverts au fond et crépinés (fentes horizontales à la scie réparties sur une hauteur de 1 m a
1,5 m a partir du fond). Le forage a été réalisé manuellement à la tarière aussi profond que possible,
c’est 2 dire jusqu’à 4 mètres dans le meilleur des cas.
Le choix des emplacements était delicat, puisque réalisé après une seule année d’observations
hydropluviomCtriques et avec des indications sur la structure pédologique encore fragmentaires. Il
fallait trouver des sites où, d’une part, la nappe se trouve à une profondeur raisonnable et qui, d’autre
part, soient reprksentatifs de cette nappe pour une utilisation profitable des futurs relevCs.
Les sites se trouvent donc tous dans le bas fond (voir carte hors-texte sur les sites de mesures et
l’équipement du bassin versant) et sur la partie inf&ieure des versants.La répartition dans le bas fond

91
est, autant que possible, r&ulike de part et d’autre du lit principal (pit?zom&resn” 4,5, 6,8,9, 12, 15
et 16). Deux piézometres (na1 et 2) contrôlent l’amont du cirque topographique qui correspond à la
source du cours d’eau principal et également qui fait office de collecteur des ravines drainant les eaux
de ruissellement de l’amont du bassin. Trois piézom&res ont été instrillCsle plus haut possible dans les
dépressions assezlarges (décrites au paragraphe 2.3.5.2) remontant le long des versants (n”3, 7 et 13).
Enfin la totalite du transect tensio-neutronique aval en rive droite a été équipé a raison d’un
piézométre par site de mesure (n” 10, 17, 18, 19,20 et 21).
Le piézometre no14 qui devait se trouver en rive gauche face au piézomètre n” 12 n’a jamais été
installe à cause de difficultés insurmontables de forage (entre autres, bris de tarière) sans doute liées à
l’épaisse couche d’argile qui se trouve proche de la surface. Pour la même raison le piézomètre no8
dont la profondeur de forage est restée inférieure à 2 metres n’a jamais atteint la zone saturée.
Les relevés piézométriques sont effectués entre leur mise en place et la fin des observations, le
31 mars 1988, tous les cinq jours (a de rares exceptions pres : priorité aux jaugeages en cas d’averses
violentes, pannes de sonde). Les relevés sont r&lisks en profondeur comptée a partir du haut du tube
(qui dépasse du sol d’une hauteur allant de 10 à 25 cm) et mesurée avec une sonde lumineuse (deux
électrodes qui ferment un circuit électrique). Tous les tubes ont été rattachés au nivellement du bassin
et les cotes des niveaux piézométriques sont finalement données en altitude absolue dans le
nivellement général de l’Afrique de l’Ouest.
Les figures n”2.801 a 2.806 donnent les variations des niveaux observées sur la totalité de la
période d’étude a six piézomkes que l’on peut considérer comme représentatifs. On pourra consulter
les rapports de campagnepour avoir la totalité des résultats (Chevallier et al., 1986, 1987 et 1988).
On peut noter que deux piézometres (no9 et 12) debordent pendant la saison humide et quelques
semaines au delà. De plus, les piézomètres no17 et 18 installés assez haut sur le versant ne sont pas
assezprofonds pour que la variation de niveau soit suivie totalement a la fin de la saison sèche.
En regle générale le niveau de la nappe atteint sa cote maximale à l’extrême fin de la saison des
pluies juste apres les dernières averses de quelque importance (fin octobre - début novembre). Le
niveau décroit r&uliérement a partir de cette date pour atteindre son minimum vers la mi-juillet, alors
que les pluies ont déjà abondamment repris depuis plus de deux mois. Des anomalies dans la variation
de ces niveaux sont notées, avec en particulier à certains endroits des remontées du niveau de la nappe
en saison sècheen l’absence de précipitation ; nous y reviendrons.

92
FIG 2.801

Niveau piézometrique
PI&omtkra PZ 1

442

441.6

E 441.4
0
- 441.2
5
0 441
r’
t 440.0
0
2 440.6

440.4

440.2

440

) .
439.8
1 I l l I 1 I V l l
0.1 0.3 0.5 0.7 0.9 1.1

Milllam de Joura depuis le 01-01-85

FIG 2.802
Niveau piézométrique
Pl&ometre PZ3
444.6
444.5
444.4
444.3
444.2
444.1
444
E
443.9
c” 443.8
F 443.7
d 443.6
i 443.5
5 443.4
0
b 443.3
0
443.2
443.1
I \ \.
443
442.9
442.8 iJ \

442.7 ‘y
442.6 I i l I L I I I I 1 1
0.1 0.3 0.5 0.7 0.9 1.1

Milllsm de Joum depuis le 01-01 -l%C)5


93
FIG 2.803

Niveau piézometrique
PlSz0mM-e PZ 9

435.2

435.1

435

E 434.9
5
2 434.8

8 434.7
i
% 434.6
9
0 434.5

434.4

434.3

434.2
V
434.1 1 1 I I I I I 1 I I
0.1 0.3 0.5 0.7 0.9 1.1

Mllltsra de Joura depuis le 01-01-85

FIG 2.804

Niveau piézométrique
Piezometre PZ 13
436.5

437.5

E
5 437
9
g
0 436.5
i
E
0 436
2

435.5

435

434.5
0.1 0.5 0.7 0.9 1.1

Mlllieru de jours depuis le OI-OI-65


94
FIG 2.805

Niveau piezom&ique
PleizomMre PZ 17
442.3
442.2
442.1
442
441.9
441.8
441.7
441.6
E
441.5
5 441.4
7 441.3
8 441.2
2 441.1
t 441
e 440.9
8 440.8
440.7
440.6
440.5
440.4
440.3
440.2
440.1
0.2 0.4 0.6 0.6 1 1.2

MIlllsm de Jours depuis le 01-01-85

FIG 2.606

Niveau piézométrique
Pkombtm PZ 21
439.2
439

438.8
438.6

438.4

438.2
E
438
0
437.8
2
d 437.6
.i 437.4
t
437.2
22
s 437
436.0

436.6
436.4
436.2

436
0.1 0.3 0.5 0.7 0.9 1.1

Milliem de Jours dapuls la 01-01-85

95
2.9. ECOULEMENTS
Dans le premier chapitre de cette partie, les caracteristiques physiographiques des trois bassins
versants étudiés ont été données sans plus de précision. Il est bien évident que ces caractéristiques
correspondent aux trois sections de cours d’eau équipées pour l’enregistrement des hauteurs d’eau et
pour l’&lonnage permettant d’évaluer les débits transités. Avant de récapituler les observations à ces
trois stations, une description sommaire s’impose.

2.9.1. Description sommaire des stations hydrométriques

Le rapport d’installation (Chevallier et al., 1986) et les trois rapports de campagne (Chevallier et
al., 1986, 1987 et 1988) décrivent de façon détaillée les installations et les procédures d’étalonnage
des trois stations. Le lecteur pourra s’y reporter le cas échéant.

2.9.1. I. Station de Booro-Borotou Principal

La station est installée sur un seuil rocheux qui affleure sur une centaine de mètres le fond du
talweg. Elle est constituée d’un canal bétonné de 8 metres de long et de 3,5 mètres de large où les
écoulements sont concentrés par des digues en terre compactee, suivi d’un bassin de tranquillisation
qui conduit a un déversoir triangulaire en mince paroi. Le canal a été équipe après la première saison
des pluies de deux trottoirs reconcentrant les écoulements de moyennes eaux.
Deux limnigraphes à flotteurs et a déroulement journalier enregistrent les hauteurs d’eau :
- sur le déversoir (capteur l), les écoulements de base et les faibles crues ;
- dans le canal (capteur 27, les écoulements de moyennes et hautes eaux.
L’étalonnage du capteur 1 a été établi à partir de 134 jaugeages réalisés soit par capacité (débits
inf&ieurs à 3 l/s), soit au micro-moulinet. Il couvre une fourchette de débit de 0 à 110 l/s.
L’étalonnage du capteur 2 comporte deux tarages correspondant à la modification de la station
en mars 1985. 65 jaugeages ont été rklisés entre 100 et 4000 l/s et la plus forte crue a été
complétement suivie.
Les deux séries de débits ont éte fusionnées selon le principe suivant :
- Tous les débits du capteur 1 correspondants à une cote supérieure à la cote de débordement du
déversoir sont mis en lacune.
- Toutes ces lacunes sont completees lorsque les données existent par les débits observes au capteur 2.
L’équipement lourd de cette station lui confkre une parfaite stabilité et une tres bonne précision
dans les résultats obtenus. Les lacunes ou les observations douteuses sont rarissimes.

2.9.1.2. Station de Booro-Borotou Amont

La station amont a éte installee au cours de la saison skhe de 1985 a la lumiére de certaines
observations pédologiques. Elle se situe au niveau d’un épais bouchon argileux qui provoque la
disparition du bas-fond immédiatement %l’aval du cirque, vaste amphithéâtre qui reconcentre les
écoulements de la t&e de bassin versant.
Construite légerement, elle est constituée d’une passerelle posée sur deux culees bétonnées de
part et d’autre du lit de la rivière bien encaisséà cet endroit. Le ht du cours d’eau n’a pas été retouché
; il est seulement désherbé sommairement pour faciliter les mesures de débits. Un limnigraphe à
flotteur et a rotation journalière enregistre les hauteurs d’eau.
Cette station ne dispose pas de contrôle aval et le lit n’est pas stabilisé. De plus, le socle n’étant
pas affleurant, elle supposeun inferoflux qui n’est pas évaluable.

96
L’étalonnage, dans ces conditions, ne peut pas être de bonne qualité, particulièrement en faible
écoulement. Il est établi sur trois périodes de tarage à partir de 58 jaugeages qui, malheureusement,ne
couvrent pas en 1985 toute la gamme des hauteurs observées.Il faudra se contenter d’une qualité assez
sommaire des observations qui sont cependant là, aussi, pratiquement complètes sur la période
d’etude.

2.9.1.3. Station de la Séné à Touresso

Mise en service comme Boom-Borotou Amont au cours de la saison sèche de 1985, la station
est installée sur le pont de la route nationale A7 (Daloa à Odienné) à environ 30 km au nord de Touba.
Ce pont est formé de deux passesde 3,5 metres de large pour un tirant d’air de 4 metres. Le radier est
bétonné et déborde assez largement à l’aval et à l’amont. Un limnigraphe à flotteur et à rotation
hebdomadaire enregistre les hauteurs d’eau.
Deux points sont à noter à propos de cette installation :
- En tms basses eaux, le flotteur repose sur le radier et les écoulements ne sont plus enregistn%
correctement. Des lectures d’échelles sont alors faites quotidiennement pour pallier l’absence
d’information.
- Le pont est installe dans une courbe de la rivière et des différences de cotes significatives ont et.6
notees en forte crue entre la rive droite (où se trouve le limnigraphe) et la rive gauche (où se trouve
l’échelle de contr6le). Les corrections nécessairesont été faites pour l’etalonnage.
L’étalonnage de cette station est établi a partir de 35 jaugeages qui couvrent la totalité des
hauteurs enregistrees.Cet étalonnage est resté parfaitement stable pendant toute la durée de l’étude.

2.9.2. Ecoulements

On trouvera en annexe les débits moyens journaliers à la station principale. Ils sont présentésen
année hydrologique (du ler avril au 31 mars), ce qui donne une meilleur: approche globale pour
l’évaluation des bilans hydriques annuels.
Les tableaux ci-dessous récapitulent les lames mensuelles écoulées et les lames cumulées des
écoulements rapides de crue aux trois stations :

Tableau no 2.901
Lames mensuelles écoulées et cumul des écoulements rapides de crue à Booro-Borotou Principal (mm)

Avr Mai hn Jul Aoii Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Auu

1984-85 0,14 0.70 6,21 5,18 9,49 21,3 11.9 2,84 0,99 0,44 0,Ol 0 59,2
1985-86 0 0 0,15 13,5 80,l 70,3 27.0 8.16 291 1.35 0,78 1,23 205
1986-87 1,26 1,86 2.82 1.87 2,91 8,Ol 5,77 4,63 0,96 0.43 0 0 30.5
1987-88 0 0 1,53 1,17 21.7 36,4 241 3.19 1.41 0,21 0 0 85,7

1984-85 0 0 2,00 0,47 1,13 4,13 1,84 0 0 0 0 0 94


1985-86 0 0 0 3,37 19.6 7.60 2,07 0 0 0 0 0 32,6
1986-87 0 0 0,13 0,24 0,62 3.01 2,07 0 0 0 0 0 61
1987-88 0 0 0,69 0,24 9,81 13,l 1,94 0 0 0 0 0 25,7

97
Tableau no 2.902
Lames mensuelles écoulées et cumul des bcoulements rapides de crue à Booro-Borotou Amont (mm)

Avr Mai hn Jul Aoû sep oct Nov Déc Jan Fév Mar Ami

1985-86 0 0 0 27,5 81,8 55,8 26,l 11,4 0 0 0 0 203


1986-87 0 0 0 0.94 0,62 4.98 5,79 5,24 0 0 0 0 17,6
1987-88 0 0 0.05 0 25.7 49,6 46,5 11,5 0 0 0 0 133

1985-86 0 0 0 2,Ol 24,7 13,8 0,71 0 0 0 0 0 41,2


1986-87 0 0 0 418 0.13 1.24 2,17 0 0 0 0 0 3-7
1987-88 0 0 0 0 141 8,17 1.00 0 0 0 0 0 19,3

Tableau no 2.903
Lames écoulées mensuelles et cumul des écoulements rapides de crue de la Séné à Touresso (mm)

Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Ami

1985-86 0 0 0 12,5 70,7 79,2 28,2 6,OO 1.66 0,84 0,19 0,82 200,l
1986-87 0 0 0,68 1,42 2,lO 2,76 0.97 1,05 0 0 0 0 9,3
1987-88 0 0 0,05 0,39 13,l 27.8 13,8 0,12 0 0 0 0 55,2

1985-86 0 0 O+ 2,62 ll,& 18,l 1,25 0 0 0 0 0 33,8


1986-87 0 0 0 0,51 0 1,13 0 0,19 0 0 0 0 1,83
1987-88 0 0 0 0,37 5.68 4,85 1,02 0 0 0 0 0 11,9

Les figures 2.901 A 2.903 permettent de comparer les lames &zouk?esmensuelles d’une année
sur l’autre.

98
FIG 2.901

Booro- Borotou Principal


Lmn.. m.“.u.ll.. .c04,d..

0 7 !atu-50 7 is.55-se 0 7 9.55-57 h 1 SCI,-55

FIG 2.902 Booro-Borotou Amont


Lw?7.. .cc.“IM. nl.“.“.ll..
SO
*o
i

*vr

0 1 s55-85 + 1 SCIO-57 0 1957-55

FIG 2.903 Séné à Touresso


50

70

00

50
E
8 40

B
2 30

10

10

0
*vr MaI 4”” Ao* S.P est NOV 0.c Jon F.V Mar

P ,9*3-85 + 1955-57 0 1057-55

99
2.9.3. Ecoulement rapide de crue

Par définition, on appellera écoulement rapide de crue la part de l’écoulement qui se superpose
à l’écoulement de base consécutivement a un événement pluvieux. Cet écoulement dont les chemins
peuvent être multiples (voir chapitre 1.2) se produit dans les quelques heures qui suivent les épisodes
pluvieux et constitue les phénomènesde crues.
Le probleme est la séparation de cet écoulement de l’écoulement de base, séparation qui, on l’a
vu, est une notion conceptuelle dont la r&.lité physique est contestée. Il existe de multiples méthodes
plus ou moins sophistiquées (Fritsch, 1987) ; mais, ne souhaitant pas faire d’hypotheses a priori sur
les m&.nismes formateurs des crues, nous avons choisi la technique la plus courante qui consiste à
étudier en coordonnées semi- logarithmiques les ruptures de pente en décrue, matérialisant un
changement de cinétique de vidange du resetvoir que constitue l’ensemble surface-souterrain du
bassin versant. Les techniques automatiques facilitent le travail, mais font toujours intervenir le
jugement de l’operateur.
Tous les épisodespluvieux ne donnent pas lieu à un écoulement rapide, mais tous contribuent à
une recharge des stocks internes (zone non satume et nappes). Et, là aussi, il est parfois difficile de
distinguer un véritable écoulement de crue d’un gonflement de la nappe alluviale. De plus, la difficulté
croît avec la superficie du bassin versant, qui, d’une part, est soumis a une plus grande héterogénéité
de précipitation et, d’autre part, a une faculté d’intégration et de nivellement des phenomènes
beaucoup plus grande.
Les crues des trois bassins versants ont été dégagées en faisant le plus possible intervenir
I’experience personnelle et la connaissancepratique du terrain. Un seuil de 0,l mm de lame ruisselee a
été fixe, en deça duquel $a crue n’est pas considérée comme significative. Les tableaux des crues du
bassin versant principal avec leurs principales caractéristiques sont en annexe.
Les cumuls mensuels des lames d’écoulement rapide de crue (lames dites ruisselées) sont
donnés dans les tableaux 2.901 a 2.903, ce qui permet de les comparer aux écoulements totaux, et les
figures n”2.904 a 2.906 schématisentles resultats de ces tableaux.
Le tableau n”2.904 récapitule la part annuelle respective de l’écoulement rapide de crue dans
l’écoulement total aux trois stations :
Tableau n”2.!404
Part de l’écoulement rapide de crue dans l’écoulement annuel (%)

Armée 1984-85 1985-86 1986-87 1987-88 Moyenne

Principal 16.2% 15,9% 19,9% 30,1% 20,5%


Amont 20,3% 21,2% 14,5% 18,7%
Séné 16,9% 19,7% 21,6% 19,4%

100
FIG 2.904

Booro-Borotou Principal
Lamr. rn.“.“.ll.. nA,... 1.m.
20
le -
18 -
17 -
16 -
10 -
14 -l

E
I
I3

FIG 2.905
Booro-Borotou Amont
Lams9 msnwrtts~ rut~s*l~sr
2s

FIG 2.906 SenE! a Touresso


Lmn.. fne”.Y.il.. rul...!~.
19
1*
17
16
70
14
13
12
11
10
D
cl
7
6
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4
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101
TROISIEME PARTIE :
EXPERIMENTATIONS
3.1. SIMULATION DE PLUIES

3.1.1. Le principe

Le principe de la simulation de pluies appliquée à la recherche du comportement


hydrodynamique des sols de petits bassins versants a déjà été largement exposé par Casenave(1982,
1985), Chevallier (1982), Albergel(1987), Th&? (1987) pour ne citer que les principales publications
des hydrologues de 1’ORSTOM sur ce sujet. Il n’est pas dans notre propos de décrire encore une fois
de façon détaillée le dispositif exp&imental, mais nous en rappelons ici les éléments essentiels.
Il s’agit d’un appareil mis au point par I’ORSTOM et expérimenté depuis 1977 (Asseline et
Valentin, 1978). Le dispositif permet de reproduire des averses sur une parcelle de sol de 1 m
délimitee par un cadre métallique, en respectant les conditions naturelles de dimension et d’énergie
cinétique des gouttes de pluies. Les intensités sont parfaitement reproductibles par paliers constants
compris entre 30 et 150 mm/h, réglables sans interruption de l’arrosage. L’enregistrement en continu
par un limnigraphe de grande précision (en temps comme en hauteur) du volume ruisselé sur la
parcelle permet d’obtenir les principaux param&res du comportement hydrodynamique de la parcelle.
La figure n” 3.101 presente le schémade fonctionnement gén&al..
Deux analyses préliminaires sont essentielles pour la mise en oeuvre d’une expérimentation
sous pluies simulées sur un bassin versant. Ce sont, d’une part, la recherche des sites d’implantation
des parcelles et, d’autre part, l’élaboration d’un protocole de mesure permettant d’obtenir les
parametres caractéristiques souhaités.
A la suite des travaux de Collinet et de Valentin (1979) poursuivis et synthétisés par Collinet
(1988), le principal critère de choix des sites de mesure est l’état de su@zcedu sol, du moins en ce qui
concerne les régions de savaneafricaine. Les sites de mesures doivent être representatifs sur le bassin
versant des grandes zones considérées comme homogenes au sens des états de surface. Il est en
général admis que des rQx%itionsde parcelles sont souhaitables sur un même site (correspondant à un
même état de surface). Mais sur un hectare (sols rouges a proximité des pluviographes Pll/P51)
considéré comme homogène (au sens des caracteristiques pédologiques) Iris (1988) montre qu’un
suréchantillonage n’est pas nécessaire ; le passage de 35 à 5 points de mesure n’affecte pas
sensiblementles résultats sur le ruissellement.
Les parcelles choisies doivent être parfaitement décrites selon une methode qui a été récemment
codifiée (Valentin, 1985 et Janeau, 1986), de façon à pouvoir les comparer entre elles par des critères
objectifs.
L’élaboration d’un protocole de mesure consiste a définir le (ou les) hyétogrammes des averses
simulées et à établir le calendrier de succession de ces averses.L’expérience acquise depuis 1977 a
permis de définir un protocole type qui calque le hyétogramme de l’averse simulée sur celui d’une
averse de projet de récurrence annuelle ou décennale pour la région d’étude. Ces averses sont
reproduites entre cinq et sept fois de façon à tester la parcelle pour différents états d’humectation.
Casenave(1982) donne des explications detaillées accompagnéesd’exemples de la méthode proposée.

3.1.2. Mise en oeuvre sur le bassin de Booro-Borotou

3.1.2.1. Les sites de mesures

17 parcelles ont été testées sur le bassin de Booro-Borotou. Ces parcelles intéressent 8 types
d’états de surface sur les 10 qui ont été cartographies (chapitre 2.3). Le tableau no 3.101 en dresse
l’inventaire.

105
Tableau no 3.101
Localisation des parcelles de simulation de pluies

Ilo parc. Zone d’état de surface

forêt galerie
2 savane srbustive claire
3 flanc de cuirasse
4 w 11
5 jachère
6 savane arbustive dense
7 jachS.re
8 II
9 savane srbustive dense
10 champs
11 1,
12 indices de ruissellement
13 11 1,
14 savane arborée dense
15 11 If 11
16 savane arbustive claire
17 II II 11

Avec les états de surface un second cridre essentiel a présidé au choix précis de l’emplacement
de chacune des parcelles : l’accessibilité. L’expérimentation au simulateur de pluie nécessite en effet
de pouvoir accéderfacilement pres des parcelles en véhicule (notamment pour l’approvisionnement en
eau). Toutes les parcelles sont donc voisines de l’un des chemins de communication du bassin.
Les parcelles 1,2, 5,6 et 9 sont isolées ; toutes les autres sont associeespar deux, installées sur
le même site.
La figure no 3.#102place precisément les parcelles sur la carte du bassin versant. Jl faut
cependant noter que, pour des raisons de facilité d’accès, la parcelle n” 1 n’est pas située sur le bassin
versant lui-même, mais a proximité immédiate, dans des conditions identiques a celles trouvées sur le
bassin.
La figure n” 3.103 schématisela position de chacune des parcelles sur une toposéquence type et
permet de visualiser la structure pedologique correspondante (chapitre 2.3).

3.1.2.2. Description codifiée des parcelles

Cette description est faite pour chacune des parcelles au début de chacune des campagnes de
mesure. Elle correspond a une standardisation proposée par Valentin (19859, utilisee de façon
systématique pour la Premiere fois par Janeau (1986) sur le bassin versant de Varalé et généralisée
pour la mise au point du catalogue des états de surface de la zone sahélienne (Casenave et Valentin,
1988). On en trouvera le détail complet en annexe.
Les descriptions (réalis&espar Valentin) des parcelles de Booro-Borotou selon cette norme sont
Cgalementdonnées en annexe.

106
FIG. 3.101 :

\
\
\

-‘_---_ 1..

&Arq* dua <hunùqur,

SCHEMA DE FONCTIONNEMENT DU SIMULATEUR DE PLUIES

107
FIG. 3.102

R H ..’ Q F E D C 8 A

‘h

EMPLACEMENTS DES PARCELLES DE SIMULATION DE PLUIES

108
FIG. 3.103

DOMAINE FERRALITKvJE SYSTEME FERRUGINEUX


SYSTEME
HYDROMORPHE

ESSAI DE POSITIONNEMENT DES PARCELLES SUR UNE TOPOSEQUENCE TYPE (30)

109
3.1.2.3. Protocole d’averse

Les hyétogrammes d’averses simulées adoptéspour les expérimentations en savanesont calqués


sur les pluies de projet de récurrences annuelle et décennale évaluéespour la région d’étude.
Les hyétogrammes qui ont été choisis pour Booro-Borotou sont identiques à ceux qui avaient
été utilisés a Korhogo et Worossantiakaha (Gioda et al. - 1985a et 1985b).
Ils sont décrits dans le tableau n” 3.102 :
Tableau no 3.102
Hy&qmmmes-type d’averse simulée

Averse annuelle Averse décennale

durée intensité durée intensité


(mn) bd@ (mn> (dl

10 40 30 40
10 60 10 60
10 120 10 140
10 90 10 105
10 75 10 90
10 40 10 75
15 40

Avec un tel protocole, la hauteur totale de l’averse annuelle simulée est de 70,8 mm et celle de
l’averse décennale de 108,3 mm. Rappelons que pour le poste de Touba l’averse interannuelle de
période de retour annuelle est de 74,4 mm ; celle de période de retour décennale est de 126 mm.
L’averse simulée décennule (évaluee pour la région de Korhogo) correspond en réalité à d’une averse
de p&iode de retour 5 ans à Touba (109 mm), mais il a été jugé préférable de conserver un protocole
identique pour toutes les simulations de la zone de savanehumide de Cote d’ivoire afin de faciliter les
intercomparaisons.
Pour tester une gamme complete d’états d’humectation du sol, compatible avec le
comportement naturel, on intervient sur les temps d’arrêt entre aversessimulées. Mais il est nécessaire
pour cela de définir une grandeur susceptible d’évaluer cet état d’humectation. Les diverses études
sous pluies simulees ont conduit les auteurs à utiliser systématiquement un indice des précipitations
antérieures (Casenave, 1982 ; Chevallier, 1983 ; Seguis, 1986). Cet indice a de nombreux défauts, sur
lesquels nous reviendrons, mais il a un avantage indéniable : sa facilité de calcul uniquement à partir
de données pluviographiques (a la rigueur pluviométriques) toujours disponibles B proximité du site
d’étude.
Il se formule selon :

API, = (API,-, + P,-,) e-at (3.1.1)


API,,indice des précipitations antérieures au debut de l’averse n (en mm);
P,, hauteur de l’averse n (en mm);
a, coefficient pris égal a 0,5
t, durée (en jours avec une precision de 5 mn) séparant la fin de l’averse n-l du début de
l’averse n.

110
Si on appelle campagne, une succession d’averses correspondant 21un état descriptif donné du
sol, il a et.6entrepris sur chacune des parcelles de Booro-Borotou de une a trois campagnesde mesures
appeléesA, B et C :
- La campagne A est réalisée en saison sèche, apres une longue période sans averse naturelle (API =
0). Cette campagneest semblable à toutes celles qui ont et6 effectuées avec le simulateur de pluie sur
les nombreux bassins testés depuis 1977. Elle possède l’avantage d’une meilleure disponibilite des
moyens humains qu’en saison humide, d’une part, et de la quasi absence d’evvénementpluvieux
naturel venant perturber l’expérience, d’autre part.
- La campagne B est r&lisée en pleine saison des pluies et cela soulève plusieurs diffkultés. La
première est d’intervenir sur des sols dont on essayede controler l’état préalable d’humectation. Pour
cela les parcelles doivent être protégées des averses naturelles pendant une période, la plus brève
possible, précédant la campagne,et pendant toute la durée de la campagne.
- La campagne C ne concerne que les parcelles installees dans les champs et est réalisée également en
saison des pluies. Elle est identique à B, mais intervient sur un autre type de culture. Il est en effet
fréquent que les paysans fassent deux récoltes différentes sur un même champ au cours de la même
période d’hivernage. En l’occurrence il s’agissait à Booro-Borotou d’une succession arachide (B) -
ni&6 (C) (variété locale de haricot).
On notera que les descriptions du paragraphe précédent correspondent pour chacune des
parcelles à chacune de ces trois campagnes. Pour des raisons de temps et de disponibilité de
l’appareillage, toutes les parcelles n’ont pas été soumises à la succession des campagnes A, B et a
fortiori C.
Le tableau n” 3.103 donne la successiondes aversesthéoriques, le type de ces averseset l’indice
de précipitation antérieur correspondant pour les campagnesA et B (C est identique à B).

Tableau no 3.103
Succession type des averses aux cours des txois campagnes

campagne A campagnes B et C!

n”av. jour AP1 type n”av. jour API type

1 0 déc 7 j 5 an.
2 j+4 14,6 an 8 j +2 27.9 an
3 j+6 31.4 an 9 j+3 59.9 an
4 j+7 62,l an
5 j+9 48,9 an 10 j 5 au
6 j + 10 72,7 déc 11 j +2 27,9 an
12 j+3 59,9 an

111
Le tableau n” 3.104 donne le calendrier de ces différentes campagnes qui ont été réalisees sur
deux anneesconsécutives.
Tableau n’ 3.104
Calendrier des diffhntes campagnes

n”parc. Campagne A Campagne B Campagne C

1 mars 85 août 85
2 février 85
3 février 85
4 février 85
5 fév/mar 85 août 85
6 fév/mar 85 août 85
7 fév/mar 85
8 fév/mar 85 août 85
9 février 85 août 85
10 janvier 86 août 86 octobre 86
11 janvier 86 août 86 octobre 86
12 jan/fév 86 août 86
13 jan/fév 86 août 86
14 février 86 août 86
15 février 86 août 86
16 février 86 août 86
17 février 86 août 86

3.1.3. Le modèle simulateur

3.1.3.1. Le principe

Le simulateur de pluie est utilisé, parmi d’autres applications, depuis quelques années par les
hydrologues de 1’ORSTOM a des fins d’évaluation du volume des crues d’étude sur petits bassins
versants representatifs. Le principe de cette approche a Cteproposé d’abord sur les bassins versants de
la Mare d’Oursi (Chevallier, 19829, puis développé et afftné sur de nombreux bassins de la zone
sahélienneet de savane(Ca§enave,1985 ; Albergel, 1987).
Cette mtthode, à laquelle a et6 donne (de faSon peut-être inappropriée) le nom de modèle
simulateur, se décompose en plusieurs étapes :
a) l’évaluation pour chacune des parcelles testees en saison sèche d’une fonction de production du
type :
LR = AA.P + AB.API + AC.P.API + AD (3.1.2)
où :
AA, AB, AC, AD, constantescaractéristiques de la parcelle
P, hauteur de l’averse simulee
API, indice des précipitations antérieures ( = 0,5)
LR, lame ruisselée

b) l’établissement d’une carte des différents états de surface du bassin versant et la mise en
correspondanced’une ou de plusieurs parcelles de simulation avec chacune des zones eartographiées.

112
c) le calcul d’une fonction de production moyenne pour le bassin versant ; elle donne la lame ruisselée
comme la moyenne des fonctions de production obtenues sur les parcelles pondérée par la surface de
la zone dont elles sont représentatives:

LRC =Xi (Si/s) LRi (3.1.3)


où :
LRC, lame ruisselee calculee sur le bassin versant
LRi, fonction de production de la parcelle i
Si, surface contributive de la parcelle i
S, surface du bassin versant

d) l’introduction dans la formule (v. 1.3) des résultats de l’observation pendant une ou plusieurs saisons
des pluies des crues naturelles observées, LRO, de pluie utile P, pour un indice de prkcipitations
antérieures API.

e) la comparaison sous forme de régression linéaire, passanten général par l’origine des couples LRO,
LRC qui donne un coefficient de calage K (improprement et fréquemment appeléfacteur d’écheZZe):

LRC=K.LRO (3.1.4)

f) l’evaluation enfin de la lame ruisselee d’une crue d’étude, en calculant LRO a partir de la pluie de
récurrence décennale et d’un indice de précipitation antkieure moyen.

Les résultats obtenus sont tout a fait honorables jusqu’à present en zone sahélienne et en zone
de savane sèche avec ce modèle simuZ@eur, en comparant les résultats a ceux obtenus plus
traditionnellement par le modèle dit global (évaluation classique par des méthodes du type
hydrogramme unitaire).
Il était donc interessant d’appliquer cette approche sans en modifier le principe au bassin de
Booro-Borotou et d’en vérifier la validité dans des conditions d’application différentes.
Il se pose cependant un problème de terminologie. A l’échelle de la parcelle de simulation de
pluie, l’écoulement mesuré est un véritable ruissellement de surface hortonien. Le rkwltat du modele
simulateur qui compose le fonctionnement des parcelles admet par conséquenceimplicitement que le
fonctionnement global du bassin est hortonien. Le terme lame ruisselée calculée a donc une véritable
signification. Mais la lame d’écoulement rapide de crue LRO ne correspond pas forcement à un
fonctionnement hortonien et le qualificatif de lame ruisselée observée est abusif. Cependant, par
analogie avec les travaux ant&ieurs et par souci provisoire de simplification, nous le conserverons
temporairement.

3.1.3.2. Evaluation desfonctions de production LR (P, API) pour les parcelles de Booro-Borotou

La méthode habituellement utilisée pour trouver les coefficients de l’équation (3.1.2) est une
méthode graphique dont le principe est celui d’une double régression linéaire (Casenave, 1982). Cette
méthode, si on l’exécute arithmetiquement, est lourde et longue ; mais elle est relativement rapide
graphiquement. Cependant plusieurs expériences ont montre que, selon les opérateurs, on obtient une
assezgrande dispersion des n?sultats.
Il nous paraît à la fois plus rapide et plus objectif de procéder directement à une regression
multiple sur les variables P, AP1 et P.API prises pour chaque pas de temps de 5 minutes. Certes cette
approche n’est pas parfaitement rigoureuse puisque la variable AP1 ne varie pas continûment avec les
autres. Ce n’est cependant pas une condition restrictive d’application des regressions multiples entre

113
triplets et c’est mathematiquement la moins mauvaise solution : la comparaison des résultats obtenus
par les diverses méthodes sur un exemple (campagne A, parcelle 3) l’ihustre aisément :
Les trois méthodes d’évaluation de la fonction de production ont été testées et il ne fait aucun
doute que la demiere approche est parfaitement comparable au dépouillement arithmétique par double
regression simple (approche qui est en principe la plus rigoureuse), tout en étant d’une facilité de
calcul beaucoup plus grande.
Les r&ultats obtenus pour les parcelles de Booro-Borotou sont consignés dans le tableau n”
3.105.
Nous y avons ajouté ceux obtenus pour les campagnesB et C qui ne sont pas utilises pour le
modele simulateur, mais dont nous aurons besoin par la suite.
3.1.3.3. Fonction de production globale

Le modèle simulateur prend en compte des zones de production calquées sur la carte des états
de surface du bassin versant. A BoomBorotou, 11 zones ont eté cartographiées (carte hors-texte,
d’apres Valentin,l986):
1. Jachere(9,0% de la superficie du bassin versant)
2. Forêt galerie (7,1%)
3. Savanearborée dense (7,1%)
4. Savanearborée claire (152%)
5. Flancs de cuirasse (2,9%)
6. Champs (7,7%)
7. Savaneboisee (1,7%)
8. Savane arbustive dense (28,1%)
9. Savaneherbeuse (1,3%)
10. Zones à indice de fort ruissellement (17,1%)
11. Plateau (4,9%)

Pour l’évaluation de la fonction de production résultante du bassin versant, il manque les


parcelles caracteristiques de deux zones de production (au sens des états de surface) sur lesquelles il
n’y a pas eu de sites de simulation :
- la savaneboisee sera rattachee a la forêt galerie, d’une part;
- la savaneherbeuse h la savanearbustive claire, d’autre part.
On peut en effet estimer que la distinction entre ces zones est sufftsamment subtile pour que le
regroupement n’affecte pas le résultat final, d’autant plus que les surfaces concernées sont marginales.
Lorsque, sur une même zone de production, plusieurs parcelles ont etrétestées la fonction de
production attribuée a la zone est calculée en attribuant à l’équation (3.1.2) des coefficients qui sont
les moyennes arithm&iques des coefficients des fonctions de production de chaque parcelle.
La fonction de production moyenne du bassin versant est évaluée de la même manière avec des
coefficients qui sont les moyennes pondérees par les aires aspectives des coeffkients des fonctions de
production de chacune des zones ; elle s’ecrit finalement :

LR = 0,12 P - 0,03 AP1 i- 0,0042 P.APJ - 21 (3.1.5)

114
Tableau no 3.105
Evaluation des valeurs des paramètres de la formule (3.1.2)

n”parc AA AFl AC AD coeff.régr.

Campagne A
1 400 O,oO 0,~ o,o 0,89
2 0,17 -0,07 0,0068 -0.4 0.96
3 0,22 -0,07 0,0058 -2,l 0,92
4 453 0,Ol 0.0029 -6,2 0,97
5 414 fWQ 0,0023 -1,8 0,91
6 0,02 -0,04 0,0029 -0,2 0,98
7 427 -0,04 0,0062 -3,4 0,98
8 0,43 0,Ol 0,004o -493 09
9 0,Ol -0,Ol 0,0007 -0,l 0,95
10 0.17 -0,07 0,0063 -2,3 0,98
11 0,21 -0,06 0.0075 -2.6 0,99
12 0,26 -0,Ol 0,0066 -3,7 0.98
13 0,17 -0,06 40071 -3,6 0,96
14 443 0,06 0,007o -8,5 0,93
15 0,38 0,02 0,0066 -6,4 495
16 f-W+ -0,05 40054 -0,5 0,99
17 O,oO -0,03 0,0021 -0,3 0,73

Campagne B
1 WJ O@ O,oooO -0,l 0,43
5 0,37 -0,Ol 0.0038 -4.1 0,98
6 0,lO -0,03 0,0032 -0.7 0,98
8 0,71 0,Ol 0,0031 -5,l 0.89
9 0,04 -0,02 O,OQ16 -0,3 0,95
10 -0.05 -0,15 0,013o 0,5 0,97
11 0,30 -0,05 0,006o -3,l 0,98
12 0.43 0,Ol 0,0057 -4,6 0,99
13 0,32 -0,05 0,008O -3,6 0,97
14 0,74 -0.04 0,0029 -3,2 0,90
15 0,76 0,Ol 0.0015 -7.7 0,99
16 -0,Ol -0,03 0,0023 091 0,94
17 0,lO -0.05 0,0063 -0,9 0,98

Campagne C
10 0.20 -0,06 0,0049 -1,8
11 0,28 -0.05 0,0042 -1,6

115
3.1.3.4. L+ameruisselle de la crue dhde
En appliquant cette formule aux 88 crues observées sur le bassin versant principal entre 1984 et
1987, on obtient les lames ruisseltks LRC du tableau no 3.106.

Tableau no 3.106
Comparaison lame ruisselhe obserde / lame ruissel& calculée

n’ LRO P API LRC d IA0 LRC


CNC (llllll) (mm) (mm) (-1 CNc (mm) (mn9

8401 029 39.6 59 3.0 8526 3.16 71,3 12,2 9.7


8402 1.56 56.4 52 5.7 8527 0.41 1x5 57.7 0.7
8403 0.15 22.8 12.4 15 8528 031 16.6 43.0 1.6
8404 0.12 16.3 9.3 02 8529 0.30 179 66 03
8405 0.17 23.1 10.1 13 8530 094 179 1.4 0.0
8406 0.20 212 15.7 1.4 8531 023 113 15s 0
8407 0.19 122 18.6 0.0 8532 0.41 23.1 0.4 a7
8408 0.27 2J.O 7.1 1.4 8533 1.09 289 6.7 13
8409 0,13 11.9 15.4 0.0 8601 0.13 43.9 0.2 32
8410 0.17 153 4.8 0.0 8602 0.24 39.8 9.6 4.0
8411 1.13 41.8 8.5 42 8603 0.14 15.8 14.8 03
8412 0.80 293 159 2.9 8604 0.12 199 4.6 03
8413 0.12 10.1 123 0.0 8605 0.36 36.6 4.8 23
8414 1.73 57.0 103 69 8606 442 32.3 9.1 2,7
8415 0.13 92 5.7 40 8607 0.50 19.6 102 0.8
8416 OJ2 9.4 132 0.0 8608 13 40.0 159 4.8
8417 0.76 34.8 43 2.1 8609 0.13 19.6 1.4 03
8418 0.11 11.8 44 0.0 8610 0.66 29P 9.3 2.3
8419 0.82 39.7 ZO 29 8611 2.07 69.4 73 8.1
8501 0.25 43.9 9.7 4.7 8701 0.60 70.1 18 7.1
8502 0.34 20.9 319 2.2 87M 0,09 26.1 7,s 1.6
8503 1.04 33.7 31.4 5.4 8703 0.10 28.3 QS 13
8.504 0.18 19.4 23.0 1.4 8704 0,14 37.8 3.7 2.9
8505 031 292 7.3 2.1 8705 0.13 273 5.4 1.7
8506 1.25 54.4 3.3 5.1 8706 1.00 52.5 5.9 5.3
8507 0.46 23.7 7.7 1.3 8707 052 242 233 23
8508 1.89 54.8 14,0 7.3 8708 4,03 55.0 16.3 7.8
8509 L58 43.4 WJ 6.6 8709 022 10.6 240 0.0
8510 0.42 172 52.0 22 8710 2.71 562 21Q 92
8511 03 15.6 58.7 1.9 8711 la 312 10.4 2.7
E512 0.85 32.1 9.5 2.7 8712 0.79 2Q4 11.8 1.0
8513 0,13 82 265 0.0 8713 0,51 14.4 24~5 0.4
8514 027 18.0 35.8 1.7 8714 0,24 179 4.7 02
8515 0.15 7.9 19.9 0.0 8715 0.15 7.1 15.6 0.0
8516 11.10 82,7 16.7 13,l 8716 0.22 11,s 3.3 0.0
8517 0.40 11.8 62.0 03 8717 097 15s 103 0.1
8518 0.16 10.7 5.3 0.0 8718 0.95 319 102 2.8

116
Tableau no 3.106 (suite et fin)
Comparaison lame ruisselle observée /lame ruisselée calculée

n’ LRO P AP1 LRC n’ LRO P API LRC


crne (mm) (mm) C=l @d crue (mm> (mm> (-1 (mm>

8519 1,78 45,6 1,7 3,6 8719 0,ll 6,7 7,2 40


8520 0.23 82 11,3 OSJ 8720 128 17.1 6.2 02
8521 0.92 35,6 16,2 4.1 8721 2.60 42.4 10.8 4.6
8522 0,64 18,0 37.3 138 8722 0,84 199 28,7 133
8523 0,62 16,7 58,O 22 8723 0,46 12,3 8.4 0.0
8524 0,14 5,6 93 40 8724 0.69 18,9 4-2 0.4
8525 0,88 24,8 6,7 134 8725 0,79 22,s 4,9 0‘9

Il faut ensuite comparer ces lames calculées aux lames ruisselles observéesLRO.
Une régression linéaire sur l’échantillon complet des couples (LRO, LRC) donne :

LRO = 0,38 LRC - 0,l (3.1.6)


avec R = 0,76

Les figures n” 3.104 et n” 3.105 représentent cette régression. La dispersion des points est assez
grande, ce qui explique le médiocre coeffkient de corrélation.
Cependant le point représentatif de la plus forte crue (celle du 18 août 1985) se retrouve très
éloigné de la droite et, en le supprimant, la régression linéaire donne un résultat bien meilleur (au sens
mathématique) : “_:

LRO = 0,24 LRC + 0,l (3.1.7)


avec R = 0,79

On peut noter que la valeur d’interception 0,l n’est pas significativement différente de 0 pour un
intervalle de confiance à 95% et nous adopterons donc un coefficient K de 0,24 dans la relation :
LRO = K.LRC (3.1.8)
Par contre, le coeffkient K = LRO / LRC est de 0,85 pour la seule aversedu 18 août 1985.
Pour une averse joumaliere de période de frequence décennale de 126 mm (on suppose que
cette averse est un événement unique en 24 heures) et pour un indice de précipitations antérieures de
15 (correspondant à une valeur moyenne), on obtient :

LRC = 20,8 mm et LRO = 5,0 mm

3.1.3.5. Commentaires

Une lame écoulee de 5,0 mm pour la crue d’étude ne paraît pas compatible avec les
observations naturelles. Rappelons à ce propos que la crue d’étude est définie comme la crue de projet
produite par une averse de pkiode de retour decennale, toutes les autres conditions étant moyennes
par ailleurs.
La crue du 18 août 1985 (lame ruisselée de 11,l mm) passe dans un ordre de grandeur qui n’a
plus rien à voir avec le rksultat précédant : cette crue est sans doute exceptionnelle, mais elle ne nous

117
parait tout de même pas si extraordinaire que cela. A propos de cette crue, il faut noter que, si elle a
été rejetée de la mgression comme non compatible avec un ajustement linéaire, elle a bien été
enregistrée et contrôlee. Il n’est donc pas question de mettre en doute sa validité. Four que le modèle
simulateur soit respecté avec une averse de 82,7 mm, il faudrait que l’indice AP1 soit de 125, cas qu’il
n’est guere possible d’envisager.
Force est donc de constater que le modèle simulateur appliqué au bassin de Booro-Borotou dans
les mêmes conditions qu’aux bassins de savaneplus sèchene s’applique plus avec le même succès.
Il est important d’essayer de comprendre pourquoi et plusieurs explications peuvent être
proposées :
1. Le bassin versant de Booro-Borotou se trouve dans un contexte de savanehumide où la végétation
et l’activité mesofaunique n’ont rien de comparable avec les bassins de savaneplus sèche (et a fortiori
saheliens) etudiés par Albergel (1987) dans sa thèse ou par d’autres. Déjà. Bader (1986) et Gioda
(1985) avaient eu des difficultes sur les bassins versants plus humides de la N’daye a IS’zobégan, de
Waraniéné-Korhogo ou de Worossantiakaha. Par contre les rksultats avaient été pratiquement parfaits
sur le bassin de la Comba (Casenaveet al., 1984).
2. Valentin (1985) constate que l’importance des états de sueace diminue avec les climats humides
dans les processus hydrodynamiques et la méthode du modèle simulateur est basée sur la
pr&lominance de ces états de surface dans le comportement sous l’averse.
3. Ces rksultats amènent a une autre “différence” de Booro Borotou qui, contrairement aux bassins
évoqués, ne ruisselle pratiquement pas, sauf dans des conditions tout a fait exceptionnelles. Nous
avons vu qu’en moyenne le volume ruisselé annuel ne representait que moins de 20% de l’écoulement
total. Nous constatons que le coefficient de ruissellement est, sauf pour la crue du 18 août 85, toujours
inferieur à 5%. Les résultats obtenus sur parcelles de simulation de pluies confirment cette
constatation.
4. Au regard de la faible superficie du bassin versant de Booro Borotou, on aurait pu s’attendre à ce
que le coefficient K entre lames ruisselées calculees et observées du modèle simulateur soit
relativement proche de 1. Et, ce coefficient est l’un des plus faibles jamais établi ! Cela est
probablement dû, d’une part, a l’organisation de la perméabilité le long des versants et, d’autre part, au
fait de la non prise en compte des transferts de surface dans le modele (on admet dans le modèle
simulateur que la lame ruisselee sur une parcelle est intégralement restituée a l’exutoire du bassin
versant). Nous mettons ici le doigt sur la principale critique faite au modèle simulateur : la
signification et la validité de ce coefficient R, dont Dubreuil résume la fonction en le définissant
comme une fonction de transfert non fonnulee (Comm.pers., 1988).
5. Toutes ces explications conduisent a penser que le schéma de fonctionnement hortonien du mod2Ze
simulateur ne convient plus dans cet environnement. Le fonctionnement réel du bassin fait intervenir
des processus plus complexes qui sont sans doute différents selon les crues et les conditions initiales.
En notant que pour la crue exceptionnelle le coefficient K est beaucoup plus près de 1, Girard (Comm.
orale, déc. 1987) suggere que K pourrait assez bien representer le pourcentage de la superficie du
bassin qui ruisselle véritablement (dans une représentation du type : aires contributives variables).

118
FIG 3.104
Modèle simulateur

0 2 4 6 6 10 12

Lame twisselt3e colculb3 (mm)

FIG 3.105

Modele simulateur
Echantillon sans la crue du 16-08-85
12

11 -

10 -

9-

6-

7-

6-

5 -.

4- cl

1
cl
0
0 2 4 6 8 10

Lame rulsselde calcul& (mm)

119
3.1.4. Les lois de 1’injWration

Albergel (1987) a tente de confronter les observations sous pluies simulées avec les lois
théoriques de l’infiltration. S’inspirant assez largement des travaux de Morel-Seytoux (1973), il
propose un calage des résultats obtenus pour chacune des parcelles sur un modele d’infiltration.

3.1.4.1. Le modèle de Green et Ampt (191 I)

Nous nous proposons ici de faire une approche similaire en utilisant un vieux modele proposé
par Green et Ampt dès 1911 et qui reste l’un des plus connus et des plus utilisés (Morel- Seytoux,
1973 ; Hillel, 1974).
L’infiltration est classiquement decrite par trois parametres (Albergel, 1987) :
- l’intensité d’infiltration ;
- la capacité d’intïltration, qui tend vers la conductivité hydraulique a saturation ;
- la lame infiltree.
Nous ne revenons pas ici sur la signification de ces paramètres largement explicitée dans de
nombreux ouvrages (très bien exposc5een particulier par Hillel, 1974).
Le modèle de Green et Ampt est établi sur les hypothèses suivantes :
- le front d’humectation est bien net et le potentiel de succion matricielle reste constant dans le temps ;
- derrière ce front d’humectation, le sol est uniformément humide et de conductivité constante.
Il s’exprime par la formule suivante :
F(t) = KS (h + Li(t)) / Li(t9 (3.1.9)


F(t), intensite d’infiltration ;
KS, conductivité hydraulique ;
h, déficit de pression capillaire entre la surface et le front d’humectation ;
Li(t), lame infiltnk

C’est naturellement la signification de h qui est contestéepar les physiciens du sol.


Pour respecter un minimum des hypothèses du modèle, nous nous placerons dans le cas le plus
favorable qui correspond aux aversesintervenant sur des sols bien humectés.
Le calage du modèle est donc réalisé a partir des observations faites en saison sèche sur l’averse
6 (AP1 moyen de 73) et en saison des pluies sur l’averse 9 (AP1 moyen de 60).
La figure n” 3.106 representeun exemple des résultats observés sur une parcelle (n” 14) pour ces
deux averses. Les ordonnées expriment soit des lames en mm, soit des intensités en mm/h. Pour un
découpage au pas de temps de 5 minutes, on trouve :
- Pu(t), la hauteur cumulCede précipitation (mm) ;
- Li(t), la hauteur cumulee de l’infiltration (mm) ;
- I(t), l’intensité de prkcipitation (dPu/dt) (mm/h) ;
- F(t), l’intensité d’infiltration (dLi/dt) (mm/h).

La recherche des paramètres h et KS est faite directement à l’aide du logiciel STATGPAPHICS


(STSC Inc., 1986). L’algorithme utilise est celui de Marquardt (1963) pour l’estimation de paramètres
non linéaires.
Le tableau n” 3.107 rassemble les résultats obtenus pour KS et pour h. Une erreur standard
definie par l’algorithme utilise y est associée; elle correspond à un écart-type. Certaines valeurs de KS
sont entre parenthèses : on verra qu’elles sont non significatives.

120
3.1.4.2. Intensité limite de ruissellement

Dans la dernière colonne du tableau n” 3.107 se trouve l’intensité limite de ruissellement (Il)
telle qu’elle est définie par Lafforgue (1977). C’est l’abscisse à l’origine de la droite R(t) = I(t) - F(t) =
f(I), lorsque le régime permanent a éte atteint à chaque séquenceà intensité constante.
Dans notre travail sur la Mare d’Oursi (Chevallier, 19829, nous avions défini deux valeurs
limites. L’une correspondait à l’intensité d’averse en dessous de laquelle la parcelle ne ruisselait
jamais ; l’autre etait l’intensité au dessusde laquelle la parcelle ruisselait toujours. La valeur donnée
ici est la secondepuisqu’elle est calculée pour une humectation considérée comme maximale.
La figure n” 3.107 illustre ce calcul pour la parcelle no14 et les averses 6 (saison sèche) et 9
(saison des pluies).

3.1.4.3. Classement des parcelles selon leur aptitude au ruissellement ou h I’infiltration

Pour mieux appréhenderces paramètresd’infiltration, un classement des parcelles est réalisé en


reprenant les rksultats du modèle simulateur. A partir de l’équation caractéristique, Lr = f(Pu, API), on
calcule un coefficient d’infiltration Ki(Pu, API) qui est le rapport de la lame infiltrée sur la pluie utile :

Ki(Pu, AP19= (Lr(Pu, API) - Pu) /Pu (3.1.10)

121
FIG 3.106

Parcelle 14 : averse 6
Infiltration
140

E 100
E 90
9
E 00
3
5 70

60

50

40

30

20

10

0
0 5 10 15 20 26 30 3.5 40 45 50 55 60 65 70 75 60 05 90 95

Temps en minutes
0 PU + LI 4 F(t) A I(t)

Parcelle 14 : averse 9
Infiltration

60

50

40

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60

Temps an mlnutea
q PU + Ll 4 F(t) A 0)

122
FIG. 3.107

Parcelle 14 - Aver~s 6
Inteneite ltmlte de ruieasllement

60 90 120 150

L (mm/h)

Psrcelle 14 - Averse 9
Intsnslte limita de ruissellement

”...’...*...
120

. i
100
~ .”...*......~
..........
.. .. ..
SF-3
..
. . . . . . ..*..........

40

20

0
0 60 90 120 150

I (mm/hl

123
Tableau no 3.107
Calcul des paramètres du modele de Green et Ampt

no n’ en. err. Il
P” av. std. std. mm
#
1 6 (80.4) 9.00 -2.51 1.28 (s-
9 (82.1) 8.70 -1.96 1.01 signif.)
6 20.0 2.31 4.33 1.64 24.2
6 20.4 2.64 4.86 1.96 23.4
6 11.2 3.03 10.8 5.47 8.2
6 (52.3) 4.28 -1.28 0.90 32.5
9 32.6 3.57 1.74 1.22 30.1
6 6 (58.4) 5.69 -1.60 1.03 28.4
9 (58.0) 4.88 -0.85 0.83 38.2
7 6 11.6 1.58 10.3 2.69 22.1
8 6 16.9 1.30 2.51 0.82 20.6
9 39.9 5.79 0.61 1.52 25.4
9 6 (72.9) 7.84 -2.29 1.09 44.3
9 (69.5) 8.09 -1.55 1.02 44.5
10 6 26.6 3.00 1.79 1.30 25.8
9 44.7 7.10 0.03 1.52 30.9
11 6 11.8 4.08 9.60 6.46 20.1
9 23.3 4.77 3.12 2.31 16.2
12 6 15.8 2.54 3.23 1.89 16.5
9 13.3 3.12 5.24 2.82 23.2
13 6 17.7 2.63 4.26 1.98 27.5
9 9.78 4.57 13.7 10.0 25.3
14 6 13.9 2.90 6.63 3.30 10.8
9 2.06 4.66 53.4 129. 14.0
15 6 8.08 3.95 15.1 11.5 13.4
9 2.68 6.38 56.2 146. 1.8
16 6 (50.1) 3.53 -0.66 0.85 43.2
9 (70.5) 8.32 -1.44 1.14 40.0
17 6 (68.5) 7.63 -1.96 1.27 46.6
9 41.4 5.18 0.13 1.17 31.5

Le calcul est effectué pour une precipitation standard de 74,4 mm (averse de récurrence
annuelle a Touba) et un indice AI?1moyen de 15.
Ce n%ultat est complété par le coefficient moyen d’infiltration mesuré au cours des différentes
campagnesde simulation de pluies, KLI. Ce coefficient est le rapport du cumul des lames infiltrées sur
le cumul des hauteurs précipitées.
Ces valeurs sont rassembléesdans le tableau n”3.108 avec la valeur calculée du paramètre KS.
Il est intéressant d’établir a partir de ces valeurs une rkgression entre Ki(74.4,15) et KS. Le
modèle exponentiel dorme un rksultat assezbon (figure 3.108) :
KS = 0,23 e 4,01 Igi(74.4915) (3.1.11)
avec R = 0,86

124
FIG.3.1 08

Ralatlon coaff. d’infiltr. plu10 ann.


conductivit~hydraulique

100 ~‘-‘--q--~‘-- “-‘-y-- -‘î ..-r’-‘r -T-“T.-r- “r-- -


1 T -T‘.-T --J
t
p
E i
l30 \- -4

t
f-

r
tÏ- +
40

t
f +
20
t

F
+
4 -I--l-
-,-j
r

0 -- .-_ -
I
-___ -I-. L J..-1.~ -L .~d~~I~.
L L-k~+.~e.--L J-A
0 20 40 60 BO 100
(X 0.01)
KI CU

125
Tableau n” 3.108
Paramètres d’6valuation de l’aptitude à l’infiltration

Saison sèche Saison des pluies


n’ Ki(74.4, KLI Ks RD Ki(74.4, KLJ KS
159PJ9 (%9 bdw parc 15)(%) (%) be>

av. 1/6 av. 6 av. 7/9 av. 9

4 51 38 11.2 14 27 34 2.1
8 57 46 16.9 15 32 28 2.7
14 57 41 13.9 8 40 44 39.9
15 60 41 8.1 12 54 45 13.3
7 69 53 11.6 13 62 49 9.8
12 69 53 15.8 5 63 58 32.6
11 72 56 11.8 11 66 58163 (*)23.3
3 74 53 20.4 17 83 76 41.4
10 78 65 26.6 6 87 84 58.0
13 78 63 17.7 10 88 84PO (“)44.7
2 80 66 20.0 9 94 93 69.5
5 85 78 52.3 16 98 95 70.5
6 95 88 58.4 1 100 100 82.1
16 98 89 504
17 98 94 68.5 (*) le deuxième chiffre de
9 98 97 72.9 KLJ est celui de l’averse no12
1 100 100 82.1

3.1.4.4. Commentaires

Cette tentative assez sommaire de validation de l’approche théorique des observations faites
sous pluies simulées amèneun certain nombre de commentaires :
1. On constate tout d’abord que le paramètre h du modele de Green et Ampt prend parfois des valeurs
negatives. Cela est surprenant, mais correspond toujours a des KS particulièrement élevés (> 50
mm/@, d’une part, et aux parcelles perméables (Ki(74.4,15) > 80 %) d’autre part. En réalité, il est fort
probable que lors des averses simulees qui ont servi au calcul, le régime permanent n’a pas été (ou
alors partiellement) atteint. Le modele perd alors toute signification puisque les hypotheses de départ
ne sont plus respectées. Ce sont les cas où les valeurs de KS ont eté mises entre parenthèses dans le
tableau n” 3.107.
2. Comme dans l’étude d’Alberge1, on retrouve des valeurs de KS et de Il tres voisines pour les
parcelles a surface homogene (n”2, 3, 14, 15, par exemple en saison seche). Pour les parcelles à
surface hétérogene (saison des pluies en général ; n”13,7 en saison sèche) on ne retrouve par contre
pas la valeur supérieure de KS sur Il de façon systématiquetelle qu’elle a été notée par Albergel. Cela
peut même être trks nettement l’inverse (n”12, 13, 14, en saison des pluies). Faut-il y voir une
influence plus importante de la végetation ou de la relative discrétion des pellicules de surface ?
3. Il est rassurant de constater que le classement des parcelles selon une perméabilité théorique (ici
repr&entée par KS) n’est pas différent de celui obtenu à l’échelle de la parcelle avec le modèle
simulateur proposé par les hydrologues de 1’ORSTOM (classement selon Ki(74.4,15) ou KLI). Avec
le souhait de partitionner l’echantillon, on peut définir quatre classes d’aptitude a l’infiltration à
Booro-Borotou :

126
- Une classe où l’infiltration est quasiment totale (KS > 50 mm/h et Ki(74.4,15) > 90 %, représentée
par les parcelles n”l,5, 6,9,16 et 17 en saison sèche,n”1,9 et 16 en saison des pluies.
- Une classe à infntration élevée (KS compris entre 15 et 60 mm/h et Ki(74.4,15) compris entre 70 et
90 %, représentéepar les parcelles n”2,3,10,11 et 13 en saison sèche,ne6 et 17 en saison des pluies.
- Une classe à infiltration moyenne (Ks compris entre 10 et 20 mm/h et Ki(74.4,15) compris entre 50
et 70 %, repr&entée par les parcelles n”4, 7, 8, 12, 14 et 15 en saison sèche,n”5 et 11 en saison des
pluies.
- Une classe à infiltration plutôt faible (KS inferieur a 15 mm/h et Ki(74.4,15) inférieur à 50%,
représentéeparles parcelles n”8, 12, 13, 14 et 15 en saison des pluies.
Notons que ce découpage est tout à fait qualitatif et fait intervenir un certain jugement subjectif
dans les cas peu évidents (parcelles no8 et 13, par exemple).

3.1.5. Humidité volumique et lume infiltrée

Les expérimentations de simulation ont Cte completees par une évaluation de l’évolution des
profils hydriques en cours de protocole sur les parcelles.

3.1 S.l. Mesure

Le mode op&atoire adopté a été choisi le plus simple possible :


a) Des échantillons de sol sont pMevCs à la tarière sur le pourtour immédiat de la parcelle quelques
minutes avant le début de chacune des aversessimuk?esà des profondeurs de 5,10, 15,20,30,40,50,
60,70 et 80 cm. Trois répétitions sont effectuéesà chaque fois.
b) Les échantillons humides sont pesés sur le terrain, puis ils sont séchésà l’étuve en laboratoire (24
heures à 105X!) et pesés.L’humidité pondérale est calculée comme le rapport de la difference entre le
poids de l’échantillon humide et celui de l’échantillon sec sur le poids de l’echantillon sec. C’est la
valeur médiane des trois échantillons qui est adoptéecomme base de travail.
c) En fm de protocole, la mesure de la densité apparenteen place est faite a l’aide de cylindres calibrés
ou, dans les cas difficiles, au densitomètre à membrane (qui est plus fastidieux à mettre en oeuvre,
mais tient mieux compte des sols a hétérogénéité ponctuelle du type gravillon, par exemple). Là
encore trois répétitions ont été effectuéesaux mêmesprofondeurs.
d) L’humidité volumique est calculee comme étant le produit de l’humidité pondérale par la densité
apparente à la profondeur du prelèvement. Le profil hydrique est la variation de cette humidite
volumique selon la profondeur. Le stock hydrique pour une tranche horizontale de sol est l’intégrale
de cette courbe entre les profondeurs choisies pour la tranche
Les figures n” 3.109 et 3.110 illustrent les résultats obtenus d’une part pour la densité apparente
et d’autre part pour les profils hydriques avant chacune des aversessur la parcelle 14.

3.1.5.2. Résultats

A partir de ces profils hydriques, les stocks hydriques du sol avant chacune des aversesont Cte
calcules pour toutes les parcelles et pour deux tranches de sol : 0/20 cm et 0/50 cm.
Les résultats sont repr&entés sur les figures n” 3.111 à 3.114. Les stocks hydriques ont eté
pointés dans l’ordre croissant des valeurs theoriques moyennes d’AP1 (cf. tableau no 3.103).
Il serait inutile de donner ici la totalité des valeurs calculees, mais il est démonstratif de
présenter dans le tableau n” 3.109 les stocks hydriques obtenus pour les sols en principe les plus
humectés en saison sèche (aversen” 6) et en saison des pluies (aversen” 9).

127
Tableau no 3.109
Stock hydrique en mm

n* tranche 0120 cm tranche 0/50 cm


parcelle av. 6 av. 9 av. 6 av. 9

1 33.9 53.5 92.5 121.3


2 45.7 114.6
3 68.1
4 56.9 140.0
5 48.1 61.5 120.1 154.0
6 51.4 54.6 132.3 135.1
7 42.1 95.6
8 44.5 47.0 103.5 103.8
9 70.4 49.0 149.2 119.1
10 44.6 ($939.5 112.8 (*9107.1
11 45.1 53.2 121.2 136.8
(*)46.1 (*9126.0
12 39.9 48.2 111.2 122.4
13 49.7 54.8 118.0 126.9
14 52.7 51.6 139.5 135.0
15 50.7 54.2 129.1 133.8
16 58.1 59.2 137.2 142.2
17 44.6 51.2 112.9 127.2

(*9 averse n’ 12

3.1.5.3. Commentaires

A une exception pms (parcelle n”9), on s’aperçoit sur les figures qu’en saison s&he comme en
saison des pluies et sur la tranche 0/20 cm comme sur la tranche 0/50 cm, le stock hydrique varie
sensiblement apms la première averse du protocole, mais reste a peu près stable pour les averses
suivantes.
Cette observation est particulièrement intéressante.Elle indique en effet que le sol se comporte
ici grosso modo comme une éponge. Il s’humidifie a la première averse et restitue son trop plein soit
vers le haut par évapotranspiration immédiate, soit vers le bas pour alimenter un systeme poreux plus
profond.
Cette capacite de stockage par tranche est plus élevée en saison des pluies. Une explication
vraisemblable (et simple) est qu’en saison seche, l’humectation n’intéresse que la parcelle et ses
alentours immédiats ; il existe donc un potentiel latéral vers des sols restés secs qui fournit une
troisième porte de sortie.

128
Tout cela met singulièrement en défaut, dans le cas des bassins de savane humide, d’une part
i’approche qui veut que ruissellement et infiltration soit régies par l’état de surface (à 50 cm on est
tout de même assez loin de la surface !) et d’autre part la validité d’un indice comme API pour
repmsenter efficacement l’humectation initiale du sol.
Dans le même sens, on constate qu’à AP1 théoriques égaux, les stocks hydriques des tranches
étudiées sont nettement plus élevés en saison des pluies qu’en saison seche.
Ces remarques paraissent triviales, mais elles mettent en évidence la difficulté de reprksenter de
façon simple les phénomènes étudiés. Une forme d’approche (API, état de surface) qui convient
parfaitement a un milieu dont la sensibilité a fait que l’on s’y est intéressé prioritairement, devient
simpliste, voire inadaptée, dans un autre contexte.

129
FIG 3.109
Densite apparente

‘-I

FJG 3.110,4
Humidité volumique (%)
(Io , ParsdlsiC:svrns~~ 40

40

30

20

3 10 lb Profondeur
%
cm 30 40

0 1 + 2 8 3 av*n- P z 4 x 3 0 *

FIG 3.110B Humidite volumique (X)


00 Porc.lIs 34 3 ov.“.. 7 4 0

40

10

0
*o 10 20 Profo,% ~“7’~ 00 40 70
en

130
FlG 3.111A

Stock hydrique (0 - 20 cm)


60

70

00

60

40

30

20

API mou-np<mm>
a p., . + ta.2 0 P.3 P.’ x P.6 P P.6

3.112A
Stock hy-1
,.A.-:-.,-
iyur \v
/n
-- LV
3A
LB,,,
,-\

Parc.lIe 7 b 12 1 n akon *t-l.

20 40 *0 S30

-1
cl P.7 4 P.6 0 P.0 mym Cp,mo> x p., 1 0 p.1 P

FIG 3.1 13A Stock hydrique (0 - 20 cm)


SO Porc.,,.. 13b 17I MtMn s4.z”.

70

430
z
2 (I"

0
0 2.0 40 00
CI la.13 + P.14
01 mgyg
.
<mm)
A P.llt x p.77

131
FIG 3.111B

Stock hydrique (0 - 20 cm)


Porc.Il.. 1 b a I .at.on d” plut-
a0

70

60

00

$0

30

20

10

0 i
0 20 40 SO 60

#WI yY.” mm>


CI P.‘I P- 6 0 P.6

FIG 3.1128
Stock hydrique (0 - : 0 cm)
I

FIG 3.1138 Stock hydr ique (0 - 20 cm)


P.arc.,I” 13 4 ,7 I MIM” d” PIUT”

0 20 40 50

Cmd
0 p.13 + p.14 91 n7g.y~
. p fa.10 x p.17

132
FIG 3.714

Stock hydrique (0 - 50 cm)


180
180 -
140 -
lW-
I 120 -
ti 110 -

u lOO-
DO -

x W-
70 -
W-
f W-

f 40
Jo-
-

20 -
10 -
0 ,
80

cl P.7 0 p.12

Stock hydrique CO-- 50 cm)


t=wi-ddi~ 7 a 12 I I( bn dw pl

a P.8

133
3.1.6. Confrontation saison sèche - saison des pluies

Dans tout ce qui précède, les résultats ont été présentes en différenciant systématiquement la
campagne de saison sèche (A) de celles de saison des pluies (B et C). C’est important, car toutes les
opkrations de simulation de pluies r&lisees jusqu’à maintenant l’ont été en saison sèche, alors que les
phénomcnes que l’on cherche à représenter par ce type d’expkimentation se produisent (en tout cas
dans leur très grande majorité) en saison des pluies.
L’exp&imentation en saison des pluies souleve plusieurs problemes techniques imparfaitement
resolus et en particulier :
- l’occurrence fréquente et impr&isible d’averses naturelles en cours de protocole pouvant modifier
les données d’humectation préalable et rendant impossible toute expérience programmée de façon
cohérente. Le problcme a dt6 ~$SO~U en recouvrant les parcelles entre les simulations avec une bâche
inclinée Plac&eau dessusde la parcelle de facon a permettre un échange entre sol et atmosphère.Mais
il est certain que cette bkhe a une influence sur les processusd’evaporation et de transpiration.
- la pr&ence d’une végétation haute a l’intérieur et à proximité de la parcelle empêchant la mise
en place de la plaque pluviométrique qui permet d’ettalonner l’appareil. Deux solutions ont été
envisagées.L’une consiste a effectuer l’étalonnage de l’appareil juste a côté de la parcelle de travail
sur une zone dégagée et de le déplacer ensuite. Mais l’expérience a montré que le deplacement de
l’appareil pouvait faire varier le réglage des intensités d’averses de pres de 20% ; cela peut être
moyennement gênant sur des parcelles a fort ruissellement, mais devient tres difficile à interpréter sur
des sols perméables.L’autre solution consiste à couper la végétation haute de façon à pouvoir tout de
même placer la plaque pluviométrique de contrôle. Cette solution a l’énorme inconvénient d’&re
destructrice d’une partie de l’ensemble végétal susceptible d’intercepter l’averse avant son contact
avec le sol. C’est pourtant cette dernière qui a et6 adoptée en raison de la faible aptitude moyenne au
ruissellement (décelee dès la saison dche) des parcelles de Booro-Borotou, l’influence de
l’interception ne nous apparaissantpas comme prépondérante dans de telles conditions. Mais il ne faut
pas cacher que cette option est éminemment contestable et contestée (par les su~k$ogues en
particulier).
Ces difficultés expliquent que seulement trois aversesaient été rktlisées dans ces conditions et
que toutes les parcelles n’aient pas été testées. C’est donc avec prudence qu’il faut prendre l’analyse
des différences observéestelle qu’elle est pmsentéedans la suite.
Dans le tableau n” 3.110, nous avons tente de recapituler les variations entre saison sèche et
saison des pluies des principaux résultats exposés dans ce chapitre, pour pouvoir les comparer et en
particulier voir si les variations de comportements sont liées aux variations des états de surface.
Ce tableau appelle quelques remarques :
1. Concernant les états de surface.
Les variations entre saison s$che et saison des pluies ne sont pas aussi flagrantes qu’on aurait pu
le penser, étant entendu que la proportion de couvert végétal et de résidus ne correspond pas vraiment
a une situation naturelle. Le relief ne varie que dans un sens d’accroissement tant pour la hauteur que
pour l’obstruction. La prdsence d’algues ou de mousses, la densité de fentes ou la continuité des
pellicules ne varient pratiquement pas. Les autres paramétres descriptifs varient dans des sens qui ne
sont pas systématiquementles mêmes selon les parcelles. Il est en particulier intéressant de noter que
la variation d’activité de la mésofaune ne semble pas une hypothèse a retenir pour une explication
d’évolution saisonnière systdmatique.

134
2. Concernant le stock hydrique .maximal des horizons superficiels.
Ce stock est sur toutes les parcelles (sauf la no99plus important (ou peu différent) en saison des
pluies qu’en saison sèche. Cela tend a confirmer que, sur les parcelles ou la difference est importante
le protocole de saison sèche n’arrive pas à saturer ces horizons (parcelles 1,5, 13, 16 et 17 qui sont
effectivement les parcelles très perméables).
3.Concernant Pinfiltration.
On assiste à une diminution générale de la capacité d’infiltration des sols entre saisons sècheset
pluvieuses sauf sur les parcelles à infiltration quasi totale (1 et 16 qui restent stables) et cela quelle que
soit la variable descriptive de cette infiltration (Ki(74.4,15), KLI, ou KS). Cela correspond, semble-t-il,
au stock hydrique plus important dans les couches superficielles du sol. A indice de précipitations
antérieures égal, l’infiltration est sensiblement diminuée et on trouve ici une des justifications aux
réservesque nous émettions sur l’utilisation de cet indice (paragraphe 3.1.2).
4. Cas particulier des champs.
Dans les observations pn%&dentesles parcelles 10 et 11 ont été mises de côté. En effet, ces
parcelles ont fait l’objet d’un travail du sol qui a modifié dans des conditions non naturelles, voire
contradictoires, les états de surface (augmentation importante du relief, de la porosité faunique,
diminution de la pellicule, variation alternée des indices d’érosion). De plus, des problèmes techniques
dans l’exp&imentation n’ont pas permis d’avoir les résultats complets d’infiitration et de stock ; mais
on s’aperçoit d’une variabilite importante plus due au travail du sol (variation contradictoire entre les
deux campagnes de saison des pluies où la mise en valeur était différente) qu’au changement d’état dQ
à la saison proprement dite.

135
Tableau n” 3.110
Comparaison codée saison sèche / saison des pluies
Pour schématiser la variation des Etats de surface les conventions d’écriture suivantes ont été nécessaires (elles
correspondent a la codification du paragraphe 3.12) :
blanc : pas de variation
> : saut positif d’une classe ou augmentation de la surface concemee infthieure à 20%
» : saut positif de plusieurs classes ou augmentation de la surface concernée supérieure à 20%
< : saut négatif d’une classe ou diminution de la surface concernée inférieure à 2M
» : saut négatif de plusieurs classes ou diminution de la surface concern& supérieure a 20%
Les autres variations sont exprimees en diiérences absolues dans l’unite de la variable étudiée.

Parcelle : 1 5 6 8 9 lOB-1OC 1IB-1lC 12 13 14 15 16 17

couv. vég. >> CC >> 9>-C >>-CC c c c c c c


Résidus < cc cc 99 e cc-9 CC-> 99. > 9 > >

Relief :
haut. »-9 >>- c 9 9 > >>
obstr. ->> ->>

AlgllC%/

mousses > >

Mésofaune
couv. c -> - > c c CC C
poros. > 9 -9 9 -9 9> > C < c

Fentes C c c

Sables >> 9- >- c c 9


Vésicules > -< >- c

Pellicules :
contin. c -9 c c > C

ép3iS. c c c -< c -9 9 > >

érosion 9 CC-9 <C-9> CC e 9 >> 9

Ki (%) 0 -22 -8 -17 -4 +lO/ 4 -15 -16 -30 -28 0 -15


lai 6) 0 -21 -5 -2 -4 +19/-14 +2/+5 -7 -14 -7 -14 +6 -19
KS hd t*> (“> (“1 +23 (*) +18/ +l l/ -4 -8 -12 -5 t*> t*>

Steck hydrique maximal :


O-20 (mm) +lO +13 +3 +3 -21 +8/-7 43 +5 -1 +4 +l +6
O-50 (mm) +29 i-34 +3 0 -30 +15/-11 +ll +9 -5 -4 +5 +14

(*): conductivité hydraulique non significative

136
3.1.7. Diseussh gh%-ale sur la simuWion de pluies

Diff&ents aspects de ce que l’on peut obtenir a partir d’expérimentation sur parcelles au
simulateur de pluies ont été pn%ent& successivementet de façon relativement indépendante. Il est
souhaitable de voir maintenant en guise de conclusion de ce chapitre l’éventuelle interaction de ces
analyses.Trois aspectspeuvent être dégagés : d’une part, à l’échelle de la parcelle, la liaison entre les
caractéristiques descriptives du milieu avec soit l’infiltration soit les coefficients du modèle simulateur
(équation 3.1.2) et, d’autre part, à l’échelle du versant, l’organisation générale de l’aptitude à
l’infiltration ; c’est-à-dire les caractéristiquesstatiques et dynamiques du modèle.

3.1.7. I. La parcelle et I’ infiltration

Albergel(1987) propose pour confronter les caract&istiques des parcelles aux lois d’infiltration
d’utiliser des méthodes de statistique descriptive sur des échantillons d’individus (les parcelles) décrits
par un ensemble de variables.
Nous proposons une approche identique utilisant l’analyse factorielle des correspondances.
Cette méthode permet de ramener les variables descriptives plus ou moins corrélées entre elles à un
nombre restreint de facteurs principaux indépendants susceptibles de décrire l’échantillon des
individus. Cette analyse est faite à l’aide du logiciel NDMS (Noiret et al., version 1987).
Les individus sont les 17 parcelles pour les campagnes A et B ; en tenant compte du fait que
toutes les parcelles n’ont pas subi la campagneB, l’effectif de l’échantillon se monte à 30 individus.
Dans l’application du logiciel NDMS, les variables peuvent être actives (elles participent
chacune activement à l’analyse statistique) ou supplémentaires (elles peuvent être à l’issue de
l’analyse replacéesdans le systèmed’axes des facteurs principaux obtenus).
Toutes les variables descriptives du milieu ont été prises comme actives; celles qui décrivent
directement l’infiltration sont supplémentaires.
L’échantillon est donc décrit par les variables suivantes :
s variables actives :
CD, classe de drainage
CR, couverture de r&idus
CV, couverture de la végétation
ER, indice d’erosion
GE, couverture de gravillons enchassés
GL, couverture de gravillons libres
MC, couverture de l’activité mésofaunique
MH, amplitude du microrelief
MP, porosité mésofaunique
PC, continuité de la pellicule
PE, épaisseurde la pellicule plasmique
PO, porosité du sol (premier horizon)
PR, profondeur d’apparition d’un horizon de drainage limité
SB, cohésion des sablespris en masse
TX, texture du sol (premier horizon)
VS, porosité vésiculaire
- variables supplémentaires :
KI, coeff. d’infiltr. théorique d’une aversede projet
KLI, coeff. d’infiltr. moyen de la campagnede pluies simulées
KS, conductivitt?hydraulique a saturation théorique
SH20, stock hydrique des 20 premiers cm du sol à saturation

137
Il est nécessaire que ces variables soient homogènes et présentees sous forme de modalités
qualitatives exclusives. Pour cela les variables CR, CV, GL, KI, KLI, KS et SH20 ont été recodées
automatiquement en 4 classeschacune.
Le resultat de l’analyse propose une description a partir de quatre facteurs principaux dont les
vecteurs propres expliquent pr&s de 90 % de l’inertie totale de l’échantillon (tableau nB 3.111). Les
figures n” 3.115 % 3.117 représentent les variables actives et supplémentaires dans les nouveaux
systèmesd’axes (1/2, 1/3 et 1/4).
Tableau no 3.111
Histogramme des facteurs d’inertie de I’ACP

Facthertie hcum. Histogramme

0.579561 0.57956***“*“48**4*“**$8”“**r(<*******:c*******~**
0.190386 Oo7(j995~~*~*~O*~~**~
0.062763 0.83268 ***a
0.053286 0.88597 ***
0.032679 0.91865 **
0.029077 0.94773 **
0.020509 0.96824 *
0.011042 0.97928
0.007455 0.98673

L’axe 1 décrit la structure horizontale de l’état de surface en opposant la rugosité (GL, GE,
MH) à la porosité et aux élments favorables à l’infiltration (CR, MG, MP).
L’axe 2 oppose les variables descriptives de l’héterogéneité ponctuelle (CR, GL, MC, h4H9 aux
variables de continuité (VS, SB, TX). C’est l’axe de l’homogérkité spatiale.
L’axe 3 décrit plutôt la structure verticale opposant les indices d’érosion, les gravillons (GE,
VS, TX, ER) à l’activite faunique, la vegétation, le drainage (MP, CV, PR, CD).
Enfin l’axe 4 pourrait être celui de la description pédologique opposant les éléments superficiels
(microrelief, continuité des sables ou de la pellicule) aux éléments internes (profondeur du sol,
porosité, classede drainage).
Quelques commentaires a propos de cette analyse :
1. Sur les trois representationson retrouve des variables toujours tres proches. Il s’agit, d’une part, de
variables qui décrivent strictement la même chose, la classe de drainage (CD) et la porosité interne du
sol (PO). D’autre part, on trouve une association plus interessante entre l’indice d’erosion (ER) et
l’épaisseur de la pellicule (PE) ; cela signifie qu’à Booro Borotou, une pellicule épaisse est toujours
liée à une érosion bien marquée (et réciproquement).
2. Les variables supplémentaires descriptives de l’infiltration sont toujours groupées et les paramètres
qui semblent le plus liées à l’aptitude a l’infiltration (les plus proches dans les différentes
repr&entations) sont, d’abord le couvert vegétal, ensuite la hauteur du microrelief, la couverture de
l’activité mésofaunique, le drainage et la porosité interne. Cela confirme ainsi la proposition selon
laquelle à Booro Borotou, les états de surface ne suffisent pas pour expliquer le fonctionnement
hydrodynamique,
3. Gn peut confronter ces résultats %ceux d’Alberge1 dont les 4 premiers facteurs n’expliquent que 50
% de l’inertie totale, le premier axe caract&isant l’aptitude du sol à l’infiltration, le second
l’occupation du sol (végétation, cultures), le troisime les pellicules et le quatrième les sols. Cette
description correspond grosso modo à la nôtre (les termes ne sont pas les mêmes, mais recouvrent des
domaines comparables).

138
FIG 3.115

Analyse factorielle des correspondances


Slmu,otbn d. plule.
0.0

0.7 - vs se T<

0.6 - ER

0.0 - PE PR CD
PO
QE
0.4 - PC
c-4

B OA sl-zt&ëS
0.2 - w
MH
0.1 - MO

0.0

-D.7 - 01
CR

-0.2 1 I I I I 1 I I
-2.0 -1.6 -7.2 -0.8 -0.4 0.0 04

A%s 1

FIG 3.1 16
Analyse factorielle des correspondances
0.6
Slmulatlonda pbls.
0.B- MP
04 - cv
0.3 - PR CO
PO
MH
0.2 - Si-mP
VI M=
0.1 -
0.0 QL
CR
-0.1 - PE
-0.2 - PCB 1-<
ER
-0.3 -
-0.4 -
-0.0 -
-0.0 -
-0.7 -
-0.8 -
-0.0 -
-1.0 -

-1.1 QE , I I 8 I I I
-2.0 -7.d -1.2 -0.S -0.4 0.0 0.4.

A%s* 1

FIG 3.117
Analyse factorielle des CorresDondances
stmu,o«cn d. plut*.
1.0
PR
0.0 -

0.8 -

0.7 -
0.6 - QE

023 -
0.4 - PO
e CD

t 2

0.1 -
GL MP
0.0 FE
vs
-0.1 - SH20 p)e

-0.2 -

-0.3 - SS cv 5;
PC 1 KS
-0.4 +
I I I I ‘. I 1 I I I
-2.0 -1.6 -1.2 -0-a -0.4 0.0 o.*
.4x. 1

139
3. I .7.2. La parcelle et le rmdéle simulateur

Le modêle simulateur est caractérisé par l’équation :


LR = AA.P + ABAPI + AC.P.API + AD (3.1.2)
Les parametres AA, AB, AC et AD, caractéristiques du modele, sont obtenus par le calcul à
partir du msultat des observations sous pluies simulees. Il est intéressant d’essayer de voir si ces
param&res peuvent être li,& aux mêmes parametres descriptifs que ceux qui viennent d’être utilisés
pour l’infiltration.
La méthode retenue est celle de la mgression multiple à exclusion iterative des paramètres non-
significatifs (méthode du stepwise) pour un seuil donné (pris ici pour un intervalle de confiance à
95%).
Le calcul est fait avec le logiciel STATGRAPHKS et donne les résultats suivants sur les 30
individus de l’échantillon précédent :
AA = 0,282 PO - 0,059 CV + 0,084
avec R2 = 0,61

AB = 0,027 PR + 0,017 VS - 0,017 CV + 0,026 MC - 0,079


avec R2 = 0,49

AC = 0,00034 GL + 0,00161 TX - O,oooO8CR - 0,00185 VS - 0,00087GE + 0,0056


avec R2 = 064

AD = -2,99 PO - 0,05
avec R2 = 0,58
Indépendamment de la qualité de ces régressions,ce qui est intéressant, c’est de voir avec quels
param&res descriptifs de la parcelle s’associent les param&res du modele simulateur :
AA se retrouve avec PO et CV, l’ouverture de la porosité en surface et le couvert vegétal, qui
sont bien les paramètres les plus simples pour décrire l’aptitude à l’infiltration.
AB semble associé à un panne1plus complexe (et au regard du coefficient de la régression) avec
moins de succès : PR et VS, caractéristiques de la zone de subsurface (de l’aptitude au stockage
hydrique superficiel ?) ; MG et CV caracténstique de l’activité de surface (végétation et mésofaune).
AC est décrit par les caract&istiques de rugosité de surface (GE,GL,CR) et par la nature de
l’horizon de surface (TX, VS)
AD enfin ne serait fonction que de la porosite. Cette association est tout a fait compatible avec
l’idée que ce param&re est, en quelque sorte, la fuite constante du modèle de ruissellement.
Ces résultats sommaires montrent que ces paramètres du modele ne sont tout de même pas dus
au hasard et correspondent effectivement à la r&lité du terrain. Cependant une extrême prudence est
de mise avec une qualité de mgression aussi faible. Il s’agit de tendances que nous considérons
comme interessantes,mais en aucun cas de demonstrations. Les méthodes de regression sont toujours
à manipuler avec pmcaution (Tomassone et al., 1983).

140
3.1.7.3. Le versant et PinjWation

Mais il est temps de revenir a une analyse plus proche du milieu naturel. Il est courant de
schématiser le comportement hydrodynamique le long du versant (toposéquence) pour avoir une
bonne représentation dans l’espace. Au début de ce chapitre, la figure n” 3.103 tentait de situer le long
d’une toposéquence type l’emplacement des parcelles de simulation de pluie. Dans le tableau n” 3.112
les parcelles sont rangées de l’amont vers l’aval et on a place en regard la classe d’aptitude a
l’infiltration correspondante (de 1 à 4, dans le sens d’une perméabilité croissante). Cette classe est un
compromis entre les classesobtenues lors du recodage de KI, KLI et KS pour l’analyse factorielle des
correspondances.
Tableau n” 3.112
parcelle campagne A campagne B

3 3
4 1

2 3
9 4 4

5 3 3
6 4 4

10 3 3
11 3 3

7 2
8 2 2
14 2 1
15 2 1

12 2 2
13 2 2

16 4 4
17 4 3

1 4 4

Ce tableau montre que le long du versant, l’aptitude à l’infïïtration décroît depuis le piémont de
la butte cuirassée jusqu’à l’induration de mi-versant où le ruissellement est maximal. Elle recroît
ensuite pour atteindre une infiltration totale assezrapidement dès le milieu de la zone convexe du bas
de versant. Ce comportement n’est pas nettement modifié par la campagne de mesure réalisée en
saison des pluies.

141
On note le comportement hétérogène des deux parcelles 3 et 4 installées sur les éboulis de
cuirasse, sans doute due %la tr&s forte h&.érogénéité locale des sols. Mais la représentativité de ces
parcelles est négligeable au regard du bassin versant.
Ce schéma de fonctionnement directement et qualitativement déduit des mesures sous pluies
simulees correspond exactement à l’analyse faite a partir des observations qualitatives hydrologiques
et pédologiques et en confirme donc la validité.

142
3.2. PROFILS HYDRIQUES

Ce chapitre est rédigé à partir des observations d’Emmanuel Fritsch.

3.2.1. Dispositif et observations

Au chapitre 2.8, le dispositif de mesure des stocks hydriques souterrains a été rapidement décrit.
Les données d’observation sur l’ensemble de ce réseau de mesure n’etant pas encore tout à fait mises
en forme, il a paru tout de même intéressant de presenter des resultats, même partiels, sur deux sites
caractéristiques et d’en faire une analyse la plus complete possible.
C’est d’abord le site tensio-neutronique no8 qui est retenu, associé au piézomètre n”19. Le tube
neutronique permet des relevés d’humidité dans le sol jusqu’a une profondeur de 3,55 m. Ce site est
situe à peu pres au milieu du transect aval et intègre tous les phénomènesqui peuvent se produire dans
cette zone.
Le second site choisi est le site no4 qui comporte le même dispositif de mesure que le premier à
l’exception du piézomètre. Il permet des relevés jusqu’à une profondeur de 1,95 m. Il se trouve au
milieu du transect amont.
Des observations régulières ont éte effectuées sur ces tubes à partir du mois d’avril 1985. Aux
incidents matériels près, l’évolution des profils hydriques est donc bien connue.
Cependant a la date de rédaction de ce mémoire, certains étalonnagesde ces tubes n’étaient pas
consideres comme tout a fait satisfaisants. Des mesures de contrôle ont été programmées pour l’été
1988. Les résultats définitifs sont donc susceptiblesde petites différences avec ceux que nous utilisons
ici. Ces différences seront très vraisemblablement minimes.

3.2.2. Analyse desprofils

Pour comprendre les mecanismesd’humectation du sol, nous avons choisi d’opérer sur un cycle,
annuel complet portant sur la #r-iode 1985-1986 qui a l’avantage d’être une annee de pluviométrie
abondante et bien répartie et qui constitue donc un bon échantillon de travail.
Parmi les nombreux relevés effectues, 12 dates ont éte retenues pour chacun des deux tubes.
Elles ont été choisies de façon à caractériser le remplissage et la vidange du profil entre avril 1985 et
avril 1986.
Le mécanisme n’étant pas strictement le même pour les deux tubes les observations et les
commentaires sont présentésséparément.

3.2.2.1. Tube neutronique n “8

Le tableau 3.201 et la figure 3.201 représenteles profils pour les dates sélectionnées.Pour des
raisons de clarté le graphique pmsente d’une part le remplissage entre le 28 avril et le 25 août et
d’autre part la vidange entre le 26 septembre et le 22 avril. Enfin, pour les mêmes raisons de clarté, un
lissage minimum (moyenne mobile sur trois points) a été réalisé sur les graphiques.

143
FIG 3.201

Tube no8 : Humiciite volumique


(Iiaab)
34.0%
I
32.0%
30.0%
28.0%
26.0%
24.0%
22.0%
20.0%
18.0%
16.0%
14.0%
12.0%
10.0%
8.0%
6.0%
4.0%
2.0%
5 25 45 66 65 106 125 145 165 185 205 225 245 265 285 305 325 345

Profondeur en cm
4. 9 Jul 0 22 Jul A 3 a08 X 11 aoh V

Tube n-8 : Humidite volumique


(lisse)
34.0% El
32.0% -

26.0% -

24.0% -

18.0% -

16.0% -

8.0% -

6.0% -
4.0% . ,’ , L , I , 1, I ,.,l,‘,‘,,,,,,,,,,,,,,,
5 26 45 66 65 106 126 145 165 185 206 225 246 265 285 305 325 346

Profondeur en cm
+ 3 nov 0 4dlx A 20 Jan X 11 nlor V

144
TabIeau n”3.201
Tube neutronique na8 : humidité volumique ou teneur en eau (en %)

Prof. 28avr 9jul 22jul 3aoii llaoii 25aoû 26sep 3nov 4déc 2Ojau llmar 22avr

5 17,5% 21,9% 21,2% 22,6% 20,8% 22,9% 21,8% 18,1% 7,0% 6,0% 16.6% 16,0%
15 15,5% 19.5% 18.6% 19.9% 18,6% 19,9% 18,7% 17,0% 8,5% 8,0% 15,7% 14.0%
25 15,0% 19,1% 18.1% 19,9% 18,6% 20,2% 19,8% 16,6% 9,7% 9,5% 14,3% 148%
35 12,2% 21,1% 19,5% 21.7% 20,4% 24,6% 23,9% 17,0% 9,5% 9,9% 11.1% 8,8%
45 9,9% 19,7% 18,5% 20,4% 19.3% 24,5% 24.6% 15,5% 9,6% lO,O% 9,7% 8,9%
55 8.8% 20,2% 18,6% 21,2% 20,3% 26,0% 26,7% 15,6% 9,3% 9,9% 9,2% 8,4%
65 9.4% 22,6% 21,6% 25,2% 23,9% 33,0% 33.7% 18,6% ll,l% 10,7% lO,O% 9.3%
75 8,6% 19,8% 21,1% 23,7% 23,0% 31,5% 33,2% 17,9% 11,2% 9,9% 9,0% 8,3%
85 8,5% 17,1% 20,7% 23,2% 24,7% 31.8% 33,5% 18.1% 12,4% 10,5% 9,1% 8,1%
95 9,4% 12,5% 18,1% 20,4% 22,1% 25,5% 25,9% 16,9% 13,8% 10,9% 10,4% 9,1%
105 9,4% 10,5% 18,0% 20,1% 23,1% 23.3% 23,8% 17,3% 14.4% 11,3% ll,O% 9.4%
115 8,4% 9,3% 246% 22,8% 29,5% 29,2% 30,0% 20,0% 15,8% 12,5% 10.4% 8,8%
125 7,9% 8,6% 16,2% 18,7% 23,9% 23,7% 24,3% 16,2% 12,8% 11,7% 9,2% 8,3%
135 7.3% 8,8% 17,6% 20,6% 27,3% 26,6% 27,3% 20,4% 14,6% 13,6% ll,l% 8.3%
145 5,6% 6,8% 16,6% 20,8% 30,0% 28.9% 29.6% 24,3% 14,6% 13,2% 9.7% 6,3%
155 4,2% 4,8% 13,5% 16,9% 26,1% 26,0% 27,5% 24,5% 14.0% 11,2% 8.5% 5,0%
165 4,2% 5,1% 14,1% 18,4% 30,1% 29,1% 29,9% 29,8% 17,8% 13,0% 9,4% 6,1%
175 Z5% 3,1% 10,6% 16,3% 30,6% 29.5% 30,8% 30,2% 22,0% 11.8% 8,3% 4.6%
185 2,8% 2,9% 8,4% 13,9% 31,2% 30,0% 30.9% 31,0% 27,9% 12.2% 7,9% 4,9%
195 2,7% 2,9% 5,5% 12,7% 30,2% 29,6% 30,9% 30,9% 30.4% 15,1% 8,0% 4,6%
205 3,4% 3,8% 4,5% 16.6% 32.6% 32,4% 33,4% 32.9% 33.3% 22,4% 9,5% 6,5%
215 3,5% 3,8% 3,7% 14,3% 20,5% 20,3% 20,7% 21,1% 21,3% 17,9% 7.8% 5,8%
225 2.9% 3.3% 2,9% 21,0% 26,6% 25,7% 26,1% 26,8% 26,5% 26,1% 9,9% 6,5%
235 2,4% 2,7% 2,4% 21,5% 23,9% 24,2% 24,3% 24,7% 24,8% 26,8% 10,4% 6,1%
245 2,9% 2,9% 2,8% 15,4% 16,9% 16,1% 16,8% 16,7% 16.8% 17,1% 9,1% 4,8%
255 3,6% 3,5% 3,8% 11,2% 11,9% 11,6% 11,8% 12.0% 11,7% 12,3% 8,5% 4,9%
265 4,3% 4,1% 5,1% 10.1% 10,8% 10,6% 10,7% 10.4% 10,7% ll,l% 9,6% 5,4%
275 5.0% 4,8% 6,6% 10,6% 11.0% ll,O% 11,2% ll,O% ll,O% 11,6% 11,2% 6,4%
285 4.8% 4,5% 7,4% 11,7% 12,4% 12,2% 12,2% 1%2% 12,0% 12,5% 12.2% 6,7%
295 9,3% 8,8% 11,3% 14,0% 15,0% 14,8% 14,9% 14.7% 14,4% 15.0% 14,6% 11.5%
305 13,8% 13,5% 14,1% 14,8% 15,8% 15,6% 15,8% 15,8% 16,0% 16,2% 15.3% 15,0%
315 16,4% 15,6% 16,2% 16,5% 17,9% 17,5% 17.7% 18,2% 18,5% 18,5% 17,0% 16,6%
325 20.7% 20,0% 21,8% 20,6% 22,6% 2&2% 22,4% 22.9% 23,5% 23,0% 19.5% 21,6%
335 21,7% 21,7% 21,7% 21,4% 22,4% 21,9% 22,3% 21,9% 22,3% 22,9% 21.9% 22,0%
345 21,2% 215% 20,9% 20,8% 21,4% 21,1% 21,4% 21,2% 21.0% 22,1% 21,4% 21,3%

Une représentation inhabituelle en trois dimensions a été tentée sur la figure n”3.202. Elle
permet d’imaginer en volume l’évolution annuelle de la teneur en eau dans le sol.
Enfin le tableau n”3.202 donne la profondeur du niveau piézométrique au piézométre PZ19 pour
les dates les plus proches des dates choisies.
Schématiquementon peut déduire une évolution annuelle en trois etapes :

145
FIG 3.202
TUBE No 8 : EVOLUTION ANNUELLE DU PROFIL HYORIQUE

Humidite volumique

0.03 0.07 0. 1.2 8. 17 0.21 0.26 0.3

146
Tableau n03.202
Piézomètie PZ19 : profondeur du niveau piézométrique en cm

Date. 28avr 1Ojul 20jul Saoii 1Oaoû 25aoû 25sep Snov Sdéc 2Ojan 1Omar 20avr

Prof. 371 359 199 124 71 74 179 222 253 286 332

- Premiere étape : du 28 avril au 22 juillet. L’humectation se fait à partir de la surface et le front


d’humectation descend régulièrement. La teneur en eau maximale est voisine de 20 %. L’ensemble du
profil appartient à la zone non saturée. C’est le potentiel de succion capillaire du sol qui commande
l’infiltration.
- Deuxième étape : a partir du 23 juillet et jusqu’au 25 août. La nappe remonte le long du versant très
rapidement et l’alimentation du profil se fait par le fond. De non-saturé, le profil se sature en moins
d’un mois et le niveau piézométrique ne se trouve plus qu’a 70 cm de la surface. La teneur en eau peut
dépasser30%. Le potentiel gravitaire prend le pas sur le potentiel capillaire.
- Troisiéme étape : de fin septembre à avril. Le profil se vidange avec la nappe pour revenir à son état
initial. Les teneurs en eau dans la zone non-saturée se stabilisent autour de 10 %.
Ce comportement est caractéristique des sols dont la texture prédominante est sableuse.

3.2.2.2. Tube neutronique n “4

Comme pour le tube pnkédent on trouvera pour les mêmes dates le tableau, les profils
hydriques et la représentation en trois dimensions de l’évolution annuel sur ce tube.
Il n’a pas été nécessairedans ce cas de lisser les courbes pour la représentation graphique.
Le comportement annuel est completement différent du tube précédent et on ne distingue plus
que deux phases de remplissage et de vidange. Le profil observé entre 0 et 2 mètres de profondeur
n’est jamais sature.
Le remplissage s’effectue a partir de la surface par une humectation gravitaire qui tend à se
stabiliser vers une teneur en eau moyenne sur tout le profil qui se situe vers 30%. Dès la fin juillet on
peut considérer que le stade ultime est atteint. L’asséchement commence vers la mi-septembre et se
produit de façon uniforme sur toute la hauteur du profil observé.
Notons toutefois des assèchements plus rapides sur les 25 ou 30 premiers centimètres
directement affectés par l’évapotranspiration.
Ce comportement correspond à une évolution classique des profils hydriques dans le sol à
dominante argileuse.

147
FIG 3.203

Tube no4 : Humidite volumique


rempllssags (non Ilsae)
42.0%

40.0%

36.0%

36.0%

34.0%

32.0%

30.0%

26.0%

26.0%

24.0%

22.0%

20.0%

16.0%

16.0%

14.0%, 8 , , , , , > , , , , ( , , , , I
5 25 45 65 65 105 125 145 165 165

Profondeur sn cm
+ 9 Jul 0 22 Jul A 3 aob X 11 aoh V

Tube n-4 : Humidité volumique


vidange (non IlsSe)
36.0%

34.0%

32.0%

30.0%

28.0%

26.0%

24.0%

22.0%

20.0%

16.0%

16.0%

14.0%

12.0%

10.0%

6.0%
5 25 45 65 65 106 125 145 165 186

Profondeur en cm
t 3 nav e 4 d6c A 20 Jan X 11 mor V

148
FIG. 3.204

TUBE No 4 : EVOLUTION ANNUELLE DU PROFIL HYDRIQUE

Humidité volumique
$0. 10 0. 13 0. 15 0. 18 0.21 0.24 0.27 0.30 0.33 0.36
Tableau 11~3.203
Tube neutronique n” 4 : Humiditi volumique ou teneur en eau (en %)

Prof. 28avr 9jul 22jul 3aoû llaoû 25aoû 26sep 3nov 4déc 2Ojan Ilmar 22avr

5 16.7% 21.0% 23.3% 27.4% 24.4% 21.3% 19,O% 21,1% kt2% 11.7% 19.6% 18,8%
15 220% 25.0% 25.5% 27.8% 27.8% 25.0% 24,0% 24,5% 16.5% 16.3% 23.8% 21.2%
25 24.7% 27.9% 27.4% 293% 30.1% 27.1% 26.6% 26,7% 19.9% 21.3% 26.4% 19.8%
35 23,7% 28.8% 26,9% 29,6% 30.2% 27.6% 26,8% 26,2% 19,9% 20,2% 26,5% 17,2%
45 19.6% 29.8% 27,3% 30.6% 29.2% 27.9% 27.1% 25.2% 18,5% 19,3% 25,5% 15.9%
55 17.8% 28.7% 25.9% 29.8% 27.6% 26.8% 26.1% 23.7% 18.3% 19.2% 21,1% 16.5%
65 20.8% 29.2% 27,4% 29,5% 30,3% 27.8% 27.1% 25,3% 21.4% 21.4% 21,5% 20,1%
75 19,8% 27.5% 25.8% 27.6% 28.1% 26.5% 25.9% 23.6% 21.3% 21,5% 20,4% 19.8%
85 20.3% 27.0% 25,9% 28.1% 29.1% 27.3% 26,3% 24,5% 22.4% 21,8% 20,7% 19.9%
95 20.8% 28.3% 27.3% 29.4% 30,7% 28,8% 27.9% 26,1% 24,3% 22,3% 21.5% 19.9%
105 20.1% 26.7% 27,8% 29.7% 30.2% 29,3% 28,0% 25,5% 23.7% 221% 20.6% 19,3%
115 19.2% 22,7% 28.2% 30,3% 32,1% 29,4% 28,5% 25.4% 24,4% 22.2% 20.1% 18.7%
125 19.3% 20,8% 28,7% 29,4% 33,4% 340% 29.2% 27,0% 24.7% 23.0% 20.7% 18.6%
13.5 19.8% 21.2% 345% 32.2% 3§,.5% 33.6% 31,2% 27,9% 26.4% 23.5% 21.4% 19.3%
145 18.8% 20.4% 29,4% 32,4% 35,2% 33,0% 31,5% 28.6% 26.0% 22.4% 21.6% 17.9%
155 18,8% 21.1% 29,0% 31,4% 35.2% 3X7% 30,8% 27,7% 26,2% 23.2% 20.5% 18.2%
165 17.1% 19,8% 28,9% 32,3% 37,6% 34,2% 31,7% 28,9% 25,8% 22.7% ZO,l% 17.3%
175 17.2% 19.5% 30.8% 35.1% 40.0% 37.6% 34,9% 32,3% 27.1% 25,6% 245% 16.2%
185 15.8% 18.1% 29.3% 34,2% 34.9% 36,5% 34.9% 32,1% 27,4% 23.7% 19.0% 14,8%

3.23. Stocks hydriques et bilan hydrologique

En admettant que le choix de ces deux tube-spour représenterl’évolution des profils hydriques
dans le domaine amont toujours non sature et dans le domaine aval directement influencé par la nappe,
est bon, il est intéressant de suivre la variation du stock hydrique dans ces profils, toujours sur la
même période test d’avril 1985 à avril 1986.
Les figures n”3.20§ et n”3.206 représentent cette variation de stock en fonction du temps. Elle
est calculee comme etant la différence entre la teneur en eau initiale et la teneur en eau de la date
choisie, toutes deux intégrées sur toute la hauteur du profil connu.
Le calcul pratique a eté effectue sur environ 25 profils mesureset bien repartis dans le temps.
Les valeurs initiales sont :
- Tube n-4, le 20 avril 1985, stock initiial = 355 mm
- Tube n’8, le 28 avril 1985, stock initial = 328 mm
Ces valeurs initiales n’ont évidemment pas la même signification puisque le tube n”8 atteint la
nappe et boucle le bilan, ce qui n’est pas le cas du tube n”4. Elles ne sont pas comparablesentre elles ,
mais servent de conditions initiales pour l’evaluation des variations de stock.
Sur les mêmes graphiques on a représenté les hauteun de précipitations cumulées aux
pluviographes Pl 1 pour le tube 4 et P12 pour le tube 8 (ce sont les postes les plus proches des tubes).

150
FIG 3.305
Tube no4
VarlatIon du stock entre 0 et 200 cm
1.5
1.4 - pluie cumulée CP 1 11
1.3 -
1.2 -
1.1 -
l-
0.9 -
0.6 -
0.7 -
0.6 -
0.5 -
0.4 -
0.3 -
0.2 -
0.1 -
0 (
0 100 200 300 400
Date compte% dspula le 20-04-05

FIG 3.306

Tube n”8
Varlaffon du stock enbu 0 et 360 cm
1.6
1.5 -
1.4 - pluie cumulée CP 121

1.3 -
1.2 -
1.1 -
l-
0.9 -

o- -
-0.1 L 1 I 1 1 I I
0 100 200 300 400
Date 8 partir du 26-04-65

151
L’allure de la courbe de variation de stock est identique pour les deux profils. D’abord le stock
reste constant jusqu’à la mi-juin, puis on observe une croissance régulière présentant un déficit quasi
constant avec la courbe de pluie cumulée. Cette croissance s’arrête net à la fin du mois de juillet et
l’on observe un palier (stable pour le tube 8, legèrement décroissant pour le tube 4) d’environ deux
mois jusqu’à fm septembre. Le cumul pluviométrique continue de croître avec sensiblement la même
pente pendant toute cette période et il croit toujours, alors que le stock a nettement commencé à
diminuer jusqu’a mi-novembre. Le stock continue de décroître pour retrouver son niveau minimum en
avril.
L’amplitude maximale atteint 300 mm en valeur relative, 650 mm en valeur absolue sur le tube
no4 ; elle atteint 500 mm en valeur relative, 830 mm en valeur absolue sur le tube n”8. Cette différence
s’explique aisément : d’une part sur le tube no4 la profondeur où l’on peut considérer le régime comme
permanent n’est pas atteinte par les mesures ; d’autre part la nature des sols est différente et le mode
de stockage de l’eau n’est pas le même saisonnièrement.
Ces observations appellent quelques commentaires :
- Il apparaît que dans les deux cas un régime maximal est atteint fin juillet/debut août. Ce régime
pourrait correspondre a la capacité maximale de rétention en eau du sol que l’on peut situer dans une
fourchette moyenne de 600 à 900 mm. Des fluctuations sur les horizons superficiels sont
naturellement imputables a l’évapotranspiration. On note que ces valeurs sont élevées par rapport à
celles que l’on trouve habituellement dans la littérature.
- Ce régime maximal est atteint dès la fin du mois de juillet, alors que le cumul pluviométrique ne
cesse de croître. Si l’on adopte l’hypothèse tms simpliftée d’une intensité minimale d’infiltration
infinie, cela signifie en terme de bilan que l’équilibre entre la pluie d’une part, l’évapotranspiration et
l’infiltration d’autre part est rompu et que le système fuit. Ces fuites se produisent sous forme
d’interception (et de reprise évaporatoire) d’écoulement rapide de crue ou d’écoulement de base.
- Dans le cas du tube n”8, on note que la pente de la courbe de variation du stock est supérieure à la
pente de la courbe de la pluie cumulée fin juillet/début août. Cela signifie que la variation du stock
n’est pas uniquement dû à l’apport ponctuel ; les autres apports viennent, soit d’une alimentation
rapide de la nappe a un autre endroit et à une circulation latérale, soit d’apports ponctuels fourni par la
réinfiltration d’un écoulement de surface.

152
3.3. TRAÇAGE DES ECOULEMENTS

Ce chapitre est rédigé a partir d’une expérimentation conçue en commun avec Olivier Planchon
à la fm de la dernière campagnede mesure, sur des hypothèses suggéréespar les résultats accumules.
Ces mesures ont et6 mises en place rapidement et sans Mlexion approfondie sur les principes de la
mesure ou sur son mode opératoire.

3.3.1. Objectif

Pour mieux se rendre compte qualitativement de la genese des crues dans les ravines et Li
l’exutoire du bassin versant, il a paru intéressant de suivre quelques crues naturelles en utilisant un
traceur. En effet, si l’origine de l’eau écoulee a l’exutoire lors des crues pouvait être déterminée de
façon précise, l’explication du fonctionnement du bassin versant serait grandement facilitée (chapitre
1.2).
Trois injections ont pu être réalisées et observées par Planchon lors de crues du mois d’août
1987.
Le traceur utilisé est de la Rhodamine WT. C’est un colorant rouge foncé employé ici sous sa
forme liquide à la concentration maximale. Ce produit n’a pas d’inftuence notable sur l’environnement
et il n’est réduit chimiquement par le milieu naturel que tri% lentement.
Le suivi a été essentiellement visuel. Aucune mesure quantitative n’a été faite lors de ces
injections.

3.3.2. Expériences

Les trois injections ont été rktlisées lors des crues des 18, 25 et 27 septembre 1987. Le tableau
3.301 donne les principales caracteristiquesde ces crues aux stations principale et amont.
Les descriptions des injections extraites du carnet de notes de Planchon (Comm.pers.,1988) sont
reproduites ci-dessous.

3.3.2.1.1 ère injection, le 18 septembre 1987

Injection à 2OhlO dans le seuil de la ravine des Hollandais (figure no 3.301, point H), une minute environ après la
pointe de crue. Le nuage coloré arrive franchement et bien concentré a l’exutoire principal (point P) lh25 après l’injection, le
maximum de concentration en colorant passe 2 minutes plus tard (confumé par l’analyse des prélèvements au laboratoire) et
la coloration disparaît complètement après 30 minutes.

3.3.2.2.2ème injection, le 2.5septembre 1987

Injection à 4h12 dans la ravine Iris (point I), environ une minute après la pointe de crue (un bon litre de Rhodamine
concentrée).
Des prèlevemen&sont effectués à la station amont (point A) (entre 16 et 80 minutes apres l’injection) et à la station
principale (entre !Xl et 150 minutes après l’injection).

153
FIG. 3.301

TRASAGE DES ECOULEMENTS : POIN TS D’INJECTION ET DE CONTRBLE

154
Tableau 3.301
Caractéristiques des averses et des crues tracées.

Ere inj. 2ème inj . 3ème inj.


Date 18-09-87 25-09-87 27-09-87

Averse
Pluie moyenne (mm) 31,9 17,l 424
Durée moyenne averse (mm) 150 46 276
Intensité max en 1 min (mm/h) 110,8 108,2 109,5
smin 70,7 83,6 928
15mm 5434 51,5 77,9
Indice précip. ant. (mm) 10.2 62 10,8

Station principale
N” crue 8718 8720 8721
Heure début crue 19:58 03:46 21:31
Débit de base (l/s) 6,92 7,31 9,ll
Débit maximal (l/s) 217,0 69,8 1050,o
Temps de montée (min) 92 106 85
Temps de base (mm.) 305 1390 189
Lame écoulée (mm) 1,38 2,05 3,10
Lame ruisselée (mm) 0,95 1.28 2,60
Coeff. ruisselIement 3,0% 7,5% 6.1%

Station amont
N” crue 8708 8709 8711
Heure début crue 19:51 03:55 21:26
Débit de base (l/s) 5,63 5,63 5,63
Débit maximal (l/s) 91,40 42,00 968,00
Temps de montée (min.) 28 23 42
Temps de base (min.) 435 197 107
Lame écoulée (mm) 1,83 0.55 5,37
Lame ruisselée (mm) 1,31 0,32 4,76
Coeff. ruissellement 3,4% 1,9% 11,2%

Rien n’est observé aux deux stations. L’observation des échantillons dorme une légère coloration rouge à la station
amont 49 minutes après l’injection. On ne note rien à la station principale.

3.3.2.3. Sèmeinjection, le 27 septembre 1987

21h45 :
- t= 0 ; injection d’un litre de rhodamme dans le bas-fond à l’aval de la ravine Iris. Il n’y a à cet endroit plus d’incision
ravinaire (point B) ;
- t= 10 min. ; le nuage s’est déplacé d’au plus 20 mètres, traversant un taillis très touffu. Le débit est faible. La nappe d’eau
commence à s’élargir. Le marigot n’est pas loin et se présente sous forme d’un affleurement de la nappe progressif et linéaire.
L’écoulement est faible et n’est constitué que d’eau de la nappe.

155
- t= 20 min. ; le nuage arrive au marigot. Il est très dilué, se distingue mal. Je le “recharge” avec un nouveau 1/2 litre de
Rhodamine et laisse le bidon sur place comme repère pour atteindre rapidement la station amont. Là, le bas-fond est
complètement inondé, avec de l’eau entre le genou et la mi- mollet.
- t= 35 min. ; suspicion de nuage rouge a la station amont, mais rien de net. La traîne du nuage serait alors tri9 longue.

3.3.3. Commentaires

Une représentation générale de ces trois injections est tenu& sur les figures 3.302 a 3.304. Elles
présentent d’une part le hy&ogramme des averses aux pluviographes P51 et P52 et d’autre part les
hydrogrammes superposésdes crues aux stations principales et amont, à la ravine Iris et à la ravine des
Hollandais. Aucun écoulement notable n’a eu lieu pour ces trois événements a la ravine des
Amoureux.
Il faut noter que l’indice des précipitations antérieures est dans les trois cas assezmoyen et du
même ordre de grandeur et que les injections ont lieu dans une période bien concentrée de la deuxième
moitié de la saison des pluies. Cela permet de supposer que l’etat d’humectation des sols n’est pas très
different pour les trois événements.
De même les intensités maximales enregistrées pour les aversessont sensiblement comparables,
peut être un peu plus appuyées dans le dernier cas. Pour les trois crues on ne note pas de déséquilibre
important de la repartition spatiale de l’averse en comparant les hyétogrammes de P51 et de P52.
Et, malgré toutes ces similitudes, il semblerait que l’on observe trois phénomenes différents. En
réalité il est plus probable que l’on réalise trois observations differentes. En effet les trois injections
ont été réalis6es a chaque fois en autre endroit. La chance a voulu que les autres paramètres restent
comparables (excepté les hauteurs d’averses et donc les volumes de crues). Il faut donc bâtir notre
interprétation a partir de ces points d’injection.

3.3.3.1. Crue du 18 septembre 1987

L’injection est nklisée au sommet de la crue dans la ravine des Hollandais et le nuage semble
passer sans dégradation notable au sommet de la crue à la station amont.
On peut donc admettre que l’eau qui a Cte tracée a eu un cheminement rigoureusement
superficiel, d’abord dans la ravine ensuite dans le cours d’eau principal.

3.3.3.2. Crue du 25 septembre 1987

La duree de l’averse est plus courte. Mais l’intensite est forte et le ruissellement bien enregistré
aux quatre stations.
L’injection est realisée tout a l’amont dans la ravine Iris au maximum de la crue. Un soupçon de
colorant semble passer a la station amont alors que la décrue est nettement amorcée. Rien n’est
observé a la station principale.
Nous formulons donc l’hypothèse d’une infiltration quasi complete de l’eau trac& dans la
ravine, les débits mis en jeu étant trop faibles pour saturer le lit de la ravine. Cette hypothèse est
confirmée par les observations sur les pièges et les échelles h maximum installées par Planchon (1988)
dans la ravine elle-même. Entre la station de contrôle (point d’injection) et le confluent avec le cours
d’eau principal le débit ne fait que diminuer.

156
FIG 3.302

Crue du 18 septembre 1987

concentration

Pluvlographe Oedipe P51

Pluviographe Oedipe P52

157
FlG 3.303

Crue du 25 septembre 1987

1 2 3 4 5 6 7 a 9 10 11

Temps en heures

Pluviographe Oedipe P51

‘!i’

Pluviographe Oedipe P52

158
FIG 3.304

Crue du 27 septembre 1987


1.1

0.9

0.0

0.7

0.6

0.5

0.4

0.3

0.2

0.1

0
19 20 21 22 23 0 1 2 3 4. 5

Temps en heures

f
E
E

c
3.3.3.3. Crue du 27 septembre 1987
L’injection est faite directement dans le bas-fond a un endroit où l’incision ravinaire n’existe
plus et où aucun drain privilegié n’est soupçonnable en surface. C’est exactement le lieu des bandes
d’arrêt décrites dans le paragraphe concernant les états de surface du chapitre de description de la
pédologie.
A l’instant où l’injection est faite, la crue est en train de passer dans la ravine et la phase
montante est en cours à la station amont. L’observateur ne note pourtant pas de vitesse d’écoulement
importante. En se rapprochant de la station amont, il observe cependant un débordement de plus en
plus important. Lorsque des traces de colorants parviennent à la station amont, la décrue est déjà bien
entamée.
Il est donc probable que le bas-fond a presque totalement infiltré l’eau marquée ; cette eau ne
semble pas mapparaître a la station amont pourtant assez peu éloignee. Notons que l’observateur
inscrit sur son carnet que l’eau de débordement qui passe à la station amont (et qui - on peut le
supposer - constitue la crue) proviendrait de la nappe.
3.3.4. Conclusion

Il est peut être un peu pr&omptueux de vouloir déduire des conclusions définitives ces trois
expkences.
En effet elles ne répondent pas vraiment aux objectifs qui les ont suscitées. Les injections ont
été r&lisées pour les deux premieres dans des drains où l’écoulement était déja bien concentré, et pour
la dernière dans le bas-fond à proximité immédiate du cours d’eau principal.
Si l’opération était a refaire en disposant de plus de temps et d’une meilleure préparation, il
serait plus démonstratif de faire une injection répartie sur une ligne de niveau par exemple en haut de
versant et surtout d’effectuer de nombreuses répétitions. L’expérimentation décrite par Thébé (1987)
sur le petit bassin de Mouda dans le Nord Cameroun nous paraît une excellente r&.lisation de ce type.
Cependant l’observation continue des ravines et des drains de premier ordre sur le bassin
pendant deux saisons des pluies complètes par Planchon, l’amène a considérer que le comportement
de ces ravines et drains de versant est identique au comportement général du versant (1988).
Par voie de conséquenceil paraît possible d’extraire des tendancesintéressantes:
- L’eau qui passe au débit maximum au cours d’une crue moyennement importante en volume dans un
collecteur de versant se retrouve, au maximum de la crue, a l’exutoire du bassin versant. Ce
comportement normal correspond & une hypothèse hortonienne de fonctionnement.
- Si la crue est plus faible sur la partie amont du bassin, le débit est susceptible de s’infiltrer
totalement, soit dans le drain, soit dans le bas-fond. L’écoulement rapide de crue, peu important,
provient alors probablement d’un effet piston, puisqu’il n’y a pas de débordement notoire de la zone
saturée dans le bas-fond.
- Enfin dans une situation équivalente mais avec une averse beaucoup plus importante en volume, on
assiste a un débordement de la nappe dans le bas-fond et l’écoulement rapide de crue peut être
constitue d’une combinaison des trois élements : ruissellement hortoniert, effet piston et ruissellement
direct sur la zone de d’affleurement de la zone saturee.

160
QUATRIEME PARTIE :
INTERPRETATION
4.1. BILAN IIYDROLOGIQUE

Avant d’entrer dans le détail de l’interpr&ation d’une foule de résultats et d’observations, il est
important de dresser un bilan des différents termes du cycle hydrologique que Roche (1986) definit
comme le décompte des entrées et des sorties d’un systèmed’eau dans un intervalle de temps donné et
de faire le point sur des notions simples.
Le choix du pas de temps est très important ; mais pour diverses raisons pratiques, il ne peut être
aussi précis que souhaitable. D’abord il faut s’intéresser au cycle saisonnier complet et le pas de temps
sera annuel ; ensuite l’analyse essaied’être un peu plus détaillee avec un pas de temps mensuel.
Dans ce chapitre comme dans toute cette partie, il sera constament fait référence aux résultats
obtenus sur les bassins versants de Korhogo (Camus et al., 1976) et de Sakassou Est et
Ouest(Lafforgue, 1982). Ces bassins se trouvent en effet dans la même grande r&$on et comportent un
certain nombre de similitudes avec le bassin de Booro-Borotou. Nous renvoyons aux synthèses
réalisées sur ces bassins pour leur description et leurs principales caractéristiques. Rappelons
seulement que ces trois bassins sont installés sur des substratum granitiques et que leurs superficies
sont respectivement 3,63,0,553 et 0,63 1 km .

4.1.1. Bilun annuel

L’évaluation des termes du bilan hydrologique se doit d’être faite en annees hydrologiques.
D’après Roche (1986) :
l’année hydrologique correspond au cycle annuel de variation des débits ; elle est découpée dans l’année calendaire
de manière à ce que les réserves du bassin soient minimales au début et à la fin de la période choisie.
Roche ajoute :
Le concept d’annee hydrologique est indispensable quand on veut évaluer le bilan hydrologique annuel d’un bassin,
car il permet de minimiser, jusqu’à parfois la rendre négligeable, la partie du bilan concernant la variation des réserves
(difficile ou impossible à estimer).
Cette période pour la région de Booro-Borotou est difficile à définir au sens de Roche. On a vu
en effet dans la partie 2 que les réserves souterraines sont minimales vers la fin du mois de juin.
Cependant la saison des pluies a déjà commencé depuis trois mois et le cycle végétatif est déja bien
amorce. ll paraît donc logique de faire débuter l’année hydrologique au début du mois d’avril, avec les
premiéres pluies régulières qu’il serait absurde d’affecter au cycle précédent. On peut noter qu’à ce
moment, si les niveaux piézométriques ne sont pas au plus bas, les débits de base sont soit amuïk,
soit sur le point de l’être (année 1986). L’année hydrologique a Booro-Borotou commence donc le ler
avril et se termine le 31 mars.
Une partie des tableaux synthétiques de la partie 2 sont déja présentés en annéeshydrologiques.
Le tableau n”4.101 récapitule les résultats concernant les principaux termes du bilan hydrique déja
donnés et epars dans la partie 2 :
Tableau n”4.101
Bilan hydrologique annuel sur le bassin versant de Booro-Borotou (en mm)

Années Précipitation Ecoulement Ruissellement ETP Penman Déficit écoulement

1984-85 1161 59 10 1620 1102


198586 1528 205 33 1602 1323
1986-87 1073 31 6 1604 1042
1987-88 1244 86 26 1590 1158

163
Le tableau n”4.102 présente les mêmes rkultats sur les bassins de Korhogo et de SakassouEst
et Ouest pour une même annéehydrologique.
Tableau nO4.102
Bilan hydrologique annuel sur les bassins versants de Korhogo et de Sakassou (en mm)

Années Précipitation Ecoulement Ruissellement ETP Pemnan Déficit écoulement

Korhogo
1962-63 1481 508 88 973
1963-64 1463 556 81 907
1964-65 1625 674 85 951
1965-66 1252 561 53 691
1966-67 1616 584 150 1032
1967-68 1385 520 65 865
1968-69 1026 315 18 711
1969-70 1561 712 108 849
1970-71 1270 433 37 837
1971-72 1138 399 50 739

Ssksssou-Est
1972-73 1073 148 53 925
1973-74 1279 121 41 1158
1974-75 1161 133 35 1028
197576 1331 281 115 1050

Saksssou-Ouest
1972-73 1100 59 21 1041
1973-74 1235 29 15 1206
1974-75 1242 60 25 1182
1975-76 1316 96 41 1220

Notons que l’évapotranspiration potentielle n’est pas donnée dans les synthèsespour les bassins
versants de Korhogo et de Sakassou.
La figure n”4.101 présente sous forme de camembert le bilan hydrique sur ces quatre bassins
pour la période d’étude. Le camembert complet représente l’apport pluviométrique (p). On y a
découpé deux parts qui constituent ensemble le volume écoulé (E), l’une représentant le volume des
crues (R), l’autre l’écoulement de base@R).

164
FIG. 4.101 Bilan hydrologlqua 0 Boom-Somtou

Bilan hydmleglque a Korhogo

Bilan hydrologlque I Sakassou-Eet

Bilan hydmloglque 0 Sakasa,,u-Ouest

165
A Booro-Borotou ce bilan fait apparaître clairement la faible part de l’écoulement au regard des
apports par precipitation et la part encore plus faible des écoulements rapides de crue. Si l’on assimile
en moyenne le déficit d’écoulement (ce qui revient à adopter l’hypothese que le système hydrologique
étudié ne fuit pas) à l’évapotranspiration reelle, on constate un deficit évapotranspiratoire d’environ
400 mm par an.
A Sakassou (surtout pour le bassin versant Ouest), le bilan est assez semblable, tandis qu’à
Korhogo, la part de l’écoulement de base et de l’écoulement de crue est beaucoup plus importante.
Malgré le faible échantillon disponible à Booro-Borotou, une régression linéaire a été tentée
entre la pluviometrie annuelle (P) et, d’une part, l’écoulement annuel (E), d’autre part, l’écoulement de
crue cumule annuel (a) (figure n”4.102). Cela donne (en mm) :

E = 0,387 P - 390 avec r2= 0,996


et
R = 0,0597 P - 55,9 avec r2= 0,838

On voit que le résultat semble bon. Pour confirmer ce type de relation, nous avons tenté la
même opkation sur les dix années d’observation de Korhogo avec un succès moindre, mais
néanmoins comparable (figure n”4.103) :
E = 0,517 P - 188 avec r2= 0,768
et
R = 0,162 P - 150 avec r2= 0,767

4.1.2. Bilan hydrologique mensuel

Toutes les valeurs mensuelles du bilan hydrologique sont données en mm dans le tableau
n”4.103 pour les quatre anneesd’observation a Booro-Borotou, où :
P, pluie moyenne sur le bassin versant ;
ETP, evapotranspiration calculée par la formule de Penman ;
E, écoulement total à l’exutoire ;
R, écoulements de crues cumul&.

4.1.2.1. Pluviométrie - Evapotranspiration potentielle

L’analyse en donnees mensuelles permet de bien comprendre les évolutions saisonnières.Sur le


diagramme de la figure n”4.104, on a cherche a représenter de façon conjointe les evolutions
saisonnieres de l’évapotranspiration potentielle et de la pluviométrie. On y vérifie que
l’évapotranspiration potentielle est relativement stable pendant les mois de pluies abondantes (juin à
octobre) et qu’au contraire, elle est remarquablement variable pendant les mois de saison sèche
(décembre à mars). Cela suit de trks pres le cycle végétatif dont l’évolution est parallele à ce schéma :
réguliére en période humide, éminemment variable en période sèche (asséchement, feu,
redeveloppement).

166
FIG 4.102

Bilan annuel: &oulement/ruissellement


0BooraPrlnc1pol
210
200 -
190 -
180 -
170 -
160-
150 -
140 -
130-
120 -
110 -
100 -
SO-
W-
70 -
W-

1.05 1.15 1.25 1.35 1.45 1.55


Prdclpltotlon anfylle (en m)
n Ecoulom#t Ruhœllomalt
FIG 4.103

Bilan annuel: 6coulement/ruissellement


0 Kohogo
w” l------

700 n 1969
i RlQ4.4

200
1 t 1965

1.20 1.40 l.iO


Prlclpltatlon onn+lo (UI m)
0 Ecoulement Rukrolloment

167
FI0 4.104

Evolution saisonni&-e conjointe


Pluvl0mhia - EIP

lao I-
170

Ê 160
E

-7. 7-r-11
280

FI[3 4,105
DiffdrEnca p - ETP
d’awll 1 ME4 0 mari 11111

-60

-2w 1-1 I I I I I I I I I I I I I I I , , , III


AMJJAS~NDJFMAMJJAfi~NDJFMAMJJAS~NDJFMA~JJA~~NDJFM

168
Tableau n”4.103
Récapitulatif des valeurs mensuelles des termes du bilan hydrologique ZtBooro-Borotou.

Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar

1984-85
P 96,4 113,0 218,l 165,8 225,5 151.7 147,5 14,2 0,O 1,7 11,0 16,5
ETP 175,5 149.6 133.0 104,4 124,6 115,3 129,3 121,7 96,5 154,2 147,8 165.1
E 0,l 0,7 6.2 5,2 9,5 21.3 11,9 2,8 1,0 0.4 0,O 0,O
R 0.0 0,O 2.0 0,5 1,l 4,l 1,8 0,O 0,O 0,O 0,O 0,O

1985-86
P 101,7 67,6 131,7 331,8 398,5 265,5 107.7 2,2 0,O 0,O 46,4 74,4
ETP 161.6 150,4 121.5 103,8 107.8 111.7 130,l 126,l 101,2 149,6 165,7 168,3
E 0,o 0,o 0,l 13,5 80,l 70,3 27.0 8,2 2,9 1,3 0,8 1,2
R 0,o 0,o 0,o 3.4 19.6 7,6 2.1 0,O 0,O 0.0 0,O 0,O

1986-87
P 66,0 128,0 112,8 157,l 129,l 207,3 152,3 24,8 0.0 1.1 35,4 58,7
ETP 159,3 148,4 137,8 99,8 108,7 103,5 120.7 115,4 97,0 149,O 163.6 169,3
E 1,3 1,9 2,8 1,9 2,9 8,0 5,8 4,6 1,0 0,4 0,O 0,O
R 0,O 0,O 0,l 0,2 0.6 3,0 2,l 0.0 0.0 0,O 0,O 0,O

1987-88
P 23,0 172,3 166,4 135.1 334,5 242,4 74,8 15,6 15,8 0,O 0,2 34,9
ETP 184,l 151,5 123,3 126,l 103,5 101,4 123.6 118.7 98,4 132,0 152.7 171,9
E 0,o 0.0 1,5 1,2 21,7 36,4 20,l 3,2 1,4 0,2 0,O 0,O
R 0,o 0,o 47 0,2 9,8 13,l 1,9 0,O 40 0,O 0,O 0,O

On peut présenter d’une autre façon la même approche, en raisonnant sur l’évapotranspiration.
En admettant que le bassin versant de Booro-Borotou constitue un systèmefermé, on peut assimiler le
déficit d’écoulement à l’évapotranspiration réelle. La figure n”4.105 présente sous forme
d’histogramme la différence entre la pluviométrie mensueheet l’évapotranspiration potentielle.
On constate que seuls les mois de juin, juillet, août et septembre sont nettement excédentaires.
Un rapprochement intéressant peut être fait avec les courbes de variation de stock présentées au
chapitre 3.2. pour les tubes neutroniques 4 et 8. Ces quatre mois correspondent à la période où la
variation de stock est continuement croissante. On vérifie ainsi que ce n’est que pendant cette période
d’excédent pluviométrique que le stockage est possible, d’abord dans la zone non satume et ensuite
dans la nappe. En dehors de cette p&iode, il s’établit un régime d’équilibre entre les stockagesdans la
zone non-saturée, les écoulementsde surface et de base et les reprises par évapotranspiration réelle.

4.1.2.2. Pluviométrie - Ecoulement

Sur la figure n”4.106 la comparaison mensuelle des pluies aux écoulements est présentée sous
forme d’histogrammes empilés. En valeur absolue on observe que c’est seulement lorsque le total
pluviométrique mensuel excède 200 mm que l’écoulement du même mois, ou du mois suivant, a une
importance notable. On note également que le bilan hydrologique mensuel peut être négatif (les
écoulements sont supérieurs à la pluviométrie) entre les mois de novembre et de janvier ; mais ce n’est
pas une règle absolue.

169
Comme pour le bilan annuel, nous avonstenté une régression entre pluie et écoulement mensuel
du même mois et cumulé avec les un ou deux mois suivants (figure n”4.107). Le résultat est bien
décevant. Il n’est pas question de formuler une relation ayant une quelconque fiabilité. On met en
évidence qu’en dessousd’une pluviométrie mensuelle de 200 mm, il y a peu de chance d’observer un
écoulement notable, et en dessousde 70 mm, un écoulement tout court, sauf si les mois pr&édents ont
et6 pluvieux.
Une autre tentative pour relier par une regression multilinéaire l’écoulement à la pluviométrie
du mois et des deux mois précédentsest tout aussi décevante.
Cela montre qu’au pas de temps annuel, le bassin versant présente une certaine mémoire qui
intègre les élements du bilan, en retenant les termes significatifs et en oubliant les effets pervers. Au
pas de temps mensuel, les bruits sont trop importants pour déceler une quelconque relation stable.
Pour les écoulements de crue enfin (figure n”4.108), le problème est le même ; les points sont
peut être un peu moins dispersés,mais il n’est pas raisonnable d’établir une relation qui pourrait avoir
une tendance vers une fonction puissance.

171
FIG 4.107

Comparaison pluie / 6coulement mensuel


du mun. ?nDk

P
t¶ q P

10 P

0 1
0 100 200 JO0 400

Comparaison pluie / bcoulement mensuel


domduaxmdawlwrh
120 ,

P
P

20
10
0
0 100 200 404

Comparaison pluie / ecoulement mensuel


180 - d9atrdrrnoh~
170 -
120- q

¶BO-
lu> -

T lïo-

s 120
110
-
-
P
lOO-
Oo- 0

20- q
70-
20- cl P
207

172
FIG 4.108

Relation pluie - ruissellement


(totaux mennrurlr)
I

14 -
E 13 - q
i ll- -
12

1 10 - 0
O-
0 b- q
4 7-
8-
o-
4- 0
3- 0 0
2- q q KP a

100 200 400


Pluvlomotrlo mennurollr (mm)

173
4.2. LES CRUES

La crue est, par définition, la réponse d’un bassin h une averse ou h un épisode pluvieux
(Roche, 1986). Dans la premiere partie de ce mémoire nous avons présenté les differents chemins
(chapitre 1.2) que pouvait suivre l’eau à la suite d’un tel événement et cela nous conduit à préciser
cette définition (voir chapitre 3.1 sur la simulation de pluies). Dans tout ce chapitre nous considérerons
qu’une crue est une augmentation signijkative du débit à l’exutoire du bassin versant consécutive à
une averse ou d un train daverses.
Une crue &ant nécessairementassociéeà un épisode pluvieux, son étude est liée à des grandeurs
qui, d’une part, décrivent la variation du débit, d’autre part, caractérisent l’évenement pluvieux qui en
est la cause et qui, enfin, decrivent l’état momentané du milieu où elle se produit.

4.2.1. Grandeurs descriptives

On trouvera en annexe les tableaux donnant toutes les valeurs prises par les grandeurs
caractéristiques des 87 crues retenues (lame ruisselée supérieure à 0,l mm) à la station principale de
Booro-Borotou.

4.2.1.1. Le débit

Les grandeurs qui sont inventoriées ci-dessous sont toutes directement déduites de
l’hydrogramme de crue et la figure n” 4.201 schématisece qu’elles représentent.
* QBD (en l/s) : Le debit initial correspond a la valeur du débit à l’instant Tdeb où celui-ci commence
a croître brusquement.
* QBF (en Vs) : C’est la valeur du débit qui correspond a la reprise de l’écoulement de base ou a la fin
de l’écoulement rapide de crue a l’instant Tfin. Elle est évaluée de la maniere traditionnelle comme
correspondant à une cassure de la courbe de décroissance de crue représentée en coordonnées semi-
logarithmiques.
* QMXE (en l/s) : C’est le débit maximal absolu observé entre QBD et QBF (ou débit maximal écoulé)
à l’instant Tmx.
* QMXR (en l/s) : Le débit maximal d’écoulement de crue correspond a l’écart maximal entre le debit
C~ouléà l’exutoire et le débit qui aurait dû couler en l’absence d’événement pluvieux.
* TM (en min) : Le temps de montée est le temps qui sépare l’instant où est pris le débit Qdeb de
l’instant où est pris le débit QMXE ou QMXl?..
TM = Tmax - Tdeb
* TB (en min) : Le temps de base est le temps qui sépare l’instant où est pris le débit Qdeb de l’instant
où est pris le débit Qfin.
TB = Tfin - Tdeb

174
FIG 4.207 : SCHEMA D’UNE CRUE TYPE

dkbii
Qcoulemer?
rapide de crcle

l
QMXE

QBF

QBD

Tdéb tempS

175
* VE et LE (en m3 et en mm) : Le volume écoulé est le volume total d’eau qui est passépar l’exutoire
entre Tdeb et Tfin, y compris de l’écoulement de base. La lame écoulée est la lame équivalente a ce
volume, repartie uniformément sur toute la superficie S du bassin versant.
LE=VE/S
* VR et LR (en m3 et mm) : C’est le volume (et la lame) écoule(e) de crue qui Correspond(ent) à
l’écoulement supplementaire occasionné par l’événement pluvieux. On a :
LR=vR/S
et
VR<VEetLR<LE
On admet que LR est le parametre essentiel de description de la crue ; c’est en effet celui qu’il
est le plus facile de mettre en regard du pararAre essentiel de l’événement provocateur, la pluie
moyenne. Il est le param&tre qui a servi de critere pour la sélection des crues à analyser : les
évenementsdont la lame de crue Ctait inférieure a 0,l mm ont été rejetés. Notons que cette valeur de
0,l mm correspond a la prkision optimale que l’on peut obtenir pour l’évaluation de la pluie
moyenne.
* Ty : cette variable alphanumérique désigne le type d’averse et ne peut prendre que deux modalités :
S, comme simple, si la crue présente une seule pointe de crue ; G, comme complexe, si elle en présente
plusieurs.
* QSPE (en l/s/km ) : Le débit spécifique de crue correspond au débit moyen d’écoulement de crue
rapporte à la superficie du bassin versant. Il permet de comparer les résultats obtenus sur des bassins
de superficies variables. On l’évalue par :
QSPE=VR/(TB*S)

4.2.1.2. L’ événement pluvieux

Les crues sont toujours initiees phenoménologiquement par une averse et une seule. Il est bien
sttr possible qu’une averse immédiatement précédente, n’ayant pas donné lieu a une crue, ait mis le
terrain en condition pour que la crue se produise. Il ne sera pas tenu compte d’un tel événement
pr&ninaire comme provocateur stricto sensu de l’événement crue. Par contre, si au cours de la crue
l’averse s’interrompt et reprend avant que l’on puisse considérer que l’ecoulement de crue induit par la
premiere averse soit termine, cette nouvelle aversesera considéme comme contributive a l’événement
analysé.
On a noté dans le chapitre 2 qu’il était exceptionnel d’avoir plus de deux aversespar jour. Dans
notre échantillon de crues, le cas de trois aversespour la même crue ne se produit qu’une seule fois.
On note a ce propos que les aversessont séparéessur le critere minimum d’une intensité inferieure à
0,s mm/h pendant une heure (Kouamé, 1987).
* PM (en mm) : La pluie moyenne sur le bassin versant est calculée pour l’ensemble de l’événement
pluvieux a partir de la valeur de pluie moyenne journalière établie pour le jour de l’évenement,
corrigée le cas échéant par les observations pluviographiques lorsqu’il s’est produit plusieurs averses
qui ne sont pas toutes initiatrices de la crue étudiée.
Les autres grandeurs qui caractérisent l’événement pluvieux sont évaluées à partir des
observations pluviographiques. Nous avons vu que le bassin était équipé de deux sites de mesure
pluviographique, sur chacun desquels deux appareils (traditionnels, 11 ou 12, et a acquisition
automatique, 51 ou 52) fonctionnaient simultant?ment a partir de 1986. Malgré quelques petites
différences observées par Kouamé (1987) entre ces deux sites, on peut admettre une relative
homogénéité spatiale des événements pluvieux sur le bassin versant de Booro-Borotou. Les
caract&istiques pour la description des crues sont donc prises sur un seul poste (avec vérification des
Ccartsavec l’autre poste le cas échéant). Pour tenir compte des lacunes de fonctionnement (minimes,
mais qu’il ne faut pas cacher), priorite a été donnée au poste P51 (pluviographe Oedipe du site amont),

176
remplacé le cas échéant et dans l’ordre par P52, Pli ou P12. Avant 1986, c’est le poste Pll qui ,est
pris prioritairement à P12.
Dans le cas d’un événementpluvieux à plusieurs averses,d’une part les durées d’averses et les
hauteurs de précipitions sont cumulées ; d’autre part, les intensités prises en compte sont les intensités
maximales de toutes les averses.
* TA (en min) : C’est la durée complète de l’événement pluvieux (de pluie effective).
* ZMxx (en mm/h) : L’intensité maximale de la pluie est évaluée pour plusieurs durées xx de 1 minute
a 60 minutes. IMOO correspond a l’intensité maximale absolue mesur& entre deux basculements
consécutifs des augets du pluviographes (OS mm).
* HMxx (en mm) : C’est la hauteur totale de pnkipitation tombée avec une intensité sup&ieure au
seuil xx ; ce seuil est variable entre 5 et 50 mm/h.
Une grandeur supplémentaire est donnée dans les tableaux, elle résulte de la combinaison de
caractéristiques de pluie et de caractéristique de crues.
* KR (en %) est le coefficient d’écoulement de crue dans sa définition classique :
KR=LR/PM

4.2.1.3. L’état du milieu

Quelques paramètres supplémentairessont utilisés ici pour évaluer l’état du milieu à l’instant où
intervient l’événement pluvieux qui va provoquer la crue. Ces paramètres soit sont directement liés à
l’observation, soit correspondent à des indices évalués à partir des mesures.
* RE% (en jour) est la période précédant l’avènement pluvieux sans pluie supérieure à x mm (x est
pris égal à 0 ou à 5 mm).
* CUAN (en mm) est le total pluviométrique cumulé depuis le début de l’année calendaire.
* IPxx (en mm) est l’indice des prkcipitations antérieures déja décrit au chapitre 3.1. calcule pour une
valeur de l’exposant égale à 0,xx. 5 valeurs différentes de sont prises : 0,Ol ; 0,05 ; 0,l ; 0,5 (qui est
la valeur classiquement adoptée dans les études récentesde 1’ORSTOM) et 0,8. Notons au passageque
pour un infiniment petit on retrouve une valeur de pluie cumulée depuis un temps infini. Les valeurs
initiales de ces paramètres ont été établies après un calcul itératif sur plusieurs années fictives
(calquees sur les observations, bien sûr).
A ces grandeurs évaluées pour les 87 crues retenues, il faut ajouter des observations de terrain
dont le caractère est discontinu ou qui ne sont pas disponibles sur l’ensemble de la période d’étude. Il
s’agit surtout de l’état du cycle végétatif et des niveaux piézométriques. Le cas échéant,ces grandeurs,
qu’il n’est pas possible d’intégrer dans les tableaux complets des caractéristiques, seront retenues et
détaillées.

4.2.2. Echantillon d’analyse

Il n’est guère possible d’analyser la totalité de ces 87 crues recensées.Certaines d’entre elles en
effet nkltent de la combinaison de plusieurs épisodes pluvieux ou d’épisodes pluvieux complexes et
présentent plusieurs pointes de crue.
De plus un grand nombre des crues recenséesprkentent une tms faible lame de crue et il paraît
difficile de b(rtir une analyse sur des valeurs qui sont du même ordre de grandeur que la precision de
mesure.
Nous retenons par conséquent comme échantillon final d’analyse les crues simples de lame de
crue (LR) supérieure à 0,5 mm. Elles sont pr&entées dans le tableau n” 4.201, classéespar ordre
décroissant et un numéro d’ordre de 1 a 30 leur a été attribué.

177
Tableau n”4.201
Echantillon classé des crues simples utilisées pour l’analyse

N Date LRmm N Date LRlTUTl

1 8516 18-Aoû-85 11.10 16 8521 03-Sep-85 0.92


2 8708 21-Aoû-87 4.03 17 8525 12-Sep-85 0,88
3 8721 27-Sep-87 260 18 8512 13-Aoû-85 0,85
4 8508 03-Aoû-85 1,89 19 8722 29-Sep-87 0.84
5 8519 30-Aoû-85 1,78 20 8419 17-Oct-84 482
6 8414 14-Sep-84 1.73 21 8725 12-Oct-87 479
7 8509 05-Aoû-85 1,58 22 8712 02-Sep-87 479
8 8402 16-Jun-84 1.56 23 8417 02-Oct-84 0.76
9 8608 13-Sep-86 1,30 24 8724 08-Oct-87 0,69
10 8506 27-Jul-85 1,25 25 8610 30-Sep-86 0,66
11 8711 31-Aoû-87 1.20 26 8523 04-Sep-85 0,62
12 8411 Ol-Sep-84 1,13 27 8701 20-Jun-87 0,60
13 8533 31-Oct-85 1,09 28 8707 17-Aoû-87 0,52
14 8503 11-Jul-85 1,04 29 8713 03-Sep-87 0,51
15 8706 15-Aoû-87 1,00 30 8607 12-Sep-86 0,50

4.23. Forme des crues

4.2.3.1. Hydrogrammes réduits

L’analyse de la forme des crues se fait habituellement par comparaison des hydrogrammes des
principales crues observées,mduits a un hydrogramme de volume constant. L’échelle des débits est
multipliée par un facteur permettant de ramener la lame écoulée de crue a une valeur constante, en
général égale a 1 mm. L’ehelle des temps est conservée,mais le zéro est fixé à l’instant où la crue est
maximale.
Pour uniformiser l’échantillon, on a calculé par interpolation les débits instantanés par pas de
temps régulier de 5 minutes sur les 30 crues sélectionnées.Les r&ultats obtenus sont représentés sur
les figures n”4.202 a 4.206, avec d’une part la représentation en valeur absolue et d’autre part la
repn%entation standardisée.
L’originalité de l’analyse présentée ici réside dans le fait que les crues ne sont pas sélectionnées
a priori, comme dans les études de Korhogo ou Sakassou ou seules quelques crues (les plus
importantes, les crues dites unitaires, celles qui correspondent a des critères précis de volume ou de
temps de monte%)étaient retenues. Dans notre cas nous avons traité toutes les crues simples dont la
lame ruisselée est supérieure à 0,5 mm. Cela se justifie par le fait que le bassin est compact, que la
variabilité spatiale des averses %l’échelle du bassin est très faible et qu’enfin on peut considérer les
temps de concentration comme supérieurs à la dume moyenne des corps d’averse (en admettant la
terminologie et les criteres traditionnels de sélection).

178
4.2.3.2. Types de crues et hydrogrammes tiédians

On note à l’examen des hydrogrammes réduits qu’il y a plusieurs formes de crues nettement
différenciées. On peut en retenir trois :
Type 1 : le maximum est de l’ordre de 250 a 300 l/s pour un temps de montée inférieur a deux heures
et un temps de base de l’ordre de six heures. Ce type correspond aux crues 1,2, 3,7, 8, 10, 14,26 et
27.
Type 2 : le maximum est très faible entre 40 et 70 l/s pour des temps de montée et de base tres longs
(respectivement environ 5 heures et 18 heures ou plus). Il concerne les crues 6, 11, 12, 13, 15, 16, 18,
21,22,24,25,28,29 et 30.
Type 3 : c’est un type intermédiaire entre les deux prtkédents qui est affecte aux crues 4,5, 9, 17, 19,
20 et 23.
Il est possible de construire pour chacun de ces types un hydrogramme médian, en attribuant à
chaque pas de temps de cinq minutes le debit moyen, calculé sur la base des débits du pas de temps
correspondant des crues d’une même classe.
On obtient les hydrogrammes-types de la figure n”4.207 dont les caractéristiques sont données
dans le tableau 4.202.
Tableau n”4.202
Caractéristiques des hydrogrammes médians des trois types de crues

Type LE (mn4 TM (min) TEl (min> QMXE O/s)

1 190 115 385 282


2 190 325 1325 51,5
3 170 155 630 134

En admettant l’existence de ces grands types de crues, essentiellementle type 1 et le type 2 (le
type 3 constituant visiblement une étape intermédiaire), nous devons proposer une analyse du
mécanisme de formation des crues les différenciant. La méthode utilisée consiste à explorer le
problème à l’aide de techniques statistiques simples, puis à vérifier que cette propriété concerne le
fonctionnement du bassin versant en analysant de la même facon les crues enregistrées a la station
amont.

179
FIG 4.202

Six plus fortes crues simples observées


centr6e.9 sur le maximum
4.5

3.5

2.5
0

2
0 0

1.5

0.5

0
-155 -95 -35 25 a5 145 205 265 325 385 445
Temps en minutes (0 au maximum)
0 -t 0 A % V

Crues 1 à 6 reduites à 1 mm
centrbs 8ur le maximum
400

350

300

250

200

160

100

50

0 4
-155 -95 -35 25 a5 145 205 265 325 385 445

Temops sn3mhutes (0 au yimum)


cl 1 3 2 A x 5 V 6

180
FIG 4.203

Crues classées t-t” 7 à 12 observées


csntrtkm BUT le maximum
c
600

500

s 400
8
5
300
9

200

-250 -190 -130 -70 -10 50 110 170 230 290 350 410 470 530 590 650
Temps en minutes (0 au maximum)
0 + 4 A x V

Crues7 à 12réduites à 1 mm
centrees sur le maximum
400

350

250

-250 -190 -130 -70 -10 50 110 170 230 290 350 410 470 530 590 650

Temps minutes (0 maximum)


0 7 + a 4 9”” A ,y x 11 V 12

181
FIG 4.204

Crues classees n” 13 a 18 observées


centrdes sur le maximum
260

260
+
+t
240 s ++
+
220 ++
+
200
+ +
iao +
P 160
t 140
Y
0 120
ca
100

a0
60

40

20

0
-210-150-90 -30 30 90 150 210 270 330 390 450 510 570 630 690 750 610 670
Tempz en mfnutes (0 au maximum)
A X V
0 3

Crues 13 a 18 réduites CI 1 mm
centr53s *ur le maximum
400 .

360

300

l
250
P
0 200
E
x
150

100

0 010 870
-30 30 90 150 210 270 330 390 450 510 570 630 690 750
-210-1.50-90
Temps e;5mInutes T au ,ylmum)
0 13 -!- 14 4 x 17 V 18

182
FIG 4.205

Crues classées n” 19 à 24 observées


centrzies wr le maximum
210
200
190
180
00
170
0
160
150
140
130
5 120
8 110
Y 100
0 90
n
80
70
60
50
40
30
20
10
0
-325-265-205-145-65 -25 35 95 155 215 275 335 395 455 515 575 635 695 755 815

Temps en minutes (0 au maximum)


-k 4 A x V

Crues 19 b 24 réduites a 1 mm
centMes sur le maximum

4ooJ

250
3
0 200
ti
D
cl
150

0
ma
-325-265-205-145-85 -25 35 95 155 215 275 335 395 455 515 575 635 695 755 615

minutes au
0 19 + 20 To~ps e;, 9 rn2axlmum) X 23 V 24

183
FlG 4.206

Crues classées n” 25 à 30 observees


centn3es eur le maxlmum
450
a
++
400 - i
+
+
350 -
+

300 -
++
t-
P 250 - +
I
+ +
E
200 -
8

Tempoa en minutes (0 au maximum)


0 3 A x V

Crues 25 b 30 réduites à 1 mm
csntrdea 8ur le maximum
400

350 -

a
300 -
++
+
+
+
250 - +
P
++
0 200 - e+
u o+
s
cl
150 -

100 -

50

0
-325 ,-206 -65 35 155 275 395 615 635 756 876 995 1116

Temps en mlnutoa (0 au maximum)


0 25 + 26 4 27 P 28 x 29 V 30

184
FIG 4.207

Les trois types de crues


Lamo &OUI~~ ramer& a1 mm

280

260
240
220
200

180
P
160
0”
?i 140
a 120

60

-360 -240 -120 0 120 240 360 480 600 720 040 960 1080
Tampa en mlnutoe (0 9 moxlmum do crue)

185
4.2.4. Approche statistique

Les résultats des paragraphes suivants sont élaborés à l’aide du logiciel NDMS (Noiret et al.,
1987).

4.2.4.1. Tableau de contingence généralisé

Etablir un tableau de contingence sur deux variables consiste d’abord a recoder ces variables en
plusieurs classes disjonctives ; puis a établir un tableau présentant en ligne les classes de l’une des
variables et en colonne les classes de l’autre. Le tableau est rempli par le nombre de couples
appartenant simultanc5mentaux deux classesintéressées.Par exemple, un échantillon de 30 individus
est décrit par deux variables x et y. On définit 3 classessur x (xl, x2, et x3) de 10 éléments chacune et
3 classessur y (yl, y2, y3) de 10 élements également. On peut obtenir un tableau du type :

Tableau 11~4.203
Exemple de tableau de contingence

xl X2 x3 total

Y1 8 2 0 10
Y2 2 5 3 10
Y3 0 3 7 10

total 10 10 10 30

Ce tableau signifie essentiellement que 80 % des individus de la classe y1 appartiennent


également à la classe xl ou que 70 % des individus de la classe y3 appartiennent également à la classe
x3. Il n’y a par contre aucun individu qui puisse appartenir simultanément aux classes yl,x3 ou xl,y3.
On en déduit une association privilégiée entre les classesxl ,y1 et x3,y3.
Ce type d’approche très simple permet de dégrossir un problème en cherchant quelles sont ces
associationsprivilégiées, ou au contraire l’absence de relation significative, en gén&alisant ce type de
tableau et en formant un tableau de contingence généralisée(ou tableau de Burt).
Nous avons choisi parmi les variables descriptives des crues un certain nombre d’entre elles, en
éliminant celles qui paraissaient par trop redondantesou inutiles. Toutes ces variables ont été recodées
d’une façon tr&s simple en trois classes, de telle sorte que chacune des classes contient le même
nombre d’individus (en l’occurrence les 30 crues de l’échantillon d’analyse qui donnent des classesde
10 individus, voir notre exemple ci-dessus).
Le tableau n” 4.204 dorme les intervalles de ces classes pour les variables sélectionnées. La
classe 1 comprend les individus dont la valeur est dans l’intervalle vinf,bl ; la classe 2 dans
l’intervalle bl ,b2 ; la classe 3 dans l’intervalle b2,vsup.

186
Tableau n”4.204
Intervalles de définitions des classes de contingence

QBD’ QMXR TM TB LR PM NJ TA RESO RESS CUAN IPOl


VS US min min mm mm min jour jour mm mm

Vhf o,o 15 60 114 0,5 14,4 15 jun 10 0,O 0,l 246 232
bl 24 64 93 363 0.79 28,3 16 aoû 179 0.4 1.5 717 442
b2 10,7 192 134 766 1,2 42,4 10 sep 256 1,7 3,2 915 581
vsup 91,0 3980 543 1513 11,l 82,7 16 oct 489 11,4 11,4 1282 694

IP05 IP50 IMo5 IMlO IM30 IM60 HMlO HM20 HM30 HM40 HM50
mm mm mm/llmm/hmm/bmm/hmm mm mm mm mm

Vil-If 64,l 0,l 11,0 0,O 4,3 3,6 0,5 0,O 0,O 0,O 0,O
bl 129,6 5,8 47,2 40,o 25,6 15,3 13,2 10,8 8,5 6,5 190
b2 187,7 12,6 76,4 62.3 43,0 27,9 34.0 23,9 22.6 16,8 12.7
vsllp 243,0 53,9 189,7 167,l 95,7 59,3 67.1 67,l 56,8 47.8 47,5

NJ correspond au numéro dans l’année du jour d’occurrence de la crue ; pour plus de clarté, la
date littérale est rétablie dans le tableau. Ces classesauxquelles ont été rajoutées les 3 classesde type
de crue (TYCR) conduisent à la construction d’un tableau de Burt.
Un tel tableau est difficile à présenter tel quel dans un exposé. Aussi avons-nous choisi de
présenter un tableau synthétisant déjà un certain nombre de résultats. C’est-à-dire seules sont
mentionnées les cases du tableau présentant un nombre d’individus largement significatif. Le terme
largement significatif est fixé ici a au moins deux tiers des individus.
C’est le tableau n”4.205, où n’est représentéque la partie supérieure de la diagonale puisque le
tableau est symétrique. Une case blanche représente une association entre deux variables non
significatives. Les casesnon blanches sont codees lY,2Y,3Y. Cela veut dire que la relation entre la
classe 1, 2 ou 3 de la variable de colonne est significativement associéeavec la classe Y de la variable
de ligne. “x” signale que un ou deux des termes de cette associationne sont pas significatifs.

4.2.4.2. Interprétation du tableau de contingence

Pour faciliter l’analyse de ce tableau, la description est abordée par ensemble de variables. La
première classe sera qualifiée de faible ou courte, la seconde de moyenne et la troisième de forte ou
longue.

Tableau n”4.205
Tableau de contingence interprété

QBD QMXR TM TB LR PM NJ

TYCR 12,23,31 11,x,32 11,x,32 x,x,31 x,x,31 11,x.x


QBD
QMXR x,x,31 x,x,31 x,x,33 11,x,33
TM 11,x,33
TB
LR 11,x,33

187
Tableau n”4.205 (suite et fin)
Tableau de contingence interp&d

QBD QMXR TM TB LR PM NJ

PM 13,x,x

TA RESO RESS CUAN IP05 IPlO IP50 LMo5

TYCR 11,x.x
QBD 11,x.x x,x,33 11,x,33 x,22,x
QM=
TM
7-B
LR
PM 13,x,x
NJ 11,x,x 11,x.x
TA
RESO 13,x.x
RESS 13,x,x
CUAN 11,22,33
IPO5 x,x,11

IMlO IM30 IM60 HMlO HM20 HM30 HM40 HM50

TYCR 12,23,x 12,23,31 12.23,31 12,23,31 12,23,31 12,23,31 12,x,31 12,x,3 1


QBD
QMXR 11,22,33 11,x,33 x,x33 11,2233 11,x,x
TM 13,x.x 13,x,x 13,x.x 13,x.x 13,x,x 13,x,x
TB 13,x.x 13,x,x 13,x,x 13,x,x 13,x,x
LR 11,x,33 x.x.33 x.x.33 x,x,33 12,x,x
PM 11,x,33 11,22,33 11,x,33 x,x,33 11,x,33 x.x.33
NJ x,x,31 x,x,31 x,x,31
TA x,21,x x,21,x
RESO
RE§5
CUAN vG31 x,x,31 x,x,31
IPO5
IPlO
IP50
IMo5 11,22,33 11,x,33 11,x,x 11,x,x 11,x,x 11,x.x 11,x,33 11,22,33
IMlO 11,x,33 11,x.x 11,x,x 11,x,x 11,x,x 11,x.x 11,22,33
IM30 11,x,x 11,x,x 11,x,33 11,22,33 11,22,33 11,x,33
IM60 11,22,33 11,22,33 11,x,33 11,x,33 11,x,33
HMlO 11,22,33 11,22,33 11,x,x 11,x,x
HM20 11,22,33 11,x,33 11,x,33
HM30 11,x,33 11,x,33
HM40 11,x,33

188
- Type de crue
Les crues du ler type correspondent surtout a des débits de pointe fort, à des temps de montée et
des temps de base courts, a des lames ruisseléesélevées et a des aversesfortes se produisant dans le
premier tiers de la saison des pluies (NJ et CUAN) avec des fortes intensités en 30 ou 60 minutes et
des hauteurs élevéestombées avec des intensités supérieuresà 10,20,30,40 ou 60 mm/h.
Les crues du 2ème type sont liées a des débits de pointe faibles, a des temps de montée ou de
base longs et à des aversesdont les intensités en 10,30 et 60 minutes sont faibles et dont les hauteurs
tombées avec des intensités supérieuresà 10,20,30,40 et 50 mm/h sont faibles.
Les crues du troisiéme type donnent des pointes de crue moyennes pour des intensités
moyennes d’averse en 10,30 et 60 minutes et des hauteurs moyennes tombées avec des intensites
supérieures à 10,20 et 30 mm/h.
On note également que ni le débit de base,ni la durée de l’averse, ni les durées de r-essuyage,ni
les indices de précipitations antt?rieures,ni l’intensité maximale en 5 minutes ne constituent des
critères fiables pour discriminer les classesde crues.
- Autres variables
Parmi les autres renseignements apportés par ce tableau certains n’ont que peu d’intérêt (les
correspondancesentre intensités maximales ou hauteurs d’averses supérieuresa des seuils d’intensité),
d’autres peuvent marquer des points intéressants:
* les aversesabondantes et d’intensité forte soutenue (PM, IM60, HM2O,HM30) donnant lieu à des
crues se produisent plut& en début de saison des pluies (NJ et CUAN).
* il existe une bonne correspondance des forts débits de base avec les forts API( =O,Ol et =O,OS),des
debits de base moyens avec les API(O,S) moyens et des débits de base faibles avec les API(O,lO)
faibles.

4.2.4.3. Analyse factorielle des correspondances (AFC)

Le principe de cette analyse a déja été explicité au paragraphe 3.1.7.1.. Les variables sont
toujours recodéesen trois classesdisjonctives comme pour l’établissement du tableau de Burt.
Le problème pose est de trouver quelles sont les variables qui sont les meilleurs descripteurs des
crues. Ce sont donc les variables définissant les crues (QBD, TM, TB, LR et QMXR) qui sont prises
comme variables actives de notre AFC, toutes les autres venant en variables supplementaiws. Le type
de crue intervient comme une variable disjonctive (ou de Bemoulli, qui prend la valeur 1 si elle
appartient à la classe,0 si elle n’y appartient pas).
Le résultat est présenté sur la figure n” 4.208. L’histogramme des valeurs propres accorde 66,8
% d’explication au facteur 1 et 90,2 % d’explication pour le plan des facteurs 1 et 2.

189
Analyse factorielle de correspondances
Descrlpteum des cruea
0.4
@iJ
0.3

0.2
s
z.s 0.1 NJ
IF60
!i 0 -
5 [r8f
0
-r-c. L RESO
i -0.1

5 -0.2
3”
l!
-0.3

-0.4

-0.6 i 1--l-l-l- --l-1----r---T-- 1 - T --r--- -r-T--l--l--- T


-1 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Facteur 1 : ferme des cruw

190
Les contributions relatives des variables actives aux deux facteurs sont données dans le tableau
n’4.206.

Tableau 11~4.206
Contributions relatives des variables aux facteurs principaux (en %)

VariabIe Axe1 Axe2

QBD 9.1 90.4


QMXR 80.9 5,4
TM 8438 5.1
TB 93,l 092
LR 57,9 22.2

On en déduit que le facteur 1 reprksente essentiellementla forme de la crue (QMXR, TM, TB)
et que le facteur 2 décrit les conditions initiales (QBD).

4.2.4.4. Commentaires sur E’AFC

Cette AFC appelle plusieurs commentaires :


1. L’hypothèse implicitement formulée a priori que le principal descripteur des crues est d’abord leur
forme et ensuite les conditions initiales, est confirmée. On pourrait d’ailleurs ramener la description de
forme à l’étude de la nouvelle variable QMXRJTM qui représente la vitesse de montée de
l’hydrogramme ; en effet TM et TB sont assezétroitement CO~R%% et il vaut mieux choisir TM dont la
détermination est plus fiable.
2. Les crues de type 1 appartiennent bien à une forme pointue et ont tendance à se produire dans des
conditions initiales minimales. Contrairement aux crues de type 2. Il est intéressant de noter que le
passage du type 2 au type 3, ne fait pas intervenir les conditions initiales (l’évolution se fait quasi
parallèlement à l’axe 1) alors que le passagedu type 1 au type 2 nécessiteune évolution selon les deux
facteurs principaux.
3. On retrouve sur l’axe 2, les variables supplémentaires d’indice des précipitations antérieures ( =
0,Ol et = 0,OS)et de cumul annuel. Elles sont très proches de QBD et jouent sensiblementle même
role.
4. Comme cela avait déjà été pressenti sur le tableau de Burt les variables de durée d’averse, d’indice
de prkcipitation ant&ieure ( = 0,5) ou de ressuyagen’interviennent pas dans l’analyse des crues.
5. La pluie moyenne, les intensités maximales en 30 minutes et plus et les hauteurs d’averses tombées
avec une intensité supérieure à 30 mmib et plus se retrouvent dans un groupe commun (là encore
confirmation des résultats du tableau de Burt). Ces variables semblent assezbien liées avec la lame
ruisselée d’une part et avec le débit maximal d’autre part.
Une autre AFC portant sur un échantillon mduit à 25 individus après avoir enlevé les crues de
1984 a été tentée en rajoutant aux variables supplémentaires les cotes piézométriques. Le résultat
obtenu est a peu de chose pres le même que celui qui est décrit. Les variables piézometriques se
concentrent toutes sur l’axe 2 entre la position de QBD et de IP50.
4.2.4.5. Conclusion sur cette approche statistique

Tout d’abord il est nécessaired’emettre quelques réservessur ces n?sultats.Notre échantillon de


30 crues n’est en effet pas totalement repmsentatif de la population des crues. En particulier parce
qu’il ne tient pas compte des crues complexes qui se produisent plutôt en milieu de saison des pluies.

1411
Un biais est donc susceptible d’exister sur les conditions initiales. Mais il n’est pas possible d’en tenir
compte avec notre méthode d’approche.
L’analyse statistique confirme le résultat fondamental de la différenciation des crues selon leur
forme. Cette forme est évidemment lit% au mode de fonctionnement du bassin pour la genese de la
crue, que nous tâcherons de débrouiller dans un prochain chapitre. Mais il ne semble pas possible de
lier cette forme a une relation mathématique simple entre les variables habituelles de description des
crues.
Une autre conséquence de ces r&ultats est la démonstration flagrante, si cela est encore
nécessaire,de la non-validité dans notre milieu des descriptions du type hydrogramme uniraire. Elle
souleve aussi l’ambiguïte de la définition statistique d’une crue d’étude qui peut, dans ces conditions,
n’être qu’une pure repr6sentation explicative sans aucune r&lité physique. On retrouve ici les
difficultés rencontn5esdans l’analyse des résultats de simulation de pluies pour le calage du modèle
simulateur.

4.2.5. Les crues de la station amont


Jusqu’à présent nous n’avons envisage que les crues de la station principale. Des donnees
complementaires sont disponibles à la station amont qui draine la partie supérieure de notre bassin, ce
qui correspond à une superficie sensiblementtrois fois plus petite.
L’échantillon des crues de la station amont est établi a partir de notre échantillon d’etude de 30
crues de la station principale. Nous avons selectionné les crues correspondantes de la station amont.
Mais notre échantillon se mduit pour deux raisons :
- la station amont ne fonctionnait pas en 1984 (5 crues) ;
- il arrive fréquemment qu’une crue enregistrée à la station principale ne puisse pas être considérée
comme telle a l’amont sur les criteres que nous avons définis ; cela concerne les crues du 11 juillet
1985, du 12 septembre 1986, du 20 juin, du 17 août et du 29 septembre 1987.
L’analyse des crues de la station amont est réalisée finalement sur un échantillon de 20
individus.
4.2.5.1. Comparaison station amont et station principale

En premiere approche, il peut être interessantde comparer les grandeurs de même type pour les
mêmes crues aux deux stations. Les figures n”4.209 à 4.212 présentent ces comparaisons pour les
temps de montée et les temps de base, pour la lame ruisselée et pour le débit maximal. Sur chacune de
ces figures on a matérialisé sur les figures la première bissectrice et les points sont notés sous la forme
du numéro de type de crue a la station principale. On constate :

192
FIG 4.206

Station amont et station principale


Temps de mont.& (mtn)
340 --

320 -
300 -
260 -
260 -
240 -
Ë 220 -
E 200 -
s 160 -

3 160 -
fn 140 -
120 - 2

:
40 -
20 *’
60 100 140 160 220 260 300 340
Station princlpals

FIG 4.210

Station amont et station principale


Tampa de base (mllllers de mln)

0.5 0.7 0.9 1.1 1.3


Station princlpals

193
FIG 4.2 11

Station amont et station principale


Dbblt moxlmal (m3/s)

3.5

c 2.5

i
ô 2
5
8 1.5

0.6

Station prlnclpale

FIG 4.2 12

Station amont et station principale


Lama rulssel40 (mm)

c 6
i 7
8 1
% 6

tj 5 1

Station prlnclpals

194
- Temps de mont&e et temps de base :
Les points sont dispersés, mais en général en dessousde la première bissectrice. Cela signifie
que les temps de montée et de base sont presque toujours plus longs à la station principale. Mais la
dispersion est telle qu’on ne peut tirer de relation particulière.
- Débit maximal :
Si on élimine le point correspondant à la crue du 18 août 1985, les couples de points s’ajustent
remarquablement bien sur la Premiere bissectrice ou quasiment :
QMXR amant= 0.944 QMXR pkcipd avec R = 0,953
Il est difficile de dire si ce résultat curieux correspond à une propriété particulière du bassin ou
si cela est tout à fait fortuit. On peut cependant noter que la différence tres nette observéepour la forte
crue est sans doute due à un apport important de débit venant de la partie aval du bassin. On peut
supposer que ce supplément de débit provient du système ravinaire de rive droite ; malheureusement
celui-ci n’était pas encore contrôle au moment de cette crue exceptionnelle.
- Lame d’écoulement rapide de crue :
On note une assez grande dispersion des points pour les lames inférieures à 2 mm de part et
d’autre de la bissectrice. Mais les points correspondant aux crues de type 1 a la station principale
s’alignent remarquablement bien sur une parallele à la premiere bissectrice :
LR amont = 0,980 LR ptincipd + 1-7 avec R = 0,981
Ce résultat (là aussi curieux et sans explication immédiate) signifie que pour les crues de ce
type, la lame écoulée à la station amont est systématiquementsupérieure d’un facteur constant à celle
écoulée à la station principale.

4.2.5.2. Forme des crues

La procédure d’analyse est la même que pour les crues de la station principale apres élimination
des crues dont la lame ruisselée est inférieure à 0,5 mm, ce qui ramène notre échantillon à 14
individus.
On en trouvera le rksultat sur les figures n” 4.213 à 4.215.
Comme pour la station principale on s’aperçoit que l’on peut discerner trois types de crues sur
les hydrogrammes réduits à une lame écoulée de 1 mm :
- le type 1, avec un débit de pointe de l’ordre de 150 l/s et un temps de base d’environ 150 minutes ;
- le type 2, avec un débit de pointe de l’ordre de 30 l/s et un temps de base de 500 a 600 minutes ;
- le type 3, enfin, intermédiaire entre les deux.
On a représentésur la figure 4.216 les hydrogrammes médians de chacun de ces trois types.

195
FIG 4.213

Station amont
Crusa
1.9
1.6
1.7
1.6
1.5
1.4
1.3
1.2
1.1
1
0.9
0.8
0.7 4 0-k q
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
-120 -60 0 60 120 160 240 300 360 420 460

Temps c.n min. (03au maxlrm)


0 1 I- 2 0 4 x 5

Station amont
Crues redultee 1 a 5
200
190
180
170
160
150
140
130
120
110
5 100
Y 90
i 80
70
60
50
40
30
20
10
0
-120 , -60 0 60 120 160 240 300 360 420 480

Tampa sn mh.
0 1 + 2 4 (Osau moxiym) 4 x 5

196
FIG 4.214

Station amont
Crues 7 a 16

35c

300
ii
b 250
.5
t: 200

150

100

50

0
-120 -60 0 60 120 180 240 300 360 420 460
Temps en min. (0 au maximum)
0 7 + 9 0 10 A 11 X 16

Station amont
Crues rehites 7 a 16
200
190
180
170
160
150
140
130
120
2
110
5 100
c 90
0
E 80
70
60
50
40
30
20
10
0
-120 -60 0 60 120 180 240 300 360 420 480
Temps an mln. (0 au maxlmum)
Cl 7 + 9 0 10 A 11 X 16

197
FIG 4.2 15

Station amont
Cruea 17 (126

260

240
A
220 A

200

160

p 160

.l 140
f?
B 120

100

60

60

4Q

20

0
-120 -60 0 60 120 160 240 300 360 420 460

(0
0 17 Te~pps en, 6mh. o; mox;ym) A 26

Station amont
CNSS rbdultss 17 a 26
200
190
160
170
160
150
140
130
Q 120
1
110
3 100
Y 90
$j 60
70
60
50
40
30
20
10
0
-120 -60 0 60 120 160 240 300 360 420 400

(0
0 17 Twnps ey6mln. a; max;lrum) A 26

198
4.2.5.3. Comparaison des types de crues

Le tableau 11~4.207donne pour l’échantillon commun les affectations de types pour les crues
enregistréesà la station principale et a la station amont.

TabIeau n”4.207
Types des crues aux station principales et amont

numéro date type type


crue st. pr. St. am.

8506 27-Jul-85 1
8508 03-Aoû-85 3
8509 05-Aoû-85 1 1
8512 13-Aoû-85 2 2
8516 18-Aoû-85 1 1
8519 30-Aoû-85 3 3
8521 03-Sep-85 2 2
8523 04-Sep-85 1 3
8525 12-Sep-85 3 3
8608 13-Sep-86 3 3
8708 21-Aoû-87 1 1
8711 3 l-Aoû-87 2 2
8712 02-Sep-87 2 2
8721 27-Sep-87 1 1

Comme cela était prévisible il n’y a pas de contradiction entre le type de crue observée à la
station amont et le type de crue observée a l’aval. Une petite interversion entre le type 1 et le type 3
existe, mais elle n’est due qu’à un écart d’appréciation (rappelons que la dparation en type de crue est
uniquement dépendante du jugement du chercheur !) ; les classes 1 et 2 recouvrent bien les mêmes
sous-ensemblesdisjoints de l’échantillon de crues.
Cette constatation constitue une pierre de plus à notre édifice qui tend à montrer que le
comportement du bassin n’offre pas d’anomalie spatiale particuliere et que son fonctionnement est le
même dès que l’ensemble géomorphologique complet est pris en compte (ensemble des versantset du
cours d’eau).
Pour terminer avec cette comparaison, les figures n”4.217 et 4.218 représentent la comparaison
des hydrogrammes médians obtenus à la station principale et à la station amont pour les deux types
extrêmes de crues. Pour que les formes soient comparables les débits ont été divises par la superficie
du bassin versant et sont prkentés en débits spécifiques instantanés.
Aux artefacts de calcul près (ces hydrogrammes sont calculés à partir de moyennes de débits
pour des pas de temps fixes et pour des hydrogrammes r-eelsdont la durée n’est pas constante, ce qui
explique certains décalages brusques sur les courbes) on observe un certain étalement de
l’hydrogramme entre l’amont et l’aval ; c’est le schéma habituel de la propagation de crue qui se
produit selon le même schémapour les deux types de crues. On peut noter enfin que pour les crues de
type 1 le temps de passageentre maxima est compris entre 25 et 50 minutes, alors que pour les crues
de type 2, ce temps se situent entre 60 et 100 minutes.

199
FIG 4.216

Station amont
Les trots typca de cruea
200
190
150
170
160
150
140
130
120
110
100
90
60
70
60
50
40
30
20
10
0,. * . . . .
-120 -60 0 60 120 180 240 300 360
. .
420 480
.
Tempe efl min. (0 ou moxlmum)

200
FIG 4.217

Hydrogrammes médians
Crue do typa 1
320
300
260
260
240
220
200
160
160
140
120
100
60
60
40
20
0
-120 -60 0 60 120 160 240 300 360

Tompr en min. (0 = maximum)

FIG 4.216

Hydrogrammes medians
Crue do tj,pa 2

-120 -60 0 60 120 160 240 300 360


Tunp~ on min. (0 = maximum)

202
4.2.6. Analyse schématique

Notre propos dans ce mémoire est surtout d’essayer de comprendre le fonctionnement


hydrologique du bassin et nous cherchons a développer une approche explicative, plutôt qu’une
approche descriptive qui fait intervenir des variables externes au systeme étudié sans faire intervenir
de données sur sa nature physique (Ambroise, 1978).
Cependant la réalitt? complexe de la formation des crues n’exclut pas une représentation
schématique. Et il est toujours possible de trouver une relation simple entre la pluie moyenne sur le
bassin versant et la lame d’écoulement rapide de crue. Traditionnellement, dans les travaux
hydrologiques de 1’ORSTOM cet aspect est largement développe. (Dubreuil et al, 1972 ; Dubreuil,
1985) et des techniques diverses ont et6 utilisées. C’est à partir d’une telle représentation que l’on
évalue les volumes et les débits de crues d’étude.
Cette relation entre pluie moyenne et lame de crue est assezsouvent établie sur une fonction du
type puissance dont l’expérience montre qu’elle peut être une bonne représentation (Chevallier et al.,
1985). Un de ses principaux avantages est qu’on peut la faire passer par l’origine, la fonction étant
réglée par deux paramètres faciles a ajuster. Fréquemment on essaie d’expliquer les écarts à cette
courbe par d’autres variables comme, par exemple, les indices de précipitations anterieures.
A Booro-Borotou nous avons choisi de chercher à mat&ialiser cette relation averse-cruepar une
fonction puissance dont l’ajustement soit dicté par le bon sens plutôt que par une application brutale
de méthodes systématiques, dont la justification n’a pas cessé d’être mise en cause dans les
paragraphes qui précedent. Il est clair que, dans ce type de relation, ce ne sont que les événements
extremes qui sont intéressants. La fonction choisie s’appuie donc sur les points supérieurs de
l’échantillon et constitue une courbe enveloppe. C’est l’esprit de la méthode qui avait été adoptée pour
Korhogo et Sakassou ; mais dans les deux cas une correction était ensuite effectuée pour réduire les
écarts à cette courbe en tenant compte d’indices d’humectation.
Le résultat est présente sur la figure n”4.219. La courbe ajustée répond a l’équation :
LR = 0,000132 PM 2.57
Il n’est pas necessaire de développer plus cette relation qui représente une image d’un
comportement vraisemblable du bassin, soumis a des conditions initiales dormant lieu à des crues de
type 1.
A partir de cette relation de comportement vraisemblable on peut chiffrer les crues d’etude.
A I’ORSTOM la caractérisation de ces crues d’étude a été un but en soi depuis fort longtemps
(chapitre 1.1). Ce concept de crue d’étude est généralement associé à une période de retour statistique
(le plus souvent décermale pour les petits ouvrages hydrauliques et les petits bassins versants
inférieurs a 1000 km ). On admet (ou plutôt, on définit) que la crue d’étude est la représentation d’une
crue susceptible d’être engendr6e par une averse type dont la fréquence de retour est fixée, toutes les
autres conditions étant moyennes par ailleurs. C’est ce que l’on a appelé la méthode du modèle
global.

202
FIG 4.219

Relation pluie moyenne - lame ruisselee


Cologe d’une fonction pulsaonce
12

cl

0 20 40 60 60
Plule moyenne (mm)

203
L’évaluation de cette crue d’éfude est nécessaire pour tous les aménagementset relève même
souvent de la loi et des règles administratives. Il ne faut pas perdre de vue qu’elle ne reflète que
rarement la realité, mais surtout qu’elle n’est que le rkwltat d’une analyse du type explicatif (souvent
exclusivement statistique) ne faisant pas intervenir le fonctionnement me1du systemehydrologique.
On déduit de la relation LR = f(PM) et de la forme de l’hydrogramme médian des crues de type
1, les caractéristiques de ces crues d’études (tableau n”4.208) obtenues pour diverses périodes de
retour d’averses calculées au poste de Touba (chapitre 2.4). On a implicitement admis que
l’homogénéité des averses et la faible superficie du bassin versant conduisent à un coeffkient
d’abattement de 1.
Tableau n”4.208
Caractéristiques des crues d’étude de différentes périodes de retour

Période Pluie Lame Coeff. Débit


de retour moyeme de crue de crue maximal
SlUl&S mm mm m3/s

1 74,4 894 11.3 % 2,4


5 109 22,5 20,6 % 63
10 126 32,6 25,9 % 9,2
20 144 460 31.9 % 13.0
50 170 70.4 41,4 % 19,8
100 191 94,9 49,7 % 26.8

Les valeurs calculées pour des périodes de retour supkieures a 10 ans n’ont évidemment pas
grand sens. Le jugement personnel du chercheur ne peut qu’apprécier la vraisemblance de ces
résultats. On retiendra l’ordre de grandeur du coeffkient de crue pour la crue d’etude correspondant a
une aversedécennale, environ 26 %, pour un débit spécifique maximal de 6,8 m3/s.km .
A Sakassou,Lafforgue donne 30 % et 6,3 m3/s.lon pour le bassin est, 10 % et 0,7 m3/s.km pour
le bassin ouest. A Korhogo, ces valeurs sont nuancéespar la mise en culture progressive du bassin au
cours de la p&iode d’observation. Dans la phase de végétation naturelle dominante on trouve 32 % et
7,9 m3/s.km ; avec la mise en culture ces valeurs passent à 28 % et 6,7 m3/s.km. On note la
remarquable similitude entre ces résultats et ceux obtenus à Booro-Borotou. Cette similitude va encore
plus loin puisque, pour la crue d’étude correspondant a une aversecentenale, on trouve pour la période
à végétation naturelle de Korhogo un coeffkient d’écoulement de crue de 48,8 % conte 49,7 % à
Booro-Borotou !

204
4.3. LE TARISSEMENT

Le débit de base représenteenviron 80 % de l’écoulement total à l’exutoire du bassin versant de


BoomBorotou. Ce débit de base est fourni par le système hydrogeologique dès que les nappes sont
suff&mnent remontées pour alimenter le r&eau hydrographique (essentiellement le cours d’eau
principal). En saison des pluies il n’est guère possible d’etudier ce debit de base autrement qu’avec
une approche globale annuelle ou mensuelle, telle qu’elle est proposée dans le chapitre 4.1. On aborde
donc l’analyse de ces débits de base par l’étude du tarissement, dès que l’intervalle séparant deux
aversesest devenu suffisamment long pour que l’on observe la vidange dans le réseauhydrographique
des réservessouterraines.
Mais cette vidange des mservesn’est pas uniquement due a un simple mécanisme de gravite et
de drainage de nappe dans le souterrain ; elle est également fortement liée à l’évaporation, dans les
zones où le niveau piézometriques est très proche de la surface (quelques centimètres) (Dos§eur, 1964
; Ambroise, 1988) et à la transpiration de la végétation qui puise dans cette nappe, si la profondeur du
systeme racinaire le permet. On peut noter a ce propos qu’en n?gion tempérée l’étude du tarissement
est souvent abordée en faisant abstraction de cette évapotranspiration, ce qui est possible en
choisissant des périodes d’études adéquates (l’hiver par exemple) où l’évapotranspiration peut être
négligée (Coutagne, 1948 ; Dacharry, 1974).

4.3.1. Oscillations journalières des débits

La principale manifestation de cette évapotranspiration est la formation d’oscillations


journalières des débits (notées pour la première fois en 1888 par King qui les attribuait aux variations
de température, et analyséespar Troxell dès 1936 ; d’après Callède, 1977).
Les figures 4.301 et 4.302 pmsentent deux périodes de 10 jours observées à Booro-Borotou,
l’une portant sur les premiers jours du tarissement, l’autre sur la période qui précède immédiatement
l’arrêt de l’écoulement.
Le minimum est observé entre 22 h et 0 h ; on note même dans le deuxieme cas une interruption
de l’écoulement pouvant durer plusieurs heures et ne reprendre que vers 6 h, juste avant le tarissement
complet. Cette période d’écoulement alternatif, observée au cours des quatre années d’etude n’a
jamais dépasséune semaine à 10 jours.
Le maximum se produit aux environs de 14 h.
Callede propose une analyse harmonique pour montrer que ces heures de maximum et de
minimum dépendent de la longueur du cours d’eau affecté par le phénomène. Sur le bassin Est de
Sakassou,plus petit que le bassin versant de Booro-Borotou, les minima se produisaient entre 18 h et
20 h et les maxima entre 8 h et 11 h (Lafforgue, 1982). Pour Korhogo (dont le bassin versant est plus
grand qu’a Booro-Borotou) Callède note que le minimum se produit à 6h et le maximum a 22h.
L’amplitude est variable selon les jours, liée aux parametres climatiques intervenant sur
l’évapotranspiration. Sur nos deux exemples, on note que cette amplitude atteint près de 20 % du débit
moyen au début du tarissement et jusqu’à 200 % du débit moyen avant que l’écoulement devienne
alternatif. Dans sa revue, la valeur extrême domtee par Callède est de 32 % pour un petit bassin de
Madagascar sans préciser s’il s’agit d’une valeur extrême ou d’une valeur moyenne (Ankaboka à
Ambodiroka, 164 km ). A Korhogo il note une différence relative de 5 % toujours sans préciser les
conditions et, pour Sakassou Est, Lafforgue propose une figure d’où l’on peut déduire un résultat
analogue à celui de Booro-Borotou lorsque l’écoulement est inférieur à 0,l l/s (différence relative de
l’ordre de 200 %). Il semble donc que les oscillations observéesa Booro-Borotou ou a Sakassousoient
particulièrement importantes, en tout cas d’un ordre de grandeur largement supérieur aux valeurs
recenséespar Callède.

205
FIG 4.301

Oscillations journalières des débits


au début de la malaon sbche

5.6

5.4
5.2
5
4.8

4.6

4.4
4.2
4
3.8
3.6
3.4
3.2
3
2.8 LL t
-mrFrrrv
~&NOV OS-Nov IO-Nw Il-Nov 12-Nw 13-Nw 14-Nov il-Nov 16-Nw 17-Nw

1985

FIG 4.302

Oscillations journalieres des debits


Junte ovont l’or& de I’acoulsment

o*45 -l-----

24-Jan -2%Jan 26-Jan 27-Jan 28-Jan 29-Jan JO-Jan 31-Jon 01-Feb OZ-Feb 03-Feb

206
Ces oscillations affectent la totalité des écoulements en période de tarissement. La figure
n”4.303 présente les débits en coordonnées normales et en coordonnées senii-logarithmique calcules
avec un pas de temps constant de 2 heures. On s’aperçoit de la permanencede ces oscillations.
Parmi différentes solutions proposées pour évaluer les volumes évapotranspirks concernés par
ces oscillations (voir Callede, 1977), celle de Dosseur mise au point dans le cadre de l’étude du bassin
versant d’Ahance dans l’Aveyron (1964) est assez séduisante. 11évalue sur l’hydrogramme la part
Cvapotranspirée au volume compris entre l’hydrogramme réel et l’hydrogramme théorique du
tarissement en l’absence d’évapotranspiration.
En restant dans des ordres de grandeurs assezvagues et en assimilant les oscillations à des dents
de scie symétriques de période 24 heures avec une amplitude moyenne de 15 % du débit moyen, on
peut évaluer pour la période de notre graphique, du ler novembre 1984 au 30 janvier 1985, que le
volume évapotranspim correspondrait à environ 7,5 % du volume écoulé, soit 0,3 mm, volume peu
important en soi, mais équivalent a nombre de petites crues intervenant sur le bassin.

4.3.2. Le tarissement

Il existe plusieurs formulations pour évaluer le tarissement des cours d’eau. Elles se ramènent le
plus souvent à deux lois (Roche, 1964 ; Ca§tany, 1968), toutes deux réglées par un seul paramètre :
- la loi de Maillet :
Q = Q. e -a t
- la loi de Tison (1960) :
Q = Q. / (1 + a t>”
Qu, est le débit au début de la période de tarissement
t est le temps en jours séparantQu de l’instant où l’on évalue le débit Q.
L’approche utilisée par Ambroise sur le bassin versant du Ringelbach dans les Vosges (1988)
combine ces deux lois et nous a paru intéressanteà appliquer a Booro-Borotou.

4.3.2.1. Périodes sans précipitations

Sur les quatre annéesd’étude à Booro-Borotou, nous avons recherché en phase de tarissement (a
partir du ler septembre et jusqu’à l’arrêt des écoulements)) toutes les périodes de plus de 5 jours sans
précipitation. Lorsque ces périodes sont particulièrement longues elles ont été découpées en sous-
périodes de 20 jours au plus, pour tenir compte d’éventuelles modifications du milieu naturel. Cet
échantillonnage conduit au tableau n”4.301.

207
FIG4.303

Tarissement : annee 1984-85


Coodonn6ss norinales
II 1

1 S-Oct 15-Nov 15-D.%


16-Sap

Tarissement : annee 1984-85


CoordonnBes semi-logorithmlquee

15-NC ,v 15-Dec 14-Jan


16-Sap 16-Oct

208
TabIeau n”4.3QJ
Inventaire des périodes sans précipitation entre 5 et 20 jours consécutifs.

Période nbre jours Qdéb Q fm a remarque


sans pluie US US l/j

24110184- 07/11/84 14 534 1,55 0,089


13/11/84 - 03/12/84 20 1,96 0,72 0,050
03112184- 23112184 20 0,72 0,325 0,040
23/12/84 - 12/01/85 20 0,325 0,345 -0,003 feu
12/01/85 - 01/02J85 20 0,345 0,061 0,087 arrêt
06/10/85 - 12/10/85 6 29 10,7 0,166
17/10/85 - 27110185 10 14,7 594 0,100
02/11/85 - 16/11/85 14 142 3,36 0,079
19/11/85 - 10/12/85 20 3,65 1,55 0,013
10/12/85 - 30/12/85 20 1.55 1.2 0,013 feu
30112185- 19/01/87 20 12 0,513 0,042
19/01/85 - OlJO2/85 13 0,513 0,351 0,029
07/02/86 - 16/02/86 10 0,593 0,273 0,078
20/02/86 - 25/02/86 5 0,653 0,353 0,123
02/03/86 - 07/03/86 5 0,512 0,397 0,051
10/03/86 - 15/03/86 5 27 0,491 0,341
19103186- 30/03/86 11 1,06 0.281 0,121
01/04/86 - 14/04/86 12 0,252 0,05 0,135 arrêt
15/10/86 - 20/10/86 5 149 0,74 0,077
08/11/86 - 28/11/86 20 3.64 0,754 0,079
28111186- 18/X/86 20 0,754 0,433 0,028
18/12/86 - 01/01/87 20 0,754 0,254 0,054
07/01/87 - 16/01/87 9 0,254 0,251 0,001 feu
18/01/87 - 25101187 7 0,432 0,024 0,413 arrêt
20/10/87 - 26110187 6 7.6 33 0,116
29110187- 09/11/87 12 3.35 1.57 0,063
17/11/87 - 03/12/87 17 2.02 0,874 0,049
07/12/87 - 27/12/87 20 1,25 0,358 0,063
27112187- 16/01/88 20 0,358 0,15 0,043 feu
16/01/88 - 30/01/88 14 0,15 0,026 0,125 arrêt

Pour l’évaluation des débits nous avons adopté les débits moyens journaliers de façon à nous
affranchir des oscillations journalières. Pour être parfaitement rigoureux et suivre les analyses
exposéespar Callède, il aurait fallu travailler avec les débits maximaux observés chaque jour. Il s’est
cependant pose.un probleme d’homogénéité dans la qualité de l’acquisition des débits de basseseaux
qui n’est pas uniforme sur la période d’étude. C’est la raison qui nous a fait abandonner l’idee de
travailler sur les maxima journaliers instantanés qui n’étaient pas toujours disponibles. On peut penser
que le raisonnement et les valeurs numériques ne sont guère différents avec les débits moyens
journaliers.
Dans le tableau n”4.301, pour chacune des périodes sélectionnées sont données les debits de
debut et de fin de la période et le coefficient de la loi de Maillet ajustée sur la période.
Les figures n”4.304 a 4.307 présentent les courbes de tarissement (des débits moyens
journaliers) en coordonnées semilogarithmiques, associées aux courbes de variation des niveaux
piézométriques sur trois tubes du bas fond repartis de l’amont vers l’aval du bassin versant (PZ 4, PZ
11 et PZ16) et a un diagramme des précipitations journalieres.
4.3.2.2. Formulation du tarissement

Sur le tableau n”4.301 on note tout de suite que les coefficients de Maillet offrent une assez
grande dispersion. On peut admettre que les causes de variations de ces coefficients sont de deux
ordres :
- une variation lice a la loi de vidange du réservoir ; c’est à dire une composante de type horizontal
fïxee par la géométrie du bassin.
- une variation liée a la dynamique saisonni&e et mCmequotidienne du milieu naturel qui se manifeste
par une importance plus ou moins grande de l’évapotranspiration (composante verticale).
Comme il n’est pas possible, dans le contexte climatique de Booro-Borotou, de faire abstraction
de la composante verticale, la construction graphique d’une courbe de tarissement optimale a et6
entreprise avec la méthode suivante :
1. Rangement de l’échantillon par ordre décroissant de débit initial.
2. Trace du premier segment de droite de Maillet en coordonnées semi-logarithmiques.
3. Trace du segment suivant en prenant appui sur le segment precédent pour caler le point d’origine.
4. Et ainsi de suite, en reprenant toujours le point d’origine du nouveau segment sur le segment dejja
trace qui permet de trouver la duree de tarissement la plus longue ou, autrement dit, qui possède le
coefficient de Maillet le plus faible.
5. Dans cette construction on ne tient pas compte de segmentsparticuliers qui sont, d’une part, ceux
correspondants à des périodes de feux de brousse sur le bassin versant et, d”autre part, les segmentsse
terminant par l’arrêt complet de l’écoulement le jour suivant.
Cette méthode conduit % la figure n”4.308. La courbe enveloppe obtenue se cale en faisant
également abstraction des segments particuliers (feu et arrêt de l’écoulement) sur une loi de
tarissement de Tison d’équation :
Q=Q0/(1+0,095t)~enl/s

210
FIG 4.304

Tarissement 1984-85
Ddblts moyens Joumallem
2

1.5

0.5

-0.5

-1

-1.5

-2
01/09/04 31/10/84 30/11/84 30/12/84 29/01/85

Pluviometrle Journc8llere

211
FIG 4.305

Tarissement 1985-86
BBblta moyens Jcumallsw

Variations piezométriques
en dchsllo odlmsnslonnelle

0.9

0.8

0.7

0.2

0.1

0
01/09/as 01/10/a5 31/10/85 30/11/85 30/12/85 29/01/88 28/02/8'3 30/03/88

F'luvlom8trls Journsllere

212
FIG 4.306
Tarissement 1986-87
Ddblta mopna Journaltan

1.5

0.5

-0.5

-2
01/09/66 01/10/56 31/1O/Bls 30/11/ao 30/12/86

Variations piézométriaues
1

0.9

0.6

0.7

0.6

0.6

0.4

0.3

0.2

0.1

0
01/10/66 31/10/86 30/11/86 30/12/86

0 PZ4 + PZll 0 PZ16

Pluviomektrls Journallare

213
FIG 4.307

Tarissement 1987-88

1.5

0.3

-0.5

-1

-1.8

-2
01/09/8? ol/io/a7 3o/i l/a7 30/12/87 29/01/88

Variations piezométrisues

0.9

0.8

Ol/l O/c37 31/10/87 30/1 i/a7 30/12/87 29/0

a Pz.4 + PZll 0 PZ16

PluviomBtrTs JournallBre

214
FIG 4.308

TARISSEMENTS OBSERVES

v)
.
CY;
c
0)

10

081

a : arrêt
f : feu

0,o 1 -2 1
U 20 40 60 80 100 120 jours

215
La technique utilisée pour construire cette courbe fait que le résultat obtenu correspond à un
tarissement idéal en se mettant dans les conditions minimales d’intervention de la composante
verticale. C’est-à-dire que sans pouvoir supprimer l’effet de l’évapotranspiration cette représentation
le minimise. La conlquence immédiate est qu’ une courbe de tarissement melle suivra un
cheminement inférieur (ou egal) et donc plus rapide.
Par intégration de cette courbe (Ca§tany, 1968) on peut evaluer les reserves emmagasinées
susceptiblesde s’ecouler :
V = (86,4 Qo / 0,095) / (1 + 0,095 t) en ms/s
Pour le débit initial QO de 29 l/s qui a servi a la construction de la courbe, le volume initial Vo
est de 26300 m3 et il represente donc une lame de 19,3 mm susceptible de s’écouler en l’absence de
nouveaux apports.
Le debit de base maximal atteint en saison des pluies est, d’apres les hydrogrammes observés,
proche de 60 l/s en 1985, ce qui représenterait, en extrapolant la loi de Tison, une lame de 40 mm.

4.323. L’efet desfeux de brousse

Sur certains des segments s&ectionnt% on s’aperçoit que la vitesse de tarissement devient très
faible et même parfois s’inverse et on peut noter une augmentation du débit en l’absence de
précipitation. Sur ces mêmes périodes on peut noter (voir figures 11~4.305à 4.307) une stabilité, voire
une remontee du niveau piezométrique dans le bas-fond.
Ces périodes correspondent très précisement aux feux de brousse allumes par les villageois qui
couvrent la quasi totalité de la superficie du bassin versant en etapes successiveset se produisent sur
une durke d’a peu pres 3 semaines(d’où notre découpage de l’échantillon en période de 20 jours au
plus).
Sans avoir fait de mesure particuliére pour étayer nos hypothèses on peut penser que l’effet du
feu est double :
- Il modifie de facon presqu’instantanee l’albedo de surface du sol ce qui a pour conséquence une
augmentation rapide de l’&apotranspiration potentielle.
- Il détruit toute la végetation herbacee et partiellement la végetation ligneuse du bas-fond dont le
système racinaire puise directement dans la partie de la nappe qui fournit le débit de base immediat.
On peut pour expliquer le changement de regime de tarissement faire un raisonnement
analogique en comparant notre systeme a une pompe dont le regime est bien établi imposant un
rabattement % la nappe dans laquelle elle intervient. A un instant donné et pratiquement
simultanement, on augmente le mgime de la pompe et le tube d’aspiration se brise. Le résultat est
instantané : le moteur s’emballe et le systeme se désamorce. La nappe perd le I-égime permanent de
rabattement et trouve un équilibre piiCzom&ique à un niveau supérieur.
Sans pouvoir argumenter plus avant pour défendre notre thèse (suggérée par une discussion
personnelle avec Ambroise, 1988, et étayée par une autre discussion avec Cornet), nous ne voyons pas
d’autre explication a ces phenomènes non p&iodiques de remontée de niveau piezométrique dans les
bas-fonds et à ces augmentations du débit de base en l’absence totale de précipitation.

4.3.2.4. Tarissement rapide

Sous l’effet de l’évapotranspiration, des tarissementsbeaucoup plus rapides que celui decrit par
notre représentation idéale se produisent. Il y en a de deux sortes : ceux qui se produisent au cours de
la période de tarissement et ceux qui conduisent a l’arrêt de l’écoulement.
Les premiers sont évidemment dus à des conditions climatiques particulièrement favorables à
l’evapotranspiration. On note les decroissances extrêmement rapides observées en fevrier et mars
1986. Elles correspondent à un double concours de circonstances : d’une part, c’est la période où la

216
demande évapotranspiratoire est la plus intense ; d’autre part, des pluies précoces ont favorise un
redémarrage de la végétation après les feux, végétation verte en phase de croissance que l’on ne trouve
pas dans les phasestraditionnelles de tarissement, forte consommatrice d’ETR.
Lors des périodes pr&edant immédiatement les crues, le tarissement s’accélère. C’est le
moment des écoulements alternatifs où les phénoménesd’évapotranspiration prennent une importance
prépondérante sur l’ecoulement gravitaire. Ce désequilibre entraîne une modification fondamentale
dans les processus d’écoulement. En termes de contrainte il devient plus facile à l’eau de sortir du
resewoir sol par évapotranspiration que par ecoulement gravitaire. Il est logique que dans ces
conditions le tarissement soit beaucoup plus rapide .

4.3.2.5. Sakassou et Korhogo

Pour la comparaison il est intéressant de mentionner les méthodes et les r&ultats des deux
études qui nous ont servi de référencejusqu’à prt?sentsur les bassins de Korhogo et de Sakassou.
* Korhogo (Camus et al., 1976)
L’étude du tarissement est effectuée sur les lames mensuelles de l’écoulement de base, sur
lesquelles on applique une représentation du type Maillet :
Hb=Hboe-ktenmm
Hbo est la lame écoulée du mois de novembre et le coefficient k médian est de 0,0095.
Ces n?sultatsne sont pas du même ordre de précision et ne peuvent pas être comparés avec oeux
de Booro-Borotou.
* Sakassou (Lafforgue, 1982)
La méthode a consiste comme à Booro-Borotou à sélectionner un certain nombre de périodes
succédant immédiatement à la toute dernière des averses de la saison des pluies et à calculer pour ces
périodes les coefficients des segments de Maillet correspondants. Pour des périodes de 11 à 25 jours
les coefficients de Maillet sont compris entre 0,117 et 0,335 (médiane = 0,191) sur le bassin versant
Est. Pour des périodes de 5 à 17 jours ils sont compris entre 0,259 et 0,538 (médiane = 0,329) sur le
bassin versant Ouest.
Les valeurs observéessur le bassin Est sont legèmment supérieures, mais restent comparables à
celles observéesà Booro-Borotou.

217
4.4. LE FONGTIONNEï=VlENT

Il faut maintenant rassembler toutes les informations, tous les résultats et toutes les analyses
exposéesjusque la dans ce mémoire pour essayer de comprendre le fonctionnement hydrologique de
notre bassin. Par fonctionnement hydrologique nous entendons la recherche des différents chemins
que suit l’eau pour parvenir a l’exutoire du bassin versant. Nous nous proposons d’aborder ce
problème sur le bassin de Booro-Borotou en l’introduisant a partir de l’analyse de Lenoir (1977) et de
Lafforgue (1982) sur les bassins versants de Sakassou. Une analyse des processus d’écoulement à
Booro-Borotou sera ensuite tentee sur un versant type et étendue à l’ensemble du bassin versant

4.41. Les bassins versants de Sakassou

Les bassins versants de Sakassou pmsentent, nous l’avons vu, de nombreux points communs
avec le bassin versant de Booro- Borotou. Nous reprenons dans ce paragraphe les conclusions des
travaux de Lenoir (1977) repris par Lafforgue (1982) en les citant largement.
Rappelons que ces bassins situés dans le centre de la Côte d’ivoire sont situés l’un sur des
orthogneiss (Bassin Est) et l’autre sur des migmatites (Bassin Ouest). La figure n”4.401 présente une
coupe schematique de ces bassins et le lecteur se reportera au rapport de Lenoir pour une description
détaillée de ces sequences-types.

4.4.1.1 Fonctionnement des nappes et influence sur le régime hydrologique

La connaissance du régime des nappes est un des points préalables à traiter et nous avons tente de montrer comment
se faisaient les m6canismes sur un cycle hydrologique. Deux grandes unit& ont ettédistinguées, elles se rapportent a nos deux
bassins Est et Ouest. Dans les deux cas, l’alimentation débute toujours dans les parties basses de la topographie, près des
talwegs ou le long des bas de versant.(...)
Aux premières averses de l’am-ke, la remontée de la nappe intervient assez vite dans ces portions de bassin mais les
effets sont circonscrits à un faible périm&tre. Dès que les averses deviemrent plus importantes et surtout plus rapprochees, le
périmktre influence par la remontée s’élargit très vite de part et d’autre de l’axe de drainage superficiel.(...)
Les annees 5 pluviosité déficitaire la recharge ne peut être complète et sous les sommets d’interfhrve du bassin Est les
effets visibles sur la piézometrie sont provoqués par la seule alimentation latérale circulant au sein des altkrites à structures
conservées. C’est la un type de fonctionnement qui n’est certainement pas particulier au terroir de Sakassou. (...)
D’après la configuration que prend le socle au niveau du front d’alkation suivant le type de végétation forestikre
(bassin Ouest) ou savane (bassin Est), nous avons encore deux cas possibles. Le d6bit de base au marigot est entretenu par Ia
partie de lanappe située au dessus de l’horizon où les feldspaths sont conserv& ; si la surface piézométrique est en dessous,
la nappe est consommee par évapotranspiration.(...)
Pendant la saison pluvieuse, la nappe met un certain temps a se mettre en équilibre pour atteindre son profil idéal.
Des que le niveau remonte dans les puits de versant, l’alimentation du marigot est assurée mais la cote atteinte dans les puits
est élevée par rapport aux faibles débits du marigot. Ce phénomkne tient à ce qu’une partie de la nappe seulement influence le
débit dans le réseau hydrographique, l’autre sert a la saturation des altérites sous les interfluves.(...)

218
i - Position en hautes eaux
I
I:I -.-.- *fi
I I en fin de tarissement des marigots
h !

FIG. 4.401 :BASSINS VERSANTS DE SAKASSOU


POSITION DE LA NAPPE SUR LES VERSANTS
D’APRES LENOIR. 1978
(Extrait de Lafforgue, 19821

219
Dans le cas du bassin de savane cet entretien peut se prolonger car l’extension latérale du p&imètre d’alimentation
s’étend a toute la surface du bassin dans les meilleurs cas avec la nappe affleurant au sol dans les zones déclives et
pratiquement dans tous les bas de versant recouverts par les sables clairs.
Pour le bassin forestier l’entretien du debit de bsse par la nappe est réduit puisque l’extension latérale du périmètre
d’alimentation se restreint à la portion basse du bassin la surface piézométrique de la nappe marquant une inflexion vers le
bas sous les plateaux cuirassés. Donc pour une mEme pluviosit6 et une infiltration quasi identique les résultats sur les deux
bassins sont nécessairement très différents ; le bassin forestier n’a pas une alimentation soutenue de son débit de base, la
nappe ayant en permanence deux possibilités offertes : vers le marigot et vers un endoréisme profond.
L’humidité n’étant pas entretenue dans les sols de bas-fond du bassin forestier, l’assechement est rapide et les
conditions pour le ruissellement sont donc très défavorables. A chaque averse une bonne partie de la précipitation est
consommée pour la saturation des sables clairs avant de voir débuter le ruissellement. Seules quelques pluies assez
exceptionnelles vont donc pouvoir ruisseler en partie. §ur le bassin de savane la saturation des bas de versant est assurée par
la nappe en charge depuis l’amont topographique qui entretient des conditions favorables au ruissellement.(...)

4.4.1.2. Commentaire

0n constate à la lecture de ce texte de nombreuses similitudes avec les situations décrites sur le
bassin versant de Booro-Borotou et en particulier :
1. Les fluctuations de nappe sont rapides et procedent d’alimentations verticale et latérale.
2. L’influence de la nappe sur l’écoulement se manifeste essentiellement dans les bas de versants qui,
d’une part, alimentent le cours d’eau et d’autre part entretiennent des conditions favorables au
ruissellement.
3. La nappe est susceptible d’être largement reprise par évapotranspiration. Une faible part influence le
débit de base, l’autre allant saturer les ahérites.
Ce schéma s’applique grosso modo a Booro-Borotou et nous allons essayer de le detailler à
partir des éléments que nous avons.

4.4.2. Fonctionnement d’un versant type


L’apport de l’étude de Sakassou est primordial. En effet, à Booro-Borotou les domrees
géologiques sont tri% incomplètes sur deux des éléments essentiels : la position sur les versants du toit
du substratum et l’épaisseur des ahtkites. Les quelques observations decrites (chapitre 2.2) vont dans
un sens qui permet d’admettre une similitude avec Sakassou : ondulations sans doute importantes du
socle et épaisseurs d’alterites pouvant atteindre des dizaines de metres. Dans notre approche nous
allons faire abstraction de ces elements, mais il faut garder en memoire une représentation du type
Sakassou.
Pour des raisons de clark? la description des fonctionnements est abordée selon une
toposequence type depuis le haut jusqu’en bas du versant. Mais si les mécanismes peuvent différer,
l’écoulement sur le versant est lié a l’ensemble des differentes parties du versant. La synthèse de ces
fonctionnements sur le versant est schématiséepar les figures 4.402 et 4.403. La première, selon le
principe de la figure 1.201 représente schematiquement pour une position moyenne de la nappe les
chemins de l’eau ; la longueur de la fleche est significative de l’importance relative des volumes
concernes. La seconde situe les niveaux extrêmes de la nappe observés pour les maxima en 1985
(année excédentaire) et en 1986 (annee déficitaire) et pour le minimum en 1987 (faisant suite a la
saison deficitaire de 1986).

220
FIG. 4.402 : REPRESENT’ATION SCHEMATIQUE DES CHEMINS DE L’EAU
SUR UN VERSANT TYPE DE BOORO-BOROTOU

Systbme ferrugineux Systbme hydromorpho


Domalne ferralltique

$, .‘j,.‘,,.
min 1987 +. i ', : ,.,.,

- Surface du sol
------ Limite de I’alt6rlte

FIG.4.403 : NIVEAUX- EXTREMES DE LA NAPPE SUR


UN VERSANT TYPE DE BOORO-BOROTOU

221
4.4.2.1. Haut du versanf

Par haut du versant nous entendons le domaine ferralitique et les sols rouges, soit environ 50 %
de la superficie totale du bassin versant (cf. carte des sols hors-texte).
Les buttes cuirassées et piemonts de cuirasse ont un comportement hydrodynamique tres
héterogene, la structure chaotique du sol autorisant en certains endroits une intïltration totale et en
d”autres endroits une impermeabilisation parfaite. Sur le sommet des buttes apparaissent meme en
saison des pluies de petites mares significatives d’un endoreisme local. On admettra ce comportement
endoréique globalement sur la partie haute des buttes confirme par les analyses des structures
pedologiques (Fritsch, com. orale, 19Sg).
La part de l’eau qui s’infiltre profondément et n’est pas reprise par evaporation est sans doute
faible et va alimenter les alt&ites sous-jacentes.
La simulation de pluie a montre que la pennCabihté de ces sols rouges etait tres grande, ce que
l’analyse pedologique permettait déj% de prévoir. Qualifiés de pseudo-sables ils ont une structure
homogene et sont particulierement bien drainants. L’observation des fosses p&dologiques ne permet
pas de déceler de traces d’hydromorphie au-dessuset dans la partie superieure des altérites (Fritsch,
comrn. orale, 198g).
Selon la configuration du toit du substratum, on peut penser que le niveau piézométrique de
base, soit est inexistant (cas d’un substratum haut dans l’altérite), soit se situe assezloin de la surface
(plus de 10 m) et toujours dans l’altkite. Il n’est pas interdit d’envisager des poches d’eau liees aux
ondulations du substratum comme a Sakassou. Mais, dans la region, les villages sont en général
proches des interfluves (a proxirnite des voies de communication qui emploient les crêtes pour limiter
les ouvrages d’art) et donc sur ces sols rouges ; ils sont tous Cquip& de forages qui fournissent de
l’eau toute l’annee en trouvant la nappe a des profondeurs comprises entre 15 et 30 m. Ce qui nous
permet de penser que l’extension de nappes est large.
L’infiltration sur la majorite de ces sols est totale dans les conditions de precipitation naturelle.
Le fonctionnement se fait verticalement dans la zone non saturée qui est bien drainante et oii la plus
grande part de l’eau est stockee temporairement puis reprise par evaporation.
Valentin (carte des états de surface, hors-texte) remarque cependant que sur des jachères
récentes installees sur ces sols rouges, le remaniement des horizons superficiels a induit des
Uiculaires susceptibles d’initier du ruissellement de surface. Avec le temps (de l’ordre
de la dizaine d’annees) leur influence semble disparaître.
Le bilan d’evapotranspiration (figure n”4.107) montre que le déficit porte sur huit mois de
l’année (novembre a juin) et la variation de stock du tube neutronique n”4 (figure n”3.203) confirme
une stabilité ou une décroissancedu stock dans la zone non saturée sur cette p&iode. Pendant les mois
oit les prkipitations sont excgcédentaires, le stockage dans la zone non saturée et éventuellement
l’alimentation de la zone saturee sont necessaires.Le volume de precipitation maximal excédentaire
observe en 1985 etait de 500 mm environ, ce qui avec une teneur en eau moyenne de 20 % (valeur
minimale observee sur le tube n”4) est susceptible d’affecter une profondeur de sol de 23 mètres.
L’ordre de grandeur de cette profondeur est parfaitement compatible avec les profondeurs d”extraction
racinaire. Gela permet de conclure que théoriquement la totalite de l’excedent pluviométrique de la
saison des pluies peut Etre stocke dans la zone non saturée et repris pendant les mois de bilan
évapotranspiratoire déficitaire qui suivent. On note a ce propos sur les profils neutroniques que
l’assechement relatif du profil n’intervient que sur les 25 premiers centimètres du profil, la teneur en
eau se maintenant au minimum à 20% en dessous.
Il est cependant probable qu’une faible part de cet excédent parvient a travers l’ahérite a la
nappe, soit directement, soit par une dynamique latérale, le fonctionnement vertical étant bloqué par le
socle.

222
4.4.2.2. Mi-versant

La zone de mi-versant couvre (toujours selon la nomenclature de la carte des sols) les sols ocres,
les indurations de mi- versants et les sols jaunes, soit environ 42 % de la superficie totale du bassin.
Le fonctionnement hydrodynamique se complique. En effet les sols ocres et jaunes sont
nettement moins bien drainants que les sols rouges, et entre eux s’intercale une zone d’induration
carapatée qui s’est développée sur l’ahérite.
La simulation de pluie a montré des capacitesd’infiltration qui diminuent d’abord des sols ocres
vers l’induration de mi- versant, puis augmentent à nouveau sur les sols jaunes pour arriver comme en
haut de versant à une perméabilité totale. La cartographie des états de surface (Valentin, cf carte hors-
texte et paragraphe 2.4.6) permet de noter sur l’ensemble de cette zone des surfaces h fort microrelief
où les touffes de graminees sont surelevées.Gette surface est limitée à l’aval par une bande d’arrêt
(selon la terminologie proposée par Valentin). La surface à fort microrelief est le temoin d’un
ruissellement en nappe tout à fait semblable à celui que l’on peut observer dans les régions
saheliennes, ruissellement favorisé par l’extension dans cette même zone des surfaces dénudees par
l’activité faunique (Janeauet Valentin, 1987).
Dans toute cette zone de la mi-versant, on ne note pas d’intervention directe de la nappe sur les
mécanismesde l’écoulement ; mais sa remontee dans les sols jaunes est susceptible de les influencer.
Sur les sols ocres le mécanisme est comparable à celui des sols rouges avec en plus un
ruissellement de surface qui se produit dés que les conditions d’humectation sont suffisantes. Ce
ruissellement d’abord en nappe se concentre localement a l’occasion d’irrégularités topographiques
locales pour créer des protogriffes, preludant à l’apparition de ravines (Planchon, a paraître). Dans ce
cas également la reprise évaporatoire sur la zone non saturée reste importante et l’apport à la nappe
sans doute faible.
Sur l’induration de mi-versant le ruissellement atteint sa valeur maximale et le drainage profond
est bloqué. Selon la profondeur d’apparition de l’induration un stockage dans la zone non satume est
possible. Vraisemblablement la carapace induit une dynamique latérale et conduit a des écoulements
latéraux internes, susceptiblesde n5apparaîtreà la surfacejuste en dessousde la rupture de pente, mais
surtout alimentant la zone non saturée des sols jaunes ou la nappe. La reprise évapotranspiratoire est
probablement moins importante, les potentialités de stockage proches de la surface étant plus limités.
On note d’ailleurs que ces indurations correspondent à la plus grande pauvreté végCtale sur le bassin
versant (Mitja, carte de la végétation, hors-texte).
Immédiatement à l’aval de l’induration de mi-versant, dont la trace géomorphologique est
constituée par une rupture de pente caractéristique, les sols jaunes ont d’abord un fonctionnement
semblable à celui des sols ocres puis en se dégradant deviennent boulants et extrêmement bien
drainants. Le ruissellement issu de l’amont s’infiltm progressivement pour disparaître totalement.
Cette eau va pour une grande part alimenter la nappe qui, en remontant, se rapproche de la surface. La
zone non saturéene suffit pas en effet à stocker l’exddent évapotranspiratoire et les nouveaux apports
dus a l’infiltration des ruissellements amonts. Jl va de soi que l’évapotranspiration affecte en
permanence cette zone. Il est probable également que ces sols jaunes sont le lieu d’écoulements
rapides internes, peut-être dans les macropores biologiques (mais sur des distances limitées), plus
sûrement, avec la remontée de la nappe, du type écoulements de retour.
Le comportement dans ces sols jaunes est bien confirmé par l’analyse des observations r&lisées
sur le tube neutronique n”8. L’humectation se fait d’abord par la zone non saturée et un équilibre
s’établit entre l’apport et l’évapotranspiration. Les apports se faisant brusquement plus importants (dus
à la pluviométrie et au ruissellement qui se réinfiltre) cet équilibre se rompt ; tres rapidement la zone
non saturée atteint sa capacité au champ et la nappe remonte.

223
4.4.2.3. Bas du versant

Le bas du versant est constitué par les sols blancs et tout le systeme hydromorphe. Il couvre
environ 8% de la superficie du bassin.
Tout le bas du versant est directement influence par les fluctuations de la nappe. Son niveau de
base minimum se situe légerement en dessousdu fond du lit de la rivière, mais à une profondeur telle
qu’elle reste soumise a l’evapotranspiration tres importante de la végétation dense (forêt galerie) qui
s’y trouve installée et dont le systeme racinaire exploite directement les réserves. Cette facilité
d’extraction évapotranspiratoire est attestéepar les oscillations journalières de la nappe qui precèdent
le tarissement et par l’influence des feux de brousse (chapitre 4.3).
Les premieres pluies de la saison ne font pas remonter tout de suite le niveau de la nappe.
Alimentant d’abord toute la zone non saturée, ces apports restent jusqu’a la fin du mois de juillet en
équilibre avec la reprise évapotranspiratoire. IXs que cet Cquilibre est rompu, la nappe remonte assez
rapidement pour atteindre un nouvel equilibre, variable selon les conditions climatiques.
IXs la remont&e de la nappe le cours d’eau débite, d’abord par percolation au travers du fond
sableux du lit mineur, ensuite par les apports de petites sources situées a la limite de la zone
hydromorphe et des sols blancs.
L’état d’équilibre se maintient tant que la pluviometrie s’équilibre avec l’évaporation, mais avec
la diminution des précipitations le niveau redescend.
La zone de subaffleurement de la nappe est variable. Elle couvre l’ensemble du bas-fond et peut
remonter jusqu’à la limite des sols jaunes. Sur les versants il est rare que la zone saturee atteigne
véritablement la surface du sol et les mouiZZ&es ne sont observees qu’en quelques endroits. Une
couverture argileuse superficielle recouvre les sables et pennet une mise en charge partielle de la
nappe qui explique le comportement artésien des piézomètres 9 et 12 pendant une partie de l’année.
Les precipitations qui tombent sur le bas de versant se repartissent selon des chemins différents
suivant le niveau de la nappe.
- lorsque la nappe n’est pas proche de la surface, l’infiltration est totale comme sur le bas des sols
jaunes.
- lorsque la nappe est affleurante dans le bas-fond et subaffleurante dans les sols blancs, le
comportement est typique de la theorie des aires contributives variables (chapitre 1.2) : ruissellement
sur les surfaces saturées du bas-fond, écoulement de retour sur les bas de versants a la Limite de
l’affleurement de nappe. Ces écoulements de retour sont alimentés par toute la partie situ6e a l’aval de
l’induration de mi-versant ; ils peuvent Ctre le siège d’un effet piston et ils n’excluent pas des
phenomenesd’intumescence de n (chapitre 1.2). Ces aires contributives variables varient entre la
superficie du bas-fond stricto sensu soit un peu moins de 2% de la superficie du bassin versant et la
superficie couverte par la zone de subaffleurement maximale de la nappe matkialisée par la limite
d’extension des sols blancs (soit environ 8% de la superficie du bassin).

4.4.2.4. Commentaires

Cette analyse sur le versant des processusde fonctionnement n’est que partiellement étayée par
nos observations, et par la connaissance incomplete de la morphologie interne. Fritsch (travaux en
cours) pense pouvoir confïrmer ces mécanismespar une analyse des evolutions physico-chimiques des
matériaux internes.
Avec Beven et al.(1988), il faut admettre en effet que la morphologie du bassin versant et les
processushydrologiques sont liés par leur evolution conjointe dans le temps. Cependant les durees de
mise en place des élements pedologiques (et a plus forte raison géologiques) sont dans un ordre de
grandeur nettement plus long que l’échelle des changements climatiques. La morphologie en place
d’un versant est dont plutôt l’image d’une histoire de l’évolution climatique ancienne. Beven et al.

224
considèrent cependant que c’est la structure actuelle du bassin versant qui contrôle les mécanismesde
l’écoulement et qu’elle doit donc être prise en compte comme une information essentielle pour valider
la mponse hydrologique actuelle.

4.4.3. Le bassin versant complet

La connaissance des chemins de l’écoulement sur un versant type ne donne cependant pas la
réponse du bassin versant à une sollicitation pluviométrique. En effet ce versant type avec ce
fonctionnement idéalisé n’existe pas dans la r&lité. L’hétérogénéité locale est telle que chaque cas est
un cas particulier.
En croisant (Planchon, a paraître) les cartes dresséespour le bassin versant principal des sols, de
la végétation, des états de surface et des historiques de culture (champs et jacheres) on trouve plus de
l400 zones élémentaires dont la plus grande (constituée par des champs cultivés en 1987 sur sol
rouge) couvre un peu plus de trois hectareset pms de 300 de ces zones élémentaires ont une superficie
sup&ieure à 1000 m , surface dont on ne peut négliger l’impact sur les fonctionnements hydrologiques.
La description des mécanismes sur le versant est surtout axée sur l’organisation des sols. Mais
on peut facilement constater sur la carte des sols que l’organisation idéale proposée ne se retrouve
qu’exceptionnellement dans la réalité : on trouve par exemple en rive gauche une organisation avec
des sols jaunes et ocres sur l’interfluve et il est évident que notre repmsentation typique n’expliquera
pas de façon satisfaisanteles processusde l’écoulement sur un tel versant.
De plus nous avons montré (et l’étude de Sakassouavant la nôtre) l’importance essentielle de
. l’extension de la zone saturéesur le fonctionnement ; mais nous n’avons pas de connaissancesprécises
de la forme du socle et des épaisseursdu manteau d’altération. A partir des observations géologiques
et géophysiques on peut supposer que la forme est ondulée avec une orientation qui serait dans le sens
de la pente en rive droite et proche de la perpendiculaire en rive gauche. Les amplitudes des
ondulations sont vraisemblablement importantes (plusieurs mettes). On comprend immédiatement que
le comportement de la nappe et en particulier ses directions d’écoulement pourront influencer
considérablement le fonctionnement type, avec en rive droite un apport direct au cours d’eau et en rive
gauche un certain nombre d’obstacles a cet apport. On note a ce propos la presence en rive droite d’un
nombre important de systemesravinaires qui sont pratiquement inexistants ou non fonctionnels en rive
gauche (la ravine des Amoureux contrôlee en 1986 et 1987 n’a coulé qu’exceptionnellement).
Toutefois l’étude des crues observées et de leur forme montrent que le comportement à la
station amont et a la station aval est sensiblement le même. Cela signifie que, dès la station amont,
tous les élements de fonctionnement sont en place et que le bassin versant de la station amont integre
l’ensemble des mécanismesde crue sur le bassin versant complet. Le reste n’est plus qu’une question
de transfert avec les phénomèneshabituels de retard et d’écrêtement (fig 4.217 et 4.218).
Différentes formes de crues ont été mises en évidence correspondant certainement à des types
de comportements différents ; mais il n’a pas été possible, a l’aide des variables classiques de
description des événementspluvieux ou de l’état du milieu, de trouver un ou plusieurs paramètres
significatifs des conditions initiales favorisant un type de forme particulier. Cette forme résulte de la
composition des apports sur les versants, d’une part, et des écoulements concentrés dans les systèmes
ravinaires, d’autre part.
Le bon sens conduit à penser que les crues de type 1, dont les temps de montée et de base sont
courts, correspondent à des fonctionnements donnant la priorité aux écoulements en surface et donc,
d’apms notre représentation, à des écoulements du type aires contributives. Cette hypothèse est
consolidée par les deux schémas présentés dans la première partie (figures n”1.202 et 1.203). Les
coefficients d’écoulement de crue qui sont compris entre 2 et 7,5% correspondent au pourcentage
d’extension possible des zones saturéesen surface. Seule fait exception la crue du 18 août 1985 dont
le coefftcient d’ecoulement est supérieur à 13 %. Cela suppose que dans certaines conditions des

225
apports de l’amont sont possibles avec un fonctionnement de type hortonien. On peut penser que ces
apports transitent par le systeme ravinaire comme dans l’expérience de traçage r&l.isé lors de la crue
du 18 septembre 1987. Le traçage du 27 septembre 1987 tend de son côté à étayer l’hypothese des
aires contributives avec un effet du type écoulement de retour ; l’observateur n’a en effet pas noté
d’écoulement spectaculaire, mais a constaté une inondation rapide du bas-fond par débordement. Le
traceur n’etant pas retrouvé a l’exutoire, un efietpiston est probable.
Inversement il nous faut considérer les crues de type 2 comme des crues dont le mécanisme
principal est un écoulement interne. Le débit maximum et les temps de montée et de base rapportées
aux schémasde la premiére partie le confirmeraient. L’expérience de traçage rt?aliséele 25 septembre
1987 renforce une telle hypothese. Mais il n’y a guère d’élément pouvant permettre de discerner le
mécanisme précis. Intuitivement nous pensons qu’un phénomène du type intumescence de nappe est
vraisemblable.
Evidemment les crues de type 3 correspondent à une composition des processus et constituent
un état intermédiaire entre les situations extrêmes.
Un point est cependant troublant : l’échec rencontm pour lier ces types de crues à une grandeur
descriptive classique soit de l’événement pluvieux, soit de l’état du milieu. La seule explication est
que les variables choisies ne sont pas les bonnes.
On peut comprendre que les intensités ou la forme de l’averse n’aient guere d’influente lorsque
les écoulements sont essentiellement internes ; mais on devrait les retrouver avec les écoulements sur
les aires contributives. En rt5a.Wil y a encore un aspect qui n’a pas eté pris en compte : l’interception
par la végetation. La couverture végétale, comme nous l’avons vu au chapitre 2.4, peut aller de 20 à
100% ; elle varie dans le temps, dans l’espace horizontal et dans la direction verticale. Dans les zones
qui nous intéressent, celles du bas-fond, elle est (pour cause !) particulierement importante, dépassant
90% dans la forêt galerie. Avec de telles conditions, les intensités ou les paramètres de corps d’averses
mesures à un pluviographe dans une clairière dégagéen’ont sans doute pas grand chose à voir avec la
precipitation qui parvient au sol dans notre zone hydromorphe. Cette observation atteint son
paroxysme sous la forêt galerie, mais elle se retrouve sur toute la superficie du bassin versant, sauf
peut-être dans les zones t&s dégagees (champs, savane herbeuse) lors des toutes premieres crues (ce
qui peut éventuellementjustifier la tendance des crues de type 1 a se produire plut& dans la Premiere
moitié de l’hivernage).
Quant aux variables descriptives de l’état du milieu a l’instant où intervient l’événement
pluvieux, aucune n’est vraiment representative ni de l’état de la nappe, ni de l’état végétatif. Les
indices de précipitations ant&ieures, le cumul pluviometrique, le niveau piézométrique en un point ou
le débit de base ne sont pas des paramètres assezsensibles pour décrire ces conditions initiales. Il est
permis de penser qu’un meilleur resultat aurait été obtenu avec des grandeurs comme l’extension de la
zone de subaffleurement de la nappe, la surface d’interception par la végétation ou les param&res de
description de la précipitation sous le couvert végétal, grandeurs qu’il ne semble guère possible
d’évaluer facilement sur le terrain avec une pkiodicité assezcourte (de l’ordre de la décade).

226
CINQUIEME PARTIE :
MODELISATION
5.1. MODELES GLOBAUX

Ce chapitre a été rédigé à partir des modélisations réalisées avec la collaboration active d’Alain
Dezetter pour CREC 5 et MODGLO et de l’application des donnéesde Booro-Borotou à son modèle par
Daniel Ibiza.

5.1.1. Généralités

L’application de modeles aux observations et aux expérimentations hydrologiques sur de petits


bassinsversants est le complément logique et nécessaireà l’interprétation de leur fonctionnement. Nous
avons déjà rt?fléchi sur l’opportunité de telles applications dans la première partie de ce travail et rjour
illustrer ces reflexions, nous nous proposons de présenter les résultats obtenus dans l’application au
bassin versant principal de Booro-Borotou, d’une part, de trois modèles globaux conceptuels
déterministes et, d’autre part, d’un modele distribué conceptuel déterministe.
Rappelons qu’un modèle est :
- déterministe, (par opposition à stochastique) lorsque les variables employéesne sont pas aléatoires.
- conceptuel, (par opposition à empirique) si les algorithmes qui constituent le modèle s’essayentà
représenterde façon plus ou moins précisesles phénomènesphysiques que l’on cherche a décrire.
- global, si la modélisation concerne l’entité géographique complète Ctudiée,sansmodulation selon les
particularitf%locales.
- distribué, par opposition à global, si le modele r&ulte de la composition de fonctions ponctuelles ou
locales pour l’obtention d’un résultat concernantl’entité géographique totale.
Nous empruntons à O’Donnell(1986) le schémagénéral de la stratégie d’utilisation d’un modèle
déterministe. Il est représentésur la figure no 5.101. On note deux points importants :
- l’ajustementdu modele peut intervenir sur les paramètreset éventuellementsur la structure ;
- la validation du modèle sur des données qui n’ont pas servi pour le calage est une opération
indispensablepour un bon test du modèle.
Les trois modèles globaux que nous nous proposons d’ajuster à la situation de Booro-Borotou
sont conçus pour répondre à cette stratégie.
L’objectif recherché est celui de l’évaluation de la ressourceen eau sur le bassin de 1,36 km2 Le
pas de temps de calcul est journalier ; mais une bonne reproduction des lames mensuelles sera
considéréecomme satisfaisante.
Les trois modèles, Grec 5, Modglo et Modibi, ont été mcemment reformules pour fonctionner sur
micro-ordinateur (Servat, 1986 ; Dezetter, 1986, Ibiza,1988). Sous cette forme, ils ont un certain
nombre de chosesen commun :
- identité des formats de fichiers d’entréeet de sortie ;
- écriture en FORTRAN 77 (transfertsfaciles macro/mini/micro/informatique) ;
- param&ragefacilement accessiblepar écran conversationnel;
- module d’optimisation des paramètrespar la méthode de Rosenbrock.

229
FIG 5.101 : STRATEGIE D’UTILISATION D’UN MODELE DETERMINISTE
(D’APRES O’DONNEL. 19661

/ DONNEES 1

i MODELE 1
I CONCEPTUEL I
I I

-accéptable

230
51.2. Présentation des modèles CREC 5 et MODGLO

5.1.2.1. Le modèle CREC 5

Ce modèle a été mis au point dans les années70 (Cormary et Guilbot, 1971) et a été l’objet d’un
assezgrand nombre de versions destinéesà des applications très variées. La version utilisée ici est celle
à 5 param&res (Combes, 1985).
Il separe de façon classique deux phases dans la transformation pluie-débit, phases décrites
chacunepar une fonction propre :
- la production prend en compte l’humidité du sol, et fournit d’une part l’évapotranspiration et d’autre
part la fraction de l’eau devant participer à l’écoulement.
- le transfert composecettefraction en écoulementrapide et en écoulementlent.
Les cinq paramètres du modéle correspondent à des réglages de fonctions liées à une
représentationdu type h réservoir. Un seul de ces paramètrespeut être assimile à une grandeur physique
mesurable directement. C’est le coefficient X4, voisin d’une réservemaximaZe.
Un facteur K, défini comme un parametre régional (et non considéré comme paramètre du
modèle), a du être adapté aux conditions tropicales (où la saison des pluies a été assimilée à la saison
d’hiver en zone tempérée).
La figure 5.102 représentele schémade fonctionnement du modèle CREC 5. La signification des
différentes variables est la suivante :
P. pluie moyenne du jour j ;
Eh-P. évapotranspirationpotentielle Penmandu jour j ;
S. s&ck du réservoir d’évaporation au jour j ;
d-m . évapotranspirationmelle du jour j ;
H. st&ck du réservoir de surface au jour j ;
G! stock du réservoir profond au jour j ;
KJparamètreclimatique mgional ;
Xl paramètrede vidange du réservoir de surface ;
X2 paramètrede vidange du réservoir profond ;
X3 paramètrede partageentre évaporationet écoulement;
X4 stock maximal du réservoir sol (évaporation + surface) ;
X5 paramètrede partage entre écoulementrapide et retardé ;
XS paramètred’étalement
La détermination des cinq paramètresse fait en considérant que le modèle est une boîte noire par
la méthode d’optimisation de Rosenbrock. Le paramètre supplémentaire XS est ajusté par
approximations successivesà partir de la valeur nulle, une fois les autresoptimisees.

231
FIG. 5.102 : SCHEMA DE FONCTIONNEMENT bU MODELE CREC 5
l-D’APRES SERVAT. 1986)

232
5.1.2.2. Le modéle MODGLO

Ce modele est également un modele relativement ancien puisqu’initié par Girard dès le debut des
années 70. Il présente la particularité d’avoir été conçu à la même période que les débuts du modele
MODCOU distribué que nous utiliserons plus loin. Et l’approche est parfois similaire.
Comme dans le modèle CREC 5, production et transfert sont franchement dissociés. Mais
contrairement à CREC 5, le modèle MODGLO se veut plus près des observations de base et la plupart
de ses paramètres correspondent à des notions physiques non subjectives. La séparation des
écoulementscorrespond mieux aux notions habituelles de l’hydrologie de bassinsversantsreprésentatifs
et les différents termes du bilan hydrique sont nettementidentifiés.
Les paramètres de MODGLO sont plus nombreux que dans GREC 5, mais ils n’ont pas tous la
même importance et ne sont pas toujours indépendants les uns des autres. Un travail très récent
(Dezetter, 1987) a étudié la sensibilité de ces paramètres et adapte une méthode d’optimisation (type
Rosenbrock).
Le schémagénéral de fonctionnement de ce modèle a 20 param&res est donné sur la figure 5.103.
Une notice d’utilisation rédigée par Servat (1986) facilite la mise en oeuvre. La signification des
variables est la suivante :
PJOURN pluie observée;
CPJ facteur de correction de la pluie ;
ETRR évapotmnspirationmelle ;
EAUG eau grav@que (part de la pluie qui s’écoule)
CRT capacitéde titention en eau du sol ;
DCRT facteur d’hétérogénéité;
SH stock du réservoir sol ;
CQn coefficient de répartition d’EAUG dans le tiservoir d’écoulementn
SI-In stock du réservoir n
COEFQn coefficient de vidange du r&ervoir n ;
ETn reprise par évaporation dansle mservoir n
RS ruissellement
RE%écoulementde base
5.1.2.3. Techniques d’optimisation et critères d’évaluation

Les deux modèles présentés font appel à une méthode d’optimisation pour l’évaluation des
paramètresde calage. Ces méthodes ont pour objet de trouver les paramètresde fonctions non lin&ires
qui dorment la meilleure adéquation entre valeurs calculées et observéesde ces mêmes fonctions. Cette
adéquationest chiffrée par le calcul d’unefonction critère.
Pickup (1977) a montre que les méthodes les plus efficaces pour l’optimisation des modèles
pluie-débit semblaient être celles de Powell (1965), Rosenbrock (1960) et la méthode du simplex
(Nelder et Mead, 1965).
C’est la méthode de Rosenbrock qui a été adoptée pour le modele CREC par ses auteurs. Cette
méthode qui consiste à minimiser une fonction critère, fait appel à une rechercheitérative sur l’ensemble
des paramètres en fixant un pas, une direction et un intervalle de recherche. La fonction critère est
calculée à chaqueitération et le paramètreaffecte est modifié en cas de succès.
Il est évident que le choix de la fonction critére est essentiel pour une bonne utilisation de la
méthode.

233
FIG. 5.103 : SCHEMA DE FONCTIONNEMENT DU MODELE MODGLO
(D’APRES DEZETTER, 1966)

Pluie au sol

f (BB.AA)
/

] ]ETRJ
Réservoir -

-+
t COEFQlO

écoulement total

234
Fortin et al. (1971) ont testé différents critères et ont montre que le critère suivant était bien adaptépour
l’optimisation de séquencesde débits aussi bien en crues qu’en étiages :

(5.1)
Le critère adopté par Combes (1985) pour l’optimisation par la méthode de Rosenbrock est
légèrementdifférent :

QC QO
ca= i 1 1(1 - a-’ I 1(1 -6-1 I
0 0

En effet :

(5.3)

Nous retenons enfin le critère le plus communémentemployé (Nash, 1969) :

I(Q, - Qd2
c, = 1 - _----?..----- (5.4)
I(Qo - Oo>’
Pour l’optimisation, c’est le critère Ca qui a été utilisé ; mais les deux autres critères servent à
comparer les résultatset sont calcules systematiquement.

5.1.3. Le modèle MODIBI

Le modèle MODIBI (ou MODQJ) est un modèle développé ces dernières anneespar lbiza (1983,
1985, 1988). Il a été décrit de façon détaillee par Dosseur (1986) et adapté pour micro- ordinateur par
Dezetter (1986), Servat(1986) et Ibiza (1988). Marwell et Lanna (1987) l’ont modifié pour l’utiliser
dans les régions semi-arides du Brésil.
Ce modèle global est destiné à des régions plutôt humides (pluviométrie annuelle supérieure à
1300 mm en climat tropical et à 850 mm en climat tempéti).
La fonction de production, relativement complexe, représente l’équation du bilan hydrique à
travers un système a réservoirs. Le transfert consiste en un retard à l’écoulement introduit lui aussi a
travers des réservoirs en parallèle.
Le schéma général de fonctionnement est présenté sur la figure n”5.104. La signification des
différentes variables est la suivante :

PJOURN pluie observée;


A facteur de correction de la pluie ;
X coefficient d’hét&ogCnéitédu couvert végétal ;
HO dimension du réservoir de partition
PD eau destinée a l’évaporation ;

235
FIG 5.104 : SCHEMA DE FONêTIONNEMENT DU MODELE MODIBI
[D’APRES SERI/AT, 19861

[ (l-X)f/ Ak PJOURN ] 1 X*A;PJOURN 1 \

réservoir de partition

réservoir qapp
ressuyage len

EC + RS + RSl

ECT bcoulement total

236
XT coefficient de vidange du mservoir de partition ;
EC ruissellementpar débordementdu réservoir de partition ;
S eau disponible ;
EB écoulementde base ;
RS ruissellement;
HNAP stock réservoir nappe ;
HNO dimension du reservoir nappe ;
FLN1stock du réservoir de ressuyagelent ;
HNO 1 dimension du réservoir de essuyage lent ;
I?N coefficient limite d’infiltration.
Une particularité importante de ce modèle est qu’il prend explicitement en compte le
fonctionnement des nappes souterrainesdont le niveau peut influencer l’aptitude à l’infiltration.
Une autre originalité est l’interdépendance Ctroite dans la fonction de production entre
l’évapotranspiration, le couvert végétal et l’horizon racinaire (représentés par un réservoir horizon
végétal) et enfin l’aptitude à la percolation (et donc a l’alimentation de la zone saturée).
16 paramètrespermettent le réglage du modèle. Mais, parmi eux, certains sont considéréscomme
secondaires et pouvant être fixés a priori. D’autres sont directement déduits de l’étude de la série des
debits observés.On peut considérer que le calage réel ne se fait que sur 4 ou 5 paramètres sensibles.Ce
réglage est pour le moment manuel. Une approchepar optimisation automatiqueest en cours.

5.1.4. Application au bassin versant de Booro-Borotou

5.1.4.1. Modèle CREC 5


Le calage des cinq paramètres du modèle est r&lisé pour les trois années d’observation 1984,
1985 et 1986 sur le bassin versant principal de Booro-Borotou par optimisation au pas de temps
journalier. Pour initialiser ce calage, l’année 1984 est répétée deux fois (considérée comme non
bissextile la première fois) et les valeurs non observées du début de cette année 1984 ont été
artificiellement complétées par les valeurs du début de l’annee 1985, de façon à avoir un fichier sans
lacune. Il est évident que cette mise enforme ne sert qu’à faciliter la mise en oeuvre du modèle et n’a pas
d’incidence sur les valeurs importantes de l’écoulement calculé.
Le calcul est effectué automatiquement. Les paramètres donnant la meilleure adéquation entre
débits moyens journaliers observéset calculés sont les suivants :

Xl = 0.1070 X2 = 0.5968 X3 = 0.0003


X4 = 752.1 X5 = 19.25

Le paramètresupplémentaireXS (qui est de fait un sixième paramètredu modèle) est alors calculé
de façon a minimiser la fonction critère. On trouve :

xs = 0.054

La figure no 5.105 présente les résultats obtenus pour les débits calculés et observés lors des
périodes de saison des pluies sur les trois annees.Le tableau no 5.101 propose un récapitulatif mensuel
et annuel sur le bassin versant principal de Booro-Borotou.

237
Tableau no 5.101
Modèle CREC 5. Comparaison des lames mensuelles observées et calculées

Pluie LZUllW Lames Pluie Lame5 Lames Pluie Lames Lames


1984 obs. CdC. 1985 obs. talc. 1986 obs. talc.

Jan (1.7) W) (0.0) 1.7 0.5 0.0 0.3 1.4 0.0


Fév (11.0) W) (O-0) 11.0 0.0 0.0 46.1 0.8 0.3
MaT (16.5) W) (0.1) 16.5 0.0 0.1 84.3 1.2 0.8
AW 122.1 0.2 0.1 101.7 0.0 0.1 56.1 0.5 0.3
Mai 87.3 0.7 0.3 85.1 0.0 0.1 128.0 1.2 0.6
Jun 229.4 6.3 0.7 124.9 0.2 0.3 112.8 1.2 0.6
Jul 168.2 5.3 1.8 321.1 12.7 2.8 173.4 2.1 1.2
Aoû 212.4 11.2 5.6 398.5 80.9 47.2 112.8 2.7 2.0
SeP 186.4 19.7 15.0 265.5 70.1 107.4 207.3 8.7 6.2
oct 112.2 11.8 19.7 107.8 26.5 45.1 154.3 5.8 7.1
Nov 14.2 2.7 2.9 2.1 7.6 7.4 22.8 3.8 6.6
Déc 0.0 0.9 0.1 0.0 2.8 0.2 0.0 0.9 0.1

Ann 1132.2 58.8 46.3 1435.9 201.3 210.7 1098.2 30.3 25.8

Les valeurs des critères calculés sur les débits journaliers pour la période totale des trois années
sont :
= 0.243 = -0.476 = 0.844
Cl 5 ‘8

Lecoeffrcient de correlation de la régression entre les lames mensuelles observées et calculees


est :
R2 = 0.781

5.1.4.2. Modèle MODGLO

Le calage de MODGLO affecte une vingtaine de paramètres qui, d’une part, ne sont pas tous
indépendantsles uns des autres et, d’autre part, sont souvent la représentation de grandeurs susceptibles
d’être mesurées.
Par connaissancedu terrain et par tâtonnements,la première opération a consisté en l’ajustement
des paramètresde la fonction de production réglant le volume des lames ruisselles.
Les réservoirs de transfert ont éte arbitrairement mis a zéro en début de modélisation, qui
correspond heureusementà la saison sèche.La repartition entre les trois réservoirs de transfert 7,9 et 10
a été fixé à 40%, 20% et 40%, valeurs qui nous semblaient les plus conformes a la réalité. Des essais
ult&ieurs ont montre qu’en modifiant cette partition les résultats obtenus étaient toujours plus mauvais.
Ensuite, les autres paramètres ont été ajustés en associant optimisation mathématique et
connaissancedu terrain par une série d’opérationsalternativementautomatiqueset manuelles.
Des essaisd’optimisation, sans a priori sur le comportement naturel, ont conduit a des absurdités
dans les valeurs des paramètres comme dans les résultats concernant les grandeurs intermédiaires
(ruissellement, stocks internes) et finalement, les r6sultats n’étaient pas meilleurs qu’avec l’approche
semi-automatiqueque nous avons choisie.

238
FIG 5.105

Booro-Borotou : Modele CREC 5


D.bltm m0y.n. ,cl”mcl,l.m
110
110 -
100 -
90 -
c!o -
m
b 70 -
B SO -
fj so- 0
40 -
30 -
20
10

0
0, -Jd 1 b-J”, 3, -Lu , o-*ug 3o-*ug 14-*.p 29-s.p 14-oct ZO-oct

Booro-Borotou : ModWe CREC 5


Dtibltm mcyrn* Joumallrra
400

280 13

200

180

100

60

0 , . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . ..______.._.................. _.._....... ..__..._....., _.___._..._.,________......

Booro-Borotou : Modèle CREC 5

239
Finalement les valeurs suivantesont été adoptées:
CPJ =l CQ7 = 0.4 SH =50
BB =l CQ9 = 0.2 SH7 =o
=1 CQlO = 0.4 SH8 =o
AA = 0.8 COEFQ7 = 0.118 SH9 =o
XIN =45 COEFQ8 = 0.335 SHlO =o
AXIN = -0.7 COEFQ9 = 0.040
CRT =896.3 COEFQlO = 0.342
DCRT =113.9
Comme pour le modele CREC 5, la figure no 5.106 presente les résultats obtenus pour les débits
calculés et observés lors des périodes de saison des pluies sur les trois armées.Le tableau no 5.102
propose un rkcapitulatif mensuel et annuel sur le bassin versant principal de Booro-Borotou.

Tableau n”5.102
Modèle MODGLO. Comparaison des lames mensuelles observées et calculées

Pluie Lame5 Lames Pluie Lame5 Lames Pluie Lame5 Lames


1984 obs. talc. 1989: obs. talc. 1986 obs. talc.

Jan (1.7) (0.0) (0.4) 1.7 0.5 0.4 0.3 1.4 0.0
Fév (11.0) (0.0) (0.1) 11.0 0.0 0.0 46.1 0.8 0.3
Maf (16.5) (0.0) (0.0) 16.5 0.0 0.1 84.3 1.2 0.8
AW 122.1 0.2 2.7 101.7 0.0 0.1 56.1 0.5 0.3
Mai 87.3 0.7 0.0 85.1 0.0 0.1 128.0 1.2 0.6
Jun 229.4 6.3 0.5 124.9 0.2 0.3 112.8 1.2 0.6
Jul 168.2 5.3 4.1 321.1 12.7 2.8 173.4 2.1 1.2
Aoû 212.4 11.2 11.6 398.5 80.9 47.2 112.8 2.7 2.0
SeP 186.4 19.7 25.1 265.5 70.1 107.4 207.3 8.7 6.2
oct 112.2 11.8 25.0 107.8 26.5 45.1 154.3 5.8 7.1
Nov 14.2 2.7 5.3 2.1 7.6 7.4 22.8 3.8 6.6
Déc 0.0 0.9 1.3 0.0 2.8 0.2 0.0 0.9 0.1

Ann 1132.2 58.8 76.1 1435.9 201.3 210.7 1098.2 30.3 25.8

On peut compléter ces résultats par le tableau 5.103 donnant les valeurs des lames ruisselées
observéeset calculees a la fin de chacunedes trois annéesutilisées pour le calage :

Tableau 5.103
Modèle MODGLO. Comparaison entre lame5 ruisselr?es observées et calculées

Année Lame ruiss. obs. Lame ruiss. talc.


mm mm

1984 9.78 7.31


1985 32.6 44.3
1986 6.07 4.26

240
FIG 5.106

Booro-Borotou :Modèle MODGLO


i.. ~ Dablb mopnm bUmalI-n

cl,-JUl 1 S-J", 31 -J"l 15-Aug 3*-AUP 1 +-s.p 29-t3.p 14-oct 20-cet

01-07-12.54 au 51-lO-195*
0 CIJ obe - c!.! ect,e

Booro-Borotou :Modale MODGLO


Dabltm mopn* Joumalkrm
400

LT0

0
01 -du, le.-JUI 3, -SI”, le)-Aug SO-AIN 14-2.p 29-9.p 14-oçt 22-Ckt

Booro-Borotou :Modèle MODGLO

8 ::
10
5
5
4
2 I

0
01 -SI", 15-J", ül -du, 15-Aug .?m-Aug 14-2.p 2D-*.p ,$-Oct *s-oct 1.3~No”

241
Les valeurs des critères calcules sur les débitsjournaliers pour la période totale des trois annéessont :
= 0.293
c5
= -0.713 c, = 0.918
cl

Le coefficient de correlation de la régression entre les lames mensuelles observées et calculées


est :
R2 = 0.949
5.1.4.3. Mo&le MODIBI

Nous empruntons à Ibiza (1988) les résultats qu’il a obtenus avec son modèle sur le bassin
versant principal de Booro-Borotou a la suite d’un traitement effectué à notre demande.
Au départ les param&res ont et6 calqués sur ceux obtenus à l’occasion du calage de ce modèle sur
le bassin de Waraniéné-Korhogo (Ibiza, 1985). Les résultats semblant aberrants,une hypothèse dite de
fuite a dû être formulee. Elle consiste à ne prendre en compte les effets de nappe que sur la superficie du
bassin versant réellement affecté par cette nappe ; c’est-à-dire la partie où l’on peut considérer que les
apports de la surface a la nappe sont significatifs (cette superficie est fixée a priori à 25% de la surface
totale du bassin versant ; cela correspond à peu près a toute la surface qui se trouve à l’aval de
l’induration de mi-versant). Sur le restant on admet que les apports et le réservoir végétal sont
entièrementconsomméspar évapotranspiration.
Finalement les valeurs suivantesdesparam&res ont été adoptées:

HNAPO =omm DEFDEB = 190mm DEFCO - 190mm


X = 0,8 HO =19Omm A il
COEF =l I-IN01 =15mm la = 0,018
HNO =16Omm AL = 0,02 Q = 0,15
XT =l FN = 3,2 mm P2 =l
Pl = 0,75
Comme pour le modele GREC!5 et le modèle MODIBI, la figure no 5.107 présente les résultats
obtenus pour les débits calcul& et observéslors des périodes de saison des pluies sur les trois années.
Le tableau no 5.104 propose un nkapitulatif mensuel et annuel sur le bassin versant principal de Booro-
Borotou.
Les trois régressionssur les lamesmensuellesdu calage de GREC 5, de MODGLO et de MODIBI
sont représentéessur la figure 5.108.

242
FIG 5.107

Booro-Boiotou : Modale MODIBI


o*tt8 m0y.n. Jwmolt.”

Booro-Borotou : Modale MODIBI


Odblta rnayœnmloumalk~

SO0

300

c 250

s
4 200

300

100

00

Booro-Borotou : Modèle MODIBI


o.Ldta meysnm,o”moll~”

243
FIG 5.108

Booro-Borotou : modele CRECS


R~rr..l.s” hnr. Ob..nmu/CdC”Iau
i

100

Booro-Borotou : mod&le MODGLO


!?apr.am,c.n,amos eb..M~*/çdc”lb.

CIO

70

60

SO

40

JO

20

10

Booro-Borotou : modele MODIBI


110

100

90

70

60

60

40

30

20

10

244
Tableau n’5.104
Modèle MODJBI. Comparaison des lames mensuelles observées et calculées

Pluie Lames Lames Pluie Lames Lames Pluie Lames Lames


1984 obs. talc. 1985 obs. talc. 1986 obs. talc.

Jan 1.7 0.5 0.0 0.3 1.4 0.0


Fév 11.0 0.0 0.0 46.1 0.8 0.0
Ma 16.5 0.0 0.0 84.3 1.2 1.0
AVr 122.1 0.2 2.0 101.7 0.0 1.0 56.1 0.5 0.0
Mai 87.3 0.7 3.0 85.1 0.0 0.0 128.0 1.2 0.0
Jun 229.4 6.3 5.0 124.9 0.2 0.1 112.8 1.2 2.0
Jul 168.2 5.3 5.0 321.1 12.7 9.0 173.4 2.1 2.0
Aoû 212.4 11.2 7.0 398.5 80.9 93.0 112.8 2.7 3.0
Sep 186.4 19.7 26.0 265.5 70.1 78.0 207.3 8.7 6.0
oct 112.2 11.8 12.0 107.8 26.5 21.0 154.3 5.8 5.0
Nov 14.2 2.7 3.0 2.1 7.6 8.0 22.8 3.8 3.0
Déc 0.0 0.9 0.0 0.0 2.8 0.0 0.0 0.9 0.0

Anll 1132.2 58.8 63.0 1435.9 201.3 210.1 1098.2 30.3 22.0

Le coefficient de corrélation de la régressionentre les lamesmensuellesobservéeset calculéesest :


R2 = 0.986

5.1.4.4. VaJidation

Les trois modhles ont &? validés sur les observations de l’armée 1987, sans aucune modification
des param&res.Le tableau 5.105 donne les valeurs mensuellesobtenuespour les trois modèles en 1987.

Tableau 5.105
Année 1987 : comparaison des lames observées et calculées

1987 Pluie Lame obs. Lame CREC 5 LameMODGLO Lame MODIBI

Jan 1.1 0.4 0.0 0.3 0.0


Fév 35.4 0.0 0.1 0.0 0.0
Ma 58.7 0.0 0.2 0.0 0.0
AVr 23.0 0.0 0.1 0.0 0.0
Mai 172.3 0.0 0.2 0.0 2.0
Jun 166.4 1.5 0.6 1.0 4.0
Jul 135.1 1.2 1.1 0.8 3.0
Aoû 334.5 21.7 9.3 19.6 23.0
SeP 242.4 36.4 37.2 32.4 44.0
oct 74.8 20.1 25.5 21.2 18.0
Nov 15.6 3.2 2.9 5.1 6.0
Déc 15.8 1.4 1.8 2.4 0.0

Aunée 1275.1 85.9 79.0 82.8 .oo.o

245
La figure 5.109 présente les lames mensuelles observées et calculées de 1984 à 1987 pour les
trois modeles.
Pour la période de validation, les coefficients de correlation de la mgressionentre lames observées
et calculeessont :
R2(CREC) = 0.893 R2(MODGLO) = 0.990 R2(MODIBI) = 0.974

La figure 5.110 compare enfin les résultats observés et calculés avec les trois modèles pour les
débits moyens journaliers de la période de saison des pluies 1987.

5.1.5. Commentaires

Ces rktltats appellent plusieurs constatationsimmédiates:


1. Les trois modeles confondus, les résultats sont plutôt bons pour les lames écoulées mensuelles et
annuelles. La validation est particulierement bien réussie. Par contre la confrontation entre débits
journaliers observés et calculCs reste assezdécevante (sauf pour le modele MODIBI qui se comporte
plutôt bien).
2. Avec les modèles CREC et MODGLO, l’adéquation entre valeurs observéeset calculees s’améliore au
cours de l’annt5eavec le remplissage des réservoirs de transfert interne simulant le fonctionnement de
l’ecoulement de base. Cette adéquationest acceptabled’embléeavecMODIBI.
3. Les résultats du modele GREC, bien que tout a fait acceptables,sont plutôt moins bons que ceux de
MODGLO ou de MODIBI, tant pour les débits moyens journaliers que pour les lames mensuelles en
phase de calage comme en phase de validation. Notons que le terme qualitatif moins bon s’applique à
l’appreciation visuelle et aux coeffkients de régression,mais pas aux valeurs des critères d’optimisation
qui sont tout à fait comparables(ou du moins non démonstratives)et cela quel que soit le critere.
4. Le calage s’améliore avec le temps, même devant un échantillon d’observation difficile puisque
faisant se succéder une année normale (1984), une annee nettement excedentaire (1985), une année
largement déficitaire (1986) et de nouveau une annéenormale (1987). MODGLO et MODIBI s’adaptent
assezbien dès 1984, mais CRBC ne devient satisfaisantqu’en 1985.
5. On peut enfin noter que les param&res X4 (défini comme réserve maximale) de CREC et CRT (défini
comme capacité de réteentionen eau du sol>de MODGLO ont un ordre de grandeur tout à fait comparable:

X4 = 752.1 mm CRT = 896.3 mm

6. Dans le cas de MODIBI, le volume initialement très élevé (l’ordre de grandeur de 800 mm
correspondait aux valeurs de X4 et CRT) du mservoir de l’horizon végétal a été réduit avec l’hypothèse
(Ibiza, 1988) qu’il n’y avait que le quart du bassin qui contribuait efficacement à l’écoulement de base.

Ces constatationsentraînentdes commentaires:


1. Il apparaît que les trois modèles appliques au bassin versant principal de Booro-Borotou sont tout à
fait adaptés pour une modélisation de la ressource en eau si l’on s’en tient a un pas de temps mensuel.
L’objectif initial est donc atteint dans les trois cas. Et l’introduction d’une longue série d’observations
pluviometriques permettrait par simulation d’étudier sans grand risque le potentiel de ressource en eau
du bassin.

246
FIG 5.109

Booro-Borotou : modele CRECS


Lam.. COUM.. rn.“.“.,,..

De ,a”“. eJ4 (1, a d-c. a7 (43)


0 IJamoa Ob. - lam.. CdC.

Booro-Borotou : modèle MODGLO


L.mn.. .c6”,U. rn.“.“.,,..

Booro-Borotou : modale MODIBI


lAIn.. .cCOU,d..m.“.“.,!”
FIG 5.110

Booro-Borotou : Modele CREC 5


Daa. t7lay.n. ,c”mcrlt.r.
70
0 o

00 -
cm t 1

Booro-Borotou :Mod&le MODGLO


D&.lta mayrn* faumallrn

13

Booro-Borotou : Mod&le MODIBI


Dsblt. n7cy.n. ,cuTmlkr.

248
2. La deuxième constatation est essentielle,car elle confirme, si besoin est, l’influence primordiale des
stockages et des transferts dans le fonctionnement de Booro-Borotou. L’hypothèse selon laquelle la
production et surtout le transfert des grandeurs du bilan hydrique sont évolutifs dans l’année, liés au
remplissage des niveaux de stockages, se voit ainsi confortée. Le modèle MODIBI qui intègre cette
hypothèse a un bon comportementdès le début de la simulation.
3. La comparaisondes tisultats obtenus avec GREC et MODGLO sembledonner un avantagesubjectif à
MODGLO. La raison dirait que cela est fortuit, ou simplement lié à une meilleure capacité d’adaptation
de MODGLO à des surfaces de bassin versant très faibles pour lesquelles ces modèles n’ont pas été
conçus. Mais on pourrait également penser que le fait d’ajuster en aveugle, comme dans CBEC, est
moins efficace qu’un ajustement qui fait intervenir (au moins dans une faible mesure) la bonne
connaissancedu terrain et la qualité des observations qui y ont été r&lisées, comme dans MODGLO.
Enfin MODIBI est asseznettement meilleur, mais ce modèle a fait l’objet d’un calage manuel beaucoup
plus délicat et nécessitantl’expérience de son auteur.
4. La faculté d’adaptation de ces trois modeles à une succession de situations différentes est
remarquable. Nous doutions de la possibilité de simuler correctement l’enchaînement 19851986 et
pensions initialement caler les modèles sur les deux premières anneesseulement.Les résultats (bien sûr
imparfaits) de 1986 nous ont donné tort.
5 et 6. Enfin, il est remarquable que les paramètres X4 et CRT qui représentent un concept similaire,
mais sont utilisés de façons fondamentalementdifférentes dans CREC et dans MODGLO, prennent des
valeurs comparables en phase de calage. Il est probable que la valeur réelle de la grandeur assez
théorique qu’est la capacité de rétention en eau du sol ne soit pas très différente de X4 et de CRT. Cette
énorme capacitéde stockagea égalementété déceléepar le modele MODIBI et la solution adoptéepour la
réduire correspond a l’hypothèse que nous avons formulée sur le fonctionnement géneral du bilan
hydrique a Booro-Borotou. On peut comparer ce resultat aux chiffres de variation de stock mesuréssur
les tubes neutroniques 4 et 8, dont l’amplitude dépasse500 mm.

249
5.2. LE MODELE COUPLÉ
Le travail présenté dans ce chapitre a été possible grâce d’abord à un échange permanent avec
Georges Girard, ensuite a l’assistance de Thierry Lebel pour de nombreuses difficultés informatiques,
enfin a un accueil périodique au Centre d’h-rformatiqueGéologique de l’Ecole des Mines de Paris.

5.2.I.Présentation du modèle couplé

Le modele couple, MODCOU, (Ledoux, 1980 ; Girard et al., 1981) est un modèle hydrologique
pluie-débit que l’on peut qualifier de modele conceptuel déterministe distribué. Il est constitué par le
mariage entre un modele hydrologique superficiel, CEQUEAU, développé dans le cadre d’une
coopération entre l’OR§TOM et l’Institut National de la RechercheScientifique du Quebec (Girard et al.,
1972) et un modele hydrogéologique multicouche, NEWSAM, élaboré par le Centre d’h-rformatique
Géologique de l’Ecole des Mines de Paris (Ledoux, 1978,198O et 1986 ; Marsily et al., 1978).
Ce modele a fait l’objet de nombreuses applications dans des régions diverses. On peut en
particulier citer les thèsesde Gille (1985) et Boukerma (1987). Des applications particulières, comme
l’etude de la pollution par les nitrates en milieu agricole, ont eté développéesrécemment (Geng, 1988).

5.2.1 .I. Le principe :

Le modèle couple a éte r&lisé avec le souci d’une representation aussi phénomenologique que
possible d’un systeme hydrologique. L’espace du systeme étudié est divisé en deux ensembles : le
domaine de surface et le domaine souterrain entre lesquels tous les échanges sont possibles.
Spatialementchacun de ces domaines est representépar une “couche” (éventuellementplusieurs pour le
souterrain), elle-même décou@e en mailles carréesélementairesrégulières (chacune des mailles pouvant
être redivisées en 4,16 ou 64) dont la taille est fonction de l’échelle du système, de la connaissancedu
milieu &udiC et de la variabilite des paramètresactifs dansle fonctionnement hydrologique local.
On superposesur ce maillage régulier d’une part les “zones méteo”, d’apports pluviométriques et
d’aptitude a l’évapotranspiration homogene, et d‘autre part les “zones de production”, de comportement
hydrodynamique local homogene.
Le modele distingue, pour representerle cycle de l’eau, cinq fonctions interconnectées:
- la fonction d’entrée ; c’est l’apport pluviométrique avec un découpage selon un pas de temps (pas de
tempsmétéo) élementairecompatible avecle pmbleme posé.
- la fonction de production ; elle répartit a chaque pas de temps et pour chaque zone de production la
donnée d’entrée entre l’évapotranspiration, le ruissellement de surface, l’infiltration vers les couches
souterraineset une réservequi vient completer la donnée d’entree au pas de temps suivant.
- la fonction de transfert de surface ; elle définit les temps de parcours de l’eau dans le réseau
hydrographique.
- la fonction de transfert souterrain ; elle définit les temps de parcours dans la zone non saturée comme
dans les nappeset contile les niveaux piézom&riques.
- la fonction d’échangesurface-souterrain; elle redistribue le stock souterrain en fonction de contraintes
naturelles de drainage ou de potentiel, mais aussi d’interventions extérieures (par exemple des
gommages).

250
5.2.1.2. L’organisation générale :

Le modèle est un programme écrit en FORTRAN qui nécessitedes moyens de calcul relativement
puissants ; mais, avec les développementstechniques mcents, une adaptation est en cours sur micro-
ordinateur. Il offre une présentation modulaire assez souple permettant la msolution de problèmes
spécifiques. Sa mise en oeuvre nécessite cependant un minimum de connaissancesinformatiques, en
particulier sur la manipulation et la mise en forme de fichiers de donnees et de travail qui peuvent
atteindre des volumes de plusieurs méga-octets. Il est divisé en cinq étapes qui s’effectuent
séquentiellement(pour une presentationtr& d&illée, consulter Girard et al., 1981) :
Etape GEOCOU :
Cette étape se charge de la définition des caractéristiques géométriques et physiographiques du
domaine étudié. Elle met en place la structure maillée sur les couches du domaine de surface et du
domaine souterrain.Elle définit sur cette structurela physiographie du milieu naturel (altitude, superficie
et répartition des zones de production) et la configuration du réseau de drainage avec les arbres
d’écoulement. Un grand nombre de vérifications sont effectuées pour contrôler l’absolue compatibilité
de toutes les caractéristiquesdes mailles entre elles sur la surfaceet dansle souterrain.
Etape MODSUR :
Elle est centrée sur la modélisation des phénomènes superficiels et assure essentiellement les
fonctions d’entrée, de production et de transfert de surface.
Les entrées sont constituées par les précipitations, les évapotranspirations, les temps de
concentration des bassins, les paramètres des fonctions de production pour chacune des zones de
production et la d&inition des zones météorologiques sur la structuremaillée de surface.
Le bilan hydrologique est évalue à partir des entréeset de la fonction de production qui répartit ces
entt-éesentre lame infiltrée, lame ruisselee,évaporationet stockagedans le sol à chaque pas de temps par
zone météo, type de production et sous-bassinde calcul.
Le modele propose une fonction de production standard schématiséepar la figure 5.201. Cette
fonction a deux paramètresde bilan (CRT et DCRT) et cinq parametresde réglage de l’ecoulement (FN,
CQR, QRMAX, CQI et QIMAX). On peut noter que cette fonction est une forme évolu&ede la fonction
de production du modèle MODGLO. D’autres fonctions de production sont possibles comme celle
proposée pour l’étude de la Mare d’Oursi (Chevallier, 1985 ; Chevallier et al., 1985 ; Chevallier et al.,
1986) utilisant directementles résultatsde mesuressur parcelles à laide du simulateur de pluies.
Les sorties de ce module donnent pour chaque pas de temps de simulation les infiltrations sur les
mailles de surface,le ruissellement sur les sous-bassinsde calcul et aux exutoires.

251
FIG 5.2Ql : SCHEMA DE PRINCIPE DE LA FONCTION DE PRODUCTION STANDARD
Extrait de Girard et al., 198 1

ETR PLU1E 0 II : infiltration

QRR: ruisselkment
EAU

EAU-

DCRT

bilan

transfert
RMAS = 2 (CRT - DCRT) + DCRT QR = max (0, EAU - QI)
RBA = max (DCRT. R) - DCRT ETR = min (R + P - EAU, ETP)
RHA = min (R + P. RMAX) - DCRT R = R -t P - EAU - ETR
DR = max (O+, RHA - RBA)
EAU = max (RP - RMAX, 0) -t I)l% (2 RUA + DR); (4 (CRT - DCRT))
QI = min (EAU. FN)

252
Etape NONSAT :
Elle assurele transfert de l’infiitration calculée par MODSUB a travers la zone non saturéepour
l’alimentation de la nappe.

Etape MOLICOU :
Elle simule finalement le devenir de l’eau disponible, simultanément à travers le domaine de
surfaceet le domaine souterrain,en tenant compte des interactions respectives.
Les données d’entrée sont les paramètres du domaine souterrain (transmissivité,
emmagasinement,coefficients de drainage) et les sorties de l’étape MODSUB.
Les conditions initiales sont définies par un premier calcul qui propose une solution en régime
permanent défini par le comportementmoyen obtenu à partir de MODSUR.
A partir de ce regime permanent, le regime transitoire est evalué pour chaque pas de temps de
calcul et fournit en sortie les niveaux piézom&riques pour l’ensemble des mailles du domaine souterrain
et le débit en n’importe quel point du r&eau de drainage.

Etape COMPAR :
Elle permet à la fin des étapesMODSUR ou MODCOU de confronter graphiquementles résultats
du calcul avec les donnéesd’observation de débits en un point quelconque du réseauhydrographique ou
avecles donnéesd’observation de piézomètrie en un point quelconque du domaine souterrain etudié.
5.2.2. Application du modèle couplé au bassin versant de Booro-Borotou

L’application du modéle couplé au bassin versant de Booro-Borotou soulève de nombreux


problemespour la plupart liés au fonctionnement hydrologique assezbien connu avecune échelle fine de
description, fonctionnement dont il n’est pas toujours facile de simplifier les mécanismes.

5.2.2.1. L.u représentation géographique

La géométrie du bassin versant est reprksentéepar une couche de surface (figure 5.202 ) et une
seule couche souterraine (figure 5.205). La maille élémentaire a 100 m de côté. Elle est diviske le cas
échéant en moyennes mailles de 50 m de côté et, sur la couche souterraine dans le bas-fond en petites
mailles de 25 m de c&& Cela fait un total de 294 mailles de surfaceet de 474 mailles de souterrain.
Le modele couplé ne permet de transfert dans les deux sens entre la surface et le souterrain que
dans des mailles appartenant au réseau hydrographique. C’est la raison pour laquelle l’ensemble des
mailles du bas-fond sont considérées dans l’application à Booro-Borotou comme “mailles rivieres”
(figure 5.203), même si la rivière n’y passepas vraiment, de façon à simuler la r&lité de I’intXtration
d’un ruissellement de surface avant de parvenir au marigot ou de l’apparition en période très humide de
lignes de sourcins sur les bas de versants.

253
FIG 5.202 : MAILLAGE DE LA SURFACE AVEC LES DIRECTIONS D’ECOULEMENT

43 - 44 -
, II II , I II
69 D 70 -1 71 -P 72 -1757 ’ 1. 77 7s nt9nl 99tEOI 1 I- I

s;t BS?6s

I ï, .! -- --- _-. _-- ! I --_ --- --- --- -_-


’ ! ’
b 1 I
m 221 I 222 I 223 I 224 I 225 226 227 228 229

=I?ii 1 1 1 1 [ ] 1 1
246 247 248 243 250 251 252 253 254
* -P -v -27227sp
268 269 270 271 27s 3 ’

254
5.2.2.2. La production et le transfert de sueace

Le pas de temps élémentaire choisi pour le calcul est celui de la journée. La totalité des
informations pluviométriques disponibles sur le bassin est prise en compte avec un découpage en 12
“zones météo” (figure 5.204), correspondant aux 12 postes pluviométriques répartis sur le bassin. Pour
l’évapotranspiration, les valeurs adoptéessont les moyennes mensuelles interannuelles calculées par la
formule de Penman.
7 zones homogènes de production de surface sont cartographiées. Plusieurs critères de
détermination de ces zones sont possibles. A Oursi (Chevallier et al., 1985) ou Gagara (Albergel et al.,
1987) priorité avait été donnée aux états de surface. A Booro-Borotou a la lumiére des observations et
du comportement hydrologique du bassin, il a semblé plus conforme a la réalité d’adopter des critères
morphopédologiques :
- les buttes et plateaux,
- les sols rouges,
- les sols ocres,
- les sols jaunes,
- l’induration de mi-versant et sa zone d’affleurement gravillonnaire,
- le bas-fond représentantle systèmehydromorphe,
- les champs cultivés.
Le problème des temps de transfert de surfaceest inexistant, puisque le temps de concentration du
bassin est largement inf&ieur au pas de temps élémentairede la journée.

5.2.2.3. Les transferts dans le souterrain

Dans le cas de Booro-Borotou, il n’est pas fait de modélisation particulière pour les transferts
dans la zone non saturée.
Le niveau piézométrique est régie essentiellementpar deux jeux de param&.res: les transmissivités
qui representent les vitesses des flux d’écoulement dans la zone saturée et les emmagasinementsqui
chiffrent les possibilités de stockagedu souterrain.
Dans une optique simplificatrice, ces transmissivités et ces emmagasinementsqui peuvent être
définis pour chacune des mailles de la couche souterrainesont considéréscomme homogènesdans trois
grandes zones (figure 5.207) :
- d’une part, tout ce qui se trouve à l’amont de l’induration de mi-versant ;
- d’autre part, les pentes à l’aval de l’induration ;
- enfin, le bas-fond hydromorphe.
Les données d’observation pour contrôler ces paramètres se limitent au suivi de 19 piézomètres
situés tous à l’aval de l’induration et de deux stations hydrométriques (figure 5.206).

255
FIG 5.203 :

COUCHE DE SURFACE
MAILLES RIVIERES

FIG 5:204 :
COUCHE DE SURFACE
ZONES METEOROLOGIQUES

256
FIG 5.205 : MAILLAGE DE LA COUCHE SOUTERRAINE

I.‘Hl,.iY, ! !I! !I!I!!!,1 ! ! 1 ( I4tq I4Y( 13111 13 II I .y


, L LJ 1 L _’ 333 332 139 14fJ 141 142 1 146 46? 1460
l I

257
FIG 5. 206 : COUCHE SOUTERRAINE
POINTS DE CONTROLE

I
r-t--

a piezometre

FIG. 5.207 : COUCHE SOUTERRAINE


ZONES DE TRANSFERT

q vraie rlviere

m bas de versant

258
5.2.2.4. RésuItuts

Le calcul est effectué en annéeshydrologiques et, comme pour les modèles, globaux deux annees
fictives précèdent les années d’observation de façon que le modèle soit parfaitement initialisé. La
méthode est la même qu’avec les autres modeles, le calage se faisant sur la période mars 1984 à avril
1987 et la validation sur l’année 1987-88.
De très nombreux passagesont été nécessairespour arriver à un résultat assez décevant. Les
figures no 5.208 à 5.211 constituent lune des meilleures adéquation pour les débits moyens journaliers,
mais la simulation des niveaux piézométtiques n’est pas bonne. Nous reviendrons dans le paragraphe
suivant sur les causesde ce r&ultat, sommetoute assezmauvais.
Pour ce qui concerne la simulation des lames mensuelles (figure n”5.212), on constate que le
résultat est très acceptable ; mais le coefficient de correlation (calcul6 sur 48 valeurs mensuellesd’avril
1984 à mars 1988) est comparable à ceux obtenus avec les modèles globaux, sans être vraiment
meilleur :
R2 = 0,983

Le calcul des critères sur les débits journaliers des quatre annéesdonne des résultats nettement
moins bons qu’avecles modèles globaux :

Cl = -0.538 C5 = -2.57 C8 = 2.81

A titre indicatif nous donnons dans le tableau 5.201 les valeurs des pricipaux paramètres de la
fonction de production qui ont conduit à ce résultat. Les valeurs des transmissivités et des coefficients
d’emmagasinementutilisées sont trop approximatives pour être données de façon péremptoire. Leurs
ordres de grandeur sont respectivement 10d4/ 1OT5 m2 /s et 1OF2.

Tableau no 5.201
Principales valeurs des paramètres adoptées dans l’application du Modèle Couplé à Booro-Borotou

zone de production CRT DCRT FN

buttes 500 70 40
champs 300 70 8
bas-fond 300 50 10
mi-versant 350 50 4
sols jaunes 300 50 8
sols ocres 300 70 6
sols rouges 450 70 12

5.2.2.5. Commentaires

Au regard du travail considérable de mise en oeuvre et à une tentative d’integration de tous les
éléments disponibles sur le fonctionnement du bassin on conçoit que le resultat est extrêmement
décevant.Naïvement nous pensions arriver à un résultat quasi parfait sur les débits moyens journaliers
pour nous intéresser a des pas de temps plus courts, voire à reconstituer des crues comme sur les
bassins versants de Polaka (Chevallier et al., 1985) ou de Gagara (Albergel et al., 1987). Or on
s’aperçoit que la mise en oeuvre du Modèle Couplé n’apporte pas d’éléments spectaculairement
meilleurs que les modèles globaux.

259
FIG 5.208
Modèle coup16
Juin 1984-novembre 1964
0.13

0.12 -

0.11 -

0.1 -

0.09 -

0.00 -

E 0.07 -
;
*$ 0.06 -

0 0.05 -

0.04 -

0.03 - 0

0.02 - n
0.01

0
01 -dun-64 3 1 -du&64 30-Aug-64 29-Sep-54 29-oct-64 26-Nov-64

Cl Qobs - Qcalc

FIG 5.209 Modele couple


Juin 196%novembre 1965

01 -dun-85 01 -dul-65 31-Jul-85 30-Aug-06 29-Sep-65 29-oct-65 26-Nov-65

0 Qobs - Clcalc
260
FIG 5.210 Modele coup16
Juin 1986-novembre 1966
0.045

P
0
0 x

0
01 -Jun-66 Ol-Jul-86 31-JUI-BO 30-Aug-66 29-Ssp-66 29-Oct-66 28-Nov-06

0 Qobs - Qcalc

FIG 5.21 1
Modele COU~IC?
Juin 1967-novembre 1967
0.13

0.12

0.11

0.1

0.09

0.08

0.07

0.06

0.05

0.04

0.03

0.02

0.01

0
OI -Jun-67 Ol-Jul-67 31 -Jul-67 30-Aug-67 29-ssp-67 29-Oct-67 26-Nov-67

0 Qobs - Qcalc
261
FIG 5.212 Modele coup16
BBblts moyens mensuels
0.045

0.04

0.035

0.03

if+-
E 0.025

0
f 0.02
0
cl
0.015

0.01

0.005

0
Apr-84 Apr-85 Oct-85 Apr-86 Oct-66 Apr-87 oct-87

cl Qobs - Qcalc

262
Les raisons sont à chercher dans deux directions : la production et le transfert.

Production :
La fonction de production du modèle couplé est essentiellementune fonction de bilan hydrique
qui fournit à partir des donnéesd’entrée du modele :
- le ruissellementau senshortonien ;
- l’in.filtration susceptiblede parvenir à la nappe apresle pn5levementde l’évapotranspiration.
Le modèle est conçu de sorte que le ruissellementest intégralement restitué à l’exutoire de chaque
sous bassin de calcul. Les échangesentre le volume ruisselé et la nappe ne sont possibles que sur les
mailles rivières. Pour s’affranchir de cette difficulté, il a fallu recourir à un artifice qui a consisté à
déclarer comme rivières les mailles où le ruissellementest susceptiblede s’infiltrer.
De plus, on conçoit que, dans un fonctionnement comme celui decrit au chapitre 4.4, il y a une
interaction permanente entre transfert et production (c’est d’ailleurs le principe de la théorie des aires
contributives Vari&es) que la fonction de production séparéedu transfert dans le modèle couple ne peut
reproduire que très imparfaitement. Ce probleme, dont il n’est pas possible de s’affranchir à cause de la
structure-mêmedu Modele Couplé (qui séparede façon stricte production et transfert), se traduit sur les
hydrogrammes soit par la surestimation assezlarge des pointes de débits en milieu ou en fin de saison
des pluies, soit par l’oubli de certaines crues en début de saison des pluies ou en annéesèche.

Transfert :
Plus importantes sont sans doute les difficultés de simulation des transferts, essentiellement
souterrains.
En surface, en supposant les questions posées par la production résolues, il n’y a pas de
problème, l’ordre de grandeur des temps transfert étant inférieur au pas de temps de calcul.
Les échangesentre la surface et le souterrain sont réalisés dans les mailles rivieres. On a supposé
qu’ils se produisaient préférentiellement dans le lit de la rivière et non sur les versants hydromorphes
(d’où la distinction des vraies rivières dans la zone du bas-fond). Ils sont, dans le modele, réglés par
une filtration directement associéeau niveau piézométrique. Or nous avons vu, dans le chapitre sur le
fonctionnement, que les mécanismes étaient plus complexes et que l’origine des écoulements etait
multiple dans le lit comme sur les versants.
Surtout, l’essentiel des difficultés est dû a la représentation des transferts dans la zone saturée
souterraine. La connaissancede cette zone est malheureusementtrès succinte. Nous avons, dans notre
représentation modéliste, travaillé avec une nappe dont l’extension est gén&ale, sanstenir compte des
ondulations du plancher ou de phénomenes de seuils. Nous ne disposions de données de contrôle que
dans le bas-fond et sur quelquespoints à l’aval de l’induration de mi-versant. Or il est tri% vraisemblable
que la morphologie interne est beaucoup plus complexe que la représentation simpliste adoptée
(découpage en trois zones : bas-fond, bas de versant et le reste) faute d’informations suffisantes. Il faut
cependantnoter que cette schématisationpouvait être compliquée sur des hypothèses plus complexes ;
mais c’est volontairement que nous n’avons pas cherché à le faire. En effet, si une représentation
simpliste ne donne pas satisfaction dans un milieu connu, elle le sera d’autant moins en cas de
transposition du problème dans un milieu peu ou mal connu...
On peut remarquer enfin les grandes difficultés rencontmespour Ctablir le régime piézométrique
permanent du bassin versant. Le fonctionnement du modèle est en effet étroitement lié a l’établissement
de ce niveau de régime permanent qui constitue la condition initiale du système de calcul pour chaque
pas de temps des niveaux piézométriquesdans chaquemaille avecune méthode mathematiqueclassique
de résolution par les éléments finis. L’instabilité de la I-ésolutionest très grande dans notre application.
Et la solution adoptée, correspondant a un niveau de saison seche tres bas, n’est pas satisfaisante. On
peut penser que le mode de fonctionnement des nappes souterrainesdans un petit bassin versant comme
Booro-Borotou avec des variations de niveau qui peuvent être très rapides (le système se remplit en

263
quelques semaines) n’est pas vraiment compatible avec le principe du modèle où les variations de la
nappe sont calculées a partir du régime permanent considére comme tm niveau d’équilibre. A Booro-
Borotou l’équilibre (au sensd’une certaine stabilit6 piézométrique) n’existe probablement pas.
Ce problème d’inadéquation dans la représentation des transferts apparaît sur nos figures dans la
très mauvaise simulation des débits de base trop faibles en saison des pluies et trop forts en saison skhe
(dans la modelisation, le bassin ne tarit jamais). C’est tout simplement dû a une trop grande inertie de la
nappe qui ne suit pas les fluctuations rapides qui se produisent dans la réalite : trop basse en saison des
pluies, trop haute en saison seche.

264
5.3. PERSPECTIVES

L’extraordinaire prolifération de modèles de tous types (Todini, 1988) conduit à réfléchir sur leur
interêt, sur la façon dont on doit les appliquer et sur les conséquencesqu’ils entraînent pour les etudes
de terrain.

5.3.1. Modèles physiques distribués

Les modeles physiques distribués sont de plus en plus nombreux (Beven et Kirkby, 1979 ; Beven
et Wood, 1983 ; Hansen et Dyhr-Nielsen, 1983 ; Rogers et al., 1985 ; Correia et Morel-Seytoux, 1985 ;
Danish Hydraulic Institute, 1985 ; Morel-Seytoux et Alhassoun, 1988 ; ...) et le Modèle Couplé peut
être classéparmi eux. La prise en compte de la complexité spatiale et temporelle des fonctionnements
hydrodynamiques superficiels et internes rend ces outils sans doute très intéressants pour le
modélisateur, mais d’une ni% grande lourdeur pour l’utilisateur. La quantité de donnéeset de paramètres
nécessairespour alimenter ces modèles est considérableet croit avec la précision dans la description des
mécanismes.
Par exemple, dans l’application du Modèle Couple a Booro-Borotou, il est possible de critiquer la
capacité du modèle à réaliser tel ou tel processus; mais, comme une bonne partie de la connaissancedes
caractéristiques des stockagesinternes manque, on n’a aucun moyen de confirmer cette mise en défaut
du modèle. Il est normal que les résultats obtenus soient si décevants,et les causespeuvent être doubles
(les deux branches de l’alternative ne s’excluant pas forcément lune l’autre) :
- une meilleure connaissancedu milieu interne entraînant des mesureset des suivis supplémentairesest
nécessaire : piezométrie systématique sur l’ensemble du bassin, approche géophysique plus complete
permettant une bonne repr&entation du toit du substratumet de l’extension des altérites (notons que ces
mesures avaient été envisagées et même chiffrées, mais n’ont pu être réalisées pour des raisons
budgétaires). Cependant il n’est pas impossible que, même avec ces observations, la nécessité de la
connaissanced’une autre grandeur serait apparue,ce qui risque de conduire a une cascadede besoins et
a la question de savoir si la fin justifie les moyens. En effet, si tout doit être mesuré, analysé,décortiqué
et remis dans son contexte, le modele conserve-t-il un intérêt ?
- le modèle n’est pas adapté au problème posé parce que sa conceptualisation des mécanismes de
l’écoulement ne correspond véritablement pas aux mécanismesnaturels. Il est alors toujours possible de
bricoler, d’adapterun module ou de fixer des conditions artificielles qui font en sorte que cela fonctionne
quand même. Mais alors on peut également se poser la question de l’intérêt d’un modèle physique dont
on a détourné le physique.
Il est tout a fait probable qu’un autre modèle physique distribue que le Modèle Couplé aurait
conduit à des conclusions équivalentes.
Dans tous les cas le résultat final n’est pas utilisable pour une transposition dans l’espace, le
niveau de connaissanceexigée étant incompatible avecl’objectif même de la transposition.
Une solution pour pallier cet inconvénient pourrait être la mise au point de modéles dérivés des
modeles physiques complexes (par exemple tentative de Bond et al. , 1979, citée par Ambroise et al.,
1982). L’id6e serait de reprendre dans les modèles complexesles grands concepts qui y sont validés sur
un terrain connu et de les injecter dans des modèles beaucoup plus simples où la complexité des
conceptsest ramenéeà leur description à travers des déments intégrateurs simples.
L’application realide avec le module Modsur du Modèle Couplé à Oursi (Chevallier et al., 1985)
et à Gagara (Albergel et al., 1987) est par exemple un embryon de solution sur cette voie, dans le sens
qu’elle est entièrement construite sur la constatation qu’en région sahélienne, c’est l’état de surface qui
règle le comportementhydrodynamique. Les lois d’aptitude au ruissellementde ces états de surface étant
connues, la combinaison de ces lois au travers d’une structure donnée (dans ce cas, Modsur) donne un
résultat acceptabley compris dans la transposition géographique : à partir du moment où le mécanisme

265
élémentaire était décrit (dans ce cas, par une première représentation modéliste a travers le modèle
simulateur) sur l’ellémentintégrateur connu (les Ctatsde surface du petit bassin versant de Polaka), une
extension simple et sanscalageparticulier était possible.
Avec Beven (1987), nous pensons qu’une bonne voie de recherche va dans le sens de la mise au
point d’outils de modélisation qui devraient se retrouver à une limite assez floue entre le modèle
déterministe et le modèle stochastique. L’approche déterministe devrait permettre de valider les
hypothèses faites sur les fonctionnements (même a une échelle fine) et l’approche stochastique de
g&éraliser dans l’espace et dans le temps a partir d’éléments intégrateurs des fonctionnements les
solutions obtenues.On conçoit que la représentativité prendrait là une signification extrêmementprécise
et délicate a manipuler.

5.3.2. Géomorphologie
Ces éléments intégrateurs (cette terminologie est toute personnelle) peuvent etre multiples (par
exemple les états de surface pour la zone saheliemreou l’organisation des sols). Il semble cependant que
la géomorphologie du bassin versant puisse être privilégiée. Les tentatives existent et on peut en relever
quelques unes :
* Casenave et al. (1982) utilisent pour l’étude des crues décennales sur les petits bassins versants
forestiers des notions de topographie (haut de versant, mi-versant, bas de versant) qui sont a l’image de
la répartition des sols et de leur comportementhydrodrodynamique.
* Moniod (1983) propose deux paramètrespour caractériserle r&eau hydrographique évalués a partir de
données morphologiques et les lie a de notions de forme de crue, donc a un certain mode de
fonctionnement.
* Plus récemment Zecharias et Brutsaert (1985) insistent sur l’importance de la pente de la surface et
proposent le calcul d’un indice présentecomme unparamètie d’échelle du bassin.
* Beven et al. (1988) analysent l’hét&ogeneite hydrologique en terme de morphologie et de réponse du
bassin versant (paragraphe 4.4.2.4).
Dans notre interprétation du fonctionnement de Booro-Borotou on s’aperçoit que l’organisation
des mécanismesde l’écoulement se fait également selon un schéma intimement lié à la morphologie du
bassin versant. On peut rappeler la schematisationsur le versant des aptitudes a l’infiltration sous pluies
simulées confirmée par Valentin et Janeau (1988) dans un travail reliant avec succès la position par
rapport a l’induration de mi-versant et l’intensité d’infiltration sous pluies simulées.
Pour préciser ces impressions un Modèle Numérique de Terrain (Evans, 1981) a Cte réalisé par
Planchon et Depraetere avec un logiciel developpé par Depraetere (1988) a partir de la carte
hypsométrique (hors-texte) realisée sur le bassin versant de Booro-Borotou. Le MNT résultant est
constitué par un fichier qui donne l’altitude pour une maille de description de 8 mètres sur la zone
cartographiée. Une utilisation immédiate d’un tel fichier est simplement la représentation graphique en
trois dimensions de la surface du sol vue sous des angles significatifs (figures 5.301 et 5.302).
On decèle tres vite l’intérêt de cette vision du bassin versant qui n’est pas perceptible sur le terrain
(on peut rappeler que la difference totale d’altitude est d’un peu moins de 50 metres, alors que la hauteur
des grands arbres particulièrement concentrés dans le bas-fond dépassela trentaine de mètres). On note
par exemple tres clairement les grands ensembles géomorphologiques qui nous ont servi pour la
description du fonctionnement :
* le haut de versant avec les talus et plateaux ainsi que les pentes concavessur sols rouges ;
* la zone de mi-versant avec sa structure concave et la rupture de pente tres nette, marquant l’induration
et la zone d’aptitude a l’infiltration minimale.
* le bas de versant convexe, étroit, caractéristiquede la zone hydmmorphe, dont on perçoit bien la faible
extension spatiale.

266
On remarque de plus la différence très nette entre les versantsde rive gauche très réguliers et ceux
de rive droite où des ondulations perpendiculaires au talweg principal sont le siège privilégié du
développement ravinaire. Cette géomorphologie de la surface peut être reliee aux grandes directions
structuralesgéologiques et géophysiques.
L’application d’un tel outil pour la modélisation nous semble porteuse d’espoir et tout
particulièrement pour la transposition. L’établissementd’un MNT demandecertesune certaine technique
; mais l’utilisation de la photointerprétation ou, mieux, de la téledétection (le satellite SPOT permet
maintenant la réalisation de vues stéreoscopiquesavec une résolution de 10 metres en panchromatique)
devait permettre l’&ablissement de documentsd’une qualité tout à fait honorable pour la modélisation.
Un travail sur cette question est actuellement en cours (Moussa, Comm.or.) tentant de combiner
la technique des Modèles Numériques de Terrain et le modèle physique Swatch (Morel-Seytoux et
Alhassoun, 1987).

261
FIG 5.301 : LE B:,SSIN VERSANT DE BOORO-BOROTOU VU 3U NORD-EST

FIG 5.302 : LE BASSIN VERSANT DE BOORO-BOROTOU VU DU NORD-OUEST

268
CONCLUSIONS
Il est difficile de tirer des conclusions d’un travail qui doit s’insérer dans un ensemble inachevé
pour le moment. Le véritable bilan d’un programme multidisciplinaire tel qu’Hyperbav ne peut être
dresse qu’avec la totalité des apports de chaque équipe. Cela rend nécessaire la mise en oeuvre d’un
ouvrage de synthèse.
En effet certaines des analysesexposéesdans ce mémoire a partir des mesureshydrologiques se
verront peut-être mises en doute ou modifiées par l’apport de nouveaux élements venant des autres
volets du programme. D’autres (on espèrela plupart) seront étayees,confirmées, validées.
On peut cependantdégagerde ce travail les points qui nous semblentles plus saillants et proposer
une repense aux deux questionsposéesà la fin de la Premierepartie.

Lu simulation de pluies :
L’enseignementessentielde la simulation de pluies a Booro-Borotou est que le moddle simulateur
proposé pour la région saheliennen’est pas valable en savanehumide.
Mais l’utilisation du simulateur de pluies permet une approche tres performante pour évaluer
l’aptitude à l’infiltration (ou au ruissellement) sur parcelles. Il permet même de valider des hypothéses
faites sur le fonctionnement hydrodynamique du versant.

Les crues :
L’évaluation des crues de projet du bassin versant de Boom-Borotou donne des valeurs de débits
de pointe et de volume très proches de celles observées sur des formations semblables dans des
conditions climatiques comparablesa Korhogo et Sakassou.
Les formes de ces crues apparaissent comme liées aux mécanismes de production de
l’écoulement. Mais il n’est pas possible de dégager de facteurs explicatifs de ces formes de crues parmi
les variables classiquesde description de l’événementpluvieux ou de l’état initial du milieu naturel.

Le tarissement :
L’étude du tarissementfait appara?trel’extrême sensibilité de la zone de bas-fond aux phénomènes
évapotranspiratoires,que ce soit à travers les oscillations journalières des débits ou a causedes feux de
broussedont l’effet peut retarder de 10 à 15 jours le tarissementcomplet de l’écoulement.

Le fonctionnement :
La description du fonctionnement hydrologique sur le versant montre le role essentiel des
stockagessouterrainsdans la zone saturéecomme dans la zone non saturée.
Toutes les hypothèses formulées récemment sur les chemins de l’eau interviennent de manière
variable dans le temps et dans l’espace avec l’évolution saisonnière du milieu naturel et avec
l’hétérogénité spatiale des facteurs influençant le comportemnt hydrodynamique.

L.a modélisation :
On constate que les quatre modèles assurent une bonne reproduction des lames écoulées
mensuelles.
Les résultats obtenus avecle Modele Couple sont décevantspour deux raisons essentielles:
- le modéle n’est pas conçu pour prendre en compte les mécanismes variables de la production de
l’écoulement ;
- les donnéesde base sur le domaine souterrain sont trop sommaires.

269
Les interrogations :
Nous posions en introduction à l’étude menée sur le bassin versant de Booro-Borotou deux
questions qui se completent. Tentons de proposer des réponse a lune et a l’autre interrogations au
moment d’acheverce memoire.
1. Qu’amène cette étude de plus ou de différent des autres études de bassins versants menées à
I’ORSTOM ?
Ce n’est pas la notion de crue d’e’tude qui a constitué le fil directeur de notre recherche, mais
plutôt une tentative d’analyse des fonctionnements et des processuscomplexes de la circulation de l’eau
sur un petit bassin versant, en insistant sur la contribution essentielle de paramètres liés a la
géomorphologie, a la vegtation, a la structure des sols ou a la configuration du substratum.
De plus, mousavons tente de mettre en évidence l’importance des hétérogénéités spatiales et la
difficulté de leur prise en compte et de leur description. Cela relativise quelque peu la notion de
représentativité telle qu’elle avait pu être systématisée dans les catalogues de bassins versants de
1’ORSTOM.
2. Faut-il remettre en causeles voies proposéespar l’hydrologie classique pour decrire les phenomenes,
les concepts adoptés pour construire les modèles, les variables mesurées pour appréhender les
mécanismes?
Il paraît nécessaire de suivre avec la même attention les grandeurs descriptives de l’hydrologie
interne (considérée comme une extension de l’hydrologie de surface, chere aux hydrologues de
1’ORSTOM). C’est grâce à elles que l’on pourra préciser ces fameux chemins de Z’eau.
Il est indispensable pour mieux comprendre les mécanismes hydrologique d’admettre
l’importance d’une tres large ouverture sur les disciplines connexes dont la méconnaissance peut
conduire a une conceptualisation insuffisante, parfois mauvaise,des processusde l’écoulement.
Il parait important de r6flechir sur le développement effréné de la modélisation déterministe, sur
ses objectifs, sur son avenir et sur ses relations avec les mécanismes réels de l’écoulement s’il est
possible de les identifier.

270
POSTFACE
J.A. Rodier

Plusieurs thesesimportantes, dont le pmsent ouvrage, ont mis en causela politique de recherches
sur bassins représentatifs telle qu’elle a été menéepar le Service Hydrologique de I’ORSTOM, a partir
d’eléments d’informations assezincomplets, de sorte que nos approches scientifiques sont présentées
parfois de façon un peu caricaturale et même erronée dans certains cas. C’est pourquoi il peut être utile,
alors que les anciensont encoreprésent a l’esprit la stratégie de cette recherche,de présenterici une mise
au point qui corrigera certains détails du chapitre 1 et de la conclusion de cette thèse. Nous saisirons
cette occasion pour en dire tout le bien que nous en pensons et nous ajouterons un mot très bref sur les
conséquencespratiques des résultatsde ces travaux.
Pierre Chevallier a exploite au maximum ce qu’ont écrit les représentantsde ce qu’il appelle la
mémoire de ce Service Hydrologique ; mais ceux-ci n’ont presenté que très peu de choses dans de
veritables publications ; elles concernent surtout les résultats.
On pourrait reconstituer la véritable approche à partir des rapports de campagne multigraphiés,
mais ceci nécessiteraitun long travail d’exégèseque personne ne fera jamais, et cela n’en vaut d’ailleurs
pas la peine.
Nous présenterons donc un historique court dont un bon nombre d’élements ne figurent nulle
part.
Tout d’abord, pourquoi ce terme de bassin “représentatif’ ?
Pendant quelques anneeson a employé à 1’ORSTOM le terme de bassin expérimental, mais cet
adjectif était peu approprié car il évoquait, a priori, soit une véritable exp&imentation avec modification
du bassin (deforestation ou reforestation, par exemple) qui ne correspondait pas a la majeure partie de
nos bassins “expérimentaux”, soit sur le terrain une technologie tres complexe qui était exclue a cette
époque ; beaucoup de temps et d’argent auraient été gaspilles sansfaire avancer la recherche. Il ne faut
pas confondre moyens sophistiqués et conduite efficace des opérations de terrain ; ceci d’autant plus
qu’en 1949 c’était un succèsde réussir à faire fonctionner correctementun limnigraphe en Afrique et que
c’était déjà une entreprise pour arriver à obtenir un moulinet (les premiers nous avaient été donnés par le
laboratoire d’Hydraulique de Chatou).
Lors de la préparation du premier document de base de la Décennie Hydrologique Internationale
de l’unesco, nous avons trouve dans les propositions américaines le terme “bassin représentatif’ (sans
aucune définition d’ailleurs) et nous l’avons adopté en donnant au mot représentatif le sens courant que
l’on peut illustrer par la phrase : ” ce bassin est assezreprésentatif des bassinssur les grès ordoviciens du
Mali”.
Nous ne pensions pas alors aux polémiques qui allaient suivre beaucoup plus tard sur la
représentativité.
Les bassins représentatifs ont été prevus très t6t dans les projets de Service Hydrologique.
L’ORSTOM (plus exactementl’ORSC) a demandéen 1950 par contrat à Electricité de France de mettre à
sa disposition le personnel pour créer et diriger un véritable Service Hydrologique ; dans le programme
était déjà prevu l’aménagementde bassinsreprésentatifsdés 1949.
En effet peu de temps auparavant une prospection hydroélectrique d’EDF en Guinée forestière
avait bien mis en évidencele fait que pour les petits cours d’eau on ne disposait que de la série de débits
du Niger à Koulikoro (superficie du bassin 125000 km”) qui n’apportait rien à la connaissance du
régime, sauf qu’il y avait une saison sèche et une saison des pluies. En outre, deux traversées
successivesà cinq minutes d’intervalle d’un ruisseau en crue nous avaient persuadésde la violence des
crues et des surprises que nous réservaientces petits bassinsversants.
Plus tard, les destructions spectaculairesdes barrages de Mauritanie et d’ailleurs et de nombreux
ouvrages routiers avaient plus que converti les Services Techniques (Travaux Publics et Génie Rural)
qu’il fallait faire quelque chose.

271
Seuls, les bassins représentatifs pouvaient permettre d’arriver rapidement à des connaissances
suffisantes sur l’hydrologie de ces petits bassins.
Se sont posés alors les problèmes et la stratégiede la recherche et de son caractère.
Au début des années 1950 la commission d’hydrologie de I’ORSTOM était en faveur de
l’aménagementd’un seul bassin représentatif, mais très bien &udié. C’etait oublier :

1’) la dispersion géographique des hydrologues de 1’ORSTOM dont la conséquence était qu’un bassin
représentatif a Bangui ne nuisait en rien à des étudesdu même genre au Nord Cameroun.
2”) le fait qu’en hydrologie, on voit bien mieux le caracteredes divers mgimes par comparaison.

3”) les demandes pressantes du développement (a 1’ORSTOM la recherche est faite pour le
développement)dans des milieux géographiquestropicaux tres variés. Des recherchestres approfondies
au Sahel apportent tres peu de chosesà la connaissancedes processusen forêt tropicale humide.

En conclusion, des le début plusieurs bassinsrepresentatifsont été aménageset on avait envisagé


une stratégie extensive limitee en pensant bien que les recherches seraient poussées beaucoup plus a
fond sur un ou plusieurs des premiers bassins suivant les possibilités matérielles et aussi le goût et les
aptitudes de l’hydrologue responsable.
On s’est efforcé dans chaque projet d’étude hydrologique réalisé sur convention d’intégrer dans le
programme un ou deux bassins représentatifs qui amelioreraient d’ailleurs singulierement la qualité et
sûretede l’information demandée; mais ils etaient etudiés de telle facon qu’ils pouvaient incorporer dans
l’échantillon des bassins représentatifs étudiés par I’ORSTOM. Cela a et6 fait par exemple pour l’étude
du projet du grand barrage de Sounda au Congo. U.serait inexact de dire que ces bassins nous ont été
imposés par convention.
Le nombre de ceux qui nous ont et6 réellement imposésest extrêmementfaible.
Mais, cependantla pression du developpementnous a conduit a étudier à la fois beaucoup plus de
bassins que nous ne l’aurions souhaite. Par exemple, en 1955, sur la forte insistance de Claude Auvray
et du Secrétaire Général de l’ORSTOM, nous avons dû accepter d’étudier par contrat dix ensembles de
bassins représentatifs de notre choix pour élucider les problèmes de crues sur les petits cours d’eau
d’AOF. Nos reticences n’étaient pas vaines : la realisation de ces études a présenté de sérieuses
difficult& ; c’etait une charge très lourde pour nos effectifs techniques et scientifiques. Mais les faits ont
prouvé que sur le plan de la rechercheil fallait le faire et à ce moment-la.
C’est ainsi que le nombre des bassins représentatifsa atteint prés de 300, en définitive.
Cette prolifération de bassins ne rksultait pas du désir de battre un record, elle etait a peine
suffisante pour couvrir vaguement le champ de variations des facteurs physiogéographiques et pour
fournir un certain nombre de n?p&itions qui se sont avéties bien utiles et qui le sont toujours.
Mais ce serait une grave erreur de mettre tous ces bassinssur le même plan comme un trop rapide
examen du recueil de Dubreuil(1972) pourrait le faire croire. Un certain nombre de ces bassins ont été
observés pour apporter un complément d’information ou pour fournir des élements presque d’ordre
qualitatif. On en trouvera ci-apms deux exemples.
Lors des etudes des bassins urbains de amey draînés par le Gounti-Yena, on a voulu savoir si
la partie non urbanisée du bassin de ce petit cours d’eau fournissait des apports significatifs, d’où
l’aménagement sommaire de deux bassins dont l’un a fourni beaucoup plus tard des données precieuses
sur l’écoulement dans ces bassinspreque entièrement sableux ; mais il ne faut pas chercher trop de détail
sur l’analyse des phénomenes.
Dans le Ouadaï (Tchad) A. Bouchardeau a voulu avoir une idée du comportement de bassins de
divers types. Par chance, un des bassins, sur reg, a reçu une skie de pluies tout à fait exceptionnelles et
a et6 suivi par un hydrologue très minutieux et efficace ; il donne des renseignementstrès importants et

272
précis sur le ruissellement sur reg, mais les deux autres bassins fournissent simplement ce qu’on leur
demandait : une simple impression sur la violence des crues.
A côté de ces bassinsd’autres ont été étudies dès le début de façon tres approfondie.
Nos recherches étaient orientées vers le développement, il y avait donc des objectifs pratiques
bien définis, mais pour les atteindre il fallait résoudre un bon nombre de problémes qui relevaient eux,
de la recherche fondamentale. Ces objectifs pratiques très nets et bien mis en évidence dans les quelques
publications de synthesedestinéessouvent à la vulgarisation masquentsouventla partie recherche.
Pour l’aménagement des ressourcesen eau on peut retenir 4 caractéristiques hydrologiques : le
débit moyen annuel et sa distribution temporelle, les fortes crues, le débit minimum quand il y en a un et
les transports solides susceptiblesde combler un réservoir. Les caractéristiquesles plus difficiles a bien
estimer sont celles concernant les fortes crues et pour diverses raisons on avait caractériséces crues par
le débit dont la fréquence au dépassementaurait été de 0,l dans une longue série temporelle de débits
maximaux annuels. C’est le débit de crue décennal, de même que pour les modules on ne considerait le
module décemral sec. Mais ce n’est pas parce que le débit de crue décennal est présenté à la fin des
rapports qu’on doit considérer que dans pratiquement tous les cas l’objectif final est l’hydrogramme de
crue décennale. On avait recommandé dans tous les cas de procéder à une estimation du débit de crue
décemral,même si ce n’était pas l’objectif principal de l’étude ; ce n’est pas la même chose.
Il est exact que l’objectif principal, dans certains cas, était la connaissancedes fortes crues ; c’est
vrai pour les dix ensemblesde bassins de l’ex AOF, pour des études concernant des projets de routes ou
de voies ferrées ; mais dans un bon nombre de cas, d’autres éléments étaient tout aussi importants,
quelquesexemplessuivent :
Débit moyen annuel : Il a été évalué systématiquementpar Y. Bnmet Moret pour tous sesbassins
de Mauritanie. Pour une série de bassinsau Burkina l’objectif principal était le module annuel; pouvait-
on ou non remplir les réservoirs ?
Dans la majorité des cas, toutes précautions étaient prises pour qu’on puisse évaluer le débit
moyen annuel avec une précision suffisante et, effectivement, en 1975 nous n’avons pas rencontre de
difficultés sérieusespour la synthese de l’écoulement annuel en régions Sahéliennes.Mais ce n’est qu’à
cette époque que, grâce au modele réduit de Girard, on a pu étudier correctement la distribution des
débits moyens annuels.
Débit moyen mensuel : Il ne fait pas partie des objectifs principaux, étant donné le caractère
relativementrégulier de la distribution temporelle des pluies en régions tropicales sècheset sahelienneset
on pouvait les obtenir grâce aux resultatsdes réseauxhydrométriques. Mais il constitue tm intermédiaire
indispensablepour l’évaluation par les modèles des débits moyens annuels successifs.
Les valeurs minimales annuelles en régions Sahelienneset tropicales sèchessont généralement
nulles ; quant par extraordinaire, elles ne le sont pas, on y installe un bassin représentatifpour les étudier
comme à Abou Goulem (Tchad).
En region tropicale humide l’intérêt pour ces valeurs minimales est variable, certains bassins
comme la Dumbea (Nouvelle Calédonie) ou ceux de Pointe Noire avaient comme objectif principal les
basses eaux qui pour les premiers bassins ont été étudiées sur toute leur étendue pendant plusieurs
campagnes.
A Korhogo (Côte d’ivoire) elles avaient été étudiées de tres près sur le terrain. Ailleurs, des
consignes étaient données pour qu’elles soient suivies régulierement, mais les mesures n’ont pas
toujours été faites avec la rigueur et la continuité voulue, on en a parfois sous-estiméla difficulté.
Le bilan hydrologique nous intéressaitpeu, car l’étude de l’évapotranspiration réelle posait de tres
gros problèmes. A la limite Nord du Sahel on trouve P = E, a peu de choses près. En région tropicale
humide, il faut que le bassin ait une superficie suffisante pour que le débit de base soit récup&é a partir
des nappes et que l’on ait des chances de trouver des résultats cohérents avec ceux des plus grands
bassins.Cependant sansêtre un objectif, on établissait ce bilan dans les rapports.

273
L’érosion était un des deux objectifs principaux du Mayo-Kereng (Cameroun) en 1955 et de
Kountkouzout (au Niger). Bile a éte étudiée sur d’autresbassins.
Enfin la connaissancegénérale des phénomènes d’écoulement en zone désertique (Point no 1 du
Guide de Toebes et Ouryvaev 1970 qui a largement b&%cié de la collaboration de P. Dubreuil) était
l’objectif principal de chaque bassin représentatif.Il faisait partie de notre programme type de recherches
en zones désertiquesqui a été décrit un bon nombre de fois.

Caract2re de l’approche scientifique :

Pourquoi lui avoir attribué le qualificatif de statistique ? Si c’est au sens strict, pour qu’il y ait
statistique, il faut une population suffisante donc suffisament de couples pluies débits ce qui n’était pas
le cas. Pour la fonction de production, il a fallu attendre que Roche ose employer la méthode des
résidus, et encore nous le trouvions bien hardi.
Il existait bien dans les manuels amCricains la méthode coaxiale, méthode graphique qui y
correspond, mais nous ne pensions pas avoir un Cchantillon suffisant pour l’utiliser ce qui était souvent
vrai.
Peut-être a-t-on cherche a classer nos recherches dans cette catégorie statistique parce que nous
avions dû définir de facon assez stricte sur le plan statistique certains paramètres hydrologiques des
r&imes tels que : la moyenne des débits moyens annuels (mediane au Sahel), le débit moyen am-ruel
décennal sec et la valeur décennaledu débit maximal ammel, ou débit de crue décennal, paramètre qui a
été choisi pour caractkiser les fortes crues que ce soit dans le cadre de bassins représentatifsou d’études
de synthèse sur réseau. Dans plusieurs notes de synthese sur les zones arides et dans une
communication au colloque AISH de Hambourg concernant les zones tropicales humides, nous avons
systématiquementdonné des s&ies d’estimation de cette valeur décennale ; cela n’a pas de rapport direct
avec un projet d’aménagement quelconque, c’est une des caracdristiques qui définissent un regime.
Mais ce n’est pas pour cela que nous avons des complexes quand on parle de crue décennale.
Nous n’avons pas choisi la fr$quence centennale car son estimation est beaucoup plus discutable.
Bien que tout ceci évoque la statistique, ce qui précede immédiatement correspondrait mieux a de
l’hydrologie dite geographique.
Il n’en reste pas moins que l’étude des crues était privilégiée ; sauf sur bassins perméables, elles
représententla quasi-totalité de l’écoulement annuel.
Nous qualifierons plutôt ces recherches sur bassins de recherches déterministes, analytiques et
empiriques ; qu’on en juge par ce qui suit.
Pour la fonction de production on considérait le tableau gennéraldes crues et de leurs facteurs
conditiormels qui, pour Booro Borotou est largement représenté en annexe, soit pour toutes les pluies
(au Sahel) soit pour les plus fortes. Parmi les facteurs conditionnels on considérait la pluie utile Pu
(limitée aux intensités sup&ieures a 12 - 18 mm/h qui correspond ici a I+n15 ou Hm20) qui a éte reprise
par A. Casenaveet le temps ta depuis la dernière averse significative correspondant a peu pres ici a
Wes.Smm.
De 1950 a 1960, on a presque toujours eu la chance d’observer de fortes pluies peu différentes de
la pluie décennale ; on vCrifiait si, par rapport aux conditions les plus fréquentes (correspondant a “/p,
et ta), les pluies observées avaient et.6favorisées ou défavorisées, on retouchait en conséquence les
coefficients de ruissellement ou la capacité moyenne d’absorption (Cam en mm h-l qui correspond a
infiltration + interception) et, en extrapolant légerement, on en déduisait les valeurs de Kr ou de Cam
pour la pluie dkennale sur laquelle nous reviendrons plus loin. Pour les modules on procédait un peu de
la même façon en considérant la répartition des pluies et l’importance des aversesindividuelles pour
corriger le module observéet le ramener a la valeur moyenne.

274
Il n’y a pas de vraie statistique ici. Tout ceci faisait largement appel au jugement et à l’expérience
de l’hydrologue : Cela ne nous choque pas. Assez vite on a essayéde tracer une courbe moyenne de la
lame ruisselée ou écoulée ou du coeffkient de ruissellement en fonction de la hauteur de pluie Pm ou
mieux de Pu ce qui &minait déjà une partie de l’influence du diagrammede variation des intensités.
On marquait les points représentatifsde façon spécialesuivant les valeurs de ta ou de h/h. Ceci
a été repris dans le rapport de la Mare d’Oursi ; mais malheureusementon s’estattaché surtout à Imax au
lieu de fi/h qui a une influence plus forte ; en particulier, on élimine avec Pu les trames d’aversesqui
ne donnent pas de ruissellement.
Lorsque l’on utilisait la capacité d’absorption on procédait à des recoupements avec la méthode
d’intïltration Muntz. Plus tard, on a remplacé ta par un indice de Kohler, puis nous avons employé la
méthode des résidus avec une confiance limitée car certains phénomènes (imperméabilité de sols
pulv&ulents en début de saison des pluies) perturbaient sérieusementcette analyse.
De façon générale on cherchait à voir (faute de mieux) et à comprendre ce qui se passait sur le
terrain où l’hydrologue responsabledevait passerune partie de la saison des pluies.
C’est ainsi que le ruissellement superficiel (ou hortonien) a ett?VUet parfois photographié.
Pour la fonction de transfert, nous partions de la méthode de l’hydrogramme unitaire qui
s’applique très bien dans le cas dorages convectifs tropicaux et de bassinspeu perméables ; mais cette
méthode n’a jamais été qu’un simple outil de travail et on a dû vérifier auparavant qu’elle dormait des
résultats valables ; ce qui était le cas à condition de ne pas prendre le même hydrogramme pour des
lames d’eau ruisselées de 05 mm et de 50 mm ; il fallait ne considerer que des crues assezfortes ou
fortes. En outre, elle ne peut s’appliquer, en toute rigueur qu’a du ruissellement superficiel que l’on
puisse retrouver a peu près sur tout le bassin, même s’il y a un bon nombre de parcelles sans
ruissellement. Mais il faut que le ruissellement soit collecte par le chevelu hydrographique.
L’interprétation se faisait aversepar averseen considérant pour chaque aversenotable l’hydrogramme,
la carte d’isohyètes, les hyétogrammes, les aversesantérieures, et en cherchant a comprendre pourquoi
telle ou telle averseavait bien ou mal misse&?,quelle partie du bassin avait ruisselé (on dirait maintenant
quelles étaient les zones contributives), si le bassin était hetérogène (exemple de l’Ouadi Kaoun au
Tchad). Ceci était mis en rapport parfois avecles essaisMuntz. On recherchait pourquoi l’hydrogramme
présentait telle ou telle bosse,y avait-il des pointes secondairessystématiques,quelle était l’influence de
telle ou telle pointe d’intensité sur l’hydrogramme ; cela n’a tien a voir avec une approche de type boîte
noire, ni avec une série d’opérations qu’on déclencherait en poussant sur un bouton, (ceci au stade de
l’analyse car pour les consignes données dans des notes de vulgarisation, c’est tout autre chose). Nous
reconnaissonsque cela n’a pas toujours été fait ainsi, et il y a eu quelques rapports où l’interpr&ation a
été beaucoup plus legère. On déduisait de cette analysele temps de montée de l’hydrogramme unitaire et
sa forme y compris le débit maximum correspondanta une lame ruisseléedonnée (10 mm par exemple).
Cela correspondait à ce qu’ont repris Moniod et Ibiza beaucoup plus tard avec la notion de temps
caractéristique. Vers 1955 on a considéré le temps de base et un peu apres le coefficient de pointe
Q”“/, chiffre sans dimension, ce qui nous paraissait un avantagesur la définition du débit maximum
pour Lr = 10 mm. En outre, les études de 1965 ont montre qu’on pouvait évaluer sanstrop de risque le
temps de base en fonction de l’indice de pente et de la superficie du bassin et le coefficient de pointe a
partir de la superficie.
En 1985 et 1986 nous avons repris sensiblementla même méthodologie pour les petits bassinsdu
Sahel avec nettement plus de rigueur dans la détermination des temps de base, le choix des averses
unitaires étant beaucoup plus strict ; nous avons &miné l’emploi systématiquede la médiane des temps
de base correspondant souvent aux averses à deux pointes ou a longue trame. Le manque de cartes
isohyètes aversepar aversepour les bassins récents nous a quelque peu gêné, mais en définitive nous
avons obtenu des nkltats beaucoup plus cohérents qu’en 1965.

275
Tout ceci suppose une approche globale. En 1956 avec les bassins de la Maggia (Niger), on a
compris toute l’influence de l’h&.&ogén&? des sols qui a conduit a conserver dans ce cas particulier la
méthode globale, mais a appliquer seulement a la partie imperméable a l’aval. En 1958 - 1959
A. Bouchardeau s’esttrouve avec les bassins de 1’OuadiKaoun et Abou Goulem devant des problemes
d’hetérogeneitebeaucoup plus diffkiles qui l’ont conduit à une démarche comparable i3celle qui est à la
base des modeles distribués actuels. Il utilisait pour la fonction de production la capacité d’intiitration
qu’on retranchait des intensites de précipitation. Cette capacité d’infiltration diminuait rapidement depuis
le debut de l’averse ; ceci etant étudie sur les hyétogrammes, notamment par l’utilisation des valeurs des
volumes de ruissellement correspondante, de pointes successivesquand il y en avait. Cette capacité
d’infiltration etait comparee aux donne& d’infiltration de la methode Muntz pour chaque type de sol. Le
bassin était reparti en un certain nombre d’unités suivant la carte pkdologique et la moyenne des rkultats
Muntz pour chaque unité. De son côte M. oche considerait les premiers éléments d’un modele
matriciel, ancêtrelointain d’un modele distribué.
Mais pour pousser plus avant dans cette voie, il fallait r&mir trois conditions : bonnes mesures
d’infiltration qui n’ont et.6obtenues qu’avec le mini-simulateur, bonne carte des états de surface, que,
pour le moment, on n’obtient guère qu’avec la télédétection, et usage de l’ordinateur dont nous ne
disposions pas en 1959.
En attendant, et pour éviter que l’interprktation ait le caractèred’un exercice de voltige risquant de
conduim a de graves erreurs et pouvant faire illusion sur la validité des conclusions, on est revenu à une
approche globale (avec palliatifs lorsqu’il y a de graves problemes d’héterogénéite) avec détermination
de la valeur moyenne du coefficient de ruissellement Kr et on ne s’estplus soucié de déterminer sur les
hyetogrammesla capacite d’infiltration moyenne et sesvariations au cours de l’averse et c’est ce stadela
que beaucoup d’hydrologues ont pmsent a l’esprit, sans connaître les cheminements qui nous ont
conduit à cette position de repli. On voit donc que les caractères de notre démarche n’étaient pas si
simplistes.
L’immense complexité du bassin, nous l’avions bien en tête, et nous etions tres satisfaits en
regions tropicales secheset Saheliennes d’avoir affaire surtout a du ruissellement superficiel, donc de
pouvoir employer l’hydrogramme unitaire avec pour facteur predominant de ce ruissellement la hauteur
de précipitation. Ceci permettait de partir de la pluie décennale sans complexe pour arriver à la crue
decermale sans beaucoup de risques d’erreurs. Tous ces élements simplifient considerablement
l’analyse ; mais pour eviter justement que la complexik! du bassin ne conduise a de graves erreurs, on
tenait a savoir ce qui se passait sur le terrain et nous n’avons pas hésité a installer des stations
secondaireslorsque le comportement d’une partie du bassin semblait singulier (exemple du bassin de la
Lhoto au Bénin où une station a ete arnénageepour contrôler l’écoulement d’un massif rocheux).
Mais quand on arrive aux régions tropicales humides, surtout sur les terrains perméables, les
problemes se compliquent comme on peut le voir dans ce présent ouvrage. Dans certains cas le
ruissellement superficiel est évident et bien visible, dans beaucoup d’autres cas c’est moins évident
surtout en savane.En 1959, sur le F’lakoho, en Côte dTvoire, par exemple, on avait trouvé une forme
d’écoulement pas très rapide a laquelle on appliquait l’hydrogramme unitaire sans beaucoup de
conviction.
Mais il y a plus grave, dans la fonction de production, la hauteur de précipitation ne joue pas a
priori un rôle prédominant. Le rôle des precipitations antérieures devient très important sans qu’il soit
facile de définir l’indice d’humidité le mieux adapté, exactement comme pour le bassin de Booro
Borotou. A Guéssigué, en Côte d’ivoire, (1960) le coefficient de ruissellement pour une averse de 80 -
100 mm peut varier de 10 % ou moins a plus de 60 % suivant l’époque de l’averse par rapport a la
saison des pluies. Le concept de la pluie décennale engendrant la crue décennale, si toutes les autres
conditions restent voisines des plus frequentes, (presque toujours valables plus au Nord) devient tres
délicat a utiliser. Enfin, devant la grande importance desjachères, on avait négligé autrefois l’influence
de l’utilisation des sols. L’approche ancienne était trop simpliste dans ce cas et des recherches fines

276
telles que celles présentéesici s’imposent absolument sans que l’acquis ancien soit perdu de vue, mais
sansse laisser perturber par lui.

Eléments du bilan hydrologique étudié sur les bassins

Le programme minimum d’observations sur les bassins représentatifs comportait essentiellement


l’observation et la mesure des pluies et des débits, mais bien d’autres éléments ont été étudiés sur les
bassins dont les observations n’étaient pas limitées à ce programme minimum. Cependant, ce sont ces
deux élements sur lesquels ont porté les plus gros efforts .
Tout n’est pas parfait dans les données hydrométriques : deux stations sont franchement
mauvaises malgré tous les efforts des hydrologues ; pour lune d’elle, en Guadeloupe, il n’était pas
pensable d’y réaliser une station artificielle à l’épreuve des crues cycloniques. Un petit nombre de
stations ont un lit instable, donc de nombreuses courbes d’étalonnage pour la station et des valeurs de
débit médiocres. Pour une dizaine de stations les petites digues barrant la petite plaine d’inondation ont
cédé une ou deux fois d’où des débits maximaux pas tres prkcis.
Les autres débits sont COMUS avec précision y compris les tres faibles débits. Enfin, pour trois
bassins,il y a eu des fautes professionnelles que l’on a pu rattraper dans un cas.
A l’opposé, pour une annéede mesuresen Côte d’ivoire, les valeurs maximales des débits ont été
mesuréespour six ensembles de bassins sur sept. Et on peut dire que pour l’ensemble, la qualité des
données hydrométriques est bonne, mis a part les problemes de troncature de la saison des pluies dont
on parlera plus loin.
Pour les pluies, il y a un très petit nombre de lacunes (pluviomètres volés ou même qui ont
débordé, pluviographes bouchés) mais la surveillance a tri3 court intervalle de temps des appareils, le
contrôle des intensités des pluviographes qui ne se faisait guère que sur les bassins représentatifs,
conclurent à un trÏ3 fort pourcentagede donnéesutilisables et elles sont de bonne qualité.
Cependant, pour la pluie se pose le problème de la reprksentativité de ce que l’on mesure dans un
pluviometre, en particulier un pluviometre Association. Dans le cas général il est exact, comme l’écrit P.
Chevallier que l’on ne sait pas “mesurer objectivement la pluie” ; mais en considérant de plus près les
cas de nos régions tropicales, cette affirmation est pour le moins abusive : Passons en revue les
principaux problemes qui s’opposeraienta une mesureobjective. La micro-hétérogénéité spatialene joue
que pour ce qu’on appelle de petites aversessous les tropiques (moins de 10 mm) ou pour de très courts
pas de temps. Les très forts gradients pluviométriques jouent en Norvège, par exemple, où combinés
avecla neige ils rendent extrêmementdifficile l’établissementde bilan hydrologique, ce qui explique que
ces pays aient été très déçus par les bassinsreprésentatifs.
Sur nos bassins, ils ne peuvent produire un effet significatif que sur la Dumbea en Nouvelle
Calédonie, ou aux Antilles. La grande variabilité spatiale en pays montagneux, déjà évoquéepar Ibiza à
Madagascar, il y a longtemps, n’est pas très fréquente pour la plupart des bassins représentatifs
d’Afrique de l’Ouest ou Centrale, généralementen pays peu accident&.
La densité des appareils pourrait être jugée insuffisante ; dans la majorité des cas, elle suffit pour
donner une bonne estimation de la moyenne spatiale et indiquer les parties du bassin les plus affectées
par l’averse. Pour les bassins de “1000 km”” maigre 40 pluviomètres, elle n’est pas tout a fait
suffisante, il y a des orages qui “passent à travers” les pluviomètres. Enfin, dans les zones à couverture
végétale pas assez dense (Sahel) l’écart entre pluie au sol et pluie dans le pluviomètre Association
devient tout à fait significatif et comme il peut varier sensiblement d’une averse à l’autre, ceci peut
expliquer une partie, une partie seulement, des bizarreries que l’on a rencontré dans les relations
pluies/débits.
Dans les années 1950 M. Roche avait installe des pluviomètres dans des fosses bourrées de
branchages qui devaient être aussi efficaces que les pluviomètres préconisés par J. Rodda, mais
pratiquement, ils étaient en zones Guinéenneset Soudaniennesoù la pluie au sol est à peu près la même

277
que dans nos pluviomètres. Plus tard, lors de l’installation des grandes stations climatologiques, celle de
Ndjamcna (au Sahel) tms bien observee presentait le même inconvénient, il y avait trop d’abris et de
petits bâtiments dans la ville de sorte qu’à I’ORSTOM on ne croyait pas a une différence significative.
Ce n’est qu’après l’installation de la station de Saint-Paul près du lac de Bam (Burkina), station
bien exposéeaux vents que B. Pouyaud a trouvé en 1973 une différence tres significative entre pluie au
sol et pluie dans nos pluviomètres : sur l’annee elle dépasse 10 %, nettement plus si le pluviomètre est
sur une ligne de crête (fortement déconseillée par tous les climatologues), nettement moins dans une
dépressionbien abritée.
Ceci joue surtout au Sahel, en zone tropicale humide il faudrait une végetation basse,peut-être des
plantations d’ananas pour retrouver des differences de ce genre. La conclusion a été donnée par M.
Roche il y a quinze ans à peu près :
La hauteur de pluie dans les pluviométres doit être considéree dans le cas général comme un
indicateur, elle peut être utilisée dans les régressions mais pour un bilan hydrologique au Sahel, il
faudrait beaucoupde circonspection.
C’est la le seul point à propos duquel on peut parler du manque d’objectivité des mesures.
En pratique, nous pensions que le coeffkient de ruissellement d’une averse ne pouvait pas
dépasser 1Ofj % ; mais au Sahel, avec des pluies au sol nettement supérieures a celles de nos
pluviomètres, on croyait que dans certains cas le coefficient de ruissellement d’une averse de 80 mm
pouvait atteindre et dépasser 100 %. En fait les révisions que nous avons faites en 1986 n’ont pas
conduit a majorer les chiffres anciens. Cependant, a la mare d’Oursi, pour les fonctions de production
les mieux adaptéeset les bassinsles plus impermeables,il est clair que les tranches de la fin des averses
de 60 a 70 mm présentent des valeurs de KIr partiel supérieures à 100 % ; de même pour notre révision
de 1986 nous arrivons a la même conclusion : on peut admettre 110 % soit 90 % par rapport à la pluie au
sol. C’est la la seule différence notable qu’a apporté cette prise en compte de la pluie au sol.
Reste le probleme de la troncature de la saisondes pluies :
Dans les regions sècheset particulièrement au Sahel, les campagnesd’observations et de mesures
commençaient et finissaient après et avant des riodes où, sans être observéestous les ans, des pluies
notables ou fortes pouvaient se produire. 1 ‘y a pas pendant ces périodes de dégradation des
observations, il y a une absencevoulue de mesures. Ceci ne peut etonner que ceux qui, ayant peu fait
d’études de terrain, ne r&lisent pas que dans le du Gomma, dans l’Emredi, ou en Mautitanie par
exemple, a un endroit que par derision on avait a le “Dionaba les flots”, on ne pouvait pas laisser un
hydrologue ou un hydrométriste seul ou même par équipe de deux pendant neuf mois sur douze a ne
rien faire pendant 95 % de leur temps et a souffrir de conditions de vie extremement difficiles. Cela
aurait éte impossible au Sahel et même inutile : les enquêtes faites en début de campagne ont souvent
prouve qu’il n’y avait eu aucun écoulement avant l’arrivée des hydrologues et on pouvait reconstituer la
saison des pluies. En 1975, pour nos études sur l’écoulement annuel au Sahel nous n’avons été gênés
que pour un petit nombre d’années, surtout pour les pluies tardives. Evidemment, l’étude des
precipitations mensuelles d’octobre, Juin et surtout F&i, est tres difficile parfois impossible, mais la
distribution est tellement irr&ulière qu’il faudrait des échantillons très importants pour des études
correctes.
Pour les régions tropicales humides c’est autre chose. Pour un bassin tout a fait secondaire on ne
faisait rien : sinon on conservait un programme réduit et dans ce cas la qualité des observations était
parfois en-dessousde ce qui avait éte prévu. Ce n’est pas le cas pour les vrais bassins de recherche.
La aussi, on ne peut pas mettre tous les bassins sur le même niveau. L’ensemble de ces données
pluie et debits peuvent donc etre utilisés pour de nombreusesrecherchessurtout si on se donne la peine
de combler les quelques lacunes par des programmes appropriés, mais certaines opérations non prévues
avant 1970 sont impossibles, par exemple dans la plupart des cas, l’utilisation des données dans un
modèle distribue (et c’est probablement ceci qu’a voulu exprimer P. Chevallier).

278
Mais dans de nombreux cas bien d’autres élements du cycle hydrologique étaient observés. Dès
1955 on a vu que l’on employait assez largement l’infiltromètre Muntz qui a été abandonné après
plusieurs annees d’utilisation par suite des défauts que tout le monde connaît pour les recherches sur
bassins. M. Roche dans 1’Emredi a passé bien des heures à observer et étudier les processus
d’infiltration directe et indirecte dans le grès. P. Dubreuil savait que sur son bassin du Bouloré (Nord
Cameroun) il y avait quelquesmservessouterrainesfournissant un léger débit retarde.
Dans les annees1950 on installait systématiquementdes bacs Colorado entern%avec protocole de
mesure standard (M. Roche) pour avoir un indicateur de l’évaporation. Les recherchescompletes sur cet
élément du bilan hydrologique étaient faites pres des grandes villes dans des stations spéciales. La
première en brousse, au lac de Bam, a exigé beaucoup d’efforts, surtout pour la maintenance, et il Ctait
hors de question de procéder à des étudescomplètes d’évaporation sur nos bassinsreprésentatifscomme
cela se fait dans certains pays développés. On vérifie donc qu’il n’y avait pas que les résultats qui
comptaient. On trouve une bonne partie de ce qui précède dans les rapports de campagne,mais pas dans
le recueil de P. Dubreuil(1972) qui n’était pas fait pour cela car il fallait une présentation normalisée.
C’est déjà bien beau que l’auteur en ait pris l’initiative et ait eu la ténacité de poursuivre cet ouvrage
jusqu’au bout ; mais, bien sûr, il pmsente surtout des résultats ayant été pmvus pour cet objectif.

Rapports et Transpositions :

Ceci nous amène à dire un mot des rapports mis en causedans cet ouvrage.
Il est certain que dans la partie descriptive, ce qui concerneles sols a toujours été insuffisant, cela
n’est pas fini et nous n’y pouvons rien, il y a tout de même un tres gros progrès depuis A. Casenaveet
C. Valentin. Pour le reste il faut préciser qu’on pouvait distinguer deux parties : les observations et
mesures, et l’interprétation. Dans la première partie il est difficile de retoucher quoique ce soit
maintenant et ce sont des élementsdont on était sûr.
Cette première partie n’est pas non plus une mise en avant du savoir technique. Sans mesures
bien faites et bien dépouillées on ne peut rien faire. Nous avons assezsouffert de 1942 à 1949 a faire
des étudeshydrologiques presque sansmesureset nous ne tenions pas a continuer aprés.
Les détails ne sont pas un luxe, ils sont bien utiles quand on y revient 20 ou 30 ans après (ce que
nous avons fait en 1986) et c’est pour cela qu’ils ont été précisés dans les rapports. L’interpmtation était
faite en fonction des connaissancesdu moment et du temps disponible. On considérait qu’elle serait et
parfois devait être remise en cause.
En ce qui concernela représentativité,Toebes et Ouryvaev parlent de régions hydmlogiques parce
que P. Dubreuil leur avait auparavantparlé de “régions homogènes” et nous nous excusons vis à vis de
1’AWR.Cmais à 1’ORSTOM on avait déjà systématisécette notion.
Il est inexact que la représentativitéétait étroitement liée à “l’objectif prioritaire de la crue d’étude”.
Ce n’était pas dans l’esprit de P. Dubreuil quand dans le Nordeste du Brésil, il avait défini les régions
homogènes avec dans l’esprit les ressourcesen eau en gént?raly compris les apports de basseseaux des
zones greseusesde ce pays ; ce n’était pas dans le nôtre quand nous avons utilisé la notion de bassin-
type étroitement lié à la xepr&entativité puisqu’il s’agissaitde la synthèsede l’écoulement annuel et de sa
distribution temporelle au Sahel, mais nous le répétons :
Dans le Sahel et les mgions tropicales sèchesl’écoulement annuel n’est qu’une série de crues.
Même si on passe a l’autre extrême, les plateaux Batéké au Congo avec des débits de base énormes,
cette région est caractériséepar des débits de crues extrêmement faibles et donc pour la crue décennale
aussiil faut en faire une mgion à part. Notons que dans cette notion de bassin-type nous avons en tête le
paysageet que nous avons été très à l’aise en lisant la thèsed’Alberge1.
Enfin pour les transpositions nous sommes restés dans notre article cite sur le plan des
applications. Pour la recherche qui est à la base de ces applications, nous sommesbien d’accord ; il faut
une démarche rigoureuse et nous ne pensonspas que l’on puisse nous accuser de ne pas avoir été assez

279
exigeants sur la pmcision des observations et mesures, ce que laisse entendre le texte. Mais dans cette
note sur la transposition rédigée a la suite de vives discussions avec des hydrologues étrangers, c’est
que si certainestranspositions étaient tr2s difficiles, parfois impossibles par exemple pour certains débits
de basseseaux ; dans d’autres cas avec des données valables, mais en nombre peut-être insuffisant, on
arrivait a donner sur le plan pratique une repenseavecune incertitude acceptable.
Par exemple remplira-t-on le reservoir tous les ans ? Ou peut-on estimer un débit de crue de
p&iode de retour 10 ans à 50 % ou meme moins ? et ceci est ce qui intéressel’utilisateur.
Il est certain que les quelques articles et ouvrages qui ont éte largement publies sur les bassins
repmsentatifsde 1’ORSTOM ne donnent qu’une idée très sommaire de ce qui précède.
C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas voulu laisser se répandre sans y apporter quelques
retouches une représentation meme pas trop déformée de tout ce travail sur les bassins représentatifs
auquel un bon nombre d’entre nous ont consacré une bonne part de leur Cnergie et auquel ils tierment
encore beaucoup.
Ce qui precède ne concerne que le chapitre 1,l : ” Réflexions sur les bassins representatifs de
I’ORSTOM” et une petite partie des conclusions ; cela ne doit absolument pas faire perdre de vue le t&s
grand merite de cet ouvrage.
D’abord, le choix du thème et du type de bassin a étudier.
On voit tres bien d’après ce qui précède que les bassins versants perméables en zone tropicale
humide correspondent a un des domaines les plus mal connus des petits bassins tout simplement parce
que les phénomènes d’infiltration y jouent un rôle très important et il s’agit de l’infiltration dans la
totalite de ses aspects.En outre, les responsables de ce bassin ont choisi un bassin hétérogène et en
plus, il est plus permeable au bas du versant qu’à la partie supkieure ; c’est-à-dire que l’utilisation du
mini-simulateur n’apporte pas de solution simple pour la fonction de production. La complexité du
bassin est intéressante ; elle l’est même nettement plus que ne le pensait l’auteur à l’origine puisque sur
trois années d’observations il dispose d’une année sèche, une année très sèche et une autre humide.
L’étude en devient plus intkessante, les resultats plus sûrs, mais les difficultés sont plus grandes.
On le voit bien avec l’utilisation des modèles. Ce choix est donc excellent pour améliorer nos
connaissancesde façon significative et en plus, il est méritoire. On ne retrouve pas toujours des choix
courageux de ce genre dans toutes les thèses. Le programme de recherches était particulièrement
complet. Il prévoyait l’analyse de tous les éléments pouvant intervenir dans les cheminements de l’eau
dans un esprit tout a fait pluridisciplinaire et devait mettre en jeu les techniques les plus diverses.
C’est effectivement t&s bien de faire tm bon choix de sujet avec un très beau programme. Il reste
encore a passer a l’action, mais la le lecteur n’est pas déçu. A très peu de chose près tout ce qui avait etté
prevu a ete réalisé, et bien ; et chaque fois que l’auteur a manqué de moyens il a tiré le meilleur parti de
ce qui existait : la profondeur du socle est mal connue : il utilise ce qu’on a appris a Sakassou ; le
marquage des eaux ne peut être réalisé qu’avec de faibles moyens, il sait en tirer deux faits très
importants : une notable partie du ruissellement sur le versant n’atteint pas le bas-fond donc le chevelu
hydrographique, ceci même pour les fortes crues et par contre certaines zones ruisselant bien sont reliées
à ce chevelu.
L’interprétation est excellente. On voit que P. Chevallier a une solide expérience du terrain en
milieux divers ; parmi des observationset des analysesde toutes sortesles arbres risquaient de lui cacher
la forêt, au contraire son expérience du terrain lui a permis d’écrire un très bon chapitre sur le
fonctionnement et de rédiger sur les modèles un paragraphetrès positif dans le chapitre “Perspective”.
Cela rejoint ce que nous avons observé ces dernières anneesdans l’ensemble des publications de
I’AISH : beaucoup de modèles sont mis au point avec une connaissancede terrain insuffkurte, parfois
même très insuffisante d’où des résultats pas brillants alors que les tests g&-&alement utilisés ne mettent
pas assezen évidence l’inadaptation. Là, il est heureux que l’auteur ait été à l’école de Georges Girard.
Il ne risquait pas de s’égarer.

280
Effectivement, cette thèse apporte des élementscapitaux sur la genèsede l’écoulement sur bassins
perméablesou assezperméablesde la zone tropicale humide, mais ces constatationsdépassentlargement
le domaine hydrologique et le type de bassin étudié. L’auteur n’avait pas mis en avant l’étude des trks
fortes crues, voulant éviter de se laisser entraîner malgré lui dans une approche trop classique qui très
probablement risquait d’occulter une bonne partie des processusd’écoulement non superficiels qui font
tout l’int&êt de cette thèse. Il a abordé cependantcette question de façon très correcte sanstrop insister.
Si, au contraire, on insiste un peu plus, on peut, dans une toute autre optique, tirer un execellent parti de
ces études.
Si on considère, par exemple, une pluie journalière de 100 mm survenant en pleine saison des
pluies, avec une valeur de IPA 0,5 de l’ordre de 150 mm, il est clair d’après le chapitre sur le
fonctionnement que le volume qui intervient dans l’hydrogramme de crue est en partie du ruissellement
superficiel (chemin n”1) qui pour les surfacesles plus favorisées,rejoint la forêt galerie de la dépression
et surtout l’écoulement sur surface satume (chemin n”4) dans la forêt galerie et ses abords qui a à peu
près les mêmes caractéristiques.En se montrant moins généreux que P. Chevallier dans la partie haute
de la relation pluie moyenne/lame ruisselee et en tenant compte du fait qu’une pluie journalière de
100 mm correspond a une averse isolée de l’ordre de 90 mm, on arriverait à une lame écoulée de crue
de l’ordre de 10 mm soit un coefficient de ruissellementde 10 % au grand maximum.
Si on détermine également le temps de base dans l’optique de l’étude des fortes crues c’est-à-dire
en éliminant les aversesà doubles pointes et à longue traîne et en tenant compte surtout des plus fortes
crues, nous arrivons à un temps de base de 150 minutes seulement, un peu plus que pour la crue no1
(8516) la plus forte et à un temps de montée de l’ordre de 65 minutes. La présente étude prouve très
nettement que ces deux chiffres ne correspondentqu’à un ruissellementpartiel ne couvrant au maximum
que les surfaces à nappes affleurantes ou subaffleurantes et les quelques sols imperméables reliés en
surface à la dépression principale, soit au total peut-être 15 % de la superficie du bassin qui constituent
ainsi l’aire contributrice.
Si par ailleurs on considère dans la synthèseque nous avons faite en 1965 les temps de base et de
montée d’un bassin de même surface et de même pente qui ruissellerait sur 75 % environ de son étendue
on trouve Tb = 180 mm et Tm = 45 mm, du même ordre de grandeur, ce qui s’explique par le fait que ce
qui intervient dans ces chiffres ce n’est pas tant la surfaceque le chemin parcouru sur la petite partie des
versants intéressés et dans la dépression. Dans celle-ci, en outre, la forêt galerie exerce un certain
freinage. Plus le bassin serait grand plus la proportion de chemin parcouru dans le chevelu
hydrographique serait forte et plus il serait logique que les temps caractéristiques Tm et Tb soient les
mêmes puisque l’importance relative des versants diminue. Or une étude récente sur des bassins
repr&entatifs perméablessableux au Sahel en zonestropicales sècheset humides a mis en evidencetrois
caractères bien nets de l’écoulement en forte crue que l’on retrouve à Booro Borotou. Pour une pluie
journalière de 100 mm :

1”) Coefficient de ruissellement rapporte à la surface totale tms faible de l’ordre de 1 à 4 % rapporté au
Sahel, de l’ordre de 6 à 9 % en zone tropicale humide ou IPA 0,5 est plus élevé.

2”) Une influence très forte d’un indice d’humidité genre IPA 0,5 ou pluie totale cumulée, en rapport très
probablement avecl’affleurement temporaire d’une nappe dans les dépressions.

3”) Des valeurs de Tb et Tm correspondantà celles observéessur bassinsimperméables.

L’étude de Sakassouet surtout celle de Booro Borotou avec des observationset une interprétation
beaucoup plus complexesnous autorisent à dire que dans ces cas de bassinsperméablesle ruissellement
superficiel mis en évidence (chemins 1 et 4) ne concerne qu’une petite partie du bassin surtout la zone

281
des depressions collectrices et ses abords avec nappes au moins subaffleurante et non pas la majeure
partie du bassin, ceci a déja été indique.dans certains rapports anciens, sansmesuresdirectes.
Les temps de montée et de base restant du même ordre de grandeur on peut, à la limite appliquer
dans les calculs pratiques la méthodologie de l’hydrogramme unitaire, mais sansperdre de vue qu’en fait
le ruissellement n’intéresse qu’une très faible partie du bassin et ne peut se produire qu’après une assez
forte série de prkipitations. Jl reste encore à resoudre correctement le problème de la crue décemraleou
d’autre fréquence avec, par exemple, des pluies de 90 mm qui produisent 0,lO mm en début de saison
des pluies et 100 fois plus après une bonne saison des pluies, en considérant “les valeurs les plus
fréquentes de l’indice d’humidité (lequel) ?“. Jl est redoutable et c’est la où l’usager des méthodes
classiquesanciennesprend le plus de risques quoique si on reste au voisinage de la période de retour 10
ans on peut faire des erreurs de 50 à 80 % mais sur des crues relativement faibles.
Cet exemple montre à notre avis la très grande importance de cette étude sur des applications
pratiques assezéloignées en première approximation des préoccupations de son auteur et on ne saurait
trop le feliciter d’avoir mené cette etude a bien.

J. Rodier.

282
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295
TABLE DES MATIERES

Avertissement 4
Résumé/ Mots clés 5
Abstract / Keywords 6
Plan 7
Avant-Propos 8
Introduction 11
Le programme Hyperbav 11
L’étude hydrologique 11

. Réflexions
1.1. Bassins versantsreprésentatifs à L’OR§TOM :;
1.1.1. Le bassin versant 16
1.1.1.1. Approche statistique 17
1.1.1.2. Approche conceptuelle 18
1.1.2. La représentativité 18
1.1.3. L’étude de Booro-Borotou
1.2. Les chemins de l’eau 5l
1.2.1. L’écoulement de surface (Horton overland flow, chemin no1) 23
1.2.2. L’écoulement rapide interne (throughflow, subsurfaceflow, chemin n”3) 23
1.2.2.1. L’effet piston (translatory flow) 24
1.2.2.2. L’écoulement dans la macroporosité tubulaire (macropores Dow) 24
1.2.2.3. L’intumescence de nappe (grounwater ridging) 24
1.2.2.4. L’écoulement de retour (return flow) 24
1.2.3. L’écoulement sur surface saturee(saturation overland flow, chemin n”4) 25
1.24. Synthèse 25
1.3. Les interrogations recentes 28
1.3.1. Vers une nouvelle conception de l’hydrologie (Beven, 1987) 28
1.3.2. Dilettantisme ou perspectivesen hydrologie ? (Klemes, 1986 et 1988) 29
1.3.3. Conclusion en forme d’introduction a l’étude de Booro-Borotou 30

2. Observations
2.1. Contexte géographique ;:
2.1.1. G&r&alités
2.1.2. Le milieu régional 35
2.1.3. Les bassins versants
2.2. Géologie 38
38
2.2.1. Situation géologique
2.2.2. Formations géologiques 38
2.2.2.1. Les formations gneissiques
2.2.2.2. Les formations lenticullaires ;;
2.2.2.3. Les formations filonniennes 39
2.2.3. Relations entre les formations géologiques 40
2.2.3.1. Relation des formations gneissiquesentre elles 40
2.2.3.2. Relations des formations lenticulaires entre elles 40
2.2.3.3. Rel. formations gneissiques/ formations lenticulaires 40
2.2.4. Relations formations géologiques/cuirasseslattkitiques
2.2.5. Etude structurale :Y
2.2.5.1. Les déformations cassantes 41
2.2.5.2. Les déformations souples 41

297
2.26. Approche géophysique 41
2.2.6.1. Objectifs et methodes
2.2.6.2. Résultats 2
2.2.6.3. Conclusions
2,3. Pédologie 2
2.3.1. présentation g&&ale 45
23.2. Le domaine ferralitique
2.3.2.1. Pédogenése 45
2.3.2.2. Géomorphologie 47
2.3.3. Le systemeferrugineux
2.3.3.1. Pédogenèse :-:
2.3.3.2. Extension et évolution 47
2.3.3.3. Géomorphologie 51
2.3.4. Le systeme cuirassé 51
2.3.4.1. Pédogenèse 51
2.3.4.2. Extension 54
2.3.4.3. Géomorphologie
23.5. Le syst&mehydromorphe 54
54
2.3.5.1. Pédogenèse
2.3.5.2. Extension et developpement,géomorphologie associée
2.3.6. Les états de surface 5::
2.4. Végétation 60
2.4.1. Cartographie des grandes zones végétales
2.4.1.1. Méthode 50
2.4.1.2. De§ctiption sommaire des zones de végetation 60
2.4.1.3. Cartographie selon les herbao?es
2.4.2. Evolution saisonnière et biomasse :2
2.4.3. Couverture
2.5. Climat E
2.5.1. Généralit& 65
2.5.2. Températures
2.5.3. Humidités relatives 27
2.5.4. Vent 69
2.5.5. Dur&e d’insolation et rayonnement global 71
2.6. précipitations 74
2.6.1. Le contexte régional 74
2.6.1.1. G&éra&?s 74
2.6.1.2. Statistiques r&ionales 74
2.6.2. La pluie a Booro-Borotou 77
2.6.2.1. Le dispositif de mesure
2.6.2.2. Les observations G::
2.6.2.3. Variabilité spatiale et temporelle
2.7. Evaporation 8:
2.7.1. Evapotranspiration potentielle 86
2.7.1.1. Evaluation du rayonnement net RN
2.7.1.2. Evaluation du pouvoir évaporant EA ii’:
2.7.1.3. Evaluation de l’alb&io 87
2.7.1.4. Résultats
2.7.2. Evaporation sur bac Colorado 90
2.8. Stockages souterrains 91
2.8.1. La zone non-satume 91
2.8.2. La zone saturée
2.9. Ecoulements ;i
2.9.1. Description sommaire des stations hydrométriques 96

298
2.9.1.l. Station de Booro-Borotou Principal 96
2.9.1.2. Station de Booro-Borotou Amont
2.9.1.3. Station de la Séné a Touresso 97
2.9.2. Ecoulements 97
2.9.3. Ecoulements rapides de crue 100

3. Exp&imentations 103
3.1. Simulation de pluies 105
3.1.1. Le principe 105
3.1.2. Mise en ouvre sur le bassin de Booro-Borotou 105
3.1.2.1. Les sites de mesure 105
3.1.2.2. Description codifiée des parcelles 106
3.1.2.3. Protocole d’averse 110
3.1.3. Le modèle simulateur 112
3.1.3.1. Le principe 112
3.1.3.2. Evaluation des fonctions de production LR(P,API) pour les
parcelles de Booro-Borotou 113
3.1.3.3. Fonction de production globale 114
3.1.3.4. Lame ruisselée de la crue d’étude 116
3.1.3.5. Commentaires 117
3.1.4. Les lois de l’infiltration 120
3.1.4.1. Le modèle de Green et Ampt 120
3.1.4.2. Intensite limite de ruissellement 121
3.1.4.3. Classementdes parcelles selon leur aptitude au ruissellement
ou à l’i.nfiitration 121
3.1.4.4. Commentaires 126
3.1.5. Humidité vohunique et lame infiitree 127
3.1.5.1. Mesure 127
3.1.5.2. RésLlltats 127
3.1.5.3. Commentaires 128
3.1.6. Confrontation saison sèche- saison des pluies 134
3.1.7. Discussion génerale sur la simulation de pluies 137
3.1.7.1. La parcelle et I’infiltration 137
3.1.7.2. La parcelle et le modele simulateur 140
3.1.7.3. Le versant et l?nfiltration 141
3.2. Profils hydriques 143
3.2.1. Dispositifs et observations 143
3.2.2. Analyse des profils 143
3.2.2.1. Tube neutronique no8 143
3.2.2.2. Tube neutronique no4 147
3.2.3. Stock hydrique et bilan hydrologique 150
3.3. Traçage des écoulements 153
3.3.1. Objectif 153
3.3.2. Expériences 153
3.3.2.1. lère injection, le 18 septembre 1987 153
3.3.2.2.2eme injection, le 25 septembre 1987 153
3.3.2.3.3eme injection, le 27 septembre 1987 155
3.3.3. Commentaires 156
3.3.3.1. Crue du 18 septembre 1987 156
3.3.3.2. Crue du 25 septembre 1987 156
3.3.3.3. Crue du 27 septembre 1987 160
3.3.4. Conclusion* 160

299
4. Interprétation 161
4.1. Bilan hydrologique 163
4.1.1. Bilan annuel 163
4.1.2. Bilan hydrologique mensuel 166
4.1.2.1. Pluviométrie - évapotranspirationpotentielle 166
4.1.2.2. Phrviométrie - écoulement 169
4.2. Les crues 174
4.2.1. Grandeurs descriptives 174
4.2.1.1. Le débit 174
4.2.1.2. L’évènement pluvieux 176
4.2.1.3. L’état du milieu 177
4.2.2. Echantillon d’analyse 177
4.2.3. Forme des crues 178
4.2.3.1. Hydrogrammes reduits 178
4.2.3.2. Types de crues et hydrogrammes médians 179
4.2.4. Approche statistique 186
4.2.4.1. Tableau de contingence généralisé 186
4.2.4.2. Interpr&ation du tableau de contingence 187
4.2.4.3. Analyse factorielle des correspondances 189
4.2.4.4. Commentaires sur L’AFC 191
4.2.4.5. Conclusion sur cette approche statistique 191
4.2.5. Les crues de la station amont 192
4.2.5.1. Comparaison station amont et station principale 192
4.2.5.2. Forme des crues 195
4.2.5.3. Comparaison des types de crues 199
4.2.6. Analyse schématique 202
4.3. Le tarissement 205
4.3.1. Oscillations journalières des debits 205
4.3.2. Le tarissement 207
4.3.2.1. Periodes sansprkipitations 207
4.3.2.2. Formulation du tarissement 210
4.3.2.3. L’effet des feux de brousse 216
4.3.2.4. Tarissement rapide 216
akassou et Korhogo 217
4.4. Le fonctionnement 218
4.4.1. Les bassins versants de Sakassou 218
4.4.1.1. Fonctionnement des nappeset influence sur le régime
hydmlogique 218
4.4.1.2. Commentaire 220
4.4.2. Fonctionnement d’un versant type 220
4.4.2.1. Haut du versant 222
4.4.2.2. Mi-versant 223
4.4.2.3. Bas du versant 224
4.4.2.4. Commentaires 224
4.4.3. Lc bassin versant complet 225

5. Modélisation 227
5.1. Modeles globaux 229
5.1.1. G&.réralites 229
5.1.2. Presentation des modeles Grec 5 et Modglo 231
5.1.2.1. Le modele Grec 5 231
5.1.2.2. Le modele Modglo 233
5.1.2.3. Techniques d’optimisation et criteres d’évaluation 233
51.3. Le modele Modibi 235

300
5.1.4. Application au bassin versant de Booro-Borotou 237
5.1.4.1. Modèle Grec 5 237
5.1.4.2. Modèle Modglo 238
5.1.4.3. Modèle Modibi 242
5.1.4.4. Validation 245
5.1.5. Commentaires 246
5.2. Le modèle couple 250
5.2.1. Pksentation du modèle couple 250
5.2.1.1. Le principe 250
5.2.1.2. L’organisation genérale 251
5.2.2. Application du modèle couple au bassin versant de BoomBorotou 253
5.2.2.1. La representation géographique 253
5.2.2.2. La production et le transfert de surface 255
5.2.2.3. Les transferts dans le souterrain 255
5.2.2.4. Résultats 259
5.2.2.5. Commentaires 259
5.3. Perspectives 265
5.3.1. Mod&les physiques distribués 265
5.3.2. Géomorphologie 266

Conclusions 269
Postface 271
Bibliographie 283
Table des matières 297
Nomenclature des cartes,figures et tableaux 303
Annexes
Pluviométrie moyennejournalière (Booro-Bomtou Principal) FE
Débits moyensjournaliers (BoomBorotou Principal) 315
Caractéristiquesdes crues (Boom-Borotou Principal) 319
Description codifiée des parcellesde simulation de pluie 329
Description codée des parcelle de simulation de pluies 331
Carteshors-texte 333

301
NOMENCLATURE DES FIGURES ET TABLEAUX

Cartes hors-texte

- Equipement et sites de mesures


- Géologie
- Sols
- Etats de surface
- Végetation
- Hypsométrie (calque)
Figures

1.201 Les chemins de l’écoulement sur le versant 22


1.202 Représentationdes différents processusd’écoulemnt en relation avecle
milieu naturel (d’aprèsDunne, 1983) 26
1.203 Réponse shémamatiséedu bassin versant selon le processusd’écoulement
(d’après Kirkby, 1988) 27
2.101 Carte de situation. République de C&e d’ivoire
2.102 Carte de situation. Région de Touba 35
2.201 Carte de msistivité apparente(AB/2 = 40 m) 43
2.202 Carte de msistivité apparente(AB/2 = 70 m) 44
2.301 Les altérationset les differenciations des sols du domaine ferralitique
(plateau, talus) (d’après Fritsch et al., 1986) 46
2.302 L’extension dans l’espaceet dans le temps des différenciations du systeme
transformant sup&ieur amont dans la formation supergène(d’aprèsFritsch
et al., 1986) 49
2.303 Distribution des valeurs de densité apparentedans les sols rouges et ocres
(d’après Iris, 1986) 50
2.304 Les différenciations du systèmetransformant inférieur amont (d’après
Fritsch et al., 1986) 52
2.305 L’extension dans l’espaceet dans le temps des différenciations du système
transformant inférieur amont dans la formation supergène(d’aprèsFritsch
et al., 1986) 53
2.306 L’extension des formations cuirasséeset carapacéesdans le bassin versant de
Booro-Borotou (d’après Fritsch et al., 1986) 55
2.307 L’extension dans l’espaceet dans le temps des différenciations du systèmetrans-
formant inférieur aval dans la formation supergène(d’aprèsFritsch et al., 1986) 56
2.308 Teneur en argile à l’aval de l’induration de mi-versant : extension du réservoir
sableux 58
2.501 Températures- moyennesmensuelles
2.502 Humidites relatives - moyennesmensuelles 5:
2.503 Vitesses du vent - moyennesmensuelles 68
2.504 Direction du vent - moyennes 70
2.505 Dun?ejournalière d’insolation - moyennesmensuelles 72
2.506 Rayonnement global - moyennesmensuelles 72
2.601 Poste de Touba - totaux pluviométriques mensuels 75
2.602 Pluviométrie mensuelle à Booro-Borotou
2.603 Pluviométrie mensuelle - comparaisonBooro-Borotou / Touba 2
2.604 Pourcentage d’occurrence d’une averseunique par jour de pluie 83
2.605 Circulation privilegiee des aversessur le bassinversant de la Serré
2.701 Evapotranspiration potentielle - moyennesmensuelles ii

303
2.702 Evaporation sur bac OR§TOM - moyennes mensuelles
2.801 Niveaux piézométriques - PZ 1
2.802 Niveaux piézométriques - PZ 3
293
2.803 Niveaux piézométriques - PZ 9
2.804 Niveaux piézométriques - PZ 13 ;4
2.805 Niveaux piezométriques - PZ 17 95
2.806 Niveaux piézometriques - PZ 21
2.901 Booro-Bomtou Principal - hunes mensuellesécoule?es ;;
2.902 Booro-Borotou Amont - lames mensuellesécoulées 99
2.903 Serréà Touresso - lames mensuellesécoulees 99
2.904 Booro-Borotou Principal - lames mensuellesruisselles 101
2.905 Booro-Borotou Amont - lames mensuellesruisselées 101
2.906 Serreà Touresso - lames mensuelles ruisselles 101

3.101 Schemade fonctionnement du simulateur de pluies 107


3.102 Emplacement des parcelles de simulation de pluies 108
3.103 Essai de positiomement des parcelles sur une toposéquencetype 109
3.104 Modèle simulateur - échantillon complet 119
3.105 Modèle simulateur - échantillon sansla crue du 18-08-85 119
3.106 Parcelle 14 - averses6 et 9 - histogrammes d’infiltration 122
3.107 Parcelle 14 - averses6 et 9 - intensité limite de ruissellement 123
3.108 Relation entre coefficient d’infiltration et conductivité hydraulique 125
3.109 DensitfZapparente- parcelle 14 130
3.110 Humidite volumique - parcelle 14 130
3.111 Stock hydrique (O-20cm) - parcelles 1 a 6 131/132
3.112 Stock hydrique (O-20 cm) - parcelles 7 a 12 131/132
3.113 Stock hydrique (O-20 cm) - parcelles 13 a 17 131/132
3.114 Stock hydrique (O-50 cm) - parcelles 7 a 12 133
3.115 APC simulation de pluie - axes 1 et 2 139
3.116 APC simulation de pluie - axes 1 et 3 139
3.Il7 APC simulation de pluie - axes 1 et 4 139
3.201 Htmridité volumique - tube no8 144
3.202 Evolution amruelledu profil hydrique - tube no8 146
3.203 Humidité volumique - tube no4 148
3.204 Evolution annuelle du profil hydrique - tube no4 149
3.205 Tube no4 - variation du stock entre 0 et 2(x>cm 151
3.206 Tube no8 - varaition du stock entre 0 et 360 cm 151
3.301 Tracage des ecoulement : points d’injection et de controle 154
3.302 Crue du 18 septembre 19 157
3.303 Crue du 25 septembre 19 158
3.304 Crue du 27 septembre 1987 159

4.101 Bilans hydrologiques à Booro-Borotou, akassouet Korhogo 165


4.102 Bilan annuel : écoulement ruissellement a Booro-Borotou 167
4.103 Bilan annuel : écoulement ruissellementa Korhogo 167
4.104 Evolution saisonnièreconjointe pluviometrie / ETP 168
4.105 Difference P-ETP 168
4.106 Comparaisonmensuellepluie / écoulement 170
4.107 Comparaisonpluie / écoulementmensuel 172
4.108 Relation pluie - ruissellement 173
4.201 Schéma d’une crue type 175
4.202 Booro-Borotou Principal - crues 1 à 6 180
4.203 Booro-Borotou Principal - crues 7 a 12 181
4.204 Booro-Borotou Principal - crues 13 a 18 182

304
4.205 Booro-Borotou Principal - crues 19 à 24 183
4.206 Booro-Borotou Principal - crues 25 a 30 184
4.207 BoomBorotou Principal - les trois types de crues 185
4.208 APC descripteurs des crues 190
4.209 Station amont et station principale - temps de montée 193
4.2 10 Station amont et station principale - temps de base 193
4.211 Station amont et station principale - débit maximal
4.212 Station amont et station principale - lame ruisselee :94
4.213 Station amont - crues 1 à 5 196
4.214 Station amont - crues 7 à 16 197
4.215 Station amont - crues 17 à 26 198
4.216 Station amont - les trois types de crues
4.217 Hydmgrammes médians - crue de type 1 2E
4.218 Hydrogrammes médians - crue de type 2 201
4.219 Relation pluie moyenne - lame ruisselé 203
4.301 Oscillations journalières des débits au debut de la saisonsèche
4.302 Oscillations journalières des débits juste avant l’arrêt de l’écoulement ;Ei
4.303 Tarissement : année 1984-85 208
4.304 Tarissement : année 1984-85 211
4.305 Tarissement : année 1985-86 212
4.306 Tarissement : armee1986-87 213
4.307 Tarissement : année 1987-88 214
4.308 Tarissementsobserves 215
4.401 Coupe de séquencestypes des bassinsde Sakassou 219
4.402 Représentationschématiquedes chemins de l’eau sur un versant type de
Boom-Borotou 221
4.403 Niveaux extrèmesde la nappe sur un versant type de Booro Borotou 221
5.101 Stratégie d’utilisation d’un modèle détemriniste 230
5.102 Schémade fonctionnement du modèle Grec 5 232
5.103 Schémade fonctionnement du modèle Modglo 234
5.104 Schemade fonctionnement du modèle Modibi 236
5.105 Modèle Grec 5 - débits moyensjournaliers 239
5.106 Modèle Modglo - débits moyensjournaliers 241
5.107 Modèle Modibi - débits moyensjournaliers 243
5.108 Régressionlame observée/ lame calculee
5.109 Lames écouléesmensuelles ;z
5.110 Validation : débits moyensjournaliers 248
5.201 Représentationschématiquede la fonction de production de Modcou 252
5.202 Maillage de la couche de surface et directions de l’écoulement 254
5.203 Couche de surface : mailles rivières 256
5.204 Couche de surface : zones météorologiques 256
5.205 Maillage de la couche souterraine 257
5.206 Couche souterraine : points de controle 258
5.207 Couche souterraine : zones de nappe 258
5.208 Modele couple : juin 1984 - novembre 1984
5.209 Modèle couple : juin 1985 - novembre 1985 250
5.210 Modèle couple : juin 1986 - novembre 1986 261
5.211 Modèle couple : juin 1987 - novembre 1987 261
5.2 12 Modèle couple : débits moyens mensuels 262
5.301 Le bassin versant de Booro-Borotou vu du nord-est 268
5.302 Le bassin versant de BoomBorotou vu du nord-ouest 268

305
2.101 Caractéristiquesdes trois bassinsétudiés 37
2.301 Principales caracteristiquesdu sol dans le systèmeferrugineux 48
2.401 Biomasseverte dressée(tonne/ha) sur parcelles repr&entatives 63
2.402 Nombre de contacts avecparties vivantes (points quadrats)pour 100 aiguilles
2.501 Temp&atures maximales mensuelles,annuelleset interannuelles (en “C) 55
2.502 Temp&atures minimales mensuelles,annuelleset interannuelles (en “C) 66
2.503 Moyennes mensuelles,annuelleset interannuellesdes températuresmaximales
journalières (en “C) 66
2.504 Moyennes mensuelles,annuelleset interannuellesdes températuresminimales
journalières (en “C) 67
2.505 Moyennes mensuelles,annuelleset interannuelles des températuresmoyennes
joumalièm (en “C) 67
2.506 Moyennes mensuelles,annuelleset interannuelles de l’hygrométrie moyenne
journalière (en %)
2.507 Vitesses du vent (en m/s) : moyennes mensuelles,annuelleset interannuelles
2.508 Répartition mensuelle de la direction d’origine du vent suivant 8 directions
(en %) : moyenne interannuelle 71
2.509 Moyem-resmensuelles,annuelles et interannuelles de la dume journalière
d’insolation en heures 71
2.5 10 Moyennes mensuelleset annuellesde la dur& journalière maximale d’insolation.
Moyennes mensuelleset annuellesdu rayonnement solaire à l’entrée de
l’atmosphère. 73
2.5 11 Moyennes mensuelles,annuelleset interannuelles du rayonnement global 73
2.601 Pluviométrie annuelle et mensuelle a Touba pour différentes récurrences 76
2.602 Pluviométrie journalière a Touba pour différentes récurrences 76
2.603 Relations intensité-durée-r&urmnce pour le poste d’Odienné 77
2.604 Cumuls pluviometriques mensuels(représentationen anneeshydrologiques) 78
2.605 Seuils de troncatures adoptéspour differentes durées d’averse 81
2.606 Pourcentage d’occurrence d’une ou de plusieurs aversesen 24 heures
2.607 Statistique tmivariee sur les aversesindividualisées à Booro-Borotou 8:
2.701 Valeurs moyennes de l’albedo pour différentes surfacesnaturelles 87
2.702 Valeurs mensuelles de l’albedo a Booro-Borotou
2.703 Evapotranspirationpotentielle calculee par la formule de Pemnan 88
2.704 Evaporation moyenne sur bac Colorado ORSTOM 90
2.901 Lames mensuellesécotï&s et cumul des Ccoulementsrapides de crue a
Booro-Borotou Principal 97
2.902 Lames mensuellesécoul&eset cumul des écoulementsrapides de crue à
Booro-Borotou Amont 98
2.903 Lames mensuellesécouleeset cumul des écoulementsrapides de crue
de la Seméa Touresso 98
2.904 Part de l’écoulement rapide de crue dans l’ecoulement annuel (%) 100
3.101 Localisation des parcelles de simulation de pluies 106
3.102 Hyétogrammes type d’aversesimulee 110
3.103 Successiontype des aversesau cours des trois campagnes 111
3.104 Calendrier des difft?rentescampagnes 112
3.105 Evaluation des valeurs des parametresde la formule 3.1.2 115
3.106 Comparaisonlame ruisseleeobservée/ lame ruisseleecalculée 116/117
3.107 Calcul des paramètresdu modèle de Green et Ampt 124
3.108 Paramètresd’evaluation de l’aptitude Ltl’infiltration 126
3.109 Stock hydrique 128

306
3.110 Comparaison codée saison sèche/ saisondes pluies 136
3.111 Histogramme des facteurs d’inertie de l’ACP 138
3.112 Classed’aptitude à l’infiltration le long du versant 141
3.201 Tube neutronique no8 : humidité volumique 145
3.202 PiézomètrePZ 19 : profondeur du niveau piézométrique en cm 147
3.203 Tube neutronique no4 : humidite volumique 150
3.301 Caractéristiquesdes averseset des crues tracées 155
4.101 Bilan hydrologique annuel sur le bassin versant de Booro-Borotou 163
4.102 Bilan hydrologique annuel sur les bassinsversantsde Korhogo et de Sakassou 164
4.103 Récapitulatif des valeurs mensuellesdes termes du bilan hydmlogique à
BoomBomtou 169
4.201 Echantillon classédes crues simples utilisées pour l’analyse 178
4.202 Caracténstiquesdes hydrogrammes médians des trois types de crues 179
4.203 Exemple de tableau de contingence 186
4.204 Intervalle de d&inition des classesde contingence 187
4.205 Tableau de contingenceinterprek? 187/188
4.206 Contributions relatives des variables aux facteursprincipaux (en %) 191
4.207 Types de crues aux stations principales et amont
4.208 Caractéristiquesdes crues d’etude de différentes périodes de retour E
4.301 Inventaire des périodes sansprécipitation entre 5 et 20 jours consécutifs 209
5.101 Modèle Grec 5 : comparaisondes lames mensuellesobservéeset calculees 238
5.102 Modèle Modglo : comparaisondes lames mensuellesobservéeset calculées 240
5.103 Modèle Modglo : comparaisonentre lames ruisselles observéeset calculées 240
5.104 Modele Modibi : comparaisondes lames mensuellesobservéeset calculées 245
5.105 Année 1987 : comparaisondes lames mensuellesobservéeset calculées 245
5.201 Principales valeurs des paramètresadoptéesdans l’applicationdu Modèle
Couplé a Booro-Borotou 259

307
ANNEXES
PLUVIOMETRIE MOYENNE JOURNALIERE

Année 1984-85
Bassin versant de BoomBorotou Principal (1,36 km? - Moyennes de Thiessen
Avr Mai JllIl JIll Aoû Oct Nov Déc
11,3 13,7 35,3 0,o 0,o
; 0.0
0;O
6.0
2114
7,3 0,o
1,l 0,o
0,o
0,o
45 0,o
0,o
1,9
9,3
0,o 0,o
0,o 0,o
0,o
0,o
6 4,7 13,5 11,9 0,o 0,o
7 0,o 0,o 0,o
3::: z$ 0,o 10,l
9 3,7 0,o i?o
10 Fi% E:i 0,o 0,o 010
11 0:o 6,3 0,O 0,O
12 14,0 0:; 0,3 4,l
13 ao 0,o 0,o ovo
14 19,l 2 0,6 0,O 010
QO 0,o 0:o 2,0 0,o 0,o
:5 23,7 23,l 18,3 40,2 0,O 0,O
17 o,o 0,o 0,o 0,o
18 7-7 Ei 250’1 11,l 0,o 0,o
0,o 010 4:3 5,3 0,o 0,o
;Ci 1,7 11,9 16,0 0,O 0,O
21 090 0,o 0,o 0,o
134 ::Y 0,o 0,o 0,o
;; 0,O 8,7 6,4 0,O 0,O
24 3.5 1,5 0,o 0,o 0,o
017 0;o 0,o 0,o 0,o
;z 0,O 16,4 0,o 0,o 0,o
12,4 0,O 0,o 0,o 0,o
28 0,o 0,o 0,o
29 2709 2: 0,o 0,o 0,o
0:o 717 0,o 0,o 0,o
z 7,8 44,l CAO w
total 96,4 113,0 218,l 165,8 225,5 151,7 147,5 14,2 0,O
total annuel : 1161,4 mm

311
Année 19851986
Bassin versant de BoomBorotou Principal (1,36 km”) - Moyennes de Thiessen
Avr JlXl Jul Aoû SeP Fév Mar
10,7 5504 00 0’; 7’5
00
: 0:: 0,2 8’2
3 16,8 715 4019 010 010
4 E% 22,4 0,o 34,7
5 10:9 4,9 48,5 0,O :‘o 0 *i
6 19,5 18,6 011 010
7 ii 18,2 2,l
; 218 07: 00
0’0
20’95 f2 010 3217
10 ii:: 16:7 0:l 0,o 0,o
11 2418
;t
i3 4G
618
14 L6 0;o 194.49 18’: 00
116 23,l
ii 090 25.1 010 319 0.0
17 liti 0:: 76
815 FE
010
:9 0:o 3,2 82,7 71,3
492 14,l 12,5 3,9 18,9
20 ofi 0,o 0,o
0:o 0s.)
il Of
23 Ei 010 %
24 4111 0,o 010
0,o 0,o
26 0:: 00
27 21:6
0’70 0:O
0’0
28 2:
29 0:o 212 08
30 28,2 0,l 45;6 0,O 28,3 a0
31 23,7 0,O 094 070
total 101,7 67,6 131,7 331,8 3983 265,5 107,7 292 46,4 74,4
total annuel : 1527,5 mm

312
Année 1986-1987
Bassin versant de BoomBorotou Principal (1,36 km7 - Moyennes de Thiessen
Avi’ Mai Jun Jul Aoû W Oct Nov Déc Jan Fév Mar
a0 0,o 0,o
0,o 2,0 0,o 0,o
: 0,o 0,o
3 fi’; 00
8’9 0,o 0,o
4 010 0:2 0,o 0,o
6,5 6,9 0,o 0,o
6 8,3 1,l 0,o 0,o
7 Y; 32’38 0,o 0,o
513 0:o ici 070 0,o 0,o
9 010 010 0,o 0,o
10 77 i?; 0,o 0,o 0,o 0,o
11 0:O 2315 0,o 0,o 0,o 12,0
12 0,o 0,o 0,o 3,4
Et: 40$ 0,2 0,o
:4 0’9 0’0 0,o 0,o kg A:0
15 1:2 412 0,o 0,o
16 0,o 0,o F%i :Fi
17 0;: 215
00 0,o 0,o 010 010
18 0,o 0,o 0,o 0,l
19 24 20 0,o 0,o 27,0 0,O
20 19’3 0’1 0,o 0,o 0,O 36,0
21 0’0 8’4 5,2 0,O 0,o 5,7
22 1:3 1:4 15,3 0,o 0,o 0,o
6,6 0,o 8,4 0,O
ii 0,o 0,o 0,o 0,o
16,7 0,O 0,o 0,o
26 0,o 0,o 0,o 0,o
14,6 0,O 0,o 0,o
2; 5,8 0,O ao
29 0,o 0,o 090
69:: 090 60
z
total 66,0 128,0 112,8 157,l 129,l 207,3 152,3 24,8 35,4 58,7
total annuel : 1072,6 mm

313
Année 1987-1988
Bassin versant de Booro-Borotou Principal (1,36 km”) - Moyennes de Thiessen
Avr Mai JllIl JLll Aoû SeP Oct Nov Fév Mar
15,5 0,o 0,o 0,o 0,o
; 098 0::
123 00
0’0 E% ofi
: 2: 2: a0 o,o 010 010 40
5 0,o 0,o 0,o 4,5
6 0:o 713 2’: 0,o 0,o 0,o 0,o
7 28,3 8,7 8:l 3,2 0,O 0,o 5,3
18,9 0,O 0,O 0,6
t E 2705 %! 0,o 0,o 0,o 0,o
10 0:o 010 2014 0,O 7,2 0,o 0,o
11 22,5 0,o 0,o 0,o
12 E% ii90 14,l
0,o 10,3
0,o 8 2,8 0,o 0,o 0,o
13 0:o 3317 olo 0,o 0,o
14 4,3 0,o 198 0,o 0,o O-0 i-D
15 0,O 14,8 195 1,9 8,4 010 3:o
16 0,o 0,o 27,0 0,o 0,o 0,o 0,o
17 0.0 4,8 0,O 0,o 0,o
18 31;9 0,o 0,o 0,o 0,o
3,6 0,O 0,o 0,o
iz i-fit 0,o 0,o 0,O 4,8
015 0,o 0,o 0,o 0,o
si 433 0,o 0,o 0,o 15,0
23 67 0,o 0,o
24 17,l 0,o 0,o 2: iv:
2.5 Es! ix 13,9 0,o 0,o 010 010
26 010 11:6 o,o 0,o 0,o
27 2,4 14,l 42,4 2: 00
0’0 0,o 0,o
28 090 0:o 010 0,o 0,o
29 19,9 0,o 0,o 0,2 0,o
30 o-0 0,o 0,o
31 090 0::
total 23,0 172,3 166,4 242,4 74,8 15,6 0,2 35,l
total annuel : 1215,2 mm

314
DEBITS MOYENS JOURNALIERS
Année 1984-85
Bassin versant de BoomBorotou principal (1,36 km? - débit en l/s
Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév

; 0,528 0,058
1,48 0,043
2,23
1,70
3,28
6,17
30,l 3,58
9,05 24,l
2,02
1,93
0,739
0,656
0,256
0,282
0,061
0,050
0,000
0,000
z
5
0,892 0,017
0,426 0,458
0.232 0,095
1,15
0,916
0,762
4,88
14,3
4,40
16,4
21,0
9,91
6,32
8,79 4,62
1,91
2,03
2,18
0,720
0,642
0,510
0,297
0,338
0,376
0,ooo
0,000
0,000
0,000
0,000
0,000
6 01143 0,099 0,749 5,19 6,06 8,83 1,75 0,515 0,305 0,ooo
7 0,040 0,178 0,78 9,29 9,18 5,67 1,55 0,515 0,365 0,000 OfE
1,42 0,165 6,08 4,08 14s 4304 2,14 0,561 0,308 0,000 0:ooo
; 0,719 0,121 4,27 2,57 8,16 3,75 2,53 0,696 0,287 0,000 0,000
10 0,212 0,167 1,78 3,02 5,82 3,89 1,94 0,669 0,355 0,ooo 0,000
11 0,069 0,055 1,38 2,12 4,87 3,14 1,81 0,569 0,359 0,ooo 0,000
12 0,115 5,83 2,16 2,26 4,93 4,21 1,87 0,510 0,345 0,ooo 0,000
13 0,125 1,16 2,57 2,42 5,38 3,46 1,96 0,666 0,332 0,000 0,000
14 0,151 0,703 5,56 2,35 53.2 2,76 1,76 0,613 0,274 0,000 0,000
15 0,234 0,416 5,25 1,85 1514 2,53 1,72 0,524 0,189 0,000 0,000
16 0,307 27,8 5,22 4,56 11,6 2,46 1,49 0,562 0,212 0,000
0,649 16,6 8,74 4,76 11,6 25,5 1,39 0,473 0,190 0,000 of2l
:7 0,400 2,14 3,18 6,26 10,3 6,70 1,22 0,455 0,177 0,000 0:ooo
19 0,170 2,08 2,00 11,l 8,28 9,52 1,03 0,378 0,133 0,000 0,000
0,244 2,36 1,59 7,86 19,l 6,26 0,963 0,358 0,284 0,000 0,000
0,397 6,20 1,35 7,44 13,1 10,6 1,OO 0,366 0,268 0,000 0,000
0,263 1,79 1,07 3,53 10,o 5,44 0,954 0,303 0,172 0,000 0,000
0,253 0,921 1,Ol 2,89 7,87 4,37 0,834 0,325 0,141 0,ooo 0,000
0,153 1,Ol 3,67 6,76 5,40 0,838 0,548 0,152 0,000 0,000
0,082 1,27 2,9 5,52 3,92 0,759 0,446 0,137 0,000 0,000
4,07 1,16 3,96 4.64 3.52 0,834 0,507 0,095 0,000 0,000
5,25 1,99 8,53 4122 3113 0,746 0,398 0,132 0,000 0,000
0,311 8,78 1,63 3,59 3,95 2,91 0,800 0,412 0,082 0,000 0,000
0,102 2,25 1,19 3,12 3,68 2,79 0,740 0,280 0,103 0,000
0,152 1,37 8,89 4,14 3,50 2,46 0,719 0,319 0,056 0,000
0,091 3,03 3,12 2,18 0,264 0,040 0,000
Moy 0,071 0,357 3,26 2,63 4,83 11,2 6,06 1,45 0,500 0,227 0,004 0,000
Moyenne annuelle 2,55 l/s

315
Am&e 1985-86
Bassin versant de Booro-Borotou FYincipal(l,36 km? - débit en l/s
Avr Mhi Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Jan Fév
0,000 0,ooo 0,496 15,3 22,7 18,9 11,0 2,27 1,Ol 0,351 0,687
: 0,000 0,ooo 0,337 7,29 24,4 16,8 10,2 2,12 0,987 0,593 0.512
0,000 0,ooo 63,4 35,5 15,5 7,81 2907 0,960 0,399 01763
: 0,000 0,ooo 16,l 1,88 0,881 0,395 0,578
5 0,000 0,ooo ;,33 19,9
19,4 97,9
54,9 37,l 5% 1,87 0,932 0,322 0,603
6 0,000 0,ooo 65,6 38,9 29,0 5:56 2,0(3 0,935 0,377 0,518
7 0,000 0,ooo 18,0 5,17 1,77 0,855 0,510 0,397
0,000 0,ooo ;,46 ;%i 34’; 15,5 5,02 1,63 0,947 0,447 0,299
9 0,000 0,026 6,65 21:1 27:7 14,l 4,90 1,57 0,913 0,399 0,315
0,000 0,ooo 4,61 16,4 27,6 1213 4129 1155 0,752 0,450 2,70
:1 0,000 0,ooo 6,75 13,9 29,0 11,6 4,03 1,55 0,715 0,321 0,933
12 0,000 0,ooo 30,l 13,8 38,5 10,7 4,06 1,30 0.719 0.458 0,492
13 0,000 0,ooo 2,85 45,6 33,2 11,2 4,13 1,26 01727 0;35 1 0,530
14 0,000 0,ooo 5,31 48,7 24,0 20,7 3,81 1;33 0,649 0,275 0,515
15 0,000 0,ooo 7,33 32,l 21,4 19.5 3.75 1.43 0,684 0,272 0,491
16 0,000 0,543 2,23 28,6 18,7 1510 3;36 1197 0,719 0,224 0,501
17 0,000 0,181 1,67 29,l 16,8 14,7 3,32 1,29 0,680 0,273 0,727
18 0,000 0,014 1,25 242 18,4 12,0 3,74 1,37 0,576 0,263 1,08
19 0,000 0,557 1,14 83,5 132 9,34 3,65 1,46 0,513 1,14 1,06
0,000 0,308 2,80 78,0 54,0 9,07 3,12 1,15 0,486 0,653 1;23
;Y 0,000 0,087 13,l 46,0 55,2 8,45 3,14 1,06 0,544 0,380 0,725
22 0,000 0,508 3,63 35,2 36,l 7,93 2,83 1,15 0,605 0,361 01613
23 0,000 0,101 4,61 28,8 30,6 7,20 2,93 1,24 0,526 0,302 0,538
24 0,000 0,010 2,42 25,2 26,3 6,79 2,65 1.53 0,492 0,3 18 0,379
0,ooo 0,ooo 1,69 23,2 23,7 6,18 2,70 1;13 0,453 0,353 0,373
ii 0,000 0,ooo 1,32 28,0 23,4 5,76 2,61 1,ll 0,461 0,509 0,308
0,000 0,ooo 51,2 23,2 22,9 5,40 2,55 1,14 0,543 0,414 0,296
0,000 0,ooo 10,8 19,8 22,7 3,25 2,42 1,16 0,546 1,16 0,343
0,000 0,ooo 5,21 16,7 27,4 8,08 2,31 1,17 0,470 0,288
0,000 0,ooo 4,14 51,l 31,l 8,lO 2,08 1,20 0,401 0,281
0,000 3,47 33,l 30,4 1,17 0,491 0,263
Moy 0,000 0,000 0,078 6,85 40,8 36,9 13,7 4,29 1,48 0,683 0,438 0,624
Moyenne annuelle : 8,82 l/s

316
Ande 1986-87
Bassin versant de Booro-Borotou Principal (1,36 km? - débit en l/s
Avr Mai Jun Jul Aoû SeP Oct Nov Déc Jan Fév Mar
0,252 0,292 0,598 0,331 4,32 0,949 12,4 13,2 0,709 0,308 0,ooo 0,ooo
i 0,675 0,334 0,466 0,319 2,77 0,768 3,68 5,lO 0,712 0,299 0,ooo 0,ooo
0,358 0,267 0,344 0,415 1,42 0,811 2,21 4,08 0,719 0,294 0,ooo 0,ooo
: 0,288 0,884 1,71 1,68 1,12 1,23 2,04 4,39 0,733 0,388 0,ooo 0,ooo
5 0,257 0,905 0,664 0,662 0,979 2,22 2,06 4,82 0,667 0,383 0,ooo 0,ooo
6 0,237 0,435 0,436 0,394 1,03 2,25 2,86 4,02 0,598 0,246 0,ooo 0,ooo
7 0,211 0,512 0,571 0,915 0,941 8,76 3,21 3,36 0,558 0,254 0,ooo 0,ooo
0,353 0,5 10 0,561 1,06 6,47 2,60 3,64 0,529 0,302 0,ooo 0,ooo
; KE 0,298 0,425 0,469 1,96 3,56 0,500 01300 0,ooo 0,ooo
10 0:115 0,6 17 0,421 0,370 OtL 2% 1,45 2,44 0,697 0.262 0,ooo 0,ooo
11 0,126 0,328 0,348 0,568 0:912 1156 1,47 2,27 0,796 01249 0,ooo 0,ooo
12 0,070 1,06 0,407 0,785 0,825 10,4 1,47 2,02 0,548 0,264 0,ooo 0,ooo
13 0,002 0,993 0,347 0,528 0,681 27,5 1,20 1,75 0,492 0,275 0,ooo 0,ooo
14 0,ooo 1,15 1,70 0,453 0,523 14,l 0,895 1,64 0,442 0,283 0,ooo 0,ooo
15 0,ooo 0,615 0,910 0,467 0,566 5,42 1,09 1,57 0,554 0,333 0,ooo 0,ooo
16 0,000 0,503 0,565 1,07 0,533 4,69 0,986 1,35 0,464 0.251 0,ooo 0,ooo
17 0,ooo 0,576 0,493 0,666 0,560 2,94 0,956 1,28 0,479 0;287 0,ooo 0,000
18 0,000 0,5 82 0,492 0,579 0,651 2,412 0,899 1,23 0,433 0,432 0,ooo 0,ooo
19 0,000 0,961 0,454 0,487 0,565 2,53 0,800 1,18 0,407 0,330 0,ooo 0,ooo
20 0,ooo 0,759 0,434 0,408 3,13 1,90 0,740 1,14 0,414 0.287 0,ooo 0,ooo
21 0,649 0,377 0,325 1,41 1,47 1,80 0,762 1,13 0,394 0;320 0,ooo 0,ooo
22 0,660 0,755 0,236 1,Ol 0,822 2,51 1,71 1,07 0,392 0,187 0,ooo 0,ooo
23 0,320 0,541 0,253 0,834 0,736 1,81 1,72 0,978 0,386 0,165 0,ooo 0,ooo
24 0,245 0,597 0,234 0,817 6,75 1,78 1,54 0,915 0,371 0,113 0,ooo 0,000
25 0,183 0,473 0,930 5,49 4,14 1,42 0,923 0,379 0,024 0,ooo 0,ooo
26 0,262 1,08 3,40 1,48 1,73 :z 2,60 0,877 0,329 0,001 0,ooo 0,ooo
27 1,090 0,678 0,757 0,887 1,06 1158 1,82 0,871 0,284 0,000 0,ooo 0,ooo
28 0,500 0,486 0,500 1,73 1;02 1,12 2;95 0,754 0,277 0,ooo 0,ooo
29 0,546 0,357 0,584 1,46 0.926 5.28 2.43 0.705 0,277 OEFI
30 0,285 0,424 0,418 0,890 O;S81 5149 1;95 0;684 01330 0:OOO i%i
31 0,8 10 1,20 1,60 27,0 0,336 o,ooo 0:OOO
Moy 0,253 0,613 0,664 0,946 1,48 4,20 2,93 2,43 0,491 0,221 0,ooo 0,ooo
Moyenne atmnelle : 1,19 l/s

317
Année 1987-88
Bassin versant de Booro-Borotou Principal (1,36 km? - debit en l/s
Avr Mai Jun Jul Aoû Sep oct Nov Déc JaIl Fév

1 0,000 0,000 0,362 0,321 16,7 17,9 2,66 0,930 0,150 0,000
2 0,000 0,ooo 0,348 0,430 12,2 16,2 2,66 0,898 0,293 0,ooo t%z
3 0,000 0,ooo 0,194 0,889 35,9 15,l 2,53 0,874 0,158 0,000 0:OOO
4 0,000 0,ooo 0,191 1,27 18,8 23,7 2,16 0,900 0,287 0,000
5 0,000 0,000 0,156 0,525 13,2 14,3 1,73 0,951 0,190 0,000 i:E
6 0,000 0,ooo 0,119 0,611 ll,o 11,9 1,77 1,19 0,178 0,000
7 0,000 0,212 0,185 0.525 11,8 10,4 1.78 1.25 0,078 0,ooo k?E
0,000 0,069 2,03 01647 11,5 12,4 1170 1117 0,093 0,ooo 0:OOO
9 0,000 0,056 0,353 0,376 8,53 24,4 1,57 1,18 0,101 0,000
10 0,000 0,433 0,183 3x94 14,6 11,3 1,51 1,00 0,202 0,ooo ~gt
11 0,000 0,255 0,595 1,13 18,4 9,81 2,16 0,922 0,302 0,000
12 0,000 0,000 0,596 1,49 12,0 25,4 1,95 0,826 0,101 0,000 E$E!
13 0,000 0,000 0,245 0,834 8,02 15,s 1,77 0,791 0,058 0,000
14 0,000 0,000 0,214 0,631 6,73 12,5 1,58 0,781 0,223 0,000 0:”
0,000 0,ooo 1,13 19,9 6,22 9,82 2,20 0,760 0,118 0,ooo
:z 0,000 0,000 0,863 5,02 12,6 7,84 2,02 0,770 0,150 0,ooo 0:”
17 0,000 0,ooo 0,434 4,19 18,6 7,ll 1,70 0,717 0,135 0,ooo
18 0,000 0,ooo 0,357 11,3 27,2 8,00 1,53 0,678 0,063 0,000 O:E
0,000 0,ooo 0,314 3.10 24,7 7,55 1,45 0,545 0,067 0,000
0,000 13,6 0,206 1;86 12,o 7,60 1,50 0,544 0,028 0,000 OTE
21 0,000 1,69 0,594 6497 10,7 6,29 1,31 0,586 0,051 0,ooo 0:OOO
22 0,000 0,865 0,616 20,5 9,53 5,64 1.23 0,557 0,086 0,ooo
23 0,000 0,508 0,308 7,27 12,8 5,23 1;11 01513 0,044 0,ooo %E
24 0,000 0,388 0,225 8,35 10,4 5,03 1,08 0,444 0,018 0,000 0:ooo
25 0,000 0,330 3,48 10,8 31,2 4,41 1,06 0,497 0,063 0,000 0,000
26 0,000 0,536 1,lO 66,3 15,7 3,80 1,06 0,488 0,021 0,ooo 0,000
0,000 2,20 0,636 33,6 55,2 3,49 0,979 0,358 0,008 0,000 0,000
2 0,000 0,994 0,800 15,6 42,6 3,35 0,954 0,193 0,043 0,ooo 0,000
29 0,000 0,559 0,789 11,7 41,l 3,13 0,970 0,385 0,060 0,000 0,000
0,000 0,580 0,468 9,46 24,l 2,98 01916 0,265 0,026
: 0,000 0,382 35,4 2,75 0,239 o,ooo 0:”
Moy 0,000 0,000 0,776 0,596 11,O 18,s 10,2 1,62 0,716 0,110 0,000
Moyenne annuelle : 3,62 l/s

318
CARACTERISTIQUES DES CRUES
Bassin versant de Booro-Borotou F’rincipal (1 36 km?
N%ue Date Heure Qdeb Qfin Qmxe Tmont Tbase Vole
crue crue l/s VS VS VS min min n-J3
12-Jun-84 14:55 0,14 6,lO 74,00 72,00 101 317 4,54E+O2
El
8403
16-Jun-84
27-Jun-84
21:13
20:35
0,19 71,20
1,14 23,40
682,OO
55,60
660,OO
42,60 1E
201
225
2,56E+O3
3,68E+02
8404 14-Jul-84 08:lO 134 7,31 11,lO 5,93 538 847 3,87E+02
8405 16-Jul-84 18:33 1,75 13,50 20,20 11,30 317 518 4,71E+O2
8406 03-Aug-84 22127 3,13 2 1,80 39,40 26,90 185 369 5,52E+O2
07-Aug-84 02:20 3,75 9,79 21,50 16,40 127 552 4,78E+02
z 18-Aug-84 21:09 2,92 20,80 65,50 56,70 97 296 5,77E+02
20-Aug-84 19:30 3,23 16,30 37,70 29,70 100 274 3,43E+02
” 27-Aug-84 03:30 1,87 8,21 17,40 13,60 167 546 3,98E+O2
8411 Ol-Sep-84 03:07 2,75 21,80 61,90 53,40 251 836 2,15E+O3
8412 03-Sep-84 19:Oo 4,40 32,40 107,OO 98,60 544 1,69E+03
8413 07-Sep-84 19:29 6,75 13,50 20,80 12,lO 12 459 4,47E+02
8414 14-Sep-84 00:18 4,40 49,30 183,OO 170,OO 492 3,15E+03
8415 20-Sep-84 04:14 8,21 17,40 28,lO 16,lO 1” 410 4,92E+O2
8416 20-Sep-84 12:54 14,30 23,40 32,40 13,lO 224 408 6,24E+O2
8417 02-oct-84 01:04 3,13 21,80 131,00 125,oO 67 445 1,37E+O3
8418 06-Oct-84 07:52 4,26 12,40 19,90 12,40 148 371 3,32E+O2
8419 17-oct-84 0O:ll 2,06 22,70 111,00 103,OO 134 479 1,478+03
8501 08-Jul-85 06:06 0,39 14,60 57,80 52,50 265 4,54E+02
8502 09-Jul-85 14:33 l,@ 6,lO 32,00 30.30 1: 905 6,6OE+O2
8503 1l-Jul-85 22:28 2,40 41,90 265,00 25 1;OO 103 343 1,88E+03
8504 14-Jul-85 18:53 1,94 12,lO 22,40 16,50 169 431 4,29E+02
8505 20-Jul-85 22:23 3,23 16,60 39,40 32,70 112 427 6,73E+02
8506 27-Jul-85 07:36 1,81 102,OO 466,00 420,OO 96 218 2,39E+O3
8507 Ol-Aug-85 06:15 3,13 14,30 39,40 32,30 254 712 9,93E+02
8508 03-Aug-85 02:17 6,75 64,50 466,00 437,00 151 394 3,42E+03
8509 05-Aug-85 22:5 1 12,lO lll,Oo 570,oo 524,00 70 205 2,91E+O3
8510 07-Aug-85 01:50 26,lO 78,50 160,OO 115,OO 198 1,19E+O3
8511 07-Aug-85 17:07 41,90 53,80 78,50 30,50 2:: 421 1,69E+03
8512 13-Aug-85 04:31 13,80 62,30 119,OO 93,40 102 420 2,12E+03
8513 14-Aug-85 06:07 23,40 43,60 54,20 23,70 93 7,01E+02
8514 14-Aug-85 10:57 43,60 68,80 118,OO 64,50 ;Ei l,lOE+O3
8515 17-Aug-85 12:lO 22,40 36,50 55,lO 27,80 9: 264 6,66E+02
8516 18-Aug-85 17:58 20,50 376,oO 4 150,Oo 3980,OO 62 148 1,68E+O4
8517 19-Aug-85 23:40 56,50 103,OO 201,OO 130,OO 48 156 1,29E+03
8518 26-Aug-85 14:09 19,90 43,60 61,90 29,30 93 173 5,42E+O2
8519 30-Aug-85 17:27 13.50 71.20 315,00 290,oo 349 3,31E+03
8520 02-Sep-85 16:24 17;40 29;20 56,OO 35,70 ” 377 8,36E+O2
8521 03-Sep-85 18:19 20,50 54,20 119,OO 85,50 212 550 2,49E+03
8522 04-Sep-85 1O:lO 37,30 92,60 160,OO 79,70 316 406 2,45E+03

319
Bassin versant de Booro-Borotou principal (1,36 km”‘)
N%ue volr
m3
Le
mm
Lr
mm
TYP boy
mm
Coefi N’aver. Dur av
min
8401
8402
3,95E+O2 0,33
2,13E+O3 1,88
0,29
1,56
15,27
129,87 s 39,6
56,4
0,7%
2,8%
84027
84029 2Fz
8403
8404
8405
2,03E+O2
1,65E+02
2,34E+02
0,27
0,28
0,35
O,l§
0,12
0,17
11,06
2,39
554
cC
22,8
16,3
23,l
0,7%
0,7%
0,7%
84038
84050
84053
138
165
231
8406 2,76E+O2 0,41 0,20 9,17 21,2 l,O% 8407 1 190
8407 2,54E+02 0,35 0,19 5-64 s 12,2 15% 84077
8408 3,66E+O2 0,42 0,27 15,15 S 25,0 l,l% 84083 105
8409 1,82E+O2 0,25 0,l-I 8,14 11,9 l,l% 84086 21
8410 2,33E+O2 0,29 0,17 5,23 s 15,3 l,l% 84094 108
8411 1,53E+O3 1,58 1,13 22,43 41,8 2,7% 84099 489
8412 1,09E+03 1,25 0,80 24,55 c 29,3 2,7% 84100 228
8413 1,68E+02 0,33 0,12 4,49 10,1 12% 84106
8414 2,35E+03 2,31 1,73 58,53 s 57,0 3,0% 84112 2;:
8415 1,77E+O2 0,36 0,13 5,29 992 1,4% 84115 100
8416 1,62E+O2 0,46 0,12 4,87 c 1,3% 84123 90
8417 1$ME+03 1,Ol 0,76 28,64 349’8 22% 84121 279
8418 1,46E+02 0,24 0,ll 4,82 c 11:s 0,9% 84127 86
8419 1,12E+O3 1,08 0,82 28,65 39,7 2,1% 84132 153
8501 3,35E+O2 0,33 0,2§ 15,49 s 43,9 0,6% 85071 387
8502 4,65E+02 0,48 0,34 6,30 C 20,9 16% 85073
8503 1,42E+O3 1,38 50,73 S 33,7 3,1% 85075 12
8504 2,48E+O2 0,32 i!ci 7,05 S 19,4 0,9% 85080 72
8505 4,19E+O2 0,49 0:31 12,03 29,2 l,l% 85089
8506 1,71E+03 1,75 1,2§ 96,13 s 54,4 2,3% 85096 :i?
8507 6,2 lE+02 0,73 0,46 10,69 23,7 1,9% 85099 176
8508 2,57E+03 2,51 1,89 79,94 s 54,8 3,4% 85100 431
8509 2,15E+03 2,14 1,58 128,53 43,4 3,6% 85102 289
8510 5,71E+02 0,88 0,42 35,34 s 17,2 2,4% 85106
8511 4,83E+02 1,24 0,35 14,06 15,6 2,3% 85110 319
8512 1,16E+O3 1,56 0,85 33,85 s 32,l 2,6% 85113 331
8513 1,7OE+O2 0,52 0,13 7,89 S $2 15% 85115 118
8514 3,68E+02 O,&l 0,27 20,69 18,0 15% 85116 282
8515 2,OOE+O2 0,49 O,l§ 9,28 fi 19% 85122
8516 l,§lE+O4 12,40 11,lO 1250,33 S $7; 13,4% 85125 3;
8517 5,4OE+O2 0,95 0,40 42,42 1118 3,4% 85129 43
8518 2,12E+O2 0,40 0,16 15,02 c1 10,7 15% 85138 151
8519 2,43E+O3 1,78 85,33 45,6 39% 85139 182
8520 3,08E+02 Ei 0,23 10,Ol s 2,8% 85140 45
8521 1,26E+03 1:83 0,92 28,07 S 35’62 2,6% 85144 331
8522 8,7OE+O2 1,80 0,64 26,26 C 1810 36% 85146 240

320
Bassin versant de BoomBorotou Principal (1,36 km?
N%ue Pseau cumann IPA.01 D’A.05 IPA. 1 IPA.5 IPA.8
mm mm mm mm mm mm mm
8401 34,1 212,l 208,l 45,2 16,4 098
56,6 246,2 232,1 641 33,1 23
8403 24,2 373,1 326,8 126,7 75,6 11:4 2;
15,7 462,8 360,6 116,6 57,5 3:1
8” 22,4 478,5 367,8 118 58,3 ?5
20,l 563,5 387,7 110,l 56,9 1311 2%
EE 588,7 400,8 116,9 61,6 10,4 416
8408 2587 627,4 393,2 94 41,2 6 3
1213 670,l 428 124,7 69,8 19,4 10,5
8” 13,9 688,3 419 104,8 47,8 2,4 075
8411 42,9 716,l 426,2 105,8 49,4 694 3
8412 34,4 759 458,2 132,3 72,9 15,2
8413 798,8 479,8 143,3 78,8 ll,§ 7,3
8414 47;9 826,3 478,4 129,7 63,8 ll,§
8415 11:1 875,6 497 132,6 62,1 3 Os8
8416 5,9 886,7 506,3 141,3 70,7 11,9 8:x
8417 34,1 892,6 457,1 83,3 24,5 0
8418 12,l 926,7 471,5 95,8 39,3 40:;
8419 38,8 945,6 441,5 22,1 ii*2
8501 45,1 335,7 271,2 9;8 57,7 looz 3:8
8502 26,2 380,8 312,6 13418 91,5 3019 19,2
8503 30,l 426,4 351 163,7 113,5 33,5 19,2
8504 17 456,5 370,8 168,9 109 16,l
8505 28,6 473,5 365,1 137,5 68,9 196 05
8506 53,3 512,3 379,5 129,6 58,7 015
8507 23,8 565,6 412,7 69,5 ?1
8508 68,6 589,4 429,3 :545 79 12:6 2:
8509 55,9 666,8 494,3 20419 122,2 26,5 11:9
8510 15,2 722,7 544,9 248,5 161,7 50,8 31,2
8511 15,2 737,9 557,2 257,1 168,2 51,3 31
8512 33,3 753,1 542,8 208,7 107,7 O-7
8513 9,3 786,4 571,2 231,9 129,5 248 17,2
8514 18,6 795,7 579,8 239,8 137,2 3212 24,1
8515 10,3 819,7 587 229,4 122,3 15,9 72
8516 81,4 830 590,l 225,6 117,4 14,3
8517 13,2 911,4 664,5 291,3 179,l 57 3:::
8518 5,4 931 641,3 225,1 104,2 3s
8519 40,2 936,4 620,7 187,7 72,7 *,* 00’2
8520 5,7 976,6 642,4 197,9 85,1 412
8521 26,l 987,5 646,6 198,4 87 :43
8522 24,7 1013,6 670,l 220,2 108,8 33:3

321
Bassin versant de BoomBorotou Principal (1,36 km+)
N%ue ITVIlO IM30 IM60 HM5
“1 “h mm/h mm
132 132 123,2 1l§,§ 84,8 63 33
247,4 247,4 189,7 167,l 145 2 122,4 95,7 50,2 5;6
79,2 77,4 77,l 70 62:4 56,l 38,1 21 2019
25,2 25,2 25,2 24,6 23,9 ll,§ 61 12,9
30,5 30,5 30,3 30,2 29,4 2;5 25,8 14,7 15,l
” 19,l 19,l 19 18,3 1712 15,l 11,7 16
25,7 25,7 25,7 :;,6 18,7 16,8 898
” 58,4 58,4 57,8 35,5 31,4 :;8 14,6 24-f
148,l 145,7 85,3 554 449 33,5 24:6 12,3 1213
” 32,1 32,1 32,1 2813 26,3 23,s 19,4 12,7 12,3
8411 24,8 24,8 24,7 24,6 24,4 24,2 15,3 28,6
8412 95,4 95,4 95,4 70,2 63,6 58,9 438 23,3 28,6
8413 22,4 22,4 22,4 22,4 22,4 16,9 14:6 694
8414 63,6 63,6 63,6 44,§ 42,4 38,9 35,l 297;: 45,6
8415 12,7 12,7 12,7 12,7 12,7 12,l 10 9.5
8416 11,l 11,l 11,l 10,3 992 795 22 3’5
8417 KM,9 104,9 ml,9 82,9 70,8 638’4 47,7 2611 26:2
8418 50,6 36,4 31:5 19,2 10,2 10
8419 :;2 4792 4792 47,2 42,8 39,7 33,7 24,8 37,3
8501 87:3 $713 $713 82,9 69,8 63,2 55,1 32,5 32
8502 134,3 126,8 110,6 98,9 88,8 74,4 52,4 26,2 25,7
8503 41,6 41,6 41,6 40 38,8 37,5 26,7 29,1
8504 54,6 54,6 54,6 48,4 40,2 35,8 258 16,5 14,5
8505 72,7 72,7 69,8 61,l 54,3 47,4 3411 18,8 26,1
8506 62,3 62,3 62,3 62,3 61,4 58,2 55 41,2 46,1
8507 32,3 32,3 32,1 32 26,6 23,9 19,l 22,3
8508 58,8 58,8 58,8 55,9 52,9 47,2 41,9 :;8 63,2
8509 55,l 54,3 54 45,7 41,8 39,7 36,3 3413 493
8510 88,2 88,2 88,2 55,l 42 33,9 24,7 15,2 15,2
8511 898 8,8 8,8 878 5,l 4,4
8512 49 49 49 38,3 31’48 28? 3E 20,6 22
8513 24,5 24,5 24,5 17,6 1412 12:5 1117 6,6 6,4
8514 29,4 29,4 29p 21,3 18,2 16,9 991 14,2
8515 49 36,1 :::9 20,6 10,3 9,8
8516 24205 22905 1543 123,5 106,5 9416 80,4 59,3 76
8517 5511 5511 54:7 44,1 35,9 30,4 22,1 13,2 12,7
8518 799 779 779 69 337
8519 76,7 7579 76,4 671 57 5474 47,2 27,7 353
8520 19,6 19:6 19,6 1916 19,6 1311 9s
8521 28,5 28,5 28,5 18,8 15,2 14,6 13,3 iz 2;
8522 35,6 35,6 35,6 27,9 21,2 17,9 14,6 9:5 19:9

322
Bassin versant de Booro-Borotou F’rincipal(l,36 km”)
N%ue HMlO HM15 HM20 HM25 HM30 HM40 HM50
mm mm mm mm mm mm mm
8401 31,3 29,7 29,7 29,7 29,7 29,7 24,7
50 50 47,8 47,8 47,8 47,8 39,6
” 19,8 19,8 19,8 19,8 19,8 13,7 13,7
11,7 897 67 334 0
8405 14 12,9 12,9 73 0 :
8406 13,9 6 0
8407 406 !6 0 0 i
8408 27’5 235 23:5 1711 17,l
1213 1012 10,2 10,2 10,2 10:2 28
” 10,2 7 7 32 32 0’
8411 13,2 0 E 0
8412 22,8 2% 21:; 21,2 272 21,2 779
8413 614 0’
8414 3E 30 249 2:,2 15,9 $7 5,3
8415 418 0 0
8416 : 0 0 D
8417 2;:: 226 22,6 22,6 2!6 22,6 15,7
8418 10’ 10 10 719 739 799
8419 :y,* 13,l 13,l 0
8501 281 281 28,1 28,1 272 13,l
8502 ;:7 2517 2517 25,7 25,7 25:7 20,9
28:l 23 20,4 20,4 17 48 0
8504 13,6 11,6 733
8505 24,2 :?8 21,8 2x 2x 977 27
8506 42,2 3813 38,3 38:3 3813 33,9 1415
8507 593 5-3 0
8508 4% 448’; 44’: 40,2 26,5 127 12,7
8509 4516 43 ’ 4017 40,7 26 1217 594
8510 12,2 10,3 10,3 793 733 793 773
8511 0 0 0 0 0 0
8512 19,6 16 10,8 10,8 10,8 10,8 0
8513 434 2,4 2,4 0
8514 12,7 10,3 10,3 !,4 ii i
8515 :8 0
8516 679’; 679’1 679’; 6% 55*8 475 47,5
8517 1013 10’ 614 6:4 614 674 64
8518 0
8519 2909 25 230 230 23 230 694
8520 5:2 5 0 0 0 0 0
8521 9s 398 378 0
8522 691 4,7 497 437 437 : FI

323
Bassin versant de Booro-Borotou Principal (1,36 km”)
N%ue Date Heure Tmont Tbase Vole
crue crue min min m3
8523 04-Sep-85 17:05 91,OO 201,OO 442,00 293,00 114 1,84E+O3
8524
8525
lO-Sep-85
12-Sep-85
22:ll
18:26
25.10
19j60
33,70 44,50
52,00 173,OO
18,lO
147,OO
53 356
363
8,15E+O2
1,97E+03
8526 19-Sep-85 OIE:§l 55,lO 187,OO 692,00 54ljxl 2: 282 6,34E+03
8527 19-Sep-85 20:56 48,80 64,lO 107,OO 52.80 117 334 1,69E+03
8528 20-Sep-85 22342 39,40 111,OO 217,OO 14o:OO 60 115 9,38E+02
8529 29-Sep-85 20:23 20,80 38,10 70,20 43,80 106 326 9,84E+02
8530 04-Oct-85 22~53 14,60 50,60 94,80 66,00 100 253 9,59E+O2
8531 O§-Oct-$§ 21:09 21,80 36,90 45,30 14,60 292 493 1,17E+03
8532 14-Oct-85 18% 10,OO 38,50 105,OO 86,50 248 9,2OE+O2
8533 3 l-Oct-85 00:16 7,08 18,OO 70,70 61,lO 2:; 884 2,14E+O3
8601 25-Jun-86 22:28 0,24 4,85 12,70 11,50 472 2,52E+O2
8602 25-Jul-86 00:47 0,79 2,49 15,30 14,20 275 1089 4,33E+02
8603 01-Aug-86 12:05 2,06 3.23 8.89 6,63 182 1048 3,6lE+02
20-Aug-86 13:27 0,86 2;83 14180 13,90 25 582 2,26E+02
8” 24-Aug-86 10:38 0,79 5,29 23,00 21,80 1110 6,85E+02
07-Sep-86 16:04 1,34 10,90 33,70 29,20 ;ii 632 8 ,OOE+02
8E 12-Sep-86 Os:16 1,56 6,59 18,40 15,OO 543 1513 1,05E+03
8608 13-Sep-86 16:40 3,44 27,30 201,OO 192,OO 126 558 2,27E+03
8609 29-Sep-86 03:24 1,34 5,29 8,21 4,24 584 877 3,44E+02
8610 30-Sep-86 20:54 wo 5,77 44,90 42,50 150 1281 1,2OE+O3
8611 3 l-Oct-86 16:16 1,44 7,76 187,OO 185,OO 145 1461 3,2lE+03
8701 20-Jun-87 02:32 lO,§O 136,OO 133,oo 93 363 9,3lE+O2
8702 27-Jun-87 09:17 Es 1,75 5,60 4,91 182 777 1,66E+02
8703 08-Jul-87 02:22 0114 0,94 7,08 6,89 46 754 1,55E+O2
8704 25-Jul-87 01:53 0,14 2,15 11,60 11,40 28 982 2,63E+02
8705 l O-Aug-87 00:21 0,31 1,56 7,08 6,70 69 1264 2,49E+02
8706 l §-Aug-87 04:56 0145 9,11 65,50 64,00 128 1041 1,66E+03
8707 17-Aug-87 20:O0 2.32 6,26 23,70 20,60 264 1273 1,04E+03
8708 21-Aug-87 18:18 2;06 30,80 1260,OO 1250,OO 95 566 6,03E+03
8709 25-Aug-87 14:58 7,08 lO,§O 19,30 ll,§O 193 915 7,83E+02
8710 26-Aug-87 14:49 8,89 76,80 515,OO 497,00 66 516 5,02E+03
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8713 03-Sep-87 15:20 19,OO 22,70 66,90 47,30 115 766 1,65E+O3
8714 lO-Sep-87 15:43 9,57 20,80 46,60 34,50 101 443 7,29E+O2
8715 11-Sep-87 13:51 15.60 16,60 32,90 17,lO 119 496 6,78E+02
8716 16-Sep-87 13:33 9;57 16,60 35,70 24,20 111 408 6,14E+O2
8717 17-Sep-87 04:21 11,40 16,30 51,lO 38,80 108 592 9,92E+O2
8718 18-Sep-87 19:47 6,92 57,80 217,OO 195,OO 92 305 1,88E+03
8720 25-Sep-87 03:45 7,31 18,OO 69,80 61,70 106 1390 2,79E+O3
8721 27-Sep-87 21:31 9,11 111,oo 1050,00 1000,OO 189 4,22E+03
8722 29-Sep-87 13:16 20,80 47,00 201,OO 175,OO 55 328 1,8lE+03
8723 04-Oct-87 01:24 13,50 19,60 59,60 45,20 106 681 1,30E+03
8724 08-Oct-87 22:Oo 11,90 1580 63,70 50,50 338 1009 1,78E+03
8725 12-Oct-87 07:37 10,20 18,70 60,50 48,80 160 931 1,88E+03

324
Bassin versant de Booro-Borotou principal (1,36 km?
N%ue volr
m3
Le
mm
Lr
mm
Qspe
vsm2
TYP hOY
mm
CO&I. N”aver. Durav
min
8523
8524
8525
8,43E+02
1,87E+02
1,19E+03
1,35
0,60
1,45
0,62
0,14
0,88
90,62
6,44
40,17
s S
16,7
2:‘:
3,7%
2,5%
35%
85149
85155
85156
207
5:
8526 4,29E+03 4,66 3,16 186,43 S 7113 4,4% 85163 347
8527 5,59E+O2 1,24 0,41 20,5 1 12,5 3,3% 85164 124
8528 4,19E+O2 0,69 0,31 44,65 s 16,6 19% 85165 166
8529 4,08E+02 0,72 0,30 15,34 17,3 1,7% 85173 117
8530 4,64E+O2 0,70 0,34 22,48 s 17,3 2,0% 85174 113
8531 3,06E+O2 0,86 0,23 7,61 ll,§ 2,0% 85175 77
8532 5,59E+O2 0,68 0,41 27,62 s 23,1 1,8% 85178 60
8533 1,48E+O3 1,57 28,3 39% 85179
8601 1,8OE+O2 0,19 Ez 20,52
9,34 s 43,9 0,3% 86059 6g3
8602 3,25E+O2 0,32 0124 11,30 39,8 0,6% 86088 474’
8603 1,95E+O2 0,27 0,14 6,54 s 15,8 0,9% 86094 753,1
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8605 4,83E+02 0,50 0,36 16,90 S 36,6 1,O% 86122 1319
8606 5,68E+02 0,59 0,42 24,80 32,3 1,3% 86139
8607 6,76E+02 0,77 O,§O 13,50 s 19,6 2,6% 86147 $5
8608 1,76E+03 1,67 1,30 148,OO 40,o 32% 86149 149:9
8609 1,7OE+O2 0,25 s 19,6 0,7% 86163 184,2
8610 9,03E+O2 0,88 0,13
0,66 336Cz 29,4 22% 86164 171,9
8611 2,8 lE+O3 2,36 2,07 138:OO E 69,4 3,0% 86189 272,6
8701 8,17E+O2 0,68 0,60 100,OO 70,l 0,9% 87065 252,l
8702 4,93E+Ol 0,12 0909 4,12 s 26,1 0,3% 87071 169,2
8703 1,3OE+O2 0,ll 0,lO 5,21 S 28,3 0,4% 87074
8704 1,96E+02 0,19 0,14 8,53 37,8 0,4% 87083 %9
8705 1,78E+O2 0,18 0,13 5,21 c 27,5 0,5% 87094 267:4
8706 1,36E+O3 1,22 1900 48,20 52,5 19% 87098 327,1
8707 7,12E+02 0,76 0,52 17,40 Ei 24,2 2,1% 87101 256,2
8708 5,48E+03 4,44 4,03 926,00 55,0 7,3% 87105 205
8709 3,OlE+O2 0,58 0,22 14,20 s 10,6 2,1% 87115 120,8
8710 3,69E+03 3,69 2,71 379,00 C 56,2 4,8% 87116 109,7
8711 1,64E+O3 1,88 1,20 84,60 31,2 3,8% 87121 300,7
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8713 6,93E+02 1,21 O,§l 49,20 14,4 35% 87125 208
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8715 1,99E+02 O,§O 0,15 24,20 S 791 2,1% 87132 41,7
8716 2,94E+02 0,45 0,22 26,30 ll,§ 19% 87136 52,8
8717 5,OOE+O2 0,73 0,37 37,60 s 15,5 2,4% 87137 127,9
8718 1,29E+O3 1,38 0,95 160,OO 31,9 3,0% 87138 147,9
8720 1,73E+03 2,05 1,28 51,30 c 17,l 7,5% 87145 50,l
8721 3,54E+O3 3,lO 2,60 772,00 S 42,4 6,1% 87151 275,2
8722 1>14E+O3 1,33 0,84 148,OO 19,9 42% 87154 49,8
8723 6,22E+O2 0,95 0,46 43,80 s 12,3 3,7% 87157 96,3
8724 9,39E+O2 1,31 0,69 46,80 18,9 3,7% 87160 161,5
8725 1,07E+O3 1,38 0,79 44,50 s 22,5 35% 87164 215,5

325
Bassin versant de Booro-Borotou Principal (1,36 km3
Wcme Pseau ResO Res5 Cumann IPA.01 IF’A.05 IPA.1 IPA.5 IPA. 8
mm mm mm mm mm mn-l mm mm mm
8523 19,5 031 a* 1038,3 693,7 243 131,5 53,9 45
8524 796 339 3,9 1076,8 690,2 210,4 96 l-4
8525 25,6 1084,4 685,5 199,5 86,8 5:: 292
8526 71,2 2: Of 1115,2 673,4 170,l 65,5 5
8527 13,3 0:6 0:6 1186,4 740,2 234,3 128,8 5765 47,3
8528 16,l 1 1 1199,7 746,1 235,6 128,7 4312 27,5
8529 191 1223,4 706,3 170,3 67,6 591 32
8530 ::S 2; 1233,4 680,3 139,3 46,3 191 092
8531 612 O? 0:7 1255,2 697 155,3 63,4 16 12,4
8532 20,4 $18 83 1261,4 643,7 103,8 28,7 093
8533 537 133 1281,8 652 113,3 40,9 407
8601 46 799 1::; 379,6 276,6 52,6 2: 0’
41,4 0 518,4 329,6 83,6 ;8 10:2 58
8E 10,l 2i 584,8 371,6 112,4 6514 16 12,5
8604 13,2 ii?: 0:9 640,8 362,2 80,2 33 56 4
8605 32,2 017 33 656,3 363,8 79,6 33,7 491
8606 43,7 191 2,$ 738,4 393,8 96,2 48,5 4*7
20,3 477 790,5 427 120,2 66,9 lr;‘39 518
8” 32,7 0% 811,3 442,5 132,9 78 1719 10,5
8609 19,8 011 :‘3 873,1 435,4 97,5 38,3 291 1
8610 32,8 l-5 115 892,9 448,6 109 50,l lO,§ 64
8611 66,4 lOO§,§ 430 84,3 42,2 3,3
8701 t: 9? 317,3 258,4 70,2 31,9 7:: 198
8702 74 011 519 403,8 322,5 113,3
8703 25 10,6 430,8 314,7 83,5 324 E ix
8704 E 506,3 334,4 81,7 3511 315 112
8705 2: 0’ 35 587,8 360,4 87,7 40,2 691
8706 46,5 623,8 377,9 98,1 48,7 29
8707 22,5 ::?Y 24 675,8 420,l 134,2 80,9 214 12:3
8708 62 015 717,3 446,1 149,6 90,2 21) 13,7
8709 11 ofi 795,8 508,2 195,6 125 26,7 13,5
8710 29,5 019 A2 806,8 514,5 197,3 124 23,8 11,7
8711 31,5 413 $6037 544,7 203,5 117 10,7 334
8712 19,4 20,3 236 894,l 563,6 208,5 116,5 12,3 458
8713 11,8 096 914,5 581,2 223,6 130,7 26 17,5
8714 23,5 E.% 3 939,1 567,1 179,6 82,7 292
8715 012 963,1 588,8 199,8 102,7 24.: 19,3
8716 51 Lt”9 972,2 567,1 160,9 67,2 417 23
8717 13:8 i?zi 016 978,3 570,l 162,4 69,3 594
8718 30,7 116 136 992,l 574,7 162,8 70,9 ii:; 594
8720 16,9 195 62 1031,5 578,5 151 62,5
8721 50,l 196 2,4 1061,2 593 159,4 72 12: 4f
8722 19,4 033 1112,8 635,8 197 107,7 3114 19’
8723 13,3 2; 1138,3 633 179,l 86,8 8 Z6
8724 696 Ai? 418 1153,l 618 153,4 63,9 133
8725 19,9 014 32 1171,9 616,9 147,l 60,4 2

326
Bassin versant de Booro-Borotou Principal (1,36 lu-113
N%ue IMlO rMl5 IM30 IM60 HM5
mm/h mm/h mm
8523 77,7 76,4 68,4 50,l 39 31,9 24,4 14,3 14,7
8524 42,7 42,7 42,7 24,2 19,2 13,2 7,6
8525 57 57 57 52,2 ::2 49,4 43 25,6 27.;
8526 65,7 6434 58,7 49,6 4612 41,8 41 33,5 6411
8527 48,8 48,8 48,8 32,9 25,2 22,8 15 9,1 7,1
8528 85,5 85,5 85,5 49,4 36,1 25,7 13,2 13,8
8529 22,2 22,2 22,1 go2 14,2 11,3 11,4 8,1 6,2
8530 71,2 71,2 65,7 56:9 50,6 44,3 33,7 19,2 18,5
8531 19 19 19 16,l 13,3 10,4 5,1 3,8
8532 85,4 85,4 854 85,4 66,1 54,6 38,1 19 9
8533 34,2 34,2 34:2 0 22,8 17,l 11,4 10:7
57 2312
5’7
8601 61,9 61,9 443 29,1 22 18,3 14,4
8602 48 45,7 442 43,4 42,4 41,4 38,5 30,2 33,4
8603 131 1s 1s 131 1s 1,l 0
6% 59,9 47,7 39,3 332 28,7 23,4 12,l 12,3
EE 6317 60 56,8 53,2 5216 50 42,6 27,4 29,5
8606 138,l 121,2 103,8 95,2 90,5 81,3 60,5 43,7 43,7
8607 184,l 165,7 106,2 77 53,1 40,3 27,2 15,2 15,6
8608 110,5 104 80,5 63,9 49,4 32,4 16,8 31,3
55,2 50 37,3 34,2 El 16,8 16,7 10,6 16,6
SS” 132,8 123,3 100,9 82,3 6911 60,l 46,6 27,9 28,8
8611 132,8 124,6 87,1 81,6 75,2 69,8 62,5 38,3 59,3
8701 128,5 116,2 91,6 85,4 80,4 75,4 73,7 52,8 54,5
8702 81,8 63 46,2 30,4 27,5 23,9 16,3 19,5
8703 60 58 45,2 $3 36,6 36,3 30,5 21,8 22,5
8704 81,8 74,4 55,7 46:2 48,9 43,7 36,9 22,2 25,5
8705 105,9 96 63,7 42,2 34,1 28,4 21,l 13,3 15,5
8706 150 118,2 100,5 82,3 65,9 53,5 52,6 33,7 37
8707 78,3 67,7 51,2 40,l 34,8 32,6 25,6 13,8 14
8708 180 154,6 124,8 114,7 92,4 90,2 80,2 51,5 58
8709 94,7 36,3 18,9 13,l 10,2 733
8710 78,3 77 75,6 72,9 71,6 68,5 48,2 22-i
8711 62,9 59,2 38,2 30,5 29,9 28,3 21,7 1514 2E
2416
8712 54,1 52,8 41,l 28,8 25,7 25,4 14,6 14,3
8713 36,l 35,5 28,2 221 22,2 20,6 15,9 8,l 7,7
8714 141,5 Il$,6 76,5 68’ 58,9 54,6 40,4 23,5 22
8715 199 192 192 192 0
8716 102,2 855 37,4 2% 15,6 13,7 f-U 135 :6
8717 35,4 34:7 30,3 2317 21,8 19 14,5 2313
;t 23,5
1012
8718 87,6 71,6 57,4 56,4 49,6 47,7 43,6
8720 102,2 92 6435 48,4 39,9 27,9 16,9 14,3
8721 122,7 106,3 ;;S 80,5 77,9 75,1 64 36,1 36,3
8722 122,7 103,5 6716 52,1 45,7 35,9 28,1 19,4 16,9
8723 47,2 46 40,6 36 32,4 27,3 21,8 12,l 11,8
8724 63 473
8725 4;,2 4:,6 ::,5 29,6 19,3 $8

327
Bassin versant de BoomBorotou Principal (1,36 km”)
N%ue H&I10 HM15 IIM20 HM25 HM30 HM40 H&I§O
mm mm mm mm mm mm mm
8523 11,9 10 $5 65 8S $3
8524 :2
8525 2% 2% 2118 2% 2% 2;1*8 47
8526 63:2 59’ 54,l 5411 41:8 3317 9’
8527 731 597 597 577 577 0
8528 11,9 11,9 11,9 11,9 1z 11,9 791
8529 393 0 0’
8530 155-72 12 15,7 13,3 13,3 :,5 4,7
8531 3:8 318 0 0
8532 19 19 190 19 19 142 1402
8533 597 577 0’ 0’
8601 2: 52 27 :?i 197
3117 30,4 2% 23:3 1819 s7
8” 0 0 0’ 0 0 0’ i
8604 11,9 799 696 597 395 292
8605 25,3 2:‘98 22,6 20,7 15,2 10,l
8606 42,8 41:4 41 40 ii 35,9 31,8
8607 13,8 13,8 13,3 13,3 12,9 12 10,l
8608 30,4 26,7 23,9 23 22,1 16,6 13,8
13,8 ll,§ 992 734 5,l 23 a5
8” 26,6 24,8 22,l 19,9 18,6 16,8 14,6
8611 56,2 50,9 50,5 49,l 35,4
8701 54 525 50,5 49,5 47 2 34
8702 13’ 8 65 525 23
8703 ;25 19,5 16 13 2
8704 22s 21,5 :95 16,5 14,5 1:5
8705 995 8’ 6 5’ 7
8706 3: 31 29,5 27 24,5 20,5 18
8707 ll,§ lO,§ 995 8,5 63 4
8708 ::,5 54,5 52,5 51 48 41,5 36,5
8709 3
8710 2;s 2; 2:: 27 25 25,5 23
8711 11’ 8,9 $94 793 4,2 296 1
8712 12,8 12,3 11,2 C-7 691 2
8713 656 56 391 0 0
8714 21 19,9 189 18,4 12; 15,3 11,2
8715 D 0 0’
8716 :,6 40,6 3s 391 26 2
8717 42 391 W 0’
8718 285 275 22y 21 19,9 15,3 92
8720 1218 1218 12,8 11,8 11,8 10,2 $17
8721 35,8 35,3 33,7 31,7 30,2 27,6 25
8722 16,9 16,4 15,8 15,8 13,8 992 691
8723 10,7 82 737 797 531 2
8724 035 0 0 0 00
8725 992 ;,2 $2 72 5,l l-5 0

328
DESCRIPTION CODIFIEE DES PARCELLES DE SIMULATION DE PLUIES
Trois aspectssont décrits successivement: le recouvrement,les organisations de surface,la
nature et la structure superficielle du sol.
a) le recouvrement(estimévisuellement à l’int&ieur du cadre de 1 m2) :
couvert végétal (CV) en %
couvert de résidus de vegétation (CR) en %
couvert de gravillons libres (GL) en %
b) les organisationsde surface :
. le microrelief
> hauteur (MH) (amplitude moyenne en cm)
> obstruction (MO) codée selon :
0, pas d’obstruction
1, faible, l’obstacle est subparallele
2, moyen, l’obstacle est à près de 45”
3, angle de l’obstacleentre 45’ et 90”
4, obstacleperpendiculaire
. les algues et mousses
> couvert (AM) codé selon :
0, absence 3, près de 15%
1, traces 4, plus de 30%
2, près de 5%
. l’activité mésofaunique
> couvert (MC) (notation in situ en % de la surface)
> porosité @IF’)codée selon :
0, absence 2, turricule de vers
1, placage de termites 3, fourmilières
. gravillons enchassés(GE)(en % de la surface)
. fentes
> largeur (FE) codée selon :
0, absence 2,l mm et en nkseau
1, inf&ieure à 1 mm
. hydromorphie de surface
> abondancede taches(HS) codée selon :
0, absence 2, peu nombreuses(~5%)
1, traces 3, nombreuses (>5%)
( Ces tachesde rouille se localisent généralementsur la face intérieure de la
pellicule plasmique)
. prise en massedes sables
> cohésion (SB) codée selon :
0, absence
1, sablesnon pris en masse
2, sablespris en massecouvrants moins de 50%
3, couvrants plus de 50%
. porosité vésiculaire
> abondancedes vésicules (VS) codée selon :
0, absence 2, entre 5% et 30%
1,<5% 3, plus de 30%
. pellicules plasmiques
> continuité (PC) codée selon :
0, absence
1, affleurante ou sous les sables sur plus de 50%

329
2, plus de 70%
3, plus de 95%
B épaisseur(PE) codée selon :
0, absence 2, de l’ordre de O,§mm
1, peu individualisée 3, de l’ordre de 1 mm
. complexité des micro-organisations pelliculaires superf.
> polygenese (PP) codée selon :
0, absence
1, superposition de deux systemes
2, plus de deux systemessur moins d’un cm
3, plus de deux systèmessur plus d’un cm
Sérosion
> type (ER) codé selon :
0, absence 3, figures bien marquées
1, traces d’impacts 4, marches d’escalier
2, figures peu marquées 5, érosion linéaire
c) le sol :
. profondeur d’apparition d’un horizon a drainage limité
B (PR) codé selon :
0, absenceou profondeur supérieure a 60 cm
l,entre40cmet6Ocm
2, entre 20 cm et 40 cm
3, inférieur a 20 cm
. texture entre 0 et 20 cm
> (‘IX) codé selon :
0, sableux 2, argileux
1, sablo-argileux
. porosite entre 0 et 20 cm
> (PO) codée selon :
0, tres poreux 2, peu poreux
1, assezporeux 3, très peu poreux
. hydromorphie entre 0 et 20 cm
> (HY) codée selon :
0, absence 2, quelquestaches
1, traces 3, nombreusestaches
. classede drainage
> (CD) codée selon :
0, tri% elevée 3, assezfaible
1, élev6e 4, tres faible
2, moyenne 5, nulle à saturation

330
DESCRIPTION CODEE DES PARCELLES DE SIMULATION DE PLUIES
no
parc CVCRGLMHMCAMMCMP GE FE HS SBVS PC PE PP ER PRTX POHY CD

1A 59000023300000000000000
1B507000023300000000000000
2A 54522 0 12 100020110 1 1 1 1 0 2
15024 0 2 1 130020220213 1 0 1
4A 3800 3 0 0 2 1 0 0 0 10110013 1 0 1
25500002101022210202101
%!.31000002 10 00 2 22 10202101
6A 55800 3 0 14 1000101 10 002 1 0 1
6B 3300 3 0 13 2 0 0 0 10000102 1 0 1
7A 2224011 130021120312102
$A 5 222 0 0 1 1300 32 121 412102
8B 20302 2 0 11 13 00 3 2 1 11412102
5901014300000000002001
ZB 58501014 30002000000200 1
10A 545 5 0 0 0 1 100010120412 1 0 2
lOB75 704 0 01 2 0 00 2 1 110 2 12 1 0 2
10c551305202300020210312102
11 A 15 30 0 0 0 0 1 10001012041 2 1 0 2
llB95 704 0 01 2 0 00 2 11 10 0 12 1 0 2
llC252004 2 0 1 3 0 0 0 2 1 120312102
12A 17 215 4 1 0 1 130011120320 1 0 2
12B 0 715 3 1 0 2 3 3 0 0 11110120102
13A 20 120 6 0 1 2 111022220300101
13B 0 2520 7 0 1 1 2 1 0 0 11110200101
14A 5100 0 0 0 2 3 0 10 10010221 2 0 3
14B030010112000001 10121203
15A104000003 3 0 00 0 0 0 00 0 2 12 0 3
15B05001001200000000021203
16A 3251 0 0 0 2 2 0 0 0 0 0 0 0 0 100001
16B 0251 3 0 0 2 2 0 0 0 10110300001
17A 3 712 0 02 3 0 0 0 1 0 1 10100001
17B 151 2 0 0 1 200010010200001

Le numéro de la description correspondpour la premih partie au numéro de la parcelle intiressée ; la


lettre repèrela date où la description été effectuée:
* A : pour les parcelles 1 à 9, le 21 février 1985 pour les parcelles 10 à 17, le 16 février 1986
* B : pour les parcelles 1 à 9, le 31 août 1985 pour les parcelles 10 à 17, le 30 août 1986
* C : pour les parcelles 10 et 11, le 22 octobre 1986

331
CARTES HORS-TEXTE
Y
1
I
I
l
+ I
I
I
l
1
I
I
I
I
I
1
I
I
1
I
I
I
I
l
I
I
I
l
I
I
+ I
l
m--
\
\
\
o-- \
\
n--
\
3 \
\
\
\
i
\ -l IL
i
--m
I
-W
-LL
i-u
-I
--
ORSTOM Editeur
Dépôt légal : mars 1990.
Micro-édition, Impression
ORSTOM BONDY
ISSN : 0767-2888
ISBN : 2-7099-0986-3
Editions de I’ORSTOM
70, route d’Aulnay 93143 BONDY Cedex

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