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Ledoux Emmanuel
LHM-RD – 86/12
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1. LE MILIEU SOUTERRAIN
7.2. Traitement des systèmes aquifères monocouches par la méthode des différences
finies
l'équation de la dispersion
8.1. Etude du soutien du débit d'étiage d'une rivière par pompage en nappe
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
dont les interstices sont en permanence complètement saturés par l'eau. Ce domaine
eau. Tout d'abord entreprise pour les besoins de l'exploitation pétrolière, l'étude
scientifique des rapports entre les fluides et les roches s'est étendue à
entre les besoins et les méthodes, c'est à dire la manière dont il convient d'aborder
s'agira, dans notre cas particulier, d'un système hydrogéologique. Nous distinguerons
milieu poreux conviendra à la fois pour l'étude des ressources en eau dans un aquifère
finies dans le premier cas, celle des éléments finis dans le second, pour la résolution
des équations du problème. Ainsi pour les deux questions, le modèle est identique,
fine des écoulements en milieu poreux requiert un modèle très détaillé basé sur les
simulation du débit à l'exutoire d'un bassin versant peut, par contre, n'exiger qu'une
peut rendre obligatoire une approche entièrement paramétrique au moyen d'un modèle du
Les problèmes pratiques qui se posent sont très différents selon la nature du
- le milieu discontinu.
Nous entendons par milieu finement divisé tout milieu où la distinction entre les
pleins et les vides ne peut se faire qu'à l'échelle microscopique. Entrent ainsi dans
cette catégorie le milieu poreux constituant une très grande partie des aquifères, mais
également le milieu finement fissuré qui renferme également une part non négligeable
nette entre la matrice rocheuse et les vides éventuellement occupés par l'eau; ce sera
Une grosse difficulté s'élève dès à présent à la limite entre les deux domaines
quantitative offre, à l'heure actuelle, -des méthodes opérationnelles pour l'étude des
milieux poreux ou des systèmes karstiques, il n'en est pas de même pour le milieu
cause d'un moindre intérêt accordé jusqu'à présent à ce mode de gisement de l'eau
souterraine. Des progrès devraient cependant être effectués dans un avenir proche grâce
aux études sur les possibilités d'évacuation des déchets radioactifs dans les
Le présent mémoire est consacré à l'étude des écoulements dans le milieu finement
divisé. Nous nous efforcerons d'y définir d'une part les besoins en modélisation,
d'autre part les différents types de modèles apportant une réponse aux questions
posées. La mise en oeuvre des modèles, les problèmes rencontrés à cette occasion et
modèles. Le lecteur pourra se reporter aux ouvrages spécialisés pour les développements
plus aisée a retenu tout d'abord l'attention des hydrogéologues. La division du milieu
peut être due soit à une porosité d'interstices (sables, grès, dolomies, ...), soit à
liennes). Suivant l'aptitude que présente un tel milieu à la circulation des fluides.
trois catégories:
- les formations dites perméables qui constituent les aquifères et qui autorisent
- les formations dites imperméables qui, bien que pouvant contenir une grande
dans lesquelles l'eau n'est pas non plus mobilisable, mais à travers lesquelles
aquifères.
Craie dans le Bassin parisien peut être faite en considérant que la formation
sous-jacente de l'argile du Gault est imperméable; il n'en serait pas de même s'il
l'ensemble du bassin, car c'est justement la drainance vers la craie à travers cette
argile qui constitue l'exutoire des sables verts de l'Albien. Apparaît ainsi, dès à
d'autres plus complexes font intervenir des variables de qualité de la ressource en eau
et sont dits qualitatifs. La distinction entre ces deux catégories n'a pas en réalité
de sens physique; seul les distingue le degré de conceptualisation auquel il est fait
Les modèles adaptés à ces types d'étude sont généralement très conceptuels et
basés sur les relations phénoménologiques de la mécanique des fluides appliquées à des
modèle souterrain ne sera qu'un élément d'un modèle plus général et il sera approprié
Tel sera le cas des modèles de bassin qui doivent considérer simultanément plusieurs
accompagnant l'eau dans son mouvement. Ces phénomènes, souvent très délicats à
phénoménologiques explicatives demeurent encore assez mal connues et que les paramètres
Nous aborderons, dans cette étude, la description des modèles suivant un niveau
poreux.
Nous en exposerons, dans chaque cas, les principes et donnerons un aperçu des méthodes
d'un opérateur reliant l'entrée à la sortie. Cet opérateur dépendra bien évidemment des
physiques naturels, nous n'en discuterons ici que l'application aux phénomènes
hydrologiques souterrains.
pour l’étude des ressources en eau souterraine qui fait l'objet de notre étude. Leur
emploi est par contre fréquent dans la plupart des modèles hydrologiques appelés à
représenter les relations entre les précipitations et le débit des cours d'eau.
Ces modèles prennent ainsi en compte une composante appelée débit de base
toutes les variables d'état d'un système hydrogéologique, telle que le niveau
piézométrique par exemple, leurs prévisions ne peuvent être calibrées sur des données
expérimentales autres que globales (débit des principaux exutoires, quantité globale
d'eau stockée), et leur utilisation ne peut donc être envisagée que comme élément
problème en recherchant un opérateur f dont l'application sur l'entrée soit une repré-
f
E
→ S
f(λE) = λf(E) = λS
deux entrées indépendantes, par exemples deux averses, se superposent par addition.
On notera alors que, dans ces conditions, l'opérateur f revêt la forme générale
système
représente le temps, ce qui implique que les composantes de F pour τ négatif sont
+∞ t
S(t) = ∫
0
E(t − τ )F(τ )dτ = ∫ E(τ )F(t
−∞
− τ )dτ
Pratiquement, cela revient à considérer que S(t) est une somme pondérée des
car elle est la sortie du système quand l'entrée est une distribution de Dirac
système, et il est bien rare qu'un phénomène naturel se prête d'emblée à une telle
permettent pas de tenir compte des modifications du système au cours de son évolution.
seulement que la réponse impulsionnelle reste la même pour deux états identiques du
système.
Trait continu: Débit observé et précipitation Trait interrompu: Débit calculé par reconvolution de la pluie avec la
réponse impulsionnelle
FIGURE 3 : BASSIN DE L'EYRE (Landes, France) EXEMPLE DE DECONVOLUTION NON-LINEAIRE RECONSTITUTION DU DEBIT A L'EXUTOIRE
+∞ pt
S(t) = ∫ ∫ E(t
0 0
− τ )F(π , τ )dπdτ
le paramètre pt, lui-même fonction du temps, servant à caractériser l'état du- système.
La sortie à l'instant t est donc une somme pondérée des valeurs de E comprises entre -∞
Il est ainsi possible de cerner de plus près la réalité physique, puisque les
tels que le niveau piézométrique, le stock en eau, l'historique des pluies. On peut
souvent considérer que la sortie elle-même, par exemple le débit, est représentative de
méthodes ont fait leur preuve à l'occasion d'application à des systèmes divers
piézométriques, les modèles "boite noire", qui ignorent a priori les variables d'état,
phénoménologique des mécanismes est malaisée (cas des systèmes karstiques), soit parce
système.
La mise en oeuvre d'un modèle "boite noire" est en général rapide et son calage
assez aisé pour peu que l'on dispose de données en quantité et qualité suffisantes.
d'états donné. Le modèle n'est donc pas transposable à un autre système, même
dans le temps au moyen du modèle ne peut être valable que sous l'hypothèse
(Marsily, 1978).
Ce bassin, situé en France, au nord d'Amiens, présente une superficie de 220 kM2.
Il est constitué de calcaire crayeux (Sénonien et Turonien) reposant sur des marnes.
de base qui constitue la quasi totalité de l'écoulement sur un tel bassin, a été
réalisée par une méthode mise au point au CIG (cf. Marsily, 1978).L'évapotranspiration
efficace par calage d'un paramètre caractérisant le stock d'eau dans le sol ou "réserve
pas de temps de 10 jours ont montré que le meilleur calage était obtenu pour une valeur
débits et de trois années de pluies. La figure 1 rend compte des résultats obtenus dans
le meilleur cas.
(Marsily, 1978).
bassin d'Arcachon. Le bassin versant de 2258 km2 est constitué par des sables dunaires
recouverts en grande majorité par la forêt des Landes. L'identification d'un opérateur
non linéaire a été réalisée au pas de temps de 7 jours par la méthode CIG en retenant
montre les réponses impulsionnelles calculées sur 225 jours pour ces quatre cas.
L'entrée est constituée par la pluie brute, ce qui explique les allures dissemblables
milieu continu à l'intérieur duquel l'ensemble des propriétés qui le caractérisent peut
être représenté par des fonctions continues. Cette approche est maintenant classique en
hydrogéologie et décrite par de nombreux auteurs (Bear, 1972, 1979; Marsily, 1981).
Chaque propriété affectée en un point de milieu est définie de manière locale sur
La taille du- VER est choisie de manière théorique en fonction de la division du milieu
manière à pouvoir y définir une propriété moyenne globale avec l'assurance que
- le VER soit suffisamment petit pour que les variations des propriétés d'un
domaine au domaine voisin puissent être approchées par des fonctions continues
macroscopique.
manière naturelle de la notion d'échantillon est donc liée au rapport entre l'échelle
pas d'espace de l'investigation par les instruments de mesure). On conçoit ainsi que le
modèle puisse être valable dans le cas d'une roche poreuse ou très fissurée, mais perde
toute signification lorsque la division du milieu augmente pour prendre par exemple des
recherches sont actuellement menées pour une approche probabiliste du milieu poreux,
elles n'ont cependant pas encore débouché sur des applications pratiques.
(Robinson, 1982; Long, 1985; Charlaix, Guyon et al. 1984) tendent à montrer
milieu, ce qui pose parfois des problèmes de représentation aux limites entre
deux milieux.
- Les nombres qui mesurent les grandeurs attachées au milieu ne sont pas
temps nécessaire de caler les modèles, même lorsque les données sont
l'on sache les relier entre eux autrement que par le fait qu'ils constituent
L'effet d'échelle prend toute son importance dans le transfert de matière où les
expériences réalisées à ce jour montrent clairement que la valeur que l'on doit
d'une valeur limite de la dispersion qui serait obtenue après un parcours suffisamment
long, aux propriétés structurales du milieu (Dieulin, 1980; Matheron et Marsily, 1980).
sature les vides. Ces relations sont issues de la mécanique des fluides moyennant une
demeurant fixe dans l'espace. Il s'exprime par l'équation dite équation de continuité:
∂(ρε)
div(ρV ) + + ρq = 0
∂t
- q : débit volumique d'eau prélevé (ou injecté) par unité de volume de VER
[T-1]
r
- V: vitesse de filtration de l'écoulement (vitesse de Darcy) [L] [T-1]
en occupant tout l'espace (pores + grains) au lieu de n’occuper que les vides.
r
Le flux du vecteur V à travers une surface quelconque de milieu poreux
r r
V = −K * gradh
matérialisée par la cote de la surface libre de l'eau dans un tube ouvert dont
-1
Et K est le coefficient de Darcy, ou perméabilité du milieu poreux [L] [T ]
relativement à l'écoulement d'un fluide donné (l'eau dans le cas qui nous
On admet ainsi que K est un tenseur symétrique du 2ème ordre, c'est à-dire une
K xx K ky K xz K xy = K yx
K = K yx K yy K yz avec : K xz = K zx
K zx K zy K zz K yz = K zy
d'axes orthogonaux tels que le tenseur K se réduise à ses composantes diagonales. Ces
l'écoulement.
n'est pas toujours possible. En effet, dans les applications où la masse volumique est
r k r r
V = − (gradp + ρg * gradz
µ
où p représente la pression macroscopique de fluide dans le VER [M] [L-1] [T2] :
plus souvent en darcy (1 darcy vaut 0,987xl0-12 m2). La relation entre k et K est
donnée par:
kρg
K =
µ
c) Equations d'état
dρ
= βdp pour l’eau
ρ
dV
= −αdσ = αdp pour la matrice
V
Dans ces conditions, on démontre la relation (Marsily, 1981) d(ρε) = ρdε + εdρ =
ρg(α+εβ), dp ≅ ρ2g(α+ εβ) dh reliant la variation d(ρε) du stock en eau dans un VER à
La combinaison des trois groupes de relations qui viennent d'être décrits, à savoir:
r ∂(ρε)
- équation de continuité : div(ρV ) + + ρq = 0
∂t
r r
- loi de Darcy : V = −K * gradh
r ∂h
div(K * gradh) = SS + q
∂t
champ de charge hydraulique h. C'est cette équation que les modèles phénoménologiques
L'usage du modèle macroscopique du milieu poreux peut être étendu, avec cependant
Nous nous intéressons ici aux éléments transportés dits en solution, c'est-à-dire
ne constituant pas une phase mobile différente de la phase fluide, mais s'intégrant à
colloïdes, dont l'interaction avec le milieu devrait pouvoir être envisagée de manière
fluides immiscibles tels que les écoulements d'huile et d'eau dont les lois de
migration sont très différentes. Ce point ne sera pas abordé dans ce mémoire, comme
relations eau douce-eau salée dans un aquifère côtier pourra s'y rattacher cependant
a) Mécanismes de convection
convectif Qc de soluté i qui traverse l'unité de surface de milieu poreux s'exprime par
la relation:
r r
Qc = V * nC i
r
où : V est la vitesse de Darcy de l'écoulement,
distinction entre la fraction du milieu qui peut circuler et qui autorise donc le
fluide, qui reste immobile tout en pouvant contenir de la matière et donc jouer un rôle
dans la migration.
milieu poreux occupé par l'eau en mouvement. Cette porosité cinématique est toujours
de l'écoulement, bien que cette notion n'ait pas encore été nettement précisée
propriétés à l'intérieur d'un VER dans le but de définir un milieu continu équivalent.
Il y a là une difficulté que nous ne saurons pas résoudre dans le cadre de la théorie
de la dispersion.
b) Mécanismes de dispersion
On regroupe sous le terme général de dispersion l'ensemble des mécanismes qui tendent à
plus que le mouvement convectif est important. Ce phénomène porte le nom de dispersion
r r
Q d = −D * gradC i * n
D L 0 0
D = 0 DT 0
0 0 DT
D'après les expériences menées en laboratoire par Pfankuch (1963), on admet pour
DL = α L V
D L = αT V
αL et αT, qui ont la dimension d'une longueur, étant les coefficients de dispersion
intrinsèque ou dispersivités.
Les mécanismes élémentaires concernés par cette rubrique restent encore très mal
du modèle macroscopique
sur la matrice rocheuse. Il peut s'agir d'un mécanisme d'échange d'ions ou encore d'un
(désorption) des particules. Les constantes d'équilibre dépendent des propriétés chimi-
éléments dissous. Un même soluté pourra donc présenter des comportements très
importants dans les argiles dont la capacité d'adsorption peut atteindre le dixième de
tailles (ions complexes, colloïdes, etc.) ne pourront pas pénétrer dans les pores les
plus petits du milieu et se verront ainsi filtrées au cours de leur mouvement. Enfin,
précipitation).
Dépassant l'échelle des grains et des pores, représentons -nous l'agencement des
vides du milieu poreux comme des canaux plus ou moins tortueux parcourus par
sous l'effet de la diffusion moléculaire, soit encore sous l'effet des hétérogénéités
principalement les fissures, mais une pénétration des blocs se manifestera également
fraction immobile.
situ (Goblet, 1981). Remarquons que ces expériences sont encore peu nombreuses, et que
l'approche globale qu'elles représentent rend hasardeuse, sinon sans fondement, toute
l'interaction.
instant dans une proportion fixe de la matière en mouvement entre la fraction mobile et
habituellement retenu pour l'étude des transferts lents avec de faibles concentrations
l'interaction. Lors w tend vers +∞, l'état d'équilibre représenté par dF/dt = 0 est
cas des transferts rapides sur de courtes distances, ce qui correspond le plus souvent
deux milieux communiquant l'un vers l'autre par un mécanisme de diffusion pure
entre les deux milieux rapportée à chaque VER et le coefficient de diffusion de chaque
la fraction mobile est constituée par l'eau parcourant les fissures tandis que la
matrice rocheuse et l'eau qui en sature les pores figurent la fraction immobile.
équation de dispersion
conservation pour tout VER de la masse d'un soluté au cours de son transfert:
r
- la vitesse de Darcy de l'écoulement V ,
- le tenseur de dispersion D .
r r 1 − εc ∂C
div(D * gradC) − div(VC) = ε c(1 + ρsK d )
εc ∂t
1 − εc
soit en posant : R = 1 + ρsK d
εc
et compte tenu de : D = αV
poreux avec une vitesse apparente V* = V/(εcR) qui permet de classer ainsi
théoriquement différentes substances les unes par rapport aux autres. Les corps dont la
migration peut être correctement approchée au moyen d'un tel modèle sont dits "bons
traceurs". Un bon traceur sera d'autant meilleur que sa vitesse de transfert apparente
modélisation qui en découlent justifient clairement qu'il en soit fait mention dans le
L'eau chaude peut être assimilée à une substance dissoute dans l'eau froide
dans un milieu continu composé d'eau et de roche ainsi que l'effet du mélange dû aux
hétérogénéités de vitesse des filets liquides non décrites par la vitesse de Darcy.
r ∂θ
div(λ * gradθ ) − γ f div(Vθ ) = γ
∂t
Le formalisme mathématique qui rend ainsi compte du transfert de chaleur est donc
identique à celui du transfert d'un soluté dans le cas d'une interaction linéaire et
γf r
V
γ
corroborées par l'expérience, permettent de penser que la dispersivité thermique α' est
(Marsily, 1978).
échelles. Il n'est pas concevable, dans un ouvrage de synthèse, de passer en revue les
différents types de problèmes rencontrés. Nous nous bornerons donc à choisir deux
exemples qui nous paraissent constituer deux pâles encadrant les autres cas. Ces deux
exemples nous amèneront plus tard à introduire des nuances adaptées à chaque cas, dans
le traitement mathématique.
Le premier exemple concerne l'étude des ressources en eau, le second répond aux
aquifères superposés. L'échelle du modèle peut varier dans d'assez larges proportions,
disons, pour fixer les idées, de quelques km2 (cas d'une nappe alluviale locale) à
aquifères où les circulations horizontales sont négligeables, mais qui assurent les
FIGURE 4 : SCHEMA DE LA STRUCTURE MULTICOUCHE DES AQUIFERES TERTIAIRES, CRETACES ET JURASSIQUES DU BASSIN AQUITAIN
- 39 -
décrire le comportement hydrodynamique d'un aquifère dans son épaisseur, on peut avoir
jurassiques du bassin aquitain. Dans cet exemple, huit couches aquifères ont été
retenues pour couvrir une superficie cumulée de 250.000 kM2 (Besbès, 1976).
modèle. Le travail du modélisateur doit donc débuter par une étude hydrogéologique
noter que le choix de la bonne structure dépend du problème posé, comme nous l'avons
déjà indiqué.
Les modèles de ressources en eau peuvent exiger la prise en compte d'un vaste
domaine étendu. Cela est d'autant plus vrai que le modèle intéressera des aquifères
plus profonds, dont les conditions aux limites physiques se situeront parfois à grande
distance. Il n'est pas rare, dans ces conditions, de traiter des superficies de
Les nappes superficielles ou phréatiques sont en général, tout au moins sous les
l'extension du modèle.
secteurs.
nombre des éléments discrets ou mailles quel que soit le type de problème
Nous classerons, dans cette catégorie, les modèles destinés à traiter les
écoulements de manière souvent détaillée, sur des domaines d'extension modeste pouvant
représenter, par exemple, la zone d'influence d'un aménagement. Tel sera, par exemple,
Les caractéristiques de tels modèles par rapport au cas précédent sont les
suivantes:
plus homogène). Parfois même, le milieu aura été créé artificiellement avec
- La question des conditions aux limites est en général compliquée par rapport
d'emploi.
Entre ces deux types de structures qui viennent d’être rapidement évoquées se
prendre en compte un vaste domaine d'étude pour atteindre, par exemple, les limites
Une méthode souvent employée consiste à combiner les deux types de modèles, en
extraire une ou plusieurs portions que l'on modélise plus finement en réglant les
conditions aux limites sur les résultats du modèle régional. Ce procédé est en général
très lourd. Une autre méthode qui peut paraître meilleure considère une discrétisation
peut malheureusement être fait, comme nous en verrons des exemples plus loin, qu'au
informatiques.
l'écoulement peut être le plus souvent négligée au profit des composantes horizontales
charge (ou cote piézométrique) le long de la verticale au sein d'un aquifère, ce qui
permet de ramener à deux le nombre des variables d'espace dont dépend la fonction h. Il
convient toutefois de noter qu'à une échelle plus locale, notamment au voisinage
considérer le domaine d'écoulement sur toute sa hauteur mouillée entre les cotes z1, et
z2, figurant soit le recouvrement imperméable d'une nappe captive, soit la surface
piézométrique d'une nappe libre dont la cote s'identifie alors avec la charge h.
dimensions dans un repère cartésien. Ox, Oy, Oz supposé repère principal d'anisotropie
z2 z2 z2 z2
∂ ∂h ∂ ∂h ∂h
∫
z1
∂x
(K x
∂x
)dz + ∫
z1
∂y
(K y
∂y
)dz = ∫
z1
Ss
∂t
dz + ∫ qdz
z1
z z z z2
∂ 2
∂ ∂ 2
∂ 2
z2
Tx = ∫K
z1
x dz : Transmissivité de l'aquifère suivant les directions Ox et Oy
z2
Ty = ∫K
z1
y dz : (dimension [L2] [T-1])
z2
S = ∫ S dz
z1
s : Coefficient d'emmagasinement (sans dimension)
z2
Q = ∫ qdz
z1
: Débit prélevé par unité de surface
∂ ∂h ∂ ∂h ∂h
(Tx )+ (Ty )= S + Q
∂x ∂x ∂y ∂y ∂t
nappes libres dans la mesure où l'on admet que cette transmissivité peut dépendre de la
verticale:
z2
Tx(h) = ∫ K (z)dz
z1
x
continuité dans les hypothèses où nous l'avons introduite en 4.1.. On montre toutefois
est plus finement divisé et que, par voie de conséquence, ce modèle peut constituer une
par l'invariance de la charge selon la verticale au sein d'un aquifère. Rien ne permet
transfert du polluant qui risque ainsi d'être différente selon les variations
∂ ∂C ∂C ∂ ∂C ∂C ∂ ∂ ∂C ∂F
(D xx + D xy )+ (D yx + D yy )− (VxC) − (Vy C) = εc + (1 − ε )ρ
∂x ∂x ∂y ∂y ∂x ∂y) ∂x ∂y ∂t c s ∂t
Rappelons que cette équation doit être complétée par la relation liant F,
horizontale.
vitesse de Darcy, il devra être considéré la plupart du temps sous sa forme générale:
D xx D xy
D =
D yx D yy
FIGURE 6 : SCHEMA DE PROPAGATION D'UN POLLUANT DANS UN MILIEU PRESENTANT UNE HETEROGENEITE DE PERMEABILITE (K1 < K2)
- 48 -
Les conditions aux limites concernent les règles d'échange des flux entre le
s'agira d'un flux d'eau, d'un flux de matière migrant avec l'eau, ou encore d'un flux
de chaleur.
les limites du domaine d'étude coïncident avec des limites physiques où la description
des flux puisse être effectuée de manière conceptuelle à partir des observations sur le
terrain. Nous avons vu que cela n'est pas toujours commodément possible, et oblige
Soulignons que la description des conditions aux limites, fait partie de la définition
remarque est évidente si l'on considère que c'est justement à travers les limites que
On ramène schématiquement les conditions aux limites d'un modèle d'écoulement à deux
est déterminé par une cause extérieure. Les situations naturelles justiciables
d'eau libre (lac, réservoir, cours d'eau, etc.), d'un seuil autorisant le
déversement d'une nappe (source), mais encore à l'échelle régionale d'une zone
Nous en donnerons deux exemples parmi les plus courants (figure 9).
Le long de la ligne de contact nappe-rivière AA', la Le long de l'affleurement AA’, les précipitations
charge est constante imposée à la valeur H0 sont supérieures au flux d'eau pouvant s'écouler
dans la nappe; la charge est constante, voisine
de la cote du sol.
La rivière est déconnectée de la nappe; l'alimentation Le long de AA', les précipitations sont inférieures
l'aquifère le long de AA' est définie par aux possibilités d'écoulement de la nappe;
l'infiltration percolant à travers la zone non l'alimentation est définie par le taux d'infiltration
saturée. de la pluie.
Le débit QNAP percolant de la nappe vers la rivière est limité à la valeur Q 0 (QO <0)
dans la situation 2 où nappe et rivière sont déconnectées.
Les sources A et A' débitent, la charge La source A' est tarie, le débit est
est imposée au niveau des exutoires. imposé à zéro.
Une source est bien représentée par un potentiel imposé correspondant à la cote
source par une condition de charge imposée. Dans cette nouvelle configuration, une
Un échange nappe-rivière peut également être traité par une condition de charge
imposée correspondant à l'altitude du fil de l'eau aussi longtemps que la rivière reste
en connexion avec la nappe (figure 9, cas 1). En cas d'étiage prononcé de la nappe,
non saturée à travers laquelle le transfert de l'eau n'est plus régi par les lois
Dans les cas qui nous occupent, c'est-à-dire la modélisation des systèmes aquifères de
par dispersion. Les mécanismes réglant les échanges de matière aux limites sont donc
les limites.
- Cas d'un flux d'eau entrant: Il est, dans ce cas, nécessaire de définir la
- Cas d'un flux d'eau sortant: Le transfert de matière est indépendant des
Le cas du transfert de chaleur relève du même type de traitement, à ceci près que
les échanges par conduction pure peuvent ne pas être négligeables, en particulier
lorsque l'écoulement est faible, ou même nul. Ainsi les fuites thermiques au toit et au
prenant en compte les fissures élémentaires une par une, l'autre considérant un milieu
continu équivalent.
des propriétés de chaque fissure élémentaire. Cette approche est donc d'une application
nous concernent.
l'eau. Les propriétés de chaque famille peuvent être déterminées soit de manière
L'approche milieu continu n'est alors valable qu'à une certaine échelle
aux vitesses d'écoulement dans les fractures, mais seulement à des valeurs moyennes sur
un ensemble de fractures.
Cas a: l'eau de la rivière à la concentration C alimente la Cas b: La nappe à la concentration C alimente la rivière
nappe avec un débit Q0 ; le flux de matière est entrant le avec un débit Q0 ; le flux de matière le long de AA' est
long de AA' et vaut Q0 x C0. sortant et vaut Q0xC.
mobile et fraction immobile, sont également présents. Notons cependant que les
expériences ayant permis une mesure des valeurs des paramètres n'existent qu'en nombre
plus rapide.
fraction immobile étant moins poussée que pour le milieu poreux, il pourra
être nécessaire de distinguer les propriétés dans les fractures de celles dans
autre amènent le plus souvent à considérer une perméabilité anisotrope dont la mesure
sur le terrain reste difficile. Cette anisotropie a pour conséquence une plus grande
dispersives du milieu.
dispersion possèdent une solution et une seule lorsque l'on s'est donné:
saturé,
restreint de cas présentant des configurations simples et fait appel à des techniques
l'on fait appel dans les autres cas aux techniques de l'analyse numérique, qui sont
insisterons, par contre, particulièrement sur la mise en oeuvre des méthodes numériques
fonction Γ(x,y), constituée par la réunion des fonctions Γi(x,y) définies chacune sur
représentation mathématique simple (on choisit habituellement des polynômes) sont appe-
lées fonction d'approximation. La solution γ est alors connue par son approximation Γ
discrétisation γ-Γ qui doit tendre vers 0 lorsque le nombre d'éléments discrets tend
vers l’infini.
Lorsque l'on choisit des fonctions constantes (polynôme de degré zéro) pour
méthode est appelée méthode des différences finies. Lorsque l'on emploie des fonctions
méthode des éléments finis. Dans l'un ou l'autre des cas, la méthode aboutit finalement
à un ou plusieurs systèmes d'équations linéaires dont les inconnues sont les valeurs
en oeuvre des différences finies, bien adapté à l'étude des ressources en eau. La
méthode des éléments finis sera plus rapidement évoquée en insistant particulièrement
sur les avantages qu'elle peut représenter pour le traitement des problèmes de type
particulier.
7.2 Traitement des systèmes aquifères monocouches par la méthode des différences finies
premier temps au moyen d'une grille d'éléments carrés ou mailles de côté a (figure 11).
∂ ∂h ∂ ∂h ∂h
(Tx )+ (Ty )= Q + S
∂x ∂x ∂y ∂y ∂t
d'anisotropie.
chaque maille i, et nous ferons les calculs en admettant que la valeur en est attribuée
au centre de la maille.
anisotrope),
- un coefficient d'emmagasinement Si
système d'équations linéaires définissant les valeurs Hi au centre des mailles. Une
méthode générale peut être proposée; nous décrirons, dans ce mémoire, une démarche plus
Isolons une maille donnée i du domaine avec ses quatre voisines, que nous
désignerons par les notations N (nord), E (est), S (sud), et W (ouest) (figure 12).
QN + QE + QS + QW = Qi + Qemi
HN − H i
QN = TN * a = TN(HN − H i)
a
dH i
Qemi = a 2Si
dt
dH i
TN(HN − H i) + TE(HE − H i) + TS(HS − H i) + TW(HW − H i) = Qi + a 2Si
dt
Le même travail peut être exécuté pour chaque maille du modèle mettant en oeuvre
les n valeurs Hi (i=l,n) des fonctions d'approximation attribuées aux n mailles, ce qui
dH
TH = Q + a2 S
dt
H 1 Q1
piézométrie : H =
M et débit : Q = M
H n Q n
coefficients d'emmagasinement.
Les transferts de l'eau aux frontières de la maille sont régis par les paramètres
en général, plutôt que d'introduire quatre paramètres par maille, engendrer les
Ti + Tj
- moyenne arithmétique : Tij =
2
2 * TiTj
- moyenne harmonique : Tij =
Ti + Tj
règle de composition des transmissivités pour les écoulements en série. Tij est alors
aquifère (Delhomme, 1976) ont montré que la moyenne géométrique représentait bien la
que l'on sera conduit à affecter aux mailles d'un modèle ne seront
qu'exceptionnellement mesurées sur le terrain et l'on devra procéder par calage, ce qui
réduit l'intérêt d'une recherche approfondie sur la meilleure formulation du calcul des
transmissivités de passage.
suivantes :
- la ligne (ou la colonne) ne comporte au maximum que cinq termes non nuls,
équations de bilan.
Les conditions aux limites de charge imposée et de débit imposé peuvent être
2 dH i
Q 0 + TE * (HE − H i ) + TS * (HS − H i ) + TW * (HW − H i ) = Qi + a Si
dt
- Cas du niveau piézométrique imposé (figure 14). Supposons que les conditions
n'est plus nécessaire d'écrire l'équation du bilan des flux pour cette maille
dH j
2
TN * (H oi − H j) + TE * (HE − H j) + TS * (HS − H j) + TW * (HW − H j) = Q j + a Sj
dt
prélevé Qj.
La prise en compte des conditions aux limites ne modifie donc pas la forme du
FIGURE 13 : BILAN DES FLUX EN EAU SUR LA MAILLE i AVEC UNE LIMITE
A DEBIT IMPOSE AU NORD
Cours E. Ledoux – Révision - 1/19/2003
- 68 -
FIGURE 14 : BILAN DES FLUX EN EAU SUR LA MAILLE i AVEC UNE LIMITE A CHARGE IMPOSEE
AU NORD
- 69 -
Dans les conditions de régime permanent, on admet que les termes du bilan en eau
de la nappe, exprimés dans les conditions aux limites et dans le débit algébrique
correspondant.
T *H = Q
On montre que si le modèle ne possède aucune maille dont la charge est imposée, le
nappe est par ailleurs bouclé, C'est-à-dire que si la somme des composantes de Q est
nulle. Il devient dans ce cas possible de fixer arbitrairement la valeur d'une des
trouve au moins une maille dont le niveau piézométrique est imposé, le système admet
linéaires dont l'exposé dépasse le cadre de nos propos (Gastinel. 1966; Korganoff,
1967; Remson, 1971). Nous nous limiterons ici à quelques principes généraux issus de
l'expérience.
solution définitive après exécution des calculs. L'algorithme type est celui
des cas avec les moyens de calcul modernes. Son principal inconvénient réside dans le
rapidement avec le nombre de mailles, en première approximation comme son carré. Son
emploi peut ainsi devenir prohibitif pour les gros modèles, en particulier dans le cas
formulé par la méthode des différences finies. La convergence peut cependant être
D'autres méthodes itératives peuvent être proposées, mais dont les performances
universelles qui conduisent au résultat dans tous les cas, même si elles ne mettent pas
toujours à profit les avantages d'une configuration particulière. On pourra retenir les
principes suivants:
ordre:
dH
TH = Q + a2 * S
dt
t + ∆t t
dH H − H
En posant l'approximation = sur l'intervalle de temps [t,t+∆t],
dt ∆t
H t + ∆t − H t
TH = Q + a 2 S
∆t
H t + ∆t = H t + ∆t * (a 2 S)−1 * (TH t − Q)
a2 S a2 S
(T − ) * H t + ∆t = Q − * Ht
∆t ∆t
H t + ∆t − H t
(1 − θ ) * TH t
+ θ * TH t + ∆t
= Q + a S *
2
∆t
avec : 0,5 < θ ≤ 1
solution unique dès que l'on se donne un état initial (carte piézométrique à l'instant
t=0). La discrétisation du temps conduisant aux systèmes (8) ou (9) introduit cependant
montre que la méthode explicite n'est stable que si l'on opère avec des pas de temps
dont la durée est inférieure à une valeur critique ∆tc qui dépend des paramètres
relation:
a2Si
∆tc = min
(i = 1,n) (TN + TE + TS + TW )
i
Pour les nappes présentant une forte diffusivité (T/S>>l) et lorsque les mailles
sont de petite taille (100 à l000m), le pas de temps critique peut devenir relativement
petit, de l'ordre de quelques heures, ce qui implique un grand nombre de pas de temps
pas de temps.
matricielles.
2
d'équations linéaires de matrice M = T − a S / ∆t à chaque pas de temps, ce qui rend
2
la quantité de calculs comparable à celle d'un régime permanent. La matrice a S / ∆t
étant diagonale, les propriétés énoncées pour T demeurent inchangées pour la matrice
M . Il en résulte que les méthodes numériques proposées pour le cas du régime permanent
itérative de Gauss-Seidel avec sur-relaxation est fortement augmentée par le fait que
d'une part, le calcul étant mené de proche en proche d'un pas de temps à un autre, la
solution initiale n'est jamais très éloignée de la solution finale, et que, d'autre
2
terme a S / ∆t , confère de meilleures propriétés au processus itératif.
exposée peut être sans difficulté adaptée au cas des systèmes aquifères multicouches.
carrées de côté a, de telle sorte que les différentes mailles, lorsqu'elles existent,
Le bilan des flux pour chacune des mailles s'établit alors comme suit, en prenant
d'écrire:
QN + QE + QS + QW + QH + QB = Qi + Qemi
où QN, QE, QS et QW représentent les échanges d'eau entre la maille i et ses voisines
Aux débits de drainance près, les termes du bilan sont identiques au cas
Soit HH et HB les niveaux piézométriques dans les mailles des couches supérieure
HH − H
QH = KH * a 2
EH
HB − H
QB = KB * a2
EB
rigueur valable qu'en régime permanent, car elle néglige en effet la capacité de
supérieur est identique à celui qui pénètre dans l'aquifère inférieur. La modélisation
complète est possible, mais d'une pratique peu courante due à l'importante complication
Le bilan des flux effectué pour l'ensemble des n mailles du modèle par la méthode
dH
2 i
TN(HN − H i ) + TE(HE − H i ) + TS(HS − H i ) + TW(HW − H i ) + TH(HH − H i ) + TB(HB − H i ) = Q + a S
i i dt
monocouche, la matrice des transmissivités T étant simplement complétée par les termes
Tous les développements déjà faits concernant l'introduction des conditions aux
définir un maillage adapté, sachant que les mailles devront être d'autant plus
grand.
largeur des bandes dans des proportions notables; il s'ensuit une augmentation
Gauss-Seidel.
a2Si
∆tc = min
(i = 1,n) TN i + TEi + TSi + TWi + TH i + TBi
facilité d'emploi aussi bien en ce qui concerne la mise en oeuvre des modèles que la
programmation des algorithmes. Cette technique devient cependant pénalisante par suite
découpage fin. Nous proposons ici deux méthodes permettant de ne raffiner le maillage
maillage demeure ainsi presque aussi simple qu'avec les éléments carrés.
Le bilan des flux pour chaque rectangle s'effectue de manière analogue au cas
a b a b dH
TN (HN − H i ) + TE (HE − H i ) + TS (HS − H i ) + TW (HW − H i ) = Q + ab * S i
b a b a i dt
qui met en évidence le rôle du rapport de forme a/b sur l'ordre de grandeur
des coefficients.
procédé reste également valable d'un aquifère à l'autre pour les systèmes
façon à ce qu'une maille ne puisse avoir comme voisine qu'une maille de même
suivant que l'on généraliserait facilement à tous les cas de figure (figure 19).
2 2
Q = Q12 + Q13 = T12(H 2 − H 1) + T13(H 3 − H 1)
3 3
mailles.
3T1T2 3T1T3
T12 = , T13 =
T1 + 2T2 T1 + 2T3
propriétés, sa largeur de bande étant seulement augmentée puisqu' une ligne peut
ou des exutoires drainant une nappe. Les exemples suivants en démontrent le principe de
fonctionnement.
Soit H0 la cote de drainage moyenne d'un exutoire dans une maille (cote d'une
source, cote du fil de l'eau d'une rivière, etc..). Le débit drainé algébriquement par
Q = TP(H − H 0 )
suivante:
Q = TP(H − H 0 )
Q ≥ Q0
tenant, par exemple, compte de l'apparition d'une zone non saturée entre une rivière et
Q = TP(H – H0) Q = Q0
(Q0 < 0)
T = K(H − HMUR)
T = T0 T = H(H 2 − H MUR )
Q = TH(H 1 − H 2 ) Q = TH(H 1 − H TOI )
aquifère même profond, lorsque son niveau piézométrique se trouve rabattu en-deçà des
modifié;
Nous venons de voir que la modélisation des conditions aux limites de drainage
avec débit limité, celle des nappes libres et, a fortiori, celle des mécanismes de
dénoyage -ennoyage des aquifères captifs introduisent dans les équations des conditions
de non linéarité qui rendent caduques les méthodes d'analyse numérique linéaire
utilisées jusqu'ici. La technique employée pour y porter remède est fondée sur la
linéarisation itérative qui nécessite une certaine expérience pour être utilisée
correctement.
- Cas du régime transitoire: C'est celui qui, paradoxalement, pose les problèmes
les calculs sur le même pas de temps en relinéarisant les équations à l'aide
correcteur.
- Cas du régime permanent: Les problèmes numériques sont ici plus délicats. Si
géologique peu perméable réalisant une liaison par drainance entre deux aquifères et
dont la diffusivité est suffisamment petite pour que les variations du stock en eau n'y
soient pas négligeables. Le problème revient alors à évaluer, dans cette hypothèse, le
nécessite un calcul numérique complexe basé sur une relation de convolution (Houpeurt,
Une méthode plus réaliste consiste à résoudre numériquement par la méthode des
en introduisant comme conditions aux limites les niveaux piézométriques calculés dans
complète dans la mesure où les flux horizontaux entre mailles dans les semi-perméables
FIGURE 23: CALCUL DU DEBIT DE DRAINANCE AU TOIT (QH) ET AU MUR (QB) D’UN AQUIFERE
aux axes du maillage, comme nous l'avons supposé jusqu'à présent. En effet, le débit
échangé entre une maille et sa voisine ne dépend, dans notre formulation, que de la
composante normale du gradient hydraulique calculé entre ceux deux mailles; ceci n'est
exact que si la direction joignant le centre des mailles coïncident avec une direction
principale d'anisotropie. Il est, par contre, aisé de tenir compte d'une anisotropie
selon les axes du maillage en introduisant pour chaque maille deux valeurs de la
la dispersion
D'une manière générale, la méthode des différences finies se révèle peu efficace
pour la résolution de l'équation de la dispersion avec les hypothèses qui ont été
formulées. En effet, nous avons vu qu'il est admis qu'une des directions principales du
tenseur de dispersion est portée par la vitesse de Darcy, ce qui implique que
normalement ces directions puissent évoluer dans l'espace, et même dans le temps, ce
qui est mal commode sinon impossible à réaliser en différences finies. Certains cas
vitesse d'écoulement est uniforme lorsque la dispersion peut être négligée devant la
∂ ∂C ∂ ∂C ∂(VxC) ∂(VyC) ∂C
(D )+ (D )− − = εc
∂x ∂x ∂y ∂y ∂x ∂y ∂t
(figure 24).
écrivant pour chaque maille le bilan des flux de matière accompagnant le mouvement de
l'eau.
FIGURE 24: BILAN DES FLUX DE MATIERE EN DIFFERENCES FINIES DANS LA MAILLE i
Ce calcul est semblable en tout point à celui qui a été décrit dans le cas de
l'équation de diffusivité.
nord de i.
DN est le coefficient de dispersion dans la direction nord qui peut être obtenu à
l'aquifère.
Une formulation analogue s'applique au trois autres directions est, sud et ouest.
Le flux convectif FN’ traversant, par exemple, la limite nord est le produit de
14+4FE
FN 442+4 +4
FS44 3 + FN
FW 14'+4
FE +FS
4'24'4+FW
43' = Fem
flux − dispersif flux − convectif
∂C i
Fem = a 2 * e * ε c
∂t
matricielle par:
dC
AC = a 2 * E
dt
C1
en introduisant le vecteur C = M dont les composantes sont les concentrations sur
C n
symétrie qui est supprimée par la présence du terme convectif. Les méthodes numériques
proposées pour l'écoulement S'appliquent donc ici dans les mêmes conditions.
de l'écoulement qui permet de définir les vitesses de Darcy qui interviennent comme
fronts abrupts de concentration. On constate que cette situation n'est pas respectée
par les modèles mathématiques utilisant une méthode discrète d'intégration des
peuvent être apportées au modèle en vue d'une correction partielle de cette dispersion
concernent les écoulements en milieu poreux dans des domaines généralement de faible
Bien que débordant le cadre strict de ce mémoire centré sur les ressources en
eau, nous donnerons cependant un aperçu des méthodes numériques qui nous semblent les
mieux appropriées.
La théorie générale en est assez complexe. Nous nous contenterons ici d'une
approche pragmatique à deux dimensions et en régime permanent basée sur des fonctions
limites:
∂ ∂h ∂ ∂h ∂ ∂h ∂ ∂h
(Tx )+ (Txy )+ (Txy )+ (Ty )= q
∂x ∂x ∂x ∂y ∂y ∂x ∂y ∂y
Le niveau piézométrique h(x,y) est supposé approximé sur chaque élément par la
fonction linéaire : h(x,y) = A0 + A1x + A2y où AO, A1, et A2 sont des coefficients
constants. L'attribution des valeurs Hi, Hj, Hk, appelées valeurs nodales, aux sommets
forme d'une combinaison linéaire des valeurs nodales, en fonction des coordonnées des
H i 1 xi y i A 0
H = 1 x y j A1
j j
FIGURE 25: EXEMPLE DE MAILLAGE ELEMENTS FINIS UTILISANT LE TRIANGLE COMME ELEMENT DE
BASE
Tx Txy
Introduisant la matrice des transmissivités T = dans le cas général
Txy Ty
∂h
x
Q ∂x A1
Q = −T ∂h = −T A
y 2
∂y
sur chaque élément triangulaire; ce qui permet de calculer le flux d’eau pénétrant
Qi − (y i − y k ) (x j − x k )
Q = 1 − (y − yi) (x − x ) Q x
i
j 2
k k
Q y
Q k − (y i − y j) (xi − x j)
H i
A1 1 (y j − y k ) (y k − y i) (y i − y j)
A = D − (x − x ) − (x − x ) − (x − x ) H j
2 j k k i i j
H k
Qi H i
d'où, finalement:
Q = M * H
j j
Q k H k
FIGURE 26: METHODE DES ELEMENTS FINIS, BILAN DES FLUX SUR UN TRIANGLE DE BASE
reliant le vecteur Q dont les composantes sont les débits prélevés dans le domaine
Q = G *H
dans les équations, ce qui permet d'attribuer aux éléments des formes
déformable pour suivre les déplacements d'une limite variable, par exemple
équations.
apparente que pour la méthode des différences finies, ce qui rend plus délicat
susceptible d'une grande précision. Pour les écoulements plus localisés tels
Etude de l'écoulement dans une digue en terre Etude de l'écoulement au voisinage d'une galerie de
mine
FIGURE 27 : EXEMPLES DE MAILLAGE EN ELEMENTS FINIS APPLIQUES A DES PROBLEMES DE GENIE CIVIL
- 103 -
8. LA PRATIQUE DE L'EMPLOI DES MODELES EN HYDROGEOLOGIE
la France.
l'eau douce et l'eau salée rencontrés à l'occasion de l'étude d'un aquifère côtier au
Gabon.
Le troisième traite de l'évolution des risques de pollution d'un aquifère profond sous
8.1. Etude du soutien du débit d'étiage d'une rivière par pompage dans la nappe
du débit d'étiage de la rivière la Lys en prélevant par forages des débits importants
rivière.
créer une usine de traitement des eaux de la rivière la Lys, en amont d'Aire-sur-Lys
été prévu de renforcer le débit d'étiage de la rivière qui s'avère le plus souvent
insuffisant en été (30.000m3/j). L'une des solutions envisagées repose sur des pompages
La Lys et son affluent la Traxenne forment à Lugy un bassin versant de 85km2 (cf.
figure 28). Ce bassin comprend la nappe de la Craie surmontant les schistes gréseux du
la zone d'étude: la nappe supérieure du Turonien moyen se déversant dans les vallées
dont les débits sont réguliers. Le Turonien inférieur, plus marneux, constitue une zone
peu perméable entre ces deux nappes autorisant leur communication par drainance. La
pompages en nappe vont d'une part diminuer les apports naturels à la rivière,
vers la nappe;
étiage.
du bassin de la Haute Lys a été conçu, validé par une expérimentation de pompage dans
objectifs:
de 1978;
est par contre totalement impuissant pour remplir l'objectif de simulation à long terme
réalisé au pas de temps journalier, puis cumulé sur sept jours, pas de temps de
l’algorithme de déconvolution.
qualité de l'ajustement obtenu exprimé par l'écart entre débits réels et débits
Les meilleurs résultats, représentés sur la figure 29; ont conduit à adopter la valeur
RFU = 100mm. La pluie efficace moyenne estimée sur le bassin s'élève, dans ces
conditions, à 6 l/s/km2.
Pluie nette
FIGURE 29: RECONSTITUTION DES DEBITS DE LA LYS A LUGY AU MOYEN D'UN MODELE DE
DECONVOLUTION LINEAIRE
sous le sol.
concept.
non saturée. Entre ces deux grandeurs, on considère qu'il y a conservation de la masse,
l'intermédiaire d'une loi appelée fonction de retard. On admet (Besbès, 1978) que ce
transfert est un phénomène linéaire et l'on peut écrire en un lieu donné du bassin une
t
q(t) = ∫ φ(t
−∞
− τ )p(τ )dτ
Une estimation de q(t) peut être obtenue en mettant à profit les variations
différence entre le niveau réel de la nappe et celui qui aurait été observé si
De la relation:
t
s(t) = ∫ F(t
−∞
− τ )q(τ )dτ
moyen du modèle maillé. Dans la mesure où le calage du modèle maillé dépend lui-même en
a été réalisée au moyen d'un modèle maillé basé sur l'intégration par la méthode des
Les deux aquifères du Cénomanien et du Turonien moyen sont représentés par deux couches
autorisant la drainance.
Lys là où une meilleure précision était souhaitable, et d'atteindre les conditions aux
limites figurées par les rivières des bassins voisins avec des mailles de 2 kilomètres
(figure 31).
Un premier calage des transmissivités a été réalisé en régime permanent sur un étiage
transmissivités ont ensuite été assurées sur un régime de tarissement non influencé (30
calage du modèle ont ensuite été contrôlées avec un pas de temps hebdomadaire sur la
période 1972-1975. La figure 32 illustre les résultats obtenus pour une série
construit a pu être utilisé pour atteindre son objectif final qui était,
l'étiage;
bonne;
FIGURE 33 : BASSIN DE LA LYS RECONSTITUTION AU MOYEN D'UN MODELE MAILLE D'UN ESSAI DE
POMPAGE DE LONGUE DUREE
Les problèmes posés par l’exploitation d’un aquifère côtier sont en général
montré que des captages entrepris sans discernement ont pu, dans certains cas,
entraîner des pollutions par l’eau de mer dont il a été très difficile sinon impossible
Le problème est d’autant plus important que les zones côtières constituent
souvent en pays aride des secteurs privilégiés du point de vue climatique où la demande
en eau est généralement grande impliquant une motivation particulière pour tenter d’y
mobiliser l’eau.
Il est reconnu que dans un aquifère côtier non perturbé par l’activité humaine,
s’écoulant vers la mer qui surmonte une masse d’eau salée affectant la forme d’un
sur une épaisseur ne dépassant pas quelques mètres. A l’échelle de l’aquifère, cette
zone de transition est souvent assimilée à une interface abrupte séparant l’eau douce
de l’eau salée.
phénomènes :
concentration ;
profondeur.
FIGURE 35 : SCHEMA DE LA RELATION EAU DOUCE-EAU SALEE DANS UN AQUIFERE COTIER (BISEAU
OU COIN SALE)
Sous l'effet d'un pompage, la zone de transition eau douce-eau salée subit un
déplacement d'ensemble vers l'intérieur des terres. Si cette zone de transition atteint
les crépines des forages (phénomène connu sous le nom "d'upconing"), il se produit un
pollution intense de l'eau pompée. Cet évènement peut apparaître même si la nappe d'eau
douce n'est pas surexploitée, il s'agit seulement d'une remontée locale de l'eau de mer
trouve dans des conditions pratiques délicates de la théorie et l'on préfère, pour la
fluides suivent indépendamment les lois de l'écoulement en milieu poreux décrites dans
qu'à chaque instant les pressions dans l'eau douce et dans l'eau salée sont égales de
libre),
∂ ∂h1 ∂ ∂h1 ∂
∂x (K(h1 − zi ) ∂x ) + ∂y (K(h1 − zi ) ∂y ) = q + ε ∂t (h1 − zi )
∂ ∂h ∂ ∂h ∂zi
(K(h1 − zs ) 2 ) + (K(h1 − zs ) 2 ) = q + ε
∂x ∂x ∂y ∂y ∂t
ρ1 ρ − ρ1
avec : h2 = h1 + 2 zi
ρ2 ρ2
La résolution d'un tel système d'équations que l'on constate non-linéaire peut
être entreprise par la méthode des différences finies selon la théorie proposée au
cours de ce chapitre. Une difficulté surgit cependant car il est nécessaire de résoudre
La nappe de la Pointe Denis est sise dans les sables et graviers qui constituent
Les sables fins, les sables grossiers et, dans une moindre mesure, les sables
aquifère d'eau douce surmontant une nappe d'eau salée a été reconnue successivement par
une campagne de prospection géophysique, par sondages électriques, puis par une série
de forages ayant traversé la zone de transition eau douce-eau salée. L'ensemble aqui-
fère présente une épaisseur d'une quarantaine de mètres, reposant sur un substratum
Dans le but de déterminer les ressources exploitables de l'aquifère, dans le cadre d'un
projet de développement touristique, une modélisation des écoulements tenant compte des
rapports entre l'eau douce et l'eau salée, -dans le cas d'un interface abrupt, a été
développée.
Un modèle en différences finies mis en oeuvre sur 256 mailles carrées de 100 m de
côté (cf. figure 37) a été ajusté sur un historique d'une année de mesures
de 200 mm.
Après ajustement, le modèle a été utilisé pour étudier l'influence sur la nappe
acceptable,
suivante:
pompage, une cote que l'interface eau douce-eau salée ne doit pas
dépasser;
Après quelques itérations, un débit de 4l/s par ouvrage a été reconnu comme
volume d'eau douce contenu dans l'aquifère entre l'état moyen et l'état final
en régime permanent peut être notablement dépassé pendant un laps de temps non
négligeable.
est constituée par une cuvette d'effondrements comblée par des dépôts détritiques
d'alternances de sables plus ou moins grossiers et de marnes sur une épaisseur de 500m.
Ces nappes sont essentiellement alimentées par les crues de deux oueds tandis que la
nappe profonde est alimentée par le niveau supérieur; par contre, en aval, l'aquifère
des concentrations en sels dissous reflète ces mécanismes hydrogéologiques (figure 41).
risqueront alors d'engendrer une contamination des eaux profondes par les eaux plus
s'inverseront à l'aval.
surexploitation a été réalisée au moyen d'un modèle maillé décrivant les transferts de
mélange qui s'effectue entre l'eau arrivant par drainance de la nappe phréatique et
l'eau emmagasinée dans la porosité de la nappe profonde. Une épaisseur de 50m pour une
porosité de 5% ayant été attribuée à l'aquifère capté, les résultats des simulations
recherchés sur 20 ans montrent un effet peu marqué des exploitations, l'augmentation
influençant le transfert des matières en solution dans un milieu poreux, décrits dans
d'interaction entre les sels dissous et la roche n'ont été considérés comme étant hors
une approche conceptuelle, ne doit donc être utilisé que comme un indicateur des zones
hydrogéologique.
FIGURE 41 : CARTE DES SALINITES OBSERVEES DANS LES AQUIFERES DE KAIROUAN (Tunisie)
- 131 -
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
VI.
Soutien des étiages d'une rivière par pompage dans la nappe qu'elle draine:
mythe ou réalité. Bulletin du BRGM, 2ème série, section III, n°l, 1980-81.
n°ll, p. 999-1002.
dans les sciences de l'eau. Thèse de Docteur- Ingénieur, Université Paris VI.
Paris VI.
et 2, Dunod, Paris.