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UNIVERSITE DE N’DJAMENA
DÉPARTEMENT DE GÉOLOGIE
Par
Dr. MAHAMAT NOUR Abdallah
2022-2023
COURS: VOLUME HORAIRE ET OBJECTIFS
Volume horaire
10h de CM, 10h de TD et 10h de TP et 10h de TPE
Objectifs de ce cours
ü La durée de son temps de transfert de son point d’infiltration vers son exutoire naturel ou non
ü L'âge de l'eau souterraine (ou son temps de résidence) correspond à la durée que l'eau a
mis de son point d'infiltration jusqu'au point où elle est prélevée (captage, forage, puits,
source ou rivière).
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I. ÂGE DES EAUX SOUTERRAINES
I.1. Pourquoi dater une eau?
L’estimation de l’âge de l’eau est donc une information de premier ordre pour :
ü connaitre le temps de renouvellement de l’eau dans la nappe;
ü calibrer les modèles hydro- géologiques;
ü prédire la vulnérabilité́ de la nappe aux pollutions et
ü assurer une gestion efficace de l’aquifère.
Il existe deux types d’outils permettant l’estimation de l’âge des eaux souterraines :
ü la modélisation hydrodynamique et
La datation des eaux par les traceurs isotopiques ou chimiques se base sur deux préceptes :
• l'âge se réfère au temps écoulé depuis que le traceur est introduit dans le système et
isolé de l'atmosphère et,
• on se réfère à la datation de l'eau mais ce qui est daté c'est l'élément chimique ou
isotopique dissous dans l'eau souterraine.
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I. ÂGE DES EAUX SOUTERRAINES
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I. ÂGE DES EAUX SOUTERRAINES
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I. ÂGE DES EAUX SOUTERRAINES
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II. APPROCHE HYDRODYNAMIQUE
II.1. Classification des temps de résidence des eaux souterraines
Le temps de résidence est estimé selon 3 modelés de circulation des eaux souterraines qui
sont :
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II. APPROCHE HYDRODYNAMIQUE
II.2. Âge moyen d’une eau
11
II. APPROCHE HYDRODYNAMIQUE
II.3. Âge moyen d’une eau
En effet, au niveau des matériaux dans lesquels les eaux circulent, plusieurs types d'eaux
peuvent être rencontrés (eau immobile, eau liée, eau libre) où des mécanismes de diffusion et
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de dispersion vont troubler le signal d'âge de l'eau.
II. APPROCHE HYDRODYNAMIQUE
II.3. Âge moyen d’une eau
La datation des eaux est subjective dans la mesure où, dans un système naturel, le prélèvement
d'eau au niveau d'une source, d'une rivière ou d'un forage, plusieurs lignes de courant sont
mobilisées simultanément. Elle représente en réalité un mélange d'eaux ayant des
caractéristiques différentes dans des proportions données. Par conséquent, l'âge d'une eau n'est
jamais une valeur discrète, mais représente une moyenne des âges des différentes eaux. On
parle alors d' "âge moyen" ou de "temps de résidence moyen" des eaux. 13
II. APPROCHE HYDRODYNAMIQUE
II.4. Écoulement en milieux poreux: loi de Darcy
14
II. APPROCHE HYDRODYNAMIQUE
II.5. Gradient hydraulique
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II. APPROCHE HYDRODYNAMIQUE
II.6. Carte piézométrique
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MÉTHODE DE LA RADIOCHRONOLOGIE:
TRAÇEURS GEOCHIMIQUES ET ISOTOPIQUE
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III. METHODE TRITIUM – 3H
III.1. Définition
Radio-isotope de l’hydrogène :
ü Traceur intrinsèque de la molécule d’eau
ü Il se désintègre en hélium-3 (3He) avec émission d’un rayonnement beta de faible énergie
ü Sa période ou demi-vie radioactive est de 12,32 ans
ü La teneur en tritium des eaux naturelles est exprimée en unités de tritium (UT). L’unité
tritium (UT) correspond à un atome de tritium pour 1018 atomes d’hydrogène 1 UT = 0.118
Bq/kg = 1.11 10-16 mol/kg = 6.68 107 at/kg 1 Bq/kg = 8,47 UT=10-15 mol 19
III. METHODE TRITIUM – 3H
III.2. Origine du tritium: production naturelle du tritium (3H)
Interaction du rayonnement cosmique sur certains composants de l’atmosphère (d’environ 3.5 kg)
Environ 99 % du tritium ainsi produit, se transforme en eau tritiée et s’intègre au cycle normal de
l’eau:
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III. METHODE TRITIUM – 3H
III.3. Origine du tritium: production artificielle du tritium (3H)
ü Fabrication des armes thermonucléaires (Bombe H)
ü Émissions par les réacteurs nucléaires: le tritium est formé comme produit de la fission de
l’uranium et du plutonium, et par de réactions sur des éléments du circuit primaire (B, Li)
ü Rejets par les usines de retraitement de combustible irradiés
ü Installations industrielles: agent de scintillation dans les peintures (tubes et montres radio-
luminescents)
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III. METHODE TRITIUM – 3H
III.4. Cycle hydrologique du Tritium
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III. METHODE TRITIUM – 3H
III.5. Teneur en tritium avant les tests nucléaires
A partir d’échantillons de vin d’âge connu, Begemann (1959) et Roether (1967) ont
estimé que la teneur en 3H naturel avant le début des séries de tests nucléaires dans
les années 50, étaient d’environ 5 UT.
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III. METHODE TRITIUM – 3H
III.6. Pic du tritium
24
III. METHODE TRITIUM – 3H
25
III. METHODE TRITIUM – 3H
!! = !!"#!"# 26
III. METHODE TRITIUM – 3H
Tritium est un traceur très utile pour l’identification des eaux modernes
ü Pour les aquifères continentaux
• < 0,8 UT: recharge sub-moderne (avant 1952)
• 0,8 à 4 UT probable mélange entre recharge sub-moderme et récente
• 5 à 15 UT: présence de 3Hthermonucléaire
• >30 UT: une large composante de la recharge entre 1960 et 1970
• >50 recharge essentiellement dans les années 60
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III. METHODE TRITIUM – 3H
Des échantillons d’eau souterraines d’un aquifère confiné ont des teneurs
en tritium inférieurs à < 0,1UT en 1996.
En faisant l’hypothèse que le système aquifère se comporte comme un
modèle piston idéal, déterminer quel est l’âge minimum de ces eaux?
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IV. METHODE TRITIUM - HELIUM
Le tritium est un isotope radioactif de l’hydrogène, se forme dans l’atmosphère suite à une réaction
nucléaire entre des atomes d’azote et les neutrons du rayonnement cosmique, il se désintègre suivant
une désintégration β en 3He:
Le 3He se forme également dans la croûte terrestre (principalement dans les roches cristallines) suivant la
réaction:
Les concentrations en hélium observées dans les eaux souterraines sont de l’ordre de 10−5 à 10−2
mL(STP) d’He/mL d’eau.
Avec : Rm : rapport 3He/4He mesuré; Ra : rapport 3He/4He atmosphérique; Rterr : Rapport 3He/4He terrigène : pourrait être
déduit d’une eau où il n’y a pas de tritium et où on attribue l’ensemble de l’hélium à la production par désintégration radioactive.
Pour les roches cristallines ce rapport a habituellement une valeur proche de 2.10-8 avec une gamme de variation pouvant aller
de 5,7.10-9 à 7,1.10-8, α : fractionnement isotopique lié à la solubilisation (0,983), 4Hem: concentration en 4He mesurée en cm3
STP; 4Heeq: concentration en hélium 4 en cm3 STP à l’équilibre avec l’atmosphère (solubilité, à 12°C : 4,606.10-8 cm3/g); 4Heter :
concentration en hélium terrigène en cm3 STP
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IV. METHODE TRITIUM - HELIUM
L’utilisation du 3H pour déterminer le temps de résidence des eaux souterraines («âges»), dépend
de la bonne connaissance des entrées en 3H à partir des précipitations atmosphériques.
temps de résidence t, 3H ,
t
est:
!! = !! #!"#
" #
3He
tri t = 3H 0 − 3H t
Concentration
= 3H 0 . 1 − e!"#
= 3H t . (e"# − 1)
. %34 (-)
&'(
- = 01 . + %
Temps / 3(-)
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IV. METHODE TRITIUM - HELIUM
T = 0°C, P= 1 atm
V.1. Abondance
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V. DATATION DES EAUX SOUTERRAINES PAR LE RADIOCARBONE
V.2. Pic de 14C dans l’atmosphère
ü La teneur en 14C du carbone atmosphérique n’a pas toujours été identique à celle observée
aujourd’hui.
ü L’augmentation importante du taux de 14C dans l’atmosphère du fait des explosions
nucléaires est de plus grande importance pour les hydrologues.
ü Dans l’hémisphère Nord, le pic de concentration s’est produit au printemps 1963, atteignant
le double de la concentration naturelle. Dans l’hémisphère sud, une augmentation plus
graduelle a eu lieu.
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V. DATATION DES EAUX SOUTERRAINES PAR LE RADIOCARBONE
Le 14C est produit dans la haute atmosphère par réaction de neutrons cosmiques avec
l'azote ; au cours de cette réaction, l'azote et les neutrons qui interagissent produisent le 14C
organismes marins vivants. Une partie est également assimilée par les plantes terrestres, de
telle sorte que tous les autres organismes vivants, végétaux et animaux, contiennent du 14C en
concentrations à peu près équivalentes à celles du CO2 atmosphérique.
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V. DATATION DES EAUX SOUTERRAINES PAR LE RADIOCARBONE
Le 14C est formé constamment dans l'atmosphère et est incorporé dans les molécules de CO2 et est
introduit de cette façon dans le cycle du carbone. Le 14C, au même titre que le 12C (stable), est alors
fixé dans les végétaux ou animaux. Le rapport (14C/12C)0 dans l'atmosphère est une constante et est
connu. Tous les êtres vivants ont ainsi un rapport (14C/12C)0 constant. Pour un être vivant, l'instant t0
coïncide avec sa mort, dès lors qu'il n'y a plus d'échanges avec le CO2 atmosphérique.
V. DATATION DES EAUX SOUTERRAINES PAR LE RADIOCARBONE
On peut voir selon l'équation de la désintégration que connaissant (14C/12C)0 et mesurant 14C/12C,
Carbone inorganique
dissous: Végétation et sols
Les plus fortes teneurs en 14C ont été progressivement intégrés à la végétation du sol, et sont
devenus détectables dans le CO2 gaz, présent dans le sol, qui joue un rôle majeur dans la
formation du carbone inorganique total dissous des eaux souterraines.
Le CO2 généré dans les sols par la dégradation des restes organiques de plantes et par la
respiration racinaire est relativement jeune et donc, contient à peu près la concentration du 14C
ü L’activité en 14C d’un échantillon (14Aech) est mesurée et rapportée relativement à un standard
ü Le standard utilisé (usuellement un acide oxalique) est tel qu’il est proche de la teneur actuelle
en 14C des plantes
ü Par définition,
14A = 100 pmC
StandardNorm
= 0.7459 x 14AOx2(1950)
= 13.56+-0.07 dpm/gC
V. DATATION DES EAUX SOUTERRAINES PAR LE RADIOCARBONE
ü Pour que des échantillons de nature différentes (bois vs corail) de même âge est la même
activité 14C, on normalise les activités 14C à la valeur de la biomasse « moyenne » δ13C=-
25% pour corriger du fractionnement entre les différents réservoirs de carbone.
14A
25 + δ13C
EChNorm = 14AEch 1−2 14A
1000 14a = 14
Ech
= 14a(1950)
AStandardNorm
Qui est une approximation de:
14A
EchNorm
1 + δ 13C
Ref
2 14a
Norm = 14
14A
EchNorm = 14.
,-ℎ AStandardNorm
1 + δ13C,-ℎ 2
14A
0.975 2
EchNorm =
14a
14A
0.9752 1 + δ13CEch 2
EchNorm =
14.
,-ℎ
1 + δ13C,-ℎ 2
49
V. DATATION DES EAUX SOUTERRAINES PAR LE RADIOCARBONE
organiques,
50
V. DATATION DES EAUX SOUTERRAINES PAR LE RADIOCARBONE
52
V. DATATION DES EAUX SOUTERRAINES PAR LE RADIOCARBONE
53
V. DATATION DES EAUX SOUTERRAINES PAR LE RADIOCARBONE
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VI. DATATION DES EAUX SOUTERRAINES PAR LE CHLORE 36
VI.1. Abondances
ü Le chlore a 9 isotopes avec des nombres de masse s’étendant de 32 à 40. Seulement trois
de ces isotopes existent à l’état naturel :
ü le 35Cl stable (75,644 %),
ü le 37Cl stable (24,077 %) et
ü le 36Cl radioactif (Trace).
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VI. DATATION DES EAUX SOUTERRAINES PAR LE CHLORE 36
Le 36Cl est adapté pour dater les eaux souterraines anciennes, les eaux vieilles de plus
de 50000 ans. Pour des eaux souterraines profondes, il y a deux sources de 36Cl:
ü la source cosmogènique, représentée 36R0 le rapport 36Cl/Cl et
ü la production souterraine de 35Cl par activation des neutrons, représentée par le
rapport 36Rse.
Le rapport actuel à mesurer dans les échantillons d’eaux est alors:
36R = 36R0 e−λt + 36Rse (1 − e−λt)
A partir de cela, l’âge de l’eau est :
5 898 − 898
:;
# = − 89 67 89
" 8< − 898:;
67;
9ù 89" =
<, ; > 5? = @
89K6
8:; A9B# ê#DE 9F#E7G E7 HH6I@H7# 6E DHJJ9D# AE@ @9GDLE@. 60
K6
VII. DATATION DES EAUX SOUTERRAINES PAR LES CFCs et SF6
VII.1. Définition
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VII. DATATION DES EAUX SOUTERRAINES PAR LES CFCs et SF6
Les CFC sont eux caractéristiques des eaux récentes, infiltrées au cours des 50 dernières
années. Ce sont donc des traceurs contemporains de l’intensification des activités anthropiques
tant au niveau agricole que technologique. 64
VII. DATATION DES EAUX SOUTERRAINES PAR LES CFCs et SF6
Le succès de la datation des eaux souterraines à partir du dosage des CFC repose sur
quatre conditions principales :
1) L’aquifère n’est pas contaminé en CFC par des sources anthropiques (décharges
sauvages où auraient pu être stockés des réfrigérateurs , site situé à proximité d’une
zone industrielle utilisant ou ayant utilisé des CFC dans leurs processus industriels…).
2) Les concentrations en CFC n’ont pas été altérées par des processus biologiques,
géochimiques ou hydrologique ayant conduit par dilution ou dégradation à une baisse
significative des concentrations en CFC dans l’eau.
3) La température moyenne du sol doit pouvoir être estimée pour calculer le facteur de
solubilité.
4) La méthode de prélèvement doit permettre un échantillonnage sans contact
atmosphérique ou avec toute autre source de CFC.
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VII. DATATION DES EAUX SOUTERRAINES PAR LES CFCs et SF6
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Figure 2 : Schéma de principe de la datation par les CFC-SF6