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Cours d’Hydrochimie
HYMAE (HME176) et SCIENV (GEN549) Quota horaire : 45h
Informations pratiques
1. Enseignant et contacts
Dr. BON André, Hydrogéologue ; E-mail : bon_andr@yahoo.com; Tél : 696416624
2. Contenu du cours et objectifs
Les notions abordées dans ce cours portent sur :
✓ les concepts généraux de base ;
✓ les facteurs contrôlant la composition chimique des eaux ;
✓ les différentes phases de l’eau ;
✓ la minéralisation des eaux ;
✓ le contexte hydrochimie des environnements géologiques ;
✓ la classification hydrochimique des eaux (types d’eau).
A l’issue de ce cours, les apprenants seront capables :
➢ de comprendre les processus principaux qui contrôlent la composition chimique des
eaux (souterraines/superficielles) et le comportement des contaminants chimiques ;
➢ d'appliquer des méthodes hydrochimiques afin d’évaluer les caractéristiques des eaux;
➢ d’établir le lien entre l’hydrométrie/piézométrie et la composition chimique de l’eau,
d’une part, et, d’autre part, entre cette dernière, la santé et la dynamique
environnementale ;
➢ de maîtriser des logiciels géochimiques pour simuler la composition chimique de l’eau
souterraine/superficielle.
Il s’agit donc de donner à l’apprenant les outils d’évaluation environnementale et de santé
humaine à partir des éléments majeurs et traces des eaux, base de la gestion qualitative de la
ressource en eau. Cela suppose que l’apprenant dispose déjà des aptitudes en : Environnement,
Géologie, hydrologie (Bassin versant, Cycle de l’eau), Cartographie, Chimie de l’eau, etc.
Sur le plan pratique, le TP/TPE (sur le terrain/et ou laboratoire) portera uniquement sur le bassin
du Mayo Tsanaga et consistera à : i) suivre l’évolution spatio-temporelle de la qualité des eaux
souterraines et/ou de surface au cours de la période (à définir) ; ii) caractériser le faciès chimique
de ces eaux et iii) identifier l’origine des ions et les sources de pollution éventuelle.
3. Matériel
Pour la plupart des séances de TD et TP, il sera utile d’avoir une calculatrice, un rapporteur. Un
ordinateur portable comportant le logiciel DIAGRAMMES. Le TP sur le terrain nécessite : un
multiparamètre (TDS, pH, T°C, Cnd), un carnet de notes,
4. Bibliographie simplifiée : Bon A.F., Ngo Ngoss T.A.M., Ewodo Mboudou G. et al. ; 2021.
Groundwater flow patterns, hydrogeochemistry and metals background levels of shallow hard
rock aquifer in a humid tropical urban area in sub-Saharan Africa- A case study from Olézoa
watershed (Yaoundé-Cameroon). DE VILLERS J. (2005) : Qualité physico-chimique et
chimique des eaux de surface : cadre général. Ducreux L. (2013) : Initiation à l’hydrogéologie ;
Harter T. (2003). Groundwater Quality and Groundwater Pollution ; Kovalevsky V. S.,
Kruseman G. P. and Rushton K. R. (2004). Groundwater studies. An international guide for
hydrogeological investigations 430 p.
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Introduction générale
L’eau est une ressource naturelle indispensable à la vie. Elle contribue de façon essentielle à
assurer le bien-être des populations et joue un rôle important dans la croissance économique, la
santé, la biodiversité, le tourisme, le transport, le développement industriel. De nos jours, la
gestion de cette ressource pose d’énormes problèmes aux populations tant dans les pays
développés que dans les pays en voie de développement.
Les compartiments du cycle hydrologique sont nombreux et les échanges entre ceux-ci
complexes. L’eau au cours de son cycle acquiert une composition physico-chimique et
biologique qui varie selon qu’elle se trouve dans l’atmosphère, au sol ou dans le sous-sol. Pour
ces derniers cas, l’altération chimique des roches silicatées apparaît comme un processus
fondamental du chimisme des eaux car l’eau en tant que molécule possède une structure polaire
qui fait d’elle un très bon solvant avec des extrémités positives et négatives qui peuvent former
une liaison avec des ions négatifs et positifs. Cependant, l’homme, à travers ses multiples
activités (ménage, lessive, industrie, agriculture, latrine à fonds perdus) dégrade les qualités
physico-chimique (ou bruit de fond géochimique) et biologique naturelle des eaux. La grande
explosion démographique mondiale et les changements climatiques ont mis en évidence la
vulnérabilité des eaux et, par conséquent, ont suscité un besoin croissant de gérer ces ressources
vitales. Apprendre à les gérer c’est donc comprendre son origine, son évolution tant quantitative
que qualitative. Tel est l’un des objectifs de l’hydrochimie.
I- RAPPELS GENERAUX
I.1. Définitions des concepts
Hydrogéologie : science qui concerne la recherche, l'exploitation, la gestion et la protection
des eaux. Elle traite des rapports entre l'eau et la roche c'est-à-dire cherche à connaître
l'organisation des écoulements souterrains.
Hydrologie : étude des eaux superficielles (eau de ruissellement, eaux de pluie etc.) jusqu’à
leur infiltration (hydrodynamique) dans le sol ;
Bilan hydrologique/hydrique : différence entre les entrées (pluie, dépôts totaux) et les sorties
(écoulement, évaporation) à l’échelle de plusieurs années.
Hydrodynamique souterraine est l’ensemble des aspects quantitatifs de l’hydrogéologie. C’est
la partie de l’hydrogéologie ou de l’hydraulique relative à l’écoulement de l’eau souterraine,
aux lois qui le régisse et à leur écoulement.
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Avec: T0: taux d’abrasion [t/Km²/an]; Tsp: le taux de la production annuel des matériaux en
[m3/km²/an]; Grm: taux de rétention des sédiments produits par le bassin; T :coefficient
thermique; Z: coefficient d’érosion relative en fonction de la description du BV; Pmoy: Pluie
moyenne annuelle [mm]; T: température moyenne annuelle [°C]; P:périmètre du bassin versant
[Km]; L: longueur du talweg principal [Km]; Hmoy: Altitude moyenne [km]
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La dissolution est une opération ayant pour effet de modifier la cohésion des molécules des
corps solides par immersion dans un liquide. La dissolution d'un sel neutre est une réaction
réversible dans laquelle les équilibres acide / base de l'eau ne sont pas affectés. Un exemple est
la dissolution du gypse : CaSO4 +2H2O Ca2+ +SO42-
Un exemple typique de dissolution de sels neutres est la dissolution d’évaporites. Ces sels sont
très solubles et leur dissolution augmente fortement la salinité des eaux souterraines. Lorsque
les eaux souterraines salines s’exfiltrent dans des bassins fermés semi-arides ou arides, des
précipitations sont probables. La réaction de précipitation est une réaction par laquelle un corps
en solution se sépare de son solvant pour former un précipité solide.
II.2.1.2. Réactions d’altération
NB : Il s’agit de manière générale de l’altération des roches que l’apprenant est supposé connaitre
Dans ces réactions (voir 1, exemple d’altération d’un feldspath), les minéraux primaires sont
dissous ou altérés et des minéraux secondaires peuvent être produits. Les minéraux secondaires
sont plus proches de l’équilibre chimique avec les conditions de surface de la Terre que les
minéraux primaires. Ces réactions sont associées à des changements d’équilibre acide / base.
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Considérons par exemple la dissolution du carbonate de calcium dans l’acide carbonique :
CaCO3 + H2CO3 ↔ Ca2+ +2HCO3-
Les réactions de carbonate sont réversibles. Notez que le CO2 dissous est hydraté dans les eaux
souterraines et que l’échange avec la phase gazeuse peut être limité ou impossible. Le CO2 dans
les eaux souterraines est donc indiqué par H2CO3. Un autre exemple d’altération est la
dissolution incongrue des silicates d’aluminium. À pH neutre, Al reste dans le solide et le
processus est représenté de manière générale comme suit :
Silicate d’Aluminium + H+ → Mem+ + mineral d’aluminium + H4SiO4
où Mem+ fait référence à des métaux tels que Na, K, Ca et Mg. Le silicium se dissout dans l’eau
interstitielle et / ou reste dans le solide. Les réactions d’altération impliquant des silicates
peuvent être considérées comme irréversibles dans des conditions de surface de la terre.
II.2.2. Réactions d’oxydo-réduction
Réaction chimique au cours de laquelle se produit un échange d'électrons.
L'espèce chimique qui capte les électrons est appelée « oxydant » ; celle qui les cède, « réducteur
». Dans ces réactions, les ions des électrons sont transférés d'une espèce à une autre. Les demi-
réactions redox sont utilisées pour décrire le passage d'un élément de l'état réduit à l'état oxydé
ou inversement. Considérons par exemple la demi-réaction de réduction des nitrates en azote
gazeux: NO3– + 5e– + 6H+ ↔ ½ N2 + 3 H2O
Tous les éléments existant dans plus d'un état de valence dans la nature sont sensibles à ce type
de réaction. Pour obtenir une véritable réaction rédox qui se produit dans les systèmes
aquatiques, il faut combiner deux demi-réactions. Les réactions d'oxydo-réduction affectent
également l'acidité du système, car pendant la réaction, des protons sont transférés. Ces
réactions peuvent se « co-produire » avec des réactions de précipitation / dissolution, donnant
lieu à des réactions de dissolution / précipitation contrôlées par redox. Par exemple, la pyrite
contient deux espèces réduites, Fe (II) et S (–I), qui peuvent être oxydées en Fe (III) et SO4,
respectivement. L'oxydation de la pyrite par l'oxygène dissous peut donc être complète ou
incomplète, selon que le Fe (II) soit oxydé ou non :
FeS2 + 3¾ O2 + 3½ H2O → Fe(OH)3 + 2 SO42– + 4H+ ou
FeS2 + 3½ O2 + H2O → Fe2+ + 2 SO42– + 2H+
De nombreuses réactions d'oxydoréduction dans les systèmes d'eau souterraine sont à médiation
microbienne et à contrôle cinétique. Les bactéries utilisent des composés sensibles à
l'oxydoréduction comme source d'énergie pour leur métabolisme. La faisabilité
thermodynamique d'une réaction redox est déterminée par le statut redox du système.
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l'O2 en tant qu'oxydant de composés réduits. Les gaz se dissolvent dans l'eau interstitielle
proportionnellement à la pression de gaz partielle dans la phase gazeuse associée :
CO2g ↔ CO2(aq)
où les indices g et aq désignent les phases gazeuse et aqueuse. Les gaz restent dissous tant que
la somme des pressions de gaz partielles ne dépasse pas la pression hydrostatique. Les eaux
souterraines peuvent souvent être considérées comme fermées au transfert de gaz, c’est-à-dire
que les gaz qui réagissent ne sont pas reconstitués et que les gaz produits restent à l’état dissous
au cours de leur écoulement. Les exceptions à cette règle sont les eaux souterraines situées près
de la nappe phréatique et les eaux souterraines dans les systèmes hydrothermaux ou
volcaniques.
II.2.3.6. Filtration ionique et osmose
Ces réactions se produisent dans les argiles et autres sédiments fins dans lesquels la molécule
d'eau inchangée peut librement traverser la membrane semi-perméable, mais les anions sont
repoussés par la charge négative des couches d'argile et les cations restent avec les anions pour
maintenir l'équilibre électrique. Il est important dans les grands bassins sédimentaires épais,
dans les zones où le temps de résidence est long et aux interfaces entre l'eau de mer et l'eau
douce dans les dépôts argileux.
II.2.3.7 Désintégration radioactive
La désintégration radioactive et le fractionnement des isotopes produisent une radioactivité
dans les eaux souterraines et modifient la composition isotopique de l'eau.
II.3. Origine de la minéralisation des eaux
II.3.1. Eaux de pluie
Au contact de l’atmosphère, l’eau de pluie dissout l’oxygène, l’azote de l’air, les substances
pouvant provenir des activités industrielles (acide, hydrogène sulfuré, CO2). L’eau de pluie
entraîne également les poussières de toute sorte (aérosols, poussières sahariennes). Au contact
de l’air, l’eau des précipitations se charge en CO2. La concentration en silice dissoute dans l’eau
de pluie est nulle.
II.3.2. Eaux de rivières
La composition de l’eau des rivières varie avec la nature des terrains traversés, le régime des
pluies, les rejets qu’elles peuvent collecter. Le faciès des eaux de rivières est fonction de la
nature géologique des zones avec lesquelles elles sont en contact. Un cours d’eau à côté de la
côte présente des concentrations élevées en ions Cl- et Na+
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- l’atmosphère (des apports atmosphériques qui varient selon le milieu (forêt, désert,
proximité avec la mer) ;
- la végétation (matière organique), certaines plantes libèrent des ions chlorure, la silice,
le K+. pour le cas de la silice, elle est absorbée par les plantes et précipite dans les feuilles
sous forme de phytolithes qui retombent dans le sol lors de la chute des feuilles ;
- le sol (altération, pédogénèse, hydrolyse des minéraux) ;
- la lithologie (roche) : les eaux issues des roches plutoniques, métamorphiques,
volcaniques et détritiques non carbonatées sont de faciès bicarbonaté sodique ou
calcique ; celles issues des roches calcaires sont bicarbonatées calciques ; elles sont
sulfatées calciques et parfois chlorurées sodiques dans les évaporites ;
- Facteurs anthropiques (homme, industrie).
L’hydrolyse de la roche entraine la libération des éléments majeurs suivants : Ca2+, Mg2+, K+
et Na+ pour les cations ; HCO3-, SO42-, NO3- et Cl- pour les anions. Tout dépend du milieu, ainsi
à Yaoundé, on trouve le Fe et l’Al qui seront considérés comme éléments majeurs.
Les eaux de surface sont de plus en plus minéralisées lorsqu’elles sont issues des roches
contenant des minéraux de plus en plus solubles (silicates<carbonates<évaporites).
Les sources de divers ions sont indiquées dans le tableau 2
Tableau 2 : source des ions
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Les raisons qui poussent les utilisateurs à mesurer le COT varient selon les secteurs, mais se
classent généralement en deux catégories : le contrôle des process et la conformité à la
réglementation. Les applications de mesure du COT les plus courantes incluent :
❖ Eau potable municipale : le carbone organique réagit avec les produits chimiques de
désinfection tels que le chlore et forme des sous-produits de désinfection qui peuvent être
cancérigènes. La réduction du carbone organique avant la désinfection peut diminuer de façon
significative l'exposition du public aux sous-produits de désinfection dangereux ;
❖ Eaux usées municipales : la surveillance du carbone organique dans l'influent permet de
faciliter le contrôle des process et d'optimiser l'efficacité de la station, tandis que le contrôle de
l'effluent est souvent obligatoire pour le rejet dans les eaux de surface ;
❖ Eaux usées industrielles : les industriels qui rejettent des déchets liquides dans les eaux
de surface sont tenus de surveiller le COT ;
❖ Centrales électriques : la limitation des sources potentielles de composés corrosifs
permet d'éviter de coûteux dommages causés aux équipements onéreux ;
❖ Fabricants de produits pharmaceutiques : l'eau est l'ingrédient le plus fréquemment
utilisé pour fabriquer des médicaments. La réglementation limite la concentration en carbone
organique afin d'éviter la prolifération de bactéries potentiellement dangereuses ;
❖ Fabricants de produits électroniques : une eau ultra-pure est utilisée pour la fabrication
de microprocesseurs et de puces informatiques. La taille des processeurs et des circuits ne cesse
de rétrécir, c'est pourquoi l'eau doit conserver un niveau de propreté exceptionnel afin d'éviter
tout dommage microscopique sur ces circuits miniatures.
- Des ions fluorés (Fluor) : Le fluor n'existe pas dans l'eau à l'état libre, mais sous forme
de fluorures liés à d'autres ions : calcium, sodium, aluminium … Les fluorures de l'eau
proviennent de la dissolution des roches pour les eaux souterraines, et de rejets industriels pour
les eaux de surface. La teneur en fluor dépend beaucoup du temps de contact de l'eau avec les
minéraux fluorés de l'aquifère. Elle est plus élevée dans les nappes captives. Sa teneur ne doit
pas excéder 1,5 mg/l.
L’indice des rejets d’eau usées d’origine industrielle ou domestique sur l’environnement
aquatique peut s’illustrer par la variation de la T, du pH, la turbidité, la consommation
d’oxygène, l’augmentation du taux d’élément nutritif.
- La température est l’un des paramètres écologiques les plus importants parmi tous ceux
qui agissent sur les organismes aquatiques. Sa variation brusque provoque une instabilité au
sein de la biocénose. Elle joue un rôle important par exemple en ce qui concerne la solubilité
des sels et des gaz dont, entre autres, l’oxygène nécessaire à l’équilibre de la vie aquatique. Par
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ailleurs, la température accroît les vitesses des réactions chimiques et biochimiques d’un facteur
2 à 3 pour une augmentation de température de 10 °C. L’activité métabolique des organismes
aquatiques est donc également accélérée lorsque la température de l’eau s’accroît. La valeur de
ce paramètre est influencée par la température ambiante mais également par d’éventuels rejets
d’eaux résiduaires chaudes. Des changements brusques de température de plus de 3° C s’avèrent
souvent néfastes.
- Le pH exprime le degré d’acidité ou de l’alcalinité de l’eau. Selon la nature du sol
traversé, une gamme de pH comprise entre 6,5 et 9,5 a été arrêtée par l’OMS pour un bon
épanouissement des organismes. Le pH neutre des pluies est compris entre 5,6 et 5,8. Les pluies
sont acides à cause de la déforestation. En zone calcaire (pH 8-9), eau de mer (pH≈8,3).
L’échelle de pH s’étend de 0 (très acide) à 14 (très basique), la valeur médiane correspond à
une solution neutre à 25 °C. pH = -log[H+].
- L’alcalinité représente la capacité de l'eau à neutraliser des acides. L’alcalinité de l’eau
est aussi appelée dureté carbonatée, TAC (Titre Alcalimétrique Complet) ou pouvoir tampon.
Cette propriété dépend entre autres de la concentration en carbonate, bicarbonate et hydroxydes
de l’eau.
- La conductivité électrique de l’eau (EC) est l’aptitude d’une eau à laisser les charges
électriques se déplacer librement, autrement dit à permettre le passage du courant électrique.
Plus une eau est minéralisée, mieux le courant circule et plus sa conductivité est élevée. La
plupart des sels minéraux en solution sont de bons conducteurs. Par contre, les composés
organiques sont de mauvais conducteurs. La conductivité électrique s’exprime en micro
Siemens /cm noté μS/cm ; La conductivité d’une eau naturelle est comprise entre 50 et 1500
μS/cm (Tab.3).
Type d’eau Valeur de conductivité (en μS/cm)
Eau pure 0,055 μS/cm
Eau déminéralisée 1.0 μS/cm
Eau potable 50 à 500 μS/cm
Eau de pluie 30 à 50 μS/cm
Eaux usées domestiques 0.05 à 1.5 mS/cm
Eau courante 500 à 900
Effluents industriels 0.05 à 10 mS/cm
Eau de mer 35 à 50 mS/cm
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improbable. Toutefois, si nous considérons l'eau d'un puits ouvert, il y aura de l'oxygène dissous
dans la couche superficielle à cause de l'interface avec l'atmosphère. La couche inférieure peut
ne pas avoir d'oxygène dissous. Voilà pourquoi au fond de ces plans d'eau, les processus de
réduction prévalent. En claire, cela dépend de la profondeur de l'eau souterraine. En effet, la
zone vadose est poreuse et l'oxygène distribué diminue avec la profondeur. L'oxygène dans le
sol a une concentration de 4% à 18%. Par conséquent, avec un gradient de concentration, O2
finira par atteindre les eaux souterraines. Plus l'eau souterraine est peu profonde, plus la
concentration sera élevée pour O2.
- L’azote : le nitrate est la forme dominante de l’azote minérale retrouvée dans les eaux
polluées. Dans les cours d’eau, l’azote ammoniacale (NH4, NH3) est un indicateur de la
pollution, surtout anaérobique ;
- Les phosphores : les phosphates représentent une substance représentent une substance
indispensable aux êtres vivants et dont les teneurs excessives sont néfastes à la vie. Agissant à
faible dose, leur taux dans l’eau augmente avec les rejets de matières organiques, le lessivage
des terrains cultivés et la présence des points de lessive dans les cours d’eau. Cet enrichissement
des eaux en phosphate se traduit généralement par le développement anormal des végétaux.
De ce qui précède, il en ressort que l’eau n’est pas pure puisqu’elle contient les substances tels
que les gaz, ions et les solides dont les concentrations dépendent des paramètres tels que le pH,
la pression partielle des gaz en contact avec les eaux, la nature des substances minérales,
organiques ou inorganiques dissoutes, la texture des sols.
IV. DIFFERENTES PHASES DE L’EAU
La phase est un domaine homogène dans lequel la composition et les propriétés physico-
chimiques sont en tout point homogène. Dans les systèmes aquatiques, les transports de matière
se font sous trois formes dont la définition est basée sur un critère arbitraire de taille.
IV.1 Phase dissoute ou liquide (<0,45µm ou 0,22µm)
Elle contient les éléments qui peuvent résulter de la dissolution en milieu aqueux des corps
solides, gazeux, liquide formant alors une solution. La phase dissoute est composée d’une
fraction inorganique (cations et anions majeurs, des éléments minoritaires (Fe(2+ et 3+), Pb, Mg,)
et la silice, et d’une fraction organique (microorganismes animaux et végétaux, AH, AF, AA..).
Cette fraction organique est constituée par la matière organique dite pédogénique et la matière
organique dite aquagénique. La première, formée dans le sol, provient de la dégradation des
végétaux supérieures et la seconde est produite en milieu aquatique par les microorganismes
telles que les algues, les phytoplanctons, les bactéries aquatiques etc. En générale, l’ensemble
des substances humiques représente 60 à 80% des eaux des fleuves et rivières.
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• le Total des solides dissous (TDS), qui est le résidu de l’évaporation à 105 ou 180 ° C.
Le Résidu sec est un indicateur de minéralisation qui permet de déterminer le taux de minéraux
recueillis après évaporation de 1 litre d'eau soumis à 105/180°C. En d'autres termes, on apprécie
la quantité de minéraux solides qui s'est formée après avoir fait chauffer 1 litre d'eau à
105/180°C. Les eaux très pauvres en minéraux, soit moins de 50 mg/litre, ne sont pas
conseillées pour la consommation quotidienne. Elles sont plus agressives ou instables. En fait,
elles réduisent la vitalité électrique de votre corps. Les eaux avec plus de 500 mg/litre de résidu
sec sont trop riches en minéraux pour la consommation quotidienne. Cela provoque un
déséquilibre dans notre organisme et un excès de minéraux inorganiques dans nos intestins. Les
eaux ayant une teneur en minéraux comprise entre 50 et 500 mg/litre sont considérées pauvres
en minéraux et sont fortement recommandées pour la consommation quotidienne. Cependant,
le fait qu’une eau soit saine dépend également de quels minéraux et autres substances qu’on y
trouve.
Une classification de l'eau basée sur le TDS est donnée dans le tableau 4.
Tableau 4 : Nomenclature de l’eau à partir du TDS
TDS Values (mg/l) Classification
<1,000 to 2,000 Fresh water1
2,000 to 20,000 Brackish water
20,000 to 50,000 Saline water
> 50,000 Brine
1. Les limites varient d'un pays à l'autre, en fonction de la salinité de l'eau disponible.
L'étape suivante consiste à évaluer les composants individuels. Une douzaine d’éléments
environ, sur une centaine d’éléments chimiques, sont normalement analysés dans les
échantillons d’eau. Au fil des ans, les hydrogéochimistes ont été guidés dans la sélection de
leurs constituants importants par la concentration relative d'un élément en particulier et par son
importance physiologique, agricole, industrielle ou géochimique.
Dans les eaux souterraines (Tab.5), les concentrations sont intermédiaires entre les
précipitations et l'eau de mer. L'eau de pluie n'est pas de l'eau pure et, dans certaines zones
côtières ou dans des zones désertiques, la charge chimique des précipitations atmosphériques
peut contribuer de manière significative au caractère chimique des eaux souterraines.
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Tableau 5 : Gamme normale de composition chimique (en mg/l, sauf le pH) des eaux
souterraines, des eaux de mer et des eaux de pluie loin de la côte.
Parameter Groundwater Mean ocean water Rainwater
pH 5.5-9 8.2 4.1-5.6
Ca 10-200 400 0.1-2
Mg 0.1-100 1,350 0.05-0.2
Na 1-300 10,500 0.1-1
K 0.1-20 380 0.08-0.3
Fe 0-10 0.01 0-0.2
Mn 0-2 0002 0-0.02
SiO2 10-30 6.4 -
HCO3 80-400 142 0
SO4 10-100 2,700 0.4-8
Cl 1-150 19,000 0.25-2
NO3 0-50 < 0.5 0.3-4
F 0.1-2 1.3 0.03-0.1
Br <5 65 -
B <2 4.6 -
Après chaque analyse chimique, l’équilibre ionique doit être vérifié à partir de la relation
suivante :
𝑇𝑍 + −𝑇𝑍 −
𝐵𝐼 = 𝑥100 où TZ+ et TZ- sont respectivement est la somme des équivalents cations et
𝑇𝑍 + +𝑇𝑍 −
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Les informations chimiques obtenues à partir de tels diagrammes sont communément tracées
sur des cartes hydrogéologiques et des coupes transversales afin d'illustrer la distribution
surfacique et stratigraphique de divers types d'eau et l'évolution dans le temps des
caractéristiques chimiques des eaux souterraines.
Les rapports de concentration sont également très utiles pour interpréter les analyses des eaux
souterraines en termes de processus hydrogéochimiques. Leur usage permet de s’affranchir des
effets de dilution/concentration et d’obtenir ainsi une représentation acceptable simultanément
pour des eaux très chargées et des eaux très diluées. Le tableau 6 répertorie les ratios d’espèce
qui sont d’usage général, ainsi que les informations que ces ratios peuvent fournir. Notez que
ces règles sont basées sur de nombreuses études sur la qualité des eaux souterraines; Cependant,
il existe des environnements extrêmes qui ne se comportent pas conformément à ces
informations générales. Les rapports molaires ou les rapports de concentration équivalents sont
souvent plus pratiques que les rapports de concentration en poids pour identifier les rapports
hydrochimiques. Pour pouvoir accepter ou rejeter des hypothèses sur les processus en cours, il
faut combiner les informations dérivées des ratios. Les cartes d’égalité de rapport fournissent
des informations utiles sur la dissolution relative du matériel aquifère, l'échange d'ions et le
mélange des eaux de différentes sources. Schoeller (1959) a suggéré des cartes de contour à
rapport égal pour SO4/Cl, Mg/Ca et d'autres combinaisons ioniques, où la concentration des
ions individuels est exprimée en meq/l. Le rapport Mg/Ca dans l’eau est particulièrement utile
dans l’étude de la chimie de l’eau provenant de roches carbonatées. Dans les aquifères calcaires
et calcaires, le rapport Mg/Ca est généralement compris entre 0,5 et 0,7 et celui des aquifères
dolomitiques entre 0,7 et 1,1. Dans les roches silicatées riches en Mg, telles que les basaltes, le
rapport Mg/Ca dans les eaux souterraines est supérieur à 1. Les rapports Cl/HCO3 et SO4/Cl
peuvent être utilisés comme indicateurs de l’intrusion d'eau dans les aquifères côtiers.
Le rapport HCO3 /Cl est utile pour déterminer la direction du mouvement de l'eau souterraine
et la distance d'un échantillon d'eau donné depuis sa zone de recharge initiale, car ce rapport
diminuera dans la direction du flux en raison d'une plus grande dissolution de Cl. Le rapport
sodium / cations totaux est utilisé pour étudier l’effet de l’échange d’ions dans les sédiments
ayant des propriétés d’échange de cations. Les rapports Br/Cl, I/Cl et B/Cl sont recommandés
pour déterminer l'origine des eaux de champs de pétrole profonds (Zaporozec, 1972). Le rapport
Br/Cl est également un paramètre fiable pour l'identification des sources de salinisation (Fontes
et al., 1989 ; Vengosh et Rosenthal 1994). Les méthodes SIG utilisant un code de couleur
peuvent être utilisées pour montrer la distribution de divers ions.
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ici, toutes les concentrations ioniques sont exprimées en meq/l. Ainsi % Na <20, excellente ;
20-40, bonne ; 40-60, admise ; 60-80, douteuse, %Na>80 inadapté. Le bore est utile en très
faible concentration pour la croissance normale des plantes, mais il devient toxique en
concentration supérieure en fonction du type de plante (Todd, 1980). Le US Salinity Laboratory
du US Department of Agriculture a utilisé le risque de salinité et le risque de sodium comme
deux critères importants pour la classification des eaux d'irrigation. Le risque de salinité est une
mesure de la CE et le risque de sodium est exprimé en termes de rapport d’adsorption sodique
𝑁𝑎+
(SAR) défini comme suit : 𝑆𝐴𝑅 = 𝐶𝑎2+ +𝑀𝑔2+
√( )
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où toutes les concentrations ioniques sont exprimées en meq/l. Le SAR ajusté a été suggéré
comme un autre critère pour évaluer l'adéquation de l'eau pour l'irrigation (Ayers 1975). Le
lecteur peut se référer à Todd (1980) et à Lloyd et Heathcote (1985) pour les détails nécessaires
concernant divers systèmes de classification des eaux d’irrigation.
L’influence des activités anthropiques sur la qualité des eaux souterraines peut être étudiée par
[𝐶𝑙− ]+[𝑆𝑂 2− ]+[𝑁𝑂− ]
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le pourcentage de pollution : % 𝑝𝑜𝑙𝑙𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 = [𝐶𝑙 −]+[𝑆𝑂2−]+[𝑁𝑂 − ]+[𝐴𝑙𝑐𝑎𝑙𝑖𝑛𝑖𝑡é] ∗ 100
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Il existe une multitude de ratios (Tableau 6) dont certains et bien d’autres seront utilisés par
l’étudiant sous forme de TPE
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V.2.Modes de représentation
a) Diagramme de stabler
Ce diagramme est une représentation de la contribution de chaque espèce ionique à la somme
cationique ou à la somme anionique. Les unités sont des équivalents par litre (eq/l) ou en meq/l.
Ce type de graphique ne concerne qu’un échantillon d’eau à la fois. Son utilité réside dans la
compréhension des équilibres carbonatés. En d’autres termes, il permet de représenter
l’alcalinité.
b) Diagramme de Stiff
Il permet d'obtenir une figure géométrique polygonale caractéristique d'une famille d'eau
donnée. Les données d'analyse des ions majeurs sont reportées sur des axes horizontaux de part
et d'autre de l'axe vertical d'origine. Les cations sont représentés à gauche et les anions à droite.
Ce diagramme fait des représentations individuelles de faciès chimique.
c) Diagramme de Piper
C’est une représentation graphique de la chimie d'un ou plusieurs échantillons d'eau. Les anions
et les cations sont représentés dans deux diagrammes ternaires distincts. Les sommets du
diagramme ternaire des anions sont le sulfate, le chlorure et les carbonate +
l'hydrogénocarbonate. Les sommets du diagramme ternaire des cations sont le magnésium, le
calcium et sodium + potassium. Les deux diagrammes ternaires sont projetés dans un losange
déterminant le faciès chimique d’une eau. Les unités de mesures utilisées sont les % de meq/l.
Ce type de représentation est particulièrement adapté pour étudier l’évolution, dans le temps,
du faciès des eaux.
Le diagramme de Piper permet donc :
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➢ d’illustrer l'évolution chimique d'une eau dans un aquifère ainsi que les mélanges d'eaux
de minéralisations différentes ;
➢ d’avoir une idée sur la lithologie à partir des analyses chimiques ;
➢ d’avoir une relation entre le chimisme de l’eau et la nature lithologique de l’encaissant ;
➢ la projection de plusieurs échantillons en même temps :
▪ Pour suivre leurs évolutions dans le temps et dans l’espace,
▪ Pour les comparer,
▪ Pour avoir une idée sur la notion de mélange,
➢ de suivre les propriétés physico-chimiques au cours de leur évolution spatiotemporelle.
Il est important de souligner que ce diagramme ne traduit pas la minéralisation globale d'une
eau, mais seulement la répartition des ions dissous.
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