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Dans Balafon, Engelbert Mveng présageait dans les années 1970 que « Demain,
l’Afrique sera sujette à tous les appétits et à tous les dangers ». Cette prémonition se vérifie
pleinement dans le golfe de guinée. Le Golfe de Guinée, correspond à la partie tropicale Est
de l’océan Atlantique situé sur la côte ouest africaine. Il s’étend du cap Lopez (à côté de
l’équateur) jusqu’au cap Palmas à 7° de longitude ouest. D’un point de vue historique, le
Golfe de Guinée correspond à l’ancienne cote des esclaves noirs comprenant les zones
littorales de nombreux pays d’Afrique notamment la cote d’ivoire, le Ghana, le Benin, le
Sénégal, le Togo, le Nigeria, le Cameroun, le Nigeria, le Gabon, la Guinée équatoriale, la
république démocratique du Congo (y compris le delta du Niger). Schématiquement, le golfe
de guinée est la façade côtière allant du Sénégal à l’Angola. Depuis 2001, une plateforme
institutionnelle dénommée commission du golfe de guinée (CGG) constituée de huit (08)
membres dont l’Angola, le Cameroun, le Congo Brazzaville, le Gabon, la guinée équatoriale,
le Nigeria, la RDC et Sao tomé et principe, a été mise en place pour une synergie d’action en
matière sécuritaire et du développement. Il s’agit en l’espèce d’une région stratégique dotée
d’un énorme potentielle économique, écologique, humain qui suscite depuis quelques années
un regain d’intérêt d’où la montée en puissance de la piraterie dans cette zone. Ainsi,
l’analyse de la position de la communauté internationale sur la question de la piraterie dans le
golfe de guinée constitue la trame réflexive de ce thème. Dès lors la question centrale qui
oriente le raisonnement est celle de savoir quel est le rapport d’influence de la communauté
internationale sur la piraterie dans le golfe de guinée ? en claire, quels sont les moyens utilisés
par la communauté internationale face à cette lutte ? quelles sont les perspectives à
implémenter pour une meilleure implication de la communauté internationale dans la gestion
de la piraterie ? pour apporter des éléments de réponse à ces préoccupations, la suite du travail
consistera à faire une étude conceptuelle de la piraterie et la communauté internationale ,
analyser les généralités sur la piraterie dans cette zone, présenter les instruments de la
communauté internationale face à la lutte contre la piraterie.
I. CLARIFICATION CONCEPTUELLE
1- La piraterie
D’après le dictionnaire Robert, le pirate se définit comme les aventuriers qui
court les mers pour piller les navires de commerce et comme un individu sans
scrupules qui s’enrichit aux dépens d’autrui.
Il faut prendre en compte que le golfe de guinée est lové dans l’atlantique sud zone traversée
par d’importante route maritime qui vont du cap de Palm jusqu’au cap horm. Mais il faut
attendre la guerre du Biafra pour voir surgir de manière épisodique des actes de piraterie dans
le golfe de guinée. Les enjeux économiques vont s’accentués avec le deuxième choc pétrolier
de 1979 dont l’incidence sur les populations conduit à une criminalisation de celles résidents
sur zone côtière. L’espace maritime représentait la zone d’excellence de la matérialisation de
l’insécurité au vu de l’étendue et l’incapacité des puissances occidentales présentes dans cette
région à « délimiter » les eaux territoriales dépendantes de leur compétence respective.3
En accédant à la souveraineté nationale et internationale, les états du golfe ont hérité
d’un « manteau d’épine » qui se traduisait par leur inaptitude à assurer le total control de cet
1
Justin William Mimbe, « richesses naturelles et piraterie maritime dans le golfe de guinée », jeune Afrique
Economique, no 386, février-mars 2012, p.100
2
W. Zartman, la résolution des conflits en Afrique, New-York, kof ;199
3
ANY,1AC 293, études préparatoires à la réunion du comité de défense de l’Afrique centrale, juin 1949
espace qui allait devenir un enjeu d’une importance capitale pour les anciennes puissances
colonisatrices. Ces dernières étaient soucieuses de sauvegarder leurs intérêts tout au long de
leur nostalgique « zone d’influence » c’est la raison pour laquelle la frontière était alors
associé à un système de contrôle puissant plus ou moins explicites (système de défense,
contrôle douanier) dont l’objet premier était de protéger, mais aussi de laisser circuler en
filtrant et en prélevant.4La balkanisation de l’espace maritime issu de la compétition coloniale
4
P. Tchawa, « les eaux territoriales… », P.7
- La piraterie politique : elle s’actionne autour des navires et autres installations
vitales en mer, d’attirer l’attention de l’opinion internationale sur une cause
déterminée.
- La piraterie actionnée : c’est celle qui est instrumentalisée par les puissances
étrangères (prises d’otages) dans le but de mieux asseoir leur influence dans
une région donnée.
- La piraterie atypique : elle concerne les attaques des installations vitales à terre
poursuivant un but politique ou lucratif5.
5
S.S Ndutumu., géopolitique maritime du golfe de guinée au XXIe siècle, L’Harmattan, 2012, P95
6
Terrorisme et piraterie :de nouveaux enjeux sécuritaires en Afrique centrale, Yaoundé, Presse universitaire
D’Afrique, 2010
7
Convention de Montego bay, 1983
mer d’où les décrets de novembre 2007, celui de juin 2008 portant la création du comité
nationale de sécurité maritime et le dernier de novembre 2009 relatif à la pollution en mer.