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MASTER I PROFESSIONNEL
BANQUE – ASSURANCE & FINANCE
COURS DE DROIT
DES ASSURANCES SPECIFIQUES
- MARITIME
- TRANSPORT
- AERIEN
- CONSTRUCTION
Par :
Enseignant Associé
PLATON : « il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts et ceux qui vont
sur la mer. »
Y a-t-il alors un droit spécial ? Pour des gens spéciaux. Les activités
maritimes sont non ordinaires. Le droit terrestre ne peut pas répondre aux
particularismes du droit maritime. C’est ici le domaine de l’intuition.
De quoi parle-t-on ?
I- DEFINITION
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cherchent par tous les moyens à s’arroger certaines zones (ex. de la Russie en
Arctique). Les Etats côtiers veulent intégrer une partie des zones marines qui
jouxtent leur territoire pour les exploiter.
Convention internationale de Montego Bay, 1982 : convention des Nations
Unies, entrée en vigueur en 1996, longtemps boudée par les pays industrialisés. Elle
reconnaît une souveraineté aux Etats côtiers. Se pose le problème du monopole : les
pays en voie de développement peuvent exiger une contrepartie aux pays
industrialisés qui exploitent leurs zones marines. Cela a permis de délimiter les eaux
territoriales : dans la limite de 12 MN à partir des côtes. Au-delà : la zone
économique exclusive : 188 MN. Puis la haute mer.
Dans les eaux territoriales les Etats peuvent faire ce qu’ils veulent. Mais ils
doivent laisser le passage aux navires étrangers inoffensifs. Dans la ZEE, il n’y pas
de réelle souveraineté mais un droit d’exploitation monopolistique. Le monopole peut
être cédé contre contrepartie. La haute mer : zone où les souverainetés nationales
cessent. Ce n’est pas pour autant que c’est une zone de non droit : il n’y pas de droit
particulier qui s’y applique. Si deux navires entrent en collision, si deux personnes se
marient : il faut décider quel est le droit applicable. Ce sera le droit d’une des deux
parties concernées ; ex. loi du pavillon.
On s’intéresse au droit privé : l’activité des entreprises de transport maritime :
Question du transport de marchandises par la mer ou construction et exploitation des
zones portuaires. Activités salariées : un Code du travail maritime. Activité de pêche,
la plaisance. Exploitation des fonds marins. La recherche scientifique.
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spécificité. Les risques encourus sont eux-mêmes beaucoup plus importants qu’à
terre.
*Risques physiques : blessure, mort de personnes.
*Risques économiques majeurs : la simple valeur du navire est considérable.
Les marchandises représentent aussi des sommes faramineuses. Perdre un navire
est pour une entreprise un risque de ruine.
La prise de risque économique et humaine est considérable. En
conséquence pour la vie de cette activité il faut une solidarité au sens de
l’entraide, au point qu’elle est juridicité : obligation d’assistance aux vies
humaines ou encore avarie commune : au niveau économique et du partage du
risque.
La solidarité entre les participants à l’expédition maritime est sans équivalent à
terre. La matière maritime a une dimension internationale : le transport de
marchandises par des zones géographiques de souveraineté différente, ou des
zones sans réelle souveraineté.
Au cours d’un même itinéraire les gens de mer sont exposés à une
modification des règles applicables : il est difficile de maîtriser le droit applicable.
C’est un domaine où l’insécurité juridique est relativement importante, qui s’ajoute à
l’insécurité économique. Deux insécurités insupportables, car la valeur des biens est
énorme.
Le monde maritime a réagi tôt : il s’est spontanément institutionnalisé. Des
pratiques communes sont apparues : des coutumes, des usages. Un droit des gens
de mer s’est élaboré assez tôt : créé par ceux qui y étaient soumis.
Les rôles d’Oléron : recueils de décisions judiciaires qui concernent les
commerçants de la côte atlantique, apparurent au XIIème siècle. Mettent en place des
coutumes. Rôles d’Oléron : transport maritime du vin vers l’Angleterre (mariage
d’Aliénor et d’Henri II).
En Italie, le Consulat de la Mer. Recueil de décisions juridiques qui montre
les coutumes de l’époque.
Région hanséatique (nord de l’Allemagne, Pays Bas). Equivalent des rôles
d’Oléron : usages propres à une région.
Aucune autre branche du droit n’a eu de volet international aussi tôt. Au 17/
18 è siècles, cet aspect s’est un peu affaibli (naissance de l’Etat nation). Droit très
internationalisé : seul moyen de lutter contre l’insécurité juridique.
Conclusion : l’activité maritime est intrinsèquement aventureuse et
internationale. Pour cette raison elle est régie par des normes spécifiques qui
répondent aux besoins spécifiques.
D’où un droit original : le droit maritime. Ainsi qu’une juridiction particulière,
propre : les tribunaux maritimes commerciaux. Ils connaissent uniquement des délits
au sens pénal : certains délits commis par les marins : pêcheurs, plaisanciers,
marine marchande.
Délits liés à la navigation. Article 36-10 du Code disciplinaire et pénal de la
marine marchande.
- Refus pour un capitaine de tenir un livre de bord.
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- Abandon par un marin de son poste.
- Fautes de navigation
- Manquements à la discipline.
- Refus pour un capitaine de rédiger l’Etat civil si nécessaire.
Il y a 14 tribunaux maritimes commerciaux, qui se trouvent tous en
métropole. En outre-mer, les tribunaux correctionnels ont cette compétence. Ces
tribunaux sont peu connus et ont mauvaise presse. Ce sont des juridictions
d’exception, le respect de la procédure pénale est aléatoire. Il n’y a pas d’appel
possible au jugement.
Les 4 juges sont des professionnels du monde maritime. Le tribunal est
présidé par un magistrat professionnel. Le tribunal donne des peines de prison (refus
de tenir, pour un capitaine, un livre de bord).
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influence les travaux de la CNUCED. Les pays en voie de développement qui
exportent beaucoup de matières premières, ont pour cela recours aux navires des
pays industrialisés. Les pays en voie de développement considèrent que la relation
avec les pays industrialisés les lèse. Relation pays chargeurs/pays armateurs
défavorable aux premiers.
OMI : pays armateurs ; élabore des conventions favorables aux pays
armateurs ; à la CNUCED, beaucoup de pays en voie de développement tentent de
rétablir un équilibre, en proposant des textes moins défavorables aux pays
chargeurs. Mais en l’Etat la CNUCED n’a pas de poids politique suffisant à échelle
internationale. Cependant on observe quelques progrès : l’OMI et la CNUCED
tendent à travailler ensemble. On s’achemine vers des textes plus équilibrés afin
d’éviter les doublons.
Union Européenne : influence la matière maritime. L’UE intervient dans le
domaine de la pêche en particulier. Règles spécifiques, quotas de pêche. Les Etats
ont été obligés à ouvrir leurs équipages aux autres citoyens européens. Gros
problèmes entre marins Français et espagnols. Réguler la concurrence, améliorer les
règles de transport maritime (lutte contre la concurrence déloyale).
Toutes ces réflexions nous amènent à une question : puisqu’on a un droit
maritime, est-il autonome ? Cela signifie qu’il serait détaché du droit civil et
commercial. L’ensemble des règles proposé a ses propres fondements et propres
règles d’interprétation. En cas de lacunes du droit maritime, il ne peut pas être
question d’aller chercher des réponses ailleurs. Il faut trouver des réponses propres.
Il y a sur ce sujet une querelle d’auteurs qui a opposé en particulier René Rodière
et Paul Chauveau.
Chauveau : partisan de l’autonomie du droit maritime. Le droit civil, droit
terrestre, n’a pas de bonnes réponses à apporter.
Rodière : ne détachait pas le droit maritime du droit commercial ; en particulier
du droit des transports. Le droit maritime est certainement particulier mas pas
autonome.
Aujourd’hui le débat est plus équilibré. Le droit maritime n’est pas par principe
autonome ou lié au droit commercial.
Vialard : si l’institution en cause est une question spécifiquement maritime,
alors il faut y apporter une réponse spécifique.
Exemple : en faveur de l’autonomie.
*Avarie commune : une institution typiquement maritime.
*Responsabilité limitée : un terrain spécifiquement maritime.
Contre l’autonomie :
*Formation d’un contrat de transport : rien de spécifique en droit maritime. Ce
n’est pas lié au droit de la mer.
Il y a une réponse en droit civil.
Ø Il faut articuler les deux points de vue.
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III. LA QUESTION DES SOURCES.
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ou se distinguer du texte international ?? Aujourd’hui le législateur reprend
simplement les textes internationaux.
5 lois Rodière :
-18 juin 1966, décret du 31 décembre : contrat d’affrètement et de transport
maritime. Le pendant de la convention de Bruxelles.
-3 janvier 1967 : statut des navires.
-3 juillet 1967, décret du 19 janvier 1968 : assurance maritime.
-7 juillet 1967, décret du 19 janvier 1968 : évènements de mer
(=catastrophes).
-3 janvier 1969, décret du 19 juin 1969 : armement des navires et ventes
maritimes.
La Jurisprudence
La Jurisprudence Stricto Sensu :
Elle a en matière maritime un rôle très important. Ce qui est original à ce
propos c’est un rôle particulier de certaines CA qui sont amenées à connaître des
litiges pour des raisons de localisation : Bordeaux, Rennes, Aix … Qui sont plus
spécialisées dans le domaine maritime. Ce n’est rien d’officiel, mais du fait. Elles
rendent généralement des décisions de grandes qualités : elles prennent en compte
la spécificité du droit maritime.
La cour de cassation joue un rôle important, mais sûrement car elle est moins
confronté au monde maritime, elle rend parfois des décisions de moindre qualité :
elle a tendance à moins tenir compte de la spécificité du droit maritime. Elle est
moins intuitive. Parfois on a des contradictions entre les chambres de la cour de
cassation : opposition entre la 1ère civ et la commerciale !
Exemple : Arrêt Com 8/10 /03 et 1ère Civ. 16/03/04, solution sur les clauses
compromissoires radicalement opposées alors que les faits sont parfaitement
identiques. [Legifrance].
L’Arbitrage : C’est le recours à une personne privée pour trancher un litige ;
En matière maritime c’est extrêmement fréquent. On a 2 façons d’avoir recours à
l’arbitrage : le compromis (décision une fois le litige né d’avoir recours à un arbitre)
ou la clause compromissoire (clause préventive). La clause compromissoire est
fréquente dans les contrats d’affrètement maritime ou dans les connaissements
maritimes. Dans la doctrine on considère que c’est presque le mode ordinaire de
règlement des litiges. Les sentences arbitrales sont particulièrement importantes
pour comprendre la pratique.
Problème : les décisions sont confidentielles. Evite la mauvaise publicité qui est
liée à un procès. Donc il faut gratter dans certaines revues (en forme
anonyme) : la revue de l’arbitrage ; le CLUNAY (le journal du droit
international) ; le DMF (droit maritime français).
La France a ouvert une chambre arbitrale maritime (Internationale) : permet
d’exister sur la scène internationale, mais la grande place reste de très loin
LONDRE.
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Pourquoi l’arbitrage ? En raison de la connaissance que peuvent avoir les arbitres
des usages maritimes. En fait il est plus compétent que le juge étatique. Ensuite il
est plus sensible au danger de la mer ; et donc plus indulgent.
La Doctrine
En droit maritime la doctrine a joué un rôle considérable
(lois Rodière). Ripper a également écrit énormément. Chauvaux également a
participé. Il reste des auteurs vivants : Viallard (ouvrage « droit maritime » PUF
1997) ; E. Du Pontavis (dalloz 1995 « droit maritime »). En 2006 on a « Droits
maritimes » qui regroupe tout ce qui touche au droit maritime (droit de la mer ; droit
du littoral ;) il montre le caractère transversal de cette matière ; Ecrit
par Beurrier (Nantes). Enfin on a de 2007 le « traité de droit maritime » rédigé par P.
Bonassies et Scapel chez LITEC.
FILS CONDUCTEUR DU COURS : le droit maritime cherche à répondre aux
conditions très particulières dans lesquelles s’exercent l’économie maritime et plus
spécifiquement le transport de marchandises par mer. Donc on va d’abord essayer
de montrer que le droit prend en compte le fait que l’exploitation maritime est une
entreprise risquée (voire dangereuse). Ensuite on va montrer que le déplacement
de marchandises par voie maritime impose de mettre en œuvre des moyens
humains, financiers, matériels considérables. Donc le déplacement par mer de
marchandises est très complexe ;
PREMIERE PARTIE : L’EXPEDITION MARITIME, UNE ENTREPRISE
PERILLEUSE
Les marins sont des gens à part : ils affrontent le péril de la mer. On va
assister sur l’importance du danger. On expose des dizaines, parfois des centaines,
d’hommes et porte sur des biens d’une valeur extrêmement importante. Evidemment,
la navigation maritime n’est pas privée des progrès techniques qui vont rendre celle
ci plus sûre (radar, GPS…). Cependant ces mêmes progrès techniques permettent
aussi de transporter des charges toujours plus importantes, de faire des bateaux plus
rapides, grands… Donc les problèmes sont plus importants. L’idée que les progrès
techniques rendent la navigation plus facile ne veut pas dire sans danger. Il y a
toujours une spécificité de l’activité maritime et donc il faut un droit spécifique.
Le 14 avril 1912 : le Titanic sombre, 1513 morts. 5 ans après, le 6
décembre 1917, un paquebot explose dans un port canadien 1963 morts.1987, le
20 décembre, un pétrolier aborde un ferry (collision), les 2 prennent feu, 3000
morts. En 1994 l’Etonnai fait naufrage, 912 morts. En 2002, au Sénégal en
Casamance, le Joula fait naufrage 1963 morts. Attention il n’est pas nécessaire
d’être en pleine mer pour que cela soit dangereux : Les naufrages meurtriers on
souvent lieu près de la terre ou dans un port.
XXème : Une nouvelle catégorie arrive, la catastrophe écologique : la marée
noire. Elle va exposer à ses conséquences des individus n’ayant rien à voir avec
le navire en question : pêcheurs, riverains, entreprises touristiques, la nature… Les
marées noires sont particulièrement médiatisées. D’un point de vue strictement
économique, elles sont bien moins coûteuses que les naufrages classiques. 1967 Le
Torre Cayon verse 130 000 tonnes de pétrole au large de la Cornouaille. Erika 1999
15 000 tonnes ; Le Prestige en 2002 déverse 40 000 tonnes dans les eaux
territoriales Espagnoles.
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Environs 360 accidents graves par an en moyenne. En fait la notion de péril
est ce qui justifie les règles dérogatoires au droit commun. Le droit maritime en tant
que législation ne donne pas de définition du péril de la mer. La JSP ne dit rien de
plus. Dans le péril de la mer il faut voir le risque de dommage et de perte de leur
vie et /ou de leurs biens auxquels s’exposent ceux qui entreprennent la
navigation maritime. Attention, le péril de la mer n’est pas la force majeure, le
rapprochement n’est pas à faire ou au moins n’est pas à exagérer. Les juges sont
très réticents à admettre la force majeure. Jusqu’à une époque très récente on
exigeait 3 éléments (imprévisible, irrésistible, extérieur). En droit civil la FM a un
effet exonératoire (Totalement).
En appliquant cette idée au droit maritime, se pose un problème : Il n’y
aura quasiment jamais d’événements de force majeure.
Imprévisibilité impossible à réunir (on sait que la tempête va venir, mais on ne sait
pas exactement quand, où…). Donc la prévisibilité n’a pas la même importance à
terre ou en mer : On sait que la tempête arrive mais on est coincé au milieu de
l’Atlantique, question : ça change quoi ? On ne peut s’en sortir simplement parce
que l’on sait. Ensuite les solutions originales du droit maritime ne cessent pas de
s’appliquer sous prétexte qu’au moment de l’accident, la mer était calme : Le péril est
toujours possible. L’événement le plus redouté par les marins est l’incendie : peut se
produire en mer parfaitement calme.
Ce péril de la mer explique que les hommes participants vont faire preuve
de SOLIDARITE qui est absolument nécessaire. Sans elle, l’expédition maritime ne
pourrait pas survivre. Cette solidarité va se traduire dans les règles du droit
maritime. Elle apparaît comme le seul moyen de résister à l’aléa auquel on est
exposé sur la mer.
Sur un second plan, c’est ce danger perpétuel qui va expliquer la LIMITATION
DE RESPONSABILITE des exploitants de navires. Cette limitation vient comme une sorte
de contrepartie qu’acceptent de prendre les marins. L’idée est que : ceux qui
acceptent de s’exposer (personne et fric) ne doivent pas engager leur responsabilité
de la même manière que ceux qui restent à terre. Incitation car on a besoin d’eux :
l’activité maritime représente entre 70% et 80% des échanges à travers le monde ;
C’est une idée que l’on retrouve partout : quasi universelle. C’est un privilège.
Une idée assez banale. Mais bien loin de n’être qu’une idée : Cette solidarité
se traduit matériellement et juridiquement : Matériellement car les marins savent
qu’à tout moment ils peuvent avoir besoin les uns des autres. Une question de
survie ; Juridiquement car le droit maritime va organiser cette solidarité, voire
l’imposer. En droit maritime elle est d’abord humaine : le droit maritime va organiser
les conséquences juridiques de l’obligation de porter secours à un navire en
détresse. En même temps, elle présente un aspect économique car il va s’agir
d’essayer de protéger économiquement ceux qui s’exposent au péril de la mer.
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SECTION I : LA SOLIDARITE HUMAINE (L’ASSISTANCE)
I. LA NOTION D’ASSISTANCE
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Concernant l’intensité du danger : particulièrement difficile à définir donc
n’est pas utilisé comme critère de l’assistance. La seule chose que disent les textes,
la JSP c’est qu’il suffit que le navire soit exposé au risque de perdre ses
passagers ou sa cargaison.
Enfin, pour savoir si on est dans le cadre juridique de l’assistance, il faut
savoir si le navire assistant doit lui-même se mettre ne danger ou être en
danger ? NON. Le navire assistant n’a pas à être lui-même en danger pour
bénéficier du régime et donc de la rémunération qui va avec. Cependant, même si
cette exposition n’est pas un critère de l’assistance, ce n’est pas sans influence :
la rémunération de l’assistance prendra en compte le danger plus ou moins élevé
auquel s’expose l’assistant. L’existence ou l’absence d’un danger pour
l’assistant ne remet pas en cause le principe de l’assistance mais influe sur les
compensations financières. La rémunération est d’autant plus importante que les
moyens mis en œuvre pour porter secours sont adaptés. On cherche à limiter les
dégâts : assistance au bien alors que pas adapté, risque de causer des dommages.
Donc on préfère mieux payer des navires plus adaptés. On a incite par ce biais à la
création d’organismes professionnels d’assistance, ou au moins à des techniques
d’assistance.
Le lieu où se réalise l’assistance est sans importance : Haute mer, Port …
Un navire amarré à quai est soumit à une violente tempête, menace de tout casser. Il
est aidé par un autre navire qui lui lance des amarres : Assistance maritime. Le
même navire a des problèmes, mais des pompiers aident, alors ce n’est pas de
l’assistance maritime.
L’assistance maritime est constituée lorsqu’un navire ou engin assimilé porte
secours à un autre navire exposé à un danger imminent ou futur, peu important que
l’opération ait lieu au port ou en pleine mer et que le navire assistant se mette en
danger ou non.
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Concrètement : l’assistance intervient après un appel de détresse [capitaine].
Donc l’assistance est une réponse à cet appel. La question s’est posé de savoir
si l’assistance peut être imposée ? (Refus ou pas de demande). Cas de figure se
pose car c’est très bien rémunéré. La réponse est assez évasive : « l’assistance ne
peut pas être imposée à un capitaine qui la refuse lorsque ce refus n’est pas
déraisonnable » « compte tenu des circonstances et des éléments à sauver ».
On ira voir des arbitres, pas des juges… Si l’assistance est imposée, alors que le
refus est raisonnable, il n’y aura pas de rémunération ; inversement.
1 hypothèse ou la loi elle-même impose l’assistance : Lorsque
les autorités riveraines considèrent que le navire présente un risque de
pollution des côtes de l’Etat. Cependant, c’est une fausse exception, car il y a
intervention forcée mais les causes ne seront pas traités dans le cadre de
l’assistance maritime car un navire peut polluer sans être en danger [critère de
l’assistance] ;
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Conclusion :
Assistance maritime : emblématique de la solidarité en mer, les règles juridiques la
gouvernant révèlent l’originalité des solutions du droit maritime.
I. L’AVARIE COMMUNE
En british on dit « général average ». C’est de loin l’une des institutions les
plus anciennes : textes antiques y font référence (Texte Romain du Digeste : La
« Lex Rhodia de jactu » la « loi de Rhodes à propos du jet »). On est pratiquement
sûr qu’elle existait déjà chez les Phéniciens (apogée : VII et Ve avant JC) on trouve
des traces de ces gens là dès le IIIe millénaire avant JC…
En gros il s’agit de jeter quelque chose à la mer pour sauver sa peau. C’est la
règle « Jonas » quoi. On a tiré des conséquences juridiques de cette pratique. Tous
les participants à l’expédition ont bénéficié de ce sacrifice, ils doivent tous
alors supporter une partie de ce risque économique même si la cargaison jetée
ne leur appartenait pas ; C’est la fatalité qui fait qu’une partie de la cargaison a du
être jetée, donc pas de raison que ce ne soit que le propriétaire qui supporte cela.
C’est l’avarie commune.
La grande ordonnance de la marine de 1681 connaissait la pratique en la
réglementant. Le code de commerce de 1807 reprend sans modifier ces dispositions.
Ce non actualisation du droit maritime était compensée par des usages qui ont été
écrits par la pratique professionnelle : Les règles de York et d’Anvers. En matière
d’avarie commune ce sont les règles de référence.
LES REGLES DE YORK ET D’ANVERS : 18 règles énonçant des hypothèses
d’avaries communes, et les solutions. Très casuistique, cela vient d’Angleterre. Elles
furent officialisées à Liverpool en 1890, ayant longtemps remplacé la loi Française
(supplétive). La dernière version est de 2004. Cependant, il y a la loi de 1967. Mais
en pratique ces les règles de Y et A qui sont juridiquement des usages (s’imposent si
les parties n’en ont pas convenu autrement).
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A. LA NOTION D’AVARIE COMMUNE
1. Un sacrifice volontaire
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dans son journal de bord qu’il a prit telle ou telle décision pour X raisons. Ce rapport
devra être déposé au premier port d’escale et affirmé par le capitaine : certifier que
ce rapport est sincère. Il est probable que ce rapport soit contesté par ceux qui ne
veulent pas payer (donc on va nommer des experts).
3. Un intérêt commun
Le sacrifice doit avoir été fait pour sauver tout le monde : dans l’intérêt
commun. Cela ne veut pas dire que le sacrifice doit toucher l’ensemble, mais doit
profiter à tous. Chacun pour tous, mais pas tous pour un. Si cela n’est pas fait, tous
risque de périr. Cet intérêt commun explique la solidarité dans le support du coût.
Dupont avis « pour le meilleur et pour le pire ».
Attention : Les marins n’étant pas des « participant économiques », ils ne sont
pas solidaires, ils ne profitent pas du déplacement de la marchandise. Ceux qui
doivent supporter le coût du sacrifice sont ceux qui participaient à l’expédition
au moment de la décision du capitaine. Le propriétaire de marchandise qui
décharge à la première escale alors que le danger vient après n’est plus participant
au moment de la décision. Donc n’a pas à supporter car le sacrifice n’a rien sauvé ;
Les marins ne sont dans l’expédition maritime qu’au travers de l’entreprise
d’armement. Même chose pour le capitaine qui est préposé de l’armateur.
4. Un résultat utile
Il faut que l’expédition soit sauvée. Si rien n’est sauvé (concernant les
marchandises et le navire), si seuls les hommes sont saufs, personne n’a gagné au
sacrifice. Il faut que quelque chose ait été sauvé. Peu importe que la chose sauvée
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soit moindre que prévue. Si l’acte a un résultat moins efficace, il est tout de même
utile.
Navire s’échoue sur un banc de sable, et fait appel à un remorqueur. Coûte
très cher. Mais en fait, ne marche point, le navire ne bouge pas… Le lendemain une
marée importante se produit et le navire est à l’eau. Le coût du remorquage entre-t-il
en avarie commune ? Non car résultat pas utile. Pas juste : aurait pu être utile. La
question ne devrait elle pas celle de l’opportunité, de la pertinence, plus que de
l’utilité ?
Si on prend les textes (Loi de 1967 ou YORK) rien de rien n’exige l’utilité
du résultat. C’est la tradition en somme, la jurisprudence… Bref cela pourrait
facilement bouger.
Tous ces éléments sont à priori cumulatifs avec nuance pour le dernier :
l’utilité peut amener à des solutions injustes.
Si on est dans l’avarie commune, reste à déterminé le règlement : qui assume
quoi ?
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Une fois ces 2 masses déterminées, les dispatchers doivent déterminer
comment répartir entre tous les participants le coût de l’avarie commune.
[Propriétaire victime inclus]. Cette répartition se fait sur un
mode proportionnelle de la valeur des biens engagés : A proportion de la valeur
des biens qu’il a mis. « Au marc le franc » : à proportion de… S’oppose à « la
répartition par part virile » (un homme = une part).
EXEMPLE : Navire N vaut 800. N transporte 2 conteneurs (A = 400 et B = 400).
B est jeté à la mer. De combien est la masse créancière ? 400. La masse
débitrice ? 1600 (N + A + B). La masse créancière représente ¼ de la masse
débitrice. Tous les participants doivent mettre dans le pot commun ¼ de la valeur
qu’ils ont engagée pour aider le propriétaire du conteneur perdu.
Propriétaire N = 200 ; P A = 100 ; P B = 100.
Pot commun = 400, mais en réalité 300 car PB a payé 100 qui lui revienne.
PN fini avec 600
PA fini avec 300
PB fini avec 300
Attention si on ne met pas PB dans le truc, il récupère 400 alors que PA aurait
moins ! Or PB doit contribuer au même titre que les autres : il a été sauvé aussi. Si
tout coule, pas d’avarie commune.
EXEMPLE 2 : Navire = 100 000 A = 30 000 B = 20 000 ; On ne jette pas de
conteneur, mais on force les moteurs (M) il faut les réparer (avarie Frais) 15 000.
Masse Créancière = 15 000
Masse Débitrice = On ne compte pas les 15 000 Car ils ne sont pas dans
l’expédition au moment du dommage, ils ne viennent qu’après. Donc MD = 100 000
+ 30 000 + 20 000 = 150 000.
Masse créancière = 10 % de la Masse débitrice. Donc chacun contribue à hauteur
de 10 %.
PN = 10 % 100 000 = 10 000.
PA = 10 % 30 000 = 3000.
PB = 10 % 20 000 = 2000.
Pot commun = 15 000 virtuellement (mais PN retire immédiatement, donc 5000).
Donc PN Fini avec 100 000 – 10 000 = 90 000.
PA = (30 000 – 3000) = 27 000.
PB = (20 000 – 2000) = 18 000.
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II. LES ASSURANCES MARITIMES
Une autre forme de solidarité économique qui est organisée par avance, à
terre : prévision du risque, donc différent de l’avarie commune. On fait supporter à
toute une collectivité (des assurés) la charge du malheur de l’un de ses membres (le
péril de la mer).
Le développement du commerce maritime et de l’assurance maritime sont
très lié. L’assurance est le seul moyen de rendre économiquement supportable
le risque de l’expédition maritime. La valeur de l’expédition est monumentale.
Donc assurance = Nécessité. Elle a un coût, celui des primes d’assurances.
L’assurance n’est pas aussi ancienne que la navigation, mais elle est née à
l’occasion de l’activité maritime. Déjà à l’époque Romaine on a l’empereur Claude
qui offrait une sorte de garantie à ceux qui prenaient la mer. Les premiers
vrais contrats d’assurance maritime datent du XIVe en Italie (les premiers que
l’on a trouvé, ne veut pas dire qu’ils sont les plus anciens). Après, avec les « lois sur
les grands nombres » on se rend compte de la rentabilité de
l’assurance ; Aujourd’hui c’est une industrie, c’est le lieu d’un brassage de
capitaux impressionnant. Les compagnies d’assurances ne veulent jamais assurer
seul un navire = plusieurs compagnies couvrent une seule expédition. Donc on a des
groupes de Co assurance, avec une société apéritrice qui ouvre les assureurs et
qui mène le litige. Attention : les compagnies pratiquent la ré assurance (elles
s’assurent au cas où le litige serait trop grand).
En matière d’assurance maritime, la réglementation est en grande partie
supplétive de volonté. Les parties au contrat d’assurance maritime sont des
professionnels négociant sur un pied d’égalité, donc peuvent faire à peu près ce
qu’ils veulent : Pas de partie faible à priori. En matière de pêche c’est aussi vrai, car
les pêcheurs ont recours à des courtiers d’assurance qui négocie. La plaisance n’est
pas soumise à cette réglementation supplétive, ce sont des assurances proches des
assurances terrestres.
Ces caractéristiques mises à part c’est
un contrat classique : consensuel (pas écrit nécessaire), à titre onéreux,
et aléatoire (l’assureur ne sait pas exactement ce qu’il devra payer). C’est aussi un
contrat de bonne foi : on attache une attention particulière aux déclarations de
l’assuré qui ne doit pas minimiser les risques.
On a 3 types D’assurances : Assurances Corps, Assurances Facultés,
Assurances de responsabilité.
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L’assurance fonctionne sur la base d’un plafond qui correspond à la valeur
agréée du navire : au moment de la négociation du contrat d’assurance
les parties (assureur et armateur)
vont fixer une valeur censée représenter la valeur du navire (c’est la valeur
agréée : Agrément sur la valeur). Cela sert dans l’hypothèse de la disparition totale
du navire c’est cette valeur agréée et seulement celle la qui sera versée par
l’assureur à l’assurée.
Attention : La valeur agréée peut ne pas être la valeur réelle, mais peu
importe car c’est la valeur agréée qui sera versée comme indemnité. Ceci entre
en contradiction avec le PRINCIPE INDEMNITAIRE : on indemnise le dommage, mais
rien que le dommage ! Au mieux on rembourse l’équivalent, mais jamais plus : pas
d’enrichissement. Or la valeur agréée est négociée à un moment T, des choses
peuvent se produire entre temps… Usure, panne …
Cette valeur agréée ne joue que dans l’hypothèse de la perte totale du navire.
LA REGLE DU DOUBLE CAPITAL : Quoi qu’il
arrive, l’assureur déboursera au maximum 2 fois le montant de la valeur
agréée. C’est l’hypothèse dans laquelle le navire avant de disparaître casse tout sur
son passage. L’assurance dommage et responsabilité se pose dans le cadre de
cette règle : On verse au titre de l’assurance dommage au maximum la Valeur
Agréée, et au tiers (au titre de l’assurance responsabilité) au maximum la valeur du
navire.
Si le dommage de la victime est plus important que la valeur agréée, pas
d’indemnisation totale de la part de l’assureur qui ne paiera que l’équivalent de la
valeur agréée. Mais
la victime pourra intenter une action en responsabilité contre l’armateurrespons
able de son dommage (en fait c’est son assureur qui l’indemnise et se retourne
contre l’armateur).
Attention : la règle du double capital est supplétive, l’armateur peut
parfaitement faire sauter le plafond (à condition de payer une surprime…).
Synonyme d’assurance sur faculté, elles sont destinées à couvrir les risques
pesant sur les marchandises. On en rencontre principalement 2 sortes : L’assurance
sur police particulière ; l’assurance sur police flottante.
C’est l’assurance faculté au voyage. Ce type d’assurance est conclu pour une
marchandise particulière. Ces contrats sont conclus pour des cargaisons
particulières, et répondent au principe d’indemnisation du préjudice réel. Donc
on indemnise les marchandises perdues à hauteur de leur valeur au port de
destination : Du prix de vente que leur propriétaire espérait en tirer. En effet, le
cours des marchandises peut évoluer le temps d’un voyage (cuivre, pétrole…).
Mais cette estimation peut être délicate à faire si les marchandises ont été
perdues : Si elle tombe à l’eau, on ne peut pas prouver son état. Si on ne peut pas,
on prend la valeur de départ majorée de 20% représentant le profit espéré.
21
2. LES ASSURANCES SUR POLICE FLOTTANTE
Une des composantes des assurances corps, et c’est vrai aussi de certaines
assurances facultés. Mais en matière maritime il existe des assurances
exclusivement à caractère civil (que pour les dommages causés à autrui). Elles
sont très particulière car dans plus de 90% des cas elles sont fournies par
des institutions originales : des mutuelles d’armateurs que l’on nomme les clubs
de protection et d’indemnité (P and I). Ils sont issus du monde maritime et ont pour
unique objectif de garantir les risques couru par leurs membres. Aujourd’hui ce sont
des acteurs incontournables, majoritairement Anglais, basés à Londres.
A côté de ce rôle d’indemnisation, ils interviennent dans l’hypothèse ou, à la
suite d’un dommage, les créanciers demandent la saisie du navire. Cette saisie du
navire est pour l’armateur très grave : la fermeture d’un fond de commerce. Non
seulement le navire ne rapporte plus rien, mais il en coûte (taxe portuaire, marins à
payer, marchandise en retard…). Pour palier à la saisie d’un navire, les P and I se
portent garant pour le propriétaire du navire immobilisé, et vont permettre à
l’armateur d’obtenir la « main levée » du navire (arrêt de la saisie). Ils permettent au
navire de reprendre la mer. Cette garantie financière prend souvent la forme d’une
lettre de garantie à la victime (créancier) et au profit de l’armateur responsable
(débiteur).
On s’est posé la question de savoir si on peut assurer les dommages
causés par la faute de l’auteur. Oui, c’est vrai d’une manière générale. La seule
22
chose que l’on ne peut pas assurer est la faute intentionnelle (faute volontaire =
conscience de l’acte ; Intentionnelle = Conscience du dommage).
DROIT DU TRANSPORT
Le droit du transport est le droit qui s'applique aux transporteurs, aux clients et
utilisateurs des moyens de transport et aux intermédiaires ainsi qu'aux revendeurs
de billets.
Les transporteurs peuvent être des transporteurs routiers, des transporteurs
ferroviaires, des transporteurs maritimes ou des transporteurs aériens.
Depuis l'origine, l'Homme pratique la notion de transport. En effet, il lui paraît
naturel de se déplacer et de déplacer les choses qui l'entourent et qu'il utilise. De ce
fait, l'histoire de l'humanité souligne régulièrement des hypothèses de transport dans
le temps ou dans l'espace et chaque grande période historique se réfère à un mode
de transport. Ainsi, l'antiquité est marquée, grâce aux grecs et au phéniciens, par
l'activité maritime qui peu à peu va céder la place à la route. Le 19ème siècle sera
celui du développement ferroviaire et le 20ème celui de l'aviation et de l'aéronautique.
Tout au long du parcours historique, on note le développement important des
moyens de transport à l'occasion des guerres. Jusqu'au 20ème siècle, les guerres se
traduisent par le développement maritime (radeaux, galères et gros bateaux), les
taxis avec la première guerre mondiale, les ponts aériens avec la seconde guerre
mondiale pour favoriser le débarquement. Les guerres les plus récentes contribuent
au développement du transport aérien. Toutes ces situations de guerre vont certes
développer le transport mais permettre également de comprendre l'intérêt du
transport pour l'activité commerciale.
Le transport est ainsi devenu l'expression la plus fréquente de l'activité
commerciale, il repose sur l'échange et la répartition des richesses et rejaillit sur la
vie quotidienne. En effet, l'individu a besoin de se déplacer pour exercer son activité
professionnelle. En parallèle, le développement des loisirs et de la notion de temps
de travail a donné l'occasion aux individus de voyager seuls, de manière organisée
ou ad hoc (croisières, charters). Par ailleurs, la qualité de vie est devenue est
concept important, la publicité et la société de consommation suscitent de plus en
plus le déplacement des marchandises. L'accès est de plus en plus mis sur les
produits naturels ou frais de telle sorte que le consommateur souhaite de tels
produits en toute saison ce qui implique des déplacements rapides pour les produits
périssables selon les saisons, le climat et le lieu de production. L'activité de transport
constitue donc à la fois un facteur de progrès et un critère de développement
économique, autant vis-à-vis des personnes que des marchandises. Etant donnée
l'importance du transport, les pouvoirs publics s'y intéressent, toute tendance
politique confondue. La politique des transports passe par l'amélioration des modes
de transport (métro, TGV etc.) et des structures (aéroport, voies ferrées, routes),
23
elle va aussi générer des techniques nouvelles considérées comme des moyens de
transport car elles entraînent des circulations: oléoducs et gazoducs. Les recherches
spatiales (navettes) sont aussi faites dans une optique de transport.
Par ailleurs, les transports sont aussi un domaine privilégié d'expression des
politiques communautaires ce qui complique souvent les législations puisque les
mesures nationales et européennes se juxtaposent. Cette complexité se retrouve
dans les sources et l'organisation du droit des transports français.
Créé par la loi du 30 déc. 1982 d'orientation des transports intérieurs (LOTI).
- Composition: représentants du parlement et des collectivités territoriales,
représentants des entreprises de transport, représentants des salariés du
transport, représentants des usagers et de représentants de l'Etat nommés en
raison de leurs compétences.
Le CNT peut créer des comités régionaux et départementaux, présidés par le
préfet.
- Missions:
· Rôle consultatif: le CNT émet un avis consultatif sur les questions
soumises par le ministre et chaque fois qu'une loi ou un règlement impose
sa consultation.
· Surveillance: le CNT surveille le fonctionnement des transports et en
particuliers les schémas nationaux de développement des transports et des
infrastructures.
Le CNT rédige un rapport annuel et fait des propositions au ministre à
condition qu'elles aient été avalisées par au moins 2/3 de ses membres.
24
3) Le Conseil National de la Coordination Tarifaire (CNCT)
Ils ont été créés pour informer les professionnels et les usagers sur les
besoins, les ressources, les tarifs et les prix pratiqués dans la région.
25
· Le Code civil considère le contrat de transport comme une espèce principale de
louage d'ouvrage et d'industrie Livre 3, Titre 8 Chap. 3. Code Civil Article1782
à 1786 concerne les voituriers par air (ce qui comprend donc la terre) ou par eau.
Ces dispositions s'adaptent à tous les types de transport mais font peser sur le
voiturier une obligation de résultat tout en laissant une grande liberté au contrat
que peuvent passer les voituriers avec les autres personnes, les dispositions du
Code Civil étant purement supplétives.
· Le Code de commerce est plus précis, l'ancien Code s'intéressait à la fois aux
commissionnaires de transport et aux voituriers, il envisageait notamment leur
responsabilité. L'actuel Code de commerce est issu de l'ordonnance du
18 Septembre 2000 Article L132-3 à -9 pour les commissionnaires, L133-1 à -7
pour les voituriers.
Ces dispositions du Code civil et Code de commerce constituent ainsi le droit
commun du transport qui va s'appliquer en l'absence de lois spéciales et de textes
internationaux ou communautaires.
26
routier international de marchandise ayant pour départ ou arrivée la France.
27
La vitesse peut être considérée comme un élément important du déplacement.
En effet, le transport peut devoir intervenir dans un délai déterminé notamment par la
marchandise elle-même (marchandises périssables).
Le transporteur est libre du moyen de transport.
Le déplacement va se concrétiser par un acte positif et par un acte matériel:
2) La Maîtrise du Déplacement
A) TRANSPORT ET REMORQUAGE
29
remorqueur pousse le navire et de ce fait le capitaine du navire principal converse la
maîtrise. La Cour de cassation vérifie toujours si l'engin remorqué a ou non un
moyen de propulsion utilisé lors de l'opération.
De même en matière terrestre et ferroviaire, c'est autonomie de direction ou
de propulsion conservée ou non par l'engin remorqué qui détermine la nature du
contrat.
Cette location a pour objet le déplacement d'un point à un autre. Les sociétés
de transport offrent souvent ce type de prestation (ex: coursiers).
La LOTI impose la rédaction d'un contrat précisant les obligations des parties,
les conditions d'emploi du conducteur et l'exécution des opérations de transport. Un
décret de 1986 a institué un contrat-type. La jurisprudence estime que le loueur n'est
qu'un fournisseur de moyens i.e. il a satisfait à ses obligations dès la remise du
véhicule. Le locataire devient alors voiturier et le conducteur devient son préposé,
c'est donc le locataire du véhicule qui est garant des pertes et avaries survenant lors
du déplacement.
La seule solution est de dissocier contractuellement les contrats en passant
un contrat de transport et un contrat de location.
Il arrive qu'une personne rende service et conduise ainsi son véhicule pour déplacer
une autre personne ou des marchandises vers un point déterminé (sans contrat écrit
ni rémunération), il s'agit d'un transport bénévole qui pose problème en
jurisprudence.
30
A) LE CARACTERE CIVIL OU COMMERCIAL DU TRANSPORT
2) Le Transport Gratuit
31
détériorée, s'appliquera Code Civil Article1384 al.4. Néanmoins, si le Code civil
n'apporte aucune solution, dans le cadre d'une promesse d'apporter la chose à
destination ne peut être envisagée un dépôt tacite ou un mandat tacite. Dans ce
dernier cas, l'acte se rapprocherait du contrat d'entreprise mais la responsabilité du
transporteur bénévole serait alors appréciée beaucoup plus souplement voire avec
indulgence du fait de la gratuité du service rendu. En pratique, les deux voies sont
tentées: une action en responsabilité sur la base de Code Civil Article1384 et
subsidiairement une action sur le fondement de la promesse.
Le destinataire est celui a qui est envoyée la marchandise peu importe qu'il
soit un professionnel ou non. Depuis la loi Gayssot, le destinataire est partie au
contrat de transport du fait de la loi mais il l'était déjà dans les contrats types qui lui
imposaient même parfois des tâches notamment lors du déchargement.
Le destinataire doit signer la lettre de voiture ainsi qu'un document appelé "suivi de
l'opération".
32
La loi Gayssot a ainsi éclairci la situation du destinataire vis-à-vis du
transporteur et a permis l'assainissement financier de la profession puisque le
transporteur dispose maintenant d'une action supplémentaire (contre le destinataire)
en cas de non paiement du transport.
L'ordonnance du 18 Septembre 2000 codifiant le Code de commerce n'a pas
retouché au texte qui fait l'unanimité.
33
marchandises est considérée comme constitutive d'un vice du consentement
entraînant la nullité du contrat, ainsi le bénéficiaire d'un contrat de transport n'est pas
toujours indemnisé en cas de perte ou d'avarie.
S'agissant d'un contrat consensuel, il n'est pas obligatoire de recourir à un
écrit, l'écrit est néanmoins obligatoire légalement en matière de transport fluvial et
ferroviaire international. En pratique, l'écrit existe dans une forme très simplifiée
puisque que le contrat est conclu par téléphone puis matérialisé par un fax ou un e-
mail. Et même si ce n'est pas le cas, la matérialisation existe lors de la réclamation
du titre de transport.
Du fait de la concurrence, les transporteurs sont en état d'offre permanente et
disposent de conditions générales ou de contrats type, la notion de contrat
d'adhésion a d'ailleurs pris naissance avec le contrat de transport.
B) L'OBJET DU CONTRAT
Code civil Article1108 le contrat doit avoir un objet certain qui forme la
matière de l'engagement. Doyen Charbonnier : l'objet du contrat est une ellipse par
laquelle on désigne habituellement l'objet des obligations nées du contrat. Le contrat
de transport de marchandises par route étant un contrat synallagmatique a pour
objet d'une part la prestation promise par le transporteur i.e. l'acheminement de
l'envoi et d'autre part, la prestation due par l'usager i.e. le paiement du prix du
transport.
1) L'Acheminement de l'Envoi
34
2) Le Prix du Transport
35
l'expéditeur n'a aucune influence sur la validité du contrat de transport. Ainsi, seule la
question de l'erreur sur la nature de marchandise peut être considérée comme une
erreur sur la substance au sens de Code Civil Article1110. Ainsi, Cour de cassation
1998 a estimé que le fait de ne pas signaler le caractère dangereux des
marchandises a pu être considéré comme constitutif de nullité d'un contrat de
transport ferroviaire.
Selon la LOTI, la nullité est également prévue en cas d'inobservation de
certaines de ses dispositions:
- Article9 vise la nullité de la clause compromettant la sécurité des transporteurs et
des usagers, est ainsi nulle toute clause enjoignant au transporteur de ne pas
respecter les règles de conduite et les durées de la sécurité routière.
- Article32 envisage la nullité de l'entier contrat pour non respect de l'obligation
d'estimer les temps nécessaires à l'exécution du contrat. Ici encore cette nullité n'est
pas efficace puisque pour savoir si la durée du transport a été mal envisagée, il faut
avoir effectué le transport !
Le contrat de transport peut être conclu par oral, par téléphone. Cette absence
de support textuel, ne saurait priver le contrat de toute existence et de tout effet. La
preuve sera seulement plus difficile à apporter. L'administration de la preuve se fait
conformément au droit commun même si ici certains documents spécifiques peuvent
faciliter les choses. Enfin, les règles vont varier puisque le voiturier est un
professionnel et donc dans la plupart des cas le contrat sera mixte, parfois
commercial mais jamais civil.
36
Les juges du fond refusent le simple récépissé de télécopie en l'absence d'autres
indices.
A) L'ACHEMINEMENT DE L'ENVOI
37
force majeure. D'ailleurs, les contrats types contiennent souvent des clauses pénales
pour fixer forfaitairement le montant du préjudice subi en cas de non présentation.
La présentation de la marchandise signifie que l'envoi doit être immédiatement
disponible pour le chargement, l'expéditeur n'est pas tenu d'emballer les
marchandises car cet emballage n'est imposé que lorsque la nature de la
marchandise l'exige. Les tribunaux estiment en effet que l'emballage généralement
importe peu puisque ce qui est fondamental est uniquement le fait que la
marchandise parvienne en bon état à destination. Lorsque l'emballage est
nécessaire, l'expéditeur peut faire appel à un emballeur professionnel mais il s'agira
d'un contrat indépendant du contrat de transport.
Les palettes et les conteneurs sont des emballages et ne peuvent donc pas
être considérés comme prêtés, loués ou consignés. Lorsqu'ils font l'objet de
restitution, ils constitueront un nouveau contrat de transport moyennant rémunération
(ex: d'où les tas de palette dans les cours des transporteurs !).
L'expéditeur doit, s'il y a des colis, étiqueter chaque colis, l'étiquette indiquant
la nature de la marchandise, le lieu de livraison, l'expéditeur et le destinataire, ceci
pour faciliter l'indentification en cas de perte et aussi pour permettre le groupage des
contrats de transport.
L'expéditeur doit donc globalement mettre la marchandise en l'état d'être
transportée. Il s'agit du corolaire de l'obligation du transporteur de fournir un véhicule
adapté.
Présenter la marchandise pour l'expéditeur signifie aussi charger le véhicule,
les textes sont clairs: l'expéditeur est tenu de procéder lui-même au chargement
même si celui-ci est supérieur à 3 tonnes, juridiquement ce n'est donc pas au
conducteur du véhicule de charger et de décharger (s'il le fait quand même et se
blesse il ne s'agit donc pas d'un accident de travail). Le transporteur doit seulement
présenter le véhicule à l'opération de chargement et n'est même pas tenu d'un devoir
de conseil. L'expéditeur peut demander à une entreprise spécialisée en manutention
d'effectuer le chargement mais il s'agira d'un contrat indépendant du contrat de
transport. D'ailleurs, Cour de cassation 1981 a estimé que la prescription d'un an
valable pour le contrat de transport n'est pas applicable au contrat de manutention.
Le chargement doit être effectué dans le délai convenu ou fixé dans le contrat
type applicable. Si rien n'est prévu, il s'agit d'un délai raisonnable. Le délai court à
compter de la mise à disposition du véhicule. D'ailleurs, l'heure de mise à disposition
et l'heure de fin de chargement doivent être reportées sur le bulletin de transport. Ce
sera un des éléments pris en compte pour vérifier le prix demandé par rapport au
coût global du transport.
L'expéditeur sera responsable des dommages causés à la marchandise lors
du chargement puisque l'obligation de charger ne pèse pas sur le transporteur. De
même, il sera responsable du dommage survenu en cours de transport mais dû à un
défaut du chargement effectué. Si c'est le cas, le transporteur aura 1 an (à compter
de la livraison ?) pour agir contre l'expéditeur (qui l'a assigné pour dommage survenu
lors du transport). Si le transporteur est blessé à l'occasion du chargement, la
38
responsabilité civile classique s'applique: 30 ans pour agir, l'expéditeur ne pourra
opposer le délai d'1 an.
Il arrive qu'un expéditeur doive indemniser un autre expéditeur: en cas de
groupage, lorsque le colis d'un expéditeur endommage ou contamine celui d'un autre
qui voyageait dans le même véhicule.
39
commerce, et Code Civil) prévoient que le document de transport doit fixer le délai:
doit être indiquée une estimation de la durée du transport. Aucune sanction n'est
prévue en cas d'omission. En l'absence de précision, il faudra donc se référer au
délai prévu dans les contrats types et l'usage veut que l'on retienne 400 km par jour
ouvrable.
Il arrive qu'en cours de transport l'expéditeur demande au transporteur
quelques modifications. C'est interdit pour les contrats synallagmatiques mais le
contrat de transport étant un contrat de louage, Article1779 précise que le maître de
l'ouvrage peut modifier ou arrêter l'ouvrage à la seule condition d'indemniser
l'entrepreneur de ses frais. L'expéditeur peut donc en cours de trajet modifier le lieu
de livraison ou demander au transporteur de faire un détour pour récupérer une
marchandise destinée au même destinataire. Le transporteur a le droit de refuser
pour ne pas contrevenir aux règles de circulation ou de temps de conduite. Tous ces
éléments vont être pris en compte lorsqu'un transport est à l'origine d'un accident
ayant entraîné la mort ou des blessures involontaires. D'ailleurs, la première
application des dispositions sur la mise en danger d'autrui concerne les transports
routiers.
3) La Livraison de la Marchandise
a) La Notion de Livraison
40
en matière de transport est l'opération par laquelle le transporteur remet la
marchandise à l'ayant-droit qui l'accepte (Cass 17 Novembre 1992). Pour qu'il y ait
livraison, il faut 3 conditions:
- Une acceptation manifeste de la marchandise par le destinataire
- Le destinataire doit avoir eu la possibilité de vérifier la marchandise
- Le destinataire doit avoir eu la possibilité de prendre matériellement
possession de la marchandise
Ainsi, en matière de transport la livraison implique le déchargement total du
véhicule et que le destinataire ait pris possession de la marchandise après en avoir
vérifié les qualités. La livraison juridique ne suffit donc pas. En pratique, le
destinataire n'est pas forcément l'acheteur.
b) La Réalisation de la Livraison
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marchandise à l'administration des domaines pour que celle-ci procèdent à leur mise
aux enchères.
42
traduit surtout au stade du paiement lorsqu'un incident a affecté le déplacement
(marchandise ou emballage abimé ou retard).
Selon la théorie classique des risques, il y a inexécution lorsque la
marchandise est perdue en route, si le transporteur ne livre pas le destinataire, le
paiement n'a plus de cause. La jurisprudence a étendu la solution aux avaries i.e.
aux pertes partielles mais dans ce cas, il faut que l'avarie soit importante et que
seule une petite partie de la marchandise a pu être vendue.
Il arrive aussi que le transporteur soit obligé de modifier son itinéraire ce qui
entraine des faits supplémentaires. Là encore, il y aura réajustement si la
modification est due au donneur d'ordre et non au transporteur. Finalement, la
situation est relativement simple: lorsque toute la marchandise est perdue, pas de
paiement, lorsque perdue partiellement ou lorsque frais supplémentaires, le prix sera
révisé. Dans tous les cas, le juge devra intervenir, il va notamment se référer au
Code Civil Article1290 et 1291 qui permettent la compensation (légale) entre le prix
du transport et les dommages et intérêts demandés si les dettes invoquées sont
certaines, liquides et exigibles
.
CHAPITRE 2: LE CONTRAT DE TRANSPORT CMR
Lorsque les conditions d'application sont réunies, les parties n'ont pas le droit
d'écarter la Convention CMR, il s'agit d'un texte impératif.
43
Tout contrat international qui part de France ou qui arrive en France sera un
contrat CMR dès lorsque le transport a lieu par route, Cour de cassation 8 Janvier
1996 reproche à une CA de ne pas avoir appliqué la CMR pour un transport en
partance de France pour une destination située dans un Etat non contractant.
CMR Article1 ajoute que la nationalité et le domicile des parties sont inopérants.
Exemple: tchèque domicilié en Russie contracte avec un Danois pour transporter de
Russie vers la France, il s'agit d'un contrat CMR.
Il faut aussi que le transport se réalise de bout en bout. En effet, la CMR régit
en principe le transport pour lequel un contrat de transport unique a été souscrit d'un
bout à l'autre et réalisé par un même transporteur. S'il y a un commissionnaire, la
CMR est inapplicable. La jurisprudence applique néanmoins la CMR en cas de
transporteurs successifs et en cas de transports combinés à la condition que le
véhicule soit transporté sans rupture de charge par mer, par voie navigable
intérieure, fer ou air, sur une partie du trajet CMR Article2.
1) Les Déclarations
A) LA DECLARATION DE VALEUR
Pour pouvoir être indemnisé de tout type de préjudice consécutif à une perte,
avarie ou un retard, il faut avoir souscrit une déclaration d'intérêt spécial à la livraison
sinon ne sera remboursé que le préjudice matériel direct. Il y aura un supplément de
prix et cette déclaration doit absolument être jointe au contrat de transport, la seule
mention avec date impérative de livraison est insuffisante. De même, s'il y a une
déclaration mais sans supplément de prix chiffré, elle ne vaut pas déclaration
d'intérêt.
2) L'Assurance
45
i.e. contresignées. A défaut de réserve, la lettre de voiture est présumée
correspondre au contenu exact du transport.
Le transporteur CMR est également tenu de vérifier l'état apparent de la
marchandise et de son emballage avant toute prise en charge à moins qu'on ne l'en
empêche et auquel cas, il doit encore faire des réserves. Par ailleurs, la CMR prévoit
que l'expéditeur exige à ses frais la vérification du contenu en poids et qualité par le
transporteur.
2) Le Chargement et l'Arrimage
La CMR est muette sur le point de savoir à qui incombent les opérations de
chargement. TGI Nancy 15 jan. 1987 la CMR ne prévoyant rien, estime qu'il faut se
référer au DIP pour déterminer la loi applicable permettant de répondre à la question,
il estime qu'à défaut de choix dans le contrat, il faut se référer à la loi du lieu de
conclusion du contrat de transport car elle correspond au moment de la rédaction de
la lettre de voiture. Le transporteur doit contrôler le chargement même si la loi
applicable précise que le chargement doit être opéré par l'expéditeur (loi française).
La CMR ne contient pas de précision sur le délai de chargement et de
déchargement. En l'absence de précision, il est possible de se référer aux tarifs
communautaires qui prévoient une indemnisation forfaitaire lorsque le transporteur
établit que l'immobilisation est due au donneur d'ordre. C'est aussi ce que prévoit le
droit français. Il y a donc une application classique du droit des transports en Europe,
qu'il y ait des tarifs ou non.
La CMR ne contient pas non plus de règles sur l'arrimage, il faut donc se
référer au DIP et appliquer à défaut de précision la loi du lieu de conclusion du
contrat: Cour de cassation 10 Octobre 1989 estime que le transporteur CMR doit,
selon la loi française désignée par la règle de conflit, vérifier l'arrimage effectué par le
client dans un souci de sécurité du transport sous peine d'être déclaré coresponsable
de dommages survenus en cours de transport alors qu'il n'a émis aucune réserve.
A) AVEC RESERVES
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B) EN L'ABSENCE DE RESERVE
CMR Article5 en principe, la lettre de voiture doit être établie par l'expéditeur
en 3 exemplaires originaux. Un exemplaire est remis à l'expéditeur, un autre au
transporteur et le troisième va accompagner la marchandise et sera remis au
destinataire. La lettre de voiture doit être signée ou tamponnée par le transporteur et
l'expéditeur. Etant donné qu'il est impossible de se soustraire à la CMR, le défaut de
lettre de voiture est considéré comme une faute dolosive ou lourde de la part du
transporteur.
En principe, les parties sont libres de formuler la lettre de voiture comme elles
l'entendent mais la CMR après avoir posé ce principe, impose des mentions
obligatoires: le lieu et la date de l'établissement de la lettre de voiture, coordonnées
des parties, lieux et dates de prise en charge et de déchargement, dénomination
courante de la marchandise, nombre de colis, marques et numéros, poids brut, frais
de transport, formalités douanières et visa de la CMR.
En cas d'inexactitude ou d'insuffisance, l'expéditeur est responsable de tout frais et
dommage pouvant en résulter.
B) LE DEDOUANEMENT DE LA MARCHANDISE
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Exemple : indemnisation d'un retard dû à l'absence d'un certificat d'origine de la
marchandise ou pour insuffisance des documents fournis à l'administration des
douanes.
Tout repose donc sur l'expéditeur à moins que le transporteur n'ait perdu ou
n'utilise pas correctement les documents qui lui avaient été remis et il y a alors faute
lourde de sa part engageant sa responsabilité.
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Le destinataire doit vérifier la marchandise et s'assurer de sa conformité. Si
tout se passe bien, il signera la lettre de voiture sans émettre de réserves. Même
dans cette hypothèse, en cas de vice caché, il a la possibilité de réagir tant que
l'action n'est pas prescrite i.e. dans le délai d'un an.
En revanche, en cas de perte ou avarie apparente, il doit formuler des
réserves au moment de la livraison. Lorsque les dommages ne sont pas apparents, il
a 7 jours ouvrables pour émettre ses réserves. Les réserves doivent être précises
sinon elles seront inopérantes. Pour éviter toute difficulté ultérieure, la réserve a
intérêt à être contradictoire et d'ailleurs en pratique, on demande souvent
l'intervention d'un expert d'assurance pour procéder contradictoirement au relevé des
dommages.
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DROIT DE LA CONSTRUCTION
I-/ DEFINITION
- D'une part le droit de l'urbanisme relève du droit public, les recours sont de
la compétence des juridictions administratives alors que pour le droit de la
construction est attaché au droit privé, aux juridictions de l'ordre juridique.
50
II-/ HISTORIQUE
On peut noter que le droit de la construction est une matière assez récente
et qui s'est essentiellement développée à partir de la fin de la 2 ième GM.
Auparavant c'étaient les techniques civilistes des arts 1787 et suivants du
code civil, fondées sur les contrats de louage d'ouvrage qui prévalaient.
Ainsi :
On a commencé dans un 1ier temps à créer des sociétés de construction
pour être soumis aux règles de la société et non plus aux règles de
l'indivision: cf. législation de 1938.
51
- 1ier risque : la construction ne tient pas ses promesses et se révèle
défectueuse voir dangereuse en raison de l'incompétence ou de la cupidité du
constructeur qui souhaitant augmenter sa marge, recourt à des matériaux de
mauvaise qualité.
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- L'exécution d'une prestation au profit du maitre d'ouvrage en toute
indépendance
- Et moyennant une rémunération.
Différence :
PARA 1 : DEFINITION
Il est régi par les arts 1779 et suivants du code civil qui dispose : il
existe trois (3) espèces principales de louage d'ouvrage d'individuel :
- Celui des voituriers tant par terre que par haut qui se chargent du transport
des personnes ou des marchandises ;
On dit que les parties qui ont convenues au contrat de louage d'ouvrage
s’appellent des « locateurs d'ouvrages ».
54
PARA 2 : LES EFFETS DU CONTRAT D’ENTREPRISE
A- LE TRANSFERT DE PROPRIETE
Conformément à l'art 551 du code civil qui précise que : « tous ce qui s'unit et
s'incorpore à la chose appartient au propriétaire », le maitre d'ouvrage acquiert la
propriété au fur et à mesure de la réalisation et de l'incorporation des
matériaux à l'ouvrage ».
L'art 551 n'étant pas d'ordre public, les parties peuvent y déroger et choisir
une autre solution pour déterminer le moment du transfert de propriété.
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code civil se pose avec une acuité particulière car en règle générale : « la perte
ne s'arrête pas aux matériaux fournis mais elle s'étend à l'existant lui même ».
- En 1ier lieu elle doit respecter les règles de l'art : « l'entrepreneur doit utiliser
du matériel adaptés, des matériaux de bonne qualité et respecter les règles
de l'art de construire ». A cet effet il existe une nomenclature des normes
techniques de construction : ce sont les DTU : documents techniques
unifiés.
- Obligation de conseil : on doit donner notre avis. Elle est greffée sur
l'obligation de construire selon les règles de l'art comme un accessoire
indispensable de l'obligation de bien construire. Le maitre de
l'ouvrage doit l’informer des risques du sol ce qui impose de faire des
études de sol; information des problèmes techniques ou esthétiques
selon la conception choisie. L'information qu'il reçoit doit l'éclairer sur le
choix des matériaux, des techniques, des entreprises mais également
sur la réglementation applicable.
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B- OBLIGATION DE PAYER LE PRIX
Il est donc naturel de laisser aux parties la liberté de fixer le prix définitif
à l'achèvement de l'ouvrage.
- Dans le louage d'ouvrage de droit commun : le prix peut donc être fixé
à l'achèvement d'ouvrage
- Par contre dans les contrats des secteurs protégés : le principe est toujours
celui d'un prix forfaitaire déterminé de manière globale et défini à la
conclusion du contrat : art L231-2 du CCH pour les CCMI.
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Ainsi :
Avantage : Le marché à forfait offre au maitre de l'ouvrage la sécurité de
connaitre très exactement et en avance le prix qu'il paiera pour la prestation
objet du contrat ce qui naturellement le place à l'abri des mauvaises surprises.
Pour que cette règle s'applique il faut que 4 conditions soient réunies :
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2°) Paiement du prix
a- Versement direct
b-Cautionnement
Le maitre paiera le solde une fois les réserves levées. A chaque tranche,
le maitre d'ouvrage a le droit de payer 5% de la somme due, à la fin 95% du prix
a été payé.
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C- LA RECEPTION
Au terme de l'art 1792-6 alinéa 1 du code civil : la réception est l'acte par
lequel le maitre de l'ouvrage déclare accepter l'ouvrage avec ou sans réserves.
Elle intervient :
Donc celui-ci est le seul habilité à la signer et ne peut être engagé par un
PV de réception signé par le constructeur en son absence, sauf s’il a mandaté
quelqu'un pour le représenter. En effet, il peut confier cette charge à son architecte
ou à un ingénieur conseil et lui donner pouvoir spécial pour recevoir les travaux en
son nom et pour son compte.
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b- Procédure contradictoire
L’art 1792-6 alinéa1 in fine du code civil exige que la réception soit
prononcée contradictoirement afin de préserver le droit des parties
concernées.
c- La date de la réception
• La réception expresse
La loi de 1978 ne règlemente pas la forme de la réception expresse, mais elle est :
L'écrit n’est pas obligatoire pour toute somme inférieure à 1500 euros
sauf dans les CCMI avec fourniture de plans. Mais un écrit est toujours
préférable pour éviter les litiges sur la preuve de réception, sa date ou encore le
nombre et la nature des réserves.
• La réception tacite
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La jurisprudence admet toujours la validité de la réception tacite si la
volonté univoque du maitre de l'ouvrage de recevoir les travaux et le caractère
contradictoire de la réception sont réunis.
• La réception judiciaire
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La réception fait courir les délais des garanties du constructeur. A défaut
de réception valable : les garanties légales du constructeur sont fermées et
seule peut jouer la responsabilité contractuelle de droit commun de l'art
1147 du code civil si une inexécution ou une mauvaise exécution du contrat par
l'entrepreneur est établie.
Pour ce qui est des défauts purgés par une réception sans réserves :
lorsque le propriétaire réceptionne l'ouvrage sans mentionner dans le PV autant de
réserves ou qu’il y a de désordres constatés, le maitre de l’ouvrage donne quitus
pour les défauts de conformité et les vices apparents de l'ouvrage qui n'ont
pas été réservés, il considère le contrat comme correctement exécuté.
PARA 1 : DEFINITION
Plus précisément la loi du 31 décembre 1975 sur la sous traitante décrit celle-
ci comme « l'opération par laquelle un entrepreneur confie par un sous traité et
sous sa responsabilité, à une autre personne appelée « sous traitant » toute ou
partie de l'exécution du contrat d'entreprise conclu avec le maitre de l'ouvrage
».
Toutefois il y a :
Par ailleurs même si le maitre d’ouvrage à signer une attestation certifiant que
le sous-traitant avait effectué les travaux pour son compte au profit du constructeur,
l’acceptation tacite est forte et on recommandera au sous-traitant de se faire
accepter de façon expresse.
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Donc normalement l’entrepreneur doit avoir une caution, cependant la
caution n’aura pas lieu d’être fournie si l’entrepreneur délègue le maitre
d’ouvrage ou le sous-traitant dans le terme de l’art 1275 du code civil à
concurrence du montant des prestations exécutées par le sous-traitant : cf. art
14 du la loi 75.
I-/ DEFINITION
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SECTION III / LE CONTRAT D’ARCHITECTE
Mais pour pouvoir construire il faut une autorisation. Et pour que les
services de l’urbanisme instruisent le dossier, il leur faut pouvoir apprécier la
conformité du projet aux règles d’urbanisme.
Le recours ici est obligatoire dès lors que l’emprise au sol ou la surface du
planché dépasse
170 m2.
Lorsque la direction des travaux et le suivi du chantier lui sont confiés : l’architecte
rédige et signe les ordres de services pour l’exécution des travaux par les
différents corps d’état (maçon, électricien, etc)
Il peut également :
La réception est essentielle pour le maitre d’ouvrage puisqu’elle fait courir les
délais de garantie. L’architecte est donc aux cotés du maitre d’ouvrage pour
vérifier que tous les travaux sont conformes à ce qui était prévu. Il vise les PV
dressés lors de la réception.
Cependant et compte tenu des droits d’auteur de l’architecte sur ses plans et
croquis : il conserve un droit de regard sur les modifications qui pourraient être
apportés à ses plans lorsqu’il n’assure pas la direction des travaux.
Ainsi, jusqu’à la réception des travaux : aucune modification du projet, des plans
et des études ne peut être faite sans le consentement de l’architecte.
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PARA 2 : DEFINITION DU CONTRAT D’ARCHITECTE
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La rémunération de l’architecte dépend essentiellement de (3) facteurs :
- Le titre de propriété
- Les servitudes
- Le certificat d’urbanisme qui précise la constructibilité du terrain
- Les études antérieures et les données techniques nécessaires à la réalisation
de l’opération
L’approbation vaut :
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- Acceptation non équivoque du contenu du contrat proposé par
l’architecte
- Et acceptation des honoraires correspondant
- Et surtout elle permet à l’architecte de poursuivre sa mission. Et en cas de
refus : l’architecte doit modifier les docs sans rétribution supplémentaire
sauf à ce que le programme soit modifié.
- Au respect déontologique
- Au respect des règles de l’art
- La direction et le contrôle des travaux lorsqu’il dirige ses travaux et
se conformément aux plans et aux docs qu’il a prescrit.
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PARA 5 : LA RUPTURE DU CONTRAT
La résiliation peut :
- Enfin la résiliation peut être judiciaire. En effet saisi par l’une partie, le
juge constatera le manquement de l’une partie et prononcera la
résiliation. Il peut aussi à cette occasion être saisi d’une demande de
dommage et intérêt.
Quelque soit la raison pour laquelle le contrat est rompu : les prestations
réalisées au jour de la rupture du contrat sont dus, de même que les éventuels
intérêts moratoires dus à cette date.
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large gamme de modèles, avec la possibilité de personnaliser les plans, les façades,
et équipements.
- Le CCMI entre dans le cadre des dispositions des arts L231-1 à L231-13
et R231-1 à R231-14 du CCH Pour les contrats avec fourniture de plan.
- On le retrouve aussi dans les arts L231-1, L231-2 et R232-1 à R232-7 du
CCH pour les CCMI sans fourniture de plan.
Ces arts correspondent à la transcription de la loi de 90 dans le CCH et de
ses décrets d’application : ceux du 27 nov. 1991 relatifs aux pénalités de retard à la
notice descriptive et à la notice d’information du maitre d’ouvrage.
PARA 2 : DEFINITION
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Ce contrat est imposé au constructeur lorsque ce dernier ne fourni pas
même indirectement de plan mais réalise au moins les travaux de grosse
œuvre de mis en d’eau (toiture) et d’air de la maison (pose des menuiseries
extérieurs).
- D’une part un contrat de construction sans fourniture de plans pour les travaux
de mise hors d’eaux ou air
- Et d’autre part plusieurs contrats d’entreprise pour les autres lots nécessaire à
l’achèvement de la maison.
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B- LES CLAUSES INTERDITES
Ce sont des conditions qui sont conclues avant la réalisation du contrat et qui
si elles ne se réalisent pas, anéantissent le contrat. Les cinq conditions suspensives
suivantes doivent être obligatoirement présentes dans le contrat de CCMI :
- L’obtention des prêts, dans un délai qui ne peuvent ter inférieur à un mois
- Un plan de la construction
- Une notice d’information
- Et une notice descriptive
Ces documents doivent être conformes à un modèle type fixé par un arrêté du
27 novembre 1991. La notice descriptive détaille tous les éléments de la
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construction y compris les matériaux, les raccordements aux réseaux, les
branchements, etc…
On appelle ces travaux : les travaux réservés. Unr fois le contrat signé, il
dispose de 4 mois pour revenir sur sa décision et faire réaliser les travaux en
question par le constructeur au prix fixé dans la notice. Quand le contrat est signé, le
constructeur doit l’adresser au client par LAR ; à compter du moment où le client la
reçoit il a 7 jours pour se rétracter sans avoir à fournir ni motifs ni justificatif. Dans ce
cas, il est remboursé de toutes les sommes versées lors de la signature.
II-/ LE PAIEMENT DANS LES CONTRATS DE CCMI
a- Le prix
b- Le dépôt de garantie
c- Un paiement échelonné
Les travaux lui sont payés au fur et à mesure de l’avancement, cet
échelonnement diffère selon que le constructeur est titulaire ou non d’un e garantie
de remboursement. Sil la possède, 15% des fonds doit être versé avant l’ouverture
du chantier. A défaut de garantie, les 1 ière sommes sont à payer à l’ouverture du
chantier.
Notons que le CCMI avec fourniture de plan prévoit une grille d’appel de fond qui
fixe le pourcentage maximum du prix total que peut percevoir le constructeur à
chaque stade de la construction. Donc les paiements devront intervenir au plus tard à
expiration du délai du contrat :
d- Un prix révisable ?
Le CCMI avec fourniture de plan doit informer que l’acheteur peut se faire
assister ou non par un professionnel ou tout autre professionnel titulaire d’un contrat
d’assurance couvrant ce type de mission. Dans le CCMI le maitre d’ouvrage non
assisté dispose d’un délai de 8 jours à compter de la réception pour effectuer ses
réserves au CCMI par LAR.
a- La garantie de remboursement
Elle est obligatoire dès lors que le CCMI réclame le versement de fonds avant
l’ouverture du chantier. Une attestation de cette garantie est annexée au contrat de
construction. La garantie de remboursement est constituée par une caution solidaire
ou une assurance agréée. Elle permet de rembourser les sommes versées quand le
contrat ne prend pas effet :
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- Suite à la non réalisation des conditions suspensives
b- La garantie de livraison
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