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DE LA MARINE MARCHANDE
GMd
PREAMBULE :
"#
le maintien de l'ordre à bord des navires français autres que les navires de
guerre,
"#
le respect des règles relatives à la circulation des navires dans les eaux
maritimes,
"# le respect des obligations particulières qui incombent aux titulaires de brevets
de la Marine Marchande.
En effet, les personnes embarquées sur un navire forment une société particulière
qui est soustraite, d'une manière plus ou moins prolongée à l'autorité des pouvoirs
administratifs et judiciaires.
Dans cette société, l'unité d'action, la hiérarchie, le respect de l'autorité et de la
discipline, la sécurité des biens et des personnes constituent néanmoins des nécessités d'ordre
public et doivent être assurés par une réglementation particulière qui se différencie du droit
commun sur les principaux points suivants :
"#
spécificité des infractions :
La loi pénale de droit commun ne peut définir les infractions qui ne peuvent être
commises que sur les navires ou dont les éléments constitutifs ont un caractère spécifiquement
maritime.
"#
Répression des infractions :
La nécessité d'une discipline effective et les circonstances inhérentes à la vie
maritime confèrent à certaines infractions un caractère plus grave que si elles avaient été
commises à terre et peuvent exiger que ces infractions, bien que déjà prévues par les lois
pénales de droit commun, soient réprimées, quand elles sont commises à bord, par des
sanctions plus sévères.
"#
Juridiction maritime :
Le particularisme des Gens de mer et de leurs mœurs, le droit spécial qui les régit,
la technicité particulière requise pour conduire le navire ont conduit le législateur à créer une
juridiction d'exception, composée de juges connaissant parfaitement le milieu auquel
appartient l'inculpé et présentant des garanties indiscutables de compétence technique lorsque
cela est nécessaire pour juger de certaines infractions.
Cependant, des tendances en sens contraire ont parfois conduit à donner aux
tribunaux de droit commun compétence pour juger des infractions spécifiquement
maritimes.
Ces tendances alternées sont mises en lumière par l'historique du droit maritime
en matière disciplinaire et pénale.
-7-
HISTORIQUE
DU DROIT DISCIPLINAIRE ET PENAL MARITIME :
b)-Mais les infractions pénales (crimes et délits) sont réprimées par les juges
d'Amirauté(2).
(
1) – « le capitaine peut faire donner la cale, mettre à la boucle et punir de peines similaires les mutins, les ivrognes, ceux qui
désobéissent et ceux qui maltraitent leurs camarades » (art.22)
(2) - les juges étaient nommés par l'Amiral qui détenait la plénitude de la juridiction civile et criminelle. Le territoire du royaume
était divisé en circonscriptions dénommées amirautés, à l'intérieur desquelles se trouvaient deux catégories de tribunaux : les sièges
généraux (dans les villes du Parlement) et les sièges particuliers dans les autres villes. Dans l'Amirauté de Bretagne, le siège général
était à Rennes, les sièges particuliers à Saint- Malo, Saint-Brieuc, Morlaix, Brest, Quimper, Vannes, Nantes.
(3) - Notamment l'Arrêté. du 11.03.1816, compilation d'anciens textes considérés comme demeurés en vigueur et principalement de
l'art.22 de l'Ordonnance d'août 1681.
-8-
Une telle situation eut des conséquences graves pour le maintien de l'ordre et de la discipline
à bord.
Ce n'est que si cette imprudence ou impéritie paraissait avoir été cause de mort ou
de blessures que le capitaine était remis au procureur pour être déféré, s'il y avait lieu, aux
tribunaux correctionnels aux fins d'application des articles 319 et 320 du code pénal(4),
l'instruction étant alors faite par un juge d'instruction.
Ce texte prévoyait des délits que nous appellerons délits nautiques (pour les
différencier de ceux prévus par le décret-loi de 1852) et qui pouvaient être classés en 2
catégories :
1)- les infractions (non suivies d'abordage) aux règles sur les feux et sur les
signaux à faire en cas de brume et les infractions aux règles de route, etc., qui étaient de la
compétence des tribunaux maritimes commerciaux du décret-loi. de 1852 : rien n'était changé
dans la procédure de l'enquête, telle qu'elle résultait de l'ordonnance de 1833.
2)- les abordages ou naufrages ayant pour cause une infraction visée ci-dessus ou
un défaut de vigilance et le défaut d'assistance après abordage, qui étaient de la compétence
d'un tribunal commercial dont la composition avait été modifiée (en particulier il était
présidé par capitaine de vaisseau ou de frégate).
$#
ordonnait la réunion du Tribunal Maritime Commercial "spécial",
$#
soit à une ordonnance de non-lieu,
$#
soit à une ordonnance de renvoi devant le Tribunal.
C'était un système compliqué et lourd qui, par suite du pouvoir limité dont était
investie l'autorité administrative et des pertes de temps dues aux deux enquêtes successives
rendait difficile la recherche des responsabilités.
(Six mois fermes de prison étaient fréquents pour s'être absenté du bord "plus de 3 fois 24
heures" ou pour avoir dit au capitaine - en langage peu diplomatique il est vrai : « que le lard
était trop salé »).
Il ne s'agissait donc nullement de justice paternelle à moins d'appliquer l'adage :
"qui aime bien, châtie bien".
Enfin, les marins voulaient avant tout être considérés comme des ouvriers
ordinaires et de pouvoir ainsi à leur guise rompre leur contrat d'engagement ; ils
revendiquaient en outre le droit de grève.
Un projet, arrêté en 1912, fut déposé sur le Bureau de la Chambre des Députés en
1913, mais il devint caduc du fait de la 1ère guerre mondiale (1914-1918).
Un second projet fut établi en 1921 en tenant compte d'un projet de Code du
Travail Maritime en cours d'élaboration.
Ce projet devint la loi du 17 décembre 1926 portant code disciplinaire et pénal
de la Marine Marchande, qui présentait les caractéristiques générales suivantes :
$#
unité à peu près totale de la législation disciplinaire et pénale maritime,
$# qualification et sanction des fautes variant selon les circonstances qui les
accompagnent,
$#
Révision de l'échelle des peines.
L'une des innovations les plus marquantes de la loi du 17.12.26 était le retour à
la compétence juridictionnelle de droit commun par la suppression des tribunaux
maritimes commerciaux.
E)- Ce retour aux juridictions de droit commun si vivement réclamé par les
inscrits ne leur donne pas longtemps satisfaction et le décret-loi. du 29 juillet 1939 et le
décret du 2.11.1939 rétabliront un tribunal d'exception : le tribunal maritime commercial
(T.M.C.).
.
- 13 -
(le doyen Ripert lui-même dans son traité de Droit maritime - 4ème édition -
reconnaît que :
F)- Le tribunal maritime commercial fut donc rétabli en 1939 mais avec une
conception différente de celle de 1852 / 1891 :
$#le tribunal fut composé de juges ayant une compétence certaine pour juger des
fautes techniques maritimes et parfaitement aptes à comprendre la mentalité particulière des
gens de mer ;
$# l'Administrateur fut compétent pour effectuer les en quêtes, et ce, avec les
pouvoirs d'un juge d'instruction ;
1960 :
Une évolution libérale s'est poursuivie dans le sens d'une atténuation de la rigueur
du régime disciplinaire des marins : ainsi en 1960, la peine de débarquement disciplinaire
disparaît de la liste des sanctions pouvant frapper les hommes coupables de fautes contre la
discipline.
1993 :
La loi n° 93 1013 du 24 août 1993 (modifiant la loi n° 93.2 du 4 janvier 1993
portant réforme de la procédure pénale) introduit une modification d'importance en
enlevant à l'Administrateur des Affaires maritimes la présidence du TMC (article 45) -
présidence qu'il détenait depuis le décret du 24 mars 1852 pour la confier à un juge
judiciaire
Cette nouvelle réforme amorce, à la fois :
- 14 -
"# et son possible renouveau sous la forme d’une juridiction pénale maritime
pratiquant l’échevinage, sous la présidence d’un juge judiciaire, président, entouré d’autres
juges (civils et militaires), capables de lui apporter le concours de leur expérience
professionnelle .
Les modifications successives apportées à la loi de 1926 ont fait que le texte pénal
n'est plus toujours très cohérent; certaines infractions et peines doivent être revues ; de même,
le développement de la navigation de plaisance pose des problèmes nouveaux.
LIVRE .1 :
SOMMAIRE :
"#La première est relative aux infractions aux règles de discipline applicables à
toute personne à bord de tout navire français, navires de guerre exceptés.
1)- ces règles de discipline qui, lorsqu'elles ne sont pas respectées se traduisent en
fautes légères ou graves passibles de sanctions, sont applicables à bord de tout navire(2)
français, autre qu'un navire de guerre, immatriculé en métropole ou outre-mer (département ou
territoire).
2)- sont donc exclus du champ d'application de cette réglementation les bâtiments
fluviaux, ainsi que les installations et dispositifs d'exploration ou d'exploitation du plateau
continental (plate-formes, engins d'exploration, etc...).
(1) - Alors qu'en matière pénale, la sanction est de la compétence des tribunaux de l'ordre pénal.
(2) - Y compris les aéroglisseurs.
- 16 -
3)- Toute personne présente à bord d'un navire français, quelles que soient sa
nationalité et sa situation, (membre de l'équipage, passager, clandestin) est soumise à la
réglementation disciplinaire et est, s'il y a lieu, passible des sanctions qu'elle prévoit. Des
dispositions particulières ont toutefois été prévues en ce qui concerne les militaires présents à
bord (voir titre V).
$#
soit en cas de faute grave contre l'honneur,
$#
soit en cas de faute grave dans l'exercice de la profession,
$#les fautes contre l'honneur peuvent avoir été commises en dehors des périodes
d'embarquement,
$# les fautes graves dans l'exercice de la profession peuvent avoir été commises
sur un navire étranger.
- 17 -
1 – GENERALITES :
A - Objet de la réglementation :
A cette fin, le capitaine peut employer tout moyen de coercition utile et requérir
les personnes embarquées de lui prêter main forte pour le maintien de l'ordre à bord.
2)- Les manquements à la discipline sont sanctionnés soit par le capitaine pour les
fautes légères, soit par l'autorité maritime pour les fautes graves. Dans tous les cas, ces faits
sont d'une gravité assez faible ne justifiant pas le renvoi du prévenu devant un tribunal pénal ;
les sanctions prononcées ne sont pas inscrites au casier judiciaire et elles restent une affaire
interne à l'administration des affaires maritimes.
Aussi est-il fait obligation au capitaine, sauf pour les bateaux armés à la
navigation côtière, à la pêche côtière et à la petite pêche, de suivre sur un document de
bord spécial, le "livre de discipline", les manifestations de l'exercice de son pouvoir
disciplinaire.
Les capitaines des navires où le livre de discipline n'est pas obligatoire sont tenus
de déclarer à l'A.A.M. dans les deux jours de l'arrivée de leur bâtiment au port, les sanctions
qu'ils ont pu prendre au cours de leur dernier voyage et qui sont alors inscrites au "Livre de
punitions".
Enfin, toute sanction portée, tant au livre de discipline qu'au livre de punitions,
est, avec l'indication de la faute commise, notifiée au quartier de rattachement du marin pour
être inscrite à son article matriculaire(3).
• pour un marin qui est de service au port dans un poste autre que de garde ou de
sécurité.
$#
les querelles et disputes sans voies de fait,
$#
et généralement toute faute non qualifiée faute grave.
Soulignons le caractère particulier de cette infraction dont les éléments constitutifs
ne sont pas définis ; cette disposition permet, en sanctionnant de façon légère un manquement
de peu de gravité au bon ordre du bord, de mettre en garde l'intéressé contre le renouvellement
des faits qui lui sont reprochés.
(3) - En aucun cas, les sanctions disciplinaires ne peuvent être inscrites sur le livret professionnel maritime, ni portées à la
connaissance de tiers.
- 19 -
B – Punitions :
Le capitaine peut infliger, en cas de faute légère, l'une des punitions suivantes, ou
une combinaison de ces punitions :
1.- le blâme :
Elle est exécutée dans les ports d'attache, tête de ligne ou retour habituel. Elle ne
peut excéder 4 jours et consiste en l'interdiction de quitter le navire, la liberté de circulation à
bord étant maintenue.
Elle ne peut être infligée aux passagers.
Exécutés en mer et dans les ports d'escale, les arrêts consistent dans l'interdiction,
pour 4 jours au plus, faite à la personne punie -membre de l'équipage ou passager- de quitter
le local d'hébergement qui lui est affecté (chambre, cabine ou poste) sauf pour les repas,
l'exécution du service à bord ou les "promenades" sur le pont (1 heure, deux fois par jour)(4).
NB :
"# L'obligation pour le capitaine d'entendre le prévenu dans les vingt- quatre
heures suivant l'accomplissement de la faute et le fait que la sanction doit être exécutée à bord
font qu'aucune disposition en matière de prescription des fautes légères ne figure dans le
texte du décret de 1960.
C - Compétence et procédure :
(4) - A noter que le Décret du 7/11/60 prévoit toujours l'existence à bord d'un poste de discipline pour les maîtres n'ayant pas de
chambre personnelle et pour les hommes d'équipage mais un tel poste existe rarement à bord des navires actuels.
- 20 -
$#
toute faute professionnelle de nature à nuire à la sécurité du bâtiment,
$# l'ivresse à bord avec désordre (sauf si le coupable est le capitaine et, pour les
autres membres de l'équipage, à condition que l'ivresse ne se soit pas produite pendant le quart
et qu'elle n'ait pas un caractère habituel),
$#
le fait d'avoir allumé du feu sans permission ou d'avoir fumé dans un endroit
interdit,
$#
l'emploi non autorisé, sans perte, dégradation ou abandon, d'une embarcation
du navire,
$#
l'absence irrégulière :
1) soit un marin qui n'est pas de service lorsque son absence excède 4 heures,
4) soit, lorsque le service à la mer est pris, un marin affecté à un poste autre que
de garde ou de sécurité,
- 21 -
• dont se rend coupable, hors d'un port de métropole ou d'un département d'outre-
mer un marin, qui n'étant pas de service, a pu reprendre son service à bord,
1) les larcins et les filouteries, dont l'importance ne justifie pas le dépôt d'une
plainte pour vol (il faut souligner que le droit de porter plainte appartient à la victime du vol et
non au capitaine ou à l'A.A.M.) ;
B – Punitions :
"#
consigne à bord pendant huit jours au plus :
"# amende de 20 à 300 F pour les officiers et de 5 à 100 F, pour les maîtres et
hommes d'équipage(5).
"#
arrêts dans la limite de quinze jours.
C.- Compétence :
(5) - Lorsque le montant des amendes pénales vient à être modifié, les majorations prévues pour le calcul du taux de ces amendes ne
sont pas applicables aux amendes disciplinaires ; un texte particulier est nécessaire qui n’est jamais intervenu à ce jour !
(Septembre 2001.
- 22 -
"#
en métropole et dans les départements d'outre-mer : l'administrateur des affaires
maritimes ;
"#à l'étranger, le commandant du bâtiment de l'Etat présent sur les lieux ou, à son
défaut, le consul de France (à l'exclusion des agents consulaires).
Ce n'est qu'en mer et dans les ports où ne se trouve aucune autorité française, que
le capitaine peut sanctionner une faute grave, à titre préventif, par une peine de un à quatre
jours d'arrêts (voir ci-dessus B).
D.- Procédure :
Dès qu'il a connaissance d'une faute grave, le capitaine effectue une enquête dont
il consigne les résultats dans un procès-verbal signé des témoins. L'inculpé procède lui-même
à la lecture de ce procès-verbal qu'il est requis de signer (à défaut, son refus de signer est
enregistré).
Si l'autorité saisie juge que le manquement rentre dans la catégorie des fautes
légères contre la discipline, elle inflige à l'intéressé l'une des punitions prévues pour ces
fautes.
E.- Prescription :
Les délais de prescription des fautes graves contre la discipline sont ceux prévus
pour les contraventions de police, c'est-à-dire un an pour la prescription de l'action publique
et deux ans pour la prescription de la peine.
Ces délais ne commencent à courir qu'à partir du jour où, après la faute commise,
le navire a touché un port de la France métropolitaine ou d'un département d'outre-mer.
Or, le décret du 7 novembre 1960 prévoit que l'autorité saisie doit interroger
l'intéressé sur les faits qui lui sont reprochés et il est muet sur le cas de défaut.
G.- Recours :
Le directeur régional des Affaires Maritimes (DRAM) provoque sans délai les
explications de l' administrateur, celles du prévenu et tous les témoignages supplémentaires
qu'il juge utiles, puis il statue par décision motivée(6).
4 - DISPOSITIONS COMMUNES -
1.- Il n'est jamais accordé de sursis aux officiers et aux passagers.
$#
En revanche, les maîtres et hommes d'équipages peuvent en bénéficier.
En principe, le sursis est accordé d'office pour une faute légère, lorsque l'intéressé n'a été
l'objet d'aucune punition depuis son embarquement ou depuis moins de six mois.
Dans le cas de faute grave, l'autorité compétente décide dans chaque cas d'espèce s'il convient
ou non d'accorder le sursis.
$# La punition infligée avec sursis est comme non avenue si l'intéressé n'est l'objet
d'aucune punition dans les six mois qui suivent.
En cas de récidive, la punition est effectivement subie sans se confondre avec la seconde.
Les punitions infligées avec sursis sont inscrites au livre de discipline, au livre de
punitions et à l'article matriculaire du marin.
Si au reçu d'un avis de punition, l'administrateur du quartier de rattachement du
marin constate que cette punition révoque le sursis dont une précédente sanction avait été
assortie, il en informe aussitôt l'administrateur qui a expédié l’ avis en question.
2.- L'application des "circonstances atténuantes" de l'art. 463 du code pénal n'est
pas prévue expressément ; cette question, très controversée en matière disciplinaire, ne se pose
pas dans les faits en matière maritime en raison d'une part, de la faible gravité des sanctions
les moins importantes et d'autre part, de la possibilité d'appliquer le sursis.
(6)- Il n'est pas prévu que l'A.A.M. pourra former un appel incident, le directeur ne peut donc statuer que sur la requête du
prévenu. A défaut de précision dans le texte du décret du 7 novembre 1960, et si l'on admet que les règles du droit pénal peuvent,
par analogie, être appliquées en matière disciplinaire, le D.RA.M. ne peut, semble-t-il, infliger une sanction plus grave que celle
décidée par l'A.A.M.
- 24 -
1 – GENERALITES :
1.- Comme tous les autres marins, les titulaires de brevets de la marine marchande
sont soumis au pouvoir disciplinaire du capitaine et de l'administrateur des Affaires maritimes
pour toutes les fautes contre la discipline relevées à leur encontre ;
Toute faute contre l'honneur, toute faute grave dans l'exercice de la profession ou
toute condamnation pour infractions à la loi du 5 juillet 1983 sur la sauvegarde de la vie
humaine en mer et à ses textes d'application ou pour infraction à la loi du 17.12.1926 fixant le
régime pénal de la marine marchande peut motiver le retrait temporaire ou définitif, partiel ou
total, des droits et prérogatives attachées au brevet dont l'intéressé est titulaire.
Cette sanction est prononcée (35) soit par le ministre chargé de la marine
marchande s'il s'agit d'une mesure prise à titre définitif soit s'il s'agit d'une mesure prise à titre
conservatoire par le directeur régional des Affaires maritimes (DRAM) (lorsque les faits
pouvant la justifier ont fait l'objet d'une enquête par un administrateur des affaires maritimes
en service en France métropolitaine) ou par le ministre (dans les autres cas).
$# les sanctions prévues par ce régime particulier peuvent être prononcées pour
des faits déjà sanctionnés pénalement (ce qui n'est pas le cas pour les fautes de discipline qui,
sanctionnées sur le plan disciplinaire par le capitaine ou l'A.A.M. ne peuvent faire en outre
l'objet de poursuites pénales) ;
$# alors que les fautes de discipline sont définies de façon précise(7) , certains
faits pouvant motiver un retrait ou une suspension de brevet sont définis de façon très large :
faute contre l'honneur ou faute grave dans l'exercice de la profession.
(Cette particularité n'est pas propre au régime disciplinaire des marins brevetés ; on la
retrouve dans d'autres régimes disciplinaires : avocats, magistrats, fonctionnaires,
médecins, etc... et plus généralement pour toutes les personnes astreintes de par leur
profession à une certaine dignité de vie et à une certaine compétence professionnelle).
(7)- A l'exception de la faute légère définie comme étant "toute faute non qualifiée faute grave".
- 25 -
2 - MARINS JUSTICIABLES :
Tout marin titulaire d'un titre auquel peut être attaché l'exercice d'une certaine
autorité à bord ou habilité en vertu de ce titre à exercer certaines fonctions sur un navire en
mer est justifiable de ce pouvoir disciplinaire.
En ce qui concerne les pilotes, le régime disciplinaire auquel ils sont soumis
présente certaines particularités qui sont définies au cours "Pilotage".
3 - FAITS JUSTICIABLES :
Peut motiver une mesure disciplinaire, touchant aux droits et prérogatives
attachées à un brevet :
1.- une faute contre l'honneur (délit de moeurs par ex. ou toute faute permettant
de conclure à l'indignité d'exercer une certaine fonction à bord) ;
1.- le retrait temporaire pour trois ans au plus - partiel ou total - des droits et
prérogatives afférents au titre dont le marin est titulaire (fonctions de commandement, de
second, de lieutenant) ;
2.- le retrait définitif partiel ou total des mêmes droits et prérogatives mais
seulement dans les cas :
(8)- Ces dispositions concernent-elles également les titulaires des permis particuliers à la navigation de plaisance ? Il semble que l'on
puisse répondre affirmativement à cette question, le seul problème à résoudre étant celui de la composition du conseil de discipline.
Comment en effet s'assurer que le "pair du prévenu" membre du conseil de discipline justifie de quatre ans de "fonction" ?).
- 26 -
5 : PROCEDURE :
La sanction est prononcée après avis d'un conseil de discipline saisi par une
décision du directeur des Affaires maritimes (ou du ministre) prise après qu'une enquête
contradictoire ait été effectuée par l'Administrateur des Affaires maritimes.
b)-Si les faits motivant des poursuites disciplinaires motivent également des
poursuites pénales, l'enquête au terme de laquelle la juridiction pénale sera saisie, constituera
également l'enquête prévue en matière disciplinaire, mais toujours sous condition de revêtir un
caractère contradictoire.
Dans ces deux derniers cas, l'A.A.M. enquêteur devra donc communiquer au
prévenu le rapport d'enquête et l'ensemble du dossier et recueillir ses observations dans le
délai de quatre jours francs mentionné ci-dessus.
Nous verrons ultérieurement qu'il n'est en fait décidé du renvoi devant le conseil
de discipline qu'une fois connue la sentence de la juridiction pénale.
(9)- L'absence d'enquête contradictoire constituerait un vice de forme susceptible d'entraîner l'annulation de la décision
ministérielle par voie contentieuse (13).
(10)- cas du marin refusant de se présenter devant un conseil de discipline (4).
- 27 -
Cet avis, (qui n'a pas à être porté à la connaissance du prévenu), établi sous la
forme prévue par la C.M. du 20 septembre 1963 modifiée, doit faire ressortir les
propositions de l'A.A.M. sur les deux points suivants :
$#
Y a-t-il lieu de renvoyer l'intéressé devant le conseil de discipline ?
L'A.A.M. formulera donc son avis sur ce point, et ce, dès la clôture de l'enquête ;
b)- mais des mêmes faits peuvent motiver à la fois une action disciplinaire et des
poursuites pénales.
Dans ce cas, l'A.A.M. ne doit pas attendre que la juridiction pénale ait statué de
façon définitive avant de formuler un avis sur le renvoi de l'intéressé devant le Conseil de
discipline(11).
C'est pourquoi, le décret du 7 novembre 1960 (art 21) dispose que tout marin
breveté renvoyé devant un conseil de discipline perd de ce fait, et jusqu'à ce qu'il ait été statué
à son égard, l'exercice des droits et prérogatives afférents à son brevet ;
Toutefois, le directeur régional des Affaires Maritimes (dés lors que l'A.A.M.
enquêteur est en service en métropole) ou le ministre (dans les autres cas) peut, par décision
spéciale, en attendant l'avis du conseil de discipline, maintenir l'intéressé à titre provisoire
dans la jouissance partielle ou totale de ses droits et prérogatives.
L'A.A.M. enquêteur devra donc formuler ses propositions sur ce point lorsque, à
la clôture de l'enquête, il proposera de renvoyer l'intéressé devant le conseil de discipline ;
Ces faits sont ceux rentrant dans le cadre de l'art. 81 2e alinéa de la loi 17.12.26 :
l'in navigabilité ou perte du navire ou de la cargaison, blessures graves ou mort d'une ou
plusieurs personnes, consécutive à une infraction au règlement pour prévenir les abordages ou
à une négligence ayant occasionné un abordage, un échouement, etc...
Dès que ces faits ont été suffisamment établis, et sans qu'il soit nécessaire
d'attendre la clôture de l'enquête nautique, l'A.A.M. enquêteur peut proposer la suspension du
droit de commander(12), ou s'il s'agit d'un pilote, du droit de piloter.
2.- Dans les dix jours qui suivent, le DRAM. désigne le président et les membres
du conseil (ainsi que des suppléants(13) et l'agent qui remplira les fonctions de secrétaire).
$#
un administrateur général ou en chef, président,
$#
un officier supérieur du corps des administrateurs,
$#
un inspecteur de la navigation ou un inspecteur mécanicien de la marine
marchande,
(12)- Mais non la suspension du droit d'exercer les autres fonctions (second, lieutenant).
(13)- Bien qu'aucune disposition réglementaire ne l'exige, il convient de désigner des suppléants (Conférence des DAM octobre 1959,
question n°46).
- 29 -
$#
un titulaire du brevet en cause ayant 4 ans de fonctions en cette qualité.
- 30 -
Si le conseil se réunit pour statuer sur le cas d'un pilote, le capitaine au long cours
et le titulaire du brevet en cause sont remplacés par deux pilotes dont l'un au moins doit faire
partie de la station à laquelle appartient le pilote déféré au conseil.
Les membres des conseils de discipline sont choisis sur des listes de brevetés,
diplômés, certifiés et pilotes, dressées par le directeur des Affaires maritimes au début de
chaque année, sur propositions des chefs de quartier.
Les personnes désignées peuvent être récusées lorsqu'en raison de leurs fonctions,
des emplois qu'elles ont exercées, ou pour toute autre cause, elles seraient susceptibles de ne
pas formuler leur avis dans une entière indépendance d'esprit.
Le rapporteur adresse le dossier au président avec un rapport exposant les faits tels
qu'ils résultent de l'enquête.
2.- Le conseil se réunit à huit clos. Si l'intéressé ne se présente pas sans qu'il fasse
valoir d'empêchement légitime, il est passé outre.
Le conseil entend ensuite les personnes citées par le président ou par l'intéressé ; il
ordonne toutes confrontations utiles. Les membres du conseil, le marin ou son défenseur
peuvent adresser, par l'intermédiaire du président, aux personnes citées, les questions qu'ils
jugent convenables.
Le marin présente ensuite ses observations par lui-même ou par son défenseur.
Il demande au conseil s'il est d'avis de proposer la sanction la plus grave : en cas
de réponse négative, il pose la même question touchant l'application de la sanction
immédiatement inférieure, et ainsi de suite, en cas de réponses négatives, en descendant
l'échelle des peines.
Les votes sont émis au scrutin secret ; la majorité forme l'avis du conseil.
Si la sanction proposée à la suite des votes implique, soit une fixation de durée,
soit un choix à exercer sur les droits ou prérogatives dont l'exercice doit être retirée, le conseil
procède, sans désemparer à une nouvelle délibération pendant laquelle les membres expriment
ouvertement leur opinion dans l'ordre inverse des préséances, le président intervenant le
dernier.
(17)- Le marin inculpé et son défenseur ne peuvent être informés de l'avis formulé par le conseil. Il s'agit ici que d'un avis et non
d'un jugement.
- 33 -
2.- La décision qui ne peut prononcer une sanction plus sévère que celle proposée
par le conseil, est
APPENDICE:
2.- L'incapacité physique du breveté doit être constatée par un médecin des gens
de mer ou un médecin désigné par l'autorité maritime.
La décision est du ressort du directeur régional des Affaires maritimes ou, lors
que les constatations médicales ont été faites outre-mer, du ressort du ministre (35).
(18)- Les interdictions d'exercer une fonction, prononcée par le ministre ou le DAM, ne doivent pas être mentionnées sur le livret de
l'intéressé (ce serait contraire à l'article 14 du CTM). Mais si un marin embarque dans une fonction qu'il n'est plus autorisé à
remplir, il s'expose à être poursuivi, en application de la loi du 17.12.1926 art.70 pour exercice de fonctions dans des conditions
irrégulières. Par ailleurs, si l'administration est tenue de communiquer aux tribunaux appelés à connaître de l'action civile les
dossiers des conseils de discipline, elle ne doit pas faire connaître à des tiers les renseignements contenus dans les dossiers d'enquête
disciplinaire.
(19)- Ce texte est inséré pour mémoire car, si les dispositions relatives aux droit et prérogatives attachées à un brevet auxquelles
nous nous référons sont bien insérées dans le décret du 7 novembre 1960 sur la discipline elles n'ont cependant aucun caractère
"disciplinaire". Nous renvoyons donc au cours Profession de marin - constatation de l'inaptitude physique des marins.
- 34 -
SOMMAIRE:
1.- Nous avons déjà vu que, dans le régime disciplinaire, les sanctions prévues
pour manquement aux règles imposées au marin dans l'exercice de sa profession sont
prononcées par le capitaine du navire ou l'autorité administrative compétente (A.A.M.,
D.R.A.M., Ministre) ;
dans le régime pénal en revanche, les sanctions sont prononcées par des
juridictions pénales, qu'elles soient de droit commun ou d'exception.
2.- Par ailleurs, alors que les sanctions disciplinaires ne peuvent être prononcées
qu'à l'encontre des seules personnes embarquées sur des navires français ou des titulaires de
brevets français,
les sanctions pénales peuvent être infligées, dans certains cas, à des personnes
même étrangères se trouvant à bord des navires étrangers.
Le problème de la définition du champ d'application du régime pénal français de
la marine marchande peut donc revêtir un aspect international
et pour le résoudre
il est nécessaire de faire appel non seulement aux dispositions des lois et
règlements français mais également au droit international (54).
- 35 -
Ces textes définissent les infractions, punissables par les juridictions pénales, qui
peuvent être commises en matière de police intérieure du navire, de police de la navigation ou
à l'occasion d'accidents de la navigation(21).
3.- Nous ajouterons à ces textes, en les étudiant dans un chapitre spécial, certaines
dispositions du code de justice militaire relatives à des infractions pouvant être commises par
des marins de la marine marchande et sanctionnées par les tribunaux permanents des forces
armées et ferons mention également des textes réprimant la piraterie, la traite des noirs ou
des esclaves.
Elle précise en effet que l'Etat dont le navire porte le pavillon est compétent
chaque fois qu'un abordage ou autre événement de navigation peut engager la responsabilité
pénale ou disciplinaire du capitaine ou de toute autre personne au service du navire, mais en
apportant deux réserves :
(20)- Ce titre ne correspond plus, il faut le souligner, au contenu actuel de la loi qui ne traite que des questions pénales ; en effet les
questions disciplinaires qui ne relèvent plus, en application de l'art. 37 de la constitution, du domaine législatif mais du domaine
réglementaire sont désormais réglées par le décret du 7 novembre 1960.
(21)- On pourra consulter avec profit l'instruction du 12/12/1972 pour l'application du régime pénal de la marine marchande.
(22)-C'est-à-dire en fait en deçà des lignes de base des eaux territoriales.
(23)- Convention promulguée par décret du 28 juin 1955 (BM 529) ; pour le texte de la convention, voir B.Méth. 12 p.178.1
- 36 -
"# application de la loi du pavillon : le navire est soumis à la loi de l'Etat dont il
relève de par sa nationalité,
"# compétence de l'Etat riverain sur ses eaux territoriales ; un Etat possède sur les
eaux qui bordent son littoral, des droits de police et de sûreté similaires à ceux qu'il exerce sur
son territoire terrestre. Tout navire, de quelque nationalité qu'il soit, est donc soumis à la
compétence de l'Etat riverain dès lors qu'il se trouve dans ses "eaux territoriales".
Ces deux principes s'opposent lorsqu'un navire se trouve dans les eaux relevant
d'un Etat étranger ; aussi, a-t-il fallu leur apporter certains aménagements pour éviter, dans
toute la mesure du possible, une double compétence, la première : celle de l'Etat du pavillon,
la seconde : celle de l'Etat riverain.
C'est ce problème que nous allons examiner pour ce qui concerne l'application de
la législation pénale française applicable à la marine marchande, la situation juridique du
navire n'étant qu'un préliminaire qui permettra de préciser les personnes qui seront finalement
assujetties aux prescriptions du droit français.
Le décret du 2.08.1960 est applicable à tous les navires français qu'ils soient
exploités à partir d'un port de métropole, d'un département ou d'un territoire d'outre-mer.
- 37 -
1.- Principes :
Cette loi fixe le régime pénal de la marine marchande applicable aux navires
français, autres que les navires de guerre, immatriculés en métropole et dans les départements
d'outre-mer ; elle a été rendue applicable aux navires immatriculés dans les territoires d'outre-
mer (Dt du 17.10.1923).
b)- Par navire ou bord, il faut entendre non seulement le navire principal mais
aussi ses embarcations et ses moyens de communication fixes avec la terre (art. 2 de la loi).
Les navires de plaisance, possédant une carte de circulation, ne sont pas soumis à
toutes les dispositions de la loi du 17.12.1926.
Les seules infractions, prévues et réprimées par cette loi qui peuvent être
commises à bord de ces navires sont celles qui figurent aux articles ci-après (voir art. 87
CDPMM) :
$# art. 78 : infractions aux dispositions fixées par décret sur les marques
extérieures d'identité ;
$# art. 80 à 83 et 87 : infraction aux règles sur les feux, les signaux, les routes à
suivre, négligences imputables au capitaine, au pilote, aux chefs de quart ou à l'équipage ayant
occasionné un accident de mer, défaut d'assistance après abordage.
- 39 -
A bord de tels navires, sont considérés comme capitaines les personnes exerçant
en fait la direction des navires ou engins.
Il s'agit des navires ou embarcations visés à l'article 6 de la loi du 1er avril 1942
sur les titres de navigation maritime (embarcations affectées à l'exploitation de parcelles
concédées sur le domaine public maritime lorsque la navigation n'atteint pas trois milles ;
embarcations affectées à un service public armées par des agents de l'Etat : Douanes, Affaires
Maritimes, Ponts et Chausses, etc).
Ces navires sont assujettis à la loi du 17.12.1926 de la même façon que les navires
munis d'une carte de circulation.
et :
• sous condition que soient relevées des infractions aux art. 319, 320 et R.40 4
du code pénal (homicide involontaire ou blessures involontaires ayant entraîné une incapacité
de travail)
• ou à l'article R.26 15 du code pénal (qui permet de poursuivre devant le
tribunal de police les contraventions aux décrets et arrêtés légalement faits par l'autorité
administrative, en l'espèce le règlement général et les réglements locaux pour prévenir les
abordages).
- 40 -
Les marins qui effectuent à bord des navires des périodes de séjour antérieures à
l'ouverture du rôle d'équipage ou postérieures à sa clôture et qui sont employés à la garde, aux
réparations, etc... ne doivent pas être assimilés à des marins embarqués. En effet, pendant ces
périodes de désarmement, la société du bord n'est ni complète ni hiérarchisée et le
C.D.P.M.M. ne saurait être applicable comme à bord des navires armés.
4.4.- Navires qui étant soumis au titre de navigation en sont cependant
dépourvus :
Les navires de mer en infraction avec les règlements relatifs à l'obligation du titre
de navigation ne sont pas soumis aux dispositions du C.D.P.M.M. du seul fait qu'ils sont en
infraction.
A)- embarquées -
(25) Les services des marins sont couverts par une "feuille de présence" et non par un "rôle d'équipage".
- 41 -
2.- De plus, toute personne, quelle que soit sa nationalité, qui se trouve en fait à
bord d'un navire français assujetti à la législation française relative au régime pénal de la
marine marchande, soit comme passager, soit en vue d'effectuer le voyage(26) est soumise,
pendant tout le temps de sa présence à bord, aux dispositions de cette législation(27).
Il n'est donc fait aucune discrimination de principe, basée sur la nationalité des
personnes présentes à bord, sur leur situation régulière (équipage, passager) ou non (passagers
clandestins).
1.- les membres de l'équipage, qui ont quitté le bord sans autorisation ou ont
manqué l'appareillage (absence irrégulière) ;
2.- les membres de l'équipage (et les marins qui à la suite d'un naufrage, d'une
absence irrégulière ou d'un délaissement ont été embarqués pour être rapatrié) qui continent
d'être assujettis, en cas de perte du navire, aux dispositions de la loi de 1926 jusqu'à ce qu'ils
aient pu être remis soit à une autorité française, soit à l'autorité étrangère locale.
Il en est de même pour toutes les autres personnes embarquées si elles ont
demandé "à suivre la fortune de l'équipage".
&#marin ayant perçu des avances sur salaires et qui, n'ayant pas embarqué, ne
rembourse pas les avances perçues (art. 54) ;
(26)- Ainsi, le docker, en opération de manutention au port, est exclu du champ d'application de la loi.
(27)- Mais toute personne embarquée n'est pas pour autant soumise à toutes les dispositions de la législation ; ainsi certaines
infractions ne peuvent être commises que par le capitaine ; les personnes embarquées sur un navire muni d'une carte de circulation
ne sont soumises qu'aux dispositions des art.63, 78, 80 à 83.
- 42 -
&#provocation par parole ou écrit à commettre un crime ou délit prévu par la loi
de 1926 (art. 87 bis).
5.- des personnes reconnues complices de crimes ou délits(28) prévus par la loi de
1926 (par application des art. 59 et 60 du code pénal).
"les eaux territoriales françaises s'étendent jusqu'à une limite fixée à 12 milles
marins à partir des lignes de base.
les lignes de base sont la laisse de basse mer ainsi que les lignes de base droites
et les lignes de fermeture des baies qui sont déterminées par décret.
B.- Principe : application des lois pénales françaises aux navires étrangers dans les eaux
territoriales françaises :
Tout navire se trouvant dans les eaux territoriales françaises est soumis aux lois et
règlements pénaux français.
Ce droit de police sur les navires étrangers se trouvent dans les eaux territoriales a
toujours été affirmé par la France.
1.-Navires de guerre :
a)- les bâtiments de guerre étrangers ne sont pas soumis à la loi territoriale
française mais seulement à la loi de l'Etat dont ils portent le pavillon ; on considère, en effet,
qu'ils portent à bord une partie de l'armée de cet Etat qui en représente la souveraineté ;
b)- toutefois, les marins étrangers répondent devant les tribunaux français des
infractions commises à terre(29).
a)- lorsque l'infraction a été commise à bord, par une personne, ou contre une
personne, ne faisant pas partie de l'équipage ;
b)- lorsque l'infraction a troublé la tranquillité du port ;
2.- Mais il faut noter que les infractions à cette législation pénale maritime qui
peuvent faire l'objet de pour suites devant les tribunaux français sont peu nombreuses, ce sont
:
&#art. 63 : infractions - dans les eaux territoriales - aux règlements ou ordres des
autorités maritimes relatives à la police des eaux et rades ou de la navigation maritime (53) ;
Dans ces conditions, seuls les membres de l'équipage du navire étranger peuvent,
en fait, être poursuivis devant les tribunaux français pour infraction à la législation pénale
"maritime".
(29)- Voir également la convention de Bruxelles du 24 mai 1934, ratifiée par la France (Décret 28.09.1955) pour l'unification de
certaines règles concernant les immunités des navires de l'Etat.
- 44 -
2.- Ainsi, en cas d'accident de mer survenu dans les eaux étrangères à un navire
français, l'administrateur compétent sera amené à ouvrir une enquête, mais dans ses
conclusions il devra tenir compte éventuellement des jugements susceptibles d'être intervenus
à l'étranger.
Du seul fait de cette distinction, nous pouvons déjà conclure que plates-formes et
engins ne sont pas des navires et comme tels sont exclus du champ d'application de la
réglementation disciplinaire et pénale de la marine marchande sous réserve toutefois :
$#
des dispositions particulières prévues par la loi du 30.12.1968.
Ils sont également soumis, pendant tout le temps où ils flottent, au règlement pour
prévenir les abordages(31).
La loi ne donne aucune précision sur ce point mais il semble logique d'appliquer
les sanctions prévues par les art. 80 et 81 de la loi de 1926 puisqu'elles sont, nous allons le
voir, applicables pour les fautes commises en matière de signalisation maritime des plate
formes prenant appui sur le fond.
(30)- Il y a lieu d'appliquer les règles normales fixées pour définir le tribunal pénal compétent (lieu de l'infraction, résidence du
prévenu, lieu d'arrestation, pour les tribunaux de droit commun : voir art.382 et 522 du code de procédure pénale ; résidence du
prévenu, port de débarquement, lieu d'arrestation, port d'immatriculation du navire pour les TMC) étant précisé que le tribunal du
lieu d'infraction est celui dans le ressort duquel se trouve le point de la côte la plus rapprochée des installations (10)(40)(46.
(31)- Voir également l'obligation d'éviter toute confusion dans les marques de signalisation (47).
(32)- La personne assurant la conduite des travaux d'exploitation et d'exploration est considérée comme étant le capitaine au sens
prévu par les textes prévoyant ces infractions.
(33)- Il paraît d'ailleurs difficile d'envisager un renvoi devant le T.M.C. du propriétaire, de l'exploitant ou du chef des travaux d'une
plate-forme fixée au sol alors que le chef de travaux (assimilé à un capitaine en fonction sur une plate-forme en déplacement) est
renvoyé devant la juridiction pénale de droit commun.
- 46 -
1.- Classification :
"#
juridictions de droit commun : tribunal de police, tribunal correctionnel, cour
d'assises ;
"#
juridictions d'exception : tribunal maritime commercial,
b)- des règles de procédure de saisine des tribunaux : les poursuites pouvant
être engagées selon les cas ;
• police de la navigation,
(34) Rappelons qu'en droit pénal commun, la classification des incriminations est fonction de la classification des peines, telle qu'elle
est donnée par le code pénal (art. L. 6 à L. 9 et L. 464), et partant, de la compétence juridictionnelle.
A savoir :
a) crimes : compétence de la cour d'assises. Peines afflictives et infamantes (réclusion et détention criminelles à perpétuité
ou à temps) ou simplement infamantes (bannissement et dégradation civique),
B) délits : Compétence des tribunaux correctionnels. Peines correctionnelles (emprisonnement de 2 mois à 5 ans; interdiction
à temps de certains droits civiques, civils ou de famille, amende de plus de 10.000 F).
C) contraventions : Compétence des tribunaux de police. Peine de police (emprisonnement de 1 jour à 2 mois amende de 30
F à 10.000 F, confiscation).
- 47 -
• infractions nautiques;
- 48 -
mais ce classement n'a pas d'autre intérêt que de faciliter la consultation du texte de la
loi.
(35)- les numéros des articles qui seront cités sont ceux de la loi du 17.12.1926.
(36)- Même en cas de non-lieu, l'A.A.M. est tenu de fournir à la douane toutes indications sur la fraude possible ou présumée
(art.343bis code des douanes).
- 49 -
&#art.78 -infraction aux règlements sur les marques extérieures d'identité des
navires.
2.- Délits pour lesquels le ministère public ne peut engager des poursuites
sans avoir sollicité l'avis de l'A.A.M.(37).
Pour ces délits, le pouvoir de s'opposer aux poursuites n'a pas été conféré à
l'A.A.M., vraisemblablement parce qu'il a été estimé qu'il s'agissait d'infractions présentant
une certaine analogie avec des infractions du droit commun et n'ayant pas un caractère
maritime suffisamment marqué.
En cas de vols commis à bord, l'obligation pour le procureur d'obtenir l'avis de l'A.A.M. n'est
applicable qu'aux membres de l'équipage et aux passagers ou clandestins ; les autres personnes
étrangères au bord (dockers...) peuvent être poursuivies sans qu'il soit nécessaire d'obtenir
l'avis de l'A.A.M.
(37)- Il n'existe dans cette catégorie d'infractions que des délits (exception voir art.58).
- 50 -
3.- Délits et contraventions pour lesquels le ministère public peut engager des
poursuites sans consulter l'A.A.M.
a)- il n'existe dans la loi du 17.12.1926 aucun délit ou contravention pour lequel le
ministère public peut engager des poursuites sans consulter l'administrateur des affaires
maritimes.
b)- en revanche, le ministère public est seul habilité, sans que la consultation de
l'administrateur des affaires maritimes soit imposée, à intenter des pour suites pour infraction
au décret du 2.8.1960 relatif au défaut de titre de navigation et à l'obligation faite au capitaine
de répondre à toute convocation pour raison de service, que lui adresse sur rade étrangère le
commandant d'un navire de guerre français(38).
(Rappelons enfin que l'A.A.M. est compétent pour constater toute infraction
commise à bord d'un navire et effectuer l'enquête préliminaire) quelle que soit la nature de
cette infraction et le texte qui la prévoit ; réf. art. 26 du C.D.P.M.M.).
2.2. Crimes :
Jugées par la cour d'assises, les crimes définis par la loi du 17.12.1926 sont
poursuivis par le ministère public sans que soit prévue l'obligation de consultation de l'A.A.M.
&#art. 58 - voies de fait sur le capitaine ayant entraîné une infirmité permanente
ou la mort-
(38)- Il est à noter que pour ces infractions, précédemment sanctionnées par les articles 71 et 77 de la loi de 1926, le ministère public
dispose seul du droit de décider les poursuites, au besoin sans l'avis de l'A.A.M.
- 51 -
Pour toutes ces infractions, les poursuites sont en gagées par l'administrateur des
affaires maritimes sans intervention du parquet.
"#
infractions imputables au capitaine, chef de quart ou pilote :
&#art. 80 : infraction, sans conséquence dommageable, aux règles sur les feux à
allumer la nuit, les signaux à faire en temps de brume, la route à suivre, les manœuvres à
exécuter en cas de rencontre d'un bâtiment.
&#après abordage, quitter les lieux sans faire connaître l'identité de son navire.
(39)- Toutefois, il n'existe de T.M.C. qu'en France métropolitaine. Dans les D.O.M. ces délits sont poursuivis devant les tribunaux de
droit commun.
- 52 -
&#aggravation des peines prévues aux art. 80, 81, 83 et 85 lorsque le délinquant
exerce le commandement dans des conditions irrégulières.
&#art. 41 : fait par le capitaine de ne pas se tenir en personne sur son navire à
l'entrée des ports, havres ou rivières -
&#art. 56 : ivresse à bord de la part du capitaine quel que soit le moment ; ivresse
habituelle ou ivresse pendant le quart de tout officier, maître ou homme d'équipage -
&#"La même peine est encourue par toute personne embarquée sur un navire
français qui, hors des eaux territoriales françaises, ne se conforme pas aux ordres
régulièrement donnés par une autorité maritime qualifiée, consul ou commandant d'un
bâtiment de guerre français".
"# Si en vertu des dispositions des décrets des 1er février 1930 et 9 mars 1978
les préfets maritimes ont pouvoir de réglementer la circulation des navires dans les eaux
territoriales (fixation à 5 nœuds, en vue d'assurer la sécurité des baigneurs, de la vitesse des
navires dans la bande de 300 m comptés du bord des eaux à l'instant considéré - délimitation
au départ de la côte de chenaux réservés aux pratiquants de ski nautique - mesures de sécurité
prises à l'occasion de manifestations nautiques, avec délégation de pouvoirs aux A.A.M.),
"# Si cet article permet la répression des infractions aux arrêtés des préfets
maritimes visés ci-dessus, il permet également la répression des infractions aux ordres écrits
ou verbaux des A.A.M. prescrivant aux navires de pavoiser en certaines circonstances, de
même que les refus d'obtempérer aux ordres donnés par les commandants des unités garde
pêche.
- Les navires étrangers sont soumis sans contestation possible aux dispositions
de l'art. 63.
En ce qui concerne les navires français, il semble bien que le caractère très
général de la rédaction de cet article implique que ses dispositions soient applicables à tous les
navires, qu'ils soient ou non munis d'un titre de navigation.
Lorsque la personne ayant commis une infraction à l'art. 63 est embarquée sur un
navire étranger qui se trouve ou vient à se trouver dans un port, rade ou mouillage de
métropole ou d'un département d'outre-mer, ce navire peut être retenu jusqu'au dépôt à la
caisse des gens de mer du mon tant présumé de l'amende encourue par le délinquant ou jusqu'à
la constitution d'une caution solvable.
Pour assurer l'exécution de ses décisions, l'A.A.M. peut requérir les autorités du
port de s'opposer à la libre sortie du navire (Art. 38 et 63), après avoir pris soin de prévenir le
consul de la nation dont le navire en cause porte le pavillon.
$#par un troisième alinéa qui sanctionne les infractions commises dans les eaux
territoriales aux règles de circulation prévues par COLREG 1972 (dispositifs de séparation de
trafic) ou par les préfets maritimes (distances minimales de passage le long des côtes) avec
aggravation des peines si le navire transporte des hydrocarbures ou des substances
dangereuses.
(40)- Les infractions aux arrêtés du Préfet Maritime peuvent être sanctionnées sur la base de l'art.63 (compétence du T.M.C.) et
également sur la base de l'art.R 26-15° du code pénal (contraventions aux arrêtés légalement faits par l'autorité administrative).
- 54 -
$# par un article 63 bis sanctionnant les infractions aux règles prévues par les
préfets maritimes à l'égard de ces derniers navires, en matière d'obligation de signalement à
l'entrée dans les eaux territoriales ou en cas d'avaries.
art. 65 : refus par le capitaine de rapatrier des français sur réquisition des autorités
maritimes ;
art. 67 : abandon à terre, par le capitaine, sans en aviser l'autorité française, d'un
membre de l'équipage ou d'un passager malade ou blessé ;
I.- DESOBEISSANCE -
II.- IVRESSE -
• faute grave contre la discipline : ivresse à bord avec désordre (une seule fois),
(41)- Aux termes d'une D.M. du 10 novembre 1971, il n'est pas évident que l'art.59 CDPMM permette d'intenter une action en
justice contre les marins en grève dans un port étranger. Le département a entrepris des consultations à ce sujet.
- 55 -
• absence du capitaine.
• délit : les coups, violences ou voies de fait ne font pas l'objet de dispositions
particulières de la loi du 17.12.1926 (réserve faite de ce qui est dit au V ci-après et son
réprimés dans les conditions du droit commun (art. 309 et suivants du code pénal).
VI.- NEGLIGENCE -
VII.- VOLS -
• délit : vols commis à bord ne rentrant pas dans le cadre prévu pour les larcins
et filouteries.
• faute légère contre la discipline : toute faute non spécifiée par le décret du 7
nov. 1960 ;
• faute grave contre la discipline : toute nouvelle faute légère qui est commise
au cours d'un même embarquement dans le délai de deux (officiers maîtres et passagers) ou
d'un mois (hommes d'équipage) ;
-marin de ser-
vice id id
PREAMBULE :
2. enquête préliminaire,
3. instruction préparatoire,
b)- Capitaine.
c)- Les agents répressifs des services des Affaires Maritimes ont égale ment le
pouvoir de rechercher et de constater toute infraction commise à bord. Ils n'ont pas le pouvoir
d'effectuer une enquête préliminaire.
- 60 -
2.- par
$#
les A.A.M.,
$#
les officiers et officiers mariniers commandant les unités de la marine
militaire,
$#
les inspecteurs de la navigation maritime,
$#
les syndics des gens de mer,
$#
et les agents de la surveillance des pêche maritimes,
$#
les gendarmes maritimes,
et,
3.- Par les capitaines des navires à bord desquels les infractions ont été
commises.
Il semble que PV et rapports des capitaines fassent foi jusqu'à preuve du
contraire en ce qui concerne les contraventions (art.28, 430 et 537 du code de procédure
pénale) mais non pour les délits et crimes ; dans ce dernier cas, ils n'ont valeur que de simples
renseignements (art.430 CPP).
B.- Les procès-verbaux des officiers de police judiciaire sont adressés directement
au Procureur de la République, ceux dressés par les autres agents sont transmis à
l'Administrateur des affaires maritimes.
Dans le cadre de cette mission, et tant qu'une information n'a pas été ouverte, les
officiers de police judiciaire peuvent effectuer des enquêtes préliminaires dans les conditions
définies au livre I titre II du code de procédure pénale qui précise en particulier les pouvoirs
et obligations des officiers de police judiciaire au cours de telles enquêtes.
- 62 -
Ainsi, que nous le verrons, les capitaines de navires et les administrateurs des
affaires maritimes peuvent effectuer des enquêtes préliminaires dans les mêmes conditions
qu'un officier de police judiciaire.
$# interroger, sans leur faire prêter serment, les témoins et toute personne
susceptible de fournir des renseignements utiles pour l'enquête ; il dresse procès-verbal des
déclarations de la personne entendue, qui doit y apposer sa signature après avoir procédé elle-
même à sa lecture ;
$#
convoquer toute personne dont l'audition est utile ;
$#
procéder aux vérifications d'identité nécessaires ;
2) - cas particulier -
En cas de découverte de cadavre, il fait procéder aux premières constatations et
avise le Procureur de la République ; l'officier de police judiciaire ne peut décider, en cas de
mort suspecte, de faire procéder à une autopsie ; la décision appartient au Procureur de la
République dans le cadre de ses pouvoirs en cas d'infraction flagrante ou au juge d'instruction
chargé de l'affaire.
Si celui-ci est mineur de 18 ans, il devra être séparé de tous autres détenus.
(4)- Procédure à appliquer : art.R14 et suivants du code des débits de boissons et de lutte contre l'alcoolisme publié au code pénal
Dalloz ; voir également les modalités d'intervention de la gendarmerie maritime pour l'application des mesures de défense contre
l'alcoolisme (30).
(5)- Si le capitaine est auteur ou complice de l'infraction, l'enquête préliminaire est faite directement par l'A.A.M. ou par un
commandant du navire de guerre présent sur les lieux.
(6)- Lorsque le juge refuse l'imputation, ses pouvoirs sur l'application de la peine dans les limites du minimum et du maximum ne
sont pas modifiés.
- 64 -
2.- Les mesures qu'il est ensuite amené à prendre varient selon qu'il est en fonction
en métropole ou dans les D.O.M. ou hors de ces territoires.
a)- si l'A.A.M. estime que les éléments de la culpabilité ne sont pas réunis, il peut,
à l'issue de l'enquête préliminaire, décider de ne pas poursuivre.
c)- si l'A.A.M. estime que les faits incriminés constituent l'une des infractions
prévues par l'art.36 CDPMM relevant de la compétence des juridictions pénales de droit
commun, il saisit le Procureur de la République(2).
d)- si l'A.A.M. estime que les faits incriminés constituent l'une des infractions
prévues par l'art.36 bis CDPMM, relevant de la compétence du tribunal maritime commercial
(T.M.C.), il ouvre une "instruction préparatoire", avant de décider du renvoi ou non devant le
président du T.M.C.
$# les prévenus âgés de moins de 18 ans ne peuvent être jugés par le TMC et
l'AAM doit saisir le Procureur de la République près le tribunal pour enfants de la résidence
du mineur ou de sa famille(3),
$# dans les départements d'outre-mer, du fait qu'il n'existe pas de TMC, l'A.A.M.
saisit le Procureur de la République aux fins de poursuites devant la juridiction pénale de droit
commun.
Les dispositions à prendre dans ce cas particulier par l'autorité maritime locale
sont précisées par l'article 30 C.D.P.M.M.
(1)- Par A.A.M., il convient d'entendre le chef du quartier (France métropolitaine et DOM), mais aussi le fonctionnaire qui en tient
le rôle dans les TOM (Chef du service des AM) ou à l'étranger (consul, à l'exclusion des agents consulaires).
(2)- Des modèles d'avis, de conclusions et d'ordonnances figurent en annexe à l'instruction du 12.12.1972.
(3)- Le mineur de 18 ans est conduit devant le Procureur de la République aux frais de l'Etat et à la diligence de l'A.A.M.
- 65 -
3. L'instruction préparatoire :
3.1. Généralités
Cette phase de la procédure n'est conduite par nos services que s'il s'agit
d'infractions de la compétence du T.M.C.
2.- Par contre, lorsque l'infraction est de la compétence des tribunaux maritimes
commerciaux, une instruction doit obligatoirement être effectuée et ce, par l'administrateur des
affaires maritimes -
3) - Décision d'ouverture -
Dans le régime pénal de droit commun, (et sauf constitution de partie civile) le
juge d'instruction ne peut décider de l'ouverture de l'instruction, cette décision étant de la
compétence du Procureur de la République.
(4)- Sauf, semble-t-il, en matière d'enquête nautique, lorsque l'administrateur enquêteur est désigné par le directeur des affaires
maritimes ou le ministre (faits délictueux portés à la connaissance de plusieurs A.A.M. ou enquête faite par un consul) ; dans ce cas,
il semble que l'A.A.M. soit tenu d'ouvrir l'enquête nautique.
- 66 -
3.- La procédure n'est pas contradictoire mais ce caractère s'est beaucoup atténué
par l'évolution de la législation puisque désormais la défense peut jouer un rôle plus actif ;
néanmoins, on peut dire que le caractère non contradictoire subsiste en ce sens qu'il ne peut y
avoir, au cours de l'instruction, de débats contradictoires ; les avocats n'ont pas mission de
plaider mais seulement d'assister leurs clients et de demander toutes mesures utiles(7).
4.- Le juge d'instruction a pouvoir d'effectuer tous actes d'information qu'il juge
utile à la manifestation de la vérité ; il instruit à charge et à décharge.
Ceci découle de l'article 81 du C.P.P. qui précise que copie de tous ces actes doit
être établie et que le juge peut pour procéder à certains actes, donner commission rogatoire
(art.151 à 155) à un officier de police judiciaire, sous réserve d'en vérifier les informations
recueillies.
Il lui est alors donné connaissance des faits pour lesquels elle est mise en examen
et de la qualification juridique de ces faits. Il lui est également précisé qu’elle a le droit d’être
assistée d’un avocat de son choix ou commis d’office, la demande devant être faite auprès du
greffe du juge d’instruction.
La confrontation est la mise en présence d’au moins deux personnes qui peuvent
avoir le statut de mis en examen, de témoin ou de partie civile.
Le juge d’instruction peut procéder à ces actes dans son cabinet ou en transport sur
l’ensemble du territoire. Il peut aussi délivrer une commission rogatoire à un magistrat du
siège pour les réaliser à sa place. L’assistance du greffier est obligatoire. Le magistrat peut
faire appel à un interprète majeur, à l’exclusion de son greffier et des témoins.
Il peut aussi être cité. Toute personne régulièrement citée comme témoin est tenue
de comparaître, de prêter serment et de déposer sous la seule réserve du secret professionnel.
S’il s’y refuse, le témoin encourt une amende prononcée par le juge d’instruction. Celui-ci
peut également le contraindre à comparaître en requérant la force publique.
Le témoin dépose sous serment, sauf s’il est âgé de moins de 16 ans ou s’il a été
condamné à une peine criminelle ou à une peine correctionnelle avec privation de droits.
Le juge peut confronter les témoins entre eux ou avec les parties.
• l’article 104 du code de procédure pénale permet à toute personne visée par une
plainte avec constitution de partie civile, lorsqu’elle est entendue comme témoin de bénéficier
des droits reconnus aux personnes mises en examen par les articles 114, 115 et 120 du code de
procédure pénale. Le juge l’en avertit lors de sa première audition ;
• l’article 105 interdit aux magistrats et officiers de police judiciaire agissant sur
commission rogatoire d’entendre comme témoins, dans le but de faire échec aux droits de la
défense, des personnes contre lesquelles il existe des indices graves et concordants de
culpabilité ;
Tout procès-verbal doit être daté et mentionner le nom du juge d’instruction ainsi
que du greffier.
S’il s’agit d’une audition de témoin, il doit spécifier son identité et la prestation de
serment.
e) Le juge d’instruction peut délivrer des commissions rogatoires (articles 14, 18,
81).
La commission rogatoire est l’acte par lequel le juge d’instruction requiert tout
juge de son tribunal, tout juge d’instruction, tout officier de police judiciaire, de procéder à
des actes d’information dans les lieux où chacun d’eux est territorialement compétent.
La commission rogatoire est un acte écrit qui doit être daté, signé et mentionner le
nom du magistrat délégant ainsi que la nature de l’infraction objet des poursuites.
' la perquisition :
Le juge d’instruction procède, ou fait procéder par commission rogatoire, à des
perquisitions en tout lieu où peuvent se trouver des objets dont la découverte serait utile à la
manifestation de la vérité. Le juge décide souverainement de l’opportunité, du moment et du
lieu de la perquisition. Elle se fait sans l’assentiment de la personne chez laquelle elle a lieu.
' la restitution :
En cours d’information, le juge d’instruction est seul compétent pour décider de la
restitution d’un objet mis sous scellé.
Il peut, avec l’accord du parquet, restituer d’office à la victime les objets dont la
propriété n’est pas contestée. La loi n’impose aucune forme à cette décision.
Elle ne peut avoir pour objet que l’examen de questions d’ordre technique.
L’avis de l’expert ne lie pas le juge et ses conclusions ne sont pour ce dernier
qu’un élément de conviction parmi les autres.
En principe, l’expert est choisi parmi les personnes physiques ou morales qui
figurent soit sur la liste nationale établie par le bureau de la Cour de Cassation, soit sur une
des listes dressées par les cours d’appel.
Lorsque les opérations d’expertise sont terminées, l’expert rédige un rapport qui
doit contenir la description de ces opérations ainsi que ses conclusions.
Si plusieurs experts ont été désignés pour procéder à la même expertise, ils
doivent rédiger un rapport commun ; s’ils sont d’avis différents ou s’ils ont des réserves à
formuler sur des conclusions communes, chacun d’eux indique son opinion ou ses réserves en
les motivant.
h) Le juge d’instruction peut décerner des mandats (articles 80-1, 122 à 130-1,
135, 136, 144, 145, 177, 179, 181 du code de procédure pénale).
' le mandat d’amener est l’ordre donné par le juge d’instruction à la force
publique de conduire la personne à l’encontre de laquelle il est décerné, au besoin par la
contrainte, devant lui. Il est utilisé contre une personne dont l’adresse est connue ou qui peut
être arrêtée sans formalités de diffusion.
' le mandat d’arrêt est l’ordre donné par le juge d’instruction à la force publique
de rechercher la personne à l’encontre de laquelle il est décerné et, en cas de découverte, de la
conduire à la maison d’arrêt indiquée sur le mandat où elle sera reçue et détenue. Il ne peut
être délivré que contre une personne en fuite ou résidant hors du territoire de la République.
L’avis préalable du procureur de la République est obligatoire.
' le mandat de dépôt est l’ordre donné par le juge d’instruction au chef de
l’établissement pénitentiaire désigné sur le mandat, de recevoir et de détenir la personne mise
en examen. Il ne peut être décerné que contre une personne présente, à l’issue d’un
interrogatoire et d’un débat contradictoire. Il permet également de rechercher ou de transférer
la personne mise en examen lorsqu’il lui a été précédemment notifié.
Aucun mandat ne peut être délivré contre un témoin (de la délivrance d’un mandat
résulte la mise en examen de la personne visée).
Aucun mandat ne peut être décerné dans le cadre d’une information ouverte pour
recherches des causes de la mort.
%#Le mandat d’arrêt ne peut être décerné qu’en matière criminelle et en matière
correctionnelle si le délit est puni d’une peine d’emprisonnement.
%#Le mandat de dépôt peut toujours être délivré en matière criminelle. En matière
correctionnelle, il ne peut être décerné que si la peine encourue est égale ou supérieure soit à
un an d’emprisonnement en cas de délit flagrant, soit à deux ans d’emprisonnement dans les
autres cas.
Cependant, la personne mise en examen qui s’est volontairement soustraite aux
obligations du contrôle judiciaire pourra être placée sous mandat de dépôt quelle que soit la
durée de la peine d’emprisonnement encourue.
Dans tous les cas, le mandat de dépôt ne pourra être décerné qu’après rédaction
d’une ordonnance motivée de placement en détention provisoire.
Elle ne peut être soumise à un contrôle judiciaire qu’en raison des nécessités de
l’instruction ou à titre de mesure de sûreté.
Le contrôle judiciaire est une mesure qui permet au juge d’instruction de
soumettre une personne mise en examen à une ou plusieurs obligations ou interdictions
limitativement énumérées par l’article 138 du code de procédure pénale, comme par exemple
ne pas sortir de certaines limites territoriales, se présenter périodiquement aux services ou
autorités désignés par le juge d’instruction, s’abstenir de conduire tous ou certains véhicules
ou fournir un cautionnement.
Comme on le voit, les pouvoirs du juge d'instruction sont importants mais ils
doivent être utilisés dans le seul souci d'instruire objectivement à charge et à décharge pour la
manifestation de la vérité.
Toutes les décisions qu'il prend sont susceptibles d'appel devant la chambre
d'accusation à l'initiative du ministère public ou de la défense et susceptibles d'être annulées
par cette même chambre si elles ne sont pas conformes au CPP (art. 170 et s.) avec pour
conséquence l'annulation d'actes ultérieurs reprenant les éléments des actes annulés.
Article auteur
de la de Définition des faits délictueux :
loi : l’infraction
80 Capitaine "#Infractions sans conséquence dommageable aux règlements sur les feux, signaux de
ou chef de brume, règles de route, manœuvres en cas de rencontre d'un bâtiment (donc en fait infractions au
quart décret du 07.07.77 portant règlement pour prévenir les abordages ainsi qu'aux règlements
particuliers pris en application de ce texte pour fixer les règles spéciales applicables dans les eaux
territoriales, chenaux d'accès, etc..).
80 Pilote "#Infractions aux règles sur la route à suivre (il ne s'agit donc que d'une partie des règles
définies par les textes énoncés ci-dessus).
81 Capitaine "#infractions prévues à l'article 80 et tout autre fait de négligence, ayant entraîné pour un
Chef de navire quelconque :
quart, ou $# un abordage,
pilote $# un échouement,
$# un choc contre un obstacle visible ou connu,
$# une avarie grave du navire,
$# ou une avarie grave de la cargaison.
"#les peines sont plus sévères pour les mêmes faits s'il y a en outre :
$# perte ou in navigabilité absolue d'un navire,
$# perte d'une cargaison,
$# blessures graves - ou mort - d'une ou plusieurs personnes
82 Membre de "#fait de négligence sans excuse, défaut de vigilance ou tout autre manquement aux
l’équipage obligations de service (ces faits doivent s’être produits pendant que l’intéressé est « en service » ),
autre que "#ayant entraîné pour un navire quelconque un abordage,etc.ou tout autre fait déjà énoncé au
capitaine titre de l’art 81 au § a,
ou chef de (avec des peines plus sévères si les conséquences ont été la perte du navire ou tout autre fait
quart déjà énoncé au titre de l’article 81 au § b) .
83 Capitaine Tout capitaine qui après abordage et autant qu'il peut le faire sans danger pour son navire et
son équipage et ses passagers :
1) néglige d'employer tous les moyens dont il dispose pour sauver du danger créé par
l'abordage avec son bâtiment l'autre bâtiment, son équipage et ses passagers,
2) s'éloigne avant de s'être assuré qu'une plus longue assistance est inutile à l'autre bâtiment,
son équipage et ses passagers
3) si l'autre bâtiment a sombré, s'éloigne avant d'avoir fait tous ses efforts pour recueillir les
naufragés
les peines peuvent être doublées si une ou plusieurs personnes ont péri par suite de la
non exécution des obligations « 2 » et « 3 ».
4) n'a pas fait connaître à l'autre navire le nom de son propre navire, son port d'attache, son
port de départ et son port de destination.
84 Capitaine En cas de danger :
"#abandonne le navire sans l'avis des principaux de l'équipage ;
"#néglige, avant d'abandonner son navire, d'organiser le sauvetage de l'équipage et
passagers, de sauver les papiers de bord, dépêches postales et marchandises les plus précieuses de
la cargaison.
"# Ne reste pas le dernier à bord en cas d'abandon du navire.
85 Capitaine "#Défaut d'assistance à toute personne, même ennemie, trouvée en mer en danger de se
perdre (sans danger pour le navire, équipage et passagers).
87 Capitaine "#Application des articles 80 à 83 :
Chef de $# aux navires étrangers se trouvant dans les eaux territoriales,
quart, $# aux navires français munis d'une carte ou d'un permis de circulation (est considérée
Pilote comme capitaine la personne qui en fait dirige le navire ou l’engin).
87 Capitaine "#Les peines des articles 80, 81, 83, 84, 85 peuvent être doublées si l'infraction est commise
par une personne exerçant le commandement dans des conditions irrégulières.
- 74 -
2) La négligence
L'expression "tout autre fait de négligence" est employée à l'art. 81 du
C.D.P.M.M. Le texte de cet article ne reprend pas les termes de l'art. 319 du code pénal qui
prescrit des poursuites dans le cas de « maladresse, imprudence, inattention, "négligence"
ou inobservation des règlements".
En fait, il semble que le département ait surtout voulu appeler l'attention sur les
précautions avec lesquelles l'enquêteur doit interpréter le terme "négligence" et sur le fait que
de simples erreurs d'appréciation ne justifient pas toujours l'ouverture de poursuites pénales.
"la cour ne peut pas décider que cet officier a commis une faute en ne
prescrivant pas plus rapidement cette manoeuvre sans lui imputer un fait de négligence au
sens de l'art. 81 (de la loi de 1926)". (voir également DMF 1963 p. 688).
Mais le décret du 24.8.1963 n'est qu'un décret de procédure et en tant que tel, il
ne peut être utilisé pour définir les infractions entrant dans le cadre de l'enquête nautique ;
c'est uniquement sur les termes des art. 80 à 85 de la loi de 1926 (et plus particulièrement sur
ceux de l'art. 81-2ème alinéa lorsqu'on examine le cas de blessures graves ou de pertes de vies
humaines) que doivent se fonder les recherches des éventuelles infractions.
(8)- Admise par la cour d'appel de Rennes (DMF 1971 p.82) abordage chalutier "ANDRE AMPERE" et pétrolier "PORT
HALIGUEN" dans le chenal de Lorient.
- 75 -
Dans tous les cas, il est essentiel que la première autorité maritime avisée recueille
immédiatement informations et dépositions, même si elle ne doit pas poursuivre l'enquête
règlementaire,et qu'elle transmette ces élémentsà l'admiministrateur qui sera finalement chargé
de l'enquête.
4)- De même qu'il est possible pour la défense de récuser un juge d'instruction,
l'administrateur des affaires maritimes qui a instrumenté peut être récusé par le capitaine ou le
marin mis en cause. Dans ce cas, l'enquête devra être refaite par un autre administrateur
(administrateur adjoint ou administrateur d'un quartier voisin).
2.- Une large latitude est laissée pour le choix du second ou des autres assistants, à
condition qu'ils offrent toutes garanties de valeur morale et professionnelle. Toutefois, sauf
empêchement, il est recommandé de choisir un assistant titulaire d'un brevet au moins égal à
celui de l'officier dont la responsabilité peut être mise en cause, et (ou) à un pilote de la station
ou d'une station voisine si un pilote est en cause.
4.- La présence des assistants techniques au côté de l'A.A.M. enquêteur - si elle est
souhaitable - n'est pas imposée pour tous les actes de la procédure d'instruction ; il suffit qu'ils
soient parfaitement informés de l'affaire pour qu'ils puissent, en parfaite connaissance de
cause, formuler leur approbation ou leurs observations au rapport d'enquête établi par
l'A.A.M. (voir infra).
(9)- L'obligation du dépôt d'un rapport de mer est prévue à l'article 1 du R.A.P. du 24.08.1963.
(10)- Techniciens qualifiés en incendie, électricité, construction navale, etc... inspecteurs mécaniciens.
(11)- Pour les enquêtes à l'étranger, des règles plus simples sont prévues pour tenir compte des difficultés de trouver des assistants
techniques qualifiés.
(12)- Ne pas confondre le rôle des assistants techniques et celui des experts.
- 76 -
E - Ouverture de l'enquête :
1.- Après toute perte de navire, abordage, échouement et généralement, tout
accident de mer, le capitaine ou le pilote doit déposer un rapport des faits entre les mains du
premier administrateur des affaires maritimes (ou chef du service des A.M. ou consul de
France) avec lequel il peut entrer en contact(13).
2.- L'administrateur peut également être informé par toute autre voie :
informations de presse ou de radio, informations des agents des affaires maritimes, etc...
Aussitôt, il doit procéder à la recherche des infractions nautiques définies aux
articles 80 à 85 et 87 de la loi de 1926, mais il est évident que l'enquêteur peut, selon les
circonstances, ne pas limiter là ses investigations et rechercher s'il y a lieu les autres
infractions à la loi de 1926 ou à toute autre règlementation à charge de saisir dès que possible
l'autorité compétente pour exercer les poursuites.
A la limite, une instruction pourrait être ouverte chaque fois qu'un petit navire de
plaisance heurte un quai ou entre en collision sans conséquence sérieuse avec un autre navire.
Il importe dans ces conditions d'apprécier les faits non seulement en fonction de
leur nature mais aussi de leurs conséquences et de ne mettre en oeuvre la procédure d'enquête
nautique, et par la suite s'il y a lieu l'action répressive, que pour les événements justifiant une
répression pénale et (ou) ultérieurement une sanction disciplinaire.
Mais avant de pouvoir se faire une idée précise de l'affaire en cause, l'A.A.M. peut
avoir besoin de rechercher certaines informations. Il peut toujours le faire dans le cadre d'une
enquête préliminaire.
Lorsqu'il sera en mesure de se prononcer sur l'importance de l'affaire, il pourra
toujours passer du stade de l'enquête préliminaire au stade de l'instruction préparatoire (en
quête nautique).
Une décision "en forme"(14) prise par le chef de quartier constatera cette
ouverture de l'enquête nautique(15).
Une fois ouverte, l'enquête nautique ne peut se clôturer que par une décision de
classement, une décision de renvoi devant le tribunal ou par la saisine d'un autre
administrateur sur décision du DRAM. ou du ministre.
(13)- Le non-dépôt de ce rapport est passible des sanctions de l'art.63 de la loi de 1926 (parag.5231.1. de l'instruction du 12.12.1972).
(14)- Cette décision d'ouverture de l'enquête, dont un modèle figure à l'instruction du 12.12.1972, est indépendante des avis
d'accidents de mer établis sur imprimés NM 46 (CM 28.03.60) aussitôt après l'évènement de mer.
(15)- Soulignons l'importance de cette décision qui interdit, en vertu de la règle "le criminel tient le civil en l'état", à toute
juridiction de se prononcer sur les intérêts civils tant que l'affaire n'a pas été classée ou jugée définitivement au pénal.
- 77 -
les témoins, ainsi que les interprêtes si la déposition est faite dans une langue
étrangère, signent également (en cas de refus de signer, mention en est portée sur le procés-
verbal)(17).
a)- en France :
(16)Mais la personne contre laquelle des indices sérieux de culpabilité sont relevés n'est plus tenue de prêter serment - art. 103 et 105
du code de procédure pénale.
(17) Le procès-verbal de chaque audition doit en particulier faire ressortir :
- l'identité de la personne entendue et son lieu de résidence (ce dernier renseignement pouvant permettre de déterminer la
compétence du tribunal),
- que l'intéressé a relu lui-même le procès-verbal avant de le signer,
- que l'intéressé a prêté serment de dire la vérité,
(18) Il ne faut en aucun cas assimiler les assistants techniques à des "experts". Les premiers ont pour mission d'aider l'AAM
enquêteur dans la recherche des faits et des responsabilités en l'éclairant si besoin est des aspects particuliers de l'affaire en cause
qu'ils sont à même de bien connaître en raison de leur compétence et de leur expérience. Mais lorsqu’un point particulier de
l'affaire nécessite des éclaircissements techniques précis qui devront figurer au dossier, l'enquêteur peut alors faire appel à des
experts. Les experts, qui doivent en principe être 2, ont pour seule et unique mission d'approfondir et si possible de résoudre un
problème technique particulier ; leur mission doit être définie de façon précise par l'ordonnance de l'AAM enquêteur. L'expertise
doit être faite en liaison avec l'AAM enquêteur qui doit être tenu au courant de son développement (cf. art. 156 et suivants du code
de procédure pénale).
- 78 -
b)- A l'étranger :
b)- Les dispositions des art. 137 à 150 du code de procédure pénale relative d'une
part au "contrôle judiciaire" et d'autre part à la "détention provisoire" sont applicables aux
prévenus de délits relevant de la compétence des tribunaux maritimes commerciaux.
Il faut souligner qu'une indemnité peut être accordée à la personne ayant fait
l'objet d'une détention provisoire au cours d'une procédure se terminant par un non lieu, relaxe
ou acquittement si la détention lui a causé un préjudice manifestement anormal et d'une
particulière gravité. (article 149 CPP).
Ces mesures sont rarement employées par les AAM compte tenu d'une part de la
nature des affaires qu'ils sont amenés à instruire et d'autre part du comportement habituel des
prévenus.
G - Rapport d'enquête -
Lorsqu'il a réuni tous les éléments nécessaires pour pouvoir se prononcer sur les
responsabilités encourues, l'administrateur-enquêteur dresse un rapport des résultats de
l'enquête.
C'est l'administrateur qui est enquêteur, et, de ce fait, il doit rédiger le rapport et
non en confier le soin à un de ses assistants.
Si l'un de ceux-ci n'est pas d'accord, il peut y annexer une note indiquant son avis
personnel.
1.- Aucune règle impérative n'est fixée sur ce point, à part les dispositions de l'art.
7 du décret 24.08.63 qui précisent que "le rapport comporte l'exposé et la discussion des
faits".
2.- Les usages font que ce rapport se présente en général comme suit:
Renseignements sur le ou les navires, sur les équipages. Enoncé des opérations
effectuées : interrogatoires, constatations, saisies.
b)- Exposé des faits : avant, pendant et après l'accident, ordres donnés, ma
n’œuvres effectuées, avaries(19), lieu de l'accident(20).
c)- Discussion des faits : recherche approfondie des causes possibles ou certaines
de l'accident ; concordance des témoignages ou doutes.
Ce rapport d'enquête doit être un exposé objectif des faits et non pas un acte
d'accusation ; c'est dans un autre document l' « ordonnance » -voir infra - qu'à partir des faits
exposés dans le rapport d'enquête, seront dégagées les responsabilités encourues et précisées
les infractions commises et l'identité de leurs auteurs.
Il doit y être joint un croquis permettant d'apprécier les routes suivies et les
manœuvres effectuées avant l'accident (avec mention du numéro et de l'année de publication
de la carte dont il est extrait), ainsi que tous autres documents, tels que cartes, plans,
photographies, bandes enregistreuses, de nature à faciliter la compréhension des faits.
Il y est enfin ajouté des extraits de la matricule des marins dont la responsabilité
semble engagée.
H - Communication du dossier -
Le rapport et tous les documents versés au dossier sont alors communiqués à ces
marins, ainsi que, le cas échéant, à leurs conseils.
(19) L’avarie "grave" du navire ou de sa cargaison peut être un élément de l'infraction définie aux art. 81 et suivants de la loi de
1926.
(20) Ceci pouvant déterminer la compétence du tribunal (eaux territoriales) ou les textes applicables (en matière de circulation dans
les estuaires notamment.
(21) Il est néanmoins possible de faire assurer la communication du dossier par l'intermédiaire de la gendarmerie nationale d'un
autre quartier.
- 80 -
$# s'il est d'avis qu'aucune responsabilité n'est engagée, il déclare par voie
d'ordonnance, qu'il n'y a pas lieu à poursuites,
$# s'il estime que les faits constituent une faute de discipline relevant de sa
compétence, il inflige au coupable une peine disciplinaire (52),
$# s'il relève des faits qui lui paraissent constituer une infraction de nature à être
sanctionnée pénalement, il renvoie le ou les inculpés devant le tribunal compétent,
généralement, le tribunal maritime commercial.
2.- La décision ainsi prise par l'AAM est faite sous forme d' « ordonnance »(22).
• l'énoncé des faits en s'attachant à les relier aux différents éléments constitutifs
de l'infraction telle qu'elle est définie par le texte répressif,
En bref, cette ordonnance doit contenir tous les éléments permettant de qualifier
l'infraction, en fait et en droit, et déterminant le tribunal compétent pour la juger.
3.- Cette décision constitue une ordonnance de magistrat instructeur qui doit être
notifiée par écrit aux intéressés.
J - Cas particuliers -
1)- Navire étranger -
a)- Lorsqu'une enquête nautique est ouverte à l'occasion d'un événement de mer
survenu dans la limite des eaux territoriales françaises, l'enquête doit être effectuée puisque
capitaine et marins étrangers sont justifiables, dans ce cas, des art. 80 à 83 de la loi de 1926.
c)- Si le navire doit quitter d'urgence les eaux françaises, l'administrateur peut,
sans préjudice des mesures de droit commun (cautionnement et liberté provisoire), arrêter le
navire jusqu'au dépôt à la Caisse des gens de mer d'un cautionnement destiné à garantir
l'exécution des condamnations éventuelles et dont il fixe le montant.
Pour l'exécution de ces décisions, l'AAM peut requérir les autorités du port de
s'opposer à la libre sortie du navire ou ordonner lui-même les mesures matérielles empêchant
le départ du bâtiment (art. 38 CDPMM).
(Dans les années 1990, le DDAM des Bouches du Rhône a été autorisé par le Préfet
Maritime de la Méditerranée à procéder à l’audition du Commandant d’un sous – marin
de la Marine Nationale qui avait heurté la coque d’un pétrolier français en faisant surface ;
l’accident n’ayant occasionné, fort heureusement, que des dégàts matériels, la Marine
Nationale a acquité les frais de réparation de la coque du pétrolier…et l’affaire en est restée
là).
Les dossiers d'enquête nautique doivent être contenus dans des chemises d'un
modèle annexé à l'instruction du 12.12.1972.
3)- Compte-rendus -
a)- tout accident de mer doit faire l'objet d'une fiche de renseignements sur
imprimé spécial NM.46 établi en 4 exemplaires (dont 3 pour DRAM, CM.1, GM.2) aussitôt
que l'événement est connu.
b)- tout accident de mer concernant un navire de plaisance de croisière doit faire
l'objet d'une fiche de renseignements spéciale (9).
c)- copie de la décision désignant l'AAM chargé de l'enquête nautique doit être
adressée au DRAM en 2 ex. (dont 1 pour le ministère chargé de la Marine Marchande).
d)- lorsque l'affaire présente une certaine importance, il est rendu compte au
ministère des phases successives de l'instruction, sans attendre la clôture de celle-ci.
2.- Ces dossiers ne peuvent être communiqués en aucun cas aux particuliers,
même parties à une instance d'intérêt privé consécutive à l'événement de mer, ou à leurs
avocats ou aux assureurs.
Mais l'accident peut avoir une origine technique plus difficile à déceler dans le cas
d'un chavirement ou d'une explosion par exemple.
Les conséquences graves de tels accidents qui se traduisent généralement par des
pertes de vies humaines impliquent que les causes en soient recherchées de la manière la plus
précise et la plus complète pour prévenir le retour de tels accidents, qui parallèlement
sensibilisent l'opinion publique et mobilisent les organisations professionnelles et syndicales
qui refusent la fatalité des accidents de mer.
Il n'en demeure pas moins qu'il est important d'en rechercher les causes pour éviter
le renouvellement de ces accidents.
De plus, s'il existe des rescapés responsables, la mise en évidence d'une négligence
ou l'exclusion de celle-ci peuvent fort bien être caractérisées dans le cadre de l'enquête
nautique, alors que la lumière n'a pas pu être faite complètement quant aux causes techniques
précises de l'accident.
C'est pour répondre à cette double préoccupation d'une recherche très poussée des
causes techniques de l'accident en vue d'en tirer les enseignements sur le plan de la sécurité
maritime pour en prévenir le renouvellement et en vue d'en informer clairement les intéressés
sans se heurter au secret d'une instruction à caractère judiciaire, que le Ministre des Transports
a décidé de mettre en place et, au cas par cas,
Ces Commissions établiront des rapports d'enquête dont le Ministre pourra décider
la publication au Journal Officiel.
Ce décret s'applique aux navires français en quelque lieu que se soit produit
l'accident ou l'incident, ainsi qu'aux navires étrangers se trouvant dans la limite des eaux
territoriales françaises ou s'il est de nature à porter atteinte au littoral français.
- 84 -
Un rapport provisoire est déposé auprès du Ministre dans les délais d'un mois
sur les circonstances de l'accident.
Le projet de rapport définitif est, avant approbation et signature par les membres
de la Commission, communiqué pour observations aux autorités, entreprises et personnels
concernés, qui disposent d'un délai d'un mois pour les présenter.
Le Ministre peut en autoriser la diffusion auprès des Etats étrangers et aux tiers
intéressés, et en décider la publication au Journal Officiel.
A.- Principes -
Les administrateurs des affaires maritimes sont chargés, en application de l'art. 36
ter du CDPMM, de l'instruction de l'ensemble des délits ou contraventions relevant de la
compétence du T.M.C.
Ils sont investis à ce titre des pouvoirs conférés aux juges d'instruction par le code
de procédure pénale.
Mais à l'inverse de ce qui est prévu pour l'instruction des infractions nautiques des
art.80 à 85 CDPMM, il n'existe aucun décret fixant une procédure d'instruction particulière
pour les infractions, autres que nautiques, relevant de la compétence du TMC.
• soit d'office.
2) - Ouverture de l'instruction préparatoire -
L'instruction est effectuée dans les formes identiques à celles de l'enquête nautique
(décret 24.08.1963), à quelques exceptions près :
"#
il n'est pas fait appel au concours d'assistants techniques,
"# le dossier et le rapport d'enquête ne sont pas communiqués aux personnes dont
la responsabilité paraît engagée.
4) - Décision -
Par ailleurs, les prérogatives du brevet de capitaine au long cours étant également
exercées depuis plusieurs années par les titulaires du brevet de capitaine de première classe de
la navigation maritime, il convenait de donner à ces derniers la possibilité de siéger.
Enfin, le corps des secrétaires administratifs des Affaires maritimes ayant été
intégré dans le corps des contrôleurs des Affaires maritimes, les fonctions de greffier seront
désormais assurées par des agents appartenant à ce dernier corps.
La liste des circonscriptions de juridiction (remontant à 1956 et 1984) semble avoir été
recopiée « telle quelle » lors de la refonte des textes en 1993.
Depuis quelques années c’est le T.G.I. de Bastia qui s’estime compétent pour pallier
cette situation .
Le T.M.C. d’Ajaccio, crée en 1954 et compétent « ratione loci » sur le territoire de l’ancien
quartier d’Ajaccio (qui englobait jadis toute la Corse), ne serait plus compétent,« capitis
diminutio », que pour le département de la Corse du sud .
Toutefois, le T.M.C. d’Ajaccio n’a, semble-t-il, jamais siégé depuis 1954.
A - Principes -
1)- Compétence "ratione materiae" : le T.M.C. n'est compétent que pour certaines
des infractions définies par la loi du 17.12.1926 (art. 36 bis CDPMM).
2)- Compétence "ratione loci" (art. 37 CDPMM) - modifié par la loi n 86.1271 du
15 décembre 1986
Le T.M.C. compétent est celui :
$#
soit de la résidence du prévenu (et non de son domicile),
$# soit du port où il a été débarqué, étant précisé que, selon la cour de cassation,
un plaisancier ne peut "être débarqué" car il s'agit de débarquement administratif, notion qui
ne peut être retenue pour un plaisancier (21) (22),
$#
soit du lieu où il a été appréhendé,
$#
soit du port d'immatriculation du navire.
$# soit du port où le navire a été conduit ou s'il n'a pas été conduit au port, celui de
la résidence administrative de l'agent qui a constaté l'infraction.
L'A.A.M. qui exerce les poursuites a, dans ces limites, entière liberté pour décider
du T.M.C. devant lequel il renverra le prévenu, sa décision devant être prise dans le souci
"d'une bonne administration de la justice".
Par contre, d'autres tribunaux d'exception sont compétents pour juger d'infractions
à la loi du 17.12.1926 ou aux autres textes "maritimes". Il en est ainsi pour les mineurs de 18
ans (l'âge étant apprécié au jour de la commission de l'infraction) qui relèvent des juridictions
spéciales pour mineurs(1) pour les crimes, délits et contraventions de 5ème classe(2) ainsi que
pour toutes les infractions pénales à la loi du 17.12.1926.
De même, les infractions à la loi de 1926 commises par les militaires relèvent des
tribunaux permanents des forces armées (voir titre 5).
B.- Indivisibilité, connexité, cumul idéal d' infractions : c'est le problème des
infractions et incriminations multiples à l'occasion d'un même fait ou de plusieurs faits ayant
entre eux des rapports étroits.
(1) La juridiction compétente ratione loci pour juger un mineur de 18 ans est toujours celle de la résidence du prévenu ou de sa
famille et l'AAM enquêteur doit saisir le Procureur de la République près de ce tribunal des infractions qu'il a relevées.
(2) Ce sont les contraventions qui sont punissables d'un emprisonnement de 10 jours à 1 mois et (ou) d'une amende de 2500 F à 5000
F, le maximum des peines pouvant être doublées en cas de récidive.
- 90 -
Certaines infractions peuvent avoir entre elles des rapports si étroits que le souci
d'une bonne administration de la justice conduit à les déférer à une même juridiction
répressive pour les faire juger en une seule fois. Ce sont donc les problèmes de la connexité,
de l'indivisibilité, ou du cumul d'infraction qui sont posés.
Connexité : (cf. art. 203 code de procédure pénale) : plusieurs infractions ont été
commises par plusieurs personnes -
L'énumération de l'art. 203 n'est pas limitative, la connexité s'étend également aux
cas dans lesquels il existe des rapports étroits analogues à ceux que la loi a spécialement
prévus.
Indivisibilité : (3) Le lien entre les différentes infractions est encore plus étroit
que dans la connexité ; on peut être en présence d'une seule infraction commise par plusieurs
agents (auteurs ou complice ou de plusieurs infractions commises par un seul agent mais ayant
entre elles des liens si étroits que l'existence des unes est liée à l'existence des autres (ex. :
faux pour commettre une escroquerie).
Mais il est possible que deux juridictions répressives différentes soient saisies
d'infractions connexes ou indivisibles; dans ce cas, le souci d'une bonne administration de la
justice conduit à étendre la compétence normale de l'une des juridictions saisies et à lui
déférer l'ensemble des faits et infractions liés entre eux par des liens d'indivisibilité ou de
connexité.
La procédure qui permet d'aboutir à une telle décision est le "règlement de juges"
défini par les articles 660 et 661 du code de procédure pénale (voir également art. C 464 et
suivants).
Premier exemple -
$#art. 63 de la loi de 1926 : non respect des ordres et règlements des autorités
maritimes relatifs à la police des eaux et rades ou de la navigation maritime et art. R.26 du
code pénal (contraventions aux arrêtés légalement faitsparl'autorité administrative).
Deuxième exemple -
Troisième exemple :
$# art. 83 de la loi de 1926 : ne pas faire connaître après abordage le nom de son
navire et de son port d'attache,
Des mêmes faits peuvent ainsi motiver des poursuites relevant d'un tribunal pénal
de droit commun (ce sera en général le tribunal correctionnel) et d'un
tribunal maritime commercial(4).
Le conflit de juridiction qui en résulte doit être tranché par la chambre criminelle
de la cour de cassation (art. 660 du code de procédure pénale) qui habituellement renvoie la
totalité des poursuites devant le tribunal de droit commun(5); il existe cependant une
(4) Il est également possible que, pour un même événement, des poursuites soient intentées devant un tribunal
permanent des forces armées (commandant de navire de guerre, pilote, etc...) et devant un tribunal maritime
commercial. La procédure de règlement de juges de l'art. 660 du code de procédure pénale s'applique
également (cf. art. C770 du code de procédure pénale) mais faute de jurisprudence sur ce point, il n'est pas
possible d'indiquer dans quel sens, la cour de cassation résoudrait le problème posé. Il faut d'ailleurs noter
que les fautes nautiques des commandants de navires de guerre sont généralement sanctionnées par l'autorité
militaire dans le cadre du régime disciplinaire plus que par des sanctions pénales.
(5) Il y a lieu de noter que la partie civile peut alors exercer son action devant le tribunal.
- 92 -
exception à cette règle : le mineur de 18 ans devant toujours être jugé par la juridiction de
l'enfance délinquante (art. 33 de la loi du 17.12.1926).
Dans de tels cas, l'A.A.M. enquêteur n'a généralement pas à intervenir dans la
procédure qui doit aboutir à la décision de la cour de cassation tant que l'enquête nautique
n'est pas terminée.
Lorsqu'il aura connaissance du fait qu'un juge d'instruction aura ouvert une
instruction sur les bases de textes répressifs de droit commun(6) sur les mêmes faits qui ont
motivé l'ouverture de l'enquête nautique, il se bornera, à la clôture de cette enquête nautique, à
porter à la connaissance du Procureur de la République ses "conclusions" pour information
(s'il conclut au classement de l'affaire) ou pour telle suite qu'il appartiendra (s'il conclut au
renvoi devant le T.M.C.).
Par ailleurs, l'art. 387 du code de procédure pénale donne pouvoir au tribunal
correctionnel, saisi de plusieurs procédures visant des faits connexes, d'en ordonner la
jonction soit d'office, soit sur réquisitions du ministère public, soit à la requête de l'une des
parties.
Nous pensons, quant à nous, qu'une telle procédure serait illégale pour les deux
raisons suivantes :
$#
elle est contraire aux dispositions de l'art.660 du code de procédure pénale ;
$# l'A.A.M. enquêteur n'a pas la possibilité légale de clore une enquête nautique
autrement que par une décision de non lieu ou une décision de renvoi devant le T.M.C.
Le problème ne doit pas en fait se poser, le conflit devant être résolu au stade de
l'instruction par une décision du directeur des affaires maritimes ou du ministre.
A.- Présidence -
Dans un souci d'uniformiser le fonctionnement des juridictions, la présidence du
tribunal maritime commercial est confiée à un magistrat de l'ordre judiciaire, l'administrateur
des Affaires maritimes qui en était précédemment président devenant juge.
B - Juges -
Le premier juge devient un administrateur des Affaires maritimes qui n'est plus
obligatoirement l'administrateur chef de quartier, siège du tribunal maritime commercial.
Toute condition de grade a par ailleurs disparu.
Les agents visés peuvent donc être les administrateurs des Affaires maritimes, les
officiers du corps technique et administratif des Affaires maritimes, les inspecteurs des
(7) Il sera ainsi possible de résoudre la difficulté signalée plus haut lorsqu'il y a abordage entre un navire français
et un navire étranger. Le marin du navire étranger qui est inculpé étant renvoyé devant le T.M.C. compétent
pour juger le marin français présumé également responsable de l'accident.
- 94 -
De même que le premier juge, le second juge ne doit pas avoir participé aux
poursuites, en application du principe énoncé plus haut.
Dans les deux cas, il devra réunir au moins quatre années de commandement.
le juge est un marin, titulaire du même brevet ou diplôme. Toute condition d'âge a
désormais disparu.
le juge est un maître ou une personne d'un grade équivalent à celui de maître,
appartenant à la spécialité du prévenu (soit pont, soit machine, soit service général). Toute
condition d'âge a désormais disparu.
le juge est un agent des Affaires maritimes choisi en fonction de ses compétences
dans le domaine de la sécurité des navires ou de la sauvegarde de la vie humaine en mer parmi
les corps d'officiers des Affaires maritimes, ou de fonctionnaires ou de contractuels de
catégorie A des Affaires maritimes.
Les agents visés peuvent donc être les administrateurs des Affaires maritimes, les
officiers du corps technique et administratif des Affaires maritimes, les inspecteurs des
Affaires maritimes et les techniciens experts du service de la sécurité de la navigation
maritime.
De même que le premier juge, le quatrième juge ne doit pas avoir participé aux
poursuites comme il a été dit plus haut.
Les trois premiers juges sont proposés par le directeur régional des Affaires
maritimes dans le ressort duquel se trouve le tribunal maritime commercial pour la durée de
l'année judiciaire.
A cet effet, une liste des personnes remplissant les conditions pour être désignées
par le président du tribunal maritime commercial en qualité de juge est établie dans le courant
du mois de janvier de chaque année.
Cette liste comporte au moins trois noms pour chaque catégorie de juges. Le
président peut désigner deux suppléants pour chaque juge titulaire.
Les motifs d'empêchement, interdisant d'occuper l'un des sièges de juges, font
l'objet d'une énumération précise :
3) s'il était officier ou maître d'équipage à bord du navire sur lequel le prévenu
était embarqué au moment des faits de la prévention. Toutefois, lorsque le prévenu est un
pilote, cette restriction ne s'applique pas à l'égard des autres pilotes de la même station.
Les parents et alliés jusqu'au degré d'oncle ou de neveu inclusivement ne peuvent,
à peine de nullité, être membres d'un même tribunal maritime commercial, ou remplir auprès
de lui les fonctions de commissaire rapporteur ou de greffier.
C.- Greffier -
Le greffier est choisi parmi les contrôleurs des affaires maritimes et désigné par le
directeur des affaires maritimes. Il ne saurait être substitué à ce contrôleur un autre membre du
personnel administratif d'exécution du quartier. Il en résulterait une cause de nullité du
jugement.
Ainsi, qu'il a déjà été précisé, le greffier ne peut être parent ou allié jusqu'au degré
d'oncle ou de neveu inclusivement avec les juges ou le commissaire rapporteur du tribunal
maritime commercial auprès duquel il remplit ses fonctions.
%#des faits constituant le ou les délits pour lequel il est ou ils sont pour suivis,
avec indication de leur date, en se servant, aussi rigoureusement, que possible, des termes
même employés dans la loi du 17 décembre 1926 pour les définir,
%#des articles du code qui les ont prévus et de ceux qui en assurent la répression.
A partir du moment où ce procès-verbal a été signé, le tribunal doit
obligatoirement se réunir et juger l'affaire ou se déclarer incompétent (dans ce dernier cas, il
renvoie l'affaire à l'A.A.M. enquêteur pour telle suite qu'il appartiendra).
Le T.M.C. ayant été saisi, le président désigne les autres juges et provoque la
désignation du commissaire rapporteur par le préfet maritime ou le commandant de
l'arrondissement maritime lorsqu'il s'agit d'une infraction nautique.
Lorsqu'il s'agit d'infraction nautique, le dossier de l'affaire est transmis au
commissaire rapporteur qui effectue une instruction complémentaire, s'il l'estime nécessaire,
avec tous les pouvoirs que cela comporte (mandats d'amener, audition du prévenu ou des
témoins) (9).
1.5. L'audience :
A - Préliminaires de l'audience :
1 Lorsque l'affaire est en état, et quelles que soient les conclusions du commissaire
rapporteur, quand il en aura été nommé un, le président convoque le tribunal et fait citer le
prévenu.
3.- Le T.M.C. se réunit dans les locaux du quartier. Toutefois, si, pour des raisons
d'ordre matériel dont il est seul juge, le président ne peut réunir le tribunal dans les locaux des
affaires maritimes, il doit désigner un autre local approprié (tribunal de commerce, par
exemple)(10).
(8) Le même procès-verbal ne peut saisir le tribunal du cas de plusieurs prévenus que dans la mesure où ils
ont commis de délits connexes ou indivisibles ; dans le cas contraire, il doit être établit autant de P.V.
de saisine que de prévenus.
(9) Le commissaire rapporteur ne dispose pas de tous les pouvoirs du magistrat instructeur ; il ne peut en
effet, même s'il estime qu'aucune infraction pénale n'a été commise, dessaisir le tribunal déjà saisi par
l'A.A.M.(27).'
(10) Tenue de cérémonie pour le président et commissaire rapporteur (A.2.8.1957 ART. 182 BO 3420).
(11) A défaut de précisions suffisantes dans le décret, il convient de se référer aux règles de procédure en
usage dans les tribunaux correctionnels(1).
- 97 -
convient de se reporter. Nous n'examinerons ci-après que quelques points parmi les plus
importants.
2.- Mais les art. 410, 411 et 487 du code de procédure pénale permettent de
prononcer en l'absence de l'intéressé, un jugement réputé contradictoire dans deux cas :
a)-lorsque le prévenu - cité pour une infraction passible d'une peine d'amende ou
d'une peine d'emprisonnement inférieure à deux années - demande lui-même que le débat ait
lieu en son absence ou y consent et que le tribunal n'estime pas nécessaire sa comparution
personnelle (marins qui ont trouvé un embarquement et voulu en profiter sans attendre la
prochaine audience du tribunal).
L'inculpé doit attester qu'il consent à être jugé contradictoirement, en son absence,
et produire par écrit ses moyens de défense et conclusions. Le tribunal appréciera s'il peut se
prononcer sur l'affaire sans entendre l'intéressé ou bien s'il doit renvoyer l'affaire à une
audience ultérieure correspondant à la date de retour de celui-ci.
"#
quant à la publicité de l'audience
Les séances des T.M.C. sont publiques, et la porte de la salle d'audience doit
rester ouverte.
Si cette publicité paraît dangereuse pour l'ordre et les moeurs, le tribunal peut
prononcer le huis clos.
"#
quant à la conduite des débats -
Le président est chargé de la conduite des débats qui ont lieu oralement (le
président pouvant toutefois autoriser exceptionnellement un témoin ou les experts à s'aider de
documents (art. 452 code de procédure pénale) et sont contradictoires (le ministère public et la
défense ayant les mêmes droits de poser des questions aux témoins).
$#
le réquisitoire et les plaidoieries.
"#
quant à la lecture des pièces -
"#
quant à la police de l'audience -
"#
quant à son pouvoir discrétionnaire -
Il peut à ce titre, dans le cours des débats, faire apporter toute pièce utile à la
manifestation de la vérité, et appeler toute personne non régulièrement citée dont l'audition lui
paraît nécessaire (décret du 26 novembre 1956 et Art. 310 du code de procédure pénale).
Cette liste n'est pas limitative mais l'énumération des actes relevant du pouvoir
discrétionnaire du président ne peut être donnée en raison de la variété des circonstances qui
peuvent justifier l'exercice de ce droit.
Les réquisitions verbales qu'il présentera après l'audition des témoins, peuvent,
suivant l'évolution de l'affaire consécutive aux débats, différer des conclusions écrites
adressées en même temps que son rapport au Président du tribunal avant l'audience.
1.6. Le jugement -
Le jugement est "fait, clos et jugé sans désemparer", les débats étant clos, le
tribunal délibère hors de la présence du public et juge sans désemparer c'est-à-dire qu'il ne
peut se séparer depuis la clôture des débats jusqu'à la lecture du jugement en audience
publique.(13) (14). (Pas de possibilité de mise en délibéré).
"# Le jugement doit se prononcer sur chacune des inculpations relevées contre
chaque accusé, toute question ou réponse entâchée d'un "vice de complexité" pouvant
constituer un motif de cassation (38) (39) (43) (15).
"#Il faut souligner que le T.M.C. peut, si le fait répréhensible lui paraît rentrer
dans la catégorie des fautes de discipline, infliger l'une des sanctions disciplinaires pour faute
grave prévue par le décret du 7 novembre 1960.
"#
Imputation de la détention provisoire sur la durée de la peine.
"#
Règle de non cumul des peines.
Mais l'application de la règle de non cumul des peines (art.5c. pén.) fait que seule
la peine la plus forte est prononcée.
(13) L'usage est que les membres du TMC, le commissaire rapporteur, le greffier et le public se lèvent pour cette lecture.
(14) Le jugement est rédigé en 4 exemplaires (une minute et 3 expéditions), la minute est signée sans désemparer par le président, les
juges et le greffier (art. 32 décret 26.11.56).
(15) Des modèles d'imprimés de rédaction du jugement figurent en annexe à la CM 3.12.1956 modifiée B Méth. 12 p.260.5.
(16) Est réputée détention provisoire, privation de liberté ordonnée par le capitaine du navire dans le cadre des pouvoirs qui lui sont
attribuée pour l'accomplissement de l'enquête préliminaire à bord ou par l'AAM lorsque ce dernier fait assurer le
rapatriement du prévenu dans un port français (art. 4, 28 et 30 de la loi de 1926).
- 100 -
2. Il peut, par contre, faire l'objet d'un pourvoi en cassation pour violation ou
fausse application de la loi (art.567 et suivants C. procédure pénale).
Le pourvoi est formé par une déclaration reçue par le greffier du T.M.C.
Le Président écrit alors au bas du jugement "soit exécuté selon la forme et teneur",
et il prend les mesures nécessaires pour en assurer l'exécution.
2.- A partir de la minute du jugement, qui a déjà été signée aussitôt le prononcé du
jugement par le président, le juge et le greffier, il est dressé trois expéditions.
5.- Des copies partielles du jugement comportant l'exposé des faits, les motifs et le
dispositif sont adressées par le président du T.M.C. à tous les DRAM, qui en assurent alors la
diffusion autant que de besoin dans leur circonscription en vue d'assurer une certaine unité de
jurisprudence.
- 101 -
Les dossiers d'enquête, le compte-rendu des débats devant le T.M.C., les rapports
préalables, les dossiers des conseils de discipline doivent être remis dans leur intégralité aux
présidents des tribunaux compétents pour l'action civile lorsque ceux-ci demande à en prendre
connaissance.
Ils ne doivent en aucun cas être communiqués à des particuliers qu'il s'agisse des
parties intéressées,(17) de leurs avocats ou des arbitres désignés par accord amiable.
Par contre, la délivrance d'une expédition des jugements des T.M.C. ne peut être
refusée aux tiers, quels qu'ils soient, qui en font la demande : il s'agit là de l'application pure
et simple d'une règle de droit commun (art. R.156 du code de la procédure pénale).
2.- De même, lorsqu'un même fait peut motiver l'ouverture à la fois de poursuites
pénales et de poursuites disiciplinaires, la décision disciplinaire ne doit intervenir en principe
qu'une fois connue la sentence pénale définitive.
(17) même si les deux parties en cause se mettaient d'accord pour demander communication du dossier avant de décider de recourir
aux tribunaux.
- 102 -
$#
quant à l'existence du fait incriminé,
$#
quant à sa qualification,
$#
quant à la culpabilité ou à l'innocence de celui à qui ce fait est imputé.
c)- Le principe s'applique à toutes les décisions des juridictions pénales de droit
commun et à celles des tribunaux pénaux d'exception y compris le T.M.C., bien qu'il ait pu
être contesté dans le passé en ce qui concerne ces derniers.
Le problème de l'indemnisation des parties lésées est résolu par le juge civil d'une
part sur la base des faits et responsabilités retenus au pénal et d'autre part sur la relation de
cause à effet entre les faits et les dommages subis.
Ainsi, le capitaine, à qui on reproche une négligence ayant provoqué une avarie du
navire ou de la cargaison, peut être acquitté si cette avarie n'est pas une "avarie grave" (art. 81
CDPMM) ; mais, dans ce cas, le juge au civil peut, par application des simples règles de
responsabilité civile(18), indemniser la victime.
De même, l'autorité disciplinaire peut estimer que cette négligence constitue une
"faute professionnelle" justifiant une sanction disciplinaire.
(18) Art. 1382 C.Civ : "tout fairt quelconque de l'homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est
arrivé à le réparer". Art. 1383 C.Civ : "chacun est responsable du dommage qu'il a causé non seulement pour son fait mais encore
par sa négligence ou son imprudence". Art. 1384 AL.1 C.Civ : "on est responsable non seulement du dommage que l'on cause par
son propre fait mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre ou des choses que l'on a sous sa
garde".
- 103 -
3.- Par ailleurs, la cour de cassation a consacré le principe de l'unité des fautes
civiles et pénales.
b)- La suite donnée par les tribunaux aux affaires qui leur sont soumises par
l'intermédiaire des administrateurs est apostillée par ceux-ci au livre de punitions du quartier
et à l'article matriculaire des marins condamnés.
les juridictions d'instruction (art. 85 C.proc.pén.) soit directement devant les juridictions de
jugement (art. 418 C.proc.pén.).
c)- pas dérogation à l'art. 418 C.proc.pén., la partie lésée ne peut donner citation
directement au prévenu devant le tribunal correctionnel pour des délits prévus par la loi du 17
décembre 1926, mais doit saisir obligatoirement le juge d'instruction.
On a craint l'avis des citations qui pourraient avoir pour effet à la veille d'un
embarquement de retenir à terre un marin en l'assignant directement devant le tribunal
correctionnel où la présence personnelle est requise.
a)- les citations sont faites et remises sans frais, par les syndics, gardes maritimes,
gardes pêches et gendarmes maritimes.
b)- les jugements sont signifiés par simple extrait contenant le nom des parties et
le dispositif du jugement.
a)- emprisonnement :
b)- Amende :
3.- Prescription -
4.- Complicité -
a)- Certains cas de complicité font l'objet d'une incrimination spéciale par la loi du
17.12.1926 (par ex. art. 45, 74, 87 bis).
b)- Hors ces cas, la complicité (qui peut être relevée en toute matière sauf
disposition contraire d'un texte spécial) peut faire l'objet d'une inculpation fondée sur les art.
59 et suivants du code pénal mais le complice ne pourra le plus souvent être renvoyé que
toutefois, il est sursis au jugement de cette action exercée devant la juridiction civile tant qu'il n'a pas été prononcé définitivement
sur l'action publique lorsque celle-ci a été mise en mouvement.
(20) règles générales en matière de prescription -
- action publique : crime 10 ans, délits : 3 ans contraventions : 1 an,
- action civile fondée sur l'infraction : crimes : 10 ans, délits : 3 ans, contraventions : 1 an,
- exécution de la peine : crimes 20 ans, délits : 5 ans, contraventions : 2 ans.
- 105 -
devant un tribunal de droit commun (il pourra donc y avoir infraction connexe motivant un
règlement de juges en cas de conflits de juridiction).
a)- Le sursis peut être accordé, pour tout ou partie d'une condamnation prononcée
en application de la loi du 17.12.1926, lorsque le prévenu n'a pas auparavant été condamné,
pour crime ou délit de droit commun, soit à une peine criminelle soit à une peine
d'emprisonnement supérieure à 2 mois.
- 106 -
Dans le cas contraire, cette première condamnation est exécutée sans qu'elle puisse
se confondre avec la seconde(21).
Ainsi, une condamnation pour infraction à la loi de 1926 ne fait jamais perdre le
bénéfice du sursis accordé à une condamnation antérieure, que cette dernière ait été prononcée
pour une infraction de droit commun ou pour une infraction à la loi de 1926.
(21) lorsque le bénéfice du sursis n'a été accordé que pour une partie de la peine, la condamnation est considérée comme non avenue
dans tous ses éléments mais l'amende ou la partie de l'amende non assortie du sursis reste due.
(22) La loi du 16.07.1974 a exclu en son article 10, du bénéfice de l'amnistie les faits ayant mis en danger la sécurité des personnes ;
voir commentaires de cette disposition à la C.M. 18.09.1974.
- 107 -
Elles imposent notamment de rayer jusqu'à les rendre illisibles les mentions de
l'espèce portées sur les fiches matriculaires, bien que ces fiches présentent un caractère
confidentiel et qu'elles ne puissent sortir (si ce n'est sous forme de photocopie) des bureaux du
quartier d'immatriculation.
Les concours ainsi visés sont ceux des témoins cités par les AM enquêteurs, les
présidents de T.M.C. et les commissaires rapporteurs près ces tribunaux, des témoins
convoqués parles présidents et par les rapporteurs des conseils de discipline, des juges non
fonctionnaires et des greffiers des T.M.C., des membres non fonctionnaires des conseils de
discipline, des assistants techniques, des interprêtes-traducteurs, des experts.
Ces indemnités sont supportées par le budget de la marine marchande pour les
témoins cités d'office et par la personne qui a sollicité le témoignage si la citation émane du
prévenu.
Les témoins qui reçoivent un traitement public n'ont pas droit à l'indemnité de
comparution, sauf s'ils sont tenus de se faire remplacer à leurs frais ou s'ils appartiennent aux
corps de gardes-champêtres, gardes-pêches, facteurs des postes ou gendarmes.
Les militaires n'ont droit à aucune taxe, ni indemnité, sur le budget de la marine
marchande, sauf s'ils ont été rappelés de permission ou de congé.
4.- Indemnisation des juges non fonctionnaires du TMC et des membres non
fonctionnaires des conseils de discipline -
Ce concours peut être rémunéré par une vacation par demi-journée d'enquête et
par des indemnités de voyage.
Les honoraires sont fixés sur demande de l'expert, avant le début de l'expertise, par
l'administration (par le Ministre si la demande est supérieure à 500 F).
Les seuls travaux des greffiers qui soient rémunérés sont les expéditions délivrées
aux particuliers.
D'une manière générale, ces indemnités ne sont versées aux intéressés que "s'ils le
requièrent".
Ces indemnités sont mandatées dans les mêmes conditions que les frais de
déplacement des personnels administratifs de la marine marchande, au vu d'"états taxés" par
l'A.A.M. enquêteur, le président du T.M.C. ou le président du conseil de discipline.
$#
mention d'application aux T.O.M. figurant dans le corps du texte (ou à défaut
procédure d'extension décidée par un texte de même nature que le texte qu'on se propose
d'étendre) ;
$#
contreseing du ministre chargé des T.O.M. ;
2.- Applications -
a)- La loi du 17.12.1926, portant C.D.P.M.M., a été étendue aux T.O.M. par
décret du 17.10.1929 publié dans tous les T.O.M. Les modifications postérieures de ce texte,
à l'exception du Décret Loi du 20.01.1940, n'ont pas été étendues aux T.O.M.
b)- Le décret du 19.03.1927 sur les enquêtes nautiques a été étendu aux T.O.M.
par décret du 30.04.1931. Mais le texte du 19.03.1927 a été remplacé en métropole par le
décret n° 63.691 du 24 août 1963 applicable dans les T.O.M.
Ce dernier texte a été publié en Nouvelle Calédonie.
c)- Le décret du 7.11.1960 sur la discipline à bord n'est pas applicable dans les
T.O.M. Il faut donc se reporter aux dispositions disciplinaires contenues dans la loi du
17.12.1926 qui autorisent notamment le "débarquement disciplinaire".
Cette double subordination entraîne un régime particulier qui est défini par la loi
de 1926 et des textes d'application.
"# D'autre part, toute faute de discipline prévue par le décret du 7.11.1960 et
commise par un militaire embarqué à quelque titre que ce soit sur un navire de commerce est
réprimée soit d'office, soit à la demande du capitaine, par le commandant d'armes qui inflige
les punitions prévues par les règlements militaires.
"# S'il ne se trouve pas à bord d'officier commandant d'armes, ces mêmes fautes
sont réprimées par le capitaine s'il s'agit de fautes légères. S'il s'agit au contraire de fautes
graves, le dossier constitué par le capitaine est transmis par l'A.A.M. à l'autorité militaire du
port de débarquement des intéressés qui statue conformément aux règlements militaires.
Cette transmission du dossier s'effectue dans les conditions et réserves fixées par
l'art.36 de la loi de 1926 :
B - Affectés de défense -
Les affectés de défense relèvent de la juridiction militaire pour les infractions
prévues par les articles 383 à 476 du code de justice militaire (art. 39 de l'ordonnance du
7.1.1959 modifiée portant organisation générale de la défense) et par les articles 7 à 11 de la
loi du 28.7.1962 modifiée relative à la procédure et aux peines applicables en cas d'infraction
à la législation sur le service de défense.
Il faut noter cependant que "dans le cas de faute que l'autorité militaire reconnaît
d'une gravité particulière, les sanctions du règlement de discipline des armées peuvent être
appliquées(23) aux affectés de défense par l'autorité militaire de rattachement (ou déléguée par
elle) sur demande des "chefs de l'entreprise ou de l'établissement" ou d'office (art. 32 du
décret du 23.11.1962.
C - Requis -
Par contre, les requis, dans la mesure où il en serait encore embarqué, restent
soumis au seul régime disciplinaire et pénal de la marine marchande (sauf l'incrimination
particulière de désobéissance à réquisition prévue par la loi du 11.7.1938 modifiée).
D - Officiers auxiliaires -
Les Commandants de navires de commerce pourvus d'un armement défensif
peuvent avoir une commission d'officier auxiliaire de la marine militaire.
art. 423 - tout individu embarqué sur un navire convoyé qui provoque la fuite, la
cessation du combat ou occasionne volontairement la prise du bâtiment à bord duquel il se
trouve.
art. 429 à 432 - tout militaire, pilote ou tout individu embarqué sur un bâtiment de
la marine militaire ou sur un navire convoyé qui provoque par négligence ou volontairement la
destruction d'un bâtiment de la marine, d'une installation quelconque à l'usage des forces
armées ou concourant à la défense nationale(25).
(23) la sanction ainsi prise peut se cumuler avec la sanction disciplinaire prévue par le "règlement intérieur de l'établissement".
(24) loi du 21 juillet 1982 et Décret du 19 novembre 1982.
(25) il n'y a donc pas de responsable pénale pour le commandant d'un bâtiment de guerre occasionnant, sans dommage pour son
navire, un accident à un navire autre que de guerre.
- 112 -
art. 471 - tout pilote d'un navire militaire ou d'un bâtiment convoyé qui abandonne
le bâtiment qu'il était chargé de conduire.
art. 474.- tout commandant d'un navire convoyé ou réquisitionné qui en temps de
guerre abandonne le convoi ou désobéit aux ordres.
art. 476.- tout capitaine d'un navire de commerce qui refuse de porter assistance à
un bâtiment de la marine militaire en détresse.
Nous rappellerons simplement pour mémoire les législations relatives à la piraterie, (loi
du 10 avril 1825) à la traite des Noirs et des esclaves (loi du 4 mars 1831), qui sont
insérées au bulletin méthodique n 12(26) (20).
REPERTOIRE CHRONOLOGIQUE :
N.B. : sauf exceptions, ne sont repris dans ce répertoire que les textes non insérés
aux B.M. Méthodiques n° 8 et 12 à la date d'édition du présent cours.
Références :
7) 26.8.63 BM.447 les infractions de pêche répétées commises dans les eaux
étrangères peuvent constituer une faute grave dans l'exercice de la profession passible des
sanctions prévues par l'art. 20 du Dt du 7 nov. 1960.
11) Lettre du 29 oct. 1963 au secrétaire général du syndicat des capitaines au long
cours-enquêtes après accidents de mer.
12) Note circ. du 17 déc. 1963 au sujet de l'affaire "Rosalain" "île Maurice".
Application du code disciplinaire et pénal de la marine marchande.
14) Dt 1er avril 1964 modifiant le décret du 4 juin 1963 portant modalités de
paiement des droits de timbre et d'enregistrement afférents aux décisions des juridictions
répressives.
16) CM.1er sept. 1964 - instruction des contraventions du délits autres que ceux
prévus aux articles 80 à 85 du code disciplinaire et pénal de la marine marchande et relevant
de la compétence des tribunaux maritime commerciaux.
17) DM. 8 octobre 1964 à Nantes - précisant les termes de l'art. 34 du C.D.P.
18) Décret 22 janvier 1965 - portant réglement d'administration publique sur les
frais de justice pour l'application du code disciplinaire et pénal de la marine marchande.
19) CM. 18 février 1965 - frais de justice pour l'application du code disciplinaire
et pénal de la marine marchande.
21) A.10 mars 1966 - cassation (chambre criminelle) arrêt concernant un jugement
du tribunal maritime commercial de la Rochelle en date du 30 avril 1965 (affaire du navire de
plaisance "Esquirol II").
23) DM. 22 avril 1966 à Bordeaux - dans la mesure du possible faire figurer une
personne pratiquant la navigation de plaisance au nombre des juges du T.M.C. lorsqu'il s'agit
des juges des plaisanciers.
26) Loi 26.12.1966 - délit de fuite en cas d'accident occasionné par la navigation.
28) Note 5 juin 1967 - transmission au département des jugements rendus par les
tribunaux maritimes commerciaux.
29) Dt 12 oct. 1967 fixant les redevances des greffes des juridictions civiles et
pénales perçues au profit du trésor public.
32) Note 12 avril 1968 - composition du tribunal maritime commercial. Cas des
pilotes.
33) Note 5 déc. 1968 - livres de punitions tenus par les quartiers. Portant
modifications de la C.M. du 23 janvier 1961.
49) Note 1574 GM/2 du 9 mai 1972 - Suites à donner aux enquêtes nautiques
effectuées après événements de la mer survenus à des navires étrangers dans nos eaux
territoriales.
50) Lettre circulaire 28/2 P 4/GM2 du 14 septembre 1971 refus d'obtempérer aux
ordres donnés par les commandants des unités chargées de la surveillance des pêches - PM
p.768.
53 NC. 1574 GM/2 DU 9 mai 1972 - suite à donner aux enquêtes nautiques
effectuées après événements de mer survenus à des navires étrangers dans nos eaux
territoriales BM 1973 p. 60
58 CM. 2604 GM/2 du 12 juin 1975 - majoration du taux des amendes pénales
pour contraventions BOMM 921.
59 Note 2651 GM/2 du 16 juin 1975 - avis des DAM sur le retrait des prérogatives
attachées aux brevets et diplômes BOMM 925
60 CM n 2604 GM.2. du 12 juin 1975 (BOMA - vol. GMd) relative au taux des
amendes pénales.
61 Note n 2651 GM.2. du 16 juin 1975 (BOMA vol. GMd) relative au retrait de
prérogatives attachés aux brevets et diplômes.
63 Circulaire n 4753 GM.2 du 10 novembre 1975 (BOMA Vol. GMd) relative aux
enquêtes à effectuer après des accidents matériels ou corporels survenus à bord des navires.
SOMMAIRE :
Pages :
Préambule 2
1 – Généralités 19
2 - Marins justiciables
20
3 - Faits justiciables 20
4 - Echelle des peines 21
5 – Procédure 21
1 – Classification 41
2 - Infractions de la compétence des tribunaux de droit commun 42
3 - Infractions de la compétence du tribunal maritime commercial 44
Préambule 53
1 - Constatation des infractions 53
2 - L'enquête préliminaire 54
3 - L'instruction préparatoire 57
- 117 -
1 - L'amnistie 97
2 - Frais de justice 97
3 - Le régime des T.O.M 99
- ANNEXE 1 :
B - Déposition de témoin :
ANNEXE 1 - A
REPUBLIQUE FRANCAISE :
Direction Régionale :
DDAM (Quartier) de :
DECISION N :
CONCERNANT L'OUVERTURE D'UNE ENQUETE SUR DES FAITS VISES AUX
ARTICLES 80 à 85 DU CODE DISCIPLINAIRE ET PENAL DE LA MARINE
MARCHANDE
DECIDE:
Fait à le...
(5)
(1) Au sens prévu par l'article 2 du Code disciplinaire et pénal de la Marine Marchande.
(2) Nom, grade et fonctions.
(3) Eventuellement
(4) Rayer la mention inutile
(5) A adresser en double au Directeur Régional des Affaires Maritimes.
- 121 -
ANNEXE 1 - B
REPUBLIQUE FRANCAISE :
Direction Régionale de :
DDAM (Quartier) de :
Année : 200
Affaire :
Interrogatoire de :
L'an deux mille , le
assisté de M............. )
M. )assistants techniques
M............. )
Les mots ou chiffres rayés ou nuls feront l'objet d'une approbation en marge
paraphée par l'A.A.M. enquêteur et le témoin.
De même, tout renvoi en marge. Chaque page sera paraphée par l'A.A.M.
enquêteur et le témoin.
- 123 -
ANNEXE 1 - C
REPUBLIQUE FRANCAISE :
Direction Régionale de :
DDAM (Quartier ) de :
ORDONNANCE :
VU le dossier de l'enquête,
ATTENDU que.........
ATTENDU que.........
ATTENDU que ces faits ne constituent pas le délit prévu et réprimé aux articles
du Code Disciplinaire et Pénal de la Marine Marchande.
DISONS :
qu'il n'y a pas lieu à poursuites contre le nommé :
(nom, prénom, date et lieu de naissance, numéro d'identification, profession et fonction).
- date et signature -
ANNEXE 1 - D
REPUBLIQUE FRANCAISE :
Enquête sur :
ORDONNANCE :
VU les article 36 ter et 86 de la loi du 17 décembre 1926 modifiée por tant Code
Disciplinaire et Pénal de la Marine Marchande,
VU le dossier de l'enquête,
ATTENDU que.......
ATTENDU que.......
ATTENDU que ces faits sont prévus et réprimés par les articles.du Code
Disciplinaire et Pénal de la Marine Marchande,
DISONS :
Date et signature
- 127 -
Page 1
ANNEXE 1 - E
REPUBLIQUE FRANCAISE :
DOSSIER DE L'ENQUETE :
Nature de l'évènement :
Navires impliqués :
---------------- Nationalité :
---------------- Nationalité :
Enquête ouverte le :
Assistants techniques : M.
M
Enquête terminée le :
Notifications effectuées le à
le à
le à
le notifiée le
le notifiée le
- 129 -
Page 2
ANNEXE 1 - E
ANNEXE 1 - F
REPUBLIQUE FRANCAISE :
PROCES-VERBAL DE SAISINE :
(1)
Fait à le
1 Nom, prénoms, âge, profession et domicile du prévenu, et s'il s'agit d'un marin,
quartier et n° d'immatriculation.
2 Date des faits de la prévention.
3 Faits de la prévention exposés en se servant, aussi rigoureusement que possible
des termes même employés par le code pour les définir.
- 133 -
ANNEXE 1 - G
REPUBLIQUE FRANCAISE :
- CONCLUSIONS - (1)
VU le dossier de l'enquête,
CONSIDERANT que..........
CONSIDERANT que..........
CONSIDERANT que ces faits sont prévues et réprimées par les articles du code
disciplinaire et Pénal de la Marine Marchande.
CONCLUONS :
2 suivant le cas.
- 135 -
ANNEXE 1 - H
REPUBLIQUE FRANCAISE :
AVIS (1).
VU le dossier de l'enquête,
ATTENDU que..........
ATTENDU que ces faits sont prévus et réprimés par les articles du Code
Disciplinaire et Pénal de la Marine Marchande.
DISONS :
- date et signature -