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“Law of the sea”
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RODIERE (R.) et DU PONTAVICE (E.), Droit maritime, 11éme édition, Paris, Dalloz, 1991, p. 2.
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MANIATIS (A.), “Le droit maritime” , in Neptunus : e-revue, Université de Nantes, vol 24, 2018/2, p.3
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Une constatation de l’emploi du terme « navire » et non pas bateau. D’où, une
distinction entre ces deux notions semble nécessaire.
La doctrine française a défini le bateau « par opposition au terme« navire», le bateau
désigne, en principe, tout bâtiment dont le service s'effectue sur les canaux, rivières
et fleuves. Toutefois, dans le langage courant, le vocable «bateau» est souvent
utilisé pour désigner les navires de pêche et de plaisance6 ».
Partant, l’élément distinctif est certainement l'affectation à la navigation maritime. Cette notion mérite
de l’article 488 du Code des Obligations et des Contrats.” Par une lecture de cette
disposition, on peut souligner la particularité du navire est telle qu’il se trouve sous l’emprise d’un régime
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dérogatoire de droit commun qui le situe à cheval entre meuble, immeuble ou personne .
7 Convention internationale de 1974 pour la sauvegarde de la vie humaine en mer (SOLAS) - Organisation
Maritime Internationale
8 Chapitre II-1 ‒ Construction – Structure, compartimentage et stabilité, machines et installations électriques “[...] Les
navires sont tenus d'avoir une résistance, une intégrité et une stabilité suffisantes pour réduire au minimum le risque
de perte du navire [...]”
Ainsi, la CEMAC -COMMUNAUTE ECONOMIQUE ET MONETAIRE DE L’AFRIQUE
CENTRALE- qui propose une définition selon laquelle le navire est «tout bâtiment utilisé pour le transport des
marchandises en mer »
9 VIALARD (A.), Droit maritime, Paris, PUF, 1997, section I sur les bâtiments de la mer
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le navire peut constituer l’objet d’une saisie conservatoire ou d'exécution, dont
chacune mérite d’être définie. Mais, un retour au droit commun des procédures
civiles s'impose car le législateur dans le CCM pose un critère d’applicabilité soit du
droit commun soit les dispositions prévues par ledit code, à savoir la susceptibilité
des navires d’être hypothéqués ou pas.
D’ailleurs, aussi bien pour la saisie conservatoire ou saisie exécution, c’est l’unique
et le seul critère distinctif.
En effet, le législateur fixe le domaine de la saisie conservatoire dans le code des
procédures civiles et commerciales. Aux termes des dispositions de l’art. 323 CPCC
“la saisie conservatoire peut porter sur tous biens meubles ou immeubles, à
l’exception des immeubles immatriculés, des biens déclarés insaisissables par la
loi.”
En tant que mesure conservatoire, elle a pour finalité de mettre le navire, objet de
saisie, sous la main de la justice afin d’éviter les manœuvres frauduleuses du
débiteur insolvable qui tendent à faire échapper le navire de la saisie 11.
Quant à la saisie-exécution régi par le chapitre VI intitulé “De la saisie des meubles
et de leur vente”. C’est l’art. 390 CPCC qui dispose “[..] L’huissier-notaire [...]
procède au récolement des objets saisis et en dresse procès-verbal”.
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Ce « monstre marin » apparaît ici comme un véritable monstre juridique se contentant de dévorer ça et là
des caractéristiques éparses renvoyant à diverses institutions juridiques.
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PIETTE (G.), Droit maritime, Paris, Gualino, 2018, p. 42.
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En droit du commerce maritime, on y trouve la réglementation de cette saisie dans le
chapitre II “De la saisie exécution” , de l’article 107 jusqu’à 129 CCM.
Ainsi, il n’y a pas de définition législative spéciale. Cependant, l’application du droit
commun est tributaire de l’existence du critère distinctif à savoir : la susceptibilité du
navire d’être saisi ou pas tout en ajoutant que le critère du poids du navire qui justifie
l’application soit du droit commun soit les procédures spécifiques prévues par le
texte spécial.
Par conséquent, on admet que la saisie-exécution représente“une forme de saisie qui
tend à la vente publique du navire pour que les créanciers puissent se payer sur le
prix12”. Elle constitue une procédure, longue et complexe, qui s'inspire de celle suivie en matière de saisie
immobilière.
La saisie, de manière générale, a été consacrée dans un premier lieu par le CPCC
depuis 1959 qui concerne tout type de meuble ou d’immeuble.
Or, le navire comme bien meuble spécial n’est pas soumis aux dispositions du
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Première partie :
Les procédures de la saisie-exécution de navire
La saisie exécutoire a pour objet la vente publique. On peut, donc, regrouper les
procédures de la saisie en se basant sur ce critère. D’où , il faut déterminer en
premier lieu les procédures antérieures à la vente sur saisie de navire (chapitre
premier), par la suite les procédures lors de la vente sur saisie de navire (chapitre
deuxième).
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pendant lequel est née la créance privilégiée et les accessoires du navire et du fret
acquis depuis le début du voyage ».
Cependant, le législateur tunisien n’a pas exigé la notification au débiteur par exploit
d’huissier de justice , contrairement au législateur français qui a exigé la notification
pour inciter le paiement des créances au bout du 24h 16 . Le doyen Rodière a critiqué
le choix du législateur français car il porte atteinte aux droits des créanciers puisque
le débiteur peut s’échapper des procédures en quittant le port, tandis que les
procédures de la saisie exécutoire prévus par le législateur tunisien sont plus
convenables et protectrices 17.
En outre, le créancier ne peut mettre en œuvre les procédures de la saisie qu’à travers
l’huissier de
justice. Son rôle est essentiel et fondamental tout au long de la saisie.
En effet, l’huissier de justice dresse un procès-verbal de saisie qui contient des
mentions obligatoires prévus par l’article 108 C.C.M, notamment, les informations
nécessaires du créancier, du saisi et du navire , le titre en vertu duquel il procède et
l'indication du tribunal de première instance devant lequel la vente doit être
poursuivie. Ces procédures de la saisie exécutoire des navires se rapprochent
clairement des procédures relatives aux saisies immobilières.
cependant , le législateur tunisien n’ a pas précisé le tribunal compétent ,il a
seulement prévu dans le même article que le « tribunal de première instance devant
lequel la vente doit être poursuivie est celui du lieu où le navire est amarré .»
Après la description sommaire du navire, de sa machine et de ses principaux
accessoires, l’huissier de justice établit un gardien qui peut être le capitaine. Ainsi, il
doit prendre les procédures administratives nécessaires pour immobiliser le navire.
En effet l’article 108 du C.C.M prévoit « Elle immobilise le navire dans le port où il
est amarré. »
De surcroît, l’huissier de justice, suite à la demande de saisissant, doit signifier au
débiteur copie du procès-verbal de saisie, dans un délai de quinze jours, avec
ajournement devant la chambre des criées du tribunal de première instance du lieu de
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la saisie, pour entendre ordonner qu'il soit procédé à la vente du navire saisi. Cette
signification peut être faite au capitaine ou, en cas d'absence, à la personne qui
représente le débiteur. Si celui-ci est domicilié hors de Tunisie et que le capitaine
soit absent et qu'il n'y ait personne pour représenter le débiteur, il sera procédé
conformément aux dispositions de l'article 9 du C.P.C.C
En outre , le législateur tunisien a exigé que si le navire est immatriculé en Tunisie,
le créancier doit envoyer des copies du procès-verbal de saisie et de l'ajournement
dans le même délai au bureau d'immatriculation du navire aux fins d'inscription de la
saisie sur le registre , aux créanciers inscrits ou disposant d'une action résolutoire ou
ayant fait prénoter une demande aux fins, si bon leur semble, d'intervention
volontaire dans la procedure .
Par conséquent, le débiteur ne peut aliéner le navire ou d'hypothéquer à partir de
l'inscription de la saisie-exécutoire sur le registre.
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Quotidien contenant la publicité. »
En outre l’article 119 prévoit que : « si le poursuivant n'a pas été désintéressé avant
la date et l'heure fixées pour l'adjudication, la vente a lieu dans les forms prevues
aux articles 356 à 358 du Code de Procédure Civile et Commerciale et produit les
effets prévus à l'alinéa 1er de l'article 361 et à l'article 362 du Code de Procédure
Civile et Commerciale. Le jugement d'adjudication n'est susceptible d'aucune voie
de recours ni même de pourvoi en cassation. »
En effet , le législateur tunisien doit modifier cet article pour atteindre le but de la
cohérence du système juridique et pour éviter toute contradiction . En effet, après
une modification de la C.P.C.C les articles 356 à 358 font l’objet d’une ‘Saisie-arrêt
et cession des appointements, traitements et soldes des fonctionnaires et agents
administratifs civils et militaires ‘. D’où, les articles qui doivent être prévus à la
vente aux enchères sont de 425 à 42822.
L’article 425 décrit d’une manière détaillée les procédures et les règles qui
organisent le processus de vente aux enchères . En effet, il détermine les règles
applicables aux parties concernées , ainsi que les règles applicables au prix des
enchères .
D’une part, les parties concernées sont le débiteur saisi, le poursuivant et
l’enrichisseur.
En effet, le législateur prévoit que le débiteur saisi peut « procéder, lui-même, à la
vente de l’immeuble saisi avant l’audience de l’adjudication. Dans ce cas, il
demeure garant de ce qui peut survenir à l’immeuble jusqu’à consignation du prix et
des frais de la saisie. »
Ainsi, le poursuivant ne doit pas être désintéressé avant le jour et l’heure fixés pour
l’adjudication, sinon «son avocat, après avoir annoncé à l’audience, l’immeuble à
adjuger, les charges qui le grèvent, la mise à prix, le montant des frais et honoraires
taxés et, le cas échéant, les dires insérés au cahier des charges, procède à
Deuxième partie
Les effets juridiques de la saisie exécutoire du navire
La saisie exécutoire du navire se caractérise par la paralysie de l'outil essentiel de
l'entreprise d'armement, cette dernière constitue une entrave sérieuse à l’activité du
débiteur, engendrant souvent des effets juridiques lourdes et contraignantes.
Ces effets se manifestent essentiellement par le transfert de propriété de navire
(A) et la distribution du prix de la vente (B).
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Chapitre deuxième : La distribution du prix de la vente
Cet effet trouve sa base légale dans l’article 121 du CCM qui dispose que « le prix
d'adjudication doit être consigné également sans mise en demeure préalable dans le
même délai de dix jours à la Caisse des Dépôts et Consignations. »
En effet, il faut noter que l’opération de la consignation a pour objectif la garantie de
la bonne distribution du prix de la vente et ce, sur la base du respect du classement
juridique des créanciers et selon des procédures bien déterminées par la loi 25.
En ce qui concerne le classement des créanciers, l’article 127 du CCM dispose que “
la répartition du prix d'adjudication est faite dans l'ordre prescrit par les dispositions
relatives aux privilèges et hypothèques maritimes et par les dispositions de droit
commun”. D’ailleurs, l’article 71 et suivant du CCM déterminent les privilèges
maritimes, ces derniers occupent la première place dans le classement des créanciers
lors de la distribution du prix de la vente et ce, conformément à l’article 65 alinéa 3
qui prévoit que « les privilèges maritimes sont attachés à la cause de la créance. Ils
priment toujours les hypothèques maritimes lesquelles priment toujours les
privilèges non maritimes, qu'ils soient généraux ou spéciaux. »
Il en résulte donc de ce qui précède que les créanciers ayant privilège maritime
viennent en tête de l’hiérarchie du classement des créanciers, suivis ensuite par les
créanciers hypothécaires26.
Cependant, cela ne veut pas dire que les autres créanciers sont exclus de participer à
la distribution du prix de la vente. En effet, le rang de ces derniers vient juste après
les créanciers ayant hypothèque maritime, et sont essentiellement ceux qui ont un
privilège général conformément à l’article 199 du code des droits réels 27, et les
créanciers ordinaires conformément à l’article 192 du CDR
S’agissant maintenant des procédures de la distribution, l’article 128 du CCM
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dispose que « la procédure de répartition, les délais et les voies de recours sont ceux
de distribution ou l'ordre établis par les articles 379, 380 et 382 à 394 du Code de
Procédure Civile et Commerciale.
Les dispositions de l'article 391 du Code de Procédure Civile et Commerciale,
relatives aux immeubles immatriculés, sont applicables aux navires immatriculés en
Tunisie.
Les dispositions des 2ème et 3ème alinéas de l'article 393 du Code de Procédure
Civile et Commerciale ne seront pas appliquées.
Ainsi, on peut déduire que le législateur tunisien n’a pas réellement instauré des
procédures spécifiques pour la distribution du prix de la vente du navire, mais plutôt
il s’est contenté de se référer aux règles générales relatives aux procédures de la
distribution des biens et du classement des créanciers.
En effet, en se basant sur les dispositions des articles 463 jusqu’à 474 du CPCC, la
distribution du prix de la vente peut être soit amiable, soit judiciaire
En ce qui concerne la distribution amiable, et selon l’article 463 du CPCC, si le
produit de la vente sur saisie ou le montant des deniers saisis-arrêtés ne suffit pas
pour payer intégralement les créanciers, ceux-ci doivent convenir d'une distribution
amiable avec le débiteur, dans les trente jours de la vente ou de la signification au
tiers saisi, conformément aux dispositions des articles 345 et 346 du jugement
validant la saisie-arrêt.
L'accord qui interviendra sera constaté par écrit et un exemplaire en sera remis au
détenteur des deniers qui sera tenu de payer à chaque créancier, contre décharge et
remise de son titre de créance, s'il y a lieu, la part lui revenant en vertu de cet accord.
Les signatures des parties, apposées au bas de l'écrit constatant leur accord, doivent
être légalisées. Si l'une des parties ne sait ou ne peut signer, l'accord doit être
constaté par acte authentique.
S’agissant de la distribution judiciaire, on peut recourir à cette dernière dans
l’hypothèse où on trouve une difficulté à se mettre d’accord pour une distribution
amiable . De ce fait, il est impératif que le volet judiciaire intervienne pour examiner
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justement la question du classement des créanciers et ainsi la distribution de la part
de chacun d’eux.
À cet égard, l’article 465 du CPCC prévoit ce qui suit « après la consignation des
deniers, tout intéressé peut en demander la distribution, au moyen d'une requête
déposée au greffe du tribunal de première instance du lieu du domicile du débiteur,
sous la constitution d'un avocat en l'étude duquel domicile est élu de droit pour le
requérant.
A cette requête, doit être joint un certificat de la caisse des dépôts et consignations,
attestant le montant, la cause, la date et le numéro de la consignation, ainsi que les
noms, prénoms, professions et domiciles du débiteur et de tous les créanciers
dénoncés dans la réquisition de consignation. »
De même, et selon l’article 468 du CPCC, dans les trente jours de la publication au
Journal Officiel de l'insertion ou de la réception de la lettre recommandée, tout
créancier qui entend participer à la distribution des deniers doit, à peine de
forclusion, produire ses titres de créance au greffe du tribunal, avec une demande de
collocation faite sous la constitution d'un avocat en l'étude duquel domicile est élu de
droit pour le produisant. Et en se basant sur la demande de collocation , et
conformément à l’article 469 du CPCC, le juge-commissaire dresse un projet de
distribution, au vu des pièces produites et ce, dans le mois qui suit l'expiration du
délai prévu à l'article précédent.
Il convient de souligner ici que dans un délai de huit jours à partir de la date du
projet de distribution, le greffier somme, par lettres recommandées avec avis de
réception, les créanciers produisants, colloqués au non, ainsi que le débiteur, de
prendre communication dudit projet et de présenter, s'il y a lieu, des contredits au
greffe du tribunal, dans le mois de la réception de la lettre recommandée, à peine de
forclusion.
Les contredits sont présentés par le ministère d'avocat. Ils doivent être motivés, à
peine de nullité et ce, conformément à l’article 472 du CPCC.
De même, il est à noter que les procédures de distribution diffèrent selon que l’on est
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devant la présence de contredit ou devant son absence.
En effet, s’il n’y a pas eu de contredit, l’article 473 du CPCC annonce que le juge-
commissaire clôt le projet de distribution et le converti en procès-verbal de
règlement définitif, dans les huit jours qui suivent l'expiration des délais de contredit,
après y avoir mentionné l'envoi des sommations prévues à l'article précédent et
l'absence de contredit. Le procès-verbal de règlement définitif n'est susceptible
d'aucune voie de recours.
S’agissant de l’hypothèse où il y’a eu de contredit, ici, le juge-commissaire transmet
le dossier au tribunal, avec un rapport, dans les huit jours qui suivent l'expiration des
délais de contredit.
Le tribunal statue dans les trente jours, par un seul et même jugement, sur les
contredits et sur la distribution les parties intéressées étant convoquées par le
greffier, huit jours au moins à l'avance, par lettres recommandées avec avis de
réception.
Le délai d'appel court du prononcé de ce jugement et ce, selon les dispositions de
l’article 474 du CPCC.
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