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I.

INTRODUCTION
Le droit de la mer est constitué par l’ensemble des règles relatives à l’utilisation de ces
espaces maritimes qui sont «les étendues d’eau salée, en communication libre et naturelle»
(Convention de Montégo-Bay).
Il constitue l’une des branches les plus anciennes du droit international public si on se
réfère à ses ressources « l’usage et la coutume ». Il est largement d’origine coutumière. Le principe
de la liberté des mers aux fins de la pêche et la navigation fut posé pour la première fois par l’avocat
hollandais Grotius au XVIIe siècle.
Il est l’une des branches les plus récentes et les plus modernes du droit international
public puisqu’il a fait l’objet de refontes récentes. En effet, le progrès des techniques militaires, de
la pêche hauturière, des exploitations minières et pétrolières offshore ainsi que les risques
croissants que font peser les activités humaines sur l'environnement ont entraîné au cours du XXe
siècle une multiplication des revendications territoriales, souvent concurrentes, sur les mers, voire
des restrictions unilatérales de droits de navigation et de pêche. Cette situation a conduit la
communauté internationale à élaborer un régime commun, adaptant la doctrine de la liberté des
mers, pour résoudre les tensions entre les États.

II. LES PRINCIPAUX TEXTES DE BASE DU DROIT DE LA MER:


1. Les quatre Conventions de la Conférence de Genève (1958) :
1. la mer territoriale;
2. la haute mer (convention sur la haute mer du 29 avril 1958 qui codifie les règles de
droit international concernant la haute mer);
3. le plateau continental (convention sur le plateau continental du 29 mars 1958 qui a
pour objet de délimiter et de définir les droits des États à explorer et à exploiter les ressources
naturelles du plateau continental);
4. la pêche et la conservation des ressources biologiques.
2. La convention de Montego-Bay (1982)
La convention de Montego-Bay prévoit la compartimentation du droit de la mer. Elle ajoute quatre
zones maritimes aux zones définies précédemment:
 Les eaux archipélagiques;  Les détroits navigables;
 La zone économique exclusive (ZEE);  Le fond des mers.
La convention institue également un Tribunal international du droit de la mer dont le siège est
établi à Hambourg.

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III. NOTIONS JURIDIQUES GENERALES:
1. Le navire:
Selon l’article 29 de la Convention des Nations Unies de 1982 sur le droit de la mer, un navire de
guerre est : « ….Un navire faisant partie des forces armées d'un État, portant les marques
extérieures distinctives des navires militaires de sa nationalité. Il est placé sous le commandement
d'un officier de marine, officier inscrit sur la liste des officiers ou un document équivalent et au
service de cet État. L'équipage de ce navire est soumis aux règles de la discipline militaire. »
En droit international, un bâtiment de guerre est considéré comme une portion du territoire de
l'État du pavillon. En conséquence :
 Sa venue dans un port et dans les eaux sous souveraineté d'un pays tiers est soumise à une
autorisation diplomatique; il bénéficie cependant, comme les autres navires, d'un droit de «passage
inoffensif » dans les eaux territoriales d'un pays tiers ;
 Les lois et les règlements du pays hôte ne s'appliquent pas à bord du bâtiment en escale ou
dans les eaux intérieures de ce pays. C'est le principe d'extra-territorialité des navires de guerre et
autres navires des administrations contribuant à l'action de l'état en mer et qui n'ont pas d'activités
commerciales.
2. Le pavillon:
Tout navire doit posséder une nationalité et ne peut battre qu’un seul pavillon celui de l’Etat auquel
il est soumis.
Les pavillons de complaisance peuvent être définis comme ceux des pays dont la législation autorise
l’immatriculation sous leur pavillon des navires appartenant à des compagnies et à des
ressortissants étrangers.
3. Effets juridiques du pavillon:
- Le navire est soumis au droit et à l’autorité de l’Etat du pavillon. Ce sont les lois de l’Etat qui
vont régler l’activité du navire.
- Le navire bénéficie de la protection de l’Etat du pavillon: protection diplomatique et même
militaire.
- Les traités notamment de commerce et de navigation passés par l’Etat du pavillon
bénéficient au navire.
- L’ensemble organisé que constitue le navire est soumis à la loi du pavillon. Cette loi
s’applique même aux personnes de nationalité étrangère embarquées sur le navire.

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IV. TYPOLOGIE DES ESPACES MARITIMES:
La « ligne de base » marque la fin des eaux intérieures et le début de la mer territoriale. C’est à
partir de cette ligne de base qu’est calculée la largeur des autres zones maritimes. Lorsque la côte
est relativement rectiligne, les lignes de bases coïncident avec la laisse de basse mer. Quand la côte
est accidentée, l’État peut tracer une « ligne de base droite » qui prend appui sur les points les plus
avancés de la côte.
Laisse de basse mer = marque laissée par la plus grande marée basse de l’année sur le sable et les
rochers en dehors des phénomènes météorologiques exceptionnels.

1. Les espaces maritimes sous souveraineté nationale

a. Les eaux intérieures (du territoire aux lignes de base): Il s’agit des eaux incluses entre le
rivage et la ligne de base à partir de laquelle est mesurée la largeur de la mer territoriale. Les ports,
les havres, les rades, les estuaires, les baies historiques sont considérés des eaux intérieures.
La souveraineté de l’État y est totale. L’accès à ces eaux est du seul ressort de l’État côtier, dont les
lois et règlements sont pleinement applicables. Les navires privés étrangers bénéficient d’un droit
de libre entrée dans les ports sur la base d’une disposition conventionnelle (convention de Genève
de 1923). L’État peut réglementer voire interdire l’accès à ses ports des navires de guerre ou de
commerce étrangers.
b. La mer territoriale (des lignes de base jusqu'à 12 milles au maximum): Autrefois, la mer
territoriale s’étendait à 3 milles marins de la côte (portée des canons de l’époque). Aujourd’hui elle
peut s’étendre jusqu'à 12 milles marins à partir des lignes de base qui la séparent des eaux
intérieures.
L’État exerce sa souveraineté sur les eaux territoriales : sur la nappe d’eau, mais aussi sur le fond et
le sous-sol ainsi que sur l’espace aérien surjacent. Les navires étrangers, qu’il s’agisse de navires de
commerce ou de navires de guerre, ont un droit de passage inoffensif dans la mer territoriale. Le
passage ne doit pas cependant « porter atteinte à la paix, au bon ordre et à la sécurité de l’État
côtier ». L’État côtier peut suspendre temporairement le droit de passage inoffensif des navires
étrangers (en raison de manœuvres militaires).
c. Les détroits internationaux: Les détroits font communiquer deux mers par une portion de
mer insérée entre deux bandes de terre. La convention de Montego-Bay ne remet pas en cause le
régime juridique des détroits où le passage est réglementé depuis longtemps par des conventions
ad hoc (les détroits turcs — Dardanelles et Bosphore — sont régis par la convention de Montreux de
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1936, le détroit de Gibraltar par une convention de 1912). Cependant, elle reconnaît un droit de
passage en transit, sans entrave et pacifique, à tous les navires. Ce droit de passage en transit ne
peut être suspendu pourvu qu'il demeure pacifique.
d. Les eaux archipélagiques: Ce concept a été créé par la convention de Montego-Bay pour les
États archipels comme l’Indonésie ou les Philippines. Les États archipels doivent répondre à des
critères précis qui permettent de déterminer le tracé des lignes de base tout en limitant les abus.
Les États dont une partie est continentale et l’autre insulaire (la Grèce) ne rentrent pas dans cette
catégorie. Les navires de tous les États jouissent dans les eaux archipélagiques soit du droit de
passage inoffensif, soit du droit de passage archipélagique pour les routes qui servent normalement
à la navigation internationale. Le régime du droit de passage archipélagique est comparable à celui
du droit de passage en transit sans entrave dans les détroits internationaux.
e. La zone contiguë (jusqu'à 24 milles des lignes de base): D’une largeur maximale de 12 milles
au-delà de la limite extérieure de la mer territoriale, il s’agit d’un « espace tampon » où l’État ne
dispose que de quelques compétences finalisées (contrôles pour prévenir et réprimer les infractions
aux lois nationales dans certains domaines). Le concept de zone contiguë résulte notamment des
lois américaines des années 1920 visant à faire respecter la prohibition de l’alcool. La convention de
1958 permet à l’État riverain d’exercer les contrôles nécessaires en vue de prévenir ou de réprimer
les infractions à ses lois et règlements douaniers, fiscaux, sanitaires ou d’immigration sur son
territoire ou dans sa mer territoriale.

2. Les espaces sur lesquels l’État côtier exerce des droits souverains en matière
économique:
a. Le plateau continental: De point de vue géographique, c’est de la bordure immergée du
littoral descendant en pente douce sous la mer. Juridiquement, tous les États côtiers en ont un, de
200 milles marins à partir des lignes de base. Il s’agit d’une définition complexe et bancale, pour des
raisons plus politiques et diplomatiques que juridiques qui est le fruit d’un compromis entre les
États n’ayant géographiquement pas de plateau continental naturel et ceux en ayant un très vaste.
La convention de Montego-Bay en définit les critères:
1. le plateau continental juridique s’étend à partir des lignes de base sur 200 milles marins au
minimum, même s’il n’y a pas de plateau continental géologique ;
2. si le plateau continental naturel excède les 200 milles marins, il s’arrêtera juridiquement au
rebord externe de la marge continentale, c'est-à-dire là où tout plateau continental cesse
géologiquement;

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3. en tout état de cause, le plateau continental juridique ne peut s’étendre au-delà d’une limite
maximale: soit 350 milles marins à partir des lignes de base, soit 100 milles marins au-delà de
l’isobathe 2500 mètres (c’est-à-dire la ligne reliant les points d’égale profondeur = 2500 m). L’État
riverain est libre de choisir entre le critère de distance et le critère de profondeur le critère le plus
favorable.
Le régime juridique du plateau continental ne concerne que le fond et le sous-sol au-delà de la mer
territoriale. L’État côtier dispose de droits souverains relatifs à l’exploitation et l’exploration des
ressources naturelles du plateau continental, ce qui porte sur les fonds marins et leur sous-sol, à
l’exclusion des eaux surjacentes.
b. La zone économique exclusive (ZEE):
La ZEE est constituée de la masse aquatique et du plateau continental, s’étendant sur 188 mn (Nq)
au-delà de la mer territoriale (d’une largeur de 12 Nq à partir des lignes de base tracées le long des
côtes) dont elle est adjacente. Elle représente plus de 90% des ressources halieutiques mondiales,
et est donc une zone de concentration des ressources maritimes biologiques et minières, d’une
importance cruciale pour les Etats côtiers.
La ZEE est soumise à un régime juridique propre et particulier, puisqu’elle n’est pas une zone de
«souveraineté» des Etats côtiers à proprement parler: ils disposent plus précisément de droits
souverains sur cet espace. Cette dernière notion recouvre la capacité de ces Etats à réaliser,
réglementer et contrôler à titre exclusif les activités d’exploration, exploitation, conservation et
gestion des ressources naturelles –et autre activités aux fins économiques- situées dans la colonne
d’eau, mais aussi dans le sol et le sous-sol de cette zone.
Autrement dit, l’espace – à proprement parler – que représente la ZEE n’appartient pas aux Etats
côtiers (la liberté de navigation et de survol y est consacrée) mais les ressources qu’il contient, elles,
appartiennent à l’Etat côtier. La ZEE est donc considérée comme une dépendance de la haute mer.
L’Etat côtier doit donc fixer le volume admissible de ressources maritimes dans sa ZEE ainsi que sa
capacité de prise propre.
Dans une situation d’excédent (volume admissible supérieur à la capacité de prise de l’Etat), l’Etat
côtier peut autoriser d’autres Etats à exploiter les ressources de sa ZEE, sous réserve que ceux-ci se
soumettent à sa juridiction et aux conditions liés aux droits de pêche (nombres de navires, volume
de pêche, durée de pêche, zone définie pour l’exploitation, etc…).
En consacrant et codifiant la ZEE, la Convention de Montego-Bay a étendu les zones de pêche
protégées des Etats. Plus encore, elle permet aux Etats d’étendre leur législation interne en leur
autorisant la réglementation en haute mer, dans les zones adjacentes à leur ZEE lorsqu’il existe un

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risque de pollution avéré ; réduisant encore davantage la « Zone » (espace international, patrimoine
de l’Humanité).
c. la haute mer : La haute mer commence au-delà de la limite extérieure de la ZEE et
représente 64 % de la surface des océans. Le principe de la liberté y prévaut : liberté de navigation,
de survol, de la pêche, de la recherche scientifique, de poser des câbles et des pipe-lines, de
construire des îles artificielles. L’ordre juridique qui s’y applique est celui des autorités de l’État dont
le navire bat le pavillon. C’est donc une compétence personnelle, fondée sur la nationalité du navire.
Les États côtiers disposent seulement d’un droit de poursuite en haute mer, lorsque la poursuite a
commencé dans une zone relevant de la juridiction de l’État poursuivant.
Les conventions internationales se sont multipliées pour réglementer la pêche en haute mer, pour
la protection d’espèces spécifiques (baleine, thon) ou même en 1995 à propos des stocks
chevauchants (les ressources halieutiques qui sont à cheval sur la ZEE et sur la haute mer) et dans
ce cas, vers une extension des compétences de l’État côtier.
d. La zone internationale des fonds marins: La zone internationale des fonds marins (appelée
la «Zone») est constituée par les fonds marins. Elle commence là où sombrent les plateaux
continentaux. La convention de Montego-Bay consacre le principe issu de la résolution 2749 (XXV)
de l’Assemblée générale : la Zone échappe à toute appropriation ; «Bien commun», elle doit être
uniquement utilisée «à des fins exclusivement pacifiques» et exploitée « dans l’intérêt de
l’humanité tout entière». Si l’appropriation nationale des ressources de la Zone est interdite, la
convention instaure un régime d’appropriation collective à travers l’Autorité internationale des
fonds marins qui agit pour le compte de l’humanité tout entière, mais elle pourrait elle-même tirer
un revenu (taxes) de cette exploitation par l’intermédiaire d’un organe spécifique, l’Entreprise (non
encore mis en œuvre).
Néanmoins, la perspective de l’exploitation des ressources des fonds marins, notamment des
nodules polymétalliques (voir le Glossaire des minéraux), et l’enjeu économique que celle-ci
pourrait représenter ont poussé les pays développés à négocier un accord de mise en œuvre des
dispositions de la convention de Montego-Bay. Sous la pression des États-Unis, l’accord du 28 juillet
1994 a substantiellement remanié la partie XI de la convention en donnant plus de pouvoirs aux
pays industrialisés au sein de l’Autorité (ils se voient reconnaître un droit de veto au Conseil) et en
faveur de l’investissement privé, aux dépens de l'objectif initial plus altruiste du texte de 1982, qui
visait une redistribution équitable de ces richesses à l’échelle planétaire. Huit États dont la France
ont obtenu auprès de l'Autorité Internationale des Fonds Marins des contrats d'exploration dans la
Zone.

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V. DÉLIMITATION DES ESPACES MARITIMES:
Si la seule limite existante est avec la haute mer ou la Zone, un acte unilatéral (c'est-à-dire sans
concertation) est suffisant. S’il s’agit de deux États adjacents, ou se faisant face, il est nécessaire que
la délimitation ait un caractère conventionnel (accord entre les deux États). Avec l’article 15 de la
convention de Montego-Bay, et surtout depuis l’arrêt de la Cour internationale de justice (20 février
1969, Plateau continental de la Mer du Nord), on observe une volonté de dégager des «Principes
équitables» pour cette délimitation. Par exemple, s’agissant de la délimitation du plateau
continental de deux États voisins, la règle de l’équidistance peut être corrigée par la prise en
compte de «circonstances spéciales».
De nombreux États n'ont pas encore délimité complètement leurs espaces maritimes.

VI. TRIBUNAUX COMPÉTENTS EN DROIT DE LA MER:


En droit de la mer, les différends peuvent se régler devant plusieurs types de tribunaux :
 tribunaux arbitraux, choisis d'un commun accord par les parties ;
 Tribunal international du droit de la mer (TIDM/ITLOS), créé par la Convention des Nations
unies sur le droit de la mer ;
 Cour internationale de justice (CIJ).

VII. LE DROIT DE PASSAGE INOFFENSIF:


Selon l’article 17 de la convention de Montégo-Bay, « les navires de tous les Etats, côtiers ou sans
littoral, jouissent du droit de passage inoffensif dans la mer territoriale. »

L’article 18 définit la signification du terme « passage » :

1. On entend par « passage » le fait de naviguer dans la mer territoriale aux fins de :

a) la traverser sans entrer dans les eaux intérieures ni faire escale dans une rade ou une installation
portuaire située en dehors des eaux intérieures; ou

b) se rendre dans les eaux intérieures ou les quitter, ou faire escale dans une telle rade ou
installation portuaire ou la quitter.

2. Le passage doit être continu et rapide. Toutefois, le passage comprend l'arrêt et le mouillage,
mais seulement s'ils constituent des incidents ordinaires de navigation ou s'imposent par suite d'un
cas de force majeure ou de détresse ou dans le but de porter secours à des personnes, des navires
ou des aéronefs en danger ou en détresse. »

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L’article 19 définit l'expression « passage inoffensif » qui est:

« 1. Le passage est inoffensif aussi longtemps qu'il ne porte pas atteinte à la paix, au bon ordre ou à
la sécurité de l'Etat côtier. Il doit s'effectuer en conformité avec les dispositions de la Convention et
les autres règles du droit international.

2. Le passage d'un navire étranger est considéré comme portant atteinte à la paix, au bon ordre ou
à la sécurité de l'Etat côtier si, dans la mer territoriale, ce navire se livre à l'une quelconque des
activités suivantes :

a) menace ou emploi de la force contre la souveraineté, l'intégrité territoriale ou l'indépendance


politique de l'Etat côtier ou de toute autre manière contraire aux principes du droit international
énoncés dans la Charte des Nations Unies;
b) exercice ou manœuvre avec armes de tout type;
c) collecte de renseignements au détriment de la défense ou de la sécurité de l'Etat côtier;
d) propagande visant à nuire à la défense ou à la sécurité de l'Etat côtier;
e) lancement, appontage ou embarquement d'aéronefs;
f) lancement, appontage ou embarquement d'engins militaires;
g) embarquement ou débarquement de marchandises, de fonds ou de personnes en contravention
aux lois et règlements douaniers, fiscaux, sanitaires ou d'immigration de l'Etat côtier;
h) pollution délibérée et grave, en violation de la Convention;
i) pêche;
j) recherches ou levés;
k) perturbation du fonctionnement de tout système de communication ou de tout autre
équipement ou installation de l'Etat côtier;
l) toute autre activité sans rapport direct avec le passage. »

Dans la mer territoriale, les sous-marins et autres véhicules submersibles sont tenus de naviguer en
surface et d'arborer leur pavillon.

VIII. LE DROIT DE POURSUITE:


(Article 11 DE LA Convention de Montégo-Bay)
La poursuite d'un navire étranger peut être engagée si les autorités compétentes de l'Etat côtier ont
de sérieuses raisons de penser que ce navire a contrevenu aux lois et règlements de cet Etat. Cette
poursuite doit commencer lorsque le navire étranger ou une de ses embarcations se trouve dans les
eaux intérieures, dans les eaux archipélagiques, dans la mer territoriale ou dans la zone contiguë de
l'Etat poursuivant, et ne peut être continuée au-delà des limites de la mer territoriale ou de la zone
contiguë qu'à la condition de ne pas avoir été interrompue. Il n'est pas nécessaire que le navire qui
ordonne de stopper au navire étranger naviguant dans la mer territoriale ou dans la zone contiguë
s'y trouve également au moment de la réception de l'ordre par le navire visé. Si le navire étranger

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se trouve dans la zone contiguë, définie à l'article 33, la poursuite ne peut être engagée que s'il a
violé des droits que l'institution de cette zone a pour objet de protéger.
Le droit de poursuite cesse dès que le navire poursuivi entre dans la mer territoriale de l'Etat dont il
relève ou d'un autre Etat. ²²
La poursuite n'est considérée comme commencée que si le navire poursuivant s'est assuré, par tous
les moyens utilisables dont il dispose, que le navire poursuivi ou l'une de ses embarcations ou
d'autres embarcations fonctionnant en équipe et utilisant le navire poursuivi comme navire gigogne
se trouvent à l'intérieur des limites de la mer territoriale ou, le cas échéant, dans la zone contiguë,
dans la zone économique exclusive ou au-dessus du plateau continental. La poursuite ne peut
commencer qu'après l'émission d'un signal de stopper, visuel ou sonore, donné à une distance
permettant au navire visé de le percevoir.
Le droit de poursuite ne peut être exercé que par des navires de guerre ou des aéronefs militaires
ou d'autres navires ou aéronefs qui portent des marques extérieures indiquant clairement qu'il sont
affectés à un service public et qui sont autorisés à cet effet.
Un navire qui a été stoppé ou arrêté en dehors de la mer territoriale dans des circonstances ne
justifiant pas l'exercice du droit de poursuite est indemnisé de toute perte ou de tout dommage
éventuels.

IX. LA PIRATERIE:
Juridiquement, on ne parle d’actes de piraterie qu’en haute mer.
La Convention de Montego-Bay de 1982 sur le Droit de la Mer, qui reprend les termes de la
Convention de Genève de 1958 sur la Haute Mer, définit la piraterie comme : « tout acte illicite de
violence ou de détention ou toute dépravation commis par l'équipage ou des passagers d'un navire,
agissant à des fins privées, et dirigé contre un navire, ou contre des personnes ou des biens à leur
bord, en haute mer ou dans un lieu ne relevant de la juridiction d'aucun État. »

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