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RAKAMIARISON

RARIANTSOA ANDONIALA

1052 MII Droit Public

LIMITATION MER TERRITORIALE, PLATEAU CONTINENTALE, ZEE, HAUTE MER . EXPLIQUER LA


POSITION DU TM

Avec la création de l’ONU, système universel de lutte contre les conflits, et d’institutions spécialisées
concernées par les utilisations de la mer (Organisation maritime internationale OMI, Organisation
des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture FAO), le droit de la mer tente de remplir une
fonction : la régulation des crises, guerres et conflits maritimes, entre États, pour le contrôle sur les
espaces marins. Ces espaces débutent avec la côte lato sensu (eaux intérieures, mer territoriale
d’une largeur de 22 kms souvent), puis couvrent les eaux dites "sous juridiction" (zone contiguë, zone
de pêche, zone de protection écologique, ou zone d’exclusivité économique, dite ZEE, dont la largeur
vers la mer ne dépasse pas les 370 kms), et enfin atteignent la haute mer qui commence à une
distance minimale des côtes très variable, selon que les États ont, ou n’ont pas, de zones après leur
mer territoriale, zones qui ne peuvent toutefois pas excéder les 370 kms précités. Le droit de la mer
est concerné par une partie des différends internationaux interétatiques (partie 1). Des règles
d’actions sur les espaces et les richesses de la mer se sont donc multipliées et ont été reconnues et
appliquées par un nombre croissant d’États, d’institutions internationales, et de juridictions. Pour les
pays en développement (PED) ou États en développement, concept employé par le juriste, l’emprise
sur les zones baignant leurs côtes a eu une nette importance, faisant du droit de la mer un droit
stratégique pour pays vulnérables.

I- Le Droit de la Mer et les délimitations

Le droit de la mer est largement d’origine coutumière. Il constitue l’une des branches les plus
anciennes du droit international public. Le principe de la liberté des mers est posé pour la première
fois par Grotius au XVIIe siècle, à une époque où des auteurs comme l'anglais John Selden avec son
livre « Mare closum », l'écossais William Welwod ou le portugais Serafim de Freitas soutiennent des
thèses opposées. En août 1681, avec la grande ordonnance de la Marine, la France réunit le droit des
affaires privés (maritimes) et le droit de la police de la mer. Jusqu'à la Révolution française, les
tribunaux d'Amirauté étaient seuls à traiter du contentieux de la Mer. La Révolution française confia
aux tribunaux de commerce les procès de droit maritime excluant, de fait, les affaires concernant le
droit public de la Mer. Ainsi donc ont été séparés, l'espace (physique) et les biens mobiliers (navires).
Le droit de la mer s'est ainsi longtemps limité à ce principe de la liberté des mers : la mer et les
océans sont ouverts à tous et n'appartiennent à personne, à l'exception d'une bande de 3 milles
marins (1 mille marins équivaut à 1,852 km) depuis le rivage où l'État côtier exerce une pleine
souveraineté, correspondant à la portée du boulet de canon de l'époque. Le progrès des techniques
militaires, de la pêche hauturière, des exploitations minières et pétrolières offshore ainsi que les
risques croissants que font peser les activités humaines sur l'environnement ont entraîné au cours du
XXe siècle une multiplication des revendications territoriales, souvent concurrentes, sur les mers,
voire des restrictions unilatérales de droits de navigation et de pêche. Cette situation a conduit la
communauté internationale à élaborer un régime commun, adaptant la doctrine de la liberté des
mers, pour résoudre les tensions entre les États.
Les eaux intérieures s’agissent des eaux incluses entre le rivage et la ligne de base à partir de laquelle
est mesurée la largeur de la mer territoriale. Les ports, les havres, les rades, les estuaires, les baies
historiques sont dans les eaux intérieures. La souveraineté de l’État y est totale. L’accès à ces eaux
est du seul ressort de l’État côtier, dont les lois et règlements sont pleinement applicables. Les
navires privés étrangers bénéficient d’un droit de libre entrée dans les ports sur la base d’une
disposition conventionnelle (convention de Genève de 1923). L’État peut réglementer voire interdire
l’accès à ses ports des navires de guerre étrangers, lesquels disposent en tout état de cause d’une
immunité complète.

La mer territoriale Autrefois, la mer territoriale s’étendait à 3 milles marins de la côte (à une portée
de canon). Aujourd’hui, elle peut s’étendre jusqu'à 12 milles marins à partir des lignes de basea qui la
séparent des eaux intérieures. L’État exerce sa souveraineté sur les eaux territoriales : sur la nappe
d’eau, mais aussi sur le fond et le sous-sol ainsi que sur l’espace aérien surjacent. Les navires
étrangers, qu’il s’agisse de navires de commerce ou de navires de guerre, ont un droit de passage
inoffensif dans la mer territoriale. Le passage ne doit pas cependant « porter atteinte à la paix, au
bon ordre et à la sécurité de l’État côtier ». L’État côtier peut suspendre temporairement le droit de
passage inoffensif des navires étrangers (en raison de manœuvres militaires).

Les détroits internationaux Les détroits font communiquer deux mers par une portion de mer insérée
entre deux bandes de terre. La convention de Montego Bay ne remet pas en cause le régime
juridique des détroits où le passage est réglementé depuis longtemps par des conventions ad hoc (les
détroits turcs – Dardanelles et Bosphore – sont régis par la convention de Montreux de 1936, le
détroit de Gibraltar par une convention de 1912). Cependant, elle reconnaît un droit de passage en
transit, sans entrave et pacifique, à tous les navires. Ce droit de passage en transit, qui ne peut être
suspendu, s’applique tant aux navires qu’aux aéronefs sur l’espace aérien surjacent, pourvu qu'il
demeure pacifique.

Les eaux archipélagiques ont été créé par la convention de Montego Bay pour les États archipels
comme l’Indonésie ou les Philippines. Les États archipels doivent répondre à des critères précis qui
permettent de déterminer le tracé des lignes de base tout en limitant les abus. Les États dont une
partie est continentale et l’autre insulaire (la Grèce) n'entrent pas dans cette catégorie. Les navires
de tous les États jouissent dans les eaux archipélagiques soit du droit de passage inoffensif, soit du
droit de passage archipélagique pour les routes qui servent normalement à la navigation
internationale. Le régime du droit de passage archipélagique est comparable à celui du droit de
passage en transit sans entrave dans les détroits internationaux.

La zone contiguë D’une largeur maximale de 12 milles au-delà de la limite extérieure de la mer
territoriale, il s’agit d’un « espace tampon » où l’État ne dispose que de quelques compétences
finalisées (contrôles pour prévenir et réprimer les infractions aux lois nationales dans certains
domaines). Le concept de zone contiguë résulte notamment des lois américaines des années 1920
visant à faire respecter la prohibition de l’alcool. La convention de 1958 permet à l’État riverain
d’exercer les contrôles nécessaires en vue de prévenir ou de réprimer « les infractions à ses lois et
règlements douaniers, fiscaux, sanitaires ou d’immigration sur son territoire ou dans sa mer
territoriale ».

Le plateau continental Géographiquement, s’agit de la bordure immergée du littoral descendant en


pente douce sous la mer. La définition juridique est différente : tous les États en ont un, de 200 milles
marins à partir des lignes de base mesurant la largeur de la mer territoriale. Il s’agit d’une définition
complexe et bancale, pour des raisons plus politiques et diplomatiques que juridiques qui est le fruit
d’un compromis entre les États n’ayant géographiquement pas de plateau continental naturel et
ceux en ayant un très vaste. La convention de Montego Bay en définit les critères : le plateau
continental juridique s’étend à partir des lignes de base sur 200 milles marins au minimum, même s’il
n’y a pas de plateau continental géologique ; si le plateau continental naturel excède les 200 milles
marins, il s’arrêtera juridiquement au rebord externe de la marge continentale, c'est-à-dire là où tout
plateau continental cesse géologiquement ; en tout état de cause, le plateau continental juridique ne
peut s’étendre au-delà d’une limite maximale : soit 350 milles marins à partir des lignes de base, soit
100 milles marins au-delà de l’isobathe 2 500 mètres (c’est-à-dire la ligne reliant les points d’égale
profondeur = 2 500 m). L’État riverain est libre de choisir entre le critère de distance et le critère de
profondeur le critère le plus favorable. Le régime juridique du plateau continental ne concerne que le
fond et le sous-sol au-delà de la mer territoriale. L’État côtier dispose de droits souverains relatifs à
l’exploitation et l’exploration des ressources naturelles du plateau continental, ce qui porte sur les
fonds marins et leur sous-sol, à l’exclusion des eaux surjacentes.

La zone économique exclusive est d’une largeur maximale de 200 milles (370 km) au-delà des lignes
de base. L’État côtier dispose de « droits souverains aux fins d’exploration et d’exploitation, de
conservation et de gestion des ressources naturelles, des eaux surjacentes aux fonds marins, des
fonds marins et de leur sous-sol ». L’État côtier peut donc réglementer l’activité de pêche,
notamment fixer le volume autorisé des captures. L'État côtier a les droits souverains en ce qui
concerne l'exploration et l'exploitation des ressources naturelles biologiques ou non biologiques des
eaux surjacentes aux fonds marins, des fonds marins et de leur sous-sol. Il a aussi les droits aux fins
de conservation et de gestion des ressources naturelles biologiques (à l'exception des espèces
sédentaires qui relèvent du régime du plateau continental) ou non biologiques, par exemple : quota
de pêche, les périodes de pêche… De plus, l'État côtier détient les droits souverains en ce qui
concerne les autres activités tendant à l'exploitation et à l'exploration de la ZEE à des fins
économiques comme la production de l'énergie via le vent ou les courants marins. L'État côtier
possède également le droit exclusif de procéder à la construction et d'autoriser et de réglementer la
construction, l'exploitation et l'utilisation d'îles artificielles, installations et ouvrages. L'État côtier a
juridiction exclusive sur ces îles artificielles, installations et ouvrages y compris en matière de lois et
règlement douaniers, fiscaux, sanitaires, de sécurité et d'immigration. L'État côtier a cependant les
droits non exclusifs de réglementer, d'autoriser et de mener des recherches marines à but
scientifiques dans la ZEE tenant compte des intérêts des autres états engagés dans la recherche
scientifique marine. Néanmoins, les recherches dans la ZEE sont menées avec le consentement de
l'État côtier en question.

La haute mer commence au-delà de la limite extérieure de la ZEE et représente 64 % de la surface


des océans. Le principe de la liberté y prévaut : liberté de navigation, de survol, de la pêche, de la
recherche scientifique, de poser des câbles et des pipe-lines, de construire des îles artificielles.
L’ordre juridique qui s’y applique est celui des autorités de l’État dont le navire bat le pavillon. C’est
donc une compétence personnelle, fondée sur la nationalité du navire. Les États côtiers disposent
seulement d’un droit de poursuite en haute mer, lorsque la poursuite a commencé dans une zone
relevant de la juridiction de l’État poursuivant. Les conventions internationales se sont multipliées
pour réglementer la pêche en haute mer, pour la protection d’espèces spécifiques (baleine, thon) ou
même en 1995 à propos des stocks chevauchants (les ressources halieutiques qui sont à cheval sur la
ZEE et sur la haute mer) et dans ce cas, vers une extension des compétences de l’État côtier.

La zone internationale des fonds marins (appelée la « Zone ») est constituée par les fonds marins.
Elle commence là où sombrent les plateaux continentaux. La convention de Montego Bay consacre le
principe issu de la résolution 2749 (XXV) de l’Assemblée générale : la Zone échappe à toute
appropriation ; « Bien commun », elle doit être uniquement utilisée « à des fins exclusivement
pacifiques » et exploitée « dans l’intérêt de l’humanité tout entière ». Si l’appropriation nationale des
ressources de la Zone est interdite, la convention instaure un régime d’appropriation collective à
travers l’Autorité internationale des fonds marins qui agit pour le compte de l’humanité tout entière,
mais elle pourrait elle-même tirer un revenu (taxes) de cette exploitation par l’intermédiaire d’un
organe spécifique, l’Entreprise (non encore mis en œuvre). Néanmoins, la perspective de
l’exploitation des ressources des fonds marins, notamment des nodules polymétalliques, et l’enjeu
économique que "la zone" représente ont poussé les pays développés à négocier un accord de mise
en œuvre des dispositions de la convention de Montego Bay. Sous la pression des États-Unis, l’accord
du 28 juillet 1994 a substantiellement remanié la partie XI de la convention en donnant plus de
pouvoirs aux pays industrialisés au sein de l’Autorité (ils se voient reconnaître un droit de veto au
Conseil) et en faveur de l’investissement privé, aux dépens de l'objectif initial plus altruiste du texte
de 1982, qui visait une redistribution équitable de ces richesses à l’échelle planétaire. Huit États dont
la France ont obtenu auprès de l'Autorité Internationale des Fonds Marins des contrats d'exploration
dans la Zone.

Si la seule limite existante est avec la haute mer, ou la zone, un acte unilatéral (c'est-à-dire sans
concertation) est suffisant. S’il s’agit de deux États adjacents, ou se faisant face, il est nécessaire que
la délimitation ait un caractère conventionnel (accord entre les deux États). Avec l’article 15 de la
convention de Montego Bay, et surtout depuis l’arrêt de la Cour internationale de justice (20 février
1969, Plateau continental de la Mer du Nord), on observe une volonté de dégager des « principes
équitables » pour cette délimitation. Par exemple, s’agissant de la délimitation du plateau
continental de deux États voisins, la règle de l’équidistance peut être corrigée par la prise en compte
de « circonstances spéciales ». De nombreux États n'ont pas encore délimité complètement leurs
espaces maritimes.

II- La position du Tiers Monde

Le sous-développement est trop exclusivement interprété dans des perspectives socio-économiques


terrestres. C'est une vision continentaliste traditionnelle, mais partielle : l'océan est un puissant
instrument d'évolution ; il l'est par l'exploitation des richesses marines : on a beaucoup parlé des
opportunités offertes par le sixième continent, non sans quel qu’illusion sur leurs limites, il est vrai ; il
l'est plus encore par l'accès qu'il offre aux possibilités de production et d'écoulement vers l'outre¬
mer. L'une des données essentielles de l'évolution du dernier tiers de siècle est. L’étonnante
expansion des échanges internationaux, c'est-à-dire prioritairement maritimes ; l'autarcie est
devenue impossible pour une nation qui veut progresser ; même le continentalisme doctrinal initial
des nations socialistes n'y a pas résisté. La civilisation actuelle, de plus en plus œcuménique, repose
sur les échanges, par conséquent, et, on le verra ci-dessous, sur la mer.

Aussi, tout pays qui se coupe de la mer se condamne à l 'affaiblissement de son ravitaillement en
matières premières et énergétiques, à l'appauvrissement de ses équipements et de ses technologies.
On parle de continents sous-développés : il y a des océans sous-développés, tel l'Océan Indien. D'où
une première réalité : l'accès au seuil de décollage pour les pays en développement passe par une
suffisante participation à la vie océanique, dans des proportions variables, mais toujours notables.

Le Tiers-Monde n'est pas systématiquement hostile à un tel état de fait qui est le reflet d'un énorme
travail, parfois séculaire, de mise en place de moyens et de structures dont l'utilité est reconnue ; il
ne rejette pas sans discrimination les lignes régulières, les conférences, l'apport juridique ; mais tout
cela ayant été fait sans lui, donne l'impression de se retourner contre lui. Il souhaite alors participer
au système et le modifier afin de le mettre aussi à son service. Mais on pressent les énormes
difficultés à vaincre pour arriver à cette participation. Ainsi, on perçoit le décalage entre le poids des
pays en développement (50,9% de l'humanité, 26% du commerce universel, participation bilatérale à
un mouvement de marchandises de 1.900 à 1925 millions de t.) et leur intervention effective dans les
richesses tirées des océans. Evidemment, ils en ont pris conscience et ce, dès le début des années 60.
Alors commence une évolution essentielle pour l'avenir des relations internationales.

Il n'est pas surprenant d'affirmer que l'industrialisation des pays en développement, dans une
mesure incomplète mais large, commence par leurs zones côtières, c'est-à-dire en liaison avec la
mer. En effet, les nouveaux pays industriels ont sur leur territoire, évidemment, des arguments
propres expliquant cette industrialisation. Mais aucun ne possède la totalité des conditions
nécessaires (sans quoi, seraient-ils encore sous-développés ?) : ils doivent importer tout ou partie de
leurs sources d'énergie et matières premières ; ainsi le Brésil, riche en fer et bauxite, manque de
charbon, de pétrole, de multiples autres vracs comme la cryolithe ; ils doivent importer aussi des
équipements et matériels lourds qu'il est souvent préférable de ne pas transporter vers l'intérieur
continental, faute de transports terrestres puissants ; les cas sont multiples : Kamsar Boké, complexe
chimique de Gabès, etc... Puis il faut réexporter. En un mot, le navire, et souvent celui de grande
taille, est étroitement associé à l'essor des pays en cours d'éveil ; et pour de multiples raisons, le
littoral est un point de fixation.

Le chemin parcouru depuis les années 60 - et que l'on peut en partie apprécier à travers les données
du début de cette étude - souligne indiscutablement le renforcement des liens avec la mer.

Sous la pression du Tiers-Monde, on a assisté à la modification des structures antérieures sur


lesquelles reposait la vie maritime ; et ce, sur deux points essentiels. En premier lieu, l'on constate
une nouvelle répartition des espaces de navigation dont le poids peut être mesuré à travers
l'intensité de leurs relations économiques. L'Atlantique Nord a occupé en permanence jusqu’à 60%
des flottes mondiales et regroupé les flux de marchandises correspondants ; il a été "l'océan blanc"
par excellence, celui de l'européanisation du monde. Depuis un quart de siècle, il voit son rôle baisser
tout en restant le premier cependant. D'autres domaines de navigation prennent de l'importance,
dont les mers bordières de l'Asie ; d'autres se renforcent progressivement, sous l'impulsion de la
maritimisation des pays en éveil. Cela conditionne évidemment l'éveil de la vie portuaire, la
répartition nouvelle de l'attraction des façades littorales, l'affrètement des tramps, l'activité des
lignes régulières, la politique des conférences... Puis, parallèlement, apparaît et s'impose
vigoureusement un nouveau droit de la mer face à l'ancien droit maritime. Force est de constater la
multiplication des atteintes à la théorie de la liberté des mers (1) (mare liberum de Hugo Grotius,
1609), sur laquelle les nations traditionnellement mari¬ times ont construit leur puissance, même si
elles en ont donné une interprétation conforme à leurs intérêts. A l'opposé, se renforce la théorie de
John Selden (1635) de la Mare clausus, qui implique le contrôle ou le refus d'accès aux eaux sous
influence nationale : c'est ce que signifient la constitution de la zone des 200 milles, la généralisation
du principe de navigation réservée contenue dans la règle des 40/40/20 (laquelle aboutit à une
nationalisation partielle des flux de transports commerciaux), le contrôle international et la
répartition des richesses tirées du lit de la mer. D'autre part, les victoires acquises à la CNUCED l'ont
été au prix de l'affaiblissement de cette dernière, et à travers quelques attitudes excessives qui ont
soulevé des oppositions. Cet organisme est vivement attaqué par les Etats-Unis en particulier, car il
porte atteinte à leurs projets et prévisions quant à l'exploitation des fonds marins plus spécialement.
Or, les USA financent large¬ ment l'ONU et ses diverses commissions, et ils menacent de se retirer.
Plus largement, bien des gouvernements occidentaux considèrent comme un luxe de financer un
forum dans lequel les décisions prises sont contraires à' leurs intérêts ; la crise économique durcit
leur opposition, car elle aggrave les difficultés de leur commerce et de leur flotte. Sans aller jusqu'à
affirmer comme un quotidien français que "la CNUCED n'est plus qu'une épave", le prestige de cette
dernière n'est plus conservé que dans le Groupe des 77 ; il ne l'est plus guère chez leurs partenaires
industriels ; or, pour négocier il faut être deux. Certains voient là la fin d'un dialogue d'où est 'sortie
l'évolution indiscutable du monde des océans.

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