Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Les mers et océans ont longtemps été considérées comme libres et sans
frontière.
Mais leur «territorialisation» est désormais bien avancée, depuis la
Convention des Nations-Unies sur le droit de la mer , signée en Jamaïque à
Montego Bay en 1982, qui entérine un droit de la mer rédigé en 1958 et
entré en vigueur à partir de 1994 dans 167 États.Lorsque la convention de
Montego Bay entre en vigueur, tous les États ne l’ont pas signée, comme la
Chine ou les États-Unis qui craignaient de se faire dicter leur souveraineté
sur les mers et les océans.
Le droit de la mer est identique sur l’ensemble des mers et océans du
globe, indépendamment des frontières, mais à l’exception de la haute mer
(soit sur environ la superficie totale de ces espaces).
Les États côtiers se voient ainsi reconnaître un «droit à la mer» avec la
création de zones économiques exclusives , situées au-delà des eaux
territoriales et contigües (elles-mêmes étendues), situées entre 12 et 24
milles nautiques ; au-delà, les ZEE qui s’étendent jusqu’à 200 milles
nautiques (soit 370 km), voire au-delà aux limites du plateau continental,
jusqu’à 350 milles nautiques (soit 650 km).
Dans ces espaces, les États souverains peuvent réglementer et restreindre
l’accès aux ressources naturelles et leur exploitation. Au-delà, c’est la haute
mer et la zone internationale des fonds marins, constituant les «biens
communs mondiaux», libres de juridiction étatique (hormis les zones de
détroits).
Les mers territoriales et ZEE couvrent ainsi quelque 35 % des mers et
océans du globe, et le tracé de ces frontières est en évolution continue.
Désormais, dans les relations internationales, les mers et les océans ont
pris une dimension cruciale. Ces espaces suscitent donc de plus en plus de
compétitions, qui peuvent aller de la simple dispute politique et
diplomatique au conflit armé. Au cours du XXe siècle, les mers et les océans
ont été de plus en plus les théâtres de guerres. Aujourd’hui, contrôler les
mers et les océans, ainsi que les archipels qui s’y trouvent, signifie pour une
puissance militaire qu’elle a la capacité de projeter ses forces loin de son
littoral. La «course à la mer» se traduit par la signature de quelque 200
accords de délimitation frontalière, mais il demeure 70 à 80 litiges entre
États, comme en Asie de l’Est (mers de Chine) ou dans l’océan glacial
arctique, un espace de plus en plus convoité et militarisé par huit États
riverains.
En mer de Chine méridionale, les îles Spratley et les îles Paracels sont deux
archipels coralliens inhabités au centre d'un conflit territorial complexe
impliquant la Chine, Taiwan, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et
Brunei. Les intérêts des nations prétendantes portent sur le contrôle de
zones de pêche, l'acquisition de positions stratégiques et l'exploitation de
gisements potentiels d'hydrocarbures. Des odeurs d'hydrocarbures dans
les ZEE revendiquées y attisent les tensions. Aucun des pays revendiquant
les Spratley n'a accordé à ce jour de concession pétrolière dans la ZEE de
l'archipel. Les opérateurs pétroliers attendent un règlement du litige
territorial pour solliciter des permis de recherche et d'exploitation. La mer
de Chine méridionale produit 8 % des prises de la pêche mondiale. Cette
ressource est actuellement partagée dans le désordre par les flottilles des
États concernés au risque de la voir s'épuiser avant même d'être arbitrée.
Mais cette perspective ne plait pas a tout le monde, en effet deux camps
s'affrontent : la première (défendue par les représentants des nations
riveraines : Russie, États-Unis, Norvège, Danemark et Canada) estime que
les conventions actuelles suffisent et ont tout au plus besoin d'être
adaptées. La seconde rassemble des organisations écologistes qui
réclament un régime spécial, comme le Fonds mondial pour la nature
(WWF), et la Greenpeace, un délait bloquant toute exploitation des
ressources pour 50 ans en attendant que les scientifiques en sachent
davantage