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L'Océan Arctique, le plus petit océan de la planète, regorge de ressources


énergétiques, minérales et halieutiques, ce qui suscite l'intérêt et la convoitise des États
riverains tels que le Canada, les États-Unis, la Norvège, la Russie et le Danemark. Ces pays
rivalisent pour étendre leur souveraineté dans la région, en particulier en ce qui concerne les
Zones Économiques Exclusives (ZEE), et les routes maritimes stratégiques, notamment pour
la Sibérie.

L'évolution climatique, en provoquant la fonte des glaces, change profondément la


dynamique de la région. L'accessibilité accrue aux ressources et les périodes de navigation
prolongées intensifient les rivalités entre les États riverains, tout en fragilisant l'écosystème
arctique. Dans un contexte de rareté des énergies fossiles à l'échelle mondiale et de
dérèglement climatique, facilitant l'accès aux ressources et à la navigation, l'Arctique devient
un enjeu économique, commercial et politique majeur, intensifiant les tensions
internationales.

1. Un espace convoité pour ses nombreuses ressources


a. Un espace convoité à l'échelle internationale

L'Arctique, un océan fermé entouré par les côtes de l'Asie, de l'Amérique et de


l'Europe, est au centre des préoccupations de cinq États majeurs : la Russie, le Canada, les
États-Unis, le Danemark et la Norvège. La Chine, bien qu'elle n'ait pas de revendications
territoriales, s'implique en tant qu'observateur au conseil de l'Arctique depuis 2013 et se
considère comme une "puissance presque arctique". Le détroit de Béring et la baie de Baffin
permettent des liaisons vers l'Atlantique. Cependant, la géographie de l'Arctique, le plus petit
océan du monde, est en constante évolution à cause du changement climatique, modifiant
considérablement les enjeux qui s'y rattachent.

b. Des ressources halieutiques de plus en plus accessibles et un paysage touristique

L’océan Glacial Arctique regorge de ressources halieutique, l’exploitations et la


gestion de ressources vivantes (végétales ou animales) dans tous les milieux aquatiques. Les
zones de pêche se situent, pour l'essentiel, dans la mer de Barents et les parties est et sud de
la mer de Norvège. Là, de nombreux chalutiers pêchent la crevette du Groenland, le turbot,
l'aiglefin, la morue, le hareng et le merlan bleu. De plus, la beauté des paysages arctiques a
favorisé l’essor du tourisme, la région attire des touristes sportifs ou en quête d’isolement.
Ce tourisme de niche (petite part du secteur du tourisme) s’adresse à une clientèle
relativement aisée puisque le coût des croisières est élevé.
c. L'Arctique, « un deuxième Moyen-Orient » ?

« L'Arctique, c'est un deuxième Moyen-Orient ! » s'est exclamé Michel Rocard, ambassadeur


de France aux Pôles Arctiques et Antarctiques.

L'Océan Arctique recèle d'importantes ressources minérales et énergétiques,


représentant environ 22 % des ressources non découvertes et techniquement exploitables dans
le monde, notamment des hydrocarbures, du nickel, du fer, du cuivre, de l'étain et de l'or. Sous
la calotte glaciaire, il renferme environ 30 % des réserves mondiales non exploitées de gaz
naturel et 13 % de pétrole, équivalent à un à trois ans de consommation mondiale de pétrole et
quinze à trente ans de consommation de gaz naturel. La fonte de la banquise facilite l'accès à
ces réserves. Cependant, malgré les avantages potentiels, l'accès à ces ressources est complexe
en raison des coûts d'exploitation élevés et des défis liés à l'environnement hostile de
l'Arctique. Malgré cela, la course pour revendiquer de plus grands espaces maritimes est
lancée, défiant parfois la réglementation de la Convention de Montego Bay.

d. De nouvelles routes maritimes


L'Océan Glacial Arctique est bordé par des ports et des voies maritimes cruciales pour
les navires commerciaux. Ces routes, comme le Passage du Nord-Ouest et le Passage du
Nord-Est, relient l'Atlantique au Pacifique, raccourcissant considérablement les trajets. Le
Passage du Nord-Est, particulièrement vital pour l'économie sibérienne, réduit le temps de
transport d'un tiers, favorisant l'intégration mondiale malgré des problèmes
environnementaux. Cependant, ces routes ne sont praticables qu'une partie de l'année en
raison des conditions climatiques extrêmes, incitant actuellement les navires à choisir le canal
de Suez pour leurs voyages internationaux.

2. L'océan Glacial Arctique : des revendications sources de tensions


a. Un espace sous contrôle de plusieurs États

Huit nations disposent d’une souveraineté en Arctique : le Canada, la Norvège, la


Suède, la Finlande, la Russie, les États-Unis avec l’Alaska, le Danemark avec le Groenland
et l’Islande. Entre ces pays, les tensions s’exacerbent pour des objectifs bien précis : il s’agit
tout d’abord de s’approprier des territoires pour en contrôler les zones de pêche, exploiter
des ressources énergétiques ou encore assurer le contrôle sur des routes commerciales.

b. Assurer sa souveraineté sur les territoires


Depuis la Convention de Montego Bay de 1982, les espaces marins sont réglementés,
notamment par la Zone Économique Exclusive (ZEE) délimitant la souveraineté maritime
d'un État côtier jusqu'à 370 km. Au-delà, c'est la haute mer avec liberté de navigation, mais
les États peuvent revendiquer les ressources du sol et du sous-sol si leur masse terrestre se
prolonge sous la mer. Cette extension est limitée à 680 km. Depuis 2009, la compétition pour
l'accès aux ressources a conduit à une multiplication des demandes d'extension des limites du
plateau continental devant la commission de l'ONU. Certains pays mènent des programmes
scientifiques pour prouver le rattachement de certaines zones à leur plateau continental, ce qui
renforcerait leurs revendications territoriales.

c. Les conflits juridiques


L'Océan Arctique est devenu un enjeu majeur récemment en raison du changement
climatique et des ressources potentielles qu'il recèle. Le Canada et la Russie prétendent
posséder la plus grande partie de cet océan en se basant sur la continuité territoriale jusqu'au
Pôle. Les États-Unis s'opposent à cette vision, affirmant que le passage du Nord-Ouest doit
rester une voie internationale pour garantir la libre circulation des navires. En 2019, Donald
Trump propose d'acheter le Groenland au Danemark, provoquant un incident diplomatique.
Des désaccords frontaliers entre la Russie et la Norvège concernant la mer de Barents ajoutent
à ces tensions. Au cœur de ces rivalités se trouvent le contrôle des voies maritimes et
l'exploitation potentielle des ressources pétrolières.

3. Un espace maritime aux enjeux multiples


a. Contrôler l'accès aux ressources
Depuis 2008, la Russie a clairement exprimé ses ambitions pour faire de l'Arctique une
base stratégique pour ses besoins en hydrocarbures, ressources biologiques, minerais et eau.
Ses scientifiques travaillent à définir les limites territoriales que la Russie peut revendiquer.
Les Canadiens et les Américains envoient également leurs chercheurs dans la région. En
2009, les Canadiens ont publié un atlas géologique de l’Arctique répertoriant les
emplacements des gisements d'hydrocarbures et de minerais. Actuellement, un semblant de
"guerre froide arctique" se dessine, où la Russie et la Chine cherchent à renforcer leur
influence et leur contrôle sur les ressources arctiques aux dépens des États-Unis, notamment
avec le recul de la banquise.

b. Contrôler les routes commerciales

L’objet des tensions est surtout le passage du Nord-Ouest. Le Canada considère que
ce passage se trouve sous son entière souveraineté tandis que les États-Unis et l’Union
Européenne estiment qu’il doit être classé comme un couloir de navigation international. Tout
navire, quelque soit son pavillon doit pouvoir y circuler. Le Canada s’obstine à contester ce
point de vue et, en 2009, a même symboliquement rebaptisé cette route le « passage canadien
du Nord-Ouest ».

c. Des enjeux militaires

L'Océan Arctique a acquis une importance stratégique militaire pendant la Seconde


Guerre mondiale. La route maritime du Nord, utilisée entre 1941 et 1945, était cruciale pour
acheminer du matériel de guerre à l'URSS en contournant le Cap Nord. Depuis lors, cette voie
reste au centre des préoccupations des cinq États riverains, en particulier la Russie et les
États-Unis, séparés par le détroit de Béring. De plus, une part significative de la flotte
mondiale de sous-marins à propulsion nucléaire est dissimulée dans les eaux sous la banquise,
représentant une menace potentiellement globale.

d. De nouveaux enjeux environnementaux

L'Arctique, habitat de baleines bleues, ours polaires, phoques et oiseaux migrateurs,


est un écosystème fragile. Greenpeace a alerté sur l'exploitation pétrolière et gazière offshore
en 2012, soulignant le besoin de contrôle pour éviter des marées noires dévastatrices pour la
biodiversité, déjà fragilisée par le changement climatique.

Conclusion

L'Océan Arctique, autrefois marginal, est devenu un enjeu majeur, mêlant


géopolitique, économie, environnement et défense. Le changement climatique et la fonte des
glaces ont ouvert de nouvelles opportunités économiques, toutefois grevées par d'importants
défis environnementaux. Les rivalités entre États pour le contrôle des ressources et des voies
maritimes intensifient les tensions. La clé de l'avenir de cette région réside dans la
coopération, le respect des conventions internationales telles que la Convention de Montego
Bay, et un engagement collectif pour la préservation de l'Océan Arctique, en équilibrant les
intérêts humains avec la sauvegarde de cet écosystème unique.

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