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Pollution marine par les hydrocarbures

Les mers du monde sont de plus en plus touchées par des pollutions de toute nature.

Notre planète asphyxiée par autant de maux nous délivre son dernier message …
Elle est malade de nos déchets, elle ne peut plus absorber toutes ces matières plastiques, ces
hydrocarbures, ces métaux lourds, ces eaux usées … Comment ne pas hurler, lorsque
devant nos écrans, des oiseaux marins agonisent en direct … raz le bol de ces images … nous
ne pouvons plus tolérer autant d’indifférence face à l’ampleur des dégâts causés par ces
drames écologiques ! Notre devoir majeur est d’offrir à nos enfants, nos petit-enfants une
mer bleue, sans nappes de pétrole, sans oiseaux mazoutés … car ils ont, eux aussi, le droit de
connaître les beautés de notre Terre … Après la catastrophe de l’Erika, on croyait que le
cauchemar de la marée noire ne recommencerait plus et que bien entendu les pouvoirs
publics allaient enfin réagir et mettre en place des moyens concrets au niveau juridique pour
réprimer les vrais coupables ! Le naufrage du Prestige nous démontre le contraire

2. La pollution du milieu marin et littoral et la dégradation de la qualité des


eaux de baignade
D’importantes charges polluantes sont déversées en milieu marin avec une plus forte
concentration entre Kénitra et Casablanca, ainsi qu’à proximité des centres d’industrie
chimique de Jorf Lasfar et de Safi.
Les transports maritimes sont une source importante de pollution du littoral, du fait de
l’importance du trafic le long des côtes marocaines : 265 navires/jour sur l’axe atlantique dont
un grand nombre de pétroliers géants, 200 navires/jour à travers le détroit de Gibraltar, grand
nombre de navires transportant des produits chimiques et autres substances nocives. La
pollution par les hydrocarbures se répercute immédiatement sur
les activités économiques de pêche et d’aquaculture, mais aussi sur la salubrité de la côte et
sur son équilibre écologique.
La pollution de la zone urbaine, industrielle et portuaire de Mohammedia constitue un
exemple flagrant de dégradation dangereuse de l’environnement. Les effets en sont multiples
sur le milieu biologique côtier et marin, sur la santé de l’homme et sur la qualité esthétique
des sites. 205
– des effluents multiples rejetés dans l’estuaire de l’oued Mellah qui draine les eaux usées de
l’agglomération d’une part, et les eaux déversées par différentes industries et notamment la
tannerie et les textiles;
– des eaux non traitées déversées par les industries pétrochimiques installées à proximité du
port;
– des cendres de la centrale thermique accumulées en terrils à proximité de la côte et
occasionnellement déversées en mer,
– des hydrocarbures déversées accidentellement lors du stockage, du transport, de la
manutention ou du raffinage du pétrole.
2. Fragilité des milieux côtiers marocains
Le Maroc possède trois façades maritimes : la Méditerranée, le détroit de Gibraltar et
l’océan Atlantique.
Chacune se caractérise par une morphologie et une dynamique particulières et offre des
potentialités d’occupation humaine qui lui sont propres et qui sont définies par la nature
géomorphologique du rivage, son tracé, son profil transversal, par le relief continental et sous-
marin qui frangent ce rivage et par la dynamique marine du secteur et notamment l’agitation
de la mer, la force des courants et leur direction.
Le littoral marocain représente un environnement fragile en équilibre instable. Dans de
nombreux secteurs,
il est constitué de falaises modelées dans des roches tendres (marnes et schistes du Rif) ou
faiblement cimentées (calcarénites superficiellement encroûtées, mais restées friables en
profondeur). Les risques de rupture sont évidemment très grands.
Les secteurs de plage sont dominés par des falaises mortes, inaptes à fournir le stock
nécessaire à l’engraissement côtier. Dans les zones où le littoral est constitué de dunes vives,
la recolonisation végétale est souvent malaisée pour des raisons climatiques, alors que la
constance et la vigueur de certains vents, de secteur ouest ou de secteur nord-est réactivent
rapidement les constructions dunaires en voie de fixation).

Cette fragilité du milieu littoral s’explique aussi par l’exploitation abusive et la


suroccupation.
Le littoral représente en effet une ressource précieuse, mais limitée parce qu’il correspond
à une étroite zone de contact entre le domaine continental et le monde sous-marin. Toute
occupation abusive aboutit à la consommation définitive de cette ressource, sans possibilité de
reproduction. Par contre l’exploitation rationnelle et légère permet à cet espace de se
perpétuer sans perdre de sa qualité.

2.3.2. La lutte contre la pollution et contre les évolutions morpho dynamiques négatives
La surconcentration est source de nuisances et d’effets sur les ressources et sur la qualité des
milieux.
Elle accroît la vulnérabilité aux risques naturels. Le littoral est un milieu fragile affecté par les
changementsglobaux, notamment le réchauffement climatique qui menace le devenir des
plages et par là, l’activité balnéaireet l’équilibre des écosystèmes. Certaines des modifications
peuvent être profondes, sinon irréversibles.Le défi est de les limiter au mieux.
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Pour cela, il faut maintenir autant que possible l’équilibre de la dynamique
érosion/sédimentation sur le trait de côte, pour éviter le recul sinon la disparition de plages
sableuses ou l’envasement/ensablement des portset des endroits protégés. Cela signifie :
 Réguler l’exploitation sableuse sur les rivages,
 Veiller à la non durcification des hauts de plages et de dunes bordières,
 Mener des études d’impact sur l’hydrodynamique marine avant toute édification
de jetées ou de dispositifs
sur le trait de côte.
 S’adapter vis-à-vis du relèvement du niveau marin, du fait du réchauffement
planétaire, en construisant au-delà de la dune bordière.
Il faut Le transport d’hydrocarbures et de matières dangereuses donne une dimension
géostratégique à la côte marocaine, notamment sur le détroit, mais représente aussi une
menace permanente pour l’environnement marin et littoral. Il faudrait donc appliquer
au mieux les protocoles de sécurité, notamment le protocole « prévention et situations
critiques » pour la protection contre les hydrocarbures en cas d’accidents maritimes.

2.3. La prospective de la préservation du domaine littoral et maritime


Le scénario tendanciel de dégradation du littoral et du domaine maritime laisse présager des
situations irréversibles
de désertion de la faune pélagique, de raréfaction des espèces littorales et benthiques et de
dégradation
de la qualité esthétique et paysagère du rivage, à assez brève échéance. Cela s’expliquera par
la
concentration d’activités industrielles sur la côte, notamment dans les régions fortement
urbanisées comme
le secteur Kénitra-Casablanca et à cause du développement rapide du tourisme, de la
réalisation de ports de
plaisance etc.
Le scénario d’auto développement doit envisager un aménagement du territoire plus équilibré,
avec redistribution
spatiale des hommes et des activités, des restrictions plus sérieuses dans les rejets d’eaux
usées,
grâce au fonctionnement d’unités d’épuration.
Le littoral est un milieu convoité, devenu espace de compétition. Du fait de la pression et de
l’artificialisation,
il devient difficile d’envisager la restauration de l’intégrité des écosystèmes, surtout que les
arrière-pays
sont souvent en crise. L’aménagement devient donc une urgence, d’autant plus que d’ici
2025, une bonne
partie du trait de côte sera construite (projections à vérifier) et donc difficile à réaménager;
l’anticipation est
ainsi d’autant plus importante qu’elle insiste sur les atouts de cet espace et tend à les
développer.
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Les objectifs d’aménagement doivent être ciblés :
– la limitation du processus de surconcentration littorale des hommes et des activités,
– la lutte contre la pollution,
– la conservation de la dynamique biologique,
– la gestion intégrée du littoral, pour une nouvelle vision des milieux côtiers.

La gestion de l'érosion côtière au Maroc


Résumé
Au Maroc, le processus de littoralisation et le changement climatique ont
transformé l’érosion côtière en un problème d’intensité croissante, son ampleur
actuelle est loin d’être naturelle. Sur plusieurs sites, l’érosion côtière s’accentue sous
l’effet des activités humaines diverses. Les systèmes littoraux sont fortement
perturbés d’une part par les ouvrages portuaires et d’autre part par le déficit en
sédiments induit par les barrages et les extractions des sables sur le littoral. Le
développement du tourisme balnéaire et l’urbanisation linéaire provoquent un
durcissement du trait de côte qui se traduisent par une disparition progressive des
plages, des dunes bordières et des zones humides. La disparition de ces zones
tampons entre la mer et l’arrière-pays se généralise sur l’ensemble du littoral
marocain entraînant une réduction de son caractère dynamique et affaiblie sa
résilience face au changement climatique.
L’analyse de la politique marocaine actuelle en matière de lutte contre
l’érosion côtière montre qu’elle manque de rationalité, de durabilité et d’intégration.
Elle est caractérisée par deux stratégies : une stratégie défensive basée sur les
ouvrages lourds dans les zones « utiles » et une stratégie du repli dans les zones
« moins utiles ». La mise au point d’une stratégie nationale de lutte contre l’érosion
côtière constitue un défi majeur auquel devra faire face le développement durable
des littoraux marocains
I-Erosion côtière : problématique et définition

L’érosion côtière devient un phénomène complexe qui doit être


considéré dans son aspect systémique, puisqu’il existe plusieurs
facteurs qui l’intensifient.

L’érosion côtière est un processus progressif de dégradation et


de transformation du relief côtier qui résulte de la conjonction de
facteurs naturels et anthropiques. Elle englobe à la fois l’ablation des
roches par effet d’abrasion et de corrosion sur les côtes rocheuses
(falaises et estrans rocheux) mais aussi le déplacement des sédiments
meubles par les divers agents de transport sur les côtes sableuses et
enfin les dépôts de ces sédiments dans les zones en accrétion.
L’érosion côtière se traduit souvent par un recul de trait de côte et
donc un déplacement vers l’intérieur des terres de la limite entre le
domaine marin et le domaine continental.

L’étude de l’érosion côtière et ses conséquences intéressent


plusieurs spécialistes surtout les géographes, les géologues, les
océanographes, les hydrologues, les ingénieurs hydrauliciens…, mais
une analyse rétrospective montre que ce sont les géomorphologues qui
ont forgé une réflexion approfondie sur le phénomène

3-2-1 La stratégie défensive : des actions contre l’érosion


côtière
Au Maroc, on est toujours surpris par l’érosion côtière, des
enjeux importants, comme la Mosquée Hassan II ou des stations
balnéaires comme celle d’Agadir ou de Tanger ou des infrastructures
importantes se trouvent en situation d’urgence ce qui pousse les
autorités à vouloir freiner rapidement le processus d’érosion par des
techniques de protection lourdes. Ces interventions pour des situations
d’urgences laissent peu de place à la recherche de solutions adaptés au
système littoral et dans le cadre de la cellule sédimentaire.

le littoral marocain est celui de la mosquée Hassan II. Une


Mosquée construite sur 9 ha dont 6 ha gagné sur la mer, alors quedans cette même période
tous les pays développés sont déjà dotésd’une loi du littoral qui favorise l’aménagement en
profondeur. La construction de cette grande mosquée « flottante sur l’eau de l’atlantique »
peut être considérée comme un défi géomorphologique majeur au moment où tout le monde
parle de changement climatique et de remontée du niveau de la mer sous l’effet conjugué
des vagues et l’impact de la pénétration de la houle sous l’édifice et son amortissement
mais aussi sous l’effet de la salinité de l’eau de mer. Déjà en pleine construction, la
mosquée Hassan II avait connu une surcote avec des vagues 8m de haut qui ont nécessité sa
surélévation à 9,50m par rapport au niveau de la mer ce qui est toujours insuffisant vu la
position de la mosquée en avant de la côte et la hauteur des vagues lors des surcotes de 1996
et 2008 lorsque les vagues avaient atteint respectivement 12 et 15,85 mètres de hauteurs. Dans
la nuit du 6 au 7 Janvier 2014, les vagues ontenregistré des hauteurs de plus de 13 m dans
cette région.

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