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INVENTAIRE DES ZONES HUMIDES DU MAROC (IZHM)

Fiche d'inventaire : Modèle simplifié

1. SITE (identification) CODE : ....................


1.1. Nom : Embouchure de Wad Tamri
1.2. Autres Noms : Embouchure du Tamri
1.3. Simple / Complexe : complexe

2. LOCALISATION ET DELIMITATION (CARTOGRAPHIE)

2.1. Coordonnées géographiques (en ° ' ") et élévation (en mètres) :


Limites Sud (N30°41'59''), Nord (N30°43'47'') et Moyenne (N30°42'46'')
Limites Est (W09°50'53''), Ouest (W09°52'24'') et Moyenne (W09°51'24'')
Altitudes (m) : Mini (-6), Maxi (10) et Moyenne (2)

2.2. Localisation/délimitation (Annexe 1)


Oued Tamri draine le Haut Atlas atlatique et débouche à 10 km au nord de la pointe du
Cap Ghir et à 40 km au nord-ouest d'Agadir. L'embouchure est accessible via des pistes et
de sentiers émanant de la route nationale N1, qui longe la vallée sur ses deux rives.

3. DESCRIPTION ET VALEURS DU SITE


3.1. Superficie (ha) : Submersion minimale (), maximale (), Moy. ()
3.2. Caractéristiques physiques et écologiques
Ce site est centré sur le cours terminal de la rivière atlantique de Tamri, qui correspond à
un lit fluvial peu incliné (13 m de dénivelé, pour une longueur de 4.5 km), occupant le
fond d'une vallée encaissée. Son ouverture sur la mer est large de près de 800 m, alors
qu'à son extrémité amont (pont de la route nationale), le lit majeur de la rivière se rétrécie
à 100-200 m. Ce cours d'eau possède un des plus grands bassins versants de l'Atlas
atlantique ; la topographie inclinée de celui-ci donne au réseau hydrographique du Tamri
le caractère prédominant de cours d'eau de montagne même à basse altitude.
L'écoulement naturel du bas cours de cette rivière est considéré comme permanent, mais
le contraste saisonnier de la pluviométrie dans le bassin versant, est reflété dans le régime
d'écoulement, par des crues violentes, avec apports considérables en matériaux solides. La
construction récente d'un barrage sur un grand affluent du Tamri a contribué à
l'assèchement estival de certains tronçons de son bas cours.
L'embouchure comprend une guelta remplie à la fois par les eaux courantes et marines,
séparée de l'océan par un bouchon de sédiments grossiers (galets, blocks …), haut de 1-
2 mètres et large de 100-150 m. Ce bouchon est rompu par un chenal étroit par où les eaux
de la guelta se déversent dans l'océan ; lequel chenal change d'emplacement avec les crues
fluviales et les tempêtes marines, ces dernières déferlent parfois au-dessus de la barrière
sédimentaire.
Ce site contient aussi les falaises maritimes qui cernent l'embouchure ; hautes de 20-
30 mètres, elles ont souvent une paroi verticale et un toit légèrement incliné, couvert de
sable vif pratiquement dunaire. Ces falaises sont constamment sapées à leur base par la
houle et donnent lieu à un champ d'éboulis intertidaux et subtidaux ; toutefois, au niveau
des 300 mètres au nord de l'embouchure, la falaise recule et cède la place à une plage de
galets inclinée, constituant le prolongement du seuil sédimentaire qui barre l'embouchure.

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INVENTAIRE DES ZONES HUMIDES DU MAROC : FICHE D'INVENTAIRE GREPOM

Le lit majeur de la rivière, réputé pour ses champs de bananier, est actuellement occupé
sur plus des deux-tiers de sa surface par des cultures, en majorité irriguées à partir de la
rivière ou de prélèvements dans la nappe phréatique locale. En été, le lit de la rivière est
fréquemment mis à sec, alors que celle-ci est permanente dans son état naturel ; sa
ripisylve est cependant bien conservée dans plusieurs endroits.
Les habitats de l'embouchure (plage de galets, plan d'eau, cours d'eau avec ripisylve,
cultures, falaises …) accueillent une vingtaine d'espèces d'oiseaux migrateurs et quelques
espèces sédentaires. Les goélands brun et d'Audouin, qui sont les plus réguliers et les plus
abondants, trouve dans la plage et le toit de la falaise des reposoirs favorables. Cinq
autres oiseaux, cependant moins fréquents, hivernent dans ce site (Goéland leucophée,
héron cendré, Aigrette garzette, Foulque macroule, Grand Cormoran marocain). Parmi les
hivernants visibles occasionnellement, il convient de citer quelques espèces intéressantes
(Fou de Bassan, Flamant rose, Tadorne casarca, Fuligule nyroca, Spatule blanche).
Les falaises offrent des sites de nidification de quelques espèces, certaines d'entre elles
ayant une grande importance patrimoniale (Ibis chauve, Cormoran huppé (forme
riggenbachi), Martinet unicolore, Faucon crécerelle et Faucon pèlerin).

3.3 Valeurs
Les Falaises côtières intégrées dans le site constituent un bon représentant des reliefs
côtiers escarpés qui caractérisent le littoral du Haut Atlas atlantique.
L'embouchure du Tamri constitue également un bon représentant de vallées terminales
encaissées du littoral du Haut Atlas atlantique, avec une plage de galets plus ou moins
inclinée.
Les oiseaux qui fréquentent l'ensemble du site sont globalement peu abondants, mais
plusieurs espèces ont un grand intérêt patrimonial : le Goéland d'Audouin, dont l'effectif
hivernal dépasse fréquemment les 300 individus, avec un maximum de 800 oiseaux
enregistrés pendant deux hivers ; l'Ibis chauve, espèce globalement menacée, qui se
reproduit régulièrement et en effectif limité sur le falaises littorales et reste visible dans le
site même en hiver ; le Cormoran huppé est présent à la fois comme hivernant et comme
nicheur (forme marocaine riggenbachi), bien qu'avec de très faibles effectifs ; le Martinet
unicolore, endémique des Canaries et de Madère, s'est installé depuis une trentaine
d'années dans le site comme nicheur.
Toutes les composantes physiographiques (océan, rivière, verdure, reliefs escarpés, sable
dunaire recouvrant les reliefs côtiers …) et biologiques (notamment les Oiseaux)
participent à la composition d'un paysage côtier des plus originaux, ayant un fort attrait
touristique.

4. USAGES, DYSFONCTIONNEMENTS/MENACES
Dans le site, trois activités méritent mention : l'agriculture irriguée (dominée par le
bananier), pratiquée dans le lit de la rivière, la pêche côtière (par barque) et le tourisme.
C'est dans le bassin versant que les activités à craindre sont en développement continu :
l'agriculture, avec défrichement des bas versants et dérivation des eaux, et l'urbanisation
qui menace déjà la nature dans le site et se développe toujours à proximité de l'eau.

5. GESTION (MESURES EN VIGUEUR ET PROPOSITIONS, AUTORITES E GESTION)


Institutions de gestion : Ministère de l'Equipement (Dir. Ports & Dom. Publ. Marit.), Haut-
Commissariat aux EFLCD (Direction Régionale des Eaux et Forêts d'Agadir) ; Ministère
de l'Intérieur (Communes de Tamri), Ministère du Tourisme (Délégation du Tourisme
d'Agadir), Département de l'Eau (Agence du Bassin Hydraulique du Souss-Massa-Dr'a).

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INVENTAIRE DES ZONES HUMIDES DU MAROC : FICHE D'INVENTAIRE GREPOM

Mesures de gestion : inscription de l'embouchure comme Site d'Intérêt Biologique et Ecologique


littoral (dans le Plan Directeur des Aires Protégées du Maroc), intégration des falaises
côtières portant la colonie d'Ibis chauve dans le Parc National Sous-Massa ?, gardiennage
de la colonie d'Ibis chauve, assuré par le GREPOM/BirdLife Maroc en partenariat avec la
direction du Parc National Sous-Massa.
Il est proposé ici, avant tout, de limiter toutes les activités et équipements en mesure de
dégrader les valeurs mentionnées ci-dessus, notamment l'urbanisation ou l'aménagement
touristique lourd du littoral et l'extension d'une forme d'agriculture néfaste au gagnage
des ibis chauves.
Il est aussi proposé de continuer le gardiennage des ibis et d'étudier les éventuelles
modifications des aires de gagnage et des solutions de leur extension.

6. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
AEFCS (1996).- Plan Directeur des Aires Protégées du Maroc. Rapport inédit, Administration des Eaux et
Forêts et de la Conservation des Sols/BCEOM/SECA/ISR/EPHE.
Guilcher A. & Joly F. (1954).- Recherche sur la morphologie de la côte atlantique du Maroc. Trav. Inst.
Sci. Chér., Rabat, Sér. Géol. Géog. Phy., 2, pp. 1-133.
Hirsch U. (1976).- Beobachtungen arn Waldrapp Geronticus eremita in Marokko und Versuch zur
Bestimmung der Alterszusammensetzung Von Brutkolonien. Orn. Beob., 73, pp. 225-235.
Hoogmoed M.S. (1972).- On a new species of toad from Southern Morocco. Zool. Med. Leiden, 47, 5,
pp. 49-64.
Naurois R. (de) (1961).- Recherches sur l'avifaune de la côte atlantique du Maroc, du Détroit de
Gibraltar aux Iles de Mogador. Alauda, 29, 4, pp. 241-259.
Rapports des Dénombrements Internationaux d'Oiseaux d'Eau coordonnés par l'Institut Scientifique.

7. REDACTEUR(S) DE LA FICHE
3.1. Date de rédaction de la fiche : 22 avril 2015
3.2. Noms : Mohamed Dakki1 & Mustapha Chafik2

3.3. Coordonnées (adresses)


1 Equipe 'zones humides", Institut Scientifique, Av. Ibn Battota, BP 703, Agdal, Rabat (Maroc).
2 GREPOM, Rabat (Maroc), chafik_moustapha@yahoo.fr

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INVENTAIRE DES ZONES HUMIDES DU MAROC : FICHE D'INVENTAIRE GREPOM

ANNEXE 1 : LOCALISATION ET DELIMITATION DU SITE (SUR IMAGE GOOGLE EARTH)

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INVENTAIRE DES ZONES HUMIDES DU MAROC : FICHE D'INVENTAIRE GREPOM

ANNEXE 2

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