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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DU DEVELOPPEMENT RURAL

Le Drainage en Algérie
Introduction :
Les terres irriguées sont confrontées, de façon particulière, aux phénomènes de
salinisation et d’hydromorphie qui différent selon les régions agro-pédo-
climatiques.
Les terres salées présentent des caractéristiques défavorables à la croissance des
végétaux, diminuent la production agricole sur le plan quantitatif et qualificatif,
limitent la panoplie des cultures à mettre en place et ira même jusqu’à pénaliser
tout type de culture si cette salinité est excessivement élevées (terres stériles).
Les sols soumis à un excès d’eau sont plus froids et se réchauffent moins vite que
les sols sains. Les pratiques culturales (labours, semis, traitement, apport
d’engrais…) ne peuvent pas toujours être réalisés aux dates opportunes et leurs
résultats ne sont pas toujours ceux escomptés, la germination des graines et la
levée des plantules est retardée, d’où le potentiel de rendement est affecté.
L’excès d’eau est en général aussi préjudiciable que son absence au
développement des plantes cultivées, c’est pourquoi le maintien de l’aptitude des
terres irriguées à la production et l’augmentation des rendements ainsi que toute
mise en valeur nouvelle en irrigué doit gérer rationnellement cette eau en
adoptant des systèmes d’irrigation modernes et économisateurs d’eau tout en
prenant sérieusement en considération l’assainissement des terres inondables et le
lessivage des sols salins.
La mise en valeur des terres salées ou soumises à un excès d’eau est plus difficile
que celle des terres saines. Ces deux fléaux se traduisent par des conséquences
directes sur le peuplement végétal.
L’une des techniques qui contribue à la sauvegarde et à l’amélioration des
conditions de mise en culture de ces terres est le drainage.
Il est utile de souligner que dans la plus part des cas, la réalisation, le suivi et
l’entretien ne sont pas pris en charge comme il se doit. De même l’absence de
drainage ne doit pas être perçue uniquement comme un problème mineur mais
comme un risque géré par les agriculteurs au prix d’une réduction de la
productivité des terres agricoles et de contraintes pour l’environnement et les
écosystèmes qu’il convient d’évaluer.
Une bonne connaissance et maîtrise du drainage sont donc des conditions de la
durabilité de l’investissement pour le développement agricole. Il importe donc de
mettre en place des outils et des compétences pour faire face au défit du
développement agricole et rural.
A ce titre, un projet approprié est à envisager impliquant différents intervenants
afin de pouvoir faire face à cette situation qui n’est pas appréhendée avec
l’urgence que nécessite la vitesse actuelle de dégradation (surtout dans les régions
de l’Ouest et du sud du pays) et donc de réduction des surfaces agricoles utiles,
permettant aussi, l’orientation, la décision et la consolidation de la recherche-
développement et de la vulgarisation en matière du drainage.
Etat des lieux :
L’Algérie recèle d’importantes potentialités hydro-agricole valorisables à long
terme et méritent qu’une attention particulière leur soit accordée en vue de
préserver et d’élargir le potentiel de production. Il s’agit donc de chercher un
équilibre entre l’offre et la demande tout en respectant l’environnement.
Seulement l’action conjuguée de l’irrigation anarchique, de la présence de sels
solubles en très grandes quantités, de la qualité des eaux d’irrigation
généralement chargées, de la remontée des nappes favorisée par l’absence ou le
mauvais entretien des réseaux de drainage, du manque de lessivage et de
l’absence totale du suivi et du contrôle des sols sous irrigation, ont amené à ce
que le phénomène d’hydromorphie et de salinité prennent de l’ampleur d’année
en année en accélérant la dégradation de nos terres agricoles. Par voie de
conséquence de nombreuses superficies touchées par ces deux fléaux sont et
seront de se fait soustraites à l’agriculture.

Drain collecteur mal entretenu bloquant l’écoulement


de l’eau (Wilaya d’El-Taref)
La dimension spatiale que prend le problème de la salinité est une réalité certaine
qui touche pratiquement une grande partie des terres agricoles et qui tend par
ailleurs, à prendre plus d’importance avec les diverses extensions. La steppe est
affectée par la salinité sur une superficie d’un million d’hectare, la région Ouest
avec 400 000 hectares (Périmètres du Bas Cheliff, la Mina, Habra Sig et
l’Oranais) et 100 000 hectares dans le sud du pays.
Cette situation a conduit à un appauvrissement des sols qui se traduit par une
régression de la productivité et limite très sérieusement la pratique de cultures,

Terrain affecté par la salinité dans la wilaya de Biskra


(Parcelle non drainée, abandonnée)
Les superficies affectées par la salinité dans les périmètres irrigués de l’ouest du
pays sont estimées à plus de 45000 hectares (voir tableau qui suit) :
Superficies affectées par la salinité dans quelques périmètres de l’ouest du
pays
Périmètres irrigués Sup irrigables Sup affectées %
Haut Cheliff 20200 6400 32
Moyen Cheliff 21800 8700 40
Bas Cheliff 22500 15000 67
Mina 9600 4190 44
Habra 19600 8100 41
Sig 8600 3200 37

Source : AGID (Oct2003)


L’absence du drainage constitue un problème qui touche pratiquement une grande
partie des périmètres irrigués et aires d’irrigation et même une entrave majeure au
développement de notre agriculture. Il suffit juste de voir l’évolution des terres
agricoles irriguées qui est passée de 620687has en 2001 à 793337ha en 2004 et de
la comparer avec l’évolution des surfaces drainées.
Sur les 793337hectares irrigués, la superficie drainée est de l’ordre de 61800
hectares (voir tableau n°2), alors que les besoins en drainage sont, est de loin au
dessus de ce qui a été réalisé. Ce dernier n’est considéré comme priorité que
lorsque le problème se pose avec acuité. Tout cela s’explique par le fait que le
rôle du drainage n’étant pas aussi clair que celui de l’irrigation par manque de
vulgarisation et de spécialiste en la matière, que l’agriculteur ne s’intéresse
qu’aux opérations qui ont une rentabilité palpable à court terme et que les crédits
alloués pour la réalisation et surtout l’entretien des réseaux existants sont souvent
en deçà des besoins. Ce dernier point est rencontré au niveau de certaines
parcelles de la vallée de Oued R’hir, où les agriculteurs préfèrent réaliser de
nouveaux drains que de curer ceux déjà existants à cause du coût élevé du curage.
Tableau n°2 :
Surfaces drainées et besoins en drainage dans les grands périmètres irrigués
Régions Périmètres Date de Sup drainées Méthode Besoin en
création ha drainage (ha)
Haut Cheliff 1941 5780 ciel ouvert 8410

Moyen Cheliff 1938 5290 ciel ouvert 10500


Cheliff
Bas Cheliff 1941 12950 ciel ouvert 16650
220 enterré
Mina 1943 7920 ciel ouvert 9380
Algérois Mitidja ouest 1988 600 enterré 7000

Hamiz 1937 2565


El-Taref Bounamoussa 1977 9000
Macta Habra 1942 14310 ciel ouvert 18960

Sig 1956 6850 ciel ouvert 8500


Sahara Abadla 1972 2141 ciel ouvert

Oued R’hir 5000 ciel ouvert

Timimoun 750 ciel ouvert

In Salah 700

Dans la plus part des cas, les drains existants au niveau de ces périmètres
nécessitent réfection (curage, recalibrage, reprofilage).

Drain collecteur envahi par les roseaux empêchant la bonne


circulation de l’eau et son évacuation (Wilaya d’El-Taref)
Grands périmètres du nord :
Le diagnostic des sols de ces périmètres irrigués révèle l’existence du problème
d’hydromorphie (Bounamoussa, Taref) et l’extension de la salinité sur de grandes
surfaces qui sont localisées dans les plaines et vallées de l’Oranais (Cheliff,
Relizane, Mohammadia, Sig, Ain-temouchent), sur les hautes plaines de Sétif et
Constantine et aux abords de certains chotts.
Au niveau des zones de l’extrême Est du pays (wilaya de Annaba, El Tarf, Skikda
et Guelma) où la pratique de l’irrigation est menée de façon intense et parfois
irrationnelle, les productions agricoles risquent d’être compromises si la question
de l’eau excédentaire n’est pas prise en considération et de manière scientifique et
durable.
Parcelle inondée dans la zone de Sebâa pas loin du lac
des oiseaux (W d’El-Taref)

La question de l’assainissement de la pleine de Fetzara a été toujours posée et


l’est toujours. En outre il semble qu’elle est posée de façon trop ponctuelle et très
localisée, alors que ce genre de problème nécessite une vision et une approche
globale et plus intégrée qui parfois, peut aller jusqu’à l’échelle de toute une
région.
Par ailleurs, cette question doit faire l’objet d’une prise en charge multisectorielle
et pluridisciplinaire, vu que cet excès d’eau peut constituer un potentiel non
négligeable, pouvant être utilisé pour tout besoins moyennant sa mobilisation, son
traitement et son transfert vers des zones qui souffrent du manque d’eau
(exemple : cas de la plaine de Chréa dans la wilaya de Tébessa qui est considérée
comme une zone à haut potentiel agricole mais avec un grand handicap constitué
par le manque d’eau).
Il est à signaler que la superficie touchée par le problème d’hydromorphie n’a
jamais été recensée.
D’autres plaines à hautes potentialités agricoles sont susceptibles de devenir salées
sous l’effet des irrigations mâles conduites, de la sécheresse qui sévit depuis des
années et de l’absence ou d’un mauvais drainage comme c’est le cas des plaines
du haut Cheliff et de Ain Skhouna.
Contraintes rencontrées en matière de drainage dans certains périmètres irrigués:
Périmètres Contraintes
irrigués
HABRA - Risque d’aggravation de la salinité des sols
- Problème de drainage qui ne couvre pas la totalité
des terres et d’entretien des émissaires.
- Très grave déficit en eau
BAS - Insuffisance de la ressource hydrique,
CHELIFF - Mauvaise conduite des irrigations,
- Mauvais drainage des terres et salinité
importante,
MINA - Ressource hydrique limitée par la sécheresse,
- Réseau entièrement vétuste,
- Mauvais entretien des collecteurs
d’assainissement,
- Salinité des terres importante.
HAUT - Ressource hydrique limitée par la sécheresse,
CHELIFF - Réseau de drainage ne couvrant qu’une partie des
terres affectées par la salinité,
MOYEN - Ressource hydrique limitée par la sécheresse,
CHELIFF - Réseau très vétuste, d’où pertes d’eau très
importantes,
BOU - Submersion des terres et nécessité de protection
NAMOUSSA des berges de l’oued
(EL TAREF)
BOUMERDES - Forte salinité de l’eau de certains forages le long
de l’oued Sebaou.
AOKAS - Nécessité de drainage de 985 ha. (étude réalisée,
(BEJAIA) mais travaux non encore exécutés)
SIG - Drainage non assuré au niveau des parcelles
- Déficit hydrique.
M’CHEDELLAH - Absence du réseau de drainage.
(BOUIRA)
AIN SKHOUNA - Le réseau collecteur en terre non fonctionnel.
(SAIDA) - Le périmètre est situé dans une zone de
dépression fermée sans exutoire, l’évacuation des
eaux superficielles en excès pose certains
problèmes.
*certaines de ces contraintes nécessitent actualisation
Périmètres et aires d’irrigation des régions du Sud :
Au niveau des régions sahariennes ou l’aridité du climat se manifeste par une
aridité intense et où la pluviométrie est de l’ordre de 50 à 100mm au maximum,
l’agriculture dépend essentiellement de l’irrigation. Par conséquent la
mobilisation, l’exhaure et l’utilisation facile d’eau d’irrigation justifient le choix
porté autrefois lorsque l’eau venait de manquer (absence de forages) sur les sites
de dépression qui posent actuellement inexorablement le problème
d’assainissement et de drainage.
Sous ce climat, le drainage a pour but d’éliminer l’eau appliquée en excès au
cours d’irrigation afin d’assurer un bilan adéquat des sels dans le sol (lessivage)
et de maintenir la nappe phréatique à la profondeur qui convient le mieux au
développement des cultures envisagées.

Irrigations par submersion non contrôlées contribuant


à la remontée de la nappe superficielle
Le problème de drainage est rencontré pratiquement au niveau de la quasi-totalité
des plantations, la grande partie des réseaux qui sont à ciel ouvert est défectueuse,
ce qui fait courir un grand risque au développement de l’agriculture saharienne.
Le périmètre irrigué de Abadla dans la wilaya de Bechar et la vallée de Oued
R’hir qui est à cheval sur les wilayate de Ouargla et d’El-Oued illustrent bien la
situation ou l’état de drainage dans le sud Algérien.
Le périmètre irrigué de Abadla qui couvre une superficie de 5400 has est irrigué à
partir du barrage Djorf-Torba dont l’eau présente une forte concentration en sel (
CE> 5mmhos/cm) ce qui a dégradé considérablement la structure du sol. Il est
équipé d’un réseau de drainage (primaire et secondaire) de 86 km. Pour être
opérationnel, ce système devrait être complété par le réseau tertiaire (à la
parcelle). Les réalisations n’ont porté que sur 2200 has dont le fonctionnement
n’a jamais été établi en raison des sérieuses perturbations des irrigations et leur
interruption suite au long cycle de sécheresse. Ceci a conduit à la dégradation du
réseau qui n’est pas opérationnel en raison des éboulements, des ensablements et
de son envahissement par toute sorte de broussaille et le collecteur principal sert
de déversoir pour les eaux usées provenant des villages limitrophes.

Dépôt de sel dans un drain en fonction (P.I de Abadla)

Débouché d’un drain principal sur la zone de décharge


au niveau du périmètre irrigué de Abadla
Affaissement des talus et colmatage du passage busé
au niveau du P.I de Abadla
La vallée de Oued R’hir qui couvre une superficie de plus de 15000 has est
irriguée à partir des deux grandes nappes en l’occurrence le complexe terminale
(C.T) dont l’eau est très chargée et le continental intercalaire (C.I) légèrement
salée.
La palmeraie est drainée par le canal principal sur une longueur de 144 Km, qui
se déverse dans le chott Merouane. Les régions de Djamâa et de M’ghair sont les
zones où le problème de drainage se pose avec acuité, vu l’état de dégradation du
canal principal et des canaux secondaires.
C’est le délaissement total des réseaux à leur sort (envasement, envahissement
par les roseaux), comme c’est le cas au niveau de Tinedla où la dégradation du
canal principal à carrément bloqué l’écoulement des eaux des canaux secondaires
provoquant ainsi la remontée de la nappe dans certaines zones et l’envahissement
de la palmeraie par des roseaux dont la hauteur dépasse les deux mètres.
A cela s’ajoute l’importance du nombre de puits et de forages réalisé et la non
maîtrise de l’irrigation (submersion généralisée) qui contribueront à
l’alimentation de la nappe superficielle, d’où le problème d’hydromorphie. A titre
indicatif, la région de Djamâa compte dix (10) forages dans le C.I et 265 forages
dans le C.T et M’ghair compte six (06) C.I et 118 forages C.T avec des débits
moyens respectifs de 30l/s et 120l/s.
Dans la wilaya de Biskra, le problème de la remontée des eaux est visible dans
toute les localités qui se trouvent en aval de la palmeraie de Tolga (Oumache,
Ourlal, Mekhadma, M’lili, Lioua, Bordj Ben Azzouz). Ce phénomène s’accentue
de plus en plus que l’on se déplace de l’amont vers l’aval (zone de dépression).
Dans certaines localités, la nappe phréatique est à un (01) mètre du sol, en période
pluvieuse elle affleure le sol et les traces d’hydromorphie sont visibles.
Certains agriculteurs de la région de Sidi Khaled conscients du problème ont
confectionné des drains traditionnels qui récupèrent l’excès d’eau de leurs
parcelles en l’évacuant vers un affluant naturel qui par la suite sera déversé dans
Oued Djeddi. Seulement les palmeraies qui se trouvent en aval (prés de Oued
Djeddi) ne sont pas drainées, ce qui peut entraver le bon déroulement de ces
évacuations.

Confection d’un drain collecteur traditionnel à la parcelle


avec de la pierre et du film plastique (en chantier)
Débouché d’un drain collecteur traditionnel dans
la wilaya de Biskra

Palmeraie en bon état, drainée par un drain collecteur


Traditionnel
L’accentuation de la salinisation, ainsi que le problème d’évacuation des eaux
excédentaires au niveau des palmeraies et des périmètres de mise en valeur sont
les conséquences de l’absence ou de la dégradation continue des infrastructures
de drainage.
L’assainissement des terres inondables (Oued Souf) et le lessivage des sols salins
(Ouargla, Biskra, Abadla) constituent des actions primordiales pour le maintien
de l’aptitude des terres irriguées à la production et à l’augmentation des
rendements. Ces opérations revêtent un caractère fondamental à prendre en
considération dans les nouveaux projets et dans le cas de réhabilitation.
Il y’a certes à travers nos Oasis, beaucoup de périmètres dotés depuis très
longtemps de systèmes de drainage (Oued R’hir, cuvette de Ouargla, El Ménéaâ,
Zelfana, In-Salah et une faible partie du Touat) cependant, leur efficience est
jugée insuffisante ou simplement nulle en raison du manque d’entretien (réseaux
envahis par les roseaux, ensablés…). Les seules améliorations, au demeurant
limitées, enregistrées au cours des dernières années découlent des interventions
engagées dans le cadre des grands travaux sur les collecteurs et quelques drains
secondaires dans l’Oued R’hir, Ouargla, In-Salah et Timimoun.
Les autres palmeraies toutes aussi potentielles telles les Zibans et Guerrara ne
disposent pas encore de réseaux de drainage. Il faut relever dans le même ordre le
cas du Souf dont la situation devient de plus en plus préoccupante surtout depuis
l’avènement de la mise en valeur où en continue toujours à mettre en culture des
milliers d’hectares avec le recours systématique à l’irrigation par la création de
toute une batterie de forages sans se soucié du problème de la remontée des eaux.
Au plan technique, il faut surtout soulevé l’archaïsme des systèmes en place (à
ciel ouvert sans gabionnage) et l’exiguïté voir l’inexistence d’exutoires dans les
alentours immédiats des terres à assaisir (cas de Sbaâ).
La dimension de ce problème constitue donc un risque pesant et une contrainte
majeure à l’évolution du secteur de l’agriculture. Cette dimension tend par
ailleurs, à prendre plus d’importance avec les diverses extensions réalisées en
amant des anciennes palmeraies et également par les rejets des eaux usées
libérées par les centres urbains en pleine expansion (cas de Charouine, Abadla).
Contraintes rencontrées en matière de drainage dans certains périmètres et
aires d’irrigation:
Périmètres Contraintes*
irrigués et Oasis
L’ensemble des sols est plus ou moins affecté par la
AOULEF – TIT salure, une opération préalable de dessalage est
(ADRAR) nécessaire.
ABADLA - Elévation de la salinité des terres.
- Seules les drains collecteurs principaux et secondaires
à ciel ouvert ont été réalisés
- Réseau de drainage non opérationnel.
- Manque et absence d’entretien des drains notamment au
niveau des zones nord ouest
- Affaissement des talus des drains
- Ensablement des drains jusqu’à confusion avec la cote
du terrain naturel (région de Zeriguet)
- Déversement des eaux usées des villages de Hassi
Menouni et Guir lotfi dans le drain principal ouest
HAMRAIA, HOBA - Le CS se jetant dans le collecteur enterré est envasé.
(EL-OUED) - Le collecteur est connecté à une station de relevage non
fonctionnel (non paiement de la facture électrique).
TIMIMOUN - Un dessalage est souhaitable pour la plus grande partie
des zones reconnues aptes.
- Risque de concentration de sels dans certaines zones
dont la profondeur est limitée par un limon-sableux
compacté.
SBAA - L’implantation d’un réseau de drainage est
indispensable afin de :
- rabattre la nappe
- évacuer les eaux salées par lessivage des sols.
- La géomorphologie de la région ne permet aucun
exutoire proche du périmètre pour l’évacuation des
eaux de drainage.
OUED R’HIR - Obstruction des fossés. (dégradation du CP et des CS)
- Absence d’écoulement dû à une faible pente.
- Réseau mal entretenu, les lits sont souvent recouverts
de roseaux et de mauvaises herbes.
- La profondeur des drains ne convient pas généralement
aux besoins de drainage des palmeraies.
- Utilisation d’un volume d’eau considérable en
irrigation. (non maîtrise de l’irrigation moderne) ce qui
mène à la suralimentation de la nappe superficielle.
BISKRA Remontée des eaux dans toutes les localités se trouvant
en aval de la palmeraie de Tolga, (zone de dépression)
OUARGLA
Sidi khouiled - Implantation de la palmeraie dans une cuvette
- Stagnation des eaux provenant des irrigations
Hassi ben Abdellah - Accumulation des eaux suite au réseau d’irrigation
défectueux et absence de réseau du drainage
Taibet - Remonté de la nappe
IN-SALAH - Présence de bas fond à l’intérieur de certaines
palmeraies où l’eau stagne et forme une Daya (In-ghar)
- La présence de nombreux points d’eaux illicites et le
gaspillage d’eau en irrigation contribuent à la remontée
de la nappe
- Les drains existants ne sont plus fonctionnels (ensablés,
enherbés)
*certaines de ces contraintes nécessitent actualisation
Conclusion :
Le problème de dégradation des terres agricoles en Algérie diffère d’une région à
une autre selon les conditions pédoclimatiques
 L’est du pays qui est une région bien arrosée, est confronté au problème de
stagnation ou de remontée des eaux des nappes en surface
 Dans la région ouest, la rareté de l’eau et sa qualité médiocre ont contribué
à augmenter le degré de salinité des terres déjà affectées et à étendre ce
fléau à de plus grandes superficies
 Par contre dans le sud du pays, on est confronté aux deux fléaux :
• La salinité des terres qui est du essentiellement à la qualité de l’eau
d’irrigation,
• La remontée des eaux qui est du par contre à la sur-irrigation, suite à
la technique la plus répandue dans ces régions à savoir la submersion
et qui de plus n’est pas contrôlée,
• A cela s’ajoute le problème crucial qui est celui de l’absence
d’émissaires et/ou d’exutoires aux alentours des périmètres et aires
d’irrigation pour évacuer les eaux excédentaires et les eaux de
lessivage des sols salés.
Tout développement agricole est sensé être accompagner par des travaux
d’assainissement et/ou de drainage lorsque les sols sont lourds ou ne disposent
pas d’un drainage naturel. Sans ce dernier les nouvelles mises en valeur seront si
ce n’est pas dans l’immédiat, dans un futur proche, confrontées à pas mal de
problèmes (salinité, hydromorphie).
Le drainage reste donc plus que jamais d’actualité, il suffit juste de constater
l’évolution ou l’accroissement des terres qui sont affectées par ces deux fléaux et
en particulier la salinité.
Il est donc urgent de prendre en charge ces problèmes par la mise en œuvre d’une
méthodologie scientifique qui permettra dans un premier temps d’effectuer un
diagnostic général détaillé et de mettre en place un plan de sauvegarde et de
préservation du patrimoine agricole dans un deuxième temps.
C’est dans ce cadre que l’INSID, prévoit de lancer un projet relatif à
l’identification des zones de rejet (exutoires) au niveau des régions sahariennes
qui souffrent d’absence de ces zones aux alentours des oasis et des aires
d’irrigations.
Devant cet état de fait et afin d’éviter la détérioration de la situation et son
évolution incontrôlée, il est opportun et impératif, nous semble-t-il, de prendre les
mesures et dispositions qui s’imposent à commencer par :
• L’établissement d’un état des lieux de l’ensemble des périmètres
irrigués et des aires d’irrigation se trouvant dans ces régions
- état des réseaux d’irrigation,
- état des réseaux de drainage,
- les techniques d’irrigation utilisée,
- localisation des zones hydromorphes,
- détermination et recensement de l’ensemble des terres qui
sont déjà affectées par la salinité.
• Consultation des études existantes,
• Localisation et délimitation sur fond cartographique de l’ensemble
du réseau hydrographique de la zone d’étude,
• Localisation et délimitation sur fond cartographique de l’ensemble
des sebkhas et exutoires,
• Diagnostic sur l’état hydrodynamique des nappes,
• L’acquisition, par la formation des hommes et par des essais
expérimentaux in situ, de connaissances techniques et scientifiques
nécessaires en vue d’une meilleure prise en charge de ce type de
situation et d’une meilleure gestion du potentiel en terres agricoles
touchées et/ou menacées par les phénomènes de dégradation,
• Vulgarisation des techniques d’irrigation économisatrices d’eau,
• Vulgarisation des techniques de drainage et son intérêt dans le
développement agricole.
Références :
Diagnostic de l’état de drainage du périmètre irrigué de Abadla (INSID2000)
Diagnostic de la situation hydro agricole dans les wilayate d’El-Oued et de
Biskra (INSID 2002)
Situation actuelle des grands périmètres irrigués et perspectives (AGID 2003)
Etude du réaménagement et de l’extension des palmeraie de Oued R’hir
(Tesco-Viziterv 1989)
Drainage status and capacité building needs in Algéria (communication présenté
par Mr Hartani.T enseignant à l’INA en 2001 dans un séminaire en Egypt)

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