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SUC CONSULTING AZEKKAR YOUNES & OUDAHA KAMAL

Sujet :
Quelles mesures à mettre en place en vue de réduire l’impact du stress
hydrique sur l’économie marocaine ?
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Introduction :
Le manque d’eau dont souffre le Maroc constitue aujourd’hui un problème
urgent susceptible d’imposer à ce pays – pendant les décennies à venir – des
contraintes importantes pour son développement économique et sa sécurité
alimentaire. Le secteur agricole sera la première victime du manque d’eau.
Ainsi, Le changement climatique impacte significativement la disponibilité des
ressources en eau. Et cela peut aggraver la situation du pays en matière
d’approvisionnement durable en eau ; afin de satisfaire les besoins croissants des
populations, de l’agriculture et des autres activités urbaines. Le stress hydrique
présente en effet, une préoccupation majeure dans la région méditerranéenne et
notamment au Maroc. Sachant qu’une grande partie de la population mondiale «
pauvre en eau » vit dans le bassin méditerranéen dont les ressources en eau sont
réparties inégalement. Et où le manque d’eau existe principalement dans les
pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée. Partant de ces constats, on pose donc
la question suivante : Quelles mesures à mettre en place en vue de réduire
l’impact du stress hydrique sur l’économie marocaine ?
Pour répondre à cette question nous choisissons d’adopter le plan suivant :
I-Etat des lieux des ressources hydriques au Maroc et les risques liés au stress
hydrique :
II- Mesures prises par le Maroc pour la gestion du stress hydrique :

I-Etat des lieux des ressources hydriques au Maroc et les risques liés au
stress hydrique :
1- Etat des lieux des ressources hydriques au Maroc :
Le potentiel des ressources en eaux naturelles au Maroc est estimé en année
moyenne à près de 22 Milliards de mètres cubes (eaux de Surface : 18 Milliards
de mètres cubes par an et eaux souterraines : 4 Milliards de mètres cubes par
an). Ce potentiel est caractérisé par une grande disparité territoriale : plus de 70
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٪des eaux de surface sont concentrées sur moins de 15 ٪ du territoire national à


l’extrême Nord-Ouest du Royaume.
Ces infrastructures ont permis au Royaume :
- l’accès généralisé à l’eau potable en milieu urbain et un taux d’accès d’environ
96 ٪ en milieu rural, - l’irrigation de près de 1,5 millions d’hectares,
- la protection contre les inondations de vastes territoires,
- la couverture de près de 10 ٪ des besoins en électricité par la production de
l’énergie hydroélectrique (en année d’hydro-électricité normale).
Cependant, notre pays est considéré en situation de pénurie hydrique. Ses
ressources en eau sont actuellement évaluées à moins de 650 mètres cubes par
habitant par an, contre 2500 mètres cubes en 1960 et devraient baisser en deçà
de 500 mètres cubes à l’horizon de 2030. Quant à la disponibilité de l’eau au
Maroc : ce qui est sûr, c’est qu’elle va décroitre, car la capacité régulatrice des
barrages – réservoirs a tendance à diminuer sous l’effet de l’envasement. En
plus, ce déficit en quantité est aggravé par une baisse de la qualité due à la
contamination des ressources en eau de surface et eaux souterraines du pays.
2- les risques liés au changement climatique :
Le Maroc est l’un des pays méditerranéens les plus vulnérables à la variabilité
du climat. Il est donc bien soumis aux risques du changement climatique. Les
spécialistes du climat méditerranéen ont montré que ces changements
climatiques pourraient provoquer un dérèglement des régimes naturels
saisonniers des oueds ; ainsi que la réduction de la capacité de stockage des
retenus des barrages (en raison d’un envasement accéléré par une érosion
accentuée des sols des bassins versants). Certes, la pénurie d’eau au Maroc subit
l’effet du changement climatique à travers la hausse des températures et
l’irrégularité des précipitations. Et nous savons que sous l’influence du
changement climatique, il y aura moins d’eau disponible pour l’irrigation, la
production énergétique, et les usages domestiques et industriels, ainsi que des
cours d’eau moins abondants. Cela signifie aussi d’avantage de stress sur les
écosystèmes situés le long des fleuves. Les graves sécheresses survenues
récemment sont un avertissement de ce qui pourrait se passer dans notre pays, et
notamment dans les pays du Sud et de l’Est du bassin méditerranéen à l’avenir.
De tels évènements, qui pourraient devenir plus fréquents et plus intenses,
pourraient menacer la disponibilité en eau et la sécurité alimentaire, que ce soit
dans notre pays, ou dans les autres pays du Sud et de l’Est méditerranéen.
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Rappelons que le Maroc est passé d’une sécheresse tous les dix ans pendant les
années 1950 – 1960 à deux à trois sécheresses par décennie depuis les années
1980. Durant la période 1955 – 2004, le Maroc a dû faire face à 7 périodes de
sécheresse généralisée, dont 5 après 1975. Certaines études internationales
indiquent que les changements climatiques pourraient provoquer la disparition
de 80 ٪ des ressources d’eau disponibles dans notre pays dans les 25 prochaines
années. Malheureusement, en dépit de cette situation alarmante, l’eau continue
d’être surexploitée au Maroc.

II-Mesures et politique de la gestion et limite du stress hydrique


Pour faire face à cette situation alarmante relative au stress hydrique, le Maroc
adopte actuellement une nouvelle approche pour faire face au stress hydrique,
laquelle repose sur plusieurs concepts notamment l'utilisation de l'eau de mer, la
réutilisation des eaux usées, en plus de la gouvernance dans l'utilisation de l'eau
et l'amélioration du réseau de distribution.
1-Mise en place d’une politique de construction des barrages :
Depuis l’indépendance, le Maroc a fait de la politique des barrages un axe
stratégique de son développement. L’augmentation de la capacité de stockage a
eu des effets bénéfiques sur de nombreux secteurs. Mais la sécheresse qui sévit
actuellement a révélé quelques lacunes qu’il faut combler afin de préserver et
mieux gérer les ressources hydriques
Actuellement, le Royaume dispose de plus de 149 ouvrages d’une capacité
globale de plus de 19 milliards de m3 , et plus d’une centaine de petits barrages
et lacs collinaires. Cette politique a montré sa pertinence et a permis au pays de
faire face aux différents aléas climatiques. Outre la production de l’eau potable
et l’électricité, les barrages ont permis d’augmenter la superficie des périmètres
irrigués qui atteint actuellement 1,5 million d’hectares. Poursuivant dans cette
orientation, le gouvernement a annoncé un vaste programme de construction de
nouveaux barrages. Ainsi, 20 nouveaux ouvrages sont programmés d’ici 2030
afin de porter la capacité totale de stockage en eau à 24 milliards de m3.
Les travaux de construction ou de surélévation d’une dizaine de grands barrages
ont déjà été entamés. Des appels d’offres pour la construction de dix autres
grandes retenues seront lancés au cours des quatre années à venir.
Par ailleurs, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, a présidé, le
10 Mai 2023 au Palais Royal de Rabat, une séance de travail consacrée au suivi
du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et
l’irrigation 2020-2027.
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Cette réunion s’inscrit dans le cadre de l’intérêt et de la Haute Sollicitude


qu’accorde Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, à la question stratégique de
l’eau, qui a été notamment l’objet d’importantes Orientations Royales contenues
dans le Discours d’ouverture du Parlement, en octobre dernier, et de trois
séances de travail présidées par le Souverain.

Le souverain a souligné la programmation de nouveaux barrages et


l’actualisation des coûts d’une vingtaine de barrages prévus, permettant ainsi
d’augmenter la capacité de stockage de 6,6 milliards m3 d’eau douce ;

2- Des mesures de sensibilisation urgentes pour agir sur le comportement des


usagers :
Plusieurs mesures de sensibilisation des usagers de l’eau potables sont à prendre
en compte. En effet, il faut Concevoir et mettre en œuvre une stratégie de
communication visant à sensibiliser l’ensemble des usagers (collectivités
territoriales, acteurs économiques et citoyens, etc.) de l’importance capitale
d’adopter des comportements éco-responsables à l’égard de l’eau.
Ainsi, il faut Rompre avec la pratique d’arrosage des espaces verts publics et des
structures sportives et des parcs de loisir avec l’eau potable par un recours
systématique à la réutilisation des eaux usés.
Par ailleurs, Mettre en place un référentiel national de la comptabilité de l’eau
qui reflète les coûts réels de l’eau par bassin hydraulique versant, permettant
d’assurer une solidarité régionale et sociale via un meilleur ciblage des
subventions publiques au secteur et en optimisant les capacités
d’autofinancement des régions.
3- construction des stations de dessalement :
Face au recul inquiétant des ressources hydriques, combiné à une exacerbation
de la sècheresse, le gouvernement a érigé en priorité le développement d’autres
alternatives pour pallier cette pénurie. Le dessalement de l’eau de mer figure en
tête de ces alternatives. Si le Royaume ne dispose actuellement que de neuf
stations de dessalement de l’eau de mer, d’une capacité de 147 millions de
mètres cubes par an, une attention particulière est accordée à l’édification de
nouvelles stations, conformément aux Orientations Royales, dans l’objectif
d’assurer 50% des besoins en eau potable, au minimum, grâce au dessalement.
Projet prioritaire, dont les travaux d’aménagement seront lancés cette année, la
station de Casablanca sera dotée d’une capacité de production de 548.000 m³ par
jour, soit 200 millions de m³ par an, selon les chiffres dévoilés récemment par le
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ministère de l’Équipement et de l’eau.. Ce mégaprojet permettra de fournir de


l’eau dessalée pour l’irrigation de 5.000 ha couvrant le Grand
Casablanca, Berrechid-Settat et El Jadida-Azemmour.

Ainsi, La station de dessalement d’eau de mer de Chtouka, couvre les besoins en


eau potable du Grand Agadir ainsi que les besoins d’eau d’irrigation de 2.500
exploitations, a pris sa vitesse de croisière.

En guise de conclusion, Le Maroc, pays méditerranéen, est particulièrement


vulnérable aux conséquences du changement climatique sur les ressources en
eau et leurs usages, en raison notamment d’une dégradation croissante de ces
ressources. Cette dégradation est dû à : la surexploitation, la pollution, la
salinisation et la diminution de la pluviométrie ; ainsi que l’accroissement de la
demande agricole et urbaine. L’urgence d’une meilleure gestion intégrée de la
ressource oblige à repenser la gouvernance du secteur de l’eau de manière
holistique, en incluant la résilience des territoires, la mise en place d’une
comptabilité régionale de la ressource en eau, sans oublier le renforcement du
rôle des collectivités territoriales et des agences de bassin. Pour éviter de passer
du stress hydrique à la détresse.

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