«Le Choix Royal de la régionalisation avancée comme outil de concrétisation d’un développement
harmonieux est un chantier déterminant pour l’avenir de notre pays» cette citation de Nizar Baraka,
l’ancien président du conseil économique, social et environnemental dans laquelle il félicite la vision,
le choix royal de la régionalisation avancée comme étant une étape importante vers un Maroc
démocratique et plus développé.
Intro :
Après son indépendance le Maroc a opté pour une stratégie de décentralisation. Cette dernière
diffère de la déconcentration qui une notion voisine et les deux représente une étape vers la
régionalisation avancée. La décentralisation peut être définie comme « le transfert de pouvoir et de
responsabilités du centre vers la périphérie ». Tandis que la déconcentration désigne ‘un processus
par lequel l’Etat procède à l’implantation des agences et des services gouvernementaux dans les
régions, et des directions ministérielles dirigées par le niveau central’. Et La régionalisation avancée
peut être définie comme « une décision politique qui concerne la réorganisation administrative
territoriale d’un pays, à travers le fondement d’un nouveau niveau dans l’organisation territoriale
d’un Etat par la mise en place des institutions régionales et de compétences administratives au
niveau régional ».
Ainsi, il parait nécessaire d’étudier le degré de succès de la régionalisation avancée au Maroc, ses
objectifs et les obstacles auxquelles il doit faire face.
Ce sujet a pour intérêt de comprendre le parcours du Maroc a passé pour atteindre ses objectifs dans
le cadre de la régionalisation avancée ainsi que les difficultés qui le ralentissent.
Il s’agit par conséquent de répondre à la question suivante, Quel est le processus, les objectifs et les
entraves de la régionalisation au Maroc ?
Les développements tourneront autour de deux idées principales. D’une part le processus de
régionalisation avancée au Maroc ‘I’, d’autre part les objectifs et les entraves de la R.A au Maroc.
Premiere partie : Le processus de la régionalisation avancée au Maroc :
Chapitre 1 : le processus de la décentralisation et la déconcentration :
Aussi un autre pilier du processus de la régionalisation est celui de la décentralisation qui est un
instrument efficace de l’instauration d’une bonne gouvernance territoriale par l’instauration d’un
nouveau mode qui régit la relation entre le niveau central et les niveaux régionaux et infrarégionaux
à travers les contrats programmes, qui non seulement fixent la stratégie et les orientations
principales du Maroc dans le secteur de bâtiments et travaux publics mais aussi permettent le
transfert des compétences et des ressources du centre vers les niveaux régionaux et infrarégionaux,
chose qui permet plus de transparence et de responsabilisation dans la gestion de la chose publique
et renforce la gestion axée sur le résultat.
Il faut préciser que la décentralisation, représente un processus qui constitue un fondement de celui
de la régionalisation et citant son rôle dans le renforcement du processus démocratique et de la
bonne gouvernance. Mais dans la partie des critiques qu’on portera aux processus de la
régionalisation au Maroc on verra qu’il ne s’agit ni d’une délégation ni d’une dévolution de pouvoir et
de responsabilités mais juste d’une décentralisation administrative qui n’est rien que la
déconcentration.
Le Maroc a adopté beaucoup de plans de développement, qui ne lui ont pas permis d’atteindre tous
les objectifs escomptés d’une manière efficace dont les plus ultimes sont l’amélioration des
conditions de vie des citoyens et la réductions des disparités entre les espaces Marocains, à cause de
la déclinaison des stratégies du développement telles qu’elles sont conçues au niveau central à
l’échelle des régions. Dans ces conditions le territoire s’est affirmé comme un acteur du
développement socio-économique capable de concevoir et de mettre en œuvre des stratégies de
développement adaptées à ses spécificités, ses moyens et aptes à répondre aux aspirations de la
population locale, d’où le Maroc a procédé à la mise en œuvre du processus de la régionalisation
avancée qui met en avant le rôle de la région dans la réalisation du développement territorial
endogène et équilibré. C’est un processus qui est au début et qui a des perspectives de
développement prometteuses mais sa mise en œuvre subit encore des défis à surmonter.
La régionalisation avancée vise la mise à niveau économique et sociale des régions à travers le
développement des activités économiques et la création de l’emploi, la réduction de la pauvreté et
de l’exclusion sociale tout en assurant une décentralisation industrielle et une urbanisation
équilibrées à fin de réduire les inégalités entre les régions du pays et même à l’intérieur de chacune
d’elles.
Un Nombre de freins qui ralentissent encore la mise en œuvre de la régionalisation avancée dont
l’insuffisance des ressources humaines et financières et le retard dans l’attribution des compétences
aux régions.
Dès l’installation des conseils régionaux, le besoin s’est fait sentir de doter l’administration
locale de véritables pouvoirs décisionnels. Au lendemain des élections régionales, les
présidents des régions ont tiré la sonnette d’alarme sur la lenteur de l’administration
régionale qui n’est pas encore à l’image de la vision de la régionalisation avancée. Il faut
toujours attendre le feu vert de l’administration centrale à l’heure où l’accélération de la
cadence s’impose pour la promotion des projets et de l’investissement régionaux.
Les conseils régionaux doivent être accompagnés par le recrutement des ressources
humaines compétentes en vue de permettre aux régions d’activer efficacement l’exercice de
leurs compétences. Les régions peinent à trouver les cadres et les profils qui acceptent de
quitter l’axe Rabat-Casablanca pour travailler dans les régions. Aussi, faut-il mettre en place
un système incitatif pour attirer les ressources humaines escomptées.
Sur le volet du financement, des actions sont à entreprendre pour accompagner ce chantier
structurant. Le transfert des compétences doit se faire en parallèle avec le transfert des
financements. Les régions sont aussi appelées à innover en matière de mobilisation des
financements et de diversification de leurs ressources pour la mise en œuvre de leurs plans
de développement.
Conclusion :
La politique régionale au Maroc n’est pas naissante, le Maroc a fait le choix de faire de la région un
moteur de développement socio-économique, un réducteur des disparités régionales et un
stabilisateur social depuis 1971 date de la division administrative du pays en sept régions, un choix
qui est confirmé par la décision du lancement du grand chantier de la régionalisation avancée qui a
été précédé par différentes réformes et stratégies qui constituent une base solide de la mise en place
de ce processus en dépit des critiques qu’ils ont subi.
Il faut avouer que le Maroc est sur la bonne voie dans son processus de développement mais il est
nécessaire de faire une révision de certains mécanismes de la mise en œuvre du processus de la
régionalisation qui ont été mentionnés