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IV.

Impacts liés au changement du niveau de la


Mer
Impact erosion
une érosion préoccupante due à de nombreux´facteurs

Le littoral est un système dynamique dont la morphologie évolue à différentes échelles


temporelles et spatiales (Ainsi, le trait de côte ne doit pas être considéré comme statique : au
contraire, il a beaucoup évolué au cours des temps historiques, en réponse à un grand
nombre de facteurs :
Le climat et les processus hydrométéorologiques marins : variations du niveau
marin
o aux différentes échelles de temps, mais aussi caractéristiques des vents, des
vagues,
o des courants, des tempêtes et des cyclones.
Les processus de géodynamique externe : transport de sédiments grossiers et de
o vases par les fleuves et les rivières, en particulier lors d’événements extrêmes.
Les processus de géodynamique interne : les mouvements verticaux liés à la
o tectonique, l’isostasie, au volcanisme peuvent compenser ou amplifier les
o changements de niveau marin.
Les processus biologiques : production de sédiments bioclastiques, captation des
vases par la végétation des marais côtiers, des sédiments transportés par les processus
éoliens par la végétation dunaire.
Les processus anthropogéniques directs (défenses côtières, rechargement de plages)
et indirects (usage des sols à l’échelle des bassins versants, extractions de sédiments
fluviaux et marins, travaux hydrauliques, urbanisation du littoral, subsidences liées à
l’exploitation d’hydrocarbures ou d’aquifères côtiers).

L’élévation du niveau marin n’est donc que l’un des facteurs expliquant l’érosion ou
l’accrétion du trait de côte.
Ce facteur est tout particulièrement important dans les zonesdeltaïques, les plages de sable ou
de galets, les marais côtiers mais affectent aussi certaines falaises meubles ou composées de
roches tendres telles que la craie. Les activités humaines mais aussi l’hypothèse d’une pénurie
de sédiments sur le littoral10 sont généralement évoquées pour expliquer l’ampleur que prend
actuellement l’érosion côtière en France et à l’échelle mondiale.
IV.1.4. En conclusion sur l’érosion côtière
L’érosion ou l’accrétion des littoraux est un phénomène naturel qui peut être aggravé
par les activités humaines, mais aussi par la remontée du niveau marin. L’impact actuel de la
remontée du niveau marin peut être étudié par différentes approches, ces différentes
approches (modélisations semi-empiriques, ou évaluation de la vulnérabilité physique)
montrant une grande variabilité dans leurs résultats.
Les incertitudes associées aux impactspotentiels de l’élévation du niveau marin sont donc
importantes et les approches permettant une quantification de l’impact futur du niveau marin
sur l’érosion restent à améliorer et valider.

IV.2. Impacts sur la submersion marine

L’élévation du niveau marin pourra induire ou aggraver deux types de submersions :


des submersions permanentes de zones basses (notamment de marais côtiers) et des
submersions de tempêtes marines temporaires. Ces dernières sont « des inondations
épisodiques de la zone côtière par la mer dans des conditions météorologiques (forte
dépression et vent de mer) et marégraphiques sévères
Les dommages induits par les submersions liées à une tempête sont donc dus à la
conjonction de plusieurs phénomènes, certains pouvant interagir entre eux. Pris
individuellement, chacun des paramètres (hauteur des vagues, surcote, marée) peut-être
caractérisé par une probabilité d’occurrence. Pour autant, le caractère extrême d’une valeur
donnée n’est pas systématiquement associé à une forte submersion ou à de forts dommages
(exemple : forte surcote par faible coefficient de marée). Pour analyser les submersions, il
convient donc de prendre en compte tous les phénomènes précités, ainsi que leurs
interactions.

Outre l’élévation du niveau marin, d’autres conséquences du changement climatique


sur les pressions atmosphériques et les vents pourraient affecter les hauteurs, périodes,
directions des vagues et les surcotes extrêmes, et donc les submersions marines.

de submersion :
· « débordement » : l'élévation du niveau moyen de la mer, et de plus fortes surcotes,
pourront faciliter la submersion par débordement ;
· « franchissements par paquets de mer » : sous l’hypothèse que la morphologie
actuelle change peu, l'augmentation de la profondeur d'eau en proche côtier facilitera
la propagation des vagues d'amplitude plus importante à la côte, augmentant ainsi le
risque de franchissements des défenses naturelles ou anthropiques ;
· « rupture » : les plus fortes vagues arrivant à la côte pourront également générer des
phénomènes d'érosion et de déstabilisation des ouvrages de défense, aboutissant à
des ruptures.

IV.2.3. En conclusion sur la submersion marine


Parmi toutes les conséquences du changement climatique et en l’état des connaissances
actuelles, la remontée du niveau marin sera la cause principale d’aggravation
de l’aléa de submersion. Il n’en demeure pas moins que la situation actuelle d’attractivité des
zones littorales conduit à une exposition accrue au risque de submersion temporaire
(personnes, habitations, infrastructures, entreprises). Avec le changement climatique, cette
situation devrait s’aggraver dans les zones basses, avec un risque de submersions accruet/ou
des coûts d’entretien des défenses côtières plus importants

Causes de l’élévation séculaire du niveau marin moyen

L’élévation du niveau marin moyen observée s’explique par :


1. une dilatation thermique des océans liée à leur réchauffement
2. des échanges de masses entre les différents lieux de stockage d’eau : glaciers, calottes du Groenland
et de l’Antarctique, eaux continentales ; On peut noter que la fonte de la banquise ne participe pas
directement à l’élévation du niveau marin moyen.

Quelles sont les conséquences de l’élévation du niveau marin actuelle ?


Très peu d’études présentent des sites dans lesquels l’élévation du niveau marin d’origine climatique
constatée actuellement est la cause principale de recul du trait de côte ou d’aggravation des aléas
d’érosion ou de submersion (voir fiches associées). Sur quelques sites [14], l’érosion ou la submersion
constatée au cours du 20e siècle a été, au moins partiellement, attribuée à l’élévation séculaire du niveau
marin relatif, c’est-à-dire l’élévation résultant à la fois de la composante climatique du niveau marin et de sa
composante géologique (subsidences ou surrections de diverses échelles spatiales). Ce n’est pas un cas
général. Au contraire, dans l’exemple classique du golfe du Mexique [15], l’accélération de l’érosion des iles
Dernières peut être reliée statistiquement à une réduction des stocks sableux disponibles, mais pas de
manière claire à l’élévation du niveau marin ou la variabilité des régimes de tempêtes et de cyclones.

Introduction
L’élévation du niveau marin se poursuivra très probablement au cours du 21e siècle et après. En revanche,
la question de savoir quelle sera l’amplitude de cette élévation, est une question scientifique qui n’est pas
tranchée.
Même si les températures se stabilisaient aujourd’hui, le niveau marin moyen continuerait d’augmenter en
raison de la très forte inertie des phénomènes en jeu. Ainsi, la dilatation thermique des océans se
poursuivra très probablement, mais c’est surtout le devenir des calottes polaires Antarctique et du
Groenland qui cause les incertitudes les plus grandes. En effet, les masses d’eau qui y sont stockées sous
forme de glace représentent l’équivalent respectivement de 70 m et 7 m d’élévation du niveau marin. Si la
fonte totale de l’Antarctique n’est pas envisagée, sa partie la plus vulnérable au changement climatique est
celle qui se situe dans le prolongement de la péninsule Antarctique (appelée Bassin Antarctique
occidental), qui représente l’équivalent de 5 m d’élévation du niveau marin. En réalité, la communauté
scientifique ne publie pas aujourd’hui de travaux scientifiques qui laisseraient penser que ces calottes
pourraient fondre totalement.
En revanche, elle s’interroge sur la question des pertes aux marges des calottes continentales qui pourront
ou non être compensées par davantage de précipitations sur la calotte.

Ce que prédisent les modèles climatiques


Pour estimer l’élévation du niveau marin, la modélisation du climat cherche à représenter les processus
physiques de fonte des calottes polaires et d’accumulation de glace, quitte à paramétrer certains
phénomènes. Ces modélisations indiquent que le changement climatique s’accompagnerait de davantage
de précipitations sur l’Antarctique [16]. On peut d’ailleurs noter qu’entre 1993 et 2003, la calotte Antarctique
a moins fondu qu’entre 1961 et 2003, ce qui est une manifestation de la forte variabilité décennale de ces
phénomènes de fonte (Voir
tableau 6.1). Ces modélisations conduisent le GIEC (2007) à prédire une élévation modérée du niveau de
la mer en 2100, allant de 18 à 59cm selon les scénarios [17] (voir figure 15). Il
faut cependant noter le traitement très approximatif de la fonte des calottes dans ces modèles, dont aucun
ne prenait en compte une accélération des processus de fonte liée à la dynamique des calottes.
Ces approches de modélisation du climat permettent de régionaliser l’élévation du niveau marin moyen liée
aux effets thermiques. On peut noter que pour ce qui concerne les côtes
françaises, l’écart par rapport à la moyenne n’excèderait pas 10 cm en Atlantique [17]. Il pourrait ne pas y
avoir de hausse du niveau marin par dilatation thermique sur les côtes françaises méditerranéennes [18],
compte tenu des effets renforcés d’évaporation. Ce résultat repose sur une seule modélisation et appelle
donc d’autres études mais il est révélateur de la situation particulière de la Méditerranée.

Ce que prédisent les modèles semi-empiriques


La communauté des glaciologues observateurs constate une accélération des pertes de masses d’eau des
calottes Antarctique et du Groenland sur les 15 dernières années [11] ; [18]. Pour eux, des processus dits
« abrupts » (c’est-à-dire plus rapides que ceux qui les ont enclenchés) sont en jeu. Il peut s’agir par
exemple de glissements accéléré des glaciers sur leurs moraines, de la fonte accélérée de calottes
reposant sur un socle continental mais en contact avec l’océan qui se réchauffe ou bien de l’accélération de
l’écoulement de glaciers continentaux suite à la débâcle d’une banquise en aval. Ces processus abrupts ne
sont paramétrés dans les résultats du GIEC que par une estimation moyenne sur la dernière décennie du
siècle dernier, ce qui n’est pas satisfaisant.
D’autres approches de modélisation ont vu le jour : il s’agit de représenter au moyen de quelques équations
simples la réponse du niveau marin à un changement de température et de l’ajuster à des observations, par
exemple aux reconstitutions du niveau marin de 1900 à aujourd’hui. En utilisant ces approches, des
élévations du niveau marin de 1 m [19] et 1,2 m [20] sont trouvées en 2100.
Hansen [22] note que ces modèles semi-empiriques sont calibrés sur des périodes où les variations du
niveau marin sont essentiellement dues à la dilatation thermique des océans alors que ce qui est craint
pour le 21e siècle est une élévation du niveau marin lié à une fonte des calottes polaires. Il estime donc ces
valeurs sous-estimées et envisage 5m d’élévation du niveau marin moyen pour 2100.
Les vagues
(mouvement oscillatoire des couches superficielles de l'eau) sont générées principalement par le vent (frottement) sur
l'ensemble des mers du globe. En l'absence de vent, elles continuent à se propager librement, c'est ce qu'on appelle la

houle ¹.

On distingue généralement trois types d'ondulation à la surface de la mer :

La houle est caractérisée par plusieurs critères (figure ci-dessous) :

 la hauteur ou amplitude : distance comprise entre le sommet et le niveau de la mer, notée A (en mètre),
 la longueur d'onde : distance entre deux crêtes ou deux creux consécutifs (en mètre),
 la période T mesure le temps écoulé entre le passage de deux crêtes consécutives au même point (en
seconde),
 la fréquence notée 1/T qui est le nombre de trains de houle passant en un point fixe en une seconde (en
Hertz)1 .
Caractérisation de la

houle - source : Ifremer

La hauteur de la houle dépend de plusieurs paramètres :

 la force du vent,
 la durée d'action du vent,
 la distance sur laquelle le vent peut souffler sans rencontrer d'obstacles, appelée fetch.
En arrivant près de la côte, la houle atteint des secteurs où la profondeur est inférieure à sa demi-longueur d'onde. En
raison du frottement sur le fond, la houle est ralentie et sa longueur d'onde diminue mais son amplitude augmente. La
période est le seul paramètre qui ne change pas à l'approche de la côte. Ainsi, en arrivant près du rivage, la vitesse des
particules d'eau sur la crête est plus importante que celles situées dans le creux de l'onde. Ceci a pour conséquence,
lorsque la crête n'est plus en équilibre, de faire déferler la vague.

Le clapot correspond à l'état de la mer caractérisé par de toutes petites vagues dont l'onde a une période comprise
entre 1 à 4 secondes.

La "mer de vent" désigne l'ensemble des vagues générées par un vent local. Les vagues ont une plus grande longueur
d'onde que le clapot : période supérieure à 5 secondes.
En Basse-Normandie, les littoraux orientés vers l'ouest sont les plus exposés aux fortes houles (4 mètres d'amplitude
maximale face à Chausey)2. En revanche, à l'est du Cotentin, l'agitation des eaux est surtout sous l'influence des vents
locaux générant des clapots ou « mers de vent », d'amplitude généralement inférieure à 3 mètres 2. Sur la
base CANDHIS du CETMEF (Centre d’Études Techniques Maritimes et Fluviales), des données de houle sont
disponibles et particulièrement sur la côte nord Cotentin.

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