Vous êtes sur la page 1sur 5

Khôlle – L’Arctique, une nouvelle frontière

Dans son œuvre L’Arctique, la nouvelle frontière, Michel Foucher écrit, dans le chapitre intitulé « la gouvernance en
Arctique » : « Les nouvelles opportunités qu’offre l’Arctique représentent des défis immenses. Il est donc urgent d’en
améliorer la gouvernance ». A travers ces propos, il résume bien la situation contemporaine de l’Arctique à l’échelle
internationale. En effet, cette région représente désormais une nouvelle frontière qui attire les convoitises et qui
poses des problèmes de différents ordres (que ce soit environnementaux, culturels etc…). Ce qui nous amène à notre
sujet : « L’Arctique, une nouvelle frontière ».

Tout d’abord : absence de point d’interrogation. Ca n’est même plus une interrogation, l’Arctique EST une nouvelle
frontière, la question qui se pose mtn c’est comment elle s’organise et comment les états la perçoivent, la
convoitent…

Frontière = limite séparant deux états / limite séparant deux communautés / espace de contact / limite délimitée par
un obstacle géographique / imagé : limite, borne (ex : frontières du savoir) / la frontière est un entre-deux

Ainsi, comment la nouvelle frontière que constitue l’Arctique s’organise-t-elle d’un point de vue multiscalaire aux
vues de l’évolution de sa situation et de ses nouveaux acteurs ?

Pour répondre à cette question, nous étudierons tout d’abord l’Arctique comme une nouvelle frontière que l’on veut
repousser et dominer, puis nous analyserons la façon dont cet espace de contact est mis en valeur. Enfin, la nouvelle
frontière à laquelle l’Arctique doit faire face.

I / L’Arctique, un nouveau front pionnier en perpétuelle expansion

1) Frontière mouvante  fonte des glaces permet l’apparition de nouvelles voies de communication qui va
modifier la frontière entre l’Arctique et le reste du monde. En effet, si au premier abord, la Chine n’est pas un
pays frontalier de l’Arctique comme pourrait l’être le Danemark avec le Groenland ou les Etats-Unis avec
l’Alaska, ces nouvelles voies de communication pourrait permettre de créer un lien direct entre ces deux espaces
et par conséquent révéler une nouvelle frontière : la banquise est victime d’une fonte pluriannuelle que l’on
constate depuis plus de trente ans. La superficie de la surface gelée de l’Arctique est de 15millions de km2 en
hiver contre 6,74 en été en moyenne, avec une diminution de 35% selon la NASA entre 1979 et 2007 en fin d’été
et de 8% en hiver. Cette diminution de la cryosphère permet ainsi l’apparition de deux voie de communication
principales : le passage du Nord-Ouest, à travers l’archipel arctique canadien, la route du Nord-est depuis
l’entrée dans la mer de Kara jusqu’au détroit de Béring (baptisée « Sevmorput » depuis 1930).

On voit apparaître une volonté de repousser encore cette frontière ou plutôt d’accélérer sa formation. En effet,
chaque pays intéressé par l’espace arctique se dote progressivement de navires brise-glace. On peut par
exemple citer le « Dragon des Neiges » chinois qui vogue depuis 2012, ou encore l’objectif de la Russie étant
d’assurer le transit Asie-Europe toute l’année (y compris pendant les 6 à 7 mois où les mers et les détroits sont
pris par les glaces (programme de construction de huit nouveaux brise-glace à propulsion nucléaire lancé à cet
effet). Ce que ces projets et ces constructions de navires brise-glace toujours plus performant traduisent, c’est
que les puissances veulent forcer le passage vers l’Arctique même lorsque les glaces les en empêche, ce qui
démontre une appétence devenant insatiable consubstantielle de la prise de conscience de l’intérêt économique
et diplomatique de la formation et de la consolidation de cette nouvelle frontière.

Non seulement on veut repousser cette frontière ou accélérer sa formation, mais on veut aussi y exercer sa
domination.

2) En effet, on voit émerger une militarisation accrue de cette frontière arctique. Le jeu des suprématies et des
domination est bien présent en Arctique, comme le démontre cette déclaration faite par le général américain
Terrence O’Shaughnessy (patron du NORAD [Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du
Nord]) jeudi 13 février, après que deux bombardiers russes pouvant transporter des missiles de croisière ont
frôlé l’espace aérien canadien au-dessus de l’Arctique : « Les États-Unis et le Canada ont perdu leur suprématie
militaire dans l’Arctique au profit de la Russie ». En effet, selon l’officier supérieur de l’organisation de défense
canado-américaine, la Russie a progressivement étendu sa présence militaire dans l’Arctique en améliorant ses
bombardiers à longue portée et en mettant en service de nouveaux navires de guerre capables de transporter
des missiles de croisière. Il ajoute que ces armes ainsi que les nouveaux lanceurs de missiles de croisière
terrestres installés sur le territoire russe constituent une menace nouvelle et directe pour l’Amérique du Nord en
raison de leur portée et de leur capacité à se déployer dans l’Arctique.
Ce qui est intéressant, c’est l’idée de transformation de la frontière de l’Arctique, qui selon lui « N’est plus un
mur de forteresse. Nos océans ne sont plus des fossés protecteurs. [Les Russes] ont maintenant des voies
d’approche pour leurs armes conventionnelles avancées et les plateformes qui les portent » Ainsi, la frontière
Arctique tend à muter d’une frontière coupure, où les états n’interféraient pas dans leurs zones d’influences, à
une frontière couture où des conflits apparaissent, à cause de la volonté d’imposer sa suprématie, ici pour le cas
de la Russie. Cette nouvelle frontière engendre donc une escalade dans la volonté de s’imposer militairement,
car le général poursuit en disant que « La Russie n’a cessé d’étendre sa présence militaire dans la région en
déployant des missiles de croisière avancés à longue portée. Elle ne nous laisse pas d’autres choix que
d’améliorer nos capacités de défense intérieure. » Ainsi, non seulement cette frontière est-elle stratégique du
point de vue du développement et du pt de vue économique, mais aussi militaire, d’où cette volonté de
s’imposer militairement, afin de pouvoir contrôler au mieux cette dernière et les activités qui s’y déroulent et s’y
dérouleront par la suite.

II / Mise en valeur de ce nouvel espace de contact

1) L’Arctique est avant tout une frontière, un espace de contact entre les 8 états circumpolaires qu’il comporte,
c’est-à-dire le Canada, les USA, le Danemark, l’Islande, la Suède, la Finlande, la Norvège et la Russie. Des
peuples autonomes tels que les Sâmes (surtout présents à l’Est, en Russie, en Norvège, en Suède, en
Finlande…) ou les Inuits (plus présents à l’Ouest, notamment au Canada et au Groenland) ont toujours
peuplé et parcouru cet espace. Cependant, leurs activité ne dépassaient pas l’échelle locale et on a tendance
à penser qu’encore aujourd’hui, les peuples arctique s’organisent seulement à l’échelle locale. Néanmoins, la
réalité est toute autre, et la frontière que représente l’Arctique entre le états circumpolaires se transforme
pour permettre des interactions toujours plus riches entre eux.
En effet, l’exemple le plus ancien et celui du Conseil Nordique. Créé en 1952 et regroupant le Danemark, la
Finlande, l’Islande, la Norvège, la Suède, les Iles Féroé, le Groenland et les Iles Aland, il se concentre sur la
coopération interparlementaire entre pays nordiques et regroupe 87 membres élus parmi les députés des
parlements nationaux ou régionaux. Ce conseil prend en compte les intérêts et les compétences des
communautés autochtones car les parlements sames sont fortement associés aux activités et décisions de ce
dernier. Il est notamment à l’origine de l’Union nordique des passeports pour les citoyens nordiques de
1954 ou de la Convention sur les langues nordiques en 1987.
Plus récemment, la Déclaration d’Ottawa en 1996 a permis la création du Conseil de l’Arctique, qui est un
forum intergouvernemental de haut niveau visant à promouvoir la coopération, la coordination et les
interactions entre les états membres sur des sujets d’intérêt commun tels que le développement durable ou
la protection de l’environnement et des populations autochtones. Ces dernières sont également bien
intégrées dans cette structure car les différentes organisations autochtones telles que l’Association Aléoute
internationale (qui compte 18k individus en Alaska), le Conseil athabaskan arctique (avec 45k individus au
Canada et en Alaska), le Conseil circumpolaire inuit (150k ind. En Russie, en Alaska, au Canada et au
Groenland), le Conseil international gwich’in (9k ind) etc… cette coopération accrue permet le
développement de projets de développement tels que la nouvelle route maritime connectant Mourmansk,
en Russie, au port céréalier de Churchill, permettant d’améliorer le lien entre les différents états frontaliers
et leur développement respectifs.

Ainsi, on remarque que l’Arctique tend à se transformer en un espace de contact, un frontière de forte interactions
entre les différents acteurs de la région, valorisant grandement cet espace de contact, non seulement à l’échelle
locale mais aussi internationale.
2) En effet, comme nous l’avons expliqué précédemment, l’ouverture de nouvelles voies de communication
due à la fonte des glaces permet une connexion plus importante avec les pays non-frontaliers de l’Arctique,
ce qui a pour effet de repousser encore un peu plus la frontière de développement entre l’Arctique et ces
pays crée par les glace et l’impossibilité d’accéder à ces espaces qu’elles génèrent. L’Arctique apparaît alors
comme un espace de contact à plus petite échelle et on voit se émerger des villes arctiques dont le
développement se fait dans une optique de développement international.
On peut citer l’exemple de la ville de Mourmansk, une ville qui se localise au Nord-Ouest de la Russie, sur la
péninsule de Kola, sur la baie orientale de la mer de Barents au niveau du fjord qui a pris le nom de cette
ville. C’est une ville excentrée à l’échelle nationale à 1500km de Moscou et 1000km de SP, à l’Est de la
Finlande. Cette ville prend de l’ampleur notamment grâce à sa proximité avec des gisements gaziers et
pétroliers tels que ceux de Chtokman, de Snohvit et de Timan-Pechora. Néanmoins, ce qui fait réellement la
force de cette ville, c’est sa fonction de plateforme de transport maritime à l’échelle de l’Arctique. En effet,
la visite du président Vladimir Poutine en 2007 témoigne de sa volonté de faire de Mourmansk une interface
majeure de transport de marchandises. Ainsi, grâce à sa position géographique stratégique car libérée des
glaces toute l’année avec le Golf Stream, ceci couplé à au nombre important de brise-glace à propulsion
nucléaire dont la Russie dispose (c’est le seul pays qui en a), Mourmansk a le potentiel de représenter une
véritable interface entre l’Arctique et le reste du monde tout le long de l’année

L’ouverture de ces voies démontre aussi la portée internationale qu’à prit l’Arctique à travers la volonté des
pays industrialisés d’utiliser ces nouvelles voies pour s’implanter et exploiter les ressources que cette région
a à offrir. C’est notamment le cas de la Chine. En effet, selon un article de Pierre-Louis Têtu et Frédéric
Lasserre, publié en 2017 dans la revue Annales de Géographie et intitulé « Géographie de
l’approvisionnement chinois en minerai de nickel le Grand Nord québécois est-il un territoire prioritaire
pour les entreprises chinoises ? », la chine, premier importateur mondial de nombreuses matières premières
et premier consommateur mondial de minerai de nickel (notamment pour l’acier inoxydable, nécessaire
pour les infrastructures que le développement du pays nécessite)  En partenariat avec la Banque de
développement chinoise (China Development Bank), l’entreprise Jilin Jien Nickel Industry Co. Ltd. a investi
800 millions de $ en 2011 dans le projet Nunavik Nickel dans le Grand Nord québécois  a permis le
développement et la construction des infrastructures, qui font gravement défaut dans cette région du
Québec  Jilin Jien Nickel devenait donc la 1ère entreprise chinoise propriétaire à part entière d’un projet
minier en sol québécois. Cela illustre le fait que la frontière de l’Arctique tend à bouger et qu’elle a
désormais atteint une échelle internationale.

Malgré tous ces éléments, il faut rappeler que le mot « frontière » signifie aussi « limite » entre deux situations et en
effet, l’Arctique est aujourd’hui confrontée à une nouvelle frontière dans son développement, à une limite qu’elle
ferait mieux de ne pas dépasser si elle veut préserver l’équilibre qui vacille déjà de nos jours.

III / L’Arctique, une frontière à ne pas dépasser entre profit et préservation

1) En effet, l’Arctique est en quelque sorte tiraillé entre cette volonté de développer des activités telle que le
tourisme ou l’exploitation de ressources minières et la nécessité de préserver ses environnements et la
culture de ses populations.

Ainsi, une première apparaît frontière entre l’exploitation minière ou d’hydrocarbures et la préservation de
l’environnement. En effet, selon l’US Geological Survey, l’Arctique regrouperai 13% des réserves mondiales
de pétrole et 30 % des réserves mondiales de gaz naturel. De ce fait, de grandes compagnies pétrolières
occidentales ont conclu divers accords d’association avec des sociétés russes : British Petroleum et Exxon
Mobil se sont ainsi associés à Rosneft (société russe spécialisé dans l’extraction, la transformation et la
distribution de pétrole), tandis que Total a signé un accord avec Nonavek, pour reprendre les mots de Michel
Foucher dans son œuvre L’Arctique, la nouvelle frontière, l’arctique représente alors la « nouvelle frontière
de l’offshore ». les projets se développent et prennent de l’ampleur on voit des villes entières émerger
autour d’une seule activité, comme la ville de kiruna, qui se situe en Laponie Suédoise, à 150km au Nord du
cercle arctique, dans la région du Nordland et qui est née de l’exploitation minière (de fer). En effet, eric
Canobbio parle d’un « territoire du fer ». Le problème, c’est que la mine dévore peu à peu la ville, et l’avancé
de l’exploitation sous-terraine entraine des affaissements, des fissures dans les bâtiments… ce qui a conduit
la ville à déplacer une 100aine de familles et 6300 hab seront déplacés à 4km du centre-ville. Comme l’écrit
Maylis de kerangal dans Kiruna : « la ville déménage. Elle bouge comme si elle était vivante et qu’elle devait
faire un pas de côté afin d’éviter de tomber dans un trou ». Ce genre de villes fondées sur l’exploitation de
ressources sont très nocives pour l’environnement dans lequel elles s’implantent, mais la ville de kiruna
illustre également la nouvelle frontière qui se met en place entre appétence économique et soucis
environnementaux, car il existe deux parcs naturels à proximité de la ville et cette coexistence à la fois d’une
zone d’extraction minière et de parcs naturels visant à la fois à attirer une clientèle touristique mais
également à préserver les espaces en leurs seins, illustre cette frontière qui s’établie entre développement
économique, profit, et préservation environnementale.

En parlant de clientèle touristique, le tourisme représente le deuxième grand axe de cette nouvelle frontière

2) Etant donné les conditions climatiques actuelles et la fonte des glaces que nous avons évoqué, mais
également étant donné l’imaginaire qui s’est développé autour de l’Arctique, cette région propose des
formes de tourisme inédites : le tourisme polaire et le tourisme de la dernière chance

 le tourisme polaire consiste en la découverte de la culture des peuples autochtones ou des paysages et
de la biodiversité des régions arctiques, ce qui contribue à une valorisation de ces espaces dont l’intérêt
qu’on leur portait auparavant était très faible, tout en créant de l’emploi pour les populations locales, ce
qui permet d’améliorer leurs conditions de vie. Cependant, cette valorisation se fait parfois au détriment
de cette biodiversité et des ces populations. En effet, à Churchill par exemple, dans le Manitoba, Canada,
l’observation des ours polaire est une activité qui attire de nombreux touristes venus du monde entier.
Elle se fait à bord de camions spécialisés, mais cette pratique perturbe le mode de vie des ours et leur
comportement. Une étude de Dycka et Baydack (« Vigilance behaviour of polar bears in the
context of wildlife-viewing activities at Churchill, Manitoba, Canada », Biological Conservation,
n° 116) montre que l’observation depuis les véhicules motorisés des ours polaires dans cette
région perturbe le comportement des ours : elle provoque un accroissement de la vigilance
(relèvement de la tête et observation des alentours) et une augmentation de l’activité
métabolique chez les mâles semblables à l’apparition d’un congénère, seul danger potentiel
pour un animal qui n’a pas de prédateur naturel
Il en va de même pour la culture de peuples autochtones, comme en Finlande, où des clichés Inuits tels
que les igloos ou les chiens de traineau sont utilisés pour faire la promotion de tourisme dans le pays,
alors que les sâmes, peuple originaire de cette région, ne pratiquent pas du tout le même mode de vie.
On a alors une altération voire une négation de leur culture et de leur traditions au profit d’un attrait
touristique fondé sur des clichés et un imaginaire erroné.

 Le tourisme de la dernière chance, quant à lui, incite les touristes du monde entier à voyager en Arctique
afin de venir observer des phénomènes et des paysages qui risquent de disparaître dans quelques
années, comme par exemple en Islande, où se trouve le 2 e glacier le plus volumineux d’Europe
(Vatnajökull) et qui risque fortement de disparaître à cause du réchauffement climatique, étant donné
que sa taille a déjà diminué. Les agences touristiques jouent aussi sur une présentation fondée sur des
clichés, avec des appellations telle que « terre de glace et de feu ». On observe alors un espèce de
paradoxe car ce tourisme se revendique comme un tourisme ressourcant, permettant de relativiser sur
nos mode de vies en faisant face à de grandes étendues pures et blanches, alors qu’en réalité, c’est un
tourisme extrêmement polluant car les touristes arrivent par bateaux ou par avions, et les activités qu’ils
pratiquent contribuent à dégrader l’environnement qu’ils sont venus observer.

Ainsi, l’Arctique polarise des formes de tourisme qui lui sont propre, ce qui a pour effet de dynamiser les espace,
créer des emplois, des nouvelles voies de communications pour le tourisme , mais cela participe également à la
création d’une nouvelle frontière, immatérielle, celle qui sépare les préoccupations environnementales et culturelles
des considérations économiques.

Pour conclure, il peut être noté que l’Arctique représente effectivement une nouvelle frontière non seulement à
l’échelle locale et régionale mais également à l’échelle internationale, ce qui implique une nouvelle volonté de
toujours repousser cette dernière et de la dominer, économiquement et militairement. Enfin, cette nouvelle
frontière survient également du point de vue idéologique, car ces espaces doivent composer en essayant de ne pas
la dépasser, à savoir appétence économique contre volonté de préservation.
Désormais, nous pouvons nous demander si le terme de frontière est encore approprié pour parler de l’Arctique,
étant donné que chaque pays y est implanter et qu’ils n’évoluent plus dans une logique déconnectée de l’espace.

Croquis : bâtiments militaires / navires mili + voies de communication + gisements + flux touristiques…
Titre : L’Arctique, une nouvelle frontière qui polarise les convoitises

Vous aimerez peut-être aussi