Vous êtes sur la page 1sur 16

Thème d’Histoire de Terminale : Les relations entre les puissances et

l’opposition des modèles politiques des années 30 à nos jours

Thème 1 : Les fragilités des démocraties, totalitarismes et Seconde Guerre


mondiale (1929-1945)

Introduction générale au thème :


La crise de 1929 qui secoue les Etats-Unis et s’étend rapidement au monde
remet en cause le système capitaliste. Les conséquences sociales, politiques
et financières sont non seulement profondes mais également durables. Les
économies occidentales sont déstabilisées ce qui fragilise la légitimité des
régimes démocratiques tout en favorisant la montée des extrémistes. Dans ce
contexte des années 1930, 3 régimes politiques inédits font leurs apparitions :
le stalinisme en URSS, le faschisme en Italie et bien sûr le nazisme en
Allemagne. Ces trois régimes totalitaires qui se rejoignent dans leur
détestation commune de la démocratie libérale conduisent à marche forcée
vers la Seconde Guerre mondiale. Cette dernière provoquée par les différents
coups de force des pays totalitaires se révèle sans précédent par son ampleur
tant sur le plan géographique, technologique, qu’humain. C’est une guerre
TOTALE : mobilisant toutes les ressources des activités des belligérants, elle
fait plus de 60M de morts (6x plus que la première) et se singularise non
seulement par les génocides juifs et tziganes mais également par l’apparition
de nouvelles armes capables de détruire à grande échelle.

Problématique générale :
Dans quelle mesure la fragilité politique et économique des démocraties
libérales face à la montée des totalitarismes dans le monde explique-t-elle le
déclenchement de la Seconde Guerre mondiale ?

Chapitre 1.1 : L’impact de la crise de 1929, déséquilibres économiques et


sociaux

Introduction au chapitre :
Le Krach boursier à New-York s’explique par de multiples facteurs financiers
nouveaux qui précipitent les Etats-Unis dans l’une des pires crises
économiques de leur histoire. La crise, d’abord américaine, devient
rapidement mondiale en se propageant à l’Europe cette dernière, à peine
remise de la Grande Guerre s’en trouve profondément bouleversée aussi bien
d’un point de vue politique que social.

Problématique au chapitre :
En quoi la crise des années 1930 ébranle-t-elle le capitalisme libérale ?
Le capitalisme a changé, à l’époque de Colbert on parle de capitalisme
“marchand” : on met de l’argent pour acheter des produits que l’on a pas, on
les copie et on essaye de les reproduire pour les revendre. Avec la révolution
industrielle, on est arrivé à ce qu’on appelle le capitalisme “bancaire”, le
principe est d’avoir des économies, de le placer dans une banque de dépôts
ou dans une banque d’affaire pour investir : le principe de la banque. Il est lié
au capitalisme “industrielle”, son principe est que tant que l’on produit dans
de petits ateliers, si on veut s’agrandir on va parler à la banque sauf si c’est
trop grand et cher, la banque veut pas : on va alors diviser la propriété d’une
entreprise en parts sociales et la proposer à la vente dans un marché
spécifique = la Bourse => le capitalisme “boursier”, on s’aide à développer nos
entreprises en investissant. Puis le capitalisme “fisco-financier”, on vend des
actions en bourse, actions intéressantes, on en achète bcp, tlm en achète, on
va alors essayer de faire le max de bénéfice peu importe si l’entreprise fait
faillite ou pas, on ne croit plus du tout au “projet industriel” => on fait de la
spéculation. => SITUATION COMPLEXE

Les crises éco évoluent dans le temps, elles changent de forme :


- Périclès => Grande dépression (1885) : toutes les crises économiques ont
une origine (secondaire ou principale) => la crise alimentaire ou
frumentaire : pb de récoltes, le prix de la bouffe augmente donc les
ménages réduisent leur consommation en besoin manufacturés =>
crises de chômage => sous-production alimentaire qui impacte les
autres secteurs d’activité
- La crise de 29 => crise des subprimes : crise de surproduction
industrielle : je produis bcp mais la force de produire, le prix du produit
diminue, les gens ont leurs besoin satisfait et le stock ne se vend pas,
les ouvriers sont au chômages, ils ont pu d’argent pour acheter manger,
c la merde. => finis grâce au TOYOTISME
- Crise de subprimes à ajd : crise de bulle spéculative (bitcoins, bulle
internet,...) emballement des investissements et tlm panique et vend et
ça s’effondre

I. Les causes profondes de la crise

Comme l’écrivait J.M Keynes, les années qui suivirent la première guerre
mondiale, constituent une rupture : “Une époque est morte [et pourtant]
nous nous pressons de reprendre le fil de notre vie au point où nous l’avions
laissée”. Quelles sont les causes de cette crise et quels en furent les
mécanismes de diffusion ?

A) Les “roaring twenties”, un temps de prospérité économique et


d’innovation financière
Dans les Etats Unis des années 1920, épargnés par la première guerre
mondiale, le pouvoir d’achat des classes moyennes augmente sensiblement.
Cet essor est d’autant plus rapide que les industriels développent le travail à
la chaîne et gagne en productivité (taylorisme et fordisme = travail à la chaîne
mais aussi augmentation de 5% des salaires pour qu’ils soient contents et
qu’ils achètent des fords, les nourrit en moral => remplir le carnet de
commandes). Comme Henry Ford, ils ne craignent plus d’augmenter les
salaires de leurs ouvriers afin de soutenir leur pouvoir d’achat de
consommateurs et ainsi d'écouler leur production. Le niveau de vie globale
des américains progresse durant cette période, ils sont les premiers à entrer
dans les Roaring Twenties/années folles. Ils découvrent de nouveaux produits
ménagers, débuts de la publicité, le cinéma américain se développe et le
culte américain à l’automobile puisque en 1919 il y a 6 millions de voitures et
en 1929, il y en a 27 millions. Dans ce contexte, la progression de la bourse est
tout aussi spectaculaire mais au départ, cette progression se fait sur des
bases solides (le dollar est fort, et il y a une stricte adéquation entre la valeur
des entreprises et leur cotation boursière ce qui veut dire qu’avant la crise de
1929, les entreprises sont équivalentes à ses actions). Nous sommes dans une
période de prospérité malgré une très courte crise en 1921 caractérisée par
une hausse des profits des entreprises +156% entre 1923 et 1929.

Cette argent disponible et cette croissance économique sont stimulés par un


certaine nombre d’innovations financières :
- Des crédits à la consommation apparaissent afin de faciliter
l’équipement des ménages
- En matière de placements financiers avec l’apparition d’un nouveau
titre financier, en l’occurrence ce que l’on appelle des fonds
d’investissements (“investments trusts” = investir dans l’avenir et faire
un max d’argents avec les investissements => va créer la bulle
spéculative, ex: la place des Vosges + libéralisme = être libre de son
argent) Ils sont créés afin de gérer un portefeuille d’actions
d’entreprises très variées, leur succès est foudroyant car à partir de 1927
ils deviennent le premier placement financier américain (plébiscité par
les américains) et en 1929, ils sont de loin les premiers titres spéculatifs
de l’économie américaine.

Cependant, ce système boursier chargé de fournir les entreprises les fonds


nécessaires à leur développement productif fini par générer son propre
déséquilibre : entre 1921 et 1929, la production industrielle est doublée (=
augmente de 50%) et en même temps les cours boursiers de ces entreprises
lui va augmenter de plus de 300% par la spéculation. La hausse boursière
résulte d’un mouvement spéculatif qui est de moins en moins connecté à la
valeur réelle des entreprises.

B) … Débouchant sur un temps de spéculation féroce …


La bulle spéculative qui se forme alors est entretenue par diverses
dynamiques :
- Première dynamique psychologique : Les gens sont persuadés que la
prospérité et la croissance sont sans fin

- Deuxième dynamique pratique, concrète et technique : A cette époque,


la société américaine dispose d’énormes marches d’argent susceptible
d’être investi et d’alimenter cette spéculation. Ces sommes proviennent
en partie des particuliers qui sont encouragés à placer leurs économies
pour s’enrichir MAIS un particulier peut aussi investir sans argent en
ayant recours à des courtiers qui peuvent avancer jusqu’à 190% des
sommes nécessaires, c’est ce qu’on appelle la pratique de “l’achat sur
marge” (= Cette pratique permet aux spéculateurs de ne verser qu’une
fraction du prix total au moment de l’achat des actions, charge à son
coursier d’emprunter le reste à une banque, les actions achetées sont
déposées en garantie chez le courtier, dès que le prix des actions
augmente, le courtier vend l’ensemble des actions, rembourse la
banque, touche sa commission, rembourse son client avec la plus
value). Le système fonctionne bien tant que les cours de bourse
montent mais devient vite problématique lorsque ces derniers baissent,
en effet, en cas de chute boursière le coursier et l’investisseur doit en
urgence remettre de l’argent afin de ne pas tout perdre

Les investisseurs sont autant des particuliers que des entreprises, si l’on
considère les particuliers ayant investi, on en constate environ 30 M ce qui est
relativement peu comparé au peuple américain. Pendant les trois années
précédant la crise, la spéculation fonctionne bien. Sur les deux années (entre
juin 1926 et juin 1928) la bourse augmente de 50% et sur la période de juin
1928 à septembre 1929, il y a toujours une croissance même si moins élevée.
Malgré ces bons chiffres, l’économie financière décroche de plus en plus de
l’économie réelle, en effet, la hausse des profits des entreprises ne suit plus la
hausse des cours boursiers. Ainsi, si l’on prend l’exemple de General Motors,
on se rend compte qu’elles passent de 18 dollars à 92 dollars et le dividende
lui passe sur la même période de 13% à 6% (= l’entreprise verse moins d’argent
à ses actionnaires).

=> Le Dow Jones (100+ entreprises américaines) = Cac 40 (+40 entreprises


françaises) qui est un indicateur des cours des entreprises.

Grâce aux capitaux étrangers et en particulier américains, la croissance


économique revient en Europe, les années 20 se caractérisent pour l'Europe
par une stabilité économique garantie par les Etats Unis, autrement dit
l’Europe est perfusée financièrement mais est très endettée.
C) … qui finit par ralentir et se retourner complètement

Dès 1929, la situation économique finit par se dégrader aux Etats-Unis où on


constate une baisse de l’indice de production càd le nombre de produits
manufacturés vendus, des carnets de commandes… La production
d’automobile atteint en mars 1929 un maximum avec 622 000 voitures
produites mais en septembre, la production n’est plus que de 416 000 ce qui
est liée à la satisfaction des besoins => baisse de consommation (plus besoin
de voitures, plus d’argent => ne peuvent plus compter sur leur banque). On
assiste rapidement à un retournement du marché et à des inquiétudes. Le
principe du produit financier commence à poser problème, certains produits
spéculatifs perdent en puissance et notamment le phénomène de l’achat à la
marge qui commence à se retourner.

II. Une crise américaine qui se mondialise

A) Une crise à Wall Street

1. Une crise purement boursière

Après 18 mois de hausse frénétique les spéculateurs cessent de croire en une


croissance infinie des cours, quelque jours avant le Krach (18,19,23 octobre) on
assiste aux premières ventes massives d’actions, il s’agit encore de prises de
bénéfices : les vendeurs gagnent encore de l’argent MAIS ça commence à
entraîner une baisse globale des cours. Le 24 octobre marque la première
grande panique, le matin c’est une déferlement soudain d’ordre de ventes, au
matin : c’est à qui vendra au plus vite, en quelques heures, sont proposés au
marché 12 894 650 paniques => En gros tlm vend au marché 13 millions de
titres. Certaines valeurs chutent à un tel point qu’elles n’ont plus de valeur (la
quotation tombe à 0). John K. Galbraith dira : “Vers 11 heures, le marché avait
dégénéré en une mélée folle et éffrénée pour vendre. Vers 11 heures 30, il
s’abandonnait à une terreur aveugle et sans merci, c’était vraiment la
panique”. Des attroupements se forment rapidement dans Broad Street, la
foule des spéculateurs s’agglutine dans les bureaux des courtiers pour en
faire enregistrer leurs ordres de vente et 11 investisseurs se donnent la mort
(wtf)

Une riposte économique s’organise vers midi, une réunion est improvisée au
23 Wall Street dans les locaux de la banque JP Morgan et rassemble une demi
douzaine de grands banquiers américains qui font publier une déclaration
rassurante dans la presse et déclare donc investir des fonds pour soutenir la
bourse afin de baisser la baisse. Richard Whitney (président de la bourse de
NY) se présente en personne dans la salle des marchés (= la corbeille) et vient
porter les ordres d’achat de ce consortium de banques. La réaction est
immédiate car les cours se stabilisent et repartent à la hausse. A la clôture de
la bourse, on constate une étonnante récupération des cours. Le New York
Times titre en fin de journée que la haute finance avait fait preuve de flegme
et de sa haute maîtrise de la situation. Les courtiers eux même annoncent
que le marché est stabilisé mais discrètement, ils enregistrent des ordres de
vente en masse pour lundi. De nombreux spéculateurs ne croient pas en cette
reprise et préparent eux aussi la vente massive de leurs actions et donc dès le
28 octobre, le lundi noir, 9 millions de titres sont vendus et entraînent une
chute immédiate de la bourse, et perd en fin de journée de 12,8%. Le
lendemain matin, mardi 29, tous ceux qui pensaient que la bourse allaient se
stabiliser tombent dans la panique à leur tour et c’est 16 millions de titres
vendus, les pertes sont vertigineuses, la plupart des grosses valeurs perdent
30% de leur valeur, la bourse chute de 51% et va se maintenir de façon
régulière jusqu’en 1932. En 1929, après ces jours noirs, c’est comme-si les
Etats-Unis sortaient de la guerre. On a des suicides à la chaîne : 2 spéculateurs
à la marge titulaires d’un compte joint et vont se suicider depuis le haut du
célébre Ritz.

2. qui devient une crise économique généralisée

Au plus haut niveau des élites politiques et économiques, on prétend que le


Krach n’aura pas d’incidence sur la prospérité économique dont la situation
est pour eux, profondément saine, “cette crise ne touche qu’un million
d’américains”. Mais, la crise boursière de ces trois jours jouent un rôle de
détonateur : d’abord psychologique avec une perte de confiance
extrêmement nette dans le marché en général puis un détonateur
économique, plus précisément un détonateur financier, elle a engouffré
d’énormes quantités d’argents : les investisseurs d’hier sont les pauvres
d’aujourd’hui. Ensuite, cette crise a été un détonateur bancaire puisqu'elle a
détruit tout le système complexe du crédit bancaire à l’américaine. On assiste
donc à des faillites en cascade : de courtiers, d’entrepreneurs.

Tous les indicateurs au lendemain du mardi, convergent vers une raréfaction


de l’argent disponible et donc à un phénomène de déflation (= une réduction
des salaires et de toutes les allocations publiques et sociales pour rétablir
l’équilibre du pays et soutenir la monnaie) ce qui fait baisser le pouvoir
d’achat des américains et donc leur consommation. Par ailleurs, l’économie
américaine connaissait avant la crise certains signes de fragilité :
- La production industrielle et notamment de biens durables connaissait
déjà une contraction sur la période qui va suivre la crise de 50%, moins
de débouchés et les besoins sont satisfaits
- On assiste à une crise de surproduction agricole qui baisse le prix de
vente des denrées alimentaires et 20% de la population est touchée par
cette crise
Crise boursière => Crise bancaire => Crise industrielle (et agricole) => Crise
sociale)

Avec l’effondrement des cours boursiers des centaines de milliers de


ménages qui avaient placé toutes leurs économies en bourse se retrouvent
ruinés et insolvables parfois même à la rue. Les banques se retrouvent en
faillite et les commerçants et entreprises qui ont ouvert des comptes chez
eux font faillite à leur tour et tout cela entraîne une baisse massive de la
consommation, ils licencient ce qui provoque du chômage et donc de la
pauvreté. On assiste à des scènes dramatiques : des petits fermiers sont jetés
sur les routes car ils ne sont plus en capacité d’exploiter la terre, le chômage
se multiplie dans les villes avec la multiplication des SDF et des bidonvilles,
en l’absence de cotisation sociale se multiplient des opérations de charité
publique : soupes populaires, resto du coeur. Si la crise américaine atteint son
plus haut en 1932, on assiste à une reprise en 1933 mais elle est lente et
difficile ce qui va sauver l’économie américaine est donc la seconde guerre
mondiale. Le président américain de l’époque Herbert Clark Hoover qui est en
fonction depuis mars 1929 s’entête dans un premier temps à proclamer : “la
prospérité est au coin de la rue”, il s’est trompé puisqu’en 1933 est enregistré
13 millions de chômeurs pour la première fois.

B) qui s’étend à la planète entière

En 5 ans, de 1929 à 1933, la crise détruit les trois principaux piliers de


l’économie mondiale : la production, le commerce international, le système
monétaire international.

1. Une contagion systémique (système devient contagieux)

Le repli du commerce international entre 1929 et 1932, le commerce mondial


diminue d’un quart en volume et de deux tiers en valeur du fait de la baisse
des prix. En effet, la crise américaine se traduit par une baisse des
importations et par conséquence des exportations des pays qui vendaient
aux américains, il en résulte une chute brutale des recettes d’exportation de
ces pays du Sud et une diminution de la demande. Donc on assiste à une
contraction du marché international, d’autant plus que la plupart des Etats
prennent des mesures protectionnistes (= décision politique visant à limiter
l’arrivée de produits sur le sol national : tarifs douaniers (=taxes), barrière des
normes(=ne pas accepter de trucs car …)) afin de limiter la crise dans leur pays
: par exemple, le 17 juin 1930, le président Hoover augmente les taxes sur
plusieurs milliers de produits étrangers. La crise s’étend au pays du Sud car on
n’achète plus leurs produits primaires et se diffuse alors vers le Nord.

L’effondrement du crédit international vient aggraver les effets de la crise


commerciale, en effet, les prêteurs américains interrompent brutalement les
exportations de leurs capitaux et pire, rapatrient soudainement leurs mises
afin de se reconstruire une assise financière ce qui a pour effet de ruiner les
pays emprunteurs. En trois ans, le volume des prêts internationaux est divisé
par deux ce qui entraîne une formidable déflation du crédit international
(=ensemble des sommes qui circulent dans le monde)

La crise financière éclate en 1931, et est suscitée quant à l’inquiétude des


banques allemandes, le 20 juillet 1931 dans le Berliner Zeitung, on apprend
que l’une des principales banques allemandes aurait perdue 220 M de marks
dans la faillite d’un consortium laitier en Allemagne du Nord. On assiste alors
à un mouvement de panique de la part des déposants qui se précipitent pour
retirer leurs économies : “La ruée des déposants” et l’Etat est obligé d’en
prendre le contrôle. Ce phénomène va alors s’étendre à toutes les banques et
donc l’Etat est obligé de nationaliser le secteur bancaire afin d’éviter sa faillite
globale. D’Allemagne, la crise financière se répercute en Grande Bretagne qui
connaît à partir de la fin juillet 1931, d’importants retraits de fonds. Ces
difficultés économiques poussent l’Angleterre à abandonner l'Étalon-or
(convertibilité de la livre sterling en or) de peur que les gens convertissent
leurs livres sterlings pour les transformer en or, ils suspendent alors
l’étalon-or afin de dévaluer la livre sterling. Tous les pays suivent alors le
mouvement ce qui précipite la chute du système monétaire international. La
livre est déconnectée de l’or en 1931, le dollar en 1933 et la France finalement
en 1936. On assiste en 1932 à une vague de faillite bancaire et au final, le
monde se fractionne en trois zones monétaires : la zone dollar (amérique du
nord et amérique latine), la zone sterling (angleterre et le commonwealth), le
bloc or (toutes les monnais qui gardent leur convertibilité). La conséquence
est une multiplication des mesures protectionnistes pour protéger ces
économies contre les autres et les tensions internationales.

2. aux effets variables et variés

Comme aux Etats-Unis, la crise nourrit la crise : la contraction générale des


marchés associée au manque de capitaux entraîne une baisse des prix qui fait
qu’il n’est plus rentable de produire, les industriels réduisent alors la
production ce qui augmente le chômage ce qui diminue la demande, ce qui
provoque une contraction des marchés et une disette des capitaux et ainsi de
suite. On retrouve ce profil absolument partout, on a une période de
dépression jusqu’en 1932, suivie par une reprise inégale en fonction des pays.

En Allemagne, la crise est précoce, dès la fin de l’année 1928 et la dépression y


est la plus forte car l’Allemagne est déclarée vaincue de la première guerre
mondiale et doit payer des indemnités de guerre. Le nombre de chômeurs y
est considérable, ils sont 5,5 M en 1932, auxquels il faut rajouter les 8 M de
chômeurs partiels : 4 ouvriers sur 5 dans le bâtiment sont au chômage, 3 sur 5
dans l’industrie du bois et 2 sur 5 dans l’industrie mécanique.
En Grande-Bretagne, au contraire, la dépression est moins grave et en effet,
après la dévaluation de 1931, le pays se replie sur son empire et au final la
reprise est plus rapide que partout ailleurs.

La France semble moins touchée par une crise plus tardive mais plus durable,
la crise financière de 1931 ne la touche qu’en 1935 et c’est à ce moment que
l’on abandonne l’étalon or. La chute de notre production industrielle est
moins forte car nous avons moins d’industrie, par contre l’agriculture va elle
être frappée de plein fouet : baisse de prix, baisse de pouvoir d’achat, etc.
Malgré tout, la crise s’installe dès la fin de l’année 1931 début 1932 avec des
conséquences en termes de situation politique qui débouche sur une
manifestation du 6 février 1934 et qui débouche sur la création du front
populaire.

Au Japon, la crise aggrave une situation économique et sociale déjà tendue,


en effet, la fermeture des marchés extérieurs inquiète profondément le
gouvernement de Tokyo qui peine à se procurer des matières premières et
des ressources alimentaires essentielles. La situation est d’autant plus
préoccupante car la population augmente d’1 M par an. Les militaires sont de
plus en plus influents et soutenus par les grands groupes industriels japonais
qui prônent la conquête coloniale, ainsi, le japon s’empare du Mandchourie en
septembre 1921.

PPO : les conséquences de la crise de 1929 en Amérique latine

Dans les pays du Sud économique, la situation est bien plus grave, en effet,
ces derniers sont fortement touchés par la baisse des matières premières
agricoles et dans un certain nombre de cas, cette crise a bloqué le processus
de développement jusqu’à la première guerre mondiale et même au-delà. En
effet, ces économies sont des “économies de rente”, ils se sont spécialisés
dans des types de produits brutes : agricoles ou miniers qu’ils vendent pour
dégager des revenus nécessaires à l’achat de ce dont ils ont besoin c’est le
cas notamment du Brésil, avec le café et du fait de la crise, se retrouve à ne
plus pouvoir le vendre et à l’utiliser comme combustible. La crise entraîne la
montée des partis populistes et autoritaires, en Argentine c’est le cas de José
Félix Uriburu qui prend le pouvoir à la suite d’un coup d'État en septembre
1930 à Buenos Aires, c’est aussi le cas de Getulio Vargas qui prend le pouvoir
en octobre 1930 au Brésil (=> adorateurs d’Hitler).

Trace écrite du PPO sur l’amérique latine :

L’Amérique latine est touchée de plein fouet par la crise car elle a basé son
modèle de développement sur les exportations, la dépendance vis-à-vis de
l’Amérique du Nord et de l’Europe est forte (les Etats-Unis absorbent à eux
seuls 42% des exportations brésiliennes, quand le brésil vend 10 produits, 5 en
sont vendus aux Etats-Unis. Dès lors, ces exportations chutent durablement
et les économies de ces pays latino-américains rentrent en récession : le PNB
de Cuba chute de 37%). En même temps, le chômage augmente, il y a 1 M de
chômeurs au Mexique en 1932 ce qui augmente les courants migratoires,
d’autant plus que les effets sont durables. Le PIB c’est la valeur totale des
biens et des services dans un pays quelque soit la nationalité des entreprises.
Le PNB c’est l’ensemble des produits nationaux bruts. Politiquement,
l’Argentine, le Brésil, l’Equateur, le Guatemala, le Panama, le Pérou et le
Salvador, le Venezuela, connaissant des coups d’états entre 1930 et 1940, des
régimes populistes se mettent en place et la crise de 1929 est
particulièrement dure dans ces pays à économies de rente. Entre 1929 et 1932,
les exportations diminuent en moyenne de 50% voire 70% pour le Pérou et la
Bolivie, et ça atteint même 80% au Chili, le Brésil doit quant à lui détruire près
de 80 millions de sacs de café pour lutter contre la baisse du prix du café.
Comme pour les pays du Nord, les pays du Sud ont tenté des dévaluations
monétaires mais cela sera sans succès.

III. Des conséquences multiformes et des réactions unilatérales

A) L’Amérique en crise…

De par son étendue, sa profondeur et sa durée, la crise déclenchée en 1929,


mue en dépression qui affecte en profondeur la société américaine. D’abord
par le chômage de masse, ces statistiques concernant ce dernier sont très
variables, comme il n’y a pas à l’époque de recensement officiel, toutes ces
statistiques révèlent néanmoins l’explosion du nombre de chômeurs
puisqu’on passe de 1,5 M de chômeurs càd 3% de la population active à 12 M
de chômeurs en 1932 soit 25% de la population active = ¼, non indemnisé, ce
chômage devient vite synonyme d’extrême pauvreté, on assiste à une misère
sans précédent aux Etats-Unis où ne reste pour aider ces populations des
organisations caritatives telles que les “Bread lines” qui provide au moins un
repas par jour. L’appauvrissement touche aussi les employés comme les
autres catégories sociales. Cette crise provoque une baisse de nuptialité =
baisse de natalité => conséquences démographiques car l’avenir ne donne
pas envie et la société américaine se rétracte. La société souffre, suscite chez
les victimes des sentiments d’angoisse qui peut même déboucher sur de la
violence, ex : le Massacre de Dearborn, dans la banlieue de Detroit en 1932,
c’est 4 manifestants qui présentaient les revendications des chômeurs de la
ville au maire et qui sont accueillis par la police qui leur tire dessus, sont
exécutés et ce qui provoque une émeute. Partout dans le pays, on assiste à
une agitation sociale comme sporadique souvent organisée par des
manifestations de chômeurs dans la rue afin d’être visible grâce à des
pancartes et montrer leurs situations sociales. Elles sont généralement
pacifistes et demandent des remises en question du système capitaliste et
interpellent dans un contexte du rayonnement du communiste.

B) … qui hésite quant à la marche à suivre pour sortir de l’ornière (= un


caniveau)

Pris au dépourvu par cette spirale déflationniste, les responsables de la


réserve fédérale américaine n’ont pas osé pratiquer une injection massive
d’argent frais dans l’économie pour provoquer une “reflation” (= remontée
des prix). Ils sont restés fidèles à l’orthodoxie libérale ce qui a eu pour
conséquence d’approfondir la dépression financière en privant les
producteurs de capitaux et les consommateurs de moyens de paiement, ils
ont approfondi le marasme durable de l’économie.

Pour comprendre leur première réaction, il faut se replacer dans le contexte


de l’époque. En effet, pour la plupart des hommes politiques et des
économistes libéraux les crises sont des “purges” utiles pour permettre au
capitalisme de partir sur des bases saines, dans ce cas de figure toute
intervention de l’Etat est jugée non nécessaire voire indésirable. A cette toile
de fond idéologique, il faut ajouter des circonstances particulières à l’époque
puisqu’elle est marquée par une inflation et un déficit budgétaire des Etats
important. La plupart des Etats sont poussés à mener, à rétablir l’équilibre
budgétaire et à maintenir des politiques budgétaires restrictives. Ces
politiques sont particulièrement suivies en Europe et aux Etats-Unis par le
président Hoover (républicain).

Hoover est passé à la postérité comme un président qui a eu une attitude


attentiste face à la crise, résumable par son fameux slogan, le lendemain la
crise “la prospérité est au coin de la rue”. Mais, dès la fin de l’année 1929 et
dans l’optique de la campagne présidentielle, il tente quelques mesures de
relance, d’abord il réduit les impôts pour redonner du pouvoir d’achat aux
ménages américains ensuite il propose des crédits pour lancer des travaux
publics ensuite il pousse la réserve fédérale à réinjecter un peu d’argent dans
l’économie (= augmenter la circulation monétaire) et enfin il prend des
mesures protectionnistes pour protéger l’économie américaine des produits
étrangers. Il n’en demeure pas moins persuadé que le rôle de l’Etat doit être
limité dans l’économie et c’est ainsi qu’il va tenter de pousser les industriels à
s’engager notamment en les invitant à ne plus baisser les salaires et à
stabiliser l’emploi, à partir de la crise financière de 1921 il est contraint de
prendre des mesures plus dynamiques : il crée la Reconstruction Finance
Corporation qui prête de l’argent aux organismes en difficulté, il fait passer
une loi : l’Emergency Relief and Construction Act qui permet d’accorder des
crédits pour lancer des travaux publics afin d’employer des chômeurs, au total
les dépenses fédérales vont augmenter de façon significative alors même que
les recettes fiscales s’effondrent, le problème c’est qu’il n’aboutit pas les
décisions qu’ils initient et refuse catégoriquement de relancer massivement
le pouvoir d’achat des américains et de généraliser l’aide aux chômeurs.
PPO : Un nouveau président Franklin Delanoe Roosevelt pour une nouvelle
politique, le New Deal

Les politiques de Hoover n’arrivent pas à venir à bout d’une crise qui
s’aggrave et donc en 1932, les électeurs désignent à la présidence un homme
nouveau, un démocrate : Franklin Delanoe Roosevelt, élu avec 57,3% des
suffrages exprimés. Il est élu sur la base d’un programme qui n’est pas clair
même si la plateforme démocrate (la ligne directrice de son programme) est
plutôt déflationniste, cependant c’est un pragmatique càd qu’il rebondit, il est
poussé par un club qu’il avait réuni avant les élections, qu’on appelle le Brain
Trust et au sein duquel il y a John M. Keynes, qui le poussera à faire le New
Deal. Rétrospectivement, on distingue deux New Deal dans cette réflexion
menée par Roosevelt:
- Le premier New Deal repose sur toutes les mesures prises à partir du
printemps 1933, en 100 jours c’est 15 lois qui sont votées pour
réorganiser trois secteurs : le secteur bancaire, agricole et industriel.
Dans le secteur bancaire, il s’agit de mesures de sauvegarde pour
sauver les banques mais pas seulement puisque pour la première fois,
le système fédéral s’octroie un droit de regard sur les systèmes
politiques bancaires autrement dit il surveille les banques, il y a la
séparation obligatoire entre la banque de dépôt et la banque d’affaires
= la loi “Glass Steagall Act” qui sera abolie en 1999.
- Dans le secteur agricole est votée une loi : “Agricultural Adjustment
Act” qui a pour but de réduire la production agricole pour faire
remonter les prix.
- Pour l’industrie, est voté le NIRA (National Industrial Recovery Act) qui
favorise la relance sur de nouvelles bases de concurrence. Le texte
prévoyait que les industriels réunis en branche d’activités établiront
ensemble des codes de concurrence communs, dans lesquels ils
pourraient placer des prix minimum de vente, des quotas de
production, une durée légale de travail, un salaire minimal pour les
ouvriers et interdir le travail des enfants. De plus, par l’article 7A est
reconnu le principe de négociation collective (= obligation pour les
patrons et les syndicats de se réunir pour négocier à parité, donc dans
le libéralisme le NIRA pousse aux négociations collectives => favorise
les syndicats et les représentants sociaux => grand pas éthique).
Adhérer au NIRA n’est pas obligatoire mais Roosevelt va en même
temps faire une campagne de promotion politique intitulée “We do our
part”, pour faire pression sur les patrons. 96% des industries signent le
NIRA, vrai succès avec quelques exceptions notables : Ford qui refuse
car il considère que le fordisme suffit amplement. Tous ces mécanismes
cherchent à faire remonter les prix et les salaires en même temps tout
en favorisant l’embauche mais aussi la réduction du temps de travail,
c’est le début de la société de plaisir des années 60.
Face au chômage de masse, des mesures d’aide sont prises, en créant
la Civil Work Administration (CWA) qui propose de salarier des
américains au chômage afin de mener des politiques d’aménagement.
En 1934, elle embauche 4 millions de personnes : Aménagement de la
Tennessee Valley. Dans le domaine monétaire, Roosevelt est au départ
favorable à la déflation mais une monnaie stable face aux plaintes de
paysans endettés il se résout à une politique inflationniste et surtout à
dévaluer le dollar de 40% en 1934.

Au final ce New Deal est mitigé malgré une embellie, c’est le marasme
qui continue avec un taux élevé de chômeurs. Les libéraux critiquent le
NIRA et surtout l’accuse de favoriser le syndicalisme et porté plainte
auprès de la cours suprême qui rend donc son jugement le 2 mars 1925,
la cours suprême annule le NIRA, forçant Roosevelt à de nouvelles
mesures qu’on appellera le deuxième New Deal

Le second New Deal se met en place à partir du printemps 1935 et il


traduit véritablement les grands impératifs de l’administration
Roosevelt càd d’abord développer plusieurs grand travaux, utilisation
tout aussi systématique du déficit budgétaire et puis la période
d’ébauche du Welfare State américain (Etat Providence) avec le rôle des
syndicats. La CWA est remplacée par une institution qui porte presque
le même nom : Work Public Administration, elle propose de meilleurs
salaires. Dans le domaine social, pour remplacer le NIRA sont créées
deux structures : la National Labor Relation Act du 5 juillet 1935 et aussi
le Fair Labor Standard Act de juin 1938 qui instaure un salaire minimum.
Est prise également une autre loi : la Social Security Act (le 15 août 1935)
est qui crée le premier système de sécurité sociale américaine. Il est à
un stade embryonnaire : c’est le minimum et ne couvre que deux
choses : la vieillesse et le chômage mais sur un temps plus limité et
exclut certaines personnes du dispositif de vieillesse et chômage.

Bilan mitigé du deuxième New Deal, il y a eu une légère reprise entre 32


et 39 avec un indice national qui double et aussi des revenus doublés
enfin, jamais le pays n’a été aussi bien équipé. Mais si l’on compare par
rapport à 1929, le PNB est à peine supérieur et le chômage reste élevé.
Le vrai bilan positif, il a ouvert la voie à une réflexion sur le capitalisme
et sur sa réforme et sur la politique à agir dans l’économie = on peut
agir dans l’économie et pk pas. Par ailleurs, on assiste à une mise en
place d’un minimum de protection sociale aux partenaires sociaux et
aux salariés. Autre point positif, avec la réduction du temps de travail,
du travail des enfants, on a créé de nouvelles professions liées à
l’enfance, aux vacances, aux loisirs… Il a posé les pierres de la nouvelle
société de consommation qui s'épanouit après guerre.

C) Ailleurs, des réponses de circonstances multiples et souvent peu


adaptées

L’Allemagne du chancelier Brüning qui sera chancelier de mars 1930 à


mai 1932 offre l’exemple le plus significatif d’une société déflationniste, il
souhaite baisser les prix quitte à faire baisser les salaires sans toucher à la
monnaie. Pour équilibrer sa balance commerciale, il augmente les droits de
douanes, décide de baisser les salaires des fonctionnaires de 10% et de
réduire toutes les dépenses publiques. Cela permet de maintenir la balance
commerciale allemande mais c’est une catastrophe car ailleurs cela baisse le
pouvoir d’achat des allemands. A partir de 1932 NSDAP (parti nazi) fait parti
des coalitions départementales et fait abandonner la politique déflationniste.
A partir de janvier 1933 il est à la tête du pays qui est dans une situation
catastrophique : le déficit est colossal, Hitler met en place une économie de
guerre : lance des grands travaux (autoroutes allemandes) réarmement. Il
contrôle les prix, fixe des salaires et cela fonctionne. Par exemple, le chômage
s’effondre : on passe de 6 M en 1930 à 200 000 en 1938. L’Allemagne de biens
d’équipement augmente, il passe pour l’année 1939 à un indice 256 alors que
quasiment 9 ans plus tôt, l’indice était de 100. Si on s’intéresse aux biens de
consommation, sur la même période on est passé à un indice de 119. Tout le
système est fondé sur la prédation, le vol et l’autarcie.

Depuis 1925, la Grande Bretagne mène une politique déflationniste avec


la crise financière de 1931 et devant les problèmes budgétaires et difficultés
économiques qu’elle entraîne, le gouvernement décide d’accentuer cette
politique. Ainsi, les experts du May Committee => Comité qui se réunit
régulièrement pour examiner les finances du pays, affirment qu’il faut rétablir
l’équilibre en poursuivant la déflation et en particulier en diminuant les
allocations chômages. Keynes aurait dit de ce rapport : “c’est le document le
plus idiot que j’ai eu la malchance de lire”. Le gouvernement Macdonald fait
voter en 1931, l'Économie Bill qui lui permet de prendre par décret des
mesures d’économie. Autrement dit, il continue sa politique de déflation.
Pour autant la Grande Bretagne connaît une grande reprise et en 1939, elle a
rattrapé son niveau de 1929. D’abord, la relance a été aidée par le maintien des
niveaux des salaires. D’autre part, l’existence en GB d’allocations chômages
qui amortissent la crise et l’Angleterre s’est repliée sur son empire
gigantesque (2x et demi la Russie => 22 M de km²) et n’a pas hésité à y puiser.

Ce qui caractérise la France c’est de maintenir plus longtemps que les


autres des politiques de déflation (de 1930 à 1936), particulièrement sous deux
gouvernements (sous la IIIème République => République parlementaire =>
gouv est maître). C’est sous le gouvernement de Doumergue et de Laval en
1934 et 1935 que les mesures sont les plus fortes, les décrets de “famine et de
misère” qui accessoirement le 16 juillet 1935, diminue de 10% toutes les
dépenses publiques car on a souhaité maintenir l’étalon or et surtout le
gouvernement français a refusé de dévalué francs => il faut alors baisser les
prix, donc baisser le salaire et accepter que les gens perdent une partie de
leur salaire. C’est la poursuite de cette politique qui va plonger la France dans
la crise. En 1936, la victoire du front populaire traduit deux sentiments
politiques : 1, le rejet d’extrême droite, anti-parlementaire et à tendance
faschisante mais aussi le souhait d’une grande partie de l’opinion publique
qui veut en finir avec cette politique de déflation. Voilà pourquoi à partir de
juin 1936, Léon Blum lance plusieurs mesures afin de provoquer une déflation
de l’économie. On privilégie la voix de Keynes en augmentant la
consommation et notamment par plusieurs mesures sociales : d’abord la
hausse du pouvoir d’achat en imposant les 40h par semaine et le maintien du
salaire, ce qui se traduit par des embauches et cela contribue à une hausse du
pouvoir d’achat des ménages.

PPO : 1936, les accords de Matignon

Les réformes du front populaire demeurent historiques au regard de


l’histoire sociale de notre pays. D’abord, il s’agit de réformes structurelles qui
permettent d'accroître le rôle de l’Etat dans l’économie : intervention dans
certains secteurs ciblés, reconnaissance de l’importance de la classe ouvrière
(restauration du personnel et affirmation des libertés syndicales). Des
mesures de progrès social (fixation des retraites et une limitation de la durée
hebdomadaire du travail). Le front populaire c’est aussi la création d’un office
national interprofessionnel du blé afin de contrôler le prix du blé et la
consommation des français. Le front populaire c’est aussi la nationalisation
des entreprises d’armement notamment par exemple l’avionneur Dassault. Il
y a aussi la nationalisation = prise de contrôle de la banque de France. Il y a
également la politique de grands travaux, à l’américaine donc réforme des
transports avec notamment en 1937, la fusion de toutes les entreprises
ferroviaires en une seule : création de la SNCF et puis des garanties aux
salariés : des réformes sociales complémentaires (= congés payés, semaine de
40h, l’action scolaire, l’aide à l’enfance avec la mise en place des premières
crèches d’Etat).

Concrètement, les accords de Matignon prévoient des hausses de salaire


entre 7% et 15% selon les professions. C’est la reconnaissance par le patronat
du fait syndical càd les délégués du personnel, acceptation du patronat par le
principe de convention collective càd l’idée que l’on fixe des salaires, les
quantités produites tous, des congés payés sont mis en place, la semaine de
40h à la place de 48h le front populaire a annulé la baisse de 10% des salaires.
Des résultats très mitigés car la reprise économique est très faible, le
chômage diminue, diminue trop lentement et il y a une sorte de
neutralisation des accords de Matignon (augmentation des salaires mais
augmentation des prix aussi) par l’inflation de septembre 1936 à juin 1938.
Bilan économique décevant, bilan social très positif => c’est la France
moderne.

Conclusion :
La crise financière d’octobre 1929 révèle une crise économique dont les
conséquences sont désastreuses. Les faillites bancaires et industrielles
provoquent une explosion du chômage et de la pauvreté. L’arrêt des
commandes américaines et le rapatriement des fonds placés à l’étranger
entraînent une propagation de la crise au reste du monde. Les économies
européennes et latino-américaines sont touchées par la crise et par la
dépression avec de lourdes conséquences sociales et politiques dans de
nombreux pays : les populations se tournent vers des forces hostiles à la
démocratie comme en Argentine, au Brésil ou encore en Allemagne. Seule
l’URSS paraît échapper à la crise où beaucoup de gouvernements appliquent
une politique de relance. Aux Etats-Unis, l’échec de la politique déflationniste
préconisée par Hoover provoque l’arrivée au pouvoir de Roosevelt en 1932, il
met en œuvre une politique de relance financée par l’Etat dans le cadre du
New Deal. En France, à partir de 1936, sous le front populaire les ouvriers
obtiennent d’importantes avancées sociales avec les accords de Matignon.
L’Italie fasciste, l’Allemagne nazie et le Japon militariste font aussi preuve
d’une forte intervention de l’Etat dans leur économie mais avec l’objectif de
préparer des conquêtes territoriales et au final, dans certains pays (R-U,
Japon, Allemagne, Italie) la reprise de l’activité économique est assez rapide
par contre aux Etats-Unis, en France ou en Amérique latine, elle ne reprendra
qu’après la seconde guerre mondiale.

Vous aimerez peut-être aussi