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les faits que de s'occuper des théories qui les déforment. rnents synthétiques. Il faut procéder par analyse, et celle-ci den1andc·
Les ouvrages de Levy Brühl et de l.ie Bon sont bons ; m<'illeurs li>~ beaucoup de temps et de développements. Quelle est mou opinion syn-
seconds - Ces deux auteurs gagneraien't à être plus objectifs; li ne pas thétique sur saint Thomas '? Je n'en ai pas, mais voyez dans la Socio-
avoir de parti-pris. logie de nombreuses analyses. Les Principia de Newton sont un mélange~ de•
Classer les renseignements ! Hélas, j'ai cherchP. le mcili<~ur 1noyc•11 métaphysique et de théories expérimentales. On peut admirer celle-ci et
rejeter la partie métaphysique, comme, dans les mines, on rejette ln <
et ne le trouve pas ! Je vais au petit bonheur.
(F) M. Giulio Farina a tiré du Traité de Sociologie u11 Manuel'·(édité
gangue, pour dégager les diamants. Je dois répéter la mê1ne chose pour
par Barbera-Florence). On en vend beaucoup, mais je ne sais· si cela G. Sorel. Je dois écrire sur lui un article pour la Ronda. Il faut distiu-
guer trois personnages en cet auteur : I. Un croyant en la diYinité clu
sera utile. Pour av9ir un moindre volume, ori a dû suppritncr les noh•,;,
.. .les faits. L'ouvrage prend ainsi une apparence dogmatique, contra ir<• :1 prolétariat (Nc,vton était un croyant de ln Bible} - 2" Un métaphysicien
(Ne\vton nous parle de la Nature) - 3° Un adepte des sciences expérimen-
\'.~~
sa nature. Je crois qu'il est difficile de résoudre ce problème. · "l''.";
C'est avec plaisir que je continuerai à vous donner les rens<'Îgne1n('J1!:-; l.ales (Ne'vton nous a donné la mécanique céleste). On peut répéter de
semblables considérations pour Aristote et bien d'autres savants.
'J.
,t,
~~
que vo1.1:s pourrez désirer,
Bien à vous. Si, comme on nomme parmi les quadrupèdes une souris après l'élé- '•
phant, je puis me nommer aussi, je dirais que j'ai été (temps passé) un ·..']
··t~
croyant de la « liberté », un admirateur de la « justice » et d'autres !J
(~ntités semblables, et que je suis devenu - ou je me figure être devenu -
nu pur adepte de la méthode expérimentale. 1\.'[ais, s'il valait ln peine clc· ~;j~
Céligny, cc 18 août 1922 regarder la Sociologie à la loupe, peut-être y découvrait-on des restes dt• '......ai
Cher Monsieur, foi et de métaphysique. S'en dépouiller complètement est aussi difficile~
: ·,"-;·1
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pour un homme, que de se dépouiller de son corps et demeurer un pur ., i .·}:
J'ai votre lettre du 9 cr. c~sprit. Mais il ne faut pas refuser la partie, parce qu'on ne peut pas :tYoir
,);
Dérivations. Je ne comprends pas bien vos citations de la Sociologi('. le tout.
Citez-moi, je vous prie, les paragraphes que vous avez en vue. Je ne le;-;
trouve pas. Par exemple, vous me demandez des explications sur la classi- i' AgréC'z l'expression de mes meilleurs scntim~nt!:'.
...,',.-·:m
-Si
" .• ·
souvent les sophismes des traités de logique. Ainsi le célèbre sophisme : ferait défaut pour étudier les passages dont vous me parlez. Mais j'ai ,}•l<'!i
> ' < J'ai ce que je n'ai pas p.;>,rdu ; je n'ai pas perdu de cornes, donc j'ai des toujours assez de temps pour répondre à des demandes claires et précisçS, ·,::i,K.
cornes », ne manifeste directement aucun résidu (indirectement tous no~ comme celles de votre lettre. Vous pouvez donc continuer à m'en adresser. ,,.[.
discours reposent sur des résidus). Un homme jette un regard de haine sn1· Voyez ce que j'ai en chantier ! 1° Un travail mathématique (interpÔ-
son ennemi ; c'est une manifestation non-verbale. Il éclate en injures : lation); 2° Révision du Manuel, dont on prépare une nouvelle édition;
c'est une manifestation verbale. II dit : « C'est un hérétique, donc il mérite• 3° Un travail mathématique sur les changes; 4° Un précis de Sociologie,
ma haine » : c'est une dérivation qui manifeste les résidus de la hainr qu'éditera Giard (Paris); 5° Des articles de Revues, journaux quotitlicnS,
.. et de la foi. etc. Je crois que ma vie se tenninera avant que tout cela soit fini (4). ·
B) Oui. Agréez l'expression de mes sentiments amicaux.
C) C'est une matière qui est encore à étudier.
E) Il est très difficile de savoir ce que c'est qu'une « race », et pll.r
·,
conséquent de démêler son influence .. -
F) Hélas ! Je n'ai que de bien imparfaites notions des arts et 1:c· Céligny ce 20-10-1922
me reconnais nulle compétence en ces matières. Mais, en les jugeant cln Cher Monsieur
dehors, nul doute que l'on y trouve les résidus, les manifestations, les
dérivations. Une des plus remarquables est celle qui donne uµe valeur Voici longtemps que je n'ai eu de vos nouvelles; j'espère qu'elles so;t
,•,. absolue à des jugements qui ne peuvent être que relatifs. Voltaire dit : bonnes. :
« ce qu'il y a de plus beau au monde pour un crapaud, c'est sa crapaude ~. Je vous signale une brochure : Capisaldi sociali economici polit.ici ...:.:....
,' Voilà ce qu'il ne faut jamais oublier. Tout jugement exprimé sous la forme : Dott. Ettore Manenti - Tipografia Bignotti-Castiglione delle Stiviere. Elle
« Cette rouvre d'art est belle » est une dérivation. Les propositions expé- résume, en un petit nombre de pages, la Sociologie, et peut être lue pal·
rimentales correspondantes sont : < Elle me semble belle » (Manifestatiou toute personnes, sans besoin de connaissances spéciales. ,. ·
de sentiment. « Elle paraît belle à telle ou telle autre catégorie de per- Vers la fin du mois prochain j'irai m'établir provisoirc1ncnt eù
... sonnes » (proposition expérimentale). Si (hypothèse) l'on admet que, pour France. J'y reste si la votation populaire du 3 décembre, en Suisse, accepté
",'•
être belle, une rouvre d'art doit avoir tel ou tel autre caractère, cct.t.<' la loi sur la confiscation des fortunes, je reviens ici, si elle est repoussée:.
rouvre est belle (prop. logico-expérimentale). Agréez mes salutations amicales.
L'analyse dont vous me parlez est possible. Comment la faire 9 Ccln
dépasse ma compétence (2). Je puis mieux traiter de la poésie, que ,ir
...-.~
comprends un peu. La langue de Homère rend des nuances que la langn(• .,
de Hugo rend moins bien, mais elle est n;ioins analytique. D'ailleurs nons
ne pouvons les juger que relativement à leur milieu. Céligny ce 23/10 1922 ~.-
G) Ce ne sont pas des résidus contradictoires, ce sont des résidus pln~ Cher Monsieur
ou moins intenses, plus ou moins effacés. Ce sont les dérivations, les mani-
festations qui sont contradictoires. Les dérivations ascétiques_ sont contrn- Je profite de ce que les soucis de mon déplacement me laissent un peu ··.~~j'
dictoires chez les païens et les chrétiens, les résidus. corres}Jondants sout de répit, pour répondre sommairement à quelques-unes de vos questions; .. 1,,:,
les mêmes. La contradiction tire son origine des diverses combinaisons dr~ Si jamais nous nous trouvons ensemble, je vous donne de vive voix de. "
">(,'
du jugement de la loi des huit heures par un socialiste (3) confirme que le les résidus exclusivement : pas plus que les différentes formes végétales n~
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peuvent êtrê exj>liquées par la composition chimique - La méthode expé~
(2) Il s'agissait de savoir si, à son avis, sa méthode était applicable à rimentale part de faits (réels ou imaginaires) et en tire des conclusionsi.'<f
l'analyse de la musique. Pareto n'avait aucun goût ·pour elle ; le summum de Si les faits sont réels, la doctrine est entièrement expérimentalé~.
. cet art lui paraissait constitué par les opérettes d'Offenbach, m'a-t-il déclaré, le si ils .sont imaginaü:es, la doctrine est seulement expérimentale dans lé~ .
reste étant sans intérêt.
(3) A savoir que celle-ci ne pourrait pas faire augmenter le prix de Pro~
t .~i ' . ~:~;f'
duction. · (4) Rien-de _ce-qui est indiqué sous 1° à 4~,..: ~'a~,-~n- e:ffet-~t~:-~~!:~-~~ ._.·~~~i?;. w.i
Millir- tÎ" 0
~..-:..1.......:i.:....,-,,.,-·.• -··c-·-
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282 REVUE D'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE LETTRES DE VILFREDO PARETO A G.-H. BOUSQUET 283'
mode de tirer les conclusions. C'est le cas de la Réforrnc; qui part <Îl's
faits de la Bible, non des faits expérimentaux.
K) Bien fin serait celui qui saurait définir non seulerncut le parti_:~.
radical-socialiste, mais encore les autres partis. Voyez le Temps. !•
. •'o;>·•
~:~
B) Je ne vois pas l'erreur. L'Irlande a obtenu le Home Rule, et plus B) Pour l'échangè, voyez m.on article dans !'Encyclopédie niathématique .. ':·
que le Home Rule. Agréez mes salutations amicales.
C) C'est une théorie générale, indispensable pour comprenclr11. unf'
infinité de cas empiriques. Un exemple : Il Mito Virtuista, p. 236..Le
passage : « Obligato qui a trattare brevcmente tcoric ecc », promet une
théorie générale, qui est précisément celle de p. 1187 ù 1277 <Î<· la Céligny, cc 29 octobre 1922.
"' Sociologi<~. Cher Monsieur,
D) V oyez Tocqueville et Taine. J'ai votre lettre du 26 cr. à laquelle je répondrai pfus long'Uentent __
E) Réfuter des dérivations de 1\IIarx n'est pas réfuter certaines c!t· quand . j'aurai un peu de temps. Les quelques lignes présentes sont pour:;,~
ses conclusions imposées par les résidus. Observation générale pour tous vous dire que j'ai écrit al Sig. nre Manenti-Desenzano del Lago - que
les auteurs. vous désiriez avoir sa brochure. Je crois qu'il vous l'enverra. :'1
F) Vous citez p. 75 F e T. Il n'est pas question de l'expansion slav<'. Mon état de santé ne me permet pas de longs voyages. C'est tout au :-~
Celle-ci est indépendante de la cristallisation bureaucratique. Napoléon 1~" plus si je pourrai arriver à Thonon, où j'attendrai le résultat de la votation ~
(itablit en France une puissante bureaucratie, précisément lorsque SC'S arméf'-; du 3 décembre (6). Si l'initiative est repoussée, je reviens ici ; si elle est :.
: •: couvrent l'Europe. approuvée, je me fixe à Thonon ou dans les environs. ·) '
Merci de ce que vous me dites et si j'ai besoin de renseignements, j'ai ·~.'
G) Ne confondez pas la répartition objective des revenus (qui chang1· recours à votre obligeance. .t
·!-,·
fort peu) et la répartition des titulaires de ces revenus (qui peut ehang(•'J'
beaucoup). Bien à vous.
·:,
H) Les ploutocrates tir<~nt avantage d'impôts sur le capithl de~
rentiers. Exemple : lJgo StinnC's en Allemagne (*).
Cé!igny, ee 31 octobre 1922
Pa1·tis politiques. Comme les formes des végétaux et des animaux, conutw Cher Monsieur, ::.;:;;.
.,, :~{'
les espèces minéralogiques, il y en a une infinité qui renfern1ent lüs
mêmes éléments. Les résidus sont analogues (je dis seulement annlognC's) Vous me demandiez à quoi pouvaient être utiles les recherches de ·.;·
aux corps simples de la chimie. Le même coqjs simple; comme le carhont•. la Sociologie sur les buts .idéaux. Lisez dans le Temps du 29 cr., le premier
article : Les tendances du Fascisme. Il paraît donner une idée précise ,,-.·
péut apparaître sous deux formes aussi différentes que celles du graphite .'
et du diamant. et impartiale du fascisme, et pourtant elle est en partie fausse. De mê1nc>
une seule photographi~ ne donne pas l'idée du relief, il en faut deu.-...:, que
1) En effet (5) il faut - 0,330128. Cela se comprend puisqu'on dit Pon met dans un stéréoscope. Le chapitre en question de la S. est ce
que Ji.'.11 est négative. a est définie par la formule qui se trouve p. 70 stéréoscope.
Mi négative indique une diminution; M2 positive, une aur1meiltatiou. - Je crois bien qu'aucun journal, ni en France ni en Italie, ne recti-
!' Or une augmentation est un signe que la diminution se fait inoindre. · L<• fiera l'exposé du Temps ; on le confirmera, ou on le contredira par d'autres ~
f~
terme en al indique que l'augmentation est plus que proportionn~lle n :r. dérivations. Pourtant l'histoire est là et nous donne une infinité d'exen1- ,,·.
Mo seul est une simple moyenne pies de la différence entre les buts idéaux . et les points réellen1ent · '.~
M,. + Mtx est une droite, décroissante si M1 est négative
-
atteints. Lorsque PEmpire romain devint chrétien, il eut, peut-être, le:;; ·~.'
1tf,. + Mix + Mi (x2 . - a) est une parabole njêmes buts idéaux que les. Evangiles ; il fut bien loin <le les nttein<lr<' ;.;
-:.~ '
M.. 111 .. + M.x M.. -
+ M.x +il{, (x'-a)
en pratique.
Bien à vous. -~-
:~:
-'"'·
' ·,
Conlment, sans interpolation mathématique, faire voir que, les très '·
'nombreux chiffres (••) peuvent se représe;nter, avec une· api}:Wrcimatiou ·:.. · / Célign.y, èe 2 novembre 1922. ·~.
,,.,,
' ;_ croissante (noter bien ce point) par Me, ou par Mo + Mix (M~ ·Ilégative). Cher 'MonSieur, · . · t.:! · . · - _. ,
ou 'par Mo+ M,x + M, (a'-a) T >. , " ·: , • • . . _ . _ , · '· : ·;, · .• : , . _S_'.:~
1
J) Of?epobium e~t mort. C'était une Revue de Lugano. · .. ·· · ', , ;Je.Vous.i-etourn:e"·v_O~ê.I>r0gramm.e. Il s'agit,-.ce_n:i·e".Semble; . d'u~e étu_de (7) .·:'~~:-'>:0 ::t :r~_;. 1
' : ~. ·' s-e;lon.:les·::Princlp~s.·,en· ~urs{ et cOmnie telle; je n'al :rien- à en dire, si' :ce n.'eSt ·<{'. ~ ·<'-j
. ' . . ..
s . '., ~ :: >_."._:·-.··_':~::: ~\·.-: '.: -.: .· .-· '·.·.- .· ·- ....... ·. ·. ~· _. _. ' ·_ ' ·::·:'. ,.~tJ·. . . ~~'.;h
M.,,J~ze me p~raît avoir des idées fort erronées .s~,.I 1Italle. {NOti1dè:V.P.)
tJ,. ;: , 1• ,
(*)
(**)'.Il ne s~agit pas d'une moyenne de d0ux chiffrés, ·iJ s'agit cfaiié ·moyenne
'de très nombreux chiffres. (Note de V.P.). .
1
. -~,~~ , . .
(5) AlltisiOll à·une.faute .d'impression, p. si, dè Fatti.é .Teori_el'<'}·.~ -,, .....
_ _ . (~). ":]] ·~_s.'ilii..t:-~dU, :refe:r:e-nUum-: ~~.:_.Je. :prôjet .4'inrpôt, suisse -sur. le capital_-' .'·~j" ··)
<jui . t_ut-..:repoU8~~ -P....'.s'instiµ!é .- <Y.ailleurs: à ,.DivOnnej, à .. q~elqùes -- kilomètres -de_' }îl-~::
-'Üéligny,:~on. à,·TJ;l;ono~·· (voi?:'.ca~. dµ .-~ _.d~b~}~ 01 • .-~ -_.-_. -·. ;: • -~··: -·:, ~;::..--
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... :~(~~-~j~~-i~:t:t1:L:t~:~!i!lt:~_:tJ~;~-~~:~:~.t:·:~--
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que, puisqu'il s'agit d'une thèse, vous devez suivre les principes acceptés On ne fait bien qu'une chose à la fois. Il faut donc vous occuper
par les personnes qui devront l'examiner. avant tout de trouver un emploi. Considérez, en attendant, la science
Pour ma part, étant donnée la position que j'ai prise, le « souci de comme un luxe. Occupez-vous.en comme vous vous occupez d'aller au
heurter à des façons de penser » des gens qui ne suivent pas la méthode théâtre ou de vous procurez de semblables distractions.
expérimentale me trouble fort peu. Je vous avouerai même que je m'en Les professions intellectuelles traversent un mauvais moment. Peut-
réjouis et que cela m'amuse, eormne de voir sauter des grenouilles, trou· être verront-elles des jours meilleurs, mais quand °I
blées par le jet d'un caillou. Mais, ayant lu mes livres, vous connaissez Tenez-moi, je vous prie, au courant de ce que vous ferez. Je souhaite
déjà ma manière de penser à cet égard. vivement que vous puissiez obtenir ce que vous désirez.
Agréez l'assurance de mes sentiments amicaux. Agréer l'expression de mes sentiments amicaux.
Votre carte-poste me trouve au lit avec une forte attaque de gripp<'. de ]a gare. Une personne viendra vous attendre. Faites-moi savoir l'heure·~~~: .
.J'aurais le plus vif désir de pouvoir vous fixer la date de notre entrevuP. ; de votre arrivée. j~ ·'
mais, comme vous le voyez, cela m'est malheureusement impossible. _,,
!:-.' Bien à vous. ·::-ê.
Je ne manquerai pas de vous écrire aussitôt. que .ma santé se sera
'·
améliorée.
Bien à vous.
Céligny, ce 9 mai 1923. :, ~
Cher· Monsieur,
Céligny, _ce 7 mars 1923
·Les nouvelles. de votre conférence (10) m'ont beaucoup intéress~. ·~.
Cher Monsieur, L'attitude de votre public ne m'a nullement surpris; c'est celle du public:-~
Peu de mots à la hâte, seulement pour vous remercier de votl'c cartc- en général. On ne peut pas demander à la masse d'avoir l'esprit scienti- ' 1:
poste et· vous dire que je commence à me lever et. que la convalescencl' fique. Notez bien que, si elle l'avait, nos théories seraient fausses, car -_.~
avance rapidement. elles reposent sur le fait que la plupart des hommes se laissent guider. ;:~.
J'ai un arriéré énorme de lettres et de travail ! Je vous écrirai bientôt. bien plus par les sentiments et les intérêts que par· la raisonnement. Votre .._.
Bien à vçius~ public a exprimé les sentin1ents que faisaient naître en lui votre conférence.,'_~~:.
Je vous signale un article du Temps du 8 octobre (Plutarque et:~.~
Pierrefeu). On cite Barrès et Bossuet (quel bel autorité scientifiqt~e !) pour:-,,:!.
faire voir que toute vérité n'est pas bonne à dire. C'est exact pour la,_ ;~
Céligny, ce 17 ma,r,• 192:J propagande (c'est ce que disent les Allemands à la grande indignation du:~~
Cher Monsieur, Temps). C'est faux pour la recherche scientifique. Aux gens qui ne pen-;-J;
vent même pas voir cette distinction, comment voulez-vous faire con1prendrc:/,:".
' Enfin, me voilà à peu près rétabli ; et je puis vous demànder quand la Sociologie t . _·}~ .
vous me ferez le plaisir de venir passer une semaine à Céligny. J'ai ""\
Bien à vous. · :,:~
besoin de le savoir d'avance pour ne pas prendre d'engagement avec d'au- .J
-".,
tres amis qui pourraient me demander de venir me faire visite.
Au revoir donc à bientôt, j'espère, et agréez l'assurance de mes scu-
-~--
timents amicaux.
Céligny, ce 28 mai 1923
Cher Monsieur,
Toutes .mes félicit(ttions pour. le succès de vos épreuves.
Céligny, ce 18 mai-s 1923
. Je v:ouS écrirai longuement bientôt. En ce moment, entre la maladie
Cher Monsieur, ~
ei les. travaux _qu'il faut absolument que je :fasse, je suis tout absorbé.
Nos lettres se sont croisées. Je vous attends. Je VOUS prie de me fa.ire Bien à vo~.
savoir le jour et l'heure de votre arrivée. à Céligny. Une personne viendrn
vous attendre à la gare, pour vous- indiquer le chemin de la villa. .:·
i~ ·' ,,._,
Au revoir à bientôt. <ifJ..
. . ... . ·Céligny, ce 9 juin 1923 ;,•
Cher MollSlenr; -;·t
Céligny, , ce 21 mars 1923 Mme--Réii!: .(il):.D:ie -~~~nique votre·..carte:-poBte. Je suis .heureux·-iÈ,
Cher ·14onsieur,· d'a}>J)rendre ,quê _\rbus._avez "été-i:eçh .à •la !r'.partie" de vQtre doctorat, avec ltL ;~~·
mention :.très.bièn. Toutes.més.félicitatioils. . . .,~, , ,,.,
.-·J'ai_ votre carte-poste... Nous Vous attendons·.maJ.cli,-3-avrili. j'es:Père
·.: > J,e_ . doIB>:rµ'e:xctisèr.'. 4'11voir t&nt· tardé_'.~ Vous· écril-e, mais ces ·deriûers_-_-:f~: ..·~~ ·''_:-~:"
que. -t0:us pow;-rez rester ici jusqu'au 16. J:'igno_re. les.- heures d'arrivée à _ temps· ./lnt ·été- assez-"pénibICS;,pom: ·moL D'une Part, l'état· de- ma Santé· ne ~1..
·Gènève:·_des, trains, dé Paris,: mais v_oici: un- Petif hôraire. ·.aè ·Genève à ,_·... -._,-'.·-~·:. -. ;_~,-:.\ ·,:,, .. -.,. _ _ ,','.~'"-~'-.·~.-::·._·;:_;·:-.:;~--:· ..;-->-- -.. ~ : __ '.. :··. .-::·~·._·,·_,: . .;:,-:,i);i
C_éligny. [:,.. ] · · ·. · . . .
•. -- .i(-iO);·conf~?en~_.1.µte>d~~----µ__ ~i)è:d.,éÎudiants ~ùr hi SOciblOgie. ~n~~{~', _>,;:~\~
.. i-ale de_-:l?aretO;_:\:_:·-~-·-_. ~:<-_ ;.' _:._. ~·:~;·;;::~:.'::\ ' .·.\.·,.--·;; ;··:-:~ ->:_. · ____ . :-~·_.:· _'. ·-' _: :-" . .- 1;~.1 -~c- -~.:?Çf
, '(~)- D~: la mairi._ de_.la mie dê Mnlé Régis.:{~. -lÎ 0 .-10); ia_ ·~~a~;~ smtl~ . . ~.t:·-. (ll} Jane..,_~ ,. <lui l&;-l!oiiioio9;.:e.t dédiéè et quo Pareto épouia w.,:!".;.: ;~
.de Pliréto. · · '. · · ~- . . ·-eztrem-M (voir-1~ des,2.6 'juîn et'iiar a"oilt).. : ,, .-- , , -~-1-_z1:t
'.(;'.·-:-~W.~::.~~/ ·., .,;'.~,}:~: ;:~~:::~:-·--~~::_:~~---><<'.'.:·~~--~ -~'·:·· -~_:;,~.;~~
,<·• -
' -· -<'·.··'.", .
': ,c: ---.;.::.! .. - ... •..
: __._ . ,_.,~,.;. __ .;
~.:..; ___ ,_:,.,,.,~-~-..,.,.,;,.,;.;..,,....,;,;.;, - --
me permettait de m'occuper que quelques heures par jour ; d'autre part, Voici l'adresse que vous me demandez : Mlle DOct. Marie· Kol8.hinsk3\ ·
::-\- j'avais des affaires que je ne pouvais pas négliger. Ma correspondance a ·varsovie, rue Wilcza, 19, dom. 12. Elle y sera le 29 cr. En attendant el~~
'I i. fort souffert de cet état de choses et j'ai un arriéré assez considérable et cst à Kalisch (Pologne), rue Babina-15•, 24.
je ne sais pas encore comment je m'en tirerai. Ma ~emme me charge de ses meilleurs saluts pour vous.
!1 J_ -~
, !I j Vous me dites que vous pourrez venir passer une semaine à Céligny,
:q et ce sera pour moi un grand plaisir de vous y recevoir. Causer avec vous Agréez l'expression de mes sentiments amicaux. .. ~.
' !:11'.' ne m'est pas seulement agréable, mais m'est aussi fort utile, car cela me fait
!' -~
réfléchir à bien des choses, et votre conversation m'instruit.
/jjl, Re·ste à fixer le temps où nous pourrons nous rencontrer. Je ne puis -;<;.
.. ~;
encore vous dire rien de bien précis à cet égard. Je ~e crois pas que Céligny, ce l" août 1923
:i)-j cela soit possible en juillet.. La chaleur m'abat beaucoup et peut-être serais-je Cher 1J1on.sieur, i~
Il; ;;'~!'
!ij- obligé d'aller à ,la montagne en juillet. Si vous pouvez être libre en .~
11i'i._· août, je pense que vous pourriez alors venir à Céligny. Nous en repar- Mon mari actuellement alité, me prie de vous faire savoir, qu'ü a. ··;jj
i!I
li 1 '
lerons. Tenez-moi, je vous prie, au courant de vos projets.
Agréez l'assurance de mes sentiment!? amicaux.
bien reçu votre lettre et qu'il vous en remercie. B.ien que les médecins. l_'?f,i~·
défendent pour le moment_ tout travail sérieux, il a voulu commencer .a~.-'·
moins la lecture de votre ouvrage (12), et il vous adresse ses Plus sincèTés · ... !Jl
-~
~·~
11
compliments sur la manière dont vous avez traité votre sujet.
<~
.,!;111. Tenez-nous au courant je vous prie àe vos voyages et de votr_e -retoui':-
en F_rance. Merci pour les jolies cartes reçues. .-
.11
1
"1 Céligny, ce 26 juin 1923 Recevez, cher 1J1on.sieur, les meilleurs souvenirs de mon mari et lèf{
Cher Monsieur, 1niens. · . .'-'..·
.111 · Jane Pareto. ":,~
J'ai. votre lettre du 18 et c'est avec grand plaisir que j'ai eu de vos
liJ nouvelles. · [ParetO est mort le 23 août 1923].
)!-\
il Mon état de santé, mon mafiage, des· affaires que je ne pouvais --~
·;!!!:~-
!lî Je n'ai pas d'exemplaires disponibles de l'ouvrage de_,,AtÎlle l{ola-
• 11 1
,,1 binska sur les élites. Si vous -én , désirez un, il faut voUS adresser t•
llj
·1!1· M. F. R-Ouge et Cie - libraires - rue Haldimant, Lausanne.-·
·;,_
Quant à faire un résumé de ma Sociologie, le temps manque absolu-
..li./.·
:r ment, comme je vous l'ai dit ici, pour m'occuper de_ cette affaire, même
'·-·
:-:r1
:-·1·
pour une simple révision. Vous êtes parfaitement en mesure d'écrire unr.
~:~,·.i:
~ u- ' rouvre originale sur ma sociologie, du genre de celles -qui ont été publiées ·'.:.;i
sur la Sociologie d' Auguste Comte ; mais je ne puis, à mon grand regret,
'I vous venir en aide. Il me reste peu de temps à vivre (je suis· ·né en .1848)
iir"
ill
et je voudrais bien finir certains travaux; entre .autres une étude sur
l'équilibre économi_que, et une ·autre étude sur l'interpolation..
Vous me ferez grand plaisir en me. donnant de temps à autre dP
··11\1
"'
;-.
:11
·.-:{ vos_ nouvelles. Si je ne puis vo11s répondre longuement, vous m'excuserez
'1 en pensant que seul le temps me fRit défâUt. - )Î
}~""
Bien des choses de la part de ma femme, et agréez Passui'a,nce de mes ·.~!
i meilleurs Sentiments. - . 1:.
~j~~J
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Merci pOUr .vo.tre bonne lettr~, doni _j.'ai- été très touc'h~.--}fa-sfilité-.~.t
trèS précaire ; mais,_ en ~néra1,_· 1es chalelll'S ·de l'été me sont contraires.
. :·.·. · '
Je vous: ·verrais ici av:ec grand -plaisir," mais je ne- -pitis p~.- fi:xer {a_
date. t.ant qn_e ·je· ·ne suis pas un -p00- mieux.. ·
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(12) Ma tlièèe ; VÔlr ,.; 1,
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