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INITIATION A LA
MICROECONOMIE
Chargé de Cours:
Dr Diakalia DIARRASSOUBA
Contact:
07 59 45 02 / 02 39 40 35
d_diarrassouba@yahoo.fr
L’analyse microéconomique :
Objet : l’étude des comportements des agents économiques individuels
tels les ménages (qui consomment des biens et services), les
entreprises (qui produisent ces biens et services) et leur relation sur les
différents marchés où s’échangent les produits et les facteurs de
production.
Elle distingue donc 2 grandes catégories d’agents : les ménages ou
consommateurs et les producteurs.
Les consommateurs sont caractérisés par leurs goûts et préférences
pour les différents biens tandis que les producteurs sont représentés
par une fonction de production, qui relie les quantités aux facteurs de
production nécessaires à cette production.
Elle s’occupe de l’étude des prix des biens et services et des ressources
économiques.
Les consommateurs cherchent à maximiser leur satisfaction (ou utilité) et que les
entreprises (producteurs) se préoccupent de la maximisation de leurs profits.
Rôle des marchés dans l’analyse économique :
D’une manière générale, les marchés rapprochent les acheteurs et les
vendeurs de biens et services. Parfois, ils peuvent être représentés par un
lieu géographique : comme les halles aux fruits locaux, ou les foires à bestiaux
où se rencontrent directement vendeurs et acheteurs. Dans d’autres cas tels
les bourses des valeurs, les affaires peuvent être conclues par téléphone,
grâce à un contrôle à distance.
Un marché est donc une expression condensée qui désigne le
processus par lequel les décisions des ménages relatives à la
consommation des différents biens, les décisions des
travailleurs concernant la durée de leur travail et leurs
employeurs sont rendues compatibles grâce à un ajustement
des prix.
En d’autres termes, les quantités demandées s’adaptent aux
quantités offertes grâce aux prix : ce qui permet de déterminer un
prix d’équilibre et une quantité d’équilibre.
EN RESUME l’analyse économique a pour objet d’étudier comment les
marchés et les prix permettent à la société de résoudre les questions ‘’Que
produire ?’’, ‘’Comment produire ?’’ et ‘’Pour qui produire ?’’.
E
p*
D(P)
Q
q*
L’intersection de ces deux courbes détermine le point d’équilibre (E) dont les coordonnées sont
les prix d’équilibre (p*) et la quantité d’équilibre (q*)
• Equilibre instable : lorsqu’une poussée même légère fait perdre définitivement la position
d’équilibre au système ;
P
D(P) P
D(P)
S(P)
P1 S(P)
E P1
PE E
PE
P2 P2
q q
Elle raisonne donc sur des groupes d’agents économiques et sur des agrégats tels que : le
Produit National, le Revenu National, l’Investissement Global. On distingue
généralement trois problèmes d’ordre macroéconomique : l’inflation, l’emploi (le
chômage), la croissance économique.
OBJECTIF D’UN SYSTEME ECONOMIQUE
• L’analyse économique dynamique : tient compte du temps qui est une force sans
laquelle il n’y a pas de mouvements. Donc, l’analyse dynamique est celle dans laquelle, une
variable est expliquée par une donnée déterminée à un temps précédent.
On considère une économie hypothétique dans laquelle, il existe 2 sortes de biens : les produits
alimentaires (X1) et les films cinématographiques (X2). On peut définir le Coût
d’opportunité comme le nombre d’unités de bien X1 que la société doit
sacrifier en vue de produire une unité supplémentaire du bien X2 ou vice-
versa.
Le coût d’opportunité est représenté par le fait que chaque fois
que l’Etat décide d’accroître la quantité d’un bien, il doit baisser
la quantité de l’autre et vice-versa.
Ce tableau représente 5 possibilités de production :
Possibilités X1 X2
A 25 0
B 22 9
C 18 17
D 10 24
E 0 30
• La possibilité E représente le cas extrême où il n’est produit que le bien X2
• L’alternative A est l’autre cas extrême où toutes les ressources sont affectées à la production du
bien X1
• Dans l’intervalle B-C-D, le bien X1 est de plus en plus délaissé en échange d’une quantité
croissante de bien X2 : on dit qu’il y a arbitrage entre la production de denrées alimentaires (X1) et la
production de films cinématographiques (X2).
Dans sa représentation graphique, on obtient une courbe concave ou une
droite selon que les coûts de production sont croissants ou constants.
X11
X1
H
D
E E
C D
H
C
B
G
B
G
A A
X2 X2
Fig.1 : FPP avec coûts croissants de production Fig. 2 : FPP avec coûts constants de production
La courbe (ou droite) qui joint les points A à E s’appellent la FPP. Elle exprime les combinaisons maximales
de biens que l’économie peut produire en utilisant toutes les ressources disponibles. La frontière traduit un arbitrage :
une quantité supérieure d’un bien implique une quantité inférieure de l’autre.
Des points tels que H sont inaccessibles car ils exigent plus de ressources que celles dont dispose l’économie (suremploi) .
Des points tels que G inefficients et des points tels que A, B, C, D, E représentent l’utilisation à plein des ressources disponibles
(plein - emploi).
L’hypothèse réaliste de coûts croissants obéit à la loi des rendements décroissants i.e que chaque facteur supplémentaire
augmente la production totale du secteur d’une quantité inférieure à celle qu’a ajoutée le facteur précédent.
NOTION D’ECONOMIE POSITIVE ET D’ECONOMIE NORMATIVE
Donc tous ceux qui obtiennent un revenu monétaire sont appelés consommateurs. A
ceux-là s’ajoutent ceux qui perçoivent des revenus sous forme de transfert. Chaque
consommateur détermine la répartition de son revenu monétaire sur une large gamme de
biens de consommation. En d’autres termes, chaque consommateur décide de sa demande
de chaque bien.
Un bien désigne un objet matériel ou un service.
On distingue :
• biens durables (ex : automobiles, les maisons, etc.)
• biens non durables (la nourriture, les services, etc.)
Puisque les Xi mesurent des quantités, on peut considérer qu’ils sont non
négatifs et on peut alors les associer à des nombres réels R+. Ceci revient à
supposer que les biens considérés sont parfaitement divisibles et l’on peut
écrire : Xi € R+ ; (i= 1, 2, …., n).
Par exemple: un bien tel que le sucre, peut être considéré comme un bien
divisible. Ainsi, un individu donné peut acheter et consommer une quantité de
sucre q = 312,8 g.
Par contre, d’autres biens ne se prêtent pas à une telle approximation, on les
possède en quantité entière ou pas : ce sont des biens indivisibles tels que
les voitures, les maisons, etc.
Pour représenter un certain panier de biens, on se placera dans un repère
(q1, q2) baptisé ‘’Espace de biens’’.
Q2
C
10
5 C’
0
Q1
N
8 11
Figure 1 : Espace de biens
• Le point C’ est une autre dotation possible avec d’avantage de bien 1 et moins de bien 2.
• L’hypothèse de certitude stipule que le consommateur connait à l’avance avec certitude l’utilité
que lui procurera la consommation de n’importe quel bien.
• L’hypothèse statique consiste à examiner la connaissance parfaite de l’utilité de chaque
bien qu’à un individu à un moment précis du temps.
Mesurabilité de l’utilité
2 sortes de mesures :
• La mesure cardinale : développée par des économistes classiques du 19e siècle (W.
Stanley Jevons, Léon Walras, A. Marshall, etc.), elle consiste à attribuer à chaque bien ou à
chaque combinaison de biens, un nombre qui mesure la grandeur de l’utilité qui lui
correspond.
Donc au départ, l’utilité était supposée mesurable et additive ; soit 2 biens A et B dont les utilités
mesurées sont respectivement U1(A) et U2(B), l’additivité signifie que l’utilité totale
est égale à la somme de U1(A) + U2(B).
Les économistes du 19e siècle supposaient également que l’utilité supplémentaire
attachée à la consommation d’une unité d’un bien devait décroitre à
mesure qu’augmentait la consommation de ce bien. (la loi de l’utilité
marginale décroissante).
Le consommateur n’augmentera pas sa consommation d’un bien
si une unité additionnelle entraîne une perte nette d’utilité.
Raisons de la contestation de l’approche cardinale de la
mesure de l’utilité :
Impossibilité pour un consommateur de déterminer une unité de mesure
de la satisfaction retirée de la consommation d’un bien.
Impossibilité d’affirmer l’ordre de supériorité du point de vue cardinale de
l’utilité procurée par la quantité d’un bien consommé par rapport à une autre
d’un même bien ou d’un autre bien.
U = U(X) une telle fonction indique que les variations de l'utilité totale sont uniquement
fonction du stock de bien x. Cette fonction est continue pour X = Xo et elle admet des dérivées
de 1er et 2e ordres.
UT
U2
U1
X
X1 X2
Figure 2 : Utilité Additive et mesurable
Utilité marginale (Um):
C'est la variation de l'utilité totale (UT) résultant de la consommation
d'une unité supplémentaire d'un bien.
Par exemple : Si le consommateur a un panier de biens M = (Xl, X2)
où XI et X2 sont fixés et qu'on lui donne une unité supplémentaire du
bien 1, son utilité va augmenter de :
ΔU = U (XI + 1 , X2) - U(Xl , X2) = Utilité marginale
ΔU est l'utilité procurée par l'unité supplémentaire du bien 1 lorsque le panier de
biens est (XI , X2). ΔU est donc fonction de (XI, X2), car elle varie selon les valeurs
prises par XI et X2.
L'utilité marginale du bien 1 au point (XI , X2), est donnée par la relation:
= u’x1(x1, x2)
Lorsque Δx1 0
La théorie marginaliste considère que l'utilité marginale d'un bien est
décroissante : donc les dérivées partielles des U'Xj par rapport à Xj, si elles
existent, doivent être décroissantes i.e :
UT
<0 UT
350
300
250
Exemple : soit les utilités totales (UT) 200
suivantes relatives à un bien X donné. On 150
recherche à déterminer les utilités marginales 100
(Um). 50
Um
1 2 3 4 5 10
100
50
Qx
1 2 3 5 6
250
180 Um
150
120
90
60
30 Qx
1 2 3 4 5 6 Um
Soit 3 biens x, y et z.
Si x > y et y > z => x > z
Cette relation assure que les préférences du
consommateur sont cohérentes donc parfaitement définies.
Par conséquent, elle exclut toute possibilité
d'interaction de 2 courbes d'indifférence.
•Axiome de non saturation (monotocité des
préférences)
Y*
Panier moins
désirable
x
X*
ou
COURBES D’INDIFFERENCE
a) Définition :
Une courbe d'indifférence est le lieu géométrique des points
représentant les combinaisons de 2 biens (Xl , X2) qui
procurent le même niveau de satisfaction ou d'utilité totale
au consommateur.
X2 L'ensemble des combinaisons de (Xl, X2 , ... , Xn)
qui procurent le même niveau d'utilité implique:
-les biens (Xl, X2 , ... , Xn) sont infiniment divisibles,
X1
0 2 3
U2
U1
U0
X1
11 A
C
7
Pente de la courbe d'indifférence
X1
X2
X1
X2
X1
X2
X2
• A et C étant sur la même courbe
d'indifférence => U(A) = U(C)
• A et B étant sur la même courbe
A d'indifférence => U(A) = U(B)
C
Donc par transitivité => U(C) = U(B) :
B ce qui est une contradiction car les
combinaisons (B) et (C) ne sont pas
X1 sur la même courbe d'indifférence.
Figure 12 : intersection de 2 courbes d'indifférence
TAUX MARGINAL DE SUBSTITIITION ENTRE DEUX BIENS (TMS)
Définition
Le TMS du bien 1 au bien 2 est la quantité de bien 2 à laquelle
un consommateur est prêt à renoncer pour obtenir une
quantité supplémentaire du bien 1, sa satisfaction (utilité)
restant inchangée.
Le TMS du bien 2 au bien 1 sera l'inverse du précédent
X2 A partir du point A, on a une variation
positive (∆Xl) du bien 1 et la
compensation (∆X2) en bien 2 est de sens
contraire. On définit alors le TMS au point A
A comme suit:
6
pente de la courbe
∆q2 = -2
TMS = - d'indifférence
A’
4
Consommation en valeur =
R/P2
R= p1x1 + p2x2
Espace de budget
R/P1
X1
B
Figure 2.1: Droite de budget et espace de budget
- La différentielle totale de l'équation (2) permet d'obtenir la pente de la droite de budget
0 0
X1
0 B B’ B’’
Figure : Effets de variation du revenu sur la droite de budget
• Cependant, lorsque le prix d’un bien varie, la valeur absolue de la pente de la droite
de budget va varier
X2
X1
B’’ B B’
• Les données sont la fonction d'utilité, le revenu et les prix de tous les
biens et facteurs.
•Les variables sont les quantités de biens que le consommateur achète
et qu'il consomme.
•Les hypothèses sont : rendre maximale l'utilité retirée de la
consommation des biens.
Les propriétés relatives aux courbes d'indifférences doivent être vérifiées de
même que les hypothèses de comportement rationnel.
On peut alors résoudre le problème de
maximisation de l'agent de 3 manières :
-Méthode de substitution
-Méthode graphique ou géométrique
- Méthode du multiplicateur de LAGRANGE
Méthode de substitution et Représentation graphique
Le consommateur rationnel veut acheter la combinaison de Xl et X2 qui va
l'amener au plus haut niveau de satisfaction. Son revenu étant limité, il ne
peut pas acheter des quantités illimitées des 2 biens Xl et X2.
Exemple: Soit la fonction d'utilité suivante:
(1’)
Puisque la relation entre XI et X2 est fixée par la contrainte budgétaire, il
suffit de maximiser (1)' par rapport à Xl pour obtenir les quantités
optimales des 2 biens :
Conditions nécessaires et suffisantes Conditions nécessaires et suffisantes
pour un maximum pour un minimum
: (CN) : (CN)
(CS) (CS)
(4) = =0
OU
doit être égal au rapport des prix pour que l'on soit à un
que le rapport des Um
optimum.
Puisque f1/f2 est le TMS entre x1 et X2, la condition du premier ordre pour la
maximisation (ou la minimisation) consiste à établir l'égalité entre le TMS et le
rapport des prix.
Conclusion :
(6) Un maximum sera atteint si les conditions (4) et (6)
sont réalisées.
Application :
Soit la fonction d’utilité suivante : U = X1X2 , R = 100, P1 = 2 et P2 = 5
A l’aide de la méthode de substitution, on cherche à déterminer l’équilibre du
consommateur (X*1, X*2) et vérifier que X*1 et X*2 maximisent l’utilité de l’agent
économique.
Solution :
L’équation de la contrainte budgétaire :
R = P1X1 + P2X2
100 = 2 X1 + 5 X2
En exprimant X2 en fonction de X1 seul, la contrainte budgétaire devient : X2 = 20 – (2/5)X1
La fonction d’utilité exprimée en fonction d’une seule variable (X1) :
10 E U Droite de budget
X2 = 20 – (2/5)X1
0 50
25
Méthode du multiplicateur de LAGRANGE
Cette troisième méthode permet d’obtenir les résultats que les méthodes
précédentes. Le paramètre ( ) s’interprète comme l’utilité marginale
d’un franc supplémentaire dépensé sur les biens de consommation.
C’est donc l’Um du revenu.
Avec la fonction d’utilité (3) et la contrainte budgétaire, on forme une nouvelle
fonction appelée fonction - objectif L(x1, x2, ) et le programme de la
maximisation se pose comme suit :
Calculons et annulons les dérivées partielles du 1er ordre par rapport à X1, X2 et
CIO :
(10)
Condition identique à la
condition de la méthode de
substitution
CIIO :
(11) D = =
Dans une maximisation liée, l’Um par franc dépensée est la même pour les 2 biens X1 et
X2. En Multipliant les expressions de L1 et L2 par X*1 et X*2 respectivement et en les
additionnant, on obtient :
U U U X *
U X *
(16) * 1 2 1 1 2 2
p1 P2 R
L
X 2 P1 0
X 1
CIO L
X 1 P2 0
X 2
L
R P1 X 1 P2 X 2 0
X 2
Les courbes de demande sont les solutions simultanées des équations
(CIO). La condition
)
de tangence X1/X2 =P1/P2 X1P1 = X2P2 la
dépense effectuée sur le bien X1 est identique à celle effectuée sur le
bien X2. Dans ce cas particulier, les courbes de demande doivent être
d’élasticité unitaire.
A partir de X1P1 = X2P2 on obtient l’équation de la courbe de consommation
revenu X1= X2 (P1/P2 ) : la droite représentative de cette équation indique la
réaction du consommateur aux variations du revenu avec les prix constants.
X2
X1
X1* = R / 2 P1
X2* = R / 2 P2
Vérification de la condition du 2e ordre
U11 U12 P1 0 1 P1
P2 = 1 0 P2 = 2P1 P2 0
D = U 21 U 22
P1 P2 0 P1 P2 0
1ère Propriété : la demande d’un bien est généralement une fonction univoque des prix et du revenu.
Puisque les courbes d’indifférence sont convexes, on ne peut avoir qu’un maximum ; donc une
seule combinaison de biens correspondant à une seule distribution donnée de prix et de revenu
2e Propriété : les fonctions de demande sont homogènes de degré 0 par rapport aux prix et au
revenu. C’est-à-dire que si tous les prix et le revenu subissent des variations de même
pourcentage, la quantité demandée reste inchangée.
L
U 1 kP1 0
X 1 • Puisque k ≠ 0, on peut écrire: R – P1X1 – P2X2 = 0
L • Des deux premières équations, on obtient : U1/U2 = P1/P2
U 2 kP2 0
X 2
L
k ( R P1 X 1 P2 X 2 ) 0
Ces résultats sont identiques à ceux obtenus du système (10). Donc les courbes de
demande pour la combinaison (prix, revenu) ; (kR, kP1, kP2) sont identiques à celles
obtenues de la combinaison (R, P1, P2). De même, les conditions de 2e ordre ne
sont pas modifiées par l’introduction de la cste + ve (k)
L P1
P1 uX 2 0 P1 uX 2 u
X1 X2
L P2
CIO P2 uX 1 0 P2 uX 1 u
X2 X1
L P1 P2
u X1 X 2 0 u
u X 2 X1
Dans le cas de la maximisation, la courbe de demande ordinaire est :
X’i = X’i(Pi , R) i Avec i = 1 , 2
Dans le cas de la minimisation, la courbe de demande compensée est :
Xui = Xi (P1 , P2, U)
X2
X2
A’ E1
E’
E’1
E1
U1
U
U0
X1
X1
B B’
Lorsque le prix est P1, le consommateur reçoit une compensation représentée par une
nouvelle droite de budget A’B’ de sorte qu’il reste sur la même courbe d’indifférence.
LES VARIATIONS DE L’ENVIRONNEMENT DU CONSOMMATEUR
Il s’agit de déterminer les effets de variation des variables (prix et revenu) sur l’équilibre du
consommateur.
1.Variation du revenu monétaire : courbe de consommation – revenu
Lorsque le revenu monétaire de l’agent économique varie, la droite de budget se
déplace parallèlement à elle-même vers le haut ou vers le bas selon que le revenu
augmente ou diminue (prix nominaux restant constants).
Les points de tangence entre les droites de budget ainsi déterminés et les courbes d’indifférence
correspondent à des nouveaux points d’équilibre du consommateur. La droite reliant ces différents
points d’équilibre (C-O-R) est appelée Courbe de consommation – revenu.
X2
A’’
Courbe de consommation-
A’ revenu
R
Définition :
U3 La courbe de consommation-revenu indique les différentes
A
O combinaisons de biens X1 et X2 achetés à différents niveaux de
U2
revenu (les prix nominaux restant inchangés).
C
U1
X1
B B’ B’’
2. La courbe d’Engel (Statisticien allemand du 19e siècle)
Elle est étroitement liée à la courbe de consommation-revenu. Elle traduit
la relation entre la quantité d’équilibre achetée d’un bien et le revenu
monétaire du consommateur (ou bien les dépenses effectuées sur ce
bien).
R1=P1X11
X1
• La courbe d’Engel et l’élasticité – revenu de la demande
Définition :
D’une manière générale, l’élasticité mesure la sensibilité d’une
grandeur économique suite à la variation d’une autre grandeur
économique. C’est donc le rapport de variation en pourcentage ou
variation relative.
L’élasticité de la demande d’un bien peut être appréciée dans trois cas :
•Définition
C’est l’ensemble des points d’équilibre du consommateur résultant des
variations
X
de prix d’un bien (les autres prix et le revenu restant constants).
Observation :
2
∂x1/∂R ≥ 0
•Bien inférieur
C’est un bien dont la quantité demandée décroît avec un accroissement du revenu
réel. Donc une augmentation du revenu réel entraîne une diminution de la quantité
demandée et inversement.
•Bien Giffen (paradoxe de Giffen)
C’est un bien dont la quantité demandée varie dans le même sens que
son prix. Donc lorsque le prix du bien X baisse, la quantité demandée
diminue également.
∂x1/∂P1 > 0
Illustration de l’effet giffen
Soit un individu pauvre dont la consommation se résume à 2 biens : les patates (X1) et
la viande (X2). On suppose que le prix des patates augmente. L’effet de substitution
indique dans une situation normale que le consommateur se tourne vers le bien
devenu moins cher. Dès lors, il va désirer consommer un plus de viande et beaucoup
moins de patates.
Cependant, puisque le revenu de ce consommateur est initialement faible, il ne pourra
pas procéder à la substitution comme indiqué ci-dessus. Ce sera l’effet de revenu qui
va prévaloir. Il va par conséquent consommer moins de viande et davantage de
patates.
CONCLUSION
Il est possible en additionnant les 2 effets,
qu’une hausse du prix des patates incite l’agent
économique à en consommer davantage. On
parle alors ‘’d’effet – giffen’’. Donc on ne peut
pas affirmer en toute rigueur qu’un produit dont
le prix augmente sera toujours moins demandé
par n’importe quel individu.
L’effet-prix, l’effet-revenu et l’effet de
substitution dans le cas d’un bien normal
La description de la courbe de consommation - prix
a permis de voir qu’un changement du prix d’un
bien se traduit en général par un réajustement des
quantités des 2 biens. Ce réajustement est appelé
effet-prix (Effet total) qui peut être décomposé en
deux effets : l’effet de substitution et l’effet-
revenu.
•Définition et illustration de l’effet total (effet – prix)
Il est égal à la variation de la quantité demandée quand le
consommateur se déplace de son point d’équilibre initial (E0)
à un autre point d’équilibre (E1).
X2
E1
U1
E0
U0
X1
X11 B
X01 B’
E1
XR 2
E0 U1
X02
S
XS 2 U0
B X1
X01 X11 X21 L’ B’
X
Figure 12 : Effet de substitution et de revenu selon Hicks
NOTIONS ESSENTIELLES DE CE CHAPITRE
•Revenu monétaire, Revenu réel, Contrainte budgétaire (droite de budget), choix
optimal de l’agent économique.
•Maximisation de l’utilité : équilibre du consommateur (le multiplicateur de
Lagrange).
•Fonction d’utilité indirecte
•Fonctions de demande et leurs caractéristiques
•Minimisation des dépenses du consommateur, fonction de demande compensée ou
demande Hicksienne
•Courbe de consommation-revenu, courbe d’Engel
•Elasticité – revenu de la demande
•Bien normal, Supérieur, Inférieur, Giffen.
•Effets de substitution, de revenu et leur représentation
•Conditions nécessaires et suffisantes de la maximisation de l’utilité.
CHAPITRE III :
DEMANDE INDIVIDUELLE ET
DEMANDE DE MARCHE
INTRODUCTION
Les chapitres précédents ont présenté un individu défini par ses goûts propres,
formalisés par une fonction d’utilité et des courbes d’indifférence. On va désormais
lui proposer d’acquérir tous les biens existants à certains prix : ceci nous amène à la
théorie de la demande de biens et services.
La théorie de la demande cherche à identifier les raisons qui sous-tendent la
demande d’un bien spécifique par un consommateur donné. L’une des raisons
fondamentales à la demande d’un bien est la satisfaction d’un besoin. Ce bien peut
être tangible (bien physique) ou non tangible (service). On distingue les biens privés
et les biens publics.
Afin de demander un bien, le consommateur doit disposer de certains moyens tels
que : son revenu, son patrimoine qui vont lui permettre de traduire ses goûts et
préférences en achats.
Le revenu et les goûts ne sont cependant pas les seuls déterminants de la quantité
d’un bien qu’un consommateur achètera. Il y a également le prix du bien, les prix des
autres biens ayant presque les mêmes caractéristiques que le bien initialement
désiré et les anticipations de l’agent économique i.e les pressions inflationnistes qui
peuvent l’amener à accroître les quantités achetées aujourd’hui.
• CADRE D’ANALYSE
I.Le Marché
D’une façon générale, on peut définir un marché comme un lieu ou une enceinte où se
rencontrent périodiquement vendeurs et acheteurs de gros ou de détail pour confronter
offres et demandes et aboutir par un processus intégratif convergent vers un prix
d’équilibre.
D’une façon plus étroite, un marché est un ensemble de dispositifs par lesquels les
acheteurs et les vendeurs entrent en contact pour échanger des biens ou services.
Certains marchés tels que les boutiques ou les halls mettent physiquement en contact
l’acheteur et le vendeur.
D’autres marchés (la bourse des valeurs) fonctionnement essentiellement par des
intermédiaires (agent de change) qui nouent des transactions pour le compte de clients.
Dans les supermarchés, les vendeurs choisissent les prix, approvisionnement les rayons et
laissent aux clients le choix d’acheter ou ne pas acheter.
Les ventes aux enchères d’antiquité obligent les acheteurs à faire des enchères l’un contre
l’autre tandis que le vendeur joue le rôle de ‘’crieur de prix’’ (mécanisme Walrasien
d’ajustement des prix à l’équilibre par la variable prix). S’ils diffèrent par l’apparence, ces
marchés remplissent la même fonction économique. Ils déterminent des prix
d’équilibre tels que la quantité que les acheteurs souhaitent acquérir soit égale à celle
que les vendeurs désirent offrir.
Le prix et la quantité ne peuvent pas être considérés séparément. En
fixant le prix d’une Peugeot à trois fois le prix d’une Renault, le marché
des automobiles garantit simultanément que la production et la vente
de Renault seront supérieures à la production et à la vente de Peugeot.
Donc, les prix guident la société lorsqu’elle choisit ‘’Quoi produire’’ ?
‘’Comment produire’’ ? et ‘’Pour qui produire’’ ?
On distingue deux (2) catégories de biens : les biens privés et les biens
publics.
•les biens privés
Un bien privé est un bien qui, s’il est consommé par une personne ne peut
en être consommé par un autre individu.
Exemple : les crèmes glacées sont un bien privé. La consommation d’une
glace par un individu empêche un autre individu de consommer la même
glace. Donc pour une offre donnée de crèmes glacées, votre
consommation réduit la quantité disponible que les autres individus
peuvent consommer : il y a ici un effet d’exclusion.
•les biens publics
Ce sont des biens qui, même s’ils sont consommés par une
personne, peuvent encore être consommés par d’autres
agents économiques.
Exemple : l’air pur, la défense nationale. Si l’air n’est pas pollué,
la consommation d’air par un individu n’interfère pas avec la
consommation d’un autre individu.
Pour les biens publics purs, les agents économiques
consomment la même quantité i.e le volume global offert.
Nous pouvons certes y trouver une utilité différente si nos
goûts sont différents, mais nous consommons la même
quantité.
LA DEMANDE INDIVIDUELLE ET LA DEMANDE DE MARCHE D’UN
BIEN
A. LA DEMANDE INDIVIDUELLE
5 8
5
4 13
4
3 17
3
2 26
2
1 42
1
0
Qx
8 13 17 26 42
Px Px = f (Qx)
Qx
10
A
5 B
D2
D1 Q1
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SEMESTRE 2
MICROECONOMIE
INTERMEDIAIRE
DEUXIEME PARTIE :
•Le long terme représente un délai suffisamment long ou tous les facteurs de
production sont variables.
1.2 Divisibilité des facteurs et contrainte de non-divisibilité.
Certains facteurs de production sont parfaitement divisibles et
peuvent donc être fractionnés indéfiniment dans le processus de
production.
Exemple : les matières premières, les sources d’énergie etc.
Introduction
Le marché de CCP est un marché impersonnel i.e que les agents
économiques n’ont aucun avantage à distinguer le bien offert par une firme par
rapport à celui d’une autre firme. Aussi, en régime de CPP, on cherche à savoir
comment le prix et la production sont déterminés à court et long terme.
•Définition
On dit qu’un marché est en situation de CPP si la concurrence joue des deux
côtés du marché i.e entre offreurs et acheteurs.
Dans ce cas, le prix qui était considéré comme un paramètre devient une
variable dont la valeur est déterminée par les actions conjuguées des
acheteurs et des vendeurs. Le prix du marché est donc indépendant des
actes de chaque firme. Il est par conséquent imposé à la firme.
Hypothèses d’un marché de CPP
Un marché de CPP doit satisfaire à 5 conditions :
• Homogénéité du produit : les produits sont identiques d’un vendeur à un
autre. De même, les consommateurs sont aussi identiques pour les vendeurs
en ce sens qu’ils ne trouvent aucun avantage ou inconvénient à vendre leurs
produits à un consommateur plutôt qu’à un autre.
•Atomicité des vendeurs et des acheteurs :les entreprises et les
consommateurs sont nombreux et les ventes ou achats de chaque unité prise
individuellement sont très petits par rapport au volume global des transactions.
• Libre entrée et sortie du marché :les agents économiques qui participent à
l’offre et la demande sont libres d’entrer et de sortir du marché.
•Transparence du marché : les agents économiques ont une parfaite
connaissance des données technologiques et économiques. En d’autres
termes, les entreprises et les consommateurs ont une connaissance parfaite
des prix pratiqués et des offres courantes.
•Mobilité des ressources : les facteurs de production sont parfaitement
mobiles entre les différents emplois possibles et les différents secteurs de
l’économie.
Pour que cette courbe soit une description plausible de la courbe de demande à
laquelle la firme est confrontée, le marché doit présenter les 5 caractéristiques
de la CPP.
Ce prix d’équilibre est donc celui pour lequel la quantité
demandée est égale à la quantité offerte et permet le plus
grand nombre possible de transactions. De par la loi de l’offre
et de la demande, pour tout prix inférieur au prix d’équilibre, il y
aurait plus de demandes que d’offres et pour tout prix supérieur,
on aura plus d’offres que de demandes.
P
S
Au prix Ps : Offre > dem Excès Offre
Au prix PD : Dem > Offre Excès Dem
PS
PE E
PD
D
QE
P(q) = 5 – 0,5q
RT1
P2 D= RM RT = Pq = 5q – 0,5q2
RT2
Rm= DRT/dq = 5 – q
Le dilemme du monopole consiste à choisir entre : vendre peu à prix
élevé ou vendre beaucoup à bas prix et réaliser dans les deux cas le
maximum de RT.
• La relation entre la Production et le RT dépend de l’élasticité prix de la
demande.
• Si la demande est élastique toute baisse de prix entraine une
augmentation de RT
•Si la demande est inélastique, toute baisse de prix entraine une diminution
de RT
•Et si la demande est à élasticité unitaire, le RT reste le même quel que
soient les variations de prix
RT
RT
0
q
Q*
Définition :
Il y a discrimination par les prix lorsque le monopole peut vendre le
même produit sur 2 ou plusieurs marchés distincts en accroître ainsi
son profit.
On distingue 3 Types de discrimination par les prix :
•La discrimination au 1er degré : le monopole vend les
différentes unités d’output à des prix différents. Les prix diffèrent
d’une personne à une autre.
•La discrimination au 2e degré : ici les prix sont différents selon
les quantités achetées mais pas selon les individus. Il s’agit de
rabais accordés en fonction de la quantité achetée.
•La discrimination au 3e degré : ici le monopole pratique des
prix différents selon la personne qui achète, mais chaque
unité d’output vendue à une même personne est vendue au
même prix par e.g les compagnies aériennes pratiquent des
tarifs préférentiels pour personnes âgées et pour étudiants.
Conditions d’existence de la discrimination par les
prix
•Il faut que le monopole puisse diviser son marché en 2 sous –
marchés distincts situés dans l’espace par e.g un marché
intérieur et un marché extérieur.
•Les acheteurs n’ont pas la possibilité d’acheter le produit sur un
marché et revendre sur l’autre marché. En d’autres termes, il faut
qu’il y ait une impossibilité d’acheter sur le marché où les prix
sont bas pour revendre sur le marché où les prix sont élevés.
•Les élasticités – prix de la demande doivent être différentes
sur les 2 marchés
Conditions d’équilibre d’une monopole
discriminant
Le profit d’un monopole pratiquant la
discrimination par les prix sur 2 marchés
distincts est la différence entre son RT sur
les 2 marchés et son CT de production. En
d’autres termes, le Rm de chaque sous
marché doit être simultanément égal au
Cm de production.
(1) Π = RT1 (q1) + RT2 (q2) – C (q1+q2) ;
q1 et q2 = quantités vendues sur les 2 marchés.
En annulant les dérivées partielles de l’expression (1),
on obtient les conditions du 1er ordre de maximisation
du Profit.
g2) Le monopole bilatéral
Définition: C’est une situation de marché
caractérisée par l’existence d’un seul producteur
(monopole) qui fait face à un seul acheteur du
produit (monopsone).
L’acheteur monopsonique d’un produit donné fait
face au vendeur monopolistique de ce produit.
Puisque chaque agent (vendeur et acheteur) a un
pouvoir de monopole sur le produit, le monopole
bilatéral aboutit à une indétermination quant à la
combinaison prix-quantité qui maximise le profit.
H) La régulation du monopole
L’état peut contrôler les profits du monopole à l’aide de 3
instruments :
• Le contrôle des prix : consiste à imposer un prix maximum
(ou prix plafond) ; Ce prix peut être fixé à l’intersection des
courbes de demande et de Cm. Le prix imposé (Pi) a pour effet de
réduire le prix de monopole (PM) et d’augmenter la quantité offerte.
• L’impôt forfaitaire : il s’agit d’un impôt qui frappe en général le
profit du monopole sans toutefois affecter la combinaison optimale
(prix-quantité). En effet, cet impôt est payé indépendamment de la
quantité physique produite ou de la valeur des ventes.
Π = R(q) – c(q) – T avec T = montant de l’impôt forfaitaire
•L’impôt sur le chiffre d’affaires