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Enseignant : Hariti Y.
La microéconomie est une analyse des choix rationnels sous contrainte des agents individuels,
principalement ménages ou entreprises, dans les domaines de la production, de la
consommation et de la fixation des prix. Elle repose sur un ensemble d'hypothèses portant sur
le comportement des acteurs économiques ainsi que sur l'environnement dans lequel ils
évoluent.
L'expression microéconomie s'est imposée au milieu du 20ème siècle afin de faire la distinction
avec celle de la macroéconomie, qui concerne les relations entre grandeurs agrégées :
consommation, investissement, emploi, etc. Devenue courante depuis cette époque,
l'expression est considérée comme équivalente à celle de théorie des prix et de l'allocation des
ressources, qui s'est diffusée depuis la fin des années 1950. Biens, ressources, agents, marchés
et concurrence sont les concepts de base servant aux analyses microéconomiques.
Les agents sont les individus, groupes d'individus ou organismes qui constituent les unités
élémentaires agissantes. À chaque agent correspond un centre de décision autonome. Dans la
plus grande partie de la théorie microéconomique, il n'existe que deux types d'agents : les
producteurs et les consommateurs.
Un marché est le siège des échanges qui s'effectuent sur des biens et services, où se
confrontent une offre et une demande pour aboutir à des échanges aux pris de marché. Il
existe un marché pour chaque type de bien et chaque marché donne lieu à la formation d’un
prix.
Des modèles sont établis dans la microéconomie pour rendre compte du comportement des
agents individuels à partir d’hypothèses formant un ensemble de propositions non
démontrées, d’où sont déduits des raisonnements et des conclusions logiques 1. Ces
hypothèses portent tout d’abord sur l’agent représentatif : le consommateur qui est censé
être rationnel, utilitariste, et chercher à optimiser le résultat de son action.
De la fin du 19e siècle aux années 1960, la théorie économique a principalement cherché à
comprendre la manière dont les prix se forment sur le marché et conditionnent les
comportements des agentes économiques. Ce travail a abouti au "modèle d'équilibre général"
qui décrit la formation des prix lorsque consommateurs et producteurs interagissent sur les
marchés où s'échangent simultanément les différents biens.
1
Un modèle économique est une représentation simplifiée de l’économie dans laquelle on omet certaines
relations, non seulement pour simplifier l’étude, mais aussi pour se focaliser sur un nombre restreint de
phénomènes.
1
La théorie de l'équilibre général étudie l'allocation des ressources dans le cadre d'une
économie de marché où règne la concurrence parfaite. Elle met en lumière la manière dont les
marchés et les prix assurent la coordination des activités économiques.
L’équilibre général est l’équilibre simultané de tous les marchés, par opposition à la théorie de
l'équilibre partiel, qui ne traite que du cas d'un seul bien, en ne tenant pas compte des
interactions de ses échanges avec ceux qui portent sur les autres biens. L’équilibre général
s'intéresse au cas où les échanges entre agents prennent une forme marchande, par
l'intermédiaire d'un système de prix.
L’étude théorique de l’équilibre général a été réalisée par Walras L. (1834-1910). Le concept
a d'abord été énoncé mais de façon moins mathématiquement rigoureuse par John Stuart Mill.
Walras a remarqué que mathématiquement en considérant un marché particulier, si tous les
autres sont en équilibre, alors ce marché doit être en équilibre. Le nom "Loi de Walras" est
utilisé pour exprimer une proposition qui veut que le total de la valeur de demande en excès
ne puisse excéder le total de l'excès d'offre.
- Etudier les conditions qui permettent la cohérence des décisions prises par les agents de
façon individuelle ou indépendamment ;
Cette seconde partie devrait aboutir à une théorie des prix ou "théorie de la valeur" et nous
permettre de répondre à la question : quels sont les facteurs qui déterminent les prix ?
Nous allons brièvement étudier ces deux questions dans le cadre de la concurrence pure et
parfaite.
On définit l’équilibre général comme l’étude des interdépendances des différents agents
économiques pour déterminer les niveaux de prix et de quantités de tous les biens. C’est un
état de l’économie dans lequel tous les marchés sont en équilibre simultanément.
Généralement, quand on parle de théorie de l'équilibre général, on entend par là le modèle de
la concurrence parfaite2. L’offre et la demande sont le fait des mêmes agents. Ils disposent de
2
La concurrence pure et parfaite (CPP) ou, tout simplement, la concurrence parfaite, correspond à la théorie de
la formation du prix élaborée au 19e siècle par les économistes néo-classiques. La concurrence pure et parfaite
est censée permettre l’équilibre sur tous les marchés sous des conditions suffisantes très particulières. La
concurrence pure et parfaite représente un des deux cas extrêmes de structures de marché étudiés par les
économistes néoclassiques, le second étant le cas de monopole.
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stocks initiaux (ou dotations initiales) échangés librement dans le but de maximiser leur
satisfaction (exprimée par une fonction d’utilité).
Ces échanges déterminent les prix sur chaque marché, par l’équilibre de l’offre et de la
demande. Il existe au moins un système (vecteur) de prix qui égalise les offres et les
demandes (globales) des agents économiques qui se comportent en preneurs de prix.
L’équilibre d’échange pur consiste donc à déterminer le système des prix relatifs
d’équilibre.
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Les conditions qui assurent la réalisation simultanée des équilibres individuels et des
équilibres sur tous les marchés déterminent la loi de Walras, qui peut se formuler de la façon
suivante :
Sur l'ensemble des marchés, si la valeur de la demande nette (pondérée par le prix) de chaque
consommateur est nulle, alors la valeur de la somme de leurs demandes nettes est égale à
zéro. Autrement dit, l’équation générale d’équilibre est une demande nette globale nulle.
Elle est vraie quel que soit le système de prix relatifs et exprime une forme d’interdépendance
entre les marchés.
Par conséquent, dans une économie à M marchés, si (M-1) marchés sont en équilibre, alors le
M-ième marché est également en équilibre. Autrement dit, si un marché n'est pas équilibré,
alors il y a au moins un autre marché qui n'est pas en équilibre.
Démonstration :
𝑖
Le consommateur (i) est supposé être parfaitement rationnel, disposer d’un budget (𝑅0𝑥 ) qu’il
veut utiliser au mieux, sans le dépasser, pour acheter un certain nombre de biens (x) dont les
prix sont fixés. Le choix du consommateur résulte donc de ses préférences (ses goûts) et de la
contrainte de son budget, compte tenu du prix des biens convoités.
La contrainte budgétaire est donc définie par l’ensemble des paniers de biens accessibles au
consommateur. Elle se détermine par son revenu et le prix des biens.
𝑖 𝑖
𝑅0𝑥 = ∑(𝑥=1…𝑚) 𝑃𝑥 𝑄0𝑥
Le revenu est présenté par l’ensemble de quantités du bien X pondérés par leurs prix. L’enjeu
pour le consommateur est de maximiser son utilité (satisfaction) sous contrainte de son
budget. Il va donc prendre les meilleurs choix en fonction des contraintes qui lui sont
imposées.
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Soulignons par ailleurs que la fonction de demande nette est fonction des seuls prix des biens
dans la mesure où le revenu du consommateur est lui-même fonction de ces prix ; le revenu,
comme l’on a vu, est en effet égal à la valeur globale des biens de la dotation initiale du
consommateur.
La dépense (D) représente le revenu obtenu par le consommateur, en vendant son stock initial
L’équilibre du consommateur doit d’abord s’effectuer entre son revenu et sa dépense. Par
𝑖
hypothèse, le revenu est intégralement dépensé (D = 𝑅0𝑥 ). Ceci nous donne :
𝑖 𝑖
∑(𝑥=1…𝑚) 𝑃𝑥 𝑄𝑥𝑖 - ∑(𝑥=1…𝑚) 𝑃𝑥 𝑄0𝑥
D - 𝑅0𝑥 =0 =0
𝑃𝑥 (∑(𝑥=1…𝑚) 𝐸𝑥𝑖 ) = 0
- D'abord, les conditions de premier ordre, qui sont les conditions nécessaires : les dérivées
partielles premières de la fonction L doivent être nulles :
δL / δx = 0 et
δL / δλ = 0
- Ensuite, les conditions de second ordre, qui sont les conditions suffisantes : le déterminant
de la matrice hessienne bordée de la fonction f doit être négatif pour qu'il s'agisse d'un
3
doit être du type g(x) = 0
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maximum (il doit être positif en cas de minimisation). Ce déterminant est appelé "hessien
bordé". Précisons que la matrice hessienne bordée, notée H, est la matrice des dérivées
partielles secondes de la fonction f.
𝑖 𝑖
Comme 𝐸𝑥𝑖 = (𝑄𝑥𝑖 – 𝑄0𝑥 ) ==> 𝑄𝑥𝑖 = 𝐸𝑥𝑖 + 𝑄0𝑥 (pour chaque bien x)
𝛿𝐿 𝛿𝑈𝑖
= − 𝜆 𝑃𝑥 = 0 / Avec λ est l’utilité marginale du revenu
𝛿𝐷𝑁𝑥𝑖 𝛿𝐷𝑁𝑥𝑖
𝛿𝐿
= − [𝑃𝑥 ∑𝑥=1…𝑚 𝐸𝑥𝑖 ] = 0
𝛿𝜆
Si la condition de premier ordre (∂L=0) est vérifiée, cette fonction admet un extremum. Cet
extremum est un maximum si la deuxième dérivée est inférieure ou égale à zéro (L" ≤ 0 :
condition de second ordre). Si cette condition est vérifiée, alors la solution fournit une
équation de la demande nette en fonction des prix : 𝐸𝑥𝑖 = 𝑓(𝑃𝑥 ), qui est l’équivalent de la
demande du consommateur dans chaque marché.
Cette équation est vérifiée en vertu de la loi de Walras (ou Walras-Say). Si pour chaque
consommateur i, la demande nette pour tous les biens diffère de 0, il ne peut en être de même
pour la demande nette globale. Par exemple s’il est vendeur net, il a cédé plus de biens qu’il
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n’en a acheté. Il y a donc nécessairement un autre consommateur qui est acheteur net, et qui a
acheté plus de biens qu’il n’en a cédé. C’est le principe de la loi de Walras. Ce que l’on écrit
en annulant la somme des demandes nettes pondérées par leurs prix
∑𝑖 ∑𝑥 𝑃𝑥 𝐸𝑥𝑖 = 0 ∑𝑥 𝑃𝑥 𝐸𝑥 = 0
Equilibre sur M marchés – équilibre sur M-1 marché = équilibre sur le marché M
Pour annuler (∑(𝑥=1..𝑚) 𝑃𝑥 𝐸𝑥 − ∑(𝑥=1…𝑚−1) 𝑃𝑥 𝐸𝑥 ), il suffit que 𝐸𝑥 soit nul, puisque Px> 0. Ce
qui signifie que la demande nette du marché M est aussi nulle.
Les prix étant établis sur (M-1) marchés, il s’ensuit que le prix sur le marché M est
nécessairement déterminé : il est contenu dans les équations d’équilibre des (M-1) marchés.
Aussi appelle t’on solution du système d’équilibre général, le système de prix relatifs (ou de
"taux d’échange"), dans lequel le Mème marché, ou la Mème marchandise sert à exprimer le prix
de toutes les autres. La détermination simultanée des prix d’équilibre exige l’écriture de la
demande nette globale en fonction des prix.