Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
NOTIONS : Flexibilité du marché du travail, taux de chômage, taux d’emploi, qualification, demande anticipée, salariat,
précarité, pauvreté.
I) La théorie du marché du travail et l’institutionnalisation de la relation salariale
2) Deux effets:
• Effets de substitution: Arbitrage entre travail et loisir. Le travail est considéré comme une désutilité (aversion
pour le travail) car il signifie que l’on se prive de loisir. Mais il apporte un revenu donc permet de consommer
ce qui accroît la satisfaction. Dans l’univers néoclassique, les agents pratiquent un raisonnement à la marge.
Ils vont comparer l’utilité que permet le salaire obtenu pour une heure de travail supplémentaire et la
désutilité entrainer par le sacrifice d’une heure de loisir. Sil l’utilité est supérieure à la désutilité, ils vont
décider d’offrir une heure de travail supplémentaire. Dans le cas contraire, ils ne sont pas prêts à sacrifier une
heure de loisir supplémentaire. Plus le taux de salaire réel est élevé, plus les agents sont prêts à offrir une
quantité importante de travail puisque la consommation s’accroît plus fortement ce qui permet de
compenser la désutilité entrainée par la perte d’heures de loisir.
• L’incitation à travailler est donc d’autant plus forte que le taux de salaire réel est élevé.
• Effet revenu: les ménages visent un certain niveau de revenu. Quand le salaire réel baisse, ils offrent plus de
travail pour gagner autant… et quand le salaire réel augmente, ils réduisent leur offre de travail.
3) L’offre de travail augmente avec le salaire réel à condition que l’effet de substitution l’emporte sur l’effet
revenu ce qui est supposé être le plus souvent le cas, notamment pour les ménages ayant peu de revenu et
espérant consommer plus… sachant par ailleurs que l’existence de minima sociaux ou les revenus du conjoint
peuvent permettre de survivre sans travailler:
DONC: L’incitation à travailler est donc d’autant plus forte que le taux de salaire réel est élevé.
page 284
Demande de travail
décroissante par rapport au
taux de salaire réel
1) La demande de travail émanent des
organisations de production.
2) La demande de travail est décroissante par
rapport au taux de salaire réel.
3) Les néo-classiques pratiquent un raisonnement à la marge (c’est à dire qu’ils étudient les calculs à
la marge auxquels se livrent les individus dans la recherche du maximum de satisfaction ou de profit).
L’employeur compare donc le coût marginal du salarié (coût d’une heure de travail supplémentaire
dans l'entreprise) avec la productivité marginale du travail (ce que le travailleur produit comme
richesse supplémentaire pour une heure de plus dans l'entreprise).
Rappel 1ES: la productivité marginale du travail est considérée comme décroissante à stock de
capital donné.
Il va continuer d’embaucher tant que le coût marginal est inférieur à la productivité marginale.
Il s’arrête d’embaucher lorsque le coût marginal (taux de salaire réel) est égal à la productivité
marginale.
Plus le taux de salaire réel est élevé, plus l’incitation à demander du travail est faible puisque le
coût marginal du travail s’élève et risque d’être supérieur à la productivité marginale.
Donc la demande de travail est décroissante par rapport au taux de salaire réel.
W/p*
Demande
de travail
Q* Q demandées Quantité de
Q offertes travail
2) A l’équilibre, tous ceux qui veulent travailler au salaire du marché peuvent le faire!
3) A l’équilibre, tous ceux qui ne travaillent pas l’ont choisi car ils trouver le salaire trop
bas… Ce sont des chômeurs volontaires! Donc de faux chômeurs… donc il n’y a pas de
chômage involontaire possible.
5) La demande est supérieure à l’offre… Le niveau de salaire réel va augmenter pour
rééquilibrer offre et demande.
Schéma du fonctionnement du marché du travail néoclassique
Comparaison ?
Comparaison ?
L’équilibre sur le marché du travail vu par les néoclassiques
Si les conditions de la concurrence parfaite sont réunies, le marché du travail revient
naturellement à l’équilibre. On dit qu’il s’autorégule.
Le marché retourne automatiquement à l’équilibre à condition que les conditions de la concurrence
parfaite soient respectées et que le taux de salaire réel soit parfaitement flexible.
L’équilibre est le point qui égalise l’offre et la demande de travail. Il existe un niveau de taux de salaire
réel qui permet cet équilibre.
Sur un marché qui a de telles caractéristiques de concurrence parfaite, les agents économiques sont
preneurs de prix (price taker). Cela signifie qu’en raison de la concurrence, ils ne peuvent agir sur les
prix qui sont donc des données pour eux. Ils vont en revanche pouvoir décider des quantités qu’ils
sont prêts à offrir et demander pour chaque niveau de prix.
Quelque W/p*
chose bloque
l’ajustement
du salaire
réel! Demande de travail
D’ Q* O’ Quantité de travail
W/p*
Salaire d’équilibre
théorique= 1000€???
Demande de travail
D’ Q* O’ Quantité de travail
Période 2018 SMIC brut SMIC net
Montant du SMIC horaire 9,88€ 7,83€
Montant du SMIC mensuel pour 35h ; 1 498,50€ 1 188€
Montant du SMIC Annuel à temps complet 17 982€ 14 256€
Productivité
marginale
-
C)1) b) L’existence des syndicats comme source de rigidités institutionnelles
L’autorisation des syndicats et la reconnaissance des négociations collectives conduirait à un salaire
supérieur au salaire d’équilibre (relâchement de l’hypothèse d’atomicité car les vendeur de travail
se regroupent pour devenir agir sur les prix, ici les salaires), ce qui leur est bénéfique: ceux qui
un emploi sont mieux payés grâce aux syndicats que si le salaire avait été celui du salaire
d’équilibre… mais il y a des chômeurs involontaires et le potentiel de production n’est pas
réalisé…
Doc 4 page 293
Bref: la situation privilégiée des insiders leur permet d’obtenir des conditions de salaires plus
favorables que celles qui résulteraient d’un équilibre sur le marché du travail.
On peut considérer le pouvoir des syndicats comme une rigidité institutionnelle car l’Etat fait
le choix d’autoriser les syndicats et de reconnaître la validité des accords qu’ils passent avec les
employeurs.
Salaires
Productivité négociés Salariés rentables
marginale > par les
insiders à employer
Salaires
Salaires négociés par les insiders =2000€ négociés
par les
insiders
Salaires
Productivité négociés Salariés non
marginale < par les rentables à employer
insiders
-
Salaire CHOMAGE
négociés
par les involontaire Offre de travail
insiders
2000€
W/p*
Salaire d’équilibre
théorique= 1000€???
Demande de travail
D’ Q* O’ Quantité de travail
La segmentation du marché du travail et ses conséquences sur la fixation des salaires
Turn-over élevé
Niveau des
Plus élevées Moins élevées
rémunérations
Possibilités de promotions et
Avancement Peu de perspectives de carrière
d’augmentation de salaires
Turn-over élevé
Niveau des
Plus élevées Moins élevées
rémunérations
Possibilités de promotions et
Avancement Peu de perspectives de carrière
d’augmentation de salaires
L'hypothèse d'homogénéité du facteur travail n'est donc plus respectée. On parle de dualisme
lorsqu'il y a deux marchés, appelés marché primaire et marché secondaire, entre lesquels existe une
frontière étanche.
Le fonctionnement des deux marchés diffère : le marché primaire repose sur des règles
collectivement négociées (salaires, promotions, garanties et avantages sociaux,... négociées avec les
syndicats) alors que le marché secondaire connaît un fonctionnement plus concurrentiel.
Ici encore, l’idée d’un salaire d’équilibre unique fixé par les seuls mécanismes marchands est remise
en cause par l’imperfection du marché.
En effet, sur le marché primaire, ce n’est pas la rencontre d’une offre et d’une demande de travail
dans un univers concurrentiel qui détermine le salaire, mais des mécanismes internes à l’entreprise.
Sur le marché secondaire qui concerne les travailleurs les moins qualifiés, le niveau de salaire est
davantage fixé par le jeu de l’offre et de la demande … (en faisant abstraction de l’existence du SMIC)
Principal enseignement à tirer des documents A et B:
Ces rigidités entraveraient la libre négociation des salaires et le retour à l’équilibre. Toute entrave à la flexibilité à la baisse du taux
de salaire réel est une entrave à la réduction du chômage classique car lorsque les prix sont rigides, l’ajustement se fait par les quantités.
C) L’explication du chômage par la rigidité du salaire réel
C) 1) Des rigidités institutionnelles à la baisse du salaire réel
C) 2) Les imperfections du marché à l’origine de la rigidité du salaire réel (ici l’Etat n’est
pas coupable du fait de ses interventions de la rigidité des salaires)
C)2) a)La prise en compte du temps induit une certaine rigidité du taux réel
Ceux qui ne travaillent pas sont alors des « chômeurs volontaires » : ils ne souhaitent pas travailler
pour ce taux de salaire d’équilibre, par exemple parce qu’ils peuvent vivre grâce aux allocations
chômage (renvoie à la théorie des trappes à chômage).
Toutefois, le marché du travail concurrentiel connaît quelques imperfections qui n’excluent pas un
« chômage frictionnel » :
Au temps nécessaire pour que le taux de salaire réel s’adapte aux nouvelles conditions
économiques ;
Au temps qu’il faut pour un chômeur pour retrouver un emploi dans des conditions normales.
(Frictionnel comme les frictions qui ont une influence sur la vitesse des objets qui glissent sur une
surface qui n’est jamais parfaitement lisse et qui perturbe donc un peu le calcul de la vitesse en
fonction de la pente et de la hauteur de la surface sur laquelle ils glissent…
C) L’explication du chômage par la rigidité du salaire réel
C) 1) Des rigidités institutionnelles à la baisse du salaire réel
C) 2) b)Les asymétries d’information contribuent à la
rigidité du salaire réel
Asymétrie d’information : situation sur un marché où un agent
dispose de plus d’information que les autres.
Risque ou aléa moral : situation où un agent, non ou mal informé,
ne peut pas contrôler l’action d’un partenaire qui peut en profiter.
Doc 2 page 290 : la théorie du salaire d’efficience
1) Non, puisque le travail est supposé homogène … et que
l’information est supposée parfaite. Or il y a un risque
d’aléa moral : faire semblant de faire des efforts, d’être à
son maximum… sans l’être… L’employeur ne peut pas
toujours le savoir… Et l’intérêt du salarié est de percevoir
un salaire, pas que les performances de l’entreprise soient
bonnes… Le salarié sait s’il fait des efforts, l’employeur ne
le sait pas (asymétrie d’info) ET le salarié se dit que s’il est
le seul à ne pas faire d’efforts, cela ne va pas affecter les
résultats de l’entreprise… il se sentira « assuré » de
recevoir une rémunération fixe quelque soient les
résultats de l’entreprise…
2) Les asymétries d’informations posent deux problèmes à l’employeur dans la relation d’emploi
• L’Anti sélection à l’embauche : proposer un salaire bas à l’embauche risque de faire venir seulement les mauvais
candidats qui savent que ce salaire est bon pour eux compte tenu de leur mauvaise productivité… et les bons
candidats ne vont pas se présenter car ils pensent qu’ils méritent plus… Comme pour le marché des voitures
d’occasion étudié par Akerlof où seuls les « lemons » se vendent… et où le marché disparait,.
Sur le marché du travail, le fait d’offrir le salaire qui équilibrerait le marché du travail peut ne faire venir que des
mauvais candidats…Certes, l’existence des diplômes permet de lever un peu les asymétries d’informations…
• La faible productivité des salariés: Proposer un salaire bas risque de ne pas motiver « les salariés embauchés » et
leur productivité risque d’être faible. C’est surtout vrai pour des emplois où il est difficile de contrôler la qualité
du travail des salariés;
3) Du fait des asymétries d’informations, certaines
entreprises sont prêtes à rémunérer les travailleurs au-
dessus du salaire d’équilibre pour :
Limiter le risque moral : en raison des asymétries d’information, il est difficile de s’assurer
de la fidélité et de l’implication des travailleurs. En offrant des salaires élevés, l’entreprise
cherche à limiter ce risque. En effet, pour éviter de perdre cet emploi et le salaire intéressant
qui va avec, les travailleurs vont donc tout faire pour satisfaire les demandes de l’employeur et
être les plus efficaces possible. C’est aussi une façon d’établir une relation de confiance entre
salariés et entreprise propice au total investissement de ceux-ci.
On peut ajouter l’objectif de fidélisation des salariés qui ont un capital humain spécifique lié à
l’expérience dans l’entreprise et éviter les rotations trop importantes de la main-d’œuvre qui
obligeraient à former de nouveaux salariés, ce qui a un coût.
4) Même si les autres conditions de la concurrence parfaite étaient réunies (pas de SMIC, pas de
syndicats et donc bonne atomicité), les asymétries d’information et le caractère non-homogène de la
marchandise « travail » conduisent les entreprises à avoir intérêt à pratiquer des salaires supérieurs au
salaire d’équilibre (salaire d’efficience) pour gagner en productivité et en rentabilité.
On a là une autre explication des rigidités à la baisse du salaire réel et donc une explication
néoclassique au chômage involontaire.
Productivité
marginale
-
Salaire CHOMAGE
d’efficience
involontaire Offre de travail
W/p*
Salaire d’équilibre
théorique= 1000€???
Demande de travail
D’ Q* O’ Quantité de travail
Explication du chômage involontaire par les rigidités
C)1) Perturbations extérieures
C)1) b)
C)1) a)
C) 2) b) Choix des
entreprises de proposer un
salaire efficient supérieur
au salaire d’équilibre pour
Imperfection du
lever les asymétries
marché (C2
d’informations
Salaires observés sur le marché supérieurs au salaire
C) 2) a) Temps nécessaire à théorique qui équilibrerait le marché du travail.
l’évolution du salaire, à la
recherche d’emploi
Ces rigidités entraveraient la libre négociation des salaires et le retour à l’équilibre. Toute entrave à la flexibilité à la baisse du taux
de salaire réel est une entrave à la réduction du chômage classique car lorsque les prix sont rigides, l’ajustement se fait par les quantités.
D) Comment justifier l’institutionnalisation de la relation salariale par l’Etat ?
L’analyse néoclassique du travail est très réductrice car elle fait du travail une simple
marchandise et considère que le salaire – comme tous les autres prix – est fixé par la
rencontre entre une offre et une demande sur un marché concurrentiel.
Or des règles d’origine étatique (code du travail en France) ou qui résultent d’accords
entre partenaires sociaux à travers des conventions collectives limitent fortement ce
qui peut relever de la négociation entre des acheteurs et des vendeurs de travail
atomisés.
Nous allons voir que si initialement la relation salariale pouvait être considérée comme
une relation purement marchande, celle-ci a connu un processus
d’institutionnalisation progressive.
Doc C La relation salariale est fondamentalement asymétrique
C’est par l’accord qui se fait habituellement entre ces deux personnes, [l’employeur et le
salarié], dont l’intérêt n’est nullement le même, que se détermine le taux commun des
salaires. Les ouvriers désirent gagner le plus possible ; les maîtres, à donner le moins
qu’ils peuvent ; les premiers sont disposés à se concerter pour élever les salaires, les
seconds pour les abaisser. Il n’est pas difficile de prévoir lequel des deux partis, dans
toutes les circonstances ordinaires, doit avoir l’avantage dans le débat, et imposer
forcément à l’autre toutes ses conditions. Les maîtres, étant en moindre nombre,
peuvent se concerter plus aisément ; et de plus, la loi les autorise à se concerter entre
eux, ou au moins ne le leur interdit pas ; tandis qu’elle l’interdit aux ouvriers. Nous
n’avons point d’actes du Parlement contre les ligues qui tendent à abaisser le prix du
travail ; mais nous en avons beaucoup contre celles qui tendent à le faire hausser.
Dans toutes ces luttes, les maîtres sont en état de tenir ferme plus longtemps. Un
propriétaire, un fermier, un maître fabricant ou marchand, pourraient en général, sans
occuper un seul ouvrier, vivre un an ou deux sur les fonds qu’ils ont déjà amassés.
Beaucoup d’ouvriers ne pourraient pas subsister sans travail une semaine, très peu un
mois, et à peine un seul une année entière. A la longue, il se peut que le maître ait autant
besoin de l’ouvrier, que celui-ci a besoin du maître ; mais le besoin du premier n’est pas si
pressant.
A. Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776.
1) En quoi ce texte montre que la relation salariale ne peut être considérée comme un
contrat librement consenti entre un acheteur de travail et un vendeur de travail ?
1) En quoi ce texte montre que la relation salariale ne peut être considérée comme un contrat librement
consenti entre un acheteur de travail et un vendeur de travail ?
Salariés et employeurs sont dans une position fondamentalement asymétrique lorsqu’il négocie en tête à
tête la relation salariale. L’employeur peut attendre, il a du capital, il pourrait même ne pas produire!
Du plus, l’existence d’un chômage permanent permet de mettre les chômeurs en concurrence. (Marx parle
de l’utilité de l’armée de réserve des chômeurs).
Sans revenus de remplacement, l’analyse néoclassique de la baisse de l’offre de travail avec la baisse des
salaires est absurde: les employeurs peuvent profiter de leur avantage pour faire baisser les salaires et
dégrader les conditions de travail sans limite!
Historiquement:
Cette condition est restée dominante jusqu’à la fin du 19ème siècle où le rapport salarial était un simple
rapport individuel entre le patron et le salarié (le salarié est seul face à son patron). Pas de protection. On
peut être licencié du jour au lendemain. On vit au jour le jour. La vulnérabilité sociale est la condition
majoritaire des salariés. Insécurité sociale permanente : le salarié est à la merci du moindre aléa de la vie
(chômage, accident du travail, vieillesse) Cette extrême fragilité réduit fortement son pouvoir de
négociation: c’est un cercle vicieux!
C’est pourquoi, comme nous allons le voir, la relation salariale a été peu à peu encadrée par le droit du
travail et les conventions collectives. Et cette protection n’a cessé de s’affermir au cours des 19e et 20e
siècles. (Voir grandes dates doc 3 page 295)
(Voir grandes dates doc 3 page 295)
Salariat:
Offreur de travail
devient un salarié,
statut auquel sont
associées de
nombreuses
protections.
Le développement
de ces protections,
c’est le
développement du
salariat.
Le travail est de
moins en moins
considéré comme
une simple
marchandise!
Doc D : Le contrat de travail
Société Durand, 12 rue Leblanc, 68000 Colmar
Entre la société Durand d’une part, et Monsieur Marcel Dupont, né le 20 janvier 1960 à Paris 14ème
et habitant 4 rue Violette à Wintzenheim, d’autre part, il a été convenu ce qui suit conformément aux
dispositions de la convention collective nationale du commerce de détail et de l’habillement.
Monsieur Marcel Dupont est engagé à partir du 1er juin 2009 dans les conditions suivantes : période
d’essai : 1 mois ; nature de l’emploi : vendeur hautement qualifié ; capable de faire des étalages ;
qualification : catégorie 7 ; horaire : mardi 10h-13h et 14h-18h et du mercredi au samedi 9h30 13h et
14h-18h30 ; salaire mensuel brut : 1 430 euros ; durée du contrat : indéterminée ; congés payés : 5
semaines uniquement aux dates de fermeture de la société ; journées de repos hebdomadaire :
dimanche et lundi. Les parties contractantes s’engagent à se conformer aux dispositions du règlement
intérieur dont l’intéressé déclare avoir pris connaissance. Fait en double exemplaire à Colmar le 1er
juin 2009, signatures des 2 parties précédées de la mention « lu et approuvé ».
1) Relevez les dispositions qui s’imposent à l’employeur et au salarié ? D’où viennent ces obligations ?
• La période d’essai ne peut pas durer indéfiniment.
• Qualification précisée dans la convention collective.
• Les horaires de travail sont aussi encadrés par le droit du travail.
• Les motifs de rupture du CDI sont précisés par le droit du travail.
• La durée minimale de congés payés aussi.
• Le nombre de jours de repos hebdomadaires aussi.
2) Les évolutions de la norme d’emploi à l’origine d’une désinstitutionalisation de la
relation salariale ?
Définition norme d’emploi : façon privilégiée d’utiliser la MO dans les entreprises, qui
se traduit par un type de contrat de travail majoritaire.
… Toutefois, le
CDI reste
largement la
norme de
l’emploi.
On remarque
cependant
qu’entre 1982
et 2012, la part
des contrats
temporaires
dans le total
des emplois a
presque triplé.
On peut donc parler d’une certaine désinstitutionalisation de la relation salariale, le
mouvement à l’œuvre historiquement semblant s’être renversé… la proportion des emplois
très bien protégés baissant. De plus, le discours sur la légitimité du salariat a aussi évolué.
De plus on constate une augmentation des emplois à temps partiels (1/4 temps, mi-temps)
qui ne permettent pas toujours de bien vivre de son travail.
Le temps partiel concerne surtout les femmes : 82 % des salariés à temps partiel
sont occupés par des femmes et 31 % des femmes salariées sont à temps partiel
(contre 7 % des hommes).
Doc 4 p295: L’intervention publique contestée 1)
Contrairement à ce que l’on
pourrait espérer, le CDD ne
semble pas être en France
« un bon tremplin » pour
l’emploi stable en CDI… Les
employés en CDD sont
souvent durablement utilisés
comme une variable
d’ajustement et ne
parviennent alors pas à
décrocher un CDI. Cela paraît
étonnant car la loi française
cherche à rendre difficile la
répétition des CDD.
2) En raison du niveau élevé et incertain des coûts qui pèsent sur les rupture de CDI. La
protection élevée du CDI est ici présentée comme la source du chômage et de la précarité.
Une solution proposée par Jean Tirole, dernier prix Nobel d’économie et français, un contrat
unique avec des droits progressifs, qui augmenteraient au fil du temps, pour casser la
dichotomie CDD/CDI, casser la logique du tout ou rien…
Pour éviter de pénaliser 90% des salariés, il propose de n’applique cette réforme du contrat
unique qu’aux nouveaux contrats signés… (On ne remet pas en cause les droits du grand-
père).
II ) Comment lutter contre le chômage ?
Un chômeur est une personne , sans emploi, disponible pour travailler et qui
cherche un emploi.
Un inactif est une personne qui n’a pas d’emploi et qui ne souhaite pas, ou ne
peut pas en avoir.
3) Pourquoi le taux faible taux d’emploi de la Grèce expliquerait-il une grande partie
de ses problèmes?
Le faible taux d’emploi est à la fois la conséquence des problèmes de la Grèce, mais
aussi sa cause… avec si peu de personnes employées à produire des richesses, le
PIB/habitant est faible…
A étudier les taux de chômage entre les
hommes et les femmes, ont pourrait penser
que les hommes on plus de difficultés à
trouver un emploi… or ils sont une
proportion beaucoup plus grande que les
femmes à avoir un emploi quand ont étudie
les taux d’emploi.
B) Pourquoi lutter contre le chômage et le sous-emploi?
Chômage peut être source de désaffiliation (Castel), de disqualification (Paugam) , MAIS aussi
source de pauvreté. Toutefois, du fait des solidarités au sein des groupes primaires ET de l’existence
de la protection sociale, le chômage n’est pas toujours synonyme de remise en cause de
l’intégration ni de pauvreté.
Néanmoins, avec la désinstitutionalisation de la relation salariale (précariat remplacerait le
salariat), le fait d’avoir « un mauvais emploi » peut tout autant que le chômage remettre en cause
l’intégration et être cause de pauvreté.
On distingue 4 façons de décrire la pauvreté:
1) La pauvreté subjective: on interroge les individus sur leur sentiment d’être
pauvres:
Près d’un quart des chômeurs sont pauvres « au sens monétaire, avec un seuil
de 50% du niveau de vie médian » et près d’un inactif en âge de travailler sur 5 est
pauvre.
3) La mesure administrative de la pauvreté : les titulaires de minima sociaux
On peut aussi mesurer le nombre de pauvres à partir de celui des titulaires de minima
sociaux. On comptabilise alors les personnes « reconnues » comme devant être assistées au
sein de la société par l’administration.
On constate que la très majorité des bénéficiaires des minimas sociaux… n’ont pas de revenu d’activité… Ils sont
donc chômeurs ou inactifs.
Le nombre « des pauvres (au sens d’assisté ) actifs occupés » est donc relativement faible, le nombre des
bénéficiaires du RSA activité (devenu prime d’activité depuis 2016) étant largement inférieur au nombre des
bénéficiaires du RSA socle.
Là encore le lien entre absence emploi et pauvreté (au sens d’assisté) est observé avec cette mesure imparfaite
de la pauvreté.
4) La pauvreté en termes de conditions de vie
En France, un ménage est dit pauvre en conditions de vie (ou déprivé) lorsqu’il cumule
au moins 8 privations ou difficultés sur les 27 recensées ci-après.
Par convention, une personne est privée matériellement lorsque son ménage l’est.
Les 27 privations ou difficultés retenues par l’Insee pour mesurer le taux de déprivation
matérielle sont les suivants :
En 2014:
En 2014:
Chômeurs surreprésentés dans les personnes ayant des difficultés de logements
C) Lutter contre le chômage en soutenant la demande globale
Toute production est destinée en dernière analyse à satisfaire un Rien dans la détermination du niveau de production Y ne
consommateur. Or il s'écoule habituellement du temps - parfois garantit qu’il correspond au revenu (ou à la production)
beaucoup de temps - entre la prise en charge des coûts par le permettant d'atteindre le plein-emploi. Ce serait même le
producteur (pour le compte du consommateur) et l'achat de la résultat d'un hasard qu'il en soit ainsi. En effet, Y dépend de la
production par le dernier consommateur. Dans l'intervalle, propension à consommer (qui est indépendante de l'emploi) et
l'entrepreneur (cette appellation s'appliquant à la fois à la de l'investissement qui est fonction de décisions qui ne font à
personne qui produit et à celle qui investit) est obligé de prévoir aucun moment intervenir la préoccupation de l'emploi.
aussi parfaitement que possible la somme que les
Le chômage n'est donc pas une exception mais la norme dans
consommateurs seront disposés à payer lorsque, après un laps
une économie laissée à elle-même, dès lors que l'incitation à
de temps qui peut être considérable, il sera en mesure de les
investir est insuffisante. Une telle économie est pourtant en
satisfaire directement ou indirectement. Il n'a pas d'autre
situation d'équilibre (de sous-emploi), c'est-à-dire dans un état
ressource que de se laisser guider par ces prévisions, tout au
qui risque de se perpétuer parce que les agents économiques
moins lorsqu'il emploie des procédés de production qui exigent
n'ont aucune raison de modifier les comportements ou les
du temps. [ ...] Ce sont ces diverses prévisions qui déterminent
décisions qui y ont conduit. En d'autres termes, contrairement à
le volume de l'emploi offert par chaque entreprise.
la logique néoclassique du marché du travail, il n'existe ici aucune
John Maynard Keynes, Théorie générale de l'emploi, force de rappel qui écarterait du sous-emploi. La régulation par
de l'intérêt et de la monnaie (1936), Payot, 1998. les prix est inopérante.
Emploi
Production
Investissement
Propension à
consommer
Consommation Demande
anticipée
Revenu
Dans la logique « macroéconomique » keynésienne, l’apparition du chômage ne va pas
provoquer un ensemble de mécanismes ramenant au retour au plein emploi (baisse du
salaire, baisse de l’offre et hausse de la demande…) MAIS au contraire l’apparition d’un
certain type de chômage peut (et va probablement) provoquer un ensemble de
mécanismes qui vont au contraire écarter de plus en plus du plus emploi : cercle vicieux…
Choc négatif
externe
La politique budgétaire de relance : l'Etat peut lancer une politique de grands travaux (augmentation des
investissements publics) qui vont susciter un flux de dépenses et provoquer le phénomène du multiplicateur ; il
peut aussi augmenter les revenus sociaux des catégories défavorisées de la population car elles ont une forte
propension à consommer ; il peut aussi diminuer la fiscalité sur les revenus ou sur la consommation afin de
redonner du pouvoir d’achat aux consommateurs pour qu’ils augmentent leur consommation ; il peut, enfin,
subventionner ou défiscaliser les investissements privés afin d’inciter les agents économiques à investir.
Revoir les politiques conjoncturelles face aux chocs de demande négatifs (chapitre 2).
La politique monétaire : L'Etat (ou la BC indépendante), pour relancer la demande, doit diminuer le taux d'intérêt
afin d’inciter les agents économiques à emprunter pour dépenser. Cela permet aussi d'accroître la profitabilité des
entreprises et les inciter à investir.
Keynes est à l'origine de la plupart des politiques économiques menées par les Etats après la seconde guerre
mondiale (la politique du New Deal de Roosevelt peut être considérée comme une politique pré-keynésienne). A
l’époque, les BC n’étaient pas indépendantes du gouvernement.
Cette politique keynésienne semble avoir du succès au moment de la crise de 2008-2009. Les pouvoirs publics se
sont mobilisés avec une rapidité, une vigueur et un degré de coordination relativement sans précédent. Une
politique keynésienne mondiale a répondu au risque systémique pesant sur les institutions financières et à la
menace d'une déflation. Ils ont adopté des plans de relance budgétaire plus ou moins importants : plus de 2% du
PIB aux Etats- Unis, près de 1,5% du PIB en Allemagne et au Japon mais 0,5% du PIB en France.
D) Lutter contre le chômage en réduisant le coût du travail
Coût du travail au sens strict pour un employeur = salaire brut + cotisations patronales
= (salaire net + cotisations sociales salariales) + cotisations sociales patronales
Coût du travail total= (salaire brut + cotisations patronales)+ coût de gestion de la main d’œuvre (embauche,
licenciement, formation)
Le coût du travail est-il trop élevé et responsable du chômage ? Les exonérations de cotisations sociales sont-elles
réellement efficaces ? Quelles conséquences les exonérations de cotisations sociales ont-elles sur les finances publiques ?
Ne sont-elles pas à l’origine de la formation de trappes à bas salaire ?
1) Quelle est la cause du chômage mise en évidence dans ce texte ? Expliquez les mécanismes.
1) Quelle est la cause du chômage mise en évidence dans ce texte ? Expliquez les
mécanismes.
Rigidités des salaires à la baisse qui conduit à un salaire sur le marché du travail
supérieur au salaire d’équilibre. C’est le chômage classique !
Les rigidités institutionnelles sur le marché du travail (législation sur les licenciements,
sur l’utilisation des emplois précaires, salaire minimum, des cotisations sociales, fait que
les salaires soient fixés parfois collectivement dans les conventions collectives et
échappent donc au jeu du marché) empêchent le salaire d’être flexible à la baisse, ce
qui perturbe les mécanismes du marché, empêchant celui-ci de s’autoréguler et de
conduire l’économie vers le salaire d’équilibre et au plein-emploi.
Faible demande de travail+ pb de compétitivité prix et produit ce qui réduit l’activité
et le niveau d’emploi.
2) Quel est l’effet direct de l’abaissement du coût du travail sur l’emploi ? Expliquez en le
mécanisme.
Rappelons d’abord que selon la théorie néoclassique standard, les demandeurs de travail
(les entreprises) prennent leur décision d’embauche en comparant la productivité
marginale du travail (ce que rapporte l’utilisation d’une heure de travail supplémentaire ou
d’un salarié supplémentaire) et le salaire réel (ce que coûte ce salarié ou cette heure de
travail supplémentaire).
Or, le SMIC concerne surtout les salariés les moins qualifiés qui sont aussi les moins payés.
Or, dans la logique néoclassique, ces salariés sont ceux qui ont la productivité marginale la
plus faible. Donc le fait que le SMIC soit fixé au-dessus du salaire d’équilibre les pénalise
tout particulièrement car les entreprises vont supprimer ces emplois peu productifs au
regard du salaire qu’elles doivent verser.
Si on baisse le coût du travail, certains salariés dont la productivité était inférieure au
salaire réel et qu’il n’était pas rentable pour l’entreprise d’embaucher, deviennent
rentables. De plus, il devient moins rentable d’utiliser des machines (du capital) et
préférable d’embaucher des salariés (travail). Il y a donc substitution du travail au capital.
Il peut s’agir de salariés que l’entreprise embaucherait dès que le coût de leur travail est
assez bas, SANS SE SOUCIER DES DIFFICULTES A ECOULER SA PRODUCTION, et donc dont la
non-embauche ne s’expliquait pas par une demande trop faible!
3) Quels sont les trois effets indirects de l’abaissement du coût du travail sur l’emploi ?
Expliquez en les mécanismes.
Face à l’impossibilité de réduire le SMIC, la critique libérale s’est portée sur le niveau trop élevé
des « charges sociales ». Depuis 1993, ces théories ont reçu un important écho de la part des
dirigeants politiques.
Raffarin en 2002 : « Les baisses de charges constituent la clé de voûte de notre stratégie. Ce n’est
pas de l’idéologie, mais tout simplement « ça marche », ça crée des emplois. Et c’est pour ça qu’il
faut le faire. On n’a pas trouvé ça dans un petit livre rouge, dans un petit livre bleu. On a trouvé ça
dans les résultats de l’Insee. C’est là où il y a de la création d’emplois, c’est pour ça qu’il faut
alléger les charges. »
Page 314
3) Le problème
de la France
(dont le
chômage est plus
élevé que les
autres pays
présentés dans
le graphique,
comme nous
l’avons vu…)
semble être que
les coûts du
travail ont
augmenté plus
vite qu’ailleurs…
D) 2) Lutter contre le chômage en réduisant le coût du travail au sens large grâce à la
flexibilisation du marché du travail
Flexibilité du marché du travail (NPT) : ensemble des mesures destinées à permettre un ajustement plus rapide des
salaires et de la quantité de travail aux variations de l’activité économique.
Flexibilité quantitative externe. Ces rigidités empêcheraient les employeurs d’adapter facilement et à moindre coût la
quantité de leur main-d’œuvre au volume de l’activité.
2) Expliquez la phrase soulignée.
Parce que leurs débouchés futurs sont incertains, les entreprises souhaitent pouvoir adapter rapidement leur
volume d’emplois et considèrent que le contrat à durée indéterminée est un obstacle à cette flexibilité. En effet,
les licenciements occasionnent des frais importants pour les entreprises et sont toujours susceptibles de déclencher
des conflits.
D’après les libéraux, si elle doit embaucher des CDI, elle peut être réticente en raison du fait qu’elle ne pourra que
difficilement se séparer de ces nouveaux salariés (règles de licenciement, indemnités de licenciement) si la
conjoncture se retourne. Elle tiendrait compte des éventuels frais futurs en cas de licenciement ou de conflit.
Dans cette perspective, paradoxalement, les coûts de licenciement, censés protéger du chômage, contribueraient en
fait à l’accroître, parce qu’ils décourageraient les entreprises d’embaucher.
La solution est d’embaucher des salariés en CDD ou des intérimaires dont le contrat est relativement court et dont
elle pourra facilement se séparer sans indemnité. Mais ces contrats sont encadrés et ne peuvent être utilisés que
dans certains cas précisés par le droit du travail.
AUTRE EFFET PERVERS DES RIGIDITES D’APRES LIBERAUX
Donc, d’après les chefs d’entreprise, les rigidités accroissent le coût du travail avec les
conséquences qui en découlent dans une perspective libérale.
4) Quel effet pervers sur l’implication des salariés peut avoir la précarisation ?
La flexibilité peut aussi avoir des effets négatifs sur la productivité du travail. Quand le
travail est précaire, le salarié peut être moins impliqué, il a moins le temps de
développer ses capacités ; la formation permanente aux transformations
technologiques peut se révéler sélectives (et exclure par exemple les intérims),.
De plus, la productivité est principalement collective et des équipes de travail
soudées, dans lesquelles les savoirs-faire se transmettent sont un gage d’efficacité. La
rotation élevée de la main-d’œuvre dans l’entreprise va évidemment à l’encontre de
ces échanges et de cette efficacité collective.
Document K Voir aussi doc 3 page 319
L’indice OCDE de protection de
l’emploi mesure à partir de trois
critères :
Protection des travailleurs
permanents contre les licenciements
individuels.
Réglementation des formes d’emploi
temporaire.
Obligations spéciales applicables aux
licenciements collectifs.
Dépenser de l’argent public pour conduire les chômeurs à retrouver un emploi plutôt que
dépenser cet argent pour les indemniser. Donc dépenses actives (ou « activantes ») plutôt
que dépenses passives.
Par ailleurs, il existe des inégalités face à la formation professionnelle : les membres des
classes populaires sont ceux qui y ont le moins accès. De même, ce sont le plus souvent
les salariés qui ont déjà un emploi qui bénéficient le plus souvent de la formation
professionnelle (pour changer d’emploi), et non pas les chômeurs.
4) Quelles critiques peut-on faire de cette stratégie ?
Le contrôle des chômeurs ne semble pas avoir des effets, ce qui remet une nouvelle fois en cause l’idée
de trappe à chômage et de chômeurs ne cherchant pas véritablement d’emploi.
Si le chômage est keynésien, en période de récession, l’effet de ces politiques sur le taux de
chômage ne peut être que limité. On aura beau aider les chômeurs à chercher un emploi, tant que le
volume de l’emploi est insuffisant, le chômage ne peut diminuer.
De même si les chômeurs sont malades (voir le film de Ken Loach « Moi, Daniel Blake), trop peu
qualifiés, trop peu qualifiables… et donc réellement inemployables…
De plus, cette approche qui peut-être culpabilisante (si vous ne trouvez pas d’emploi, c’est que vous ne
faites pas assez d’efforts et vous serez donc sanctionné) peut renforcer le processus de
« disqualification » de personnes déjà fragilisées dans leur identité sociale et les enfermer encore plus
dans des trajectoires qui les éloigneront du marché de l’emploi…
Or, ces politiques de contrôle des chômeurs peuvent être utilisées pour réduire artificiellement les
chiffres du chômage en radiant certains chômeurs qui se seraient découragés devant les exigences
administratives de plus en plus strictes : rendez-vous réguliers parfois jugés inutiles pour les chômeurs,
nécessité de prouver une recherche active d’emploi.
Situation critique de pôle emploi. Impossible d’avoir un suivi efficace des chômeurs. De plus la force du
discours sur la responsabilité des chômeurs peut conduire à une réduction des budgets pour les
« chômeurs », et donc aussi pour les dépenses d’individualisation de la prise en charge des chômeurs,
pour leur formation, pour les emplois aidés…
IV) Les conséquences des politiques de l’emploi.
1) Les conséquences de la flexibilisation du marché du travail sur l’intégration au travail
Les évolutions de l’emploi liées à une flexibilité accrue précarisent les trajectoires
professionnelles qui alternent de plus en plus les périodes d’emploi et les épisodes
de chômage. Le lien entre travail et intégration sociale se trouve fragilisé pour
plusieurs raisons:.
La flexibilité détache tout d’abord les travailleurs des organisations qui les emploient :
les carrières professionnelles sont de plus en plus mobiles, ce qui peut engendrer des
comportements de retrait, de repli sur soi, et n’incite pas à l’accumulation de
compétences spécifiques à un poste de travail dont la pérennité est devenue moins
prévisible.
Elle individualise ensuite les relations de travail : la diversification des contrats place
parfois les membres d’un collectif de travail dans des situations si différentes qu’il
leur est difficile d’éprouver une identité et des intérêts communs, et a fortiori de
s’engager dans une action collective.
La flexibilité de l’emploi met de plus parfois en concurrence les travailleurs, par
exemple lorsque les contrats temporaires sont utilisés par les employeurs comme une
phase d’observation et de sélection préalable à l’embauche durable. Cela ne favorise
pas toujours la productivité collective.
La flexibilité horaire brouille quant à elle les emplois du temps des collectifs de travail
et des familles, complique l’engagement associatif et affecte les pratiques de
sociabilité (hors de la sphère du travail).
Idée d’ouverture:
Ces dispositifs, qui valoriseraient non seulement l’emploi rémunéré mais aussi d’autres
activités socialement utiles comme la recherche d’emploi, la reprise d’études, le temps
partiel ou l’interruption d’activité pour bénévolat ou pour raisons familiales, restent
largement à construire.
L’activation des dépenses passives vise à diminuer le taux de chômage tout en augmentant
le taux d’emploi, deux objectifs qui n’avaient pas été auparavant toujours associés.
C’est ainsi qu’en France, les dispositifs de préretraites développés dans les années 1970 et
1980 ont progressivement reculé, tandis que la mise en place du R.S.A. et une
indemnisation du chômage moins longue, dégressive, amoindrie et soumise à un contrôle
toujours plus étroit des démarches de recherche d’emploi se présentent comme un
ensemble de mesures susceptibles de faire diminuer le taux de chômage en augmentant le
taux d’emploi.
MAIS:
L’activation des dépenses passives, en colmatant la trappe à inactivité, peut ouvrir la
trappe à emplois de pauvres : la priorité au retour rapide à l’emploi peut se faire au
détriment de la qualité de l’appariement, inciter les actifs à accepter des emplois peu
qualifiés.
Il peut y avoir une contradiction entre l’objectif du retour rapide à l’emploi (ou « workfirst
») et celui d’accroissement des capacités et opportunités des demandeurs d’emploi dans
le long terme (ou « empowerment »).
Les allègements de cotisations sociales et autres dispositifs en faveur des moins qualifiés
jouent favorablement sur leur taux d’emploi mais n’encouragent pas la qualification et le
progrès technique. Trappes à emplois peu qualifié.s
P 322
1) Que signifie l’expression
« pauvreté en emploi »
Avoir un emploi et être
pauvre…
2) Que signifient les données
pour le type de ménage « avec
enfants »?
D’après Eurostat, en 2008, en
France 8% des familles dans
lesquelles au moins un adulte vit
avec un ou plusieurs enfants
sous le même toit sont pauvres
alors qu’elles sont 10% à être
pauvre dans l’UE.
3) Illustrez le fait que la
précarité de l’emploi accentue
le risque de pauvreté
D’après Eurostat, en 2008, en France
et dans l’EU, 12,5% des salariés en
emplois précaires sont pauvres,
contre seulement 5% de ceux qui
sont en emploi stable. (3 fois plus
souvent, + 10 points!)
L’individualisation du traitement du chômage et de l’accompagnement du chômeur fait
par ailleurs du chômage une expérience individuelle qui sera alors plus souvent
intériorisée comme un échec personnel culpabilisation des chômeurs
(disqualification)
Enfin, les réductions de cotisations sociales (liées à la politique libérale de lutte contre le
chômage classique par une baisse du coût du travail) altèrent le financement de la
protection sociale et peuvent véhiculer dans les représentations sociales l’idée qu’elle
serait une charge et non un bien commun.
Conclusion:
Exonération de
Coût du travail > salaire
cotisations sociales Risque de freiner la
d’équilibre
pour réduire le coût du demande.
Chômage
travail
classique
Rigidités sur le marché du Fragilise la capacité
Flexibiliser le marché
travail qui en élèvent le intégratrice du
du travail
coût travail.
Libéraux Chômage Problèmes d’appariement Politiques d’activation :
frictionnel + entre offre et demande de formation et suivi Peu d’effets si
chômage travail individualisée des manque d’emplois.
technologique chômeurs (ex PARE)
Ces rigidités entraveraient la libre négociation des salaires et le retour à l’équilibre. Toute entrave à la flexibilité à la baisse du taux
de salaire réel est une entrave à la réduction du chômage classique car lorsque les prix sont rigides, l’ajustement se fait par les quantités.
Analyse des
questions de
connaissances
sur le chapitre
11