La Macro Classique

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La macro classique

On suppose que tous les marchés fonctionnent bien. La théorie keynésienne décrit mieux
les effets à court terme, alors que la théorie classique décrit plus la tendance de long terme. Les
classiques diront que le déficit prôné par Keynes engendrera de la dette à long terme.
Le modèle macroéconomique de base est composé de 4 marchés :
• Le marché des biens : on fait comme s’il n’y avait qu’un seul bien et qu’un seul marché,
avec le prix p.
• Le marché du travail : on note w le salaire nominal mesuré en €.
• Le marché financier : c’est un marché où l’on prête et l’on emprunte, on y échange des
titres financiers. Le prix sur le marché financier est le taux d’intérêt i.
• Le marché monétaire.

I La loi de Say

On se demande depuis longtemps s’il peut y avoir des crises de débouchés. Il y a des crises
où la demande est insuffisante. La loi de Say pose le fait qu’il est impossible qu’il y ait une
insuffisance générale de demande, elle ne peut qu’être localisée. Cela est équivalent à l’excédent
de l’offre. L’offre crée sa propre demande : cela veut dire que quand les producteurs offrent des
biens, ils distribuent des revenus dont la valeur sera forcément égale à celle de la production,
rendant impossible une insuffisance de demande.
La première objection concerne l’épargne. Il peut en effet être soutenu que les revenus
distribués grâce à la production ne seront pas entièrement convertis en demande mais également
en épargne. Say répondra alors que l’épargne n’est pas un déficit de demande, car elle va se
transformer en demande d’investissement et donc en demande de biens d’équipement. Le système
économique se boucle donc bien selon la loi de Say.
Néanmoins, Keynes ne se satisfait pas de la loi de Say et affirme que l’économie peut se
trouver en situation de pénurie de demande.

II Le marché du travail

1 L’équilibre du marché du travail

Sur le marché du travail, on échange des quantités de travail. On a une offre qui provient
des ménages contre un salaire. Ce qui compte est le salaire réel, celui rapporté aux prix. De l’autre
côté, on a la demande de travail qui vient des entreprises, qui est décroissante car plus le salaire
est bas, plus il est rentable pour les entreprises d’embaucher, à l’inverse de la tendance pour la
courbe de demande. Si le salaire était fixé à un niveau trop haut, il y aurait du chômage.

w sal .no min al


= = salaire réel = pouvoir d’achat du salaire
p IndiceduniveaugŽnŽraldesprix

Le chômage involontaire est celui causé par une baisse de la demande de travail lorsque
les salaires ne sont pas très flexibles. Alors, les personnes acceptant de travailler pour le salaire du
marché sont trop nombreuses par rapport à la demande de travail car la courbe s’est déplacée. Ces
personnes sont donc chômeurs involontairement, victime de la baisse de demande de travail et du
maintient du niveau des salaires.
L’explication classique du chômage est que le salaire est trop élevé. Pour Keynes, il y a du
chômage parce qu’il n’y a pas assez de demande de biens. Personne n’a vraiment tout le temps
raison.
Encore il faut préciser ce qu’on entend par chômage : il faut distinguer chômage volontaire
(population en âge de travailler qui ne le veut pas) de chômage volontaire (écart entre l’offre et la
demande). La politique macroéconomique ne s’occupe que du chômage volontaire.
Pourquoi est-ce que le salaire ne s’ajuste pas ? Il y a une raison très simple, c’est celle du
salaire minimum, le SMIC n’est-il pas responsable du chômage ? il a été instauré dans une idée de
justice et d’équité. Aux Etats-Unis, le SMIC existe, mais est défini par chaque état, et il est
beaucoup plus bas qu’en France. Il est destiné là-bas à éviter des excès, sorte de sécurité
minimale. En France, il touche beaucoup de gens et est plus élevé, situation différente. Il sert à
résister aux employeurs, dans le cas où on considère que le marché du travail n’est pas un marché
concurrentiel, il limite leur pouvoir. Ce marché ne l’est pas, et des deux côtés à la fois (syndicats).
La fixation des salaires devient alors un rapport de force alros que sur un marché concurrentiel,
personne n’a de pouvoir pour fixer le prix.
Il y a des raisons pour maintenir un salaire minimum, mais si on a des salaires plus élevés
mais encore du chômage, y a-t-il plus de justice ? Car le marché ne peut pas forcément payer tout
le monde à ce prix-là. Selon les catégories de travailleurs, le smic ne peut-il pas créer du
chômage ? Le problème principal est celui des travaileurs très peu qualifiés : le smic peut être
supérieur à leur productivité. Pour régler ce problème, on subventionne l’emploi des non-qualifiés
en diminuant leurs charges sociales. On maintient le smic mais en diminuant le coût du travail pour
l’employeur, ce qui coûte cher.
Dans le cas des jeunes, on parle souvent de l’idée de faire un « smic – jeune », afin de
permettre aux jeunes d’acquérir de l’expérience, surtout lorsqu’ils ne sont pas qualifiés. Il faut
également considérer le fait que le smic a augmenté, depuis 20 ans, plus vite que le salaire moyen,
avec comme résultat l’augmentation du nombre de smicard. Les éboueurs de Paris, payés il y a
vingt ans au-dessus du smic, sont aujourd’hui smicard.
Dans cette discussion, on retrouve une grande idée de l’analyse économique : il y a des questions
d’efficacité, qui font référence aux mécanismes de marché et de justice, qui mènent inévitablement
à des conflits. À quel niveau faut-il réagir pour rétablir la justice ? Au niveau des salaires ? De
l’impôt ? La position sociale-démocrate est celle qui dit qu’il faut laisser faire le marché qui a des
vertus, et a posteriori, par l’impôt, on rétabli les inégalités.
Prenons un ingénieur chimiste qui gagnait 4000€/mois, qui est mis au chômage, et à qui on
propose maintenant un poste de technicien à 2500€/mois qu’il refuse. On est en chômage
involontaire si on ne trouve pas un emploi à un niveau de salaire qu’un travailleur identique à moi
obtient. Il serait donc en chômage volontaire en tant que technicien mais involontaire en tant
qu’ingénieur. Mais il faut ensuite analyser la question de la comparaison des gens. Il y a des
problèmes d’information sur la véritable qualité des employés. La distinction volontaire /
involontaire devient alors un peu floue.
Prenons maintenant un licencié en économie qui n’a toujours pas trouvé de travail 4 mois après
avoir eu son diplôme. Hors, son voisin en a trouvé un après 2 mois. On constate là que le marché
du travail est un marché où l’offre et la demande mettent du temps à se retrouver : chacun doit
trouver la meilleure allocation des travailleurs à différents postes. La notion de volontaire /
involontaire est encore discutable ici.

Fin d'emploi à durée limitée 42%


Démission 10%
Licenciements 24%
Total 100%

Seulement 15 ou 16 % des emplois en France sont en CDD. Mais en flux, plus ou moins 70 % des
embauches, de jeunes le plus souvent, sont en CDD.

Retour sur la théorie keynésienne

Keynes dit que baisser les salaires ne résoudrait pas le chômage, et même, cela risquerait de
l’accroître. C’est sa théorie dans les années 30, notamment parce que baisser les salaires, c’est
baisser les revenus, donc la demande consommation, ce qui crée du chômage. On ne peut donc
pas étudier l’emploi directement sur le marché du travail, il faut d’abord regarder le marché des
biens.
Mais la baisse des salaires permet d’augmenter les profits, source de demande. Cependant, la
propension à consommer des salariés est plus forte que celle des capitalistes. En diminuant les
salaires, on baisse beaucoup la propension à consommer des salariés, sans augmenter beaucoup
celle des capitalistes. Mais les profits non consommés financent de l’investissement, qui a un effet
positif, ce qui peut rééquilibrer la balance.
En augmentant les salaires, on augmente aussi l’emploi, et si on fait plus de redistribution, c’est
également bon pour l’emploi. C’est vrai à court terme, mais pas forcément à long terme. En
distribuant du pouvoir d’achat, on va relancer la demande, mais à long terme, les classiques
s’imposent. Cela peut nuire à l’investissement, ce qui fait le progrès technique et la modernisation.
Keynes répond « à long terme, nous serons tous morts ». Il avait sûrement raison en 1929, c’est
moins limpide aujourd’hui.

III Le marché financier


De manière globale, c’est le marché où l’on offre et demande des fonds prêtables, celui où l’on
prête et l’on emprunte. Les ménages apportent le résultat de leur épargne pour les entreprises et
l’Etat. Comme tous les marchés, il a une courbe d’offre et de demande. Le prix est fixé par le taux
d’intérêt :

S = I + (G - T)
Le taux d’intérêt est la rémunération de l’épargne, plus il est élevé, plus il sont incités à diminuer
leur consommation actuelle pour augmenter leur épargne.
Dans le chapitre keynésien, on néglige l’influence du taux d’intérêt dans le partage entre l’épargne
et la consommation. Pour les classiques, c’est très important.
La demande c’est l’investissement, c’est une fonction décroissante du taux d’intérêt. Il a aussi été
négligé chez Keynes. Pour les entreprises, le taux d’intérêt est le coût du capital emprunté. Quand
il augmente, les entreprises vont donc moins emprunter et donc moins investir. Il faut, pour qu’un
projet soit rentable, que son rendement soit supérieur au taux d’intérêt.
Le taux d’intérêt d’équilibre est ce qui équilibre l’offre et la demande sur le marché financier.

Les effets d’une hausse de G à T donné. Si G augmente, il y a une augmentation de la demande de


fonds, le résultat est que le taux d’intérêt s’élève. Pour les classiques, augmenter G n’augmentera
pas Y car on a un plein emploi des capacités, Y reste inchangé, ce qui va faire baisser
l’investissement (Y=C+I+G). Si l’Etat augmente ses dépenses publique, les dépenses privées de
l’investissement se réduiront car il prend sa place. On va dire que les dépenses publiques évincent
l’investissement privé, il y a un effet d’éviction. Le résultat est surtout que cela ne relance pas
l’économie. Le mécanisme keynésien consiste lui à dire que l’enveloppe totale n’est pas donnée, en
augmentant G, on peut toujours augmenter Y. Il faut introduire le taux d’intérêt dans la théorie
keynésienne, car nous n’avons parlé que d’une simplification du modèle keynésien.

POLITIQUE MACROÉCONOMIQUE

Les deux principaux moyens de stabiliser l’économie sont la politique monétaire et la politique
budgétaire. Il y a un dilemme entre l’inflation est le chômage (courbe de Phillips) : trop de demande
provoque de l’inflation et pas assez, du chômage.
Aujourd’hui, la politique monétaire est celle de la BCE. Sa politique est celle du taux d’intérêt, qui
agit sur l’investissement, mais qui risque de créer de l’inflation également pour une baisse des
taux. Baisser les taux crée également de la liquidité, ont permet aux banques de doner des crédits
et on évite ainsi une crise financière.
La politique budgétaire est elle nationale, mais reste contrôlée par le pacte de stabilité et la règle
des 3 %. Elle concerne les impôts et les dépenses publiques.

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