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L’introduction du paradigme informationnel en finance

Sommaire:

Sommaire : __________________________________________________________________ 2

Introduction générale : ________________________________________________________ 3

Du paradigme de l’équilibre concurrentiel à celui de l’information _____________________ 5

1. La genèse d’une pensée __________________________________________________ 6

2. Le paradigme informationnel : _____________________________________________ 7

3. Les sources et la résolution des asymétries d’information ______________________ 12

Applications au financement des entreprises ______________________________________ 16

1- fonctionnement du marché de crédits , rationnement et incitations :____________ 17

2- La réticence des firmes à l’émission d’actions : _____________________________ 21

3- Finance, gouvernance et organisation des entreprises : _______________________ 22

Conclusion générale : ________________________________________________________ 26

Bibliographie : ______________________________________________________________ 27

Webographie : ______________________________________________________________ 27

Table des matières : __________________________________________________________ 28

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

Introduction générale :

La « finance » en tant que pilier fondamental et expression du système capitaliste a longtemps


permis d'assurer efficacement l'utilisation optimale des ressources, permettant des compromis
entre la prise de décision et la création de valeur.

Il est généralement admis que la fonction de la structure financière ne devrait pas avoir d'effet
sur la valeur d'une entreprise. Cependant, afin de moderniser le secteur financier, de nouvelles
interprétations ont été formées pour confirmer que les décisions financières guidées par les
agents économiques et expliquées par les différents acteurs du marché, influencent de plus en
plus la valeur de l'entreprise.

C'est ainsi qu'est apparue la notion du « paradigme informationnel » innovée par le chercheur
Joseph-e-Stiglitz, afin de rectifier tous les résultats acquis précédemment.

Il convient toutefois de noter que cette notion d'ensemble de concepts visant à réfuter l'analyse
néoclassique a conduit à une focalisation particulière sur l'hypothèse de l'information parfaite,
qui, selon Stiglitz, est trop idéaliste pour être réalisée. Alors que cette l'hypothèse conduit à la
même frontière efficiente de portefeuille pour tous les acteurs des marchés financiers,
l'invalidation de cette hypothèse sape le modèle d'évaluation des actifs financiers (CAPM).

En d'autres termes, quelle que soit la quantité d'informations dont disposent les acteurs
financiers, elles ne suffisent pas pour atteindre les résultats souhaités.

C'est ainsi que l’économiste américain relient la théorie de l'information incomplète ou


imparfaite à l'asymétrie d'information, qui dicte qu'il y a toujours une inégalité dans
l'information que chaque agent économique détient lors de l'échange de biens ou de services.

Pour toutes ces raisons, un certain nombre de contributions intéressantes ont été apportées à la
finance, en mettant l'accent sur l'analyse des trois marchés financiers suivants : le marché de
travail, marché d’assurance, et le marché du crédit.

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

En outre, l'argument de Stiglitz peut démontrer que la combinaison de l'asymétrie de


l'information et le marché du crédit est considérée comme risquée, car les deux parties sont
confrontées à d'énormes risques.

Dans notre travail, nous allons essayer de répondre à la problématique suivante : Est-il vrai
que les hypothèses du modèle néoclassique ne suffisent plus à qualifier une économie en
développement ?

Tout en commençant par une première partie théorique qui vise à évoquer l’histoire, ainsi que le
contexte sur lequel le concept est né.

La seconde partie présentera les applications de ce nouveau paradigme à la finance d’entreprise,


en insistant en particulier sur la compréhension du fonctionnement du marché du crédit.

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Du paradigme de l’équilibre concurrentiel à celui de
l’information

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

1. La genèse d’une pensée


Joseph Stiglitz est un économiste chercheur, un professeur et un grand théoricien.

Joseph Stiglitz a démarré son parcours universitaire très opulent depuis son jeune âge au sein de
l’institut de technologie de Massachussetts (MIT), qui lui a permis d’être élu en tant que
professeur ordinaire à l’Université de Yale à l’âge de 27ans. Durant son parcours professionnel,
ce professeur chercheur Américain a attiré l’attention de l’Institut d’études du développement de
l’université de Nairobi à Kenya où il a passé deux années de recherche , d’analyse et de
comparaison entre le chômage conjoncturel qui était propagé en Europe à celui de masse qui
touchait les grandes métropolitaines de l’Afrique

Entre 1969 et 1971 Stiglitz a pu cerner l’absurdité de l’approche néoclassique vis-à-vis des
économies en développement, il s’est focalisé par la suite sur le marché de travail pour bien
simuler les idées et les hypothèses qu’il avait en tête. Il a donc constaté que le système de
repérage des talents les plus productifs sur lequel repose un marché de travail, se révèle cerné
dans la réalité, par l’effort ainsi que par le budget qu’il nécessite.

En cette même année et la même période, Stiglitz se lance dans un nouveau projet de recherche
autours du métayage et sur la relation entre le propriétaire du champ et le métayer. Il a constaté
donc, qu’il existe une disparité d’information qui porte sur le niveau d’effort déployé par le
métayer, dû à l’intérêt individuel visé par le métayer, ou à l’intérêt collectif visé par le
propriétaire de champ. (Ceux-ci ont déjà été confirmés par Adam SMITH, sous le concept d’aléa
moral).

Selon notre chercheur, les contrats de ce genre sont soumis à un modèle appelé « principal-agent
» où l’action d’un premier acteur (l’agent) dépend de celle du deuxième acteur (le principal). Ce
qui ne garantit pas que l’agent va transmettre parfaitement l’information au principal, et ceci
prouve l’existence d’un contrat d’assurance implicite par lequel le propriétaire (principal)
accorde un rabais au métayer (l’agent) en cas de récolte faible. Stiglitz déduit alors
l’impossibilité d’assurer un risque fluctuant et ceci à cause d’asymétrie informationnelle ou
d’aléa moral.

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

Vers la fin de ces deux travaux de recherche, Joseph Stiglitz met le point sur les anomalies non
expliqués par le modèle néoclassique, et développe par la suite un alternatif qui repose sur un
ensemble de termes et concepts tel : l’asymétrie d’information, l’aléa moral, l’incitation et l’anti
sélection, pour qu’il les regroupe finalement au niveau d’une seule et unique théorie nommée le
« Paradigme Informationnel »

2. Le paradigme informationnel :

a. Qu’est-ce qu’un paradigme ?


Le mot paradigme ressort les termes suivants : « le modèle », « l'exemple », « approche ».

Un paradigme est un concept qui déborde l'épistémologie immédiate et engage l'arrière-


pensée sociologique, de telle manière qu’un ensemble des paradigmes constitue une vision
du monde.

Un paradigme est considéré comme un modèle valide dans une certaine discipline scientifique et
économique .Autrement dit, il est un courant de pensée économique qui, étant défendu par ses
auteurs, est considéré comme valable pour la réalisation de certains objectifs seulement, il est
non modifiable car ses défenseurs le considèrent comme le schéma optimal pour résoudre tous
les problèmes et satisfaire les besoins de la société.

Le concept des paradigme étaient souvent utilisé par le philosophe des sciences Thomas Samuel
Kuhn (1922-1996), qui selon lui , les paradigmes sont « des découvertes scientifiques
universellement reconnues qui, pour un temps, fournissent à un groupe de chercheurs des
problèmes types et des solutions » il a même rajouté dans son ouvrage nommé "La structure des
révolutions scientifiques" que le terme paradigme désigne aussi « un ensemble d'observations, de
faits avérés, de questions en relation avec le sujet qui se posent et doivent être résolues, des
indications méthodologiques , autrement dit ,Thomas Samuel Kuhn désigne par un paradigme la
façon par laquelle les questions doivent être posées, et comment les résultats de la recherche
scientifique doivent être interprétés

Plus largement, le paradigme constitue un modèle cohérent de représentation du monde et


d'interprétation de la réalité largement accepté dans un domaine particulier. Il est une manière de

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

voir les choses qui repose sur une base définie, sur un modèle théorique ou sur un courant de
pensée... Il permet de le simplifier, le comprendre et d'essayer de le prévoir.

Parmi les principaux paradigmes économiques figurent la physiocratie, le mercantilisme, le


libéralisme et le marxisme, et on peut parler aussi des paradigmes copernicien, informationnel,
gravitationnel, relativiste, énergétique, relativiste, quantique, ondulatoire

b-Définition d’un paradigme informationnel


Le concept paradigme informationnel a attiré la préoccupation de plusieurs chercheurs,
philosophes et économistes, tel Philippe Jean Louis Breton, Serge Proulx, Philippe Quéau et
autres …

Dans leur ouvrage de réflexion sur toutes les grandes techniques de communication sociale en
Europe et en Amérique du Nord « L'Explosion de la communication à l'aube du XXIe siècle »
publié en 1989 , Philippe Jean Louis Breton1 (1986-2020) et Serge Proulx2 (1938 - 2012) ont
défini le paradigme informationnel comme une « …touche de près ou de loin, aux implications
de l’informatique, des réseaux et de toutes les techniques digitales, mais aussi des spéculations
autour du « virtuel » jusqu’au thème de la « société de l’information », en passant par les enjeux
qui se nouent à propos d’Internet et les réflexions sur le rôle des nouvelles technologies dans la
mondialisation, bref, tout ce qui s’organise autour du concept « d’information ».

Le « Paradigme Informationnel » selon Philippe Quéau3 (1952) est « … une révolution de la


représentation car c’est tout simplement une nouvelle écriture qui se met en place dans le monde,
tout comme l’alphabet des marchands puis des philosophes a jadis remplacé les hiéroglyphes des

1
Philippe Jean Louis Breton: anthropologue français qui a écrit entre autres « Le culte de
l’internet »
2
Serge Proulx : sociologue, directeur du groupe de recherche « usages et cultures médiatiques »
de l’université du Québec à Montreal

3
Philippe Quéau: ingénieur et fondateur du programme « imagina » (forum dédié aux « nouvelles images
» organisé chaque année à monaco et a créé l'un des premiers serveurs Web français le "Médiaport" de
l'Institut National de l'Audiovisuel (INA) en 1994.

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

scribes sacrés. Chaque fois que l’homme a changé de systèmes d’écriture, il a aussi changé de
systèmes de vision de monde. » 4

Bref, le paradigme informationnel est un travail en construction c’est-à-dire qui évolue à


travers le temps, pour ceci, il faut essayer de ne pas tomber dans des déterminismes simplistes et
spécialement quand il s’agit de faire le lien entre les innovations scientifiques et technologiques,
et la façon dont nos espaces et lieux du contemporain se présentent

Dans ce sens, Joseph Stiglitz fait opposition et précise qu’il n’existe pas qu’une seule définition
du concept du paradigme informationnel, et défends sa nouvelle théorie en se basant sur
l’invalidation de l’approche néoclassique (vu qu’il se prétends néo-keynésien et donc défends le
rôle de l’État pour camoufler l’inefficacité des marchés ) qu’il considère perfectionniste puisque
les néoclassiques stipulent que les agents économiques disposent des mêmes informations
financières nécessaires pour prendre les décisions .

Tout en défendant sa nouvelle théorie, le chercheur américain précise qu’il existe une asymétrie
informationnelle et que l’information est imparfaite contrairement à l’approche néoclassique, et
sur ce, il développe sa théorie en citant 4 piliers :

1. L’invalidation de la loi de l’offre et la demande :


Le caractère général de la loi de l'offre et de la demande est invalide, en particulier
lorsque le prix affecte la qualité des biens échangés, que ce soit en raison d'effets
d'incitation ou d'anti-sélection. Par conséquent, sur le marché du crédit, les banques
peuvent être réticentes à augmenter les taux d'intérêt lorsque la demande de crédit
dépasse l'offre de crédit, car selon la loi de l'offre et de la demande, cela conduirait à la
fuite des meilleurs clients, à une qualité moyenne inférieure du potentiel emprunteurs,
défauts de paiement et faillites. L'augmentation des coûts peut être suffisante pour
compenser l'augmentation des produits financiers disponibles auprès d'emprunteurs sains.
Ainsi, les marchés peuvent être caractérisés par des déséquilibres persistants

4
La planète des esprits. Pour une politique du cyberespace, Paris, Ed. Odile Jacob, p.24.

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

2. L’invalidation de la loi du prix unique :


Le caractère général de la loi du prix unique est invalide, ce qui exigerait que le même
bien soit vendu au même prix sur différents marchés. Si l'information est chère et que
l'économie est touchée, la demande pour le produit augmente localement, de même que le
prix sans aucun arbitrage instantané, ce qui entraîne une distribution des prix plutôt qu'un
prix unique. Mais au-delà de cette explication des chocs exogènes, Stiglitz a montré dans
une série d'articles (Stiglitz, 1979, 1989 ; Salop et Stiglitz, 1977, 1982 et 1987) que les
faibles coûts de recherche d'information perturbent l'équilibre concurrentiel. autrement
dit, selon Stiglitz, certains facteurs exogènes peuvent pousser les vendeurs à augmenter
ce prix considéré unique, ceci engendrera par la suite un dysfonctionnement de la
concurrence dans le marché. Par la suite si l'un des vendeurs augmente son prix de vente,
pour une certaine raison, et pourtant il garde le même nombre de clients, il monopolisera
par conséquence le marché, et poussera les autres vendeurs à adopter la même tarification
du bien.

3. L’invalidation de la loi de tarification marginale :


La tarification au coût marginal n'est pas valide. Une information imparfaite crée un
pouvoir de marché qui pousse les entreprises à facturer des prix qui dépassent leur coût
marginal.
Mais selon Stiglitz et Shapiro, ils considèrent que les lacunes en matière d'information
créent une domination du marché et les entreprises facturent plus que les coûts
maximaux ; Pour nous en convaincre, rappelons simplement que dans notre économie, la
punition la plus sévère qui puisse être infligée à un individu est le licenciement.
Cependant, si la personne licenciée peut trouver immédiatement un emploi similaire,
aucun frais ne sera encouru.
Ainsi un bon contrat de travail consiste à offrir au salarié un salaire supérieur à ce qu'il
peut trouver ailleurs(salaire d'efficience) , ce qui garantit que la menace de licenciement
par l'employeur est crédible et incite le salarié à être embauché pour un travail à son
niveau de productivité

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

4. L’utopie de la théorie d’efficience des marchés de « Fama » :


D’après Fama (1970, 1991), qui critique sévèrement l'hypothèse de marché efficient et
stipule que les prix sur les marchés financiers agrègent toutes les informations
disponibles.
Dans ce cas, Grossman et Stiglitz (1976, 1980) montrent qu'il n'y a aucune incitation pour
quiconque à supporter le coût de la recherche d'informations, ce qui conduit finalement à
un marché sans transactions, ils ont ensuite conclu que les prix ne peuvent agréger les
informations qu'imparfaitement et que le degré d'inefficacité du marché détermine la
force avec laquelle les participants s'efforcent de recueillir des informations
Deux approches différentes peuvent être dérivées de ce cadre théorique :
Premièrement, les actions des agents économiques conduisent le transfert d'informations.
C’est à dire que les participant du marché sont au courant et le tiennent en compte lors de
leurs négociations et par conséquent, le fait qu'une entreprise offre un prêt avec un contrat
garanti indique la confiance et la capacité de rembourser le prêt à l'avenir. En revanche, si
cette protection est compensée par une baisse des taux d'intérêt bancaires, l'entreprise
souffrira sur toute la ligne. De même, Stiglitz précise que les assurés ayant trop peu de
polices d'assurance automobile sous-estiment le risque d'accident de la compagnie
d'assurance.
Deuxièmement, cela s'applique évidemment aux marchés financiers, qui peuvent être
fortement faussés ou inexistants s'ils sont caractérisés par une forte asymétrie
d'information. Ceci conclut notre analyse du marché de l'occasion. Si le prix demandé
pour une voiture d'occasion est un « prix mixte », c'est-à-dire un prix qui reflète la qualité
moyenne du véhicule proposé, alors les meilleurs propriétaires de voitures sont exclus du
marché, et les candidats ont ces attentes plus élevées. La réévaluation suggérée d'une
baisse de prix mixte influencera grandement la sélection jusqu'à ce que le marché
disparaisse complètement. De toute évidence, cette conclusion s'applique au marché des
voitures d'occasion, où une grave asymétrie d'information existe sur tous les marchés et
marchés financiers. Par conséquent, des mécanismes doivent être développés pour
remédier à l'asymétrie de l'information et identifier les causes de l'information imparfaite.

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

3. Les sources et la résolution des asymétries d’information

➢ Les sources :
Les asymétries d’information c’est toute information utile à la détermination de la répartition
effective, mais connue seulement d’une partie des parties concernées. Par exemple, un
conducteur qui obtient la sécurité étendue sur la police d’assurance de sa voiture a des
informations spéciales sur l’utilisation qu’il a l’intention de faire de sa voiture. L’existence de
renseignements personnels peut être une source d’inefficacité. Si les agents économiques ne
disposent pas des mêmes informations sur l’état de la pénurie de produits, l’équilibre entre
l’offre et la demande peut ne pas être stable. Les informations fournies par le système de prix
seront moins efficaces, mais seront révisées à long terme par essais et erreurs. Cela nous permet
d’introduire le concept d’irréversible. L’information économique financière est produite par les
interactions entre les agents. Ce sont leurs procédures respectives qui modifient la fonction de
demande ou d’offre. Le prix de l’équilibre sur le marché va se déplacer, ce qui va générer de
nouvelles informations sur la rareté du produit en question. Une fois la procédure mise en œuvre,
l’information qu’elle génère est diffusée dans l’économie. Il n’est plus possible d’annuler ces
informations, même au moyen d’une procédure défavorable, qui ne mènera qu’à la présentation
de nouvelles informations. De plus, l’information sur le système de prix, si elle est la même pour
tout le monde, ne sera pas vue de la même façon. Surtout, les réactions des agents à cette
information sont inconnues. Il s’agit d’informations spéciales sur le comportement futur. Cette
non-concordance des informations conduit à l’incertitude quant aux résultats des actions que
l’agent peut décider. Si une entreprise choisit une stratégie, le résultat dépendra des décisions
stratégiques de ses concurrents. Cependant, il est incapable d’estimer la stratégie à choisir, en
raison de l’information spécifique. Il en va de même pour les autres entreprises qui veulent
connaître la stratégie de notre entreprise. L’asymétrie de l’information est donc une question
importante pour le succès des stratégies commerciales.

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

➢ Les incitations à diffuser et collecter de l'information


Les raisons de la mauvaise qualité des données sont multiples : erreur de saisie, champs laissés
vides, erreurs de pièces ou d’échelle, champs obligatoires ont été remplis volontairement avec de
fausses données en raison de contraintes de temps ou bien le manque de la correcte information
qui laisse la chance pour les fausses informations. Toutes ces erreurs, souvent dues à des
processus et des outils inappropriés, auront un impact direct sur la qualité des données et sur les
chaînes de valeur de l’entreprise, marché ou économie en général

Aujourd’hui, il est nécessaire de sensibiliser les différentes professions à l’importance de la


collecte de données. Souvent, les entreprises ignorent l’impact de leurs actions sur d’autres
opérations. Pour répondre à ce problème, il est nécessaire de leur faire comprendre l’importance
des données tout au long de leur chaîne de valeur : Faire une présentation dédiée aux clients,
améliorer l’expérience client, se communiquer avec leur cible au bon endroit et au bon moment...

➢ Les signaux émis par les agents économiques


Nous avons vu que les informations sont primordiales et qu’elles conditionnent l’efficacité
des décisions stratégiques mais aussi l’efficacité du marché. En ce qui concerne la dynamique
concurrentielle et les décisions stratégiques, une entreprise peut donc vouloir manipuler
l’information. Soit, elle garde le secret sur son activité, soit elle divulgue de fausses
informations pour brouiller les pistes et faire que la concurrence ne sache pas reconnaître les
vraies informations des fausses donc pour ce là en peux dite que les choix d’organisation
dépendent intrinsèquement de la quantité comme de la qualité des signaux émis dans le
système. Les agents économiques vont en effet définir des cadres organisationnels en fonction
du stock d’information dont ils disposent pour leurs décisions, de leur capacité à la traiter
comme de leurs intérêts à le mobiliser. Il s’agit donc d’abord d’établir le lien entre
caractéristiques des informations et besoins d’organisation.

Dans le cadre de l’asymétrie d’information, les signaux sont censés régler le problème
d’asymétrie d’information pour revenir à une connaissance parfaite des caractéristiques de la
part des consommateurs. Cette analyse semble insuffisante compte tenu de la complexité des
biens et de leurs signaux. En conséquence, abordent cette question de l’incapacité des signaux
à résorber totalement l’asymétrie d’information qui est transférée à la capacité des signaux
eux-mêmes à révéler l’information.
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L’introduction du paradigme informationnel en finance

➢ La séparation par les contrats


Les compagnies d’assurance sont moins les qualités fondamentales des personnes qui sont
censées être couvertes par un certain nombre de risques.

Si les compagnies établissent une prime d’assurance, elle est censée couvrir le risque moyen.
S’applique à l’ensemble de la population, qui à son tour se place à un risque évident.

Comme l’assurance n’est pas obligatoire, il est raisonnable de croire que le faible risque et la
recherche d’une prime d’assurance moyenne très élevée ne prendront pas d’assurance, privant
ainsi l’entreprise des revenus attendus nécessaires à son équilibre financier. Au contraire, les
dépenses engagées par ceux qui ont décidé d’obtenir une assurance à risque élevé sont beaucoup
plus élevées en taille et en valeur que celles utilisées dans l’hypothèse de risque moyen. Ce choix
entraîne donc une défaillance du système.

Le manque de choix a rendu impossible la sécurisation d’un grand nombre de clients, Le risque
qu’une prime d’assurance soit jugée trop élevée par rapport aux risques encourus. L’asymétrie
empêchent l’assureur de fournir des primes différentes selon le type de risque.

Une solution serait alors d’exhorter les souscripteurs à divulguer leurs risques par la mise en
place d’un système de concession. La compagnie d’assurance fournit des contrats avec des
primes relativement faibles, mais avec des déductions assez élevées et d’autres contrats, au
contraire, des primes assez élevées et des déductions faibles. Les agents à risque élevé choisiront
rationnellement les facteurs ci-dessus et les agents à risque élevé choisiront la deuxième option.
Le problème de la contre-sélection est clairement résolu dans ce cas : Paiement en fonction des
risques encourus. Cette distinction, en fait, permet de garder de bons clients.

➢ Séparation et structure de marché


Pour créer de la concurrence dans les secteurs concurrentiels des industries de réseau, il est
essentiel d’assurer l’accès au réseau à des tiers à des conditions non discriminatoires. Dans la
plupart des pays, la solution pour obtenir un tel accès non discriminatoire était de séparer le
réseau de ses autres composants et de réglementer les prix d’accès. Toutefois, le degré de
séparation des entreprises intégrées varie verticalement d’un État à l’autre. La ségrégation
comptable, la plus courante, permet d’accéder facilement à l’information sur les coûts pour
établir des taux d’accès non discriminatoires. Toutefois, ce type de licenciement est peu
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L’introduction du paradigme informationnel en finance

susceptible d’être suffisant pour assurer un accès non discriminatoire pour deux raisons. La
première est que l’organisateur et l’occupant se trouvent dans une situation médiatique différente
; la seconde concerne l’absence de comptabilisation du capital pour les opérateurs de capital
public actuels (par ex. le cas de la France, du Japon et de la Norvège). La gestion facilite une
distinction entre les unités et la ségrégation légale qui sépare de nombreuses entreprises, mais
seule la ségrégation des biens peut garantir que le secteur monopolistique naturel du réseau n’a
plus d’incitation à favoriser ses affiliés par rapport aux autres fournisseurs de services.

Les organisateurs font face à un autre défi commun : Développer des incitations appropriées pour
les investissements à faire dans les industries de réseau avec un environnement plus axé sur le
marché. L’expansion de son pouvoir n’est peut-être pas dans l’intérêt du propriétaire du réseau si
elle nuit à sa capacité d’imposer des prix élevés. En principe, une réglementation appropriée des
prix peut aider à stimuler l’investissement dans de nouvelles capacités en garantissant la juste
récompense. Toutefois, une faible réglementation des prix peut avoir de graves effets négatifs sur
la capacité, comme nous l’avons vu dans le secteur de l’électricité en Californie et en Ontario, où
les prix de détail ont été restreints et où la hausse des prix de gros a miné la rentabilité des
distributeurs. Entraînant une diminution des dépenses en capital. Une incitation à
l’investissement peut également être insuffisante lorsque certaines composantes de l’industrie
des réseaux font l’objet d’une concession et que la durée de la concession est relativement
courte.

Le troisième défi s’est posé : financer les engagements de service universel dans les industries de
réseau ; en fait, sur des marchés plus concurrentiels, ces engagements ne peuvent plus être
financés par des secteurs de marché plus rentables au moyen de subventions croisées
traditionnelles. L’expérience de l’État montre que le mécanisme de financement le plus
approprié dépend du nombre d’utilisateurs du réseau et des effets de la redistribution. La
compensation du coût de l’obligation de service universel peut être financée par un fonds spécial
auquel les entreprises contribuent. Toutefois, de l’avis de nombreux pays, le service universel
présente suffisamment d’avantages indirects positifs (image, bassin potentiel de consommateurs
rentables, etc.) pour compenser ses coûts sans avoir besoin d’une aide financière supplémentaire.
Lorsque la compensation est jugée nécessaire, son niveau est déterminé par appel d’offres.

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Applications au financement des entreprises

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

1- Fonctionnement du marché de crédits, rationnement et


incitations :

➢ Le marché du crédit : marché potentiellement déséquilibré :


L’intuition développé par STIGLITZ et WEISS est la suivante ; partant de la situation ou la
demande est supérieur à l'offre, une banque peut augmenter le taux d'intérêt vue la loi de l'offre
et de la demande. Si elle procède de cette manière, elle génèrera 3 types d'effets qui se présentent
ainsi :

Les entreprises qui seront capables à rembourser le prêt, la banque percevra des produits
financiers plus élevés ce qui positive pour elle.
Certaines firmes de meilleure qualité quitteront la banque, car celle-ci leur faisait déjà
payer un taux d'intérêt injustement élevée, alors que l'injustice sera de plus en plus grave
qu'avant si elles accepteraient ce nouveau taux ajusté ce qui aura comme conséquence"
un effet d'anti-sélection".
Certaines entreprises vont compenser cette hausse du taux par le choix du projet
d'investissement le plus risqué que ceux qu'elles visaient initialement, ceci est une source
d'un effet négative pour la banque puisque la probabilité de risque liée au prêt consentis
sera très grande (l’aléa moral).

Tout d'abord il est nécessaire de faire connaissance de la notion de rationnement de crédit ; dans
le domaine de la banque ce terme signifie le rejet de la demande de financement de projet même
si le débiteur est prêt à payer un intérêt grand, ceci s'illustre lorsque le taux d'intérêt optimal pour
la banque est inférieur au taux du marché qui égalise l'offre et la demande.

La Banque a la décision d'augmenter ou de garder le taux d’intérêt, en évaluant la somme des


trois effets. Si par exemple l'effet d'anti sélection ou l'aléa moral sont faibles, dans cette situation
la banque probablement sera bénéficiaire si elle augmente son taux d’intérêt, mais dans le cas
contraire elle le garde au niveau initial pour lequel la Demande est supérieur à l’Offre.

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

Schéma 1: Le rendement attendu par la banque par unité monétaire prêtée, en fonction du taux
d’intérêt facturé.

SRIGLITZ et WEISS ont pu déduire l'équilibre du marché de crédit qui peut paradoxalement
devenir un déséquilibre pérenne. L'élément crucial aboutissant à générer un déséquilibre est
l'intensité de l'effet d'anti-sélection ; d'où une augmentation du taux d'intérêt peut générer un effet
d'anti sélection fort qui mènera à la baisse le rendement de la banque.

Figure 2 : Équilibre sur le marché du crédit

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

La moitié supérieure de la figure visualise les fonctions de demande et d'offre de crédit. La


fonction de demande notée ‘Ld’ a la forme classique, et le montant de crédit requis par
l'entreprise ‘Ls’ diminuera naturellement avec les taux d'intérêt. En revanche, l'offre de crédit
fournie par le système bancaire augmente nettement (comme toutes les fonctions d'offre) avec le
rendement par unité d'activité de crédit prêtée. Dans le cas présent, ce rendement n'augmente pas
uniformément avec le taux d'intérêt nominal, et il est naturel que la fonction d'offre se maximise
aussi au même taux d'intérêt r*. Dans ce cas, pour ce taux optimal, on observe que la demande
est supérieure à l'offre de crédit fournie. Il existe assurément un (r m) de taux d'intérêt qui
équilibrera l'offre et la demande, mais malheureusement le marché n'atteindra jamais ce taux car
il ne parvient pas à maximiser les bénéfices attendus de la banque.

Considérant dans une économie, existent en proportions égales trois types de sociétés qui
souhaitent réaliser un projet d'investissement d'un montant égal de 1000 unités monétaires
à condition qu'elles reçoivent un emprunt en t=0 et génèrent des liquidités différentes en t
=1. Ces flux de liquidités dépendent de l'état de la conjoncture qui peut être bonne (b) ou
mauvaise (m). Les deux états sont équiprobables :

Types Type 1 Type 2 Type 3


% 1/3 1/3 1/3
Investissement 1000 1000 1000
Flux de 1200;1000 1300;900 1100;1100
liquidité

Les trois types de firmes génèrent des flux de liquidité moyenne de 1100 Um, et qu'elles ne
diffèrent que par le risque économique. Les firmes de type 3 sont non risqués alors que celles de
type 1 sont moyennement risqués et du type 2 sont les plus risqués.

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

pour un taux d'intérêt de 10% , après la détermination de l'espérance de rentabilité pour les
actionnaires puis l'espérance de rendement pour la banque on a pu constater que le financement
des trois investissements est bénéfique pour la banque car au taux de 10 % les firmes arrivent à
rembourser le montant emprunté à travers les flux de trésorerie générée par l'activité , et après le
calcul de l'espérance de rendement pour la banque sous hypothèse d'asymétrie d'information on a
constaté que la banque peut espérer un retour sur prêt de 5% . Ensuite , en étudiant les mêmes
indicateurs avec un taux ajusté de 11% pour savoir si la banque a intérêt à augmenter son taux
d'intérêt ou de le garder en l'état initial ; il a été aperçu que la banque pourrait espérer un retour
sur prêt de 3% qui est moins par rapport à la proportion liée au taux de 10% , à cause des firmes
de Types 3 qui ont quitté le marché car leurs flux générées ne leur permettent pas de rembourser
le prêt + l'intérêt , ce qui explique un effet d'anti sélection fort qui a pu diminuer l'espérance de
rendement de la banque. Donc dans cette situation il est préférable pour la banque de garder le
taux débiteur à 10 %.

20
L’introduction du paradigme informationnel en finance

2- La réticence des firmes à l’émission d’actions :


Le capital d'une firme est divisé en actions attribuées aux personnes qui l’ont porté sur les
fonds baptismaux. Lorsqu’elle souhaite augmenter son capital pour se développer, cette firme
peut émettre de nouvelles actions afin de se procurer du cash. Ces actions seront proposées aux
investisseurs initiaux et/ou à de nouveaux épargnants. Le fait de cacher ou motivé un faible
recours au financement par fonds propres est dû à plusieurs causes, principalement à l’asymétrie
informationnelle.

Selon l'étude de Joseph Eugene Stiglitz, économiste américain, analyste des politiques
publiques et professeur titulaire à l'Université de Columbia, la capacité d'une entreprise à lever
des fonds propres est limitée par des imperfections informationnelles pour deux raisons
principales5 :

Premièrement, les problèmes d'incitation peuvent s'intensifier lorsqu'une firme est financée par
des fonds propres. Les dirigeants, qui ne reçoivent qu'une petite fraction de tout profit
supplémentaire, sont susceptibles de déployer des efforts moins qu'optimaux.

Le fait d'imposer aux dirigeants des coûts de faillite élevés peut les inciter à fournir des efforts
supplémentaires et à s'investir davantage.la valeur de ces incitations est réduite par un
financement par capitaux propres supplémentaire.

Le financement par les dettes offre également aux gestionnaires moins de flexibilité pour
disposer du revenu net que les fonds propres. Ainsi, les fonds propres peuvent réduire la valeur
d'une entreprise en permettant qu'une plus grande partie du "profit" soit détournée à des fins
privées des gestionnaires de l'entreprise.6

5
STIGLITZ,J. Informational imperfections on the capital market and macro—economic
fluctuations , Bureau national de recherche économique , Document de travail n° 1335 , Avril
1984, P4

6
Il existe des obstacles bien connus, tant théoriques que pratiques, au contrôle par les actionnaires, que ce
soit par le biais des prises de contrôle ou de la gouvernance d'entreprise normale.
21
L’introduction du paradigme informationnel en finance

Deuxièmement, les effets de signalisation peuvent restreindre l'accès d'une entreprise aux
marchés des actions. Les dirigeants d'entreprises qu'ils savent "Good" peuvent être disposés à
s'endetter davantage. Tant le niveau absolu du risque de faillite que toute augmentation
incrémentielle due à un endettement supplémentaire seront plus faibles pour les meilleures
entreprises que pour les faibles.

Un recours accru à l'endettement par les firmes signifie que les actions seront principalement
vendues par les entreprises inférieures. Ainsi, une tentative de vente d'actions peut transmettre un
signal négatif fort sur la qualité d'une firme et réduire sa valeur marchande en conséquence.

Selon l’explication théorique de la constatation empirique d'Asquith et Mullins (1983) :


l'annonce d'une émission d'actions réduit la valeur de la firme de 3 % 7. Selon ces auteurs, le coût
effectif d'une émission d'actions peut être si élevé que les entreprises qui l'envisagent y
renoncent, ce qui amène d’autres auteurs à parler de rationnement des fonds propres « équité
rationing » 8

3- Finance, gouvernance et organisation des entreprises :


Selon STIGLITZ la théorie moderne de l'entreprise repose à son tour sur trois piliers, la théorie
de la finance d'entreprise, la théorie de la gouvernance d'entreprise, et la théorie de la conception
organisationnelle.

7
STIGLITZ.J, Les grands auteurs en finance ‘’ L'introduction du paradigme informationnel en finance ‘’,
e
2 édition, 2017, P 285.

8
L'expression " rationnement des capitaux propres " est utilisée de manière générale pour désigner le fait
que les entreprises ne comptent pas sur l'émission de capitaux propres pour se défaire des risques
auxquels elles sont confrontées, comme le prévoient les théories de l'information parfaite ; l'émission de
capitaux propres, , envoie un signal indiquant que les propriétaires/gestionnaires de l'entreprise pensent
que le marché a surévalué les actions. Et le marché répond en baissant le prix. Ainsi, le coût de la levée de
fonds par le biais des actions est extrêmement élevé.

22
L’introduction du paradigme informationnel en finance

➢ La théorie de la finance d'entreprise


Dans le cadre de l'ancienne théorie de l'information parfaite, il n'y avait aucune différence entre
le fait que les entreprises se procurent des capitaux par le biais de la dette ou par des fonds
propres, en l'absence de distorsions fiscales. C'était l'idée maîtresse du théorème de Modigliani-
Miller. La manière dont les entreprises se procurent des capitaux fait une différence. Les
entreprises dépendent fortement du financement par la dette, et la faillite résultant de l'incapacité
à honorer les obligations liées à la dette, est importante. En raison du coût des faillites et des
limites de la conception des systèmes d'incitation des dirigeants, les entreprises ont une aversion
pour le risque, le risque étant plus qu'une simple corrélation avec le cycle économique.

De plus, avec le rationnement du crédit (ou le potentiel de rationnement du crédit), non


seulement la valeur nette de l'entreprise (la valeur marchande de ses actifs) compte, mais aussi la
structure de ses actifs, y compris sa liquidité.106 Bien que la théorie de l'entreprise averse au
risque confrontée au rationnement du crédit ait de nombreuses implications, dont certaines sont
développées dans la section suivante, un exemple devrait suffire à souligner l'importance de ces
idées. Dans la théorie néoclassique traditionnelle de l'investissement, ce dernier dépend du taux
d'intérêt réel et de la perception par l'entreprise des rendements attendus. Les flux de trésorerie
de l'entreprise ou sa valeur nette ne devraient faire aucune différence.

De plus, dans la théorie traditionnelle, il n'y a pas de voile d'entreprise ; les individus peuvent
parfaitement voir ce qui se passe à l'intérieur de l'entreprise ; cela ne fait aucune différence que
l'entreprise distribue ou conserve ses bénéfices (sauf pour les impôts).108 Mais s'il y a une
information imparfaite sur ce qui se passe à l'intérieur de l'entreprise, alors il y a un voile
d'entreprise, qui ne peut pas être facilement percé. 9

9
STIGLITZ.J, Information and the change in the paradigm in economics, École de commerce de Columbia,
Bâtiment des affaires internationales, New York, 2001, P.508.
23
L’introduction du paradigme informationnel en finance

➢ Le gouvernement d'entreprise :
La gouvernance d'entreprise est le fait de veiller à ce que les dirigeants gèrent efficacement
les finances de l'entreprise et agissent toujours dans le meilleur intérêt des parties prenantes
(actionnaires, employés, clients, fournisseurs et créanciers).

Dans la théorie traditionnelle, les entreprises se contentaient de maximiser la valeur actualisée


attendue des bénéfices (qui était égale à la valeur du marché) et, avec une information parfaite, la
manière d'y parvenir était un simple problème d'ingénierie. Les désaccords sur ce que l'entreprise
devait faire étaient de peu d'importance.

Dans ce contexte, le gouvernement d'entreprise - la manière dont les décisions de l'entreprise


étaient prises - importait peu également. Mais en réalité, le gouvernement d'entreprise a une
grande importance.

Il y a des désaccords sur ce que l'entreprise doit faire en partie motivés par des différences de
jugements, en partie motivés par des différences d'objectifs 10

Les dirigeants peuvent prendre des mesures qui favorisent leurs intérêts au détriment de ceux des
actionnaires, et les actionnaires majoritaires peuvent favoriser leurs intérêts au détriment des
actionnaires minoritaires. Les propriétaires (qui, dans le langage de Steve Ross [1973], ont été
appelés le principal) non seulement ne pouvaient pas surveiller leurs travailleurs et leurs
dirigeants (les agents), en raison des asymétries d'information, mais ils ne savaient généralement
pas ce que ces personnes censées agir en leur nom devaient faire. Berle et Means [1932] avaient
déjà noté que la séparation de la propriété et du contrôle avait des conséquences importantes
pour la théorie de l'entreprise, mais il a fallu attendre l'économie de l'information pour disposer
d'un moyen cohérent de réfléchir à ces implications.

10
STIGLITZ.J, Information and the change in the paradigm in economics, École de commerce de Columbia,
Bâtiment des affaires internationales, New York, 2001, P.509.

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

➢ Conception de l'organisation
Le troisième pilier de la théorie moderne de l'entreprise est la conception organisationnelle.
Dans un monde où l'information est parfaite, la conception organisationnelle aussi n'a que peu
d'importance. En pratique, elle est au cœur des préoccupations des entreprises. La conception
organisationnelle - en faisant exécuter des tâches comparables par des unités alternatives - peut
permettre à une entreprise de réaliser des économies d'échelle tâches comparables - peut
permettre à une entreprise de glaner des informations sur la base desquelles de meilleurs
systèmes d'incitation peuvent être fondés sur lesquelles de meilleurs systèmes d'incitation
peuvent être basés.

25
L’introduction du paradigme informationnel en finance

Conclusion générale :

Dans cette recherche, nous choisissons de développer davantage la contribution décisive du


chercheur Joseph Stiglitz à la compréhension du fonctionnement des marchés du crédit, en
présentant la profonde percée qu'il a apportée à l'analyse microéconomique en construisant un
paradigme informationnel qui supplantera à un paradigme d’équilibre concurrentiel. Comme
pour les circuits d'information, les entreprises sont organisées selon une structure en réseau,
représentée par un ensemble de lignes entrelacées

Cette structure en réseau se traduit par une organisation de type étendue qui facilite la
coordination des activités des systèmes d'information et de communication, brise les frontières
hiérarchiques traditionnelles (du « haut » au « bas ») et facilite le partage d'informations
circulaire et symétrique. Certes, le paradigme informationnel change profondément ce qui a été
réalisé dans la finance moderne, sachant que la structure financière ne devrait pas avoir
d'incidence sur la valeur d'une entreprise. Alors que l'hypothèse d'information parfaite conduit à
la même frontière efficiente de portefeuille pour tous les acteurs des marchés financiers,
l'invalidation de cette hypothèse sape le modèle d'évaluation des actifs financiers (MEDAF /
CAPM).

Ce que les chercheurs Stiglitz et ses co-auteurs tentent de proposer dans cette introduction au
paradigme informationnel en finance, c'est que, d'une part, les marchés présentant de fortes
asymétries ne fonctionnent pas bien, de sorte que la loi de l'offre et de la demande peut être
définitivement invalide car elle considère que l’équilibre qui en résulte est un déséquilibre
persistant.

Enfin, des concepts tels que l'anti sélection, l'aléa moral et échecs du marché émergent, ce qui
facilitera grandement la construction d’un nouveau paradigme qui est le paradigme
informationnel.

26
L’introduction du paradigme informationnel en finance

Bibliographie :

❖ Ouvrages :
- STIGLITZ.J, Les grands auteurs en finance, L'introduction du paradigme informationnel en
finance, 2e édition, 2017.

- Le Deuff.O , L’information comme nouveau paradigme ,2014 .

❖ Papiers de recherche :
- STIGLITZ.J, « Informational imperfections on the capital market and macro—economic
fluctuations » , Working Paper No. 1335, Cambridge,1984 .

- STIGLITZ.J, « Information and the change in the paradigm in economics, École de commerce
de Columbia, Bâtiment des affaires internationales » , New York, 2001.

Webographie :
• https://www.economie.gouv.fr/
• https://www.unilim.fr/interfaces-numeriques/2631
• https://economy-pedia.com/11039834-economic-paradigm
• https://www.finance-gestion.com/vox-fi/un-nouveau-paradigme-financier-pour-mieux-
comprendre-le-fonctionnement-des-marches/

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L’introduction du paradigme informationnel en finance

Table des matières :

Sommaire : ..................................................................................................................................... 2

Introduction générale : .................................................................................................................. 3

Du paradigme de l’équilibre concurrentiel à celui de l’information ........................................... 5

1. La genèse d’une pensée ...................................................................................................... 6

2. Le paradigme informationnel : ............................................................................................ 7


a. Qu’est-ce qu’un paradigme ? ............................................................................................................................7
b-Définition d’un paradigme informationnel ........................................................................................................8

3. Les sources et la résolution des asymétries d’information .............................................. 12


➢ Les sources : ............................................................................................................................................... 12
➢ Les incitations à diffuser et collecter de l'information ............................................................................... 13
➢ Les signaux émis par les agents économiques ........................................................................................... 13
➢ La séparation par les contrats ..................................................................................................................... 14
➢ Séparation et structure de marché .............................................................................................................. 14

Applications au financement des entreprises .............................................................................. 16

1- fonctionnement du marché de crédits , rationnement et incitations :......................... 17


➢ le marché du crédit : marché potentiellement déséquilibré: ....................................................................... 17

2- La réticence des firmes à l’émission d’actions : ............................................................ 21

3- Finance, gouvernance et organisation des entreprises : ............................................... 22


➢ La théorie de la finance d'entreprise ........................................................................................................... 23
➢ Le gouvernement d'entreprise : .................................................................................................................. 24
➢ Conception de l'organisation ...................................................................................................................... 25

Conclusion générale : .................................................................................................................. 26

Bibliographie :.............................................................................................................................. 27
❖ Ouvrages : .................................................................................................................................................. 27
❖ Papiers de recherche :................................................................................................................................. 27

Webographie : .............................................................................................................................. 27

Table des matières :...................................................................................................................... 28

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