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L'EFFICIENCE INFORMATIONNELLE DES MARCHÉS

FINANCIERS

Introduction :

L'hypothèse d'efficience des marchés financiers est un concept central de la


théorie financière moderne. Si les marchés sont efficients, cela signifie qu'aucune
stratégie d'investissement ne peut permettre de dégager, pour un niveau de
risque donné, un profit anormal.
Chapitre 1 : L'EFFICIENCE INFORMATIONNELLE DES MARCHÉS
FINANCIERS

I. LA THEORIE D'EFFICIENCE ET SES CONSÉQUENCES POUR


LA FINANCE

Depuis les années soixante-dix, la théorie de l'efficience a dominé, en


milieu académique, le cadre d'analyse des déterminants des cours
des actions en particulier et des marchés financiers en général.
Mais avec la fréquence des bulles, des krachs, des crises financières
donnant lieu à un excès de volatilité boursière, la recherche a étendu
son champ pour intégrer certains des apports des sciences sociales
comme la psychologie, la sociologie humaine ainsi que les résultats
établis par l'expérimentation en laboratoire du comportement des
intervenants en bourse. D'où la naissance de la théorie de la finance
comportementale, qui stipule que l'inefficience des marchés
financiers ne sera pas due à des changements dans les
fondamentaux, mais plutôt à des éléments d'ordre
« comportementaliste ».

I.1. Les définitions de l'efficience des marchés financiers

La littérature théorique économique identifie trois acceptations du


concept d'efficience des marchés financiers. Christian Walter (2005)
et Michel Ruffa distinguent entre : l'efficience fonctionnelle, le
comportement rationnel des acteurs et l'efficience informationnelle.

La théorie des marchés efficients définit l'efficience d'un marché par


son aptitude à réaliser ses fonctions. Un marché est donc efficient si
les prix dans celui-ci constituent des signaux fiables pour ses acteurs
pour prendre leurs décisions (d'achat, de vente, ou de maintient).
L'élément « information » prend alors une dimension essentielle dans
cette hypothèse.

I.1.1. L'efficience fonctionnelle (ou opérationnelle)

La première dimension de l'efficience des marchés financiers


concerne les fonctions proprement économiques de l'industrie
financière.

En effet, les marchés financiers prennent une place de plus en plus


dominante dans le système financier. Leur utilité provient du fait
qu'ils facilitent la mutualisation des risques et leur transfert, comme ils
permettent de mobiliser l'épargne vers les emplois les plus productifs,
et ceci grâce à un système de production et de diffusion de
l'information qui répond aux besoins des offreurs et les demandeurs
des actifs financiers

L'efficience est dite opérationnelle si les intermédiaires financiers


(banques, OPVCM ou sociétés de bourse...) recherchent toutes les
possibilités de convergence entre les offreurs et les demandeurs des
actifs financiers. Cette mise en relation doit être effectuée à moindre
coût, et bien sûr avec une rémunération versée aux intermédiaires.

I.1.2. Le comportement rationnel des acteurs du marché

La deuxième acceptation du concept d'efficience du marché financier


repose tout d'abord sur la rationalité du comportement des
investisseurs. Selon cette acceptation, un marché d'actifs financiers
est efficient si le prix des actifs reflète les espérances de revenus
futurs auxquels ils donnent droit, conformément aux principes
d'évaluation. On dit que les marchés financiers sont efficients dans la
mesure où les prix des actifs cotés sont uniquement le reflet des
anticipations qu'ont les investisseurs de leurs revenus futurs.

En effet, les investisseurs sont supposés non seulement connaître les


vrais modèles de détermination des prix (modèles stochastiques par
exemple), mais aussi capables de faire les meilleures estimations des
valeurs intrinsèques des actions. De plus, leur rationalité financière
les conduit à chercher à maximiser leurs gains en bourse. Ils ont
donc intérêt à anticiper correctement la valeur fondamentale de
l'action. D'ou la nécessité d'avoir un stock d'information suffisamment
important pour analyser rationnellement les tendances des cours
pour atteindre la situation optimale souhaitée.

I.2. L'efficience informationnelle

Selon cette acceptation, « un marché financier est dit efficient si


et seulement si l'ensemble des informations disponibles
concernant chaque actif financier coté sur ce marché est
immédiatement intégré dans le prix de cet actif » E. Fama.

Un marché incorpore donc instantanément les conséquences des


évènements passés et reflète les anticipations sur le futur puisque
tous les évènements connus ou anticipés sont déjà intégrés dans le
cours actuel.
Christian Walter propose une deuxième manière de comprendre
l'efficience informationnelle des marchés : « Si les cours reflètent bien
l'information disponible sur le marché, alors toute politique de gestion
d'actifs reposant sur un traitement de cette information ne pourrait
produire de performance supérieure à celle d'un indice de marché
contenant par définition l'information retraitée par les gérants ».

D'après ces deux définitions, la notion d'efficience suppose un


marché idéal, c'est à dire un marché boursier sur lequel le prix des
actifs permet de prendre les bonnes décisions d'allocation des
ressources car le prix des titres reflète à un moment donné, en
moyenne, correctement toutes les informations disponibles, que ce
soit sur des événements passés ou futurs. Ainsi, on peut dire que sur
un tel marché toute prévision dégage un profit nul ), on parle ici d'un
profit net de frais (achat de l'information, maintien d'une présence sur
le marché...). Donc lorsque ces coûts sont pris en compte sur un
marché efficient, le profit est nul

A. Les hypothèses et les conditions de l'efficience


informationnelle :

Un marché efficient ne permet pas de prévoir le cours futur, car les


cours reflètent correctement la valeur d'un actif évalué à son juste
prix et son prix futur dépend des informations à venir. Toute nouvelle
information conduit à un ajustement instantané du cours du titre de
manière à ce qu'il reflète sa vraie valeur.

E. Fama propose trois hypothèses de l'efficience des marchés


financiers :
 La diffusion rapide à faible coût de l'information.
 Les investisseurs réagissent immédiatement à l'information
reçue.
 Le cours d'un titre suit un cheminement aléatoire, une « marche
au hasard »

Ces hypothèses impliquent la vérification de cinq conditions


empiriques :

 La rationalité des investisseurs : les marchés financiers ne


peuvent être efficients que si les agents économiques agissant
sur ces marchés sont rationnels.
 L'information est disponible gratuitement et tous les agents
pourront en bénéficier. Le marché reflétera alors l'ensemble
des opinions qui ont été exprimées par les intervenants. Cette
hypothèse est fondée donc sur celle d’ « asymétrie
d'information».
 L'absence de coûts de transactions et d'impôt de bourse: les
agents économiques peuvent hésiter à investir et à désinvestir
(barrière à la sortie) si des coûts de transactions ou les taxes
boursières grèvent ou annulent le gain potentiel réalisable.
 L'atomicité des investisseurs et la liquidité : les agents
économiques ne vont pas réaliser des transactions sur les titres
si ces transactions elles-mêmes sont susceptibles, pour des
raisons de liquidité, de faire varier le prix des titres.

B. Les formes de l'efficience informationnelle du marché


boursier :

La théorie de l'efficience informationnelle des marchés boursiers


veut dire que les valeurs soient à leur juste prix. Ce qui implique que
l'information disponible soit connue par tous les acteurs et sans délai.
E. Fama distingue trois types de marchés efficients, qui sont
fonctions de l'information disponible : la forme faible, la forme semi-
forte et la forme forte.

Dans un marché efficient de forme faible, les cours des titres reflètent
tout ce qu'on pourrait déduire de leur historique. L'observation des
cours et des volumes de transactions passées ne serait d'aucune
utilité pour battre le marché ou obtenir des taux de rentabilité
supérieurs à un niveau de risque plus élevé. L'analyse technique est
alors non significative.

Donc, il n'est pas possible de tirer profit des informations passées


pour prévoir l'évolution future du prix, du fait que tous les agents
disposent du même stock des dites informations. Donc, il faut
chercher des informations nouvelles pour se servir à prendre la
bonne décision

Dans un marché de forme semi-forte, les cours boursiers réagissent


instantanément à l'annonce d'information dès que celles-ci
deviennent publiques. Ces informations peuvent être des
informations macroéconomiques et financières, affectant l'ensemble
des valeurs ou celles propres à une entreprise (annonce de chiffres
d'affaires, de bénéfices, dividendes...). Un investisseur sera meilleur
que les autres s'il dispose des informations privées non détenues par
le publique (les autres investisseurs).

Donc, dans un tel marché, seuls les détenteurs des informations


privées qui peuvent réaliser un gain sur ce marché, car en se basant
uniquement sur l'information publique, détenue par tout le monde, les
agents vont réaliser des profits égaux.

Enfin, un marché sera efficient de forme forte si toutes les


informations privées sont reflétées dans les cours. Ainsi, il n'est pas
possible de tirer profit même des informations privées concernant un
actif financier pour prévoir l'évolution future de son prix, car elles sont
déjà intégrées dans les prix. Sous cette forme, la rationalité des
investisseurs affirme que l'analyse de l'information disponible
n'enrichit personne.

Donc, un marché fortement efficient rend tous les agents


(spéculateurs) égaux en matière d'information privée et d'anticipation.

II. LES IMPLICATIONS DE L'EFFICIENCE DES MARCHÉS POUR


LES GESTIONNAIRES FINANCIERS

D'après les trois formes de l'efficience des marchés financiers que


nous avons vu précédemment, la prédiction et la bonne interprétation
de l'information, sur un actif financier, sont deux éléments
nécessaires pour prévoir l'évolution future de son prix.

Ainsi, la théorie de l'efficience informationnelle consiste à dire que la


connaissance des informations qui peuvent affecter à la hausse ou à
la baisse le cours d'un actif financier ne permettrait pas à son
détenteur de réaliser des bénéfices sur le marché financier tant que
les autres acteurs (offreurs et demandeurs) disposent simultanément
des mêmes informations.

Ces informations ont différents impacts sur le cours d'un titre selon
leur nature d'où quelques exemples d'informations et leurs
conséquences :

II.1. L'impact d'une information interne :

Les premières études développées en ce sens remontent aux années


1960, Ball et Brown, dans leur étude intitulée « An empirical
evaluation of accounting income numbers», ont analysé la réaction
des cours en bourse à l'annonce des résultats annuels d'un
échantillon de sociétés américaines. Dans le même objectif, Simon
ARTRON a étudié les performances des titres du marché boursier
Parisien suite aux annonces des résultats.

D'après ces études, face à ce type d'information les spéculateurs


doivent analyser correctement l'information pour prévoir l'évolution
future des cours, en plus l'analyse périodique de toutes les
contraintes et les informations internes et externes de la société vont
permettre aux spéculateurs d'anticiper quelques événements même
avant qu'ils surviennent.

Si par exemple une société cotée en bourse qui lance une offre
publique d'achat (OPA). Si une entreprise concurrente dans le
secteur a eu l'information de la mise en place d'une (OPA) par cette
société. Il est raisonnable de penser qu'elle détient un avantage
considérable lui permettant de dégager des profits sans risque. Par
conséquent, il lui suffira ainsi d'acheter un maximum de titres de
l'entreprise opéable au prix du marché s'il est inférieur au prix de
l'offre publique. Puis, il ne lui restera qu'à attendre le lancement de
l'OPA pour réaliser des gains.

Le deuxième chapitre ce travail sera consacré à l'étude d'un


évènement sur les cours d'une action d'une société cotée à la bourse
de Casablanca.

II.2. L'impact d'une information externe :

Dans ce contexte plusieurs études sont développées, pour évaluer


l'impact d'une information publique sur les cours boursiers. Béatrice
BELLI, Sandrine Lardic et Valérie Mignon ont réalisé une étude
économétrique pour étudier l'impact des informations publiques sur la
bourse de Paris. Leurs études ont montré l'importance de l'impact
des évènements macro-économiques (politiques, commerciaux...) sur
les cours boursiers, du fait que ces informations sont capables
d'influencer le marché dans sa globalité ou sur quelques titres.

Soit l'événement suivant, Une modification des taux d'intérêt


directeurs d'un pays. La connaissance d'une telle information avant
qu'elle ne soit dévoilée, devient particulièrement intéressante pour un
investisseur. Si celui-ci par des sources sûres, parvient à anticiper
une modification des taux d'intérêt, il pourra dégager des profits soit
par une modification à la hausse ou à la baisse de ces placements à
la bourse.

Ainsi, s'il y a une hausse des taux d'intérêt, cela va faire baisser les
prix des obligations à taux fixe déjà émises et donc provoquer un
transfert de capitaux vers les obligations car le marché des actions
sera moins attractif. Au final, il y a une baisse globale de toutes les
valeurs des actions sur le marché.
Inversement, s'il y a une baisse des taux d'intérêt, cela va faire
augmenter la valeur du cours des titres boursiers des entreprises
puisque cela va permettre de réduire les charges financières des
entreprises endettées et aux autres de négocier des taux plus que
compétitifs par des emprunts en vue de futurs investissements.

D'une manière généralement admise dans le domaine de l'analyse


financière de l'évolution des cours boursiers, les analystes doivent
avoir une idée générale sur l'état de l'efficience informationnelle du
marché, et aussi une maîtrise des flux informationnels (l'information
financière diffusée par les sociétés cotées, par les spécialistes, ou
par les autorités politiques ou monétaires...) susceptibles d'avoir une
influence sur les cours des titres.

Donc la forme d'efficience informationnelle d'un marché financier est


un bon indicateur de sa sensibilité à toute information (historique,
publique ou privée). D'où, la détermination de cette forme va
permettre aux analystes et aux gestionnaires financiers de bien
réduire l'incertitude des horizons de leurs prévisions des cours, elle
contribue aussi à limiter les mauvaises surprises, à éviter les fortes
corrections de cours, et à améliorer la confiance dans les annonces
des résultats de l'entreprise.

L'EFFICIENCE DU MARCHÉ BOURSIER MAROCAIN

La bourse est un lieu de rencontre de l'offre et de la demande des


actifs financiers, via un système de cotation centralisé. Elle joue un
rôle primordial dans le financement des économies comme elle
contribue à l'augmentation de l'utilité à la fois des investisseurs et des
épargnants.

Chapitre 2 : L'EFFICIENCE DU MARCHÉ BOURSIER MAROCAIN

I. L'ORGANISATION ET L'EFFICIENCE DU MARCHÉ FINANCIER


MAROCAIN

La bourse de Casablanca a été créée en 1929 sous forme d'office de


compensation des valeurs mobilières, elle a connu trois réformes
depuis. La première en 1948, a attribué à la bourse de Casablanca la
personnalité morale en la transformant en Office de Cotation des
Valeurs Mobilières, la seconde en 1967 a institué la Bourse des
Valeurs comme établissement public en la dotant d'une organisation
juridique et technique. La troisième en 1993, a institué un ensemble
d'intervenants et instauré des règles et des procédures techniques
nécessaires au développement du marché boursier Marocain9(*).
Durant son histoire, la bourse Marocaine avait toujours comme
objectif d'atteindre une situation informationnellement efficiente. En
effet, elle a connu plusieurs améliorations en matière de son système
d'information, et les informations relatives à tous les acteurs de la
bourse de Casablanca ainsi que les sociétés cotées en bourse.

I.1. Le rôle des acteurs du marché financier Marocain dans la


recherche de l'efficience :

La bourse de Casablanca est un établissement privé10(*), sa gestion


est confiée à une société anonyme appelée la Bourse des Valeurs de
Casablanca (BVC). Elle veille à la conformité des transactions
effectuées par tous les acteurs.

Sa mission s'articule autour l'organisation les séances de cotation à


travers un système électronique, et la diffusion des informations
concernant les transactions réalisées sur le marché (notamment la
nature, la quantité et le cours des valeurs objet de ces transactions).

Ces informations sont publiées dans des conditions fixées par le


Règlement Général (article 30) qui vise un état d'efficience
informationnelle.

La dite situation d'efficience informationnelle recherchée est toujours


garantie par le conseil déontologique des valeurs mobilières, il s'agit
d'un établissement public de surveillance et de contrôle des
opérateurs de bourse11(*). Il a pour mission principale de protéger
l'épargne investie en valeurs mobilières. Le CDVM assure la
transparence informationnelle au sein du marché boursier en
contrôlant toutes les informations qui sont mises à la disposition du
public par les intermédiaires boursiers (les sociétés de bourse, les
OPCVM et les banques).

Les sociétés de bourse sont les seules habilitées à exercer le métier


d'intermédiation et de négociation en bourse. Leurs rôle principale est
d'exécuter les opérations de bourse (achat et vente des titres) émises
directement par les investisseurs (ou indirectement via les banques)
après avoir mettre à leur dispositions des informations sur les valeurs
qui leur concernent. Au sein de toute société de bourse se trouve un
service d'analyse et d'information qui se chargent de fournir toutes les
informations nécessaires aux clients pour effectuer leurs transactions
(les cours de cotation des séances passées, les quantités achetées
et vendus d'une valeur donnée, le coefficient de volatilités d'un titre
donné...).
La recherche et l'analyse de l'information est assurée également par
les organismes de placement collectif en valeurs mobilières 12(*) sont
nés dans le but de mieux drainer l'épargne. En faisant appel à leurs
services, les épargnants disposent d'une meilleure gestion de leur
portefeuille et se déchargent des soucis liés à la complexité du suivi
des valeurs mobilières. Ces organismes se chargent de la recherche
de toutes les informations susceptibles d'avoir un impact sur les cours
des titres constituants les portefeuilles de leurs clients.

I.2. L'évolution du système de cotation et ses implications sur le


système d'information

La bourse de Casablanca a connu dans son histoire une transition


importante au niveau de son système d'information marquée par
l'adoption d'un nouveau système de cotation, qui a donné lieu à une
réduction des coûts de transactions boursières en facilitant l'accès
immédiat à l'information sur les valeurs mobilières.

I.2.1 : Le système de cotation boursière :

La cotation désigne les opérations nécessaires à la fixation des cours


de bourse (sociétés cotées seulement). La cotation permet de fixer le
prix de telle sorte que le maximum d'acheteurs et de vendeurs soient
satisfaits.

Dans le but d'atteindre un marché financier efficient, la bourse des


valeurs de Casablanca (BVC), tente toujours d'améliorer son système
d'information donnant lieu à des cours reflétant l'information
disponible à tout instant, issus d'une confrontation de l'offre et de la
demande sur des titres en temps réel.

1997 est l'année qui marque le démarrage du système de cotation


électronique à la bourse de Casablanca, en 2001 la négociation
électronique a été délocalisée dans les locaux des sociétés de
bourse, à partir des stations mises à leur disposition.

Le système de cotation électronique NSC est une plate forme de


gestion automatisée des séances de bourse13(*). NSC permet
l'acheminement automatique des ordres de bourse et la conclusion
des transactions selon des règles de marché préalablement définies.

Ainsi, ce système permet aux spéculateurs de bien exploiter des


informations pertinentes qui reflètent une image claire sur l'ensemble
du marché (valeurs et acteurs), en tenant compte la dimension temps
dans la réalisation de leurs transactions.
I.2.2 : Le système d'information 

La Direction des Systèmes d'Information a pour mission la gestion du


système d'information de la Bourse de Casablanca, elle veille à son
développement et son efficacité grâce au contrôle de la transparence
de l'information concernant les valeurs mobilières, et à la promotion
de l'utilisation de l'informatique pour faciliter da diffusion de
l'information et l'accès de tous les acteurs à celle-ci, en adoptant des
systèmes informatisés bien développés à l'instar de toutes les places
boursières internationales.

Acheminement des flux informationnels entre les acteurs de la


bourse de Casablanca

Sociétés de bourse

&

OPCVM

La bourse de valeurs de

Casablanca

Les indicateurs suivants sont ainsi diffusés en temps réel durant la


séance:

o Le MASI est un indice large, calculé sur la base de la capitalisation


flottante. Il est composé de toutes les valeurs de type « action »
cotées à la bourse de Casablanca et reflète l'évolution du marché
boursier dans son ensemble.

o Le MADEX est un indice compact, il intègre les valeurs les plus


actives de la cote en terme de liquidité mesurée sur le semestre
précédent. les actions des MADEX font objet d'une masse importante
de transactions, d'où la nécessité d'en fournir plus d'informations.

o Autres informations quotidiennes sur les transactions réalisées


durant la séance de cotation, dont on cite le nombre de valeurs en
hausse et en baisse par rapport à la veille, le nombre de valeurs dont
le cours reste inchangé, la capitalisation des valeurs traitées durant la
séance...

En publiant ces informations, la bourse de Casablanca devient par


excellence la source de toutes les informations sur les cours de
toutes les actions des sociétés cotées.
Le degré de la rationalité des spéculateurs rend différente la manière
de l'exploitation du stock des informations disponibles. Ainsi on se
retrouve face à deux catégories de spéculateurs en matière de
l'information constituant la base de leurs opérations d'achats ou de
ventes des actions.

Une première catégorie qui fait recours seulement aux informations


passées pour prévoir l'évolution future des cours, un tel
comportement est qualifié d'irrationnel par la théorie des anticipations
rationnelles, du fait que les agents se référent au passé, alors qu'une
anticipation rationnelle tient compte de toute l'information passée et
rend le marché faiblement efficient.

La deuxième catégorie s'intéresse, pour prévoir la tendance des


cours, aux informations disponibles en se préoccupant par
l'interaction des agents Ceci conduit à une situation où leurs
comportements tracent des tendances un peu proches au lieu d'agir
d'une manière indépendante. Ce type de spéculation psychologique
permet sortir du cadre du hasard vers l'efficience de forme semi-forte
basée sur l'information publiquement disponible.

Cependant, un marché fortement efficient ne va pas favoriser aucune


de ces deux catégories tant qu'elles ne tiennent pas compte
l'information privée susceptible d'affecter les cours boursiers.

II. LES TESTS D'EFFICIENCE INFORMATIONNELLE DU MARCHÉ


FINANCIER MAROCAIN :

Pour l'application des tests d'efficience informationnelle des marchés


financiers, il est nécessaire de tester dans un premier temps la
normalité des séries de distributions des rendements des cours
boursiers.

Les valeurs objet de notre étude sont les valeurs du MADEX cotées
sur la bourse de Casablanca sur la période de Janvier 2003 à
Décembre 2006, ce qui correspond à 48 observations mensuelles
que nous utiliserons dans les tests d'efficience.

Notons que les valeurs que nous allons traiter sont les 12 valeurs
constituant le MADEX en 2004 (date intermédiaire de notre série
d'étude), et qui le constituent encore jusqu'en Décembre 2006.

Ces valeurs sont les suivantes : ATW, BCE, BCP, CIH, HOL, LAC,
MNG, ONA, SAM, SID, CNI, WAA
Efficience de marché et finance comportementale

Les années 60 ont été le témoin de l’avènement du concept


d’efficience des marchés financiers développé à la suite des travaux
de Fama et de Markovitz. Ce concept constitue le noyau dur de la
finance moderne, mais il fait l’objet de nombreuses critiques émanant
des défenseurs de la finance comportementale, qui ont relevé un
certain nombre d’anomalies, notamment pendant la crise des années
2000 et plus récemment celle des subprimes. Les récentes études de
la finance comportementale montrent que les investisseurs sont
sujets à des biais cognitifs susceptibles de modifier à la fois leurs
croyances mais aussi leurs préférences. Ces travaux ont donc remis
en cause l l’hypothèse de rationalité des investisseurs et, par la
même occasion, le corollaire de l’efficience informationnelle des
marchés financiers.

1- Psychologie et finance

Depuis les années 2000, un nouveau corpus théorique découlant de


travaux menés à l’origine par des psychologues a été repris par des
chercheurs en finance, à l’instar des travaux de Tversky et
Kahneman (1979). Le point de départ de la finance comportementale
15 a été de tester la rationalité des agents et les axiomes associés.
Les conclusions des psychologues et autres membres de cette
discipline ont été les suivantes :
• les axiomes d’indépendance et de transitivité sont souvent
dépassés par des décisions individuelles ;
• les investisseurs ont un comportement moutonnier ;
• les investisseurs ne suivent pas la règle de Bayes ;
• les investisseurs sont sur-confiants ;
• les investisseurs simplifient les choix complexes à l’aide de règles
et de raccourcis nommés heuristiques.
L’ensemble de ces constatations a conduit les chercheurs à rejeter
l’hypothèse de rationalité des agents et, par conséquent, le corollaire
de l’efficience informationnelle des marchés financiers.

2-Les principaux biais mis en évidence Biais de familiarité

Le biais de familiarité
Apparaît dès lors qu’un individu est amené à favoriser une option par
rapport à une autre, uniquement parce qu’elle lui est plus familière 

Biais de représentativité et effet momentum.


Le biais de représentativité rend compte du fait que les individus ont
l’habitude de percevoir des tendances là où il n’y en a pas. Ainsi, les
investisseurs peuvent être amenés à surestimer la probabilité qu’un
événement se reproduise dans le futur, et cela d’autant plus qu’ils
ont récemment observé l’événement.

Biais de conservatisme
Le biais de conservatisme rend compte de la tendance des
investisseurs à surévaluer la valeur des informations qui confirment
leurs opinions et à minimiser les informations qui les infirment. le
biais de conservatisme est à l’origine d’une sous-réaction aux
informations publiques, par exemple aux annonces de résultats des
entreprises. En effet, le biais de conservatisme a pour conséquence
de faire minorer l’importance de l’information présente par rapport à
l’information passée.

Biais de confirmation
Ce biais va plus loin que le biais de conservatisme dans la mesure
où il stipule que les individus se focalisent sur les informations qui
soutiennent leurs opinions et évitent d’être confrontés à des
informations discordantes

Effet de disposition
Très proche du biais de conservatisme, l’effet de disposition fait
détenir en portefeuille les titres perdants plus longtemps que les
titres gagnants

Biais d’optimisme
Plusieurs modèles ont été consacrés à l’explication des phénomènes
de bulle, et tous ont souligné l’importance de l’optimisme des
investisseurs durant la phase de gonflement de ces bulles.

Excès de confiance et auto attribution


L’excès de confiance va plus loin que le biais d’optimisme et renvoie
au fait de surestimer ses capacités personnelles. De ce fait, si les
investisseurs sont sur confiants, ils ne peuvent être à l’écoute de
l’opinion des autres.

Biais de cadrage ou « framing effect» :


Ce biais peut s’exprimer en ces termes : les opérateurs n’ont pas le
même comportement de décision face à un même problème
présenté en des termes différents
Conclusion

Pour conclure les investisseurs ne font pas tout le temps des choix rationnels
et que ces choix peuvent directement impacter la structure des cours
boursiers et créer des anomalies de marché. Les investisseurs présentent de
nombreuses faiblesses et sont souvent victimes de biais cognitifs individuels
ou collectifs liés aussi bien à leur mémoire, leur compréhension, ou encore
leurs habitudes mentales, dites heuristiques, qui se traduisent dans la plupart
des cas par des phénomènes de sur ou sous-réaction, de suractivité ou
encore de volatilité exagérée. La finance comportementale apparaît donc
comme une discipline passionnante permettant de mieux appréhender le
fonctionnement réel des marchés ;

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