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Finances publiques 2023/2024 Miloudi Soufiane

INTRODUCTION
Finances (définition)

Le mot finance est utilisé au pluriel. Il signifie l’ensemble des recettes et dépenses que
peuvent accomplir les particuliers comme les personnes publiques.

 Distinction finances publiques et finances privées


On distingue finances publique et finances privées par :

1) la qualité de l’acteur : critère organiques

Les finances sont privées, lorsqu’il s’agit d’un organisme privées : EX : association,
Entreprise, particulier, etc.…
Elles sont publique quand il s’agit des organismes publiques : EX : l’Etat, les
collectivités locales, les établissements publics, les organisations internationales,

2) Les règles applicables

Une personne privée jouit d’une très grande liberté dans sa vie financière. Elle
peut dépenser ce qu’elle veut ou ce qu’elle peut, quand elle veut et comme elle
veut.
Par contre une personne publique est obligée de respecter des normes très
contraignantes : (Autorisation parlementaire ; Règles de comptabilité publique ;
contrôle (administratif, politique et juridictionnel) ; des responsabilités diverses
(pécuniaires ; administratives ; politiques)

3) Distinction par les moyens juridiques utilises :

Les personnes publiques, jouissent de prérogatives exorbitantes du droit commun : Acte


unilatéral, contrainte, marche publique, contrats administratif etc.….

4) Distinction par les objectifs recherchés :

 le moteur de l’activité des particuliers est l’intérêt privé.


 le moteur de l’action publique est la satisfaction des besoins d’intérêt général.
Chapitre 1 : Evolution des finances publiques : de l’Etat doit être neutre vis-à-vis de l’économie. A cet égard il doit être strictement
équilibré. Il doit y avoir un véritable équilibre comptable c'est-à-dire que les recettes

La période classique et la conception classique : doivent être strictement identiques aux dépenses. On doit avoir de façon arithmétique des
dépenses égales aux recettes. Selon cette conception libérale, le déficit est à proscrire. Il
C’est la première conception des finances publiques, elle correspond à l’ère de l’Etat
Gendarme. ne faut pas de déficit et il ne faut pas d’excédent
Le rôle de l’Etat était le maintien de l’ordre public et la réalisation des missions  L’emprunt est défavorablement considère :
régaliennes. (Le Budget de l’Etat avait pour mission de financer la force publique, la
justice, la diplomatie). . L’emprunt constitue une charge exceptionnelle pour les générations à venir. C’est un
Toute autre dépense publique, surtout dans le secteur économique et social, ne impôt différé. Le recours à l’emprunt évite à la génération présente de payer des impôts
répondait pas, selon les Classiques, au rôle de l’Etat et portait atteinte à la liberté
individuelle, à l’initiative privée et aux lois naturelles de l’économie du marché. supplémentaires tout en profitant de ces ressources additionnelles mais oblige la
génération future à amputer une partie des ses revenus pour faire face à la charge de
➔Les caractères dominants des finances publiques: l’emprunt. C’est donc un procédé immoral.

 Faible importance :  L’impôt comme source principale :

•Pendant cette période classique, le budget de l’Etat a été considéré, compte tenu de son Historiquement, l'impôt est un élément important qui n'a cessé de conditionner
faible montant, comme un épiphénomène sans importance économique.
L’existence, la gestion et la puissance des États : constituant généralement une part
• Ce budget servait à financer par l’impôt le fonctionnement de quelques services
importante, pour ne pas dire la plupart du temps essentielle, des recettes publiques avec
administratifs traditionnels (les services régaliens).
les cotisations sociales, les impôts alimentent le budget de l'État
• Les finances publiques n’atteindront jamais plus de 15% du produit national dans
Il doit être neutre c’est-à-dire ne chercher ni une finalité économique ni une justice
quelques grands pays de l’époque comme la France, l’Allemagne et l’Angleterre.
sociale quelconque.
 Neutres :
 La prééminence de parlement dans la procédure budgétaire :

Les conceptions libérales en matière des Finances Publiques avancent que l’Etat doit
➔Le contrôle de l'action gouvernementale: Le rôle du parlement dans le processus
gérer, ses finances sans poursuivre aucun but. La neutralité veut dire que l’Etat doit
budgétaire n'est pas des moindres. En tant qu'instance représentative du peuple, le
s’abstenir de toute intervention qui aurait pour effet de fausser le jeu des lois
parlement est l'institution compétente pour veiller à ce que le budget opère la meilleure
économiques.
synthèse entre les besoins de la nation et les ressources disponibles. Une plus forte
 Equilibrées :
implication du parlement dans le processus budgétaire est le gage d'une meilleure

Il existe d’abord une conception que l’on peut qualifier de traditionnelle. Cette politique économique nationale, d'une plus grande transparence de l'action

conception repose sur une vision libérale dans la mesure où l’Etat à une intervention très gouvernementale et d'un consensus national renforcé

limitée dans la vie économique. Il doit se limiter à ses missions régaliennes et le budget
Les finances publiques contemporaines : L’interventionnisme :

L’intervention de l’État dans l’économie consiste en l’utilisation de la politique


La conception contemporaine des finances publiques correspond à l’ère de l’Etat
budgétaire comme instrument de politique économique et sociale.
providence.
L’Etat utilise les finances publiques en instruments sur l’économie. Le budget ne peut pas
L'Etat-Providence est une conception de l'État où celui-ci étend son champ
être neutre car il existe des politiques budgétaires expansionnistes ou restrictives.
d'intervention et de régulation dans les domaines économiques et sociaux. Elle se traduit
par un ensemble de mesures ayant pour but de redistribuer les richesses et de prendre en Les finances publiques ne sont plus neutres. Par le biais du budget, l’Etat tend à
charge différents risques sociaux comme la maladie, l'indigence, la vieillesse, l'emploi, la atteindre des objectifs économiques ou sociaux. Cette tendance s’est matérialisée par
famille... l’accroissement des dépenses d’investissement et par l’utilisation des impôts pour
L'Etat-Providence est fondé sur la solidarité entre les différentes classes sociales et orienter la conjoncture économique ou modifier les structures de l’économie.
la recherche de la justice sociale.
Les déséquilibres budgétaires :
Avec la crise de 1929, le modèle libéral basé sur le laisser-faire devenait caduc parce
qu’il venait d’étaler ses limites notamment une crise de surproduction qui a fait plonger L’Etat est devenu un agent économique essentiel dans tous les pays. Outre ses

les marchés boursiers surtout WallStreet. fonctions traditionnelles, il assure d’importants investissement. Il serait donc difficile de

L’auto-régulation du marché n’a pas eu lieu car l’offre ne créait pas sa propre réaliser l’équilibre de recettes et de dépenses dont la réalisation s’échelonne sur plusieurs

demande comme le prétendaient les classiques en l’occurrence J.B.SAY et qu’une crise années dans le cadre des plans de développement,plans pluriannuels par définition.

de surproduction n’était pas impossible. L'affaiblissement des pouvoirs du parlement :


Pour faire face aux retombées de la crise, il fallait une nouvelle doctrine pour légitimer
Lorsque l’Etat se fait industriel ou commerçant, il ne peut soumettre ses activités
l’action de l’Etat dans l’économie.
nouvelles aux trop rigides rouages du droit budgétaire et de la comptabilité publique.
La nouvelle conception des finances publiques correspond à l’ère de l’Etat
D’où la création et l’intervention d’organismes juridiquement autonomes contrôlés par
interventionniste, l’Etat providence.
lui et chargés d’effectuer pour son compte les opérations nouvelles. Dans tous les cas,
Les caractéristiques des finances Publiques contemporaines :
leur budget échappe au vote du parlement.
Le volume sans cesse croissant du budget :
De même, pour augmenter ses facultés d’emprunt et ses interventions, l’Etat recourt à des
Qu'est ce que le budget de l'Etat ? Le budget de l'Etat est un document retraçant organismes créés et contrôlés par lui (CDG, CIH, Crédit agricole…) et grâce auxquels il
l'ensemble des recettes et des dépenses de l‘Etat pour une année civile. empruntera et prêtera sans avoir l’aval du parlement.
➔Rapport (Recettes / Dépenses) : l'augmentation concerne aussi bien les recettes que les
dépenses. Au niveau des recettes, on peut soulever que le prélèvement sur le PNB a
constamment augmenté. De l'ordre de 10% à la veille de la première guerre mondiale, le
prélèvement est d'environ 33% aujourd'hui. Au niveau des dépenses, l'augmentation a été
plus accentuée.
Finances publiques 2023/2024 Soufiane Miloudi

Chapitre 2 : les différents types de lois de finances utiliser la totalité des crédits qu’elle prévoit.
Pour les recettes fiscales, elle emporte obligation. Les agents de l’administration
Définition:
Dans les finances publiques marocaines, une loi de finances est une loi dont fiscale sont obligés de percevoir les impôts La LF donne une valeur juridique à l’acte de
le but est de présenter les recettes et les dépenses de l'État. Elle constitue le cadre qui gouvernement
permet au Parlement d'approuver le budget de l'État
Le volet politique :
La loi de finances détermine, pour chaque année budgétaire, la nature, le
montant et l'affectation de l'ensemble des ressources et des charges de l'Etat, ainsi Pour le gouvernement, la loi de finances est la traduction et l’affirmation chiffrée
d’un programme. .
que l'équilibre budgétaire et financier qui en résulte. Elle tient compte de la
Pour le parlement, c’est un rendez-vous politique. C’est l’occasion majeure d’un
conjoncture économique et sociale qui prévaut au moment de sa préparation, ainsi
que des objectifs et des résultats des programmes qu'elle détermine. débat politique d’ensemble et le moyen essentiel de l’information et du contrôle de
l’action gouvernementale

 Selon l’article 2 de la loi organique, on distingue 3 types de lois de finances : 2- Les lois de finances rectificatives :

1- La loi de finances de l’année (initiale) Elles sont également appelées ‘’ collectifs budgétaires’’. La loi de finances
La loi de finances de l'année prévoit, évalue, énonce et autorise, pour chaque année rectificative a pour finalité de modifier les dispositions de la loi de finances initiale en
budgétaire, l'ensemble des ressources-et des charges de l'Etat, par référence à la fonction du contexte économique, elles permettent de corriger les erreurs de la LF
programmation budgétaire. . initiale.
L'année budgétaire commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre de la Au moment où l’on élabore et où l’on vote le budget, il est impossible de prévoir
même année. ? avec exactitude les événements qui surviendront au cours de l’année pendant laquelle elle
La LF de l'année est élaborée par référence à une programmation budgétaire s’appliquera, d’où la nécessité d’adopter la loi de finances avec l’évolution de ces
triennale actualisée chaque année en vue de l'adapter à l'évolution de la conjoncture événements.
financière, économique et sociale du pays. Cette programmation vise notamment à  Il est donc nécessaire de soumettre ces rectifications aux mêmes règles de
définir, en fonction d'hypothèses économiques et financières réalistes et justifiées, présentation et de vote que la loi de finances de l’année
l'évolution sur trois ans de l'ensemble des ressources et des charges de l'Etat.
Modification de la loi de finances initiale :
Le volet juridique :
Au cours de l'année concernée par la loi de finances initiale, la loi de finances
Juridiquement, la LF est un acte de prévision sur ce que seront les dépenses et les rectificative peut être votée pour modifier des dispositions prévues dans la loi initiale. En
recettes de l’Etat durant une année. Elle est aussi un acte d’autorisation. fonction des événements qui interviennent, la loi de finances rectificative permet :
Pour les dépenses, la LF vaut autorisation, elle n’oblige pas le gouvernement à d'augmenter, réduire, modifier les recettes prévues de l'État
Finances publiques 2023/2024 Soufiane Miloudi

d'augmenter, diminuer, changer la nature et l'affectation des crédits de paiement


accordés par l'État. Sur une année, plusieurs lois de finances rectificatives peuvent être
votées.

3- La loi de règlement :

La loi de règlement constate le montant définitif des encaissements de recettes et


des ordonnancements de dépenses se rapportant à une même année budgétaire et arrête le
compte de résultat.

À la fin de chaque exercice, elle arrête le montant définitif des dépenses et des
recettes de l’État et le résultat financier qui en découle. Par ailleurs, elle décrit les
opérations de trésorerie et ratifie les opérations réglementaires ayant affecté l’exécution
du budget. Elle peut, en outre, comprendre des dispositions sur l’information et le
contrôle des finances publiques, la comptabilité et la responsabilité des agents.

En principe, les lois de règlement répondent à deux objectifs précis :

Un objectif comptable :

Il s’agit de regrouper dans un document unique les résultats d’exécution d’un budget.

Un objectif politique :

Elles ont e pour mission de permettre le contrôle parlementaire sur cette exécution
(Le parlement contrôle la conformité de l’exécution budgétaire avec les autorisations
initiales)
CHAPITRE III : La structure de la loi de finances Il y’a aussi les documents annexes ces derniers ne font pas partie de la
LF , c’est juste des documents explicatifs des choix financiers de l’Etat (Il ne sont
La loi de finances se compose de 2 parties comme suit :
pas votés par le parlement et ils ont pas un aspect juridique) :
 Première partie : Données générales de l’équilibre financier.
1. Rapport économique et financier
Cette première partie est divisée en 3 titres :
2. Rapport sur les dépenses fiscales
C’est le titre par lequel le parlement donne son 3. Rapport sur les comptes spéciaux du trésor
autorisation au gouvernement concernant le 4. Rapport sur les établissements et entreprises publics
T1- Dispositions recouvrement des recettes y compris les impôts et les 5. Rapport sur les SEGMA
relatives aux taxes L 6. Rapport sur le budget genre
recettes Ce titre sert aussi à introduire de nouvelles recettes 7. Rapport sur les RH
(Créer une nouvelle taxe / nouvel impôt)
8. Rapport sur la dette
d
Ce titre permet aussi au gouvernement de modifier 9. Rapport sur la compensation
les recettes fiscales par exemple
T2- Dispositions Dans la cadre de ce titre on parle des prévisions des
relatives aux dépenses de l’Etat et les autorisations pour procéder àces
charges dépenses
T3- Dispositions relatives à C’est le plus petit titre, il s’agit d’une
l’équilibre des ressources et des comparaison entre les recettes et les
charges charges

 Deuxième partie : Moyens de services.


On parle ici de 7 tableaux : Un tableau sur les recettes et le reste sur les
dépenses
A Recettes : (1/Les recettes de BGE, 2/Les recettes des SEGMA, 3/
Les recettes des CST)
B Dépenses de fonctionnement : (Exemples : salaires, Recrutements,
dépenses d’entretiens, dépenses courantes)
C Dépenses d’investissement : (Exemples : La création de nouveaux
services publics
D Remboursement de la dette
E Dépenses fonctionnement SEGMA
F Dépenses investissement SEGMA
G Dépenses CST (Exemple : Le compte relatifs àla pandémie
«CORONA »

Cours de finances publiques Soufiane Miloudi


Chapitre 4 : Les principes du droit budgétaire ➔Pourquoi l’Etat doit avoir un seul budget ? ➔ C’est pour une raison du
contrôle, pour permettre de voir est ce que le budget est réellement en équilibre.
➔Les principes du droit budgétaire sont des principes Classiques, alors il faut les
➔Avantage : voir facilement si le budget est réellement en équilibre.
adaptés à la conjoncture actuelle. .
EXCEPTIONS :
➔Ces principes sont une représentation structurée des recettes et dépenses de l’Etat
L’Etat moderne a plusieurs budgets (dans le même budgets Il ya plusieurs chapitres)
Le contexte : k L’objectif : l à savoir :
Pendant la période des finances Permettre au parlement de contrôler dans
publiques classiques m les moindres détails l’action budgétaire du Budget C’est le Budget principal, Il comporte :

La France, au 19e siècle gouvernement (Objectif de contrôle) général de *Le budget royal. *Le budget du parlement. *Le budget des
l’Etat (BGE) différents départements ministériels.
1-le principe de l’annualité ce sont des services qui appartient a l’Etat et qui ont uniquement une
➔Le budget est un document annuel (il est voté chaque année, voté pour une année et il SEGMA autonomie financière.
s’exécute en une année).
Ex: (*Hôpital militaire My Ismail de Meknès *Les complexes
➔ RAISON D’ETRE (Pourquoi 1 année budgétaire ?)
*Raison Politique : Permanence du contrôle du parlement sur le gouvernement. sportifs *L’ISTA)
*Raison Technique : la précision des prévisions (Calculs dans le futur pour maitriser Ce sont des opérations de recettes et de dépenses *Ce sont des
et minimiser la marge d’erreur)➔ l’erreur dépend de la durée des prévisions comptes qui permettent d’intégrer des recettes et des dépenses qui
B sont effectué en dehors du BGE *Ce sont des comptes qui ont un
➔Exception:
La plupart des investissements de l’Etat s’échelonnent sur plusieurs années aspect spécial
(Investissements pluriannuels). ➔ Alors pour financer ces investissements par un budget
annuel il faut adopter la technique de : k
CST
L’autorisation de programmes : C’est la technique par laquelle on permet de financer
annuellement des investissements pluriannuels. l
Le montant consacré a chaque année est appelé crédit de paiement ou bien crédit
automatique (Les crédits prévus pour chaque année dans le cadre de l’autorisation de
programme)
Exemple : un investissement qui s’échelonne sur plusieurs années Le parlement vote le
montant global de l’investissement en suite, ce montant est divisé en tranche par année
budgétaire (il s’appel : le crédit de paiement =crédit automatique).
Ce sont les Etablissement publiques et les entreprises publiques.
2- Le principe de l’unité : Les budgets Ex : (ONCF/ Universités/ BAM/OCP/CDG/MDJS)
Un seul budget qui retrace toutes les opérations tant en recettes qu’en dépenses. (L’Etat a autonomes ➔Ils ont une autonomie financière et administrative
un seul budget, rien n’existe en dehors du budget). l’argent des services Autonomes sur le plan administratif et financier.

Cours de : finances publiques Soufiane Miloudi


3-Le principe de l’universalité : (Transparence budgétaire) : 4-Le principe de la spécialité : l
le budget doit comporter toutes les ressources et toutes les charges, le budget doit Les crédits (prévisions de dépenses) sont subdivisés en unités relativement précises,
présenter la situation financière exacte aussi bien en recettes qu’en dépenses. ils sont en quelques sortes affectes a des dépenses données ( chaque dépense a une
➔Objectif : destination précise).
*Assurer une meilleure gestion des finances publiques.
*Présenter clairement et complètement la réalité budgétaire. • L’unité utilise le chapitre budgétaire (chaque chapitre est destiné a un type
*Exclure deux procédés : la compensation et la gestion occulte. d’opération).
• Le gouvernement doit respecter la ventilation pour chapitre des crédits lors de
Exclure la compensation : k l’exécution
c’est le problème des services qui occasionnent des dépenses en rapportant des recettes,
alors : comment présenter les prévisions relatives a ces services ? EXCEPTIONS :
➔La compensation est interdite. (C-a-d : IL faut présenter la totalité des recettes
encaissées et la totalité des dépenses occasionnées lors de cet encaissement ➔ alors pas A-Les virements de crédit : L
de compensation entre les recettes et les dépenses de même service) Au cours de l’année budgétaire (après vote de la loi de finances) le gouvernement a le
Choix entre deux méthodes : k droit de modifier chaque chapitre budgétaire déjà voté dans la limite de 10%.(sans
La méthode de produit net et La méthode de produit brut autorisation du parlement). ➔ Si les modifications dépassent 10% on doit adopter une
➔ Le Maroc a opté pour le produit BRUT LF rectificative. :
➔Procédure:
Exemple : C’est le Ministre des Finances qui décide de virement mais sur proposition du ministre
Un entrepreneur qui a exécuter un marché pour l’Etat, (La concerné lorsqu’il s’agit des dépenses de fonctionnement.
construction d’une école par exemple) ; alors l’Etat lui doit de l’argent ; (10M) C’est le chef du gouvernement qui décide de virement sur proposition du ministre
mais cette même personne doit à l’Etat un impôt (Ex : IS de 5M) ; dans ce cas il concerné lorsqu’il s’agit des opérations d’investissement.
est interdit que l’entrepreneur fait de la compensation entre ce que lui doit à
l’Etat et ce que l’Etat lui doit B- Le chapitre : « Dépenses imprévues et dotations provisionnelles »
C’est un chapitre de fonctionnement qui se trouve à l’intérieur de la loi de finances ;
Exclure la gestion occulte : (Gestion cachée) qui n’est affecté a aucun services « non spécialisé » ➔ On le qualifier d’un Chapitre
«réservoir » destiné à couvrir les insuffisances éventuelles des autres chapitres de
(Aucune (recette /dépense) ne se fait en dehors de budget) k fonctionnement.
C’est le cas d’un service se procure des ressources hors budget pour faire des ➔Géré par le chef du gouvernement
dépenses hors budget. h
C’est une opération interdite ➔ il ya risque de gaspillage d’argent (pas de C- Le chapitre des « charges communes » (dépenses communes)
transparence) C’est un chapitre qui retrace des opérations qui serait au cours de l’année budgétaire
réalisées par plusieurs départements ministériels.
Exemple : : Alors ce chapitre Comprend les crédits destinés à l’ensemble des services de l’Etat ou
le ministre de la marines française n’ayant pas de crédit pour ériger une statue à plusieurs d’entre eux, et qui donc ne peuvent être inscrits dans le budget d’un ministère
a la gloire de CHASSLOUP-LAUBAT (ministre de la marine sous NAPOLEAN IIII) particulier
offrit le bronze de vieux canons hors usage, il aurait fallu vendre ces canons dans ➔Géré par le Ministre des Finances sous le contrôle du chef du gouvernement.
l’enchère, reverser le produit de la vente au budget et de demander enfin l’ouverture de
crédit pour faire ériger la statue.

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Chapitre 5 : Le processus budgétaire  Des modifications sont ensuite apportées par une commission d’arbitrage
(Finances et les autres départements) Commission des deux chambres du
On distingue 3 phases :
parlement ; échanger avec les commissions et ensuite apporter des modifications
*La phase d’élaboration.
 Elaboration du projet initial de la loi de finances qui sera présentédevant le
*La phase d’exécution.
conseil du gouvernement qui va apporter quelques modifications, ensuite il sera
*La phase de contrôle.
envoyédevant le conseil des ministres (présidépar le roi)
I. L’ELABORATION :  Conseil du gouvernement
 Une phase de prévision  Le gouvernement  Conseil des ministres
Le gouvernement se charge de la préparation du document budgétaire (des  20 Octobre : dépôt du projet au parlement
prévisions) Conclusion : la préparation de PLF est un travail collectif
 Une phase d’approbation  Le parlement
Le parlement vote et approuve les prévisions Procédure :
1-Evaluation des dépenses : v
Deux étapes
-Les prévisions pour le personnel sont calculées àpartir des états des effectifs
1. Préparer le document budgétaire, prévoir les ressources et les charges, c’est -Les dépenses d’investissement sont conditionnées par l’exécution du plan
l’affaire de l’exécutif. Principe : on prépare les dépenses ensuite les recettes
2. Autoriser, approuver, donner une consécration juridique au budget, c’est l’affaire Les dépenses de fonctionnement ( personnel – dépenses courantes-
du législatif. remboursement de la dette ) ont la priorité sur les dépenses d’investissement car
elles sont obligatoires par rapport aux dépenses d’investissement.
Préparation du budget :
2- Evaluation des recettes :
La loi de finances est d’abord un projet de loi. Elle n’est jamais une proposition de loi : Elle est plus complexe  pour calculer les recettes de l’année prochaine on fait
Seul le gouvernement est compétent de préparer le PLF recours à2 méthodes :
Le ministre des finances prépare le budget en collaboration avec les autres ministres
 La méthode d’évaluation automatique : (La règle de la pénultième
mais sous le contrôle et le directif du chef de gouvernement
année)Une méthode dépassée (paresseuse)  La pénultième année = la
dernière année budgétaire dont les résultats budgétaires et comptables réels sont
A-Le rôle du ministre des finances connus.
En sa qualitédu chef de tous les services fiscaux : il est le mieux placépour apprécier les  La méthode d’évaluation souple : C’est une technique dynamique qui prend
limites des prélèvements publics. comme base de départ les chiffres de la pénultième année et les adaptes avec la
Délais : conjoncture et le contexte actuel.
Arrêt des orientations générales en conseil des ministres :
 Avant 15 mars : le ministre invite les ministres àformuler leurs propositions (via
une circulaire). B-L’intervention du chef de gouvernement
 Avant 15 mai : examen des propositions par des commissions interministérielles. Le projet de loi de finances doit être arrêtéen conseil du gouvernement : làapparait le
 Avant 15 juillet : Présentation d’un exposé par le ministre des finances sur l’état rôle politique essentiel du chef du gouvernement : Arbitrages budgétaires
d’avancement devant le conseil du gouvernement Et, par la suite en conseil des ministres au plus tard le 1er octobre : Les décisions
 Avant le 31 juillet : exposédevant les commissions des finances du parlement finales

Cours de finances publiques Soufiane Miloudi


Vote du budget : Selon l’article 84 de la constitution : la chambre des représentants adopte en
dernier ressort le texte examiné *
Procédure : (Devant le Parlement) Le législateur donne de la prioritéa la chambre des représentants
1. Présentation du projet devant les deux chambres réunies :
Si au 31 décembre le projet n’est pas voté ou n’est pas promulgué :!!
QUAND ? Le gouvernement ouvre par décret les crédits nécessaires au fonctionnement
70 jours avant la fin de l’année budgétaire en cours. des services (Les 1/12 provisoires) pour éviter l’arrêt des services de l’Etat
C’est le ministre des finances qui va se présenter devant le parlement pour faire sur la même année on peut avoir plusieurs décrets.
une lecture (Présentation) sur les grands axes du PLF.

2. Chaque chambre se réunit par la suite pour discuter et voter : Amendement :

Selon l’article 77 de la constitution : Les amendements ne sont pas recevables lorsque


leur adoption aurait pour conséquence par rapport àla loi de finances soit la diminution
de ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique.
Pouvoir parlementaire limité

Le vote :

La partie ressources d’abord La partie charges ensuite


Modalité: Article par article

Exécution budgétaire :

I. Les autorités d’exécution : (QUI ?)


L’exécution budgétaire est l’œuvre de deux agents :
Possibilités :
*L’ordonnateur
*Le comptable
 Possibilité1 :
Le principe de la séparation des ordonnateurs et des comptables.
Si les deux chambres acceptent le projet Le projet est alors adopté Ce principe àune double signification :
*Incompatibilitédes fonctions : (On ne peut pas être àla fois ordonnateur et
 Possibilité2 : comptable, c’est interdit)
Représentants : OUI Représentants : OUI *Indépendance des agents : (Le comptable n’est pas placé sous les ordres
d’ordonnateur et vice-versa).
Conseillers : OUI mais modifiant le projet voté À travers ce principe on protège les deniers publics.(l’un contrôle l’autre)
Conseillers : NON
par les représentants
Le comptable public :
Tout fonctionnaire (qui relève du ministère des finances) ou agent ayant qualitépour
exécuter au nom d’un organisme public des opérations de recettes, de dépenses ou de
Projet non adopté maniement de titres.  C’est lui qui assure l’exécution matérielle des recettes et
dépenses de l’Etat sur la base des ordres des ordonnateurs

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L’ordonnateur : L’ordonnateur va déclencher l’exécution d’une dépense publique par l’engagement
Est ordonnateur public de recettes et de dépenses, toute personne ayant qualitéau (C’est la décision/ l’acte créateur de la dépense), la liquidation (c’est le calcul du
nom d’un organisme public (l’Etat, collectivité territoriale….) pour engager, constater, montant de la dépense) et l’ordonnancement (Mandatement ou bien ordre de la dépense),
liquider ou ordonner soit le recouvrement d’une créance, soit le paiement d’une dette. et par la suite l’ordonnancement est envoyé au comptable pour le paiement
C’est la personne placée au sommet de l’administration et qui a l’habilité de donner Exemple : Recrutement d’un fonctionnaire.
des ordres d’exécuter une recette ou une dépense.
 Généralement les ordonnateur du budget de l’Etat sont les ministres.(Chaque LE CNTROLE BUDGETAIRE :
ministre est un ordonnateur de son département ministériel). a. Le contrôle administratif :

II. Les techniques d’exécution : (COMMENT ?) A- Sur l’Ordonnateur : B- Sur le Comptable :


1-CED (Contrôle des Engagements de la 1-Le contrôle Hiérarchique
 Les recettes : l’exécution des recettes passe par 2 phases : Dépense) 2-IGF
2-Par le comptable au moment de Paiement
Phase administrative Phase comptable 3- IGF (Inspection General des Finances)
NB : L’IGF fait uniquement le contrôle ne sanction pas
1-Constatation de la créance
2-Liquidation 4-Recouvrement b. Le contrôle juridictionnel : (La cours des comptes)
3-Etablissement de l’ordre de recette
1/Vérification et jugement des comptes. Compétence
On commence par la phase administrative et on passe àla phase comptable, Avant de juridictionnelle de la
2/Déclaration et jugement de la gestion de fait.
cours des comptes
passer au comptable, l’ordonnateur va procéder à la constatation de la créance
3/Discipline Budgétaire a Financière.
(l’ordonnateur enregistre une créance qui appartient à l’Etat, il note les gens qui doivent Compétence non
payer une somme d’argent à l’Etat), la liquidation (c’est le calcul du montant de la 4/Contrôle de la gestion et de l’Emploi des Fonds juridictionnelle
créance) et l’établissement de l’ordre de recettes (L’ordonnateur prépare un ordre de c. Le contrôle politique :
recette et l’adresser au comptable). Le comptable de sa part reçoit l’ordre et il va le
Parlement  Loi de règlement :
vérifier et par la suite il va passer au recouvrement (La perception de la recette).
C’est le contrôle le plus important puisque le parlement doit vérifier si ses
Exemple : Amende pour infraction au code de la route
propres décisions ont été respectées, c’est l’objet de la loi de règlement qui a pour finalité
de constater les résultats financiers de l’année budgétaire
Les dépenses : l’exécution des dépenses passe par 2 phases :

Phase administrative Phase comptable

1-Engagement
2-Liquidation 4-Paiement
3-Ordonnancement

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Finances publiques « Définitions »
 Finances : Le mot finance est utilisé au pluriel. Il signifie l’ensemble des recettes  La loi de finances rectificative : C’est la loi qui a pour finalité de modifier les
et dépenses que peuvent accomplir les particuliers comme les personnes dispositions de la loi de finances initiale en fonction du contexte économique,
publiques. elles permettent de corriger les erreurs de la LF initiale.
 L’Etat Gendarme : c’est la forme de l’Etat qui n’intervient pas dans l’économie,  La loi de règlement : C’est la loi qui constate le montant définitif des
et qui correspond à la conception classique des FP ; son rôle était le maintien de encaissements de recettes et des ordonnancements de dépenses se rapportant à une
l’ordre public et la réalisation des missions régaliennes. (Le Budget de l’Etat avait même année budgétaire et arrête le compte de résultat.
pour mission de financer la force publique, la justice, la diplomatie).  L’autorisation de programmes : C’est la technique par laquelle on permet de
 L’Etat providence : C’est une conception de l'État où celui-ci étend son champ financer annuellement des investissements pluriannuels, et le montant consacré a
d'intervention et de régulation dans les domaines économiques et sociaux. Elle se chaque année est appelé crédit de paiement.
traduit par un ensemble de mesures ayant pour but de redistribuer les richesses et  crédit de paiement : Appelé aussi crédit automatique représente L’ensemble des
de prendre en charge différents risques sociaux comme la maladie, la vieillesse, crédits prévus pour chaque année dans le cadre de l’autorisation de programme.
l'emploi, la famille...Il correspond à la conception contemporaine des FP.  Le chapitre réservoir : C’est un chapitre de fonctionnement qui se trouve à
 L’impôt différé : C’est un emprunt qui constitue une charge exceptionnelle pour l’intérieur de la loi de finances ; qui n’est affecté a aucun service « non spécialisé
les générations à venir. Il l’oblige à amputer une partie des ses revenus pour faire » et il est destiné à couvrir les insuffisances éventuelles des autres chapitres de
face à la charge de l’emprunt. fonctionnement. Ce chapitre est géré par le chef du gouvernement.
 Le budget de l’Etat : C’est un document retraçant l'ensemble des recettes et des  Le chapitre des « charges communes » : C’est un chapitre qui retrace des
dépenses de l‘Etat pour une année civile. opérations qui serait au cours de l’année budgétaire réalisées par plusieurs
 L'année budgétaire : C’est l’année qui commence le 1er janvier et se termine le départements ministériels. Il est géré par le Ministre des Finances sous le contrôle
31 décembre de la même année. du chef du gouvernement.
 La programmation budgétaire triennale : C’est la programmation qui se fait  La règle de la pénultième année : Appelée aussi « La méthode d’évaluation
dans la cadre de l’élaboration de la LF et elle doit être actualisée chaque année en automatique », c’est une méthode d’évaluation des recettes sur la base de la
vue de l'adapter à l'évolution de la conjoncture financière, économique et sociale dernière année budgétaire dont les résultats budgétaires et comptables réels sont
du pays. Elle vise notamment à définir, en fonction d'hypothèses économiques et connus.
financières réalistes et justifiées, l'évolution sur trois ans de l'ensemble des  La méthode d’évaluation souple : C’est une technique dynamique d’évaluation
ressources et des charges de l'Etat. des recettes qui prend comme base de départ les chiffres de la pénultième année et
 La loi de finances de l’année (initiale) : C’est la loi qui prévoit, évalue, énonce les adaptes avec la conjoncture et le contexte actuel.
et autorise, pour chaque année budgétaire, l'ensemble des ressources-et des
charges de l'Etat, par référence à la programmation budgétaire.

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