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Comme pour les fonctions d’une seule variable, on dit que 𝑓(𝑥, 𝑦) admet un extremum en
(𝑥0 , y0 ) si la quantité: 𝑓(𝑥, 𝑦) − 𝑓(𝑥0 , y0 ) garde un signe constant au voisinage de (𝑥0 , y0 ),
Pour les fonctions de deux variables, on distingue deux types d’extremum à savoir les extrema
libres et les extrema liés.
Ici les deux variables 𝑥 et 𝑦 sont indépendantes. Pour chercher les extrema de la fonction 𝑓 , il
faut satisfaire les deux conditions suivantes : les conditions nécessaires et les conditions
suffisantes
𝜕𝑓
(𝑥, 𝑦) = 0
𝜕𝑥
𝜕𝑓
𝜕𝑦
(𝑥, 𝑦) = 0
On appelle points stationnaires (ou points candidats ou points critiques), les points Mi (𝑥𝑖 , 𝑦𝑖 )
solutions du système précédent.
𝜕𝑓 𝜕𝑓
(𝑥i , 𝑦i ) = 0 et (𝑥i , 𝑦i ) =0
𝜕𝑥 𝜕𝑥
Pour savoir s’il s’agit d’un extremum on peut établir directement le signe de
𝑓 (𝑥, 𝑦) − 𝑓(𝑥i , yi ). En faisant ainsi une étude locale au voisinage de (𝑥i ; 𝑦i ), on conclut sur la
nature du point Mi (𝑥i ; 𝑦i ).
L’étude du signe 𝑓 (𝑥, 𝑦) − 𝑓(𝑥i ; yi ) peut se faire indirectement, dès lors on recourt à ce
qu’on appelle les conditions du 2d ordre ou encore conditions suffisantes.
10.1.2 Les Conditions suffisantes
𝜕 2𝑓 𝜕 2𝑓
(
2 𝑥, 𝑦
) (𝑥, 𝑦)
𝜕𝑥 𝜕𝑦𝜕𝑥 𝜕2𝑓 𝜕 2𝑓 𝜕2𝑓
∇(𝑥, 𝑦) = | | = ( )
2 𝑥, 𝑦 ×
(𝑥, 𝑦) − ( (𝑥, 𝑦) ×
𝜕 2𝑓 𝜕2𝑓 𝜕𝑥 𝜕𝑦 2 𝜕𝑦𝜕𝑥
(𝑥, 𝑦) (𝑥, 𝑦)
𝜕𝑥𝜕𝑦 𝜕𝑦 2
𝜕2𝑓 𝜕2 𝑓 𝜕 2𝑓 𝜕 2𝑓
(𝑥, 𝑦)) = (𝑥, 𝑦) × (𝑥, 𝑦) − (( ) (𝑥, 𝑦))²
𝜕𝑥𝜕𝑦 𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2 𝜕𝑥𝜕𝑦
𝜕2 𝑓 𝜕2 𝑓
(car Si les deux dérivées (𝑥, 𝑦) 𝑒𝑡 (𝑥, 𝑦) sont définies et continues en tout point de
𝜕𝑥𝜕𝑦 𝜕𝑦𝜕𝑥
𝜕2 𝑓 𝜕2 𝑓
l’ensemble 𝐷𝑓 alors ces quantités sont égales: 𝜕𝑥𝜕𝑦
(𝑥, 𝑦) = 𝜕𝑦𝜕𝑥
(𝑥, 𝑦))
On calcule ensuite le Hessien ∇(𝑥, 𝑦) pour chacun des points stationnaires Mi (𝑥i ; 𝑦i )
∗ ∇(𝑥i , yi ) <0 alors la fonction n’a pas d’extremum en Mi (𝑥i ; yi ) .( Mi (𝑥i ; yi ) est alors
appelé “point selle ou point col”)
Pour savoir s’il s’agit d’un maximum ou d’un minimum, on examine le signe de
𝜕2𝑓 𝜕2𝑓
(𝑥i ; yi ) ou celui de (𝑥i ; yi ) :
𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2
𝜕2𝑓 𝜕 2𝑓
Si (𝑥i ; yi ) > 0 ou (𝑥i ; yi ) > 0 alors la fonction admet un minimum au point
𝜕𝑥 2 𝜕𝑦²
Mi (𝑥i ; yi )
𝜕2𝑓 𝜕 2𝑓
Si (𝑥i ; yi ) < 0 ou (𝑥i ; yi ) < 0 alors la fonction admet un maximum au point
𝜕𝑥 2 𝜕𝑦²
Mi (𝑥i ; yi )
Remarque :
𝜕2𝑓
Ainsi pour caractériser l’extremum on examine indifféremment le signe de (𝑥i ; yi ) ou
𝜕𝑥 2
𝜕2𝑓
celui de 𝜕𝑦 2 (𝑥i ; yi ) .
Exemple 1
Cherchons les extrema de la fonction donnée par 𝑓(𝑥, 𝑦) = 𝑥 3 + 3𝑥𝑦² − 39𝑥 − 36𝑦
𝜕𝑓 𝜕𝑓
(𝑥, 𝑦) = 3𝑥 2 + 3𝑦 2 − 39 et (𝑥, 𝑦) = 6𝑥𝑦 − 36
𝜕𝑥 𝜕𝑦
𝜕𝑓 𝜕𝑓
(𝑥, 𝑦) = 0 (𝑥, 𝑦) = 3𝑥 2 + 3𝑦 2 − 39 = 0
𝜕𝑥 𝜕𝑥
𝜕𝑓 𝜕𝑓
(𝑥, 𝑦) = 0 (𝑥, 𝑦) = 6𝑥𝑦 − 36 = 0
𝜕𝑦 𝜕𝑦
6 2
D’où 𝑥 2 + 𝑦 2 = 13 𝑥 2 + (𝑥) = 13
6
𝑥𝑦 = 6 y=𝑥
𝑥 2 = 4 ce qui donne 𝑥 = ±2
𝑥 2 = 9 ce qui donne 𝑥 = ±3
Nous avons donc 4 points stationnaires qui vérifient les conditions du 1er ordre:
6𝑥 6𝑦
∇(𝑥, 𝑦) = | | = 36 (𝑥 2 − 𝑦 2 )
6𝑦 6𝑥
𝜕2𝑓
Comme 𝜕𝑥 2 (3,2) = 18 ˃ 0 il s’agit d’un minimum en 𝑀2
𝜕2𝑓
Comme 𝜕𝑥 2 (−3, −2) = −18 ˂ 0 il s’agit d’un maximum en 𝑀4
Exemple 2
𝜕𝑓
(𝑥, 𝑦) = 2𝑥 + 𝑦 + 2𝑦 − 2𝑥 − 1 = 0
𝜕𝑥
(S)
𝜕𝑓
(𝑥, 𝑦) = 𝑥 + 2𝑦 − 1 = 0
𝜕𝑦
1
3𝑦 − 1 = 0 3y =1 𝑦=3
(S)
1 1
𝑥 + 2𝑦 − 1 = 0 𝑥 = 1 − 2𝑦 𝑥 = 1−2×3 =3
11
Il y a donc un seul point stationnaire M( 3; 3 ) pouvant représenter un extremum. Pour savoir
si le point M est un extremum il faut passer aux conditions suffisantes.
Calculons les 4 dérivées partielles du second ordre de la fonction 𝑓 pour pouvoir calculer le
hessien .
𝜕2𝑓 𝜕 2𝑓
(𝑥, 𝑦) = (−2𝑥 − 𝑦 + 1)𝑥 = −2 ; (𝑥, 𝑦) = (−𝑥 − 2𝑦 + 1)𝑦 = −2
𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2
𝜕2𝑓 𝜕 2𝑓
(𝑥, 𝑦) = (−2𝑥 − 𝑦 + 1)𝑦 = −1; (𝑥, 𝑦) = (−𝑥 − 2𝑦 + 1)𝑥 = −1
𝜕𝑥𝜕𝑦 𝜕𝑥𝜕𝑦
Le hessien s’écrit :
−2 −1
∇(𝑥, 𝑦) = | | = (−2)(−2) − (−1)(−1) = 4 − 1 = 3
−1 −2
11
Le Hessien au point stationnaire M( 3; 3 ) vaut:
1 1 11
∇(3 ; 3) = 3 > 0 : la fonction 𝑓 présente un extremum au point M( 3; 3 )
𝜕2𝑓 1 1
( ; ) = −2 < 0
𝜕𝑥 2 3 3
11
Par conséquent le point M( 3; 3 ) représente un maximum pour la fonction 𝑓.
Ici les deux variables 𝑥 et y sont liées par une relation appelée contrainte. Pour chercher les
extrema de la fonction 𝑓 (𝑥, 𝑦) sous la contrainte 𝑔(𝑥, 𝑦)= 0 , on distingue deux méthodes :
Dans certains cas il est possible de calculer à partir de la contrainte 𝑔(𝑥, 𝑦) =0 y en fonction
de 𝑥 ( ou 𝑥 en fonction de y).
Exemple:
𝐹1 (𝑥 ) = 𝑥√8 − 𝑥 2 et 𝐹2 (𝑥 ) = −𝑥√8 − 𝑥 2
𝑥2 8−2𝑥 2
𝐹´1 (𝑥 ) = √8 − 𝑥 2- √8−𝑥 2 = √8−𝑥 2
x -2√2 -2 2 2√2
𝐹1 ’(x)
_ 0 + 0 _
0 4
𝐹1 (x)
-4
0
−8+2𝑥²
On a : 𝐹 ′ 2 (𝑥 ) =
√8−𝑥²
x -2√2 -2 2 2√2
𝐹2 ’(x)
+ 0 - 0 +
4 0
𝐹2 (𝑥)
0 -4
𝑓(𝑥, 𝑦, λ) est appelée fonction de Lagrange et λ multiplicateur de Lagrange.Pour ce qui est des
conditions nécessaires à l’existence d’extremum on raisonne comme si 𝐹(𝑥, 𝑦 ,λ) est une
fonction de trois variables indépendantes dès lors on pose :
𝜕𝐹
=0
𝜕𝑥
𝜕𝐹
=0
𝜕𝑦
𝜕𝐹
=𝑔(𝑥, 𝑦)=0
𝜕𝜆
En effet d’après le théorème sur les fonctions implicites on sait qu’il existe une fonction 𝜑(x)
Pour chercher les extrema de la fonction F(𝑥) il convient d’annuler la dérivée F’(𝑥) :
𝑔′ₓ(𝑥 ,𝜑(𝑥 ))
Or 𝜑′(𝑥0 ) = - g′y(𝑥0 ,𝜑(𝑥0 ))
0 0
𝑔′ₓ(𝑥 ,𝜑(𝑥 ))
Ce qui donne F’(𝑥0 )=f’ₓ(𝑥0 , 𝜑(𝑥0 ))- 𝑓′𝑦 ×= g′y(𝑥0 ,𝜑(𝑥0 ))
0 0
𝑓′ 𝑦(𝑥 𝑦 ),
on posant 𝜆0 = - 𝑔′ 𝑦(𝑥0 , 𝑦0 ) avec 𝑦0 = 𝜑(𝑥0 ) on a
0, 0
f’ₓ(𝑥0 , 𝑦0 ) + 𝜆0 𝑔′ ₓ(𝑥0 , 𝑦0 ) = 0
g(x ,y)=0
Les points (𝑥𝑖 , 𝑦𝑖 , 𝜆𝑖 ) solutions des conditions nécessaires sont appelés points stationnaires.
Cette étude se ramène à l’examen des conditions du 2𝑑 ordre dde la fonction F(x,y,λ) .On
forme le
hessien pour chacun des points stationnaires obtenus
𝜕 2𝐹 𝜕2𝐹 𝜕 2𝐹
𝜕𝑥 2 𝜕𝑥𝜕𝑦 𝜕𝑥𝜕𝜆
| 𝜕 2𝐹 𝜕 2𝐹 𝜕 2𝐹 |
∇(𝑥𝑖 , 𝑦𝑖 , 𝜆𝑖 ) = 𝜕𝑦𝜕𝑥
| 𝜕𝑦 2 𝜕𝑦𝜕𝜆 |
𝜕2 𝐹 𝜕 2𝐹 𝜕2𝐹
𝜕𝜆𝜕𝑥 𝜕𝜆𝜕𝑦 𝜕𝜆²
EXEMPLE:
𝜕𝐹
=y+2λ=0
𝜕𝑥
𝜕𝐹
= 𝑥 + 2 λy =0
𝜕𝑦
𝜕𝐹
= 𝑥 2 + 𝑦 2- 8 = 0
𝜕𝜆
D’ou
𝑥 𝑥 𝑥
λ=− 2𝑦 λ= − 2𝑦 λ= − 2𝑦
𝑦 𝑥 𝑦
λ=− 2𝑥 − 2𝑦 = − 2𝑥 𝑥2 = 𝑦2
𝑥 2 +𝑦 2 = 8 𝑥 2 +𝑦 2 = 8 𝑥 2 +𝑦 2 = 8
On a 2𝑥 2 = 8 ou encore 𝑥 = ∓2
2𝜆 1 2𝑥
∇(𝑥, 𝑦,λ)= | 1 2𝜆 2𝑦 | = 8[𝑥𝑦 − (𝑥 2 + 𝑦 2 )𝜆]
2𝑥 2𝑦 0
D’où
La fonction présente donc un maximum (égal à 4) aux points (2, 2) et (-2, -2).
La fonction présente donc un minimum (égal à -4) aux points (-2, 2) et (2, -2).