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UNIVERSITE Med V RABAT

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES


ECONOMIQUES ET SOCIALES AGDAL

Filière : Master Spécialisé « MFPF »


Session : Printemps/ Été 2021-2022
Contrôle final : Semestre 2
Matière : Les Normes IPSAS
Durée : 1 heure 30 mn

Traitez le sujet suivant :

Rôle des IPSAS dans l’amélioration de la lisibilité des états comptables élaborés dans le
cadre de la comptabilité de l’exercice.

Bonne chance

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PLAN

INTRODUCTION

CHAPITRE 1 : La comptabilité publique au Maroc : Parcours de


Réforme et limites

A : La comptabilité de l’Etat : Parcours de réforme


B : Les limites de l’ancienne comptabilité de l’Etat

CHAPITRE 2 : Les Attributions des IPSAS dans l’amélioration de la


lisibilité des états comptables élaborés dans le cadre de la
comptabilité de l’exercice

A : L’adoption des normes IPSAS au Maroc : une réforme robuste au


profit de la comptabilité publique
B : Apports des IPSAS dans l’amélioration de la lisibilité des états
comptables

CONCLUSION

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INTRODUCTION
L'aggravation des déficits publics dans de nombreux pays, liées aux crises financières mondiales et au lourd
endettement, a fait de la maîtrise des dépenses publiques et de la dette un sujet de débat prioritaire pour tous les
gouvernements. D’autre part, ces crises ont engendrées le besoin d’avoir des états financiers comparables, lisibles
et plus compréhensibles, permettant de rendre compte de la soutenabilité des politiques publiques, des décisions
prises et des choix de financement.

Dans ce sillage, la synthèse des informations comptables et financières est présentée dans les documents et
situations de la comptabilité publique. Cependant, ces déclarations ne doivent pas être lues avec la même logique
que les déclarations des sociétés privées. Les entités du secteur public ne sont pas des entreprises privées et leur
mission n'est pas principalement lucrative.

L’historique de la comptabilité publique au Maroc a vécu plusieurs étapes à savoir celle d'avant le protectorat,
durant la colonisation et après l’indépendance, Ce n'est qu'en 1967 avec la promulgation du règlement général de la
comptabilité publique (RGCP) que des dispositions modernes ont été introduites (Décret royal n° 330-66).

Ainsi, le Maroc est le premier pays arabe et le troisième au niveau de l’Afrique après l'Afrique du Sud et le Kenya,
à avoir adhéré en 2012 au conseil des normes comptables internationales du secteur public (IPSASB), Il s’agit
d’une vraie révolution, voire plus importante que celle des normes internationales des IFRS pour les entreprises, vu
que, désormais, les entités du secteur public seront gérées comme des entreprises avec la tenue d’une comptabilité
d’exercice. Notant que « Les IPSAS sont devenues la référence internationale pour le développement des systèmes
de comptabilité du secteur public partout dans le monde ».

A l’instar des pays développés, le Maroc est aussi l’un des pays qui favorise l’adoption des normes comptables
internationales du secteur public IPSAS, qui comprennent un ensemble de principes qui s’intitulent autour de la
présentation des États financiers, la consolidation des comptes, l’évaluation des éléments du patrimoine et la prise
en compte des opérations au titre de l’exercice auquel elles se rattachent indépendamment des paiements et des
décaissements.

Les normes IPSAS sont des normes comptables internationales du secteur public qui consistent à la modernisation
de la comptabilité du secteur public, à la publication des États financiers ainsi qu’au suivi de la soutenabilité des
politiques publiques.

D’autre part l’importance du sujet réside au niveau de mettre en exergue l'ampleur des IPSAS dans l’amélioration
de la lisibilité des états comptables élaborés dans le cadre de la comptabilité de l’exercice.

Pour développer davantage notre sujet, nous verrons par la suite des éléments d'éclaircissement qui vont répondre à
la problématique suivante, Quel est le rôle des IPSAS pour l’aboutissement des états comptables élaborés au titre
de l’exercice comptable ? et quel sera le degré d’impact des informations issues des états financiers des IPSAS
sur la prise de décisions stratégiques ?

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CHAPITRE 1 : La comptabilité publique au Maroc : parcours de
réforme et limites
Le parcours de la comptabilité publique a vit naissance trois cycles, un premier avant le protectorat, le
second durant la colonisation, la dernière étape après l’indépendance, un chemin qui s’est caractérisé par
l’adoption d’une comptabilité classique, une comptabilité de caisse.

L'article premier du décret royal n° 330-66 du 1967 définit la comptabilité publique comme : « un
ensemble de règles qui régissent, sauf dispositions contraires, les opérations financières et comptables de
l'Etat, des collectivités locales, de leurs établissements et de leurs groupements et qui déterminent les
dispositions et les responsabilités incombant aux agents qui en sont chargés ».

A : La comptabilité de l’Etat : Parcours de réforme


La comptabilité publique au Maroc a vécu plusieurs étapes à savoir celle d'avant le protectorat, durant la
colonisation et après l’indépendance, Ce n'est qu'en 1967 avec la promulgation du règlement général de la
comptabilité publique (RGCP) que des dispositions modernes ont été introduites (Décret royal n° 330-66), ce n’est
que dans les années 90 que les gestionnaires, les parlementaires et les citoyens ont pris conscience de
l’incapacité de la comptabilité de caisse à donner une information pertinente sur les engagements des
États, leur situation financière exacte et l’ampleur des risques courus, ce qui implique non seulement le
manque de transparence des finances publiques, mais aussi la comparabilité impossible entre les pays.

Par la suite, le Conseil National de la Comptabilité a adopté le 16 décembre 2008 un nouveau plan
comptable de l’Etat, Qui repose sur les principes comptables fondamentaux édictés par le Code Général
de la Normalisation Comptable (CGNC), sous réserve de quelques adaptations dictées par les normes
IPSAS. Le respect de ces principes est censé donner une image fidèle des situations financière et
patrimoniale de l’Etat. Ce système comptable public repose sur l'articulation entre comptabilité générale,
comptabilité budgétaire et comptabilité analytique.

De ce fait, la LOF 2015 2016 permettra à l’Etat de passer d’une comptabilité « redditionnelle » à une
comptabilité décisionnelle incitera ensuite l’administration à mettre en place de nouveaux processus de
gestion intégrés plus efficaces placera la notion de risque au centre des préoccupations des
administrations et incitera les administrations à renforcer leurs dispositifs de contrôle interne, en outre, la
philosophie de transparence de la comptabilité de l’Etat exposée dans cette LOF introduit un plan
comptable de l’Etat, arrête les règles comptables tenues en adéquation avec les IPSAS et prévoit la
certification de la régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes de l’Etat par la cour des comptes à
partir du premier janvier 2020.

L’article 33 de la LOF stipule que, les régies applicables à la comptabilité générale de l'Etat ne se
distinguent de celles applicables aux entreprises de droit privé qu'en raison des spécificités de son action.

La mise en place d’un système de comptabilité générale au sein du secteur public est largement inspirée
de la loi n ° 9-88 relative aux obligations comptables des entreprises privées.

B : Les limites de l’ancienne comptabilité de l’Etat


Avant la réforme de la LOF de 2015, la comptabilité publique ne prenait pas en compte le principe
d’engagement ainsi que les principes comptables de la comptabilité privée qui donnent une image fidèle
sur la situation financière d’une organisation, une comptabilité fondée sur des principes comptables qui a
pour objectif l’amélioration de la prise de décision du gouvernement.
L’ancien système de comptabilité de l’Etat se limitait à l’enregistrement des flux financiers et ne
s’intéressait par conséquent qu’aux flux de trésorerie, Cette optique encaissements/décaissements ignore

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la notion de patrimoine, fondamentale en comptabilité moderne. L’enregistrement des mouvements
patrimoniaux s’impose désormais dans la tenue de la comptabilité générale de l’Etat.
En effet, ce cadre comptable public s’enserre dans une logique budgétaire et se limite ainsi à
l’enregistrement des opérations budgétaires et de trésorerie (comptabilité de caisse), Cette vision
budgétaire ne favorise pas la production d’informations financières de qualité, à même de permettre
d’apprécier les résultats, de mesurer la performance et la pertinence des décisions des managers publics.

CHAPITRE 2 : Les Attributions des IPSAS dans l’amélioration de la


lisibilité des états comptables élaborés dans le cadre de la
comptabilité de l’exercice
La comptabilité de l’Etat est conçue par référence aux principaux standards internationaux en la matière,
notamment les normes internationales édictées en matière de comptabilité du secteur public (International
Public Sector Accounting Standards « IPSAS »). Cependant, certaines règles du Code Général de la
Normalisation Comptable (CGNC) peuvent être retenues dans la mesure où elles ne sont pas en
contradiction avec les normes comptables internationales.

A : L’adoption des normes IPSAS au Maroc : une réforme robuste au


profit de la comptabilité publique
L’adoption des normes IPSAS ont pour objectif d'unifier le langage comptable et de faciliter les
comparaisons entre pays à l'échelle mondiale. Il s'agit notamment de publier une information comptable
qualitative reflétant au mieux les réalités économiques des pays, rapprocher le résultat net comptable ainsi
que son solde budgétaire afin de mieux gérer les deniers publics. Ces informations qualitatives aideront
également les parties prenantes, et plus particulièrement les décideurs politiques (gouvernements et
parlements), à prévoir, évaluer la performance financière et prendre des décisions des entités publiques.
Les normes IPSAS permettent d’établir des états de synthèse pertinents qui se conforment aux standards
internationaux. ces informations utiles et au moment adéquat seront les fruits pour une prise de décision
fondée sur une base sain et sauf, ainsi, que grâce au respect du principe de l’exhaustivité, il y a plus de
responsabilisation des gestionnaires concernés lors de la durée de leur gestion ,car aucune charge ne sera prise
pour plus d’un an, les charges sont comptabilisées durant l’exercice ou elles se rattachant par le biais du fait
générateur de leur prise en charge, et non en les reportant à la date de paiement afin de ne pas se répercuter sur
la responsabilité des gestionnaires suivants.

B : Apports des IPSAS dans l’amélioration de la lisibilité des états


comptables
a. Apport des IPSAS en matière de qualité d’information comptable et financière

Les IPSAS ont un impact positif sur la qualité de l’information comptable et financière de l’Etat, par le biais
des justifications suivantes :
 Ces documents permettent d’intégrer les caractéristiques qualitatives de l'information comptable et
financière dans le recueil des normes IPSAS, d’élaborer le recueil comptable de l’Etat qui repose sur
l'identification des besoins des utilisateurs afin de les prendre en considération ». Une confirmation de
la Trésorerie Générale du Royaume qui stipule que « les états financiers permettent à chaque décideur
au sein de ladite administration de tirer l’information actualisée dont il a besoin afin de pouvoir faire un
choix, prendre une mesure ou entreprendre des correctifs » ;
 Le recueil des normes comptables de l’Etat constitue selon la recette, « une concrétisation de processus
de mise en place des normes IPSAS, il permet aussi l’intégration des principes de la qualité de
l'information comptable dans le recueil des normes comptable de l'Etat » il permet aussi « Une
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meilleure information des acteurs sur les états financiers, transparence et traçabilité des comptes
publics » (Cadre au service d’exécution des dépenses de l’Etat).
b. Apports des IPSAS en matière de simplification de la gestion publique

Les IPSAS joue un rôle primordial dans les entités du secteur public, et qui converge avec les objectifs de la
modernisation et de la gestion publique. Ils permettent alors « aux pouvoirs publics au Maroc ainsi que les
bailleurs de fonds internationaux d’avoir une vision claire sur la situation financière de l’Etat marocain. Ainsi,
ils peuvent fonder leurs prévisions budgétaires sur des données fiables et certifiées ».
Les IPSAS permettront aussi de « porter une aide à la prise de décision et d'évaluation des politiques
publiques, ainsi constitue un élément essentiel pour que le Maroc assure une bonne gouvernance », La
facilitation de la gestion publique se manifeste aussi dans la simplification des procédures ce qui est bien
perçue par les responsables d’exécution des politiques de l’Etat : « Chiffrer les immobilisations et les stocks,
arrêter les comptes de l’Etat à temps, assurer un reporting régulier… ».

CONCLUSION
En guise de conclusion, les Normes Comptables internationales du Secteur Public (IPSAS) constituent
un saut notable dans le chantier des réformes de la comptabilité publique. L’adhésion du Maroc à ce chantier
s’est concrétisée par l’alignement aux normes IPSAS. Les résultats et informations résultent des états
financiers impactent la pertinence de la prise de décision stratégique.

Cependant, l’importation de ces normes doit prendre en considération les spécificités du secteur public. Des
principes comptables comme la juste valeur doit être prisent avec précaution et l’adapter à l’activité publique
qui est majoritairement non marchande. De même qu’il faut prendre en considération les coûts de mise en
place du système d’information.

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