Vous êtes sur la page 1sur 32

République Algérienne Démocratique et Populaire Les préoccupations et les revendications des

Chambre Nationale des Commissaires aux Comptes professionnels soulevées lors des assemblées générales
Conseil National précédentes sont nombreuses et multiples et nous
obligent à redoubler d’efforts et à mener des actions
Lettre du Président positives à travers les différentes commissions paritaires du
conseil national de la comptabilité par le biais de nos
Chères Consœurs, Chers représentants qui doivent posséder une longue
Confrères et Chers Amis, expérience et également jouir une compétence
appréciable.
Une nouvelle mandature s’ouvre
à la Chambre Nationale des Depuis l’installation du premier conseil national et du
Commissaires aux Comptes en second, les membres n’ont pas cessé de transmettre les
cette année 2014. préoccupations des professionnels aux pouvoirs publics
et insister sur la nécessité d’entamer, dans les meilleurs délais
Ce renouveau coïncide avec les possibles, la révision de la loi n° 10.01 du 29 juin 2010 de
élections du conseil national de la Chambre, tenues à la notre profession qui constitue pour le nouveau conseil, la
SAFEX à Alger le 22 juin 2014, sous l’égide de la priorité privilégiée.
commission ad hoc et en présence d’un Huissier de
Justice et du représentant de Monsieur Le Ministre Notre conseil a inscrit aussi dans son plan d’actions, la
Chargé des Finances. formation des professionnels, leur perfectionnement et
l’organisation des séminaires et des assises nationales et
Je saisi cette occasion pour vous adresser en mon nom sera très heureux de recevoir toutes propositions et
personnel et au nom de tous les membres du conseil, suggestions des professionnels susceptibles de
mes vifs remerciements, pour la confiance que vous contribuer à l’amélioration de notre profession et dans
aviez placée dans ce nouveau conseil que j’ai l’honneur l’intérêt des professionnels.
et le plaisir de présider et vous annoncer l’édition et la
diffusion du numéro 2 de notre revue « l’AUDITEUR » Notre conseil va revoir également la configuration de
dont le contenu pourrait vous être utile dans notre site web que nous vous demandons de consulter
l’accomplissement de votre difficile mission. régulièrement et s’efforcera de l’alimenter en données
utiles pour la profession car il constitue le lien de
Aujourd’hui, les professionnels se retrouvent en communication entre les professionnels et leurs élus.
Assemblée Générale Ordinaire et j’ai attendu cet
évènement solennel, confraternel et convivial pour vous Notre chambre, forte et riche de toutes ses composantes
présenter dans les colonnes de ce numéro, les nouveaux regroupant les commissaires aux comptes, les experts
élus de la CNCC. comptables qui sont, selon la loi Algérienne, tous des
commissaires aux comptes et les comptables agréées
Notre profession a traversé depuis l’année 2007, une qui sont également agréés en qualité de commissaires
période agitée correspondant à deux réformes aux comptes peut et doit atteindre les objectifs fixés et
fondamentales. attendus par les pouvoirs publics et les professionnels.
Nos efforts vont surtout dans le rassemblement, dans
L’une se rapportant de l’ancien Plan Comptable l’unité, dans la cohésion tout en ayant l’esprit d’éthique
National, par la mise en application de la loi 10.07 du et de déontologie constant.
25 Novembre 2007 portant application du nouveau
système comptable financier et l’autre ayant trait à la Pour finir, je veux saluer l’ancien conseil dont plus de de
réforme de la réorganisation de notre profession par la la majorité de ses membres ont été reconduits, qui n’a
promulgation de la loi 10.01 du 29 juin 2010 pas ménagé ses efforts et a œuvré pendant trois ans
abrogeant celle N° 91.08 du 27 Avril 1991 et a pour la concrétisation sur le terrain, de la loi 10.01 du
recomposé l’ancien ordre en trois nouveaux corps gérés 29.06.2010 ainsi que les textes d’application et
séparément à savoir l’Ordre National des Experts Comptables, souhaite plein succès à cette honorable assemblée
la Chambre Nationale des Commissaires aux Comptes et générale.
l’Organisation nationale des Comptables agréés.

Depuis 2007 à ce jour, un certain nombre de


préoccupations des professionnels demeurent encore
non satisfaites, en dépit de toutes les actions qui ont été Alger, le 25 Octobre 2014
accomplies, car Il s’agit en fait d’un véritable Le Président du conseil national
bouleversement des anciennes structures et du système Larbi REDJIMI
comptable.

La mission de notre conseil est double par le fait qu’il


doit assurer la défense des professionnels et en même
temps, répondre dans la mesure du possible, à leurs
attentes.
SOMMAIRE

04 La révélation par le CAC au Procureur de 19 L’audit légal en France


la République: Par Abdelaziz HATTAB
Les précautions à prendre Expert-Comptable
Par Amel AIAD Commissaire aux comptes
Membre du Conseil National de la Chambre
22 L’audit International
05 La révélation par le CAC au Procureur de Par Abdelaziz HATTAB
la République: Expert-Comptable
Entre délation systématique et caution Commissaire aux comptes
aux irrégularités
Par Mourad ELBESSEGHI 24 L’audit fiscal réalisé dans le cadre du
Secrétaire Général du Conseil National de la Chambre contrôle légal en Algérie
Par Rabah TAFIGHOULT
07 De l’IFAC en général et du risque d’audit Expert-Comptable Diplômé
selon le cadre Conceptuel du référentiel Commissaire aux comptes
international d’audit ISA
Par Djelloul BOUBIR 25 La révision de la durée d’utilité appliquée
Commissaire aux comptes aux immobilisations
Trésorier du Conseil National de la Chambre Par Mohamed ZAATRI
Expert-Comptable
12 De la fiscalité de la réévaluation des Commissaire aux comptes
immobilisations corporelles Et incorporelles
amortissables et non amortissables
Par Djelloul BOUBIR
Commissaire aux comptes Les articles ci-après n’engagent que leurs auteurs
Trésorier du Conseil National de la Chambre

13 Historique du Commissaires aux comptes


en Algérie
Par Lamri DJOUIMAA
Diplômé d’expertise comptable
Commissaire aux comptes

16 Les domaines d’intervention du Commissaire


aux comptes
Par Kamel HADDOUCHE
Commissaire aux comptes
LA RÉVÉLATION PAR LE CAC AU PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE :
LES PRÉCAUTIONS À PRENDRE
5. Dans l’hypothèse où le commissaire aux comptes fait une
Quelles sont les précautions à prendre et révélation et que celle-ci est restée sans suite, peut-il engager
quelles règles respecter lorsque le Commissaire d’autres démarches ?
aux comptes est devant des faits susceptibles Non. A mon avis il ne doit pas aller au-delà dans une
de recevoir une qualification pénale ? quelconque autre démarche, puisque l’opportunité des
Il est toujours difficile de trancher. EL BESSEGHI poursuites est de la seule compétence du Ministère
Mourad, secrétaire général du Conseil National public.
de la Chambre Nationale des Commissaires aux
Comptes nous livre son avis sur ces épineuses 6. Mais si le CAC effectue les diligences normales de sa fonction et
questions. qu’il a informé les organes délibérants des infractions qu’il a
découvertes, faut-il qu’il aille encore vers une révélation au PR.
1. Dans quels cas doit-on faire une révélation au procureur de la L’alinéa 3 de l’article 61 de la loi 10-01 du 29 juin
République (PR) ? 2010 relative aux professions d’expert-comptable, de
Lorsque le commissaire aux comptes estime que les faits commissaire aux comptes et de comptable agréé qui
délictueux qu’il a constaté ou que les irrégularités impose l’obligation de révéler les faits délictueux au
relevées sont établis nettement donc susceptibles de procureur de la République, est à lier à l’obligation de
recevoir une qualification pénale, quelle que soit signaler au conseil d’administration de ces infractions et
l’infraction (crime, délit ou contravention), quelles que s’il n’a pas été remédié à l’assemblée générale la plus
soient les personnes qui sont concernées et quelle que proche après qu’il en aura connaissance.
soit l’entité en cause, il a l’obligation de les révéler au Au travers de cet article, on constate d’abord que
procureur sans pour autant les qualifier. En effet, il l’information donnée au conseil d’administration ou à
n’appartient pas au commissaire aux comptes de l’assemblée générale ne dispense pas le CAC de la
qualifier l’infraction, cette qualification relevant de la révélation au PR. La tournure «...et en cas de
seule compétence du Ministère Public. constatation d’une infraction il prouve qu’il a informé ...»
vient confirmer cela. La conjonction et, présuppose que
2. Mais en cas de doutes ou de soupçons……... le CAC n’est réellement déchargé que s’il entreprend
Le commissaire aux comptes ne travaille pas sur la base cumulativement toutes ces actions.
de propos verbaux ou écrits ne transitant pas par les Autrement dit, en cas de faits susceptibles de recevoir
canaux normaux. La révélation concerne des situations une qualification pénale, il doit justifier de ces
établies, des faits certains et des actes formellement diligences, informer les organes délibérants et révéler
constatés, aptes à être retenus pour d’éventuelles ces faits au PR.
poursuites par le parquet. Le texte en langue nationale est encore plus clair à mon
Le CAC n’a pas pour objectif de rechercher activement avis.
ces faits ou actes, mais, s’il reçoit des dénonciations, ou
s’il constate des anomalies, il apprécie sous sa 7. Lorsque les faits ont été découverts par l’entreprise et que les
responsabilité s’il doit les prendre en considération. dirigeants sociaux ont déjà déposé plainte, est-ce que le CAC est
Ainsi, il peut être amené à procéder à des vérifications tenu de faire une révélation au PR ?
complémentaires dans la mesure où elles font partie de C’est précisément sur ce sujet qu’il y a controverse et
son champ d’intervention et d’adopter ensuite en toute plusieurs lectures.
conscience la démarche qui sied le mieux. La première considère à la lumière de l’article 61 que
nous venons de citer, que la révélation ne porte que sur
3. Le CAC doit-il tenir compte du caractère intentionnel ou non des les faits délictueux qui sont découverts par le CAC dans
faits ? l’accomplissement de sa mission. C’est cette lecture, qui
Le commissaire aux comptes doit tenir compte de est la mienne, que nous soutenons. Le CAC est tenu dans
l’élément moral, du caractère intentionnel ou non des ce cas de prouver qu’il a accompli les diligences
faits. Il doit acquérir la certitude que l’auteur avait ou normales liées à sa mission et qu’il n’a pas rencontré les
non commis les faits en toute conscience. faits incriminés.
La seconde lecture est plus restrictive puisqu’elle
Ce n’est pas évident, mais pour apprécier l’intention considère que le CAC doit informer le PR même dans le
frauduleuse, le CAC peut tenir compte de certains cas où une plainte a été déjà déposée par l’entreprise.
éléments et de savoir s’il s’agit d’une simple inexactitude J’estime que la révélation après le dépôt de plainte est
ou irrégularité ne procédant manifestement pas d’une sans intérêt à ce stade. Par contre, s’il trouve de
intention frauduleuse ou au contraire d’un fait devant nouveaux éléments sur les faits en cause, il a l’obligation
donner lieu à révélation. de révélation.
Par exemple, il doit se poser les questions suivantes : Dans tous les cas, il a l’obligation permanente
• Est-ce que les faits reprochés sont isolés ou répétés ? d’apporter sa contribution et de participer activement
• Quelle est l’ampleur des dommages ? pour faire toute la lumière sur les faits en cause avec les
• Y a-t-il eu régularisation sans préjudice pour juridictions concernées s’il lui est demandé.
l’entreprise ? Dans quels délais ? A l’initiative de qui ?
Il peut également se rapprocher des juridictions pour Dialogue réalisé par Amel AIAD
obtenir plus d’assurance dans sa démarche. membre du conseil de la CNCC

4. Quel est le temps nécessaire pour faire une révélation ?


Il n’y a pas de délai fixe. Cela dépend des faits. Par exemple,
on tolère que des faits complexes et difficiles à cerner puissent
prendre plus de durée que des faits simples et sans équivoque.
Il faut seulement ne pas perdre de vue, qu’une révélation trop
tardive pourrait conduire vers une mise en cause du CAC.
l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 4
LA RÉVÉLATION PAR LE CAC AU PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE : ENTRE DÉLATION
SYSTÉMATIQUE ET CAUTION AUX IRRÉGULARITÉS.

L’article 715 bis 13 du position en faveur de l’un d’entre eux, en l’occurrence le


code de commerce ainsi gérant, sans opérer de vérifications préalables, s’est mis
que l’article 65 de la loi naturellement le cogérant sur le dos. Se sentant lésé, ce
10/01 du 29 juin 2010 dernier a eu recours à un avocat qui lui recommande de
relative aux professions déposer plainte contre le gérant, pour s’être attribué, en
d’expert-comptable, de catimini, une augmentation exorbitante et conséquente
commissaire aux comptes de son salaire sans passer par une délibération des
et de comptable agréé associés.
stipulent expressément
l’obligation du CAC Ayant eu connaissance de cette démarche, le CAC
(Commissaire aux comptes) de révéler au procureur de décide de ne pas donner suite.
la République les faits délictueux dont il a eu Finalement, il se retrouve impliqué pour complicité dans
connaissance dans l’exercice de leur mission, sans que le détournement et du délit de non-révélation de faits
leur responsabilité puisse être engagée par cette délictueux avec l’existence de quatre éléments
révélation. constitutifs :

Cette obligation de révélation s’inscrit dans la continuité 1.l'existence de faits délictueux : l’infraction est manifeste
des missions dévolues aux commissaires aux comptes, puisqu’une augmentation du salaire du gérant associé
telles que définies par les articles 715 bis 4 et suivants devait être portée à la connaissance du second associé;
du code de commerce, de certifier l’exactitude et la En manipulant les salaires à des fins personnelles, le
sincérité des comptes sociaux et de s’assurer de l’égalité gérant a utilisé en connaissance de cause des biens à un
entre actionnaires. usage contraire aux intérêts de la société;

Il est absolument certain que cette obligation légale de 2.la connaissance de ces faits par le commissaire : Au cours de
révélation au procureur de la république agit à titre ses diligences, il a certifié exact les cinq ou dix
préventif en faisant réfléchir les délinquants meilleures rémunérations, dont celle du gérant, dans un
économiques et financiers tout en renforçant l'autorité rapport spécial. Soutenir, dans ce cas l’erreur de fait ou
du commissaire aux comptes. sa méconnaissance n’est pas admissible, car sa
méconnaissance du caractère délictueux du fait invoqué
Cet aspect particulier de la mission constitue un ne serait pas légitime;
véritable casse-tête pour le commissaire aux comptes qui
se trouve souvent dans une position inconfortable 3.l'abstention de dénoncer : pour que le délit soit constitué, il
lorsqu’il a en face de lui un fait ou un acte de gestion qui est nécessaire qu'il soit acquis que le CAC ait eu
serait susceptible de poser problème ou qui pourrait connaissance des faits, qu'il connaissait ou sensé
verser dans le délictuel. connaître leur caractère délictueux. Pour échapper à la
Devant cet embarras, il peut faire une appréciation par condamnation, le CAC devra prouver qu’il a mis en
excès en multipliant les révélations avec les œuvre les diligences requises dans l’exercice normal de
répercussions induites sur la suite de sa mission et les sa mission et qu’il n’avait pas connaissance de
conséquences sur l’entreprise et ses dirigeants. Par l'infraction commise.
défaut, en s’abstenant de révéler, il prend sur lui des risques
énormes aux effets considérables, avec notamment 4.la mauvaise foi : Cet élément moral de l'infraction est
l’accusation classique du délit de non-révélation où de parfaitement présent par la preuve de la connaissance
complicité dans le cas ou le parquet en décidera de faits délictueux par le CAC, couplée à une abstention
autrement. de dénoncer. Il peut toujours invoquer qu’il a pu croire
Entre dénonciateur systématique et caution aux que l’augmentation du salaire n’était pas délictuelle,
irrégularités, le CAC se trouve dans une position mais du fait qu’il s’agit d’un « homme de l’art », le juge
ambigüe et équivoque. sera particulièrement réfractaire à toutes circonstances
atténuantes.
Le cas de la SARL xx
Pour illustrer cela, citons un exemple réel et concret (que Après toutes les procédures judiciaires, le CAC s’est
nous rendrons évidemment anonymes) où des retrouvé condamné en première instance à trois ans de
commissaires aux comptes ont été impliqués. prison assortie d’une forte amende.
S’agissant d’un vrai cas qui s’est passé dans une
Dans une SARL xx, deux frères, associés et tous deux juridiction en Algérie, et après coup, on peut penser que
gérants égalitaires se rejetant réciproquement la le CAC :
responsabilité de la mauvaise gestion de l’entreprise, • Ne devait pas se positionner aussi nettement dans un
invitent le commissaire aux comptes à trancher sur des conflit entre membres d’une même fratrie sans procéder
actes de gestion ayant conduits à cette situation, pour à des vérifications complémentaires ;
situer les responsabilités. Le CAC ayant pris une franche • Aurait dû révéler cette irrégularité au PR.
l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 5
Le cas de la SPA yy modifiant et complétant le décret présidentiel n° 10-236
du 7 octobre 2010 portant réglementation des marchés
Dans un contexte de transparence et de moralisation de publics. En conséquence, le juge a prononcé un non lieu
la gestion des deniers publics, les marchés transactions et l’abandon de l’action judiciaire contre les dirigeants
et contrats dans les Entreprises publiques économiques et par ricochet celle engagée contre le CAC.
(EPE) sont soumis désormais au contrôle, entre autres, du S’agissant d’un vrai cas qui s’est passé dans une
CAC, en vertu de l’article 2 du décret présidentiel n° juridiction en Algérie, et après coup, on peut penser que
13-03 du 13 janvier 2013, qui a modifié et complété le le CAC aurait dû révéler cette irrégularité.
décret présidentiel n° 10-236 du 7 octobre 2010,
portant réglementation des marchés publics. Des attitudes différentes et la nécessité d’un meilleur
encadrement.
Ces contrôles se déroulent à plusieurs niveaux et ont trait Dans la réalité, des pratiques divergentes ont été
à: constatées dans la mise en œuvre par les commissaires
• L’examen du dossier d’appel d’offres, y compris le aux comptes de leur obligation de révélation des faits
cahier des charges ; délictueux. Il en est de même de la perception par les
• La justification du choix du mode passation ; juges de la mission et du rôle du commissaire aux
• L’indication des parties contractantes, les noms et comptes.
qualités des signataires agissant au nom du maître Nombreux sont les CAC, contre lesquels des actions
d’ouvrage et du contractant ; judiciaires ont été engagées contre eux puis
• Les prix et autres éléments ayant présidé au choix ; abandonnées après avoir connu les écueils que cela
• Le délai d’exécution ou la date d’achèvement du induit.
marché ; Tout ceci indique qu’une réflexion nouvelle doit être
• Les conditions d’exécution et les paiements y afférents. conduite au sujet de l’obligation de révélation des
Dans la SPA yy considérée, les dirigeants ont eu recours commissaires aux comptes, qui devra engager un
au mode du gré à gré simple sans appel à la groupe de travail dans lequel toutes les parties
concurrence pour l’importation d’un équipement de concernées seraient invitées: membres de la Chambre
production d’un pays étranger. S’agissant d’un montant nationale des commissaires aux comptes, représentants
important et suite à une dénonciation, le parquet a de la profession, CNC, chefs d’entreprise et des
ouvert une information judiciaire et a décidé ensuite des magistrats, afin d’élaborer un guide de bonne pratique
poursuites pour le délit de passation de marché dédié à l’obligation de révéler les faits délictueux au
contraire à la réglementation, contre les dirigeants et Procureur de la République.
contre le CAC pour non-révélation. Même si ce guide ne fait pas partie du bloc de légalité,
En d’autres termes, le marché a été conclu en il constituera une référence dans le comportement du
méconnaissance des textes réglementaires et législatifs CAC à l’égard de cette obligation et ouvrirait la porte
relatifs à la liberté d’accès, à l’égalité entre les candidats vers un meilleur encadrement plus rationnel et plus juste
et à la transparence des procédures. des CAC.
Dans ses déclarations devant le juge d’instruction, le Enfin, une meilleure coordination avec l’appareil
CAC avait évoqué que ses contrôles n’étaient pas judiciaire en fluidifiant les échanges relatifs aux
systématiques et qu’il procédait à des vérifications par difficultés rencontrées par les CAC dans la mise en
sondage conformément aux pratiques du métier. œuvre de leur obligation de révélation. Ceci étant
particulièrement utile lorsqu’il s’agit de doute quant au
Le risque de non-détection avait donc était mis en avant caractère intentionnel des faits découverts dans le cadre
pour justifier le fait que le marché en question n’avait de leurs missions, ou sur des questions récurrentes et
pas été contrôlé puisque ne faisant pas partie de sensibles.
l’échantillon à vérifier.
Enfin, tout cela participerait à une meilleure contribution
L’obligation de moyens et non de résultats avait conduit du CAC dans la lutte contre la délinquance économique
le juge à demander au CAC de justifier le choix de la et financière et œuvrerait au renforcement de l’action de
méthode d’échantillonnage et les critères retenus pour l’appareil judiciaire en sa qualité de garant de l’ordre
déterminer la taille de l’échantillon, ainsi que des feuilles public économique.
de travail sur les autres contrats passés par l’entreprise,
afin de s’assurer de la bonne foi du CAC et que le
marché incriminé n’avait pas été écarté sciemment de EL BESSEGHI Mourad
son échantillon. SG du conseil de la CNCC

Devant l’incapacité du CAC d’apporter ces justificatifs,


le juge décida d’inculper le CAC pour complicité et
non-révélation.
Fort heureusement, les principaux dirigeants de l’EPE
SPA yy ont réussi à apporter la preuve que le gré à gré
était justifié par le lien technologique avec le fournisseur
étranger et que ce mode de passation était
incontournable, conformément à l’alinéa 3 de l’article
43 du décret présidentiel n° 12-23 du 18 janvier 2012
l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 6
De l’IFAC en général et du risque d’audit selon le cadre conceptuel du référentiel
international d’audit, ISA1
L’Algérie s’est engagée dans un vaste des ISA, fut depuis écrite10, et 2 projets de normes validés
programme de réforme de la par la commission de normalisation du CNC, seraient
comptabilité d’entreprise et de l’Etat, publiés très bientôt par ce dernier. Les autres le seront au fur
avec respectivement le nouveau et à mesure de leur validation par la commission susvisée.
système comptable financier, SCF, Ce processus suivi pour les NAA, de
inspiré du référentiel comptable transposition-adaptation des ISA et de
international IAS-IFRS2 et la mise en publication-application graduelle, s’il venait à se confirmer,
œuvre prochaine d’une adaptation serait en rupture avec celui ayant prévalu pour le SCF
des normes IPSAS3, le référentiel caractérisé par l’application immédiate, en 2010, de
comptable international élaboré par l’ensemble du référentiel comptable.
l’IFAC4. Pour rappel, c’est le CNC qui est en charge de la
Elle s’apprête à parachever cette réforme par la normalisation comptable et d’audit et il a aussi pour
transposition-adaptation dans la règlementation nationale mission de hisser les référentiels nationaux y afférents à la
des normes internationales d’audit, ISA, qui s’intègrent hauteur des standards internationaux conformément à la
dans un référentiel plus vaste, à savoir le référentiel IFAC, à règlementation en vigueur11. Ainsi pour la 1ère fois,
l’instar du processus suivi pour l’élaboration du SCF, mais l’ancrage (futur) à l’international est (sera-t-il) consacré dans
de manière plus progressive. En effet, il va de soi qu’un le droit positif algérien par un texte juridique de ce niveau,
référentiel comptable fondé sur un référentiel international mais le mode opératoire de sa mise en œuvre demeure
se doit d’être audité selon un référentiel international, ou posé lorsqu’on sait l’instabilité chronique de la
s’en inspirant largement, pour assurer l’utilisateur des états normalisation internationale12.
financiers de l’entité auditée, que la « mission d’assurance Quoiqu’il en soit, l’Algérie n’aura adopté ni le full
» portant sur ces états, procède de diligences à tout le IAS-IFRS ni le full ISA ni adhéré pour l’instant, via les
moins proches de la pratique internationale. Il est à organisations professionnels de comptabilité13, à l’IFAC et
préciser que cette réforme de la comptabilité et de l’audit donc à son référentiel dont le contenu sera brièvement
s’inscrit dans la déclaration du NEPAD5 du 08/07/2001 examiné ci-dessous.
par laquelle les chefs d’Etats de l’Unité Africaine6, dont le
Président algérien, affichèrent leur volonté d’adopter pour De l’ordonnancement général du référentiel IFAC
leurs pays respectifs les référentiels internationaux en la
matière, considérés notamment comme « une exigence Ce référentiel se décline en 9 constituants qui sont :
minimale », « convaincus que les 8 codes et normes7
prioritaires …sont de nature à promouvoir l’efficacité du • Les « Statements of Memberships Obligations », SMOS :
marché, à combattre les gaspillages, à consolider la charte d’adhésion des organisations professionnelles
démocratie et à encourager les flux financiers privés ». comptables des pays postulant à l’entrée à l’IFAC. Parmi les
C’est dans le cadre de cette volonté politique de l’Algérie obligations imposées, figure notamment celle de tout faire
de réformer en profondeur la pratique de l’audit financier8 pour l’adoption des IAS-IFRS par les pays dont relèvent ces
par un encadrement juridique approprié, qu’un groupe organisations.
ad-hoc de professionnels de l’audit, placé sous l’égide du • Le «code de déontologie des professionnels
Conseil National de la Comptabilité, CNC, s’attèle depuis comptables14» , traduction officielle française du « Code of
juin 2011 à la confection des normes algériennes d’audit, Ethics for Professional Accountant ». Il repose sur le
les NAA. Une trentaine de projets de normes9, transposée principe sous-jacent de “ l’indépendance ” du professionnel

1
« International Auditing and Assurance Standard », normes d’assurance : c’est le board de l’IFAC, l’IAASB, qui publie les normes d’audit.
2
Référentiel élaboré par l’IASC : cette dernière fut fondée en 1973 (siège à Londres) sous forme d’association privée par des organisations professionnelles
comptables de 9 pays. Elle est ouverte aux autres organisations professionnelles de tous les pays. Elle s’est transformée en « IASCF » en 2001, suite à la faillite
d’Enron et du cabinet d’audit Andersen, puis en « IFRS Fondation » en 2009. C’est l’IASB, « International Accounting Standards Board», le board, organe central de
ce e association qui publie les normes comptables internationales. Les IAS et SIC sont respectivement les normes et interprétations publiées entre 1973 et 2001, les
IFRS et IFRIC sont les normes et interprétations publiées à partir de 2002.
3
« International Public Sector Accounting Standards » : normes comptables internationales du secteur public (au sens de gouvernements, collectivités locales,
établissements publics et parapublics tenant une comptabilité de type administratif, institutions internationales, etc.).
4
«International Federation of accountants », fédération internationale des comptable : association privée créée en 1997 dont le siège est à New York, ouverte aux
associations de comptable des pays qui en font la demande sous réserves que les critères d’adhésion soient remplis : les organisations professionnelles de notre pays
n’y sont pas affiliées. Une 1ère tentative ayant été faite par l’ex conseil de l’ordre en 2004, mais a échoué pour cause notamment de bicéphalisme de l’organisation
de la profession (existence de 2 conseils de l’ordre au lieu d’un seul, selon l’organisation de cette époque).
5
« New Partnership for Africa’s development » : nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique.
6
Qui a succédé à l’Organisation de l’Unité Africaine, OUA, en 2001.
7
Parce que, outre l’aspect comptable et audit, 6 autres codes de « bonne gouvernance » furent également adoptés.
8
Limité jusqu’à présent à l’audit légal encadré par la décision n° 103/SPM/94 du Ministre de l’Economie toujours en vigueur, portant diligences du CAC
9
Sur les 36 (y compris la 200) en cours de validité présentement.
10
En intégrant certaines modalités d’application des ISA dans le corps de la future norme et en conservant la numérotation originelle du référentiel international pour
préserver le lien avec la source (contrairement à l’écriture du SCF dont les normes sont livrées pêle-mêle sans numérotation même interne, rendant impossible pour les
non-initiés, la recherche de solutions internationales pourtant nécessitées par les très nombreux « silences » de ce référentiel).
11
Cf. Article 18, 5ème alinéa (pour le référentiel d’audit) et article 20, 6ème alinéa (pour le référentiel comptable) du décret exécutif n° 11-24 du 27 janvier 2011
fixant la composition, l’organisation et les règles de fonctionnement du CNC.
12
A titre d’exemple, le SCF fut élaboré en 2004 voire 2003, la loi le consacrant fut promulguée le 25/11/2007 et sa mise en application est intervenue en 2010.
Entretemps, le référentiel IAS-IFRS a subi, plusieurs changements profonds non encore intégrés dans notre référentiel (le dernier en date, concernant les normes, est la
publication d’IFRS 15 en juin 2014 qui remplace IAS 11, IAS 18, actuelles.
13
De toutes les façons, les chances qu’une demande éventuelle d’adhésion des 3 organisations professionnels comptables actuelles puisse être acceptée par l’IFAC,
est proche de 0, en raison de leur insuffisante organisation conjuguée à l’absence de formation continue (obligatoire pour l’IFAC) et, relativement à la chambre
nationale des commissaires aux comptes, à la menace réelle que fait peser sur l’indépendance de l’auditeur, l’article 27, 2ème alinéa, de la loi n°10-01.
14
Le professionnel comptable y est défini comme une personne qui est membre d’un organisme membre de l’IFAC (donc les professionnels Algériens ne sont pas
considérés comme « comptables » du fait qu’aucune organisation de professionnels n’y est affiliée).

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 7


et comporte des principes fondamentaux, à respecter Du risque d’audit selon le cadre conceptuel de
pour garantir son indépendance et également un cadre l’ISA 200 (NAA 200)18
conceptuel pour identifier les menaces à ces principes ainsi
que les réponses pour les prévenir, contenir ou les éliminer. Ce cadre définit notamment l’audit des états financiers,
« L’indépendance » repose sur 2 sous caractéristiques l’objectif de l’auditeur, le risque d’audit ainsi que la
qualitatives : l’esprit critique et le jugement professionnel et démarche générale d’audit associée à ce risque pour le
limiter à des niveaux acceptables. Les expressions
suppose le respect par l’auditeur des règles suivantes :
originelles de la norme ISA, accompagnées et
l’intégrité, l’objectivité, la compétence, la conscience
réaménagées lorsque c’est nécessaire par des
professionnelle, le devoir de confidentialité, le commentaires de l’auteur, sont reprises souvent in extenso
professionnalisme. Ce code est en fait le cadre dans le développement qui suit.
conceptuel-matrice de l’auditeur15 et constitue pour le
référentiel IFAC ce qu’est le cadre conceptuel comptable Des états financiers à auditer
pour les IFRS et le SCF. Les auditeurs sont dans l’attente de
la publication par le CNC du nouveau code de Les états financiers soumis à un audit sont ceux de
déontologie qui lui fut proposé par la chambre des l'entité, établis sous la responsabilité de ses dirigeants
commissaires aux comptes. sociaux.
• Les normes « International Education Standard », IES : Le terme « états financiers » désigne généralement un
concernent la formation initiale et continue obligatoire du jeu complet d’états financiers tel que défini par les
dispositions du référentiel comptable applicable19, mais
comptable16.
peut aussi ne désigner qu’un seul état financier.
• Les normes de contrôle qualité du « Cabinet » du
Ces états sont définis comme une présentation structurée
comptable, « International Quality Control » : une seule
d’informations financières historiques, y compris les notes20
norme l’ISQC1. (l’annexe) s’y rapportant, dont le but est de communiquer
• Les « International Public Sector Accounting Standards », les ressources économiques ou les obligations d’une entité
IPSAS. à un moment donné, ou leurs variations durant une période
• Le cadre conceptuel des missions d’assurance « International de temps, conformément au référentiel comptable utilisé
Framework for Assurance Engagement », appelé le « Cadre » par l’entité.
: régi la mission d’audit (ISA) et la mission d’examen limité des
états financiers historiques (ISRE). Appelé le «Cadre», il : Les informations financières historiques sont les
o définit et décrit les éléments et les objectifs d’une mission informations exprimées en termes financiers21 concernant
d’assurance et, une entité particulière, provenant essentiellement du
o indique à quelles missions s’appliquent : système comptable de cette entité et retraçant des faits
économiques qui sont survenus au cours de périodes
- les ISA : ce sont des normes d’assurance raisonnables.
antérieures, ou des conditions ou circonstances
Elles se concluent par une opinion exprimée de façon
économiques constatées à des moments donnés dans le
affirmative. passé.
- les normes internationales de missions d’examen, « Les états financiers peuvent être établis conformément à
International Standards on Review Engagements », ISRE : un référentiel comptable destiné à satisfaire les besoins
ce sont des normes d’assurances limitées. L’opinion de d'informations financières à caractère général d'un large
l’auditeur se formule de manière négative. éventail d'utilisateurs (dénommés, « états financiers à
- les normes internationales de missions d’assurance, « caractère général »), tel le SCF simplifié ou développé ou
International Standards on Assurance Engagements », ISAE les besoins d'informations financières d'utilisateurs
: ce sont des normes autres que celles régissant les missions particuliers (ces états étant appelés « états financiers à
d’assurance. caractère spécifique »).
• Les normes ISRE : normes 2400, 2410.
• Les normes ISAE : normes 3000 et 3402. De l'audit d'états financiers
• Les normes ISRS, « international Standard on Related
L’audit d‘une entité concerne l’audit externe qu’il soit
Services »: missions connexes et missions de compilation :
légal ou non légal. Il est mené par un auditeur22. Un audit
4400 et 4410. n'est pas une investigation officielle de méfaits allégués,
• Les normes ISA, organisées en 8 séries, de la série 200 car l’auditeur n’a pas à rechercher les fautes. L’audit doit
à la série 800 : elles comprennent : être réalisé selon toutes les normes ISA (NAA)23 et effectué
o les normes ISA opérationnelles : au nombre de 35, en conformité avec les règles de déontologie qui constitue
numérotés 210 à 81017. le cadre conceptuel supérieur duquel procède tout le
o le cadre conceptuel de ces normes, édicté par ISA 200, référentiel de l’IFAC.
lequel définit notamment la notion du « risque d’audit » qui
sera synthétisé ci-après.

15
N’ayant pas eu accès au projet, l’auteur ne peut se prononcer sur sa proximité ou non avec celui de l’IFAC.
16
A ce titre, les programmes du futur Institut Supérieur, créé par la loi n°10-01, dédié à la comptabilité et l’audit, devraient s’en inspirer très fortement.
17
Cf. liste ci-joint.
18
Cette dernière définit de nombreux autres concepts et dispositifs relatifs à la conduite d’un audit qui ne seront pas repris ici.
19
Par exemple les 5 états du SCF développé.
20
Comprennent généralement un résumé des principales méthodes comptables et d’autres informations explicatives.
21
Selon les IAS-IFRS, une information non valorisée n’est pas une information financière.
22
Ce terme signifie un auditeur nécessairement indépendant.
23
Cela suppose que toutes les ISA originelles ou NAA soient appliquées concomitamment.

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 8


De la responsabilité des dirigeants sociaux De la nature de l’opinion de l’auditeur et de
l’assurance raisonnable qu’il délivre
L'établissement des états financiers par les dirigeants
sociaux requiert de l’entité, d'identifier le référentiel Le but d'un audit d’état financier est de renforcer le degré
comptable applicable24 dans le contexte des textes de confiance des utilisateurs présumés des états financiers
législatifs et réglementaires en vigueur, d'établir des états par l'expression par l'auditeur d'une opinion selon laquelle
financiers conformément à ce référentiel, de fournir une les états financiers sont établis dans tous leurs aspects
description adéquate de ce référentiel dans les états significatifs, conformément au référentiel comptable
financiers en précisant le « principe » ou le « concept » applicable par l’entité et « sont réguliers, sincères et
auquel il obéit25. reflètent l’image fidèle des opérations de la période du…
L’audit mené selon les normes ISA (NAA) repose sur le au...de cette entité ». Dans le langage international une
postulat que les dirigeants sociaux de l’entité, certification sans réserves est dénommée « opinion non
reconnaissent et comprennent leurs responsabilités de modifiée28 » et une certification avec réserve ou un refus de
l'établissement des états financiers conformément au certification relève de « l’opinion modifiée ». Il y a une 4ème
référentiel comptable applicable. Il en est de même pour le option, mais non reconnue par la règlementation
contrôle interne qu’ils considèrent comme nécessaire pour algérienne, qui est « l’impossibilité de se prononcer ».
permettre l’établissement d’états financiers ne comportant Les textes législatifs et/ou réglementaires applicables en
pas d’anomalies significatives, que celles-ci proviennent de Algérie exigent également de l'auditeur de donner une
fraudes ou résultent d’erreurs. Ces dirigeants doivent
opinion sur d'autres questions spécifiques (cas des rapports
donner à l'auditeur accès aux informations dont ils ont
spécifiques29 de l’auditeur légal).
connaissance et ayant trait à l'établissement des états
Les diligences imposées par les normes ISA (NAA) se
financiers, telles que la comptabilité et la documentation y
concluent par une opinion d’assurance raisonnable de
afférente, et d'autres éléments, lui fournir les informations
l’auditeur. C’est un niveau d'assurance élevé. Ce niveau est
supplémentaires qu'il peut leur demander et, le cas
échéant, aux personnes constituant le gouvernement obtenu lorsque l'auditeur a recueilli des éléments probants
d'entreprise pour les besoins de l'audit ; et lui laisser libre suffisants et appropriés pour réduire le risque d'audit à un
accès aux personnes au sein de l'entité auprès desquelles il niveau faible acceptable.
considère qu'il est nécessaire de recueillir des éléments Ce n'est pas un niveau d'assurance absolu, car il existe
probants. des limites inhérentes à un audit résultant du fait que la
Les mandats d'audit d'états financiers des entités du plupart des éléments probants suffisants et appropriés sur
secteur public26 peuvent être plus larges que ceux d'autres la base desquels l'auditeur tire des conclusions et fonde son
entités. En conséquence, le postulat sous-tendant les opinion sont persuasifs plutôt que concluants, que l’audit
responsabilités des dirigeants de ces entités sur la base de doit se faire sur une courte période et qu’il a un coût pour
laquelle un audit d'états financiers d'une entité du secteur l’entité auditée.
public est réalisé, peuvent inclure des responsabilités L'opinion de l'auditeur ne fourni pas d'assurance par
additionnelles, telles que celles de mener des transactions exemple, sur la viabilité future30 de l'entité, ni sur
et des projets en conformité avec la législation, la l'efficience ou l'efficacité avec laquelle les dirigeants
réglementation ou instructions de la tutelle de laquelle sociaux ont mené les opérations de l'entité.
relève cette entité. .
L'auditeur est tenu, comme condition préalable à Du risque d’audit
l'acceptation de la mission d'audit, de faire prendre acte
par les dirigeants sociaux des entités ci-dessus qu'ils C’est le risque que l'auditeur exprime une opinion
reconnaissent et comprennent leurs responsabilités inappropriée alors que les états financiers comportent des
ci-dessus décrites, nonobstant les obligations légales et anomalies significatives. Il n'inclut pas le risque que
règlementaires relatives à l'élaboration de l'information l'auditeur puisse exprimer une opinion que les états
financière mise à leur charge par ailleurs27. financiers soient erronés de manière significative alors
Pour forger son opinion, les normes ISA (NAA) qu'ils ne le sont pas, risque généralement peu important. Le
requièrent de l’auditeur d’obtenir l’assurance raisonnable risque d'audit est un terme technique qui concerne le
que les états financiers, pris dans leur ensemble, ne processus d'audit lui-même.
comportent pas d’anomalies significatives, que celles-ci Ce n’est pas le risque lié à l'activité de l'auditeur, tels
proviennent de fraudes ou résultent d’erreurs. que la perte résultant d'un litige, une publicité négative,

24
Car il peut y avoir dans un pays plusieurs référentiels applicables de manière concomitance pour des entités de nature juridiques différentes : en Algérie il y a le SCF
développé et simplifié, la comptabilité de type public. Ce peut être le cas aussi d’un audit mené sur la base d’autres référentiels d’autres pays pour une entité installé en
Algérie, mené dans un cadre non légal, lorsque par exemple un audit est effectué pour le compte d’une mère comptable installée à l’étranger pour les besoins de sa
consolidation.
25
Un référentiel comptable peut reposer sur (cf. page $ 13, a de la norme ISA 200) :
1) « le principe de présentation sincère » qui est utilisée pour désigner un référentiel comptable qui requiert la conformité avec les exigences de ce référentiel, et (i)
acte explicitement ou implicitement que pour satisfaire à l’exigence de présentation sincère des états financiers, il peut être nécessaire pour la direction de fournir des
informations au-delà de celles spécifiquement exigées par le référentiel, (ii) ou acte explicitement qu’il peut être nécessaire pour la direction de s’écarter d’une exigence
du référentiel pour satisfaire à celle de présentation sincère des états financiers. De tels écarts sont considérés comme nécessaires seulement dans des circonstances
extrêmement rares.
2) ou le « concept de conformité » qui est utilisée pour désigner un référentiel comptable qui requiert la conformité avec les exigences de ce référentiel, mais n’acte pas
les points (i) et (ii) ci-dessus.
26
Entités soumises généralement à la comptabilité de l’Etat.
27
C’est l’objet de la lettre à adresser par l’auditeur à l’entité préalablement à sa mission, intitulée « accord sur les termes de la mission d’audit » qui sera bientôt, publiée
par le CNC (pour rappel, les prémices d’une telle lettre existaient déjà dans la décision n°103/SPM/94 du Ministre de l’économie portant diligence du CAC.
28
Cette appellation suggère implicitement que l’auditeur part avec l’objectif de certifier et non de rejeter les états financiers (à cet effet, un système de communications
29
Prévu par la loi n° 10-01 et encadré par l’arrêté du Ministre des Finances du 24L06/2013 publié au JO n° 24 du 30/04/2014.
30
Cas par exemple d’un plan de redressement de l’entité, sur lequel se prononce le CAC conformément à la législation en vigueur, lorsque le principe de continuité est
menacé. Cette mission légale spécifique, posée dans l’intérêt public, qui constitue bien une évaluation de la stratégie future de gestion, est en contradiction avec une
autre disposition légale plus générale, la non immixtion dans la gestion.

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 9


ou autres événements pouvant survenir dans le cadre de Du risque de contrôle interne
l'audit d'états financiers.
Le risque lié au contrôle est fonction de l'efficacité de la
De la composition du risque d’audit et de conception, de la mise en place et du suivi du contrôle
l’évaluation des risques interne par les dirigeants sociaux destinés à répondre aux
risques identifiés qui entravent la réalisation des objectifs
Le risque d'audit est fonction du risque de non-détection de l'entité relatifs à l'établissement des états financiers.
(risque de l’auditeur) et des risques d'anomalies Toutefois, le contrôle interne, quelle que soit la manière
significatives (risque de l’entité). Les risques d’anomalies dont il a été conçu et fonctionne, peut seulement réduire
significatives au niveau d’une assertion est lui-même mais non éliminer, les risques d'anomalies significatives
fonction des risques inhérents à l’entité et des risques liés à dans les états financiers, en raison des limites inhérentes au
son contrôle interne des risques. Ils existent contrôle interne lui-même. Ces limites proviennent, par
indépendamment de l'audit des états financiers. exemple, de la possibilité d'erreurs ou de fautes humaines,
ou de contrôles contournés du fait de collusion ou
L'évaluation des risques est une question de jugement contournés de manière inappropriée par les dirigeants
professionnel, plutôt qu'une question relevant d'une mesure sociaux. En conséquence, un certain risque lié au contrôle
précise et est basée sur la réalisation de procédures d'audit existera toujours.
destinées à obtenir, pour les besoins de cette évaluation, les
informations nécessaires, et sur les éléments recueillis tout Les normes ISA (NAA) fournissent (fourniront) les
au long de l'audit. conditions dans lesquelles l'auditeur est (sera) tenu de
tester, ou peut (pourra) choisir de tester, l'efficacité du
Des risques d'anomalies significatives fonctionnement des contrôles lorsqu'il défini(ra) la nature,
le calendrier et l'étendue des contrôles de substance à
Ces risques sont ceux de l’entité. Ils peuvent exister à deux mettre en œuvre.
niveaux : au niveau des états financiers et à celui de flux de
transactions, de soldes de comptes ou d'informations De l’évaluation globale des risques d’anomalies
fournies. significatives (risque de l’entité)
Les risques d'anomalies significatives au niveau des états
financiers visent les risques diffus dans les états financiers Les normes ISA (NAA) privilégient une évaluation globale
pris dans leur ensemble et qui affectent potentiellement des « risques d'anomalies significatives » et non une
plusieurs assertions. Les risques d'anomalies significatives évaluation séparée du risque inhérent et du risque lié au
au niveau d'une assertion sont évalués dans le but de contrôle. Cependant, l'auditeur peut procéder à une
définir la nature, le calendrier et l'étendue des procédures évaluation séparée ou à une évaluation globale, en
d'audit complémentaires nécessaires pour recueillir des fonction des techniques et des méthodologies d'audit
éléments probants suffisants et appropriés. Les auditeurs préférées et de considérations pratiques. L'évaluation des
utilisent diverses approches pour atteindre l'objectif risques d'anomalies significatives peut être exprimée en
d'évaluation des risques d'anomalies significatives. termes quantitatifs, tel qu'en pourcentages, ou en termes
. non-quantitatifs.
Des risques inhérents Quelle que soit l'approche retenue, la nécessité pour
l'auditeur de procéder à une évaluation appropriée des
Le risque inhérent est plus élevé pour certaines assertions risques est plus importante que les diverses approches qui
et certains flux de transactions, soldes de comptes et peuvent être suivies.
informations fournies y relatifs, que pour d'autres : cas par
exemple pour des calculs complexes ou pour des comptes Du risque de non-détection (risque de l’auditeur)
composés de montants provenant d'estimations comptables
qui sont sujettes à des incertitudes d'évaluation Le risque de non-détection concerne la nature, le
importantes, des circonstances externes donnant lieu à des calendrier et l'étendue des procédures d'audit que
risques liés à l'activité peuvent aussi influer sur le risque l'auditeur a définis pour réduire le risque d'audit à un
inhérent : par exemple, des développements niveau faible acceptable. Il est fonction, en conséquence,
technologiques pourraient rendre un produit particulier de l'efficacité d'une procédure d'audit et de sa mise en
obsolète, conduisant ainsi à une plus grande possibilité de œuvre par l'auditeur. Une planification adéquate, une
surévaluation de l'inventaire. affectation correcte du personnel à l'équipe affectée à la
Les facteurs internes à l'entité et à son environnement qui mission, l'exercice d'un esprit critique et du jugement
concernent plusieurs ou tous les flux de transactions, soldes professionnel, une supervision et une revue32 des travaux
de comptes ou informations fournies, peuvent aussi influer d'audit réalisés, améliorent l'efficacité d'une procédure
sur le risque inhérent relatif à une assertion spécifique : par d'audit et de sa mise en œuvre et à réduire la possibilité
exemple, une insuffisance de fonds de roulement pour qu'un auditeur puisse retenir une procédure d'audit
poursuivre l'exploitation ou un secteur d'activité en déclin inappropriée ne la mette pas en œuvre correctement, ou
caractérisé par un nombre important de faillites31. fasse une mauvaise interprétation des résultats.
Pour un niveau donné du risque d'audit, le niveau
acceptable du risque de non-détection est inversement

31
C’est le cas de l’Algérie : ceci suppose la prise en compte dans le risque d’audit de la non application généralisée au niveau des entreprises concernées, des pertes
de valeurs non comptabilisées, induites par le déclin structurel de leur secteur d’activité ou à la menace de déclin.
32
Par exemple, par un autre auditeur du cabinet

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 10


proportionnel aux risques évalués d'anomalies fiabilité à fournir un fondement aux conclusions sur
significatives au niveau d'une assertion. Par exemple, plus lesquelles l'auditeur s'appuie pour forger son opinion. La
l'auditeur considère que les risques existants d'anomalies fiabilité des éléments probants est influencée par leur
significatives sont élevés, plus faible sera le risque de source et par leur nature, et dépend des circonstances
non-détection pouvant être accepté et, en conséquence, individuelles dans le contexte dans lequel ils ont été
plus les éléments probants requis par l'auditeur seront recueillis.
persuasifs.
Le risque de non-détection, cependant, peut seulement L’ISA (NAA) 200 renvoie à 35 normes d’application
être réduit, mais non éliminé, en raison des limites pour guider l’auditeur dans le processus d’audit jusqu’à sa
inhérentes à un audit. En conséquence, certains risques de conclusion sous forme de rapport.
non-détection subsisteront toujours.
Conclusion
Des éléments probants suffisants et appropriés
Le référentiel NAA sera un outil structurant dont la
Des sources des éléments probants maîtrise par l’auditeur, préalable à tout audit, est
fondamentale à la compréhension de l’approche
Les éléments probants sont nécessaires pour fonder internationale de l’audit et à la conduite d’une mission de
l'opinion de l'auditeur et son rapport. La majeure partie haute qualité. Pour ce faire, dès lors que ce sont les
des travaux de l'auditeur destinés à fonder son opinion pouvoirs publics qui ont initié et piloté le processus de
consistent à recueillir et à évaluer des éléments probants. réforme de l’audit à l’instar de ce qui fut entrepris pour la
Ces éléments sont cumulatifs par nature et sont comptabilité, ils leur incombe la charge d’imposer des
principalement recueillis à partir des procédures d'audit programmes de formation en la matière aux professionnels
réalisées au cours de l'audit, informations obtenues à partir en leur fournissant les moyens financiers, les structures
d'autres sources, telles que les audits précédents (sous publiques d’enseignement et l’encadrement pédagogique
réserve que l'auditeur ait déterminé si des changements nécessaires. L’application du SCF n’ayant été ni précédée
sont survenus depuis le dernier audit) qui peuvent avoir une ni accompagnée par des actions de formation initiées par
incidence sur leur pertinence pour l'audit en cours, les pouvoirs publics, il serait incompréhensible que cette
procédures de contrôle qualité d'un cabinet33 relatives à expérience soit rééditée. Force est de rappeler à cet effet
l'acceptation et au maintien des missions, comptabilité de que la nette insuffisance de formation initiale et continue35,
l'entité qui est une source importante d'éléments probants, des personnels des entités et des CAC sur le SCF et ses
information ayant été préparée par un expert salarié de fondements à l’international que sont les IAS-IFRS, qui
l'entité ou désigné par celle-ci. perdure encore, est explicative de l’assimilation à ce jour
de la vaste réforme comptable par nombre d’entités et de
De la composition des éléments probants professionnels à un simple changement de nomenclature
alors qu’il s’agit d’une véritable révolution culturelle36.
Les éléments probants comprennent les informations qui En conséquence, pour que la nouvelle culture de l’audit
justifient et corroborent tant les assertions de l’entité, que puisse être appropriée progressivement par les
toutes celles qui les contredisent et dans certains cas, professionnelles avant l’application du référentiel NAA, le
l'absence d'information (par exemple, le refus de l’entité de CNC devrait procéder le plus rapidement possible à la
fournir les déclarations demandées34). diffusion des avants projets de normes NAA déjà élaborés
La façon d'apprécier si des éléments probants suffisants et par le groupe ad-hoc, avant donc leur adoption définitive
appropriés ont été recueillis pour réduire le risque d'audit à et leur formalisation par voie règlementaire, et lancer un
un niveau faible acceptable, relève du jugement programme de formation. Dans ce sillage, la constitution,
professionnel. après réaménagements des textes juridiques actuels, d’une
commission spécialement dédiée à la normalisation de
Du caractère suffisant des éléments probants l’audit au sein du CNC, déchargerait certainement la
commission actuelle de normalisation dont le plan de
Le caractère suffisant est mesuré par le volume d'éléments charge est suffisamment fourni en problématiques
probants. Le volume nécessaire est affecté par l'évaluation comptables à résoudre, tout en participant du
faite par l'auditeur des risques d'anomalies (plus les risques raccourcissement indispensable du processus actuel de
sont élevés, plus le volume d'éléments probants relecture-adoption par la dite commission qui peut s’avérer
probablement requis sera élevé), mais aussi par la qualité assez long.
des éléments probants recueillis (plus la qualité est élevée,
moins le nombre d'éléments probants requis sera grand). Le futur référentiel d’audit algérien est un immense chantier
Toutefois, l'obtention d'un plus grand nombre d'éléments aussi difficile voire plus complexe que celui du SCF. Alors
probants ne compense pas leur moindre qualité. préparons-nous, individuellement et collectivement.

Du caractère approprié des éléments probants Djelloul BOUBIR


Commissaire aux comptes,
Le caractère approprié est mesuré par la qualité des Trésorier du conseil national
éléments probants, c'est-à-dire par leur pertinence et leur

33
Régies par la norme ISQC1. Elle ne peut s’appliquer néanmoins qu’après mise à niveau du cabinet lui-même et la mise en œuvre des normes ISA à l’international et
des NAA à l’échelle nationale.
34
Selon les ISA, une consultation juridique est à mener dans ce cas pour définir le sens de l’opinion à donner par l’auditeur : mais elles prévoient explicitement
l’impossibilité d’opiner (ceci n’&tant pas prévu par la législation algérienne).
35
En ce sens, l’auteur milite pour une formation continue obligatoire à consacrer dans les textes, comme cela se fait sous d’autres cieux. Et l’Algérie gagnerait à l’étendre
à tous les corps de métier.
36
Un audit externe se devrait d’être fait pour situer l’état d’application réel du SCF sur le terrain et procéder aux corrections nécessaires soit par une mise à niveau des
entités et des auditeurs légaux en particulier soit par un réaménagement des textes pour les mettre à la hauteur de la réalité en optant par exemple pour IFRS-PME pour
toutes les entités, les sociétés côtés en bourse restant soumises au SCF développé.

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 11


De la fiscalité de la réévaluation des immobilisations corporelles et incorporelles
amortissables et non amortissables
Des discussions que j’ai eues avec certains professionnels taux d’IBS applicable à la clôture.
de la comptabilité et en parcourant les forums traitant du - Lors de la reprise annuelle des amortissements
SCF en Algérie, il ressort que la problématique de la additionnels : débit du 134 par le crédit du compte 693
comptabilité et de la fiscalité de la réévaluation des (charges d’impôts différés : ici, charges bien sûr négatives).
immobilisations amortissables et non amortissables se pose
de façon récurrente. Pour une immobilisation non amortissable
Aussi m’a-t-il paru nécessaire de livrer mon point de vue sur - Lors de la constatation d’une réévaluation positive : même
l’ensemble de la problématique. écriture initiale que ci-dessus : compte 105 à 134.
- Lors de la cession (et non à la clôture) : 134 à 693 (au
1 : La réévaluation d’une immobilisation amortissable ou taux de 8,75% dans l’hypothèse de la fixité du taux initial
non constitue un changement de méthode, pas au sens d’IBS)
d’IAS 08, mais au sens d’IAS 16 (immobilisations NB : Lorsque l’arrêté du ministre des Finances édicte à la
corporelles) et d’IAS 38 (immobilisations incorporelles). page 47, partie droite, que « à chaque fin d’exercice, les
IDA et IDP, sont enregistrés en contrepartie des mêmes
1-1 Conséquence comptable : on n’utilise pas le comptes » , il ne vise pas la réévaluation qui est un
report à nouveau ou les réserves pour constater l’écart de changement de méthode mais les autres opérations
réévaluation positif ou négatif mais le compte 105 (sous affectant les charges et produits induisant un décalage
réserve que la réévaluation négative éventuelle vienne en temporel imposable ou déductible entre la comptabilité et
compensation d’une réévaluation positive antérieure). la fiscalité.
1-2 Conséquence fiscale

1-2-1 : Immobilisation corporelle ou incorporelle Djelloul BOUBIR


amortissable Commissaire aux comptes
Trésorier du conseil national de la chambre
L’écart de réévaluation positif est rapporté au résultat au
rythme des amortissements additionnels induits par la
réévaluation jusqu’à son épuisement (cf. article 186 du
CIDTA). Il y a un impôt différé passif, IDP, à comptabiliser
(cf. $ 2 + loin) en contrepartie du 105. La charge constatée
lors d’une réévaluation nette négative (excédant l’écart
positif antérieurement constaté) est une perte de valeur non
déductible fiscalement.

1-2-2 : Immobilisation corporelle ou incorporelle


non amortissable
La réévaluation positive n’est pas imposable tant que l’actif
est dans le bilan de l’entité (car le CIDTA est muet sur la
question). Elle le deviendra lors de la cession ultérieure de
l’actif selon la norme comptable internationale IAS 12 «
impôts sur le résultat » qui fonde l’approche du SCF en
matière d’impôts différés. Dans ce cas, on constate un IDP
déterminé sur la base de l’IBS applicable à la clôture et du
taux de plus-value à court ou long terme selon le cas, soit si
l’IBS est de 25% et l’immobilisation est à céder dans 4 ans,
pour un taux de 25%x35%=8,75%.
La réévaluation nette négative n’est pas déductible car
assimilée à une perte de valeur.
Qu’en est-il d’un immeuble de placement, qui est une
immobilisation corporelle particulière comptabilisé selon la
méthode (préférentielle) de la juste valeur ? Aucune
disposition fiscale particulière ne traite de la
problématique. Il est à rappeler que l’immeuble de
placement est une immobilisation corporelle particulière et
que sa réévaluation impacte le résultat et non les capitaux
propres.
En matière fiscale, la perte et le produit sur juste valeur
d’une telle immobilisation serait respectivement réintégrée
et imposable, à la clôture. Mais pas d’imposition différée,
car la réintégration et la déduction ont un caractère
permanent.

2 : Traitement comptable de la fiscalité différée


Le SCF ne traite pas, à mon sens, de la fiscalité différée
d’un changement de méthode ou de la correction d’erreur.
Un « avis » du CNC, publié en 2014, certes, les abordent.
Mais, il recèle des incompréhensions qu’il y a lieu de lever
rapidement.
Pour une immobilisation amortissable
- Lors de la constatation de la réévaluation positive : débit
du compte 105 à crédit du compte 134 calculé selon le
l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 12
HISTORIQUE DU COMMISSARIAT AUX COMPTES EN ALGERIE

(écrit par M.DJOUIMAA Lamri, diplômé d'expertise de faillite. Cette loi détermine les conditions d'exercice de la
comptable et commissaire aux comptes) mission de syndic-administrateur judiciaire ainsi que les
personnes qui peuvent l'exercer (commissaires aux
comptes, experts-comptables et experts spécialisés dans les
domaines foncier, agricole, commercial, maritime et
Depuis l'indépendance de l'Algérie, la industriel),
profession de commissaire aux comptes a connu 3 grandes
étapes qu'il convient de connaître avant 1991, après 1991 d) L'ordonnance n° 96-27 avec ses 24 articles a introduit
et après 2010 les modifications suivantes au code de commerce:

PERIODE AVANT 1991 - Nouvelle définition du commerçant contenue dans l'article


1er du code de commerce,
La profession de commissaire aux comptes est régie - Création d'un article 1er bis définissant les rapports entre
principalement par le code de commerce (ordonnance n° commerçants,
75-59 du 26 septembre 1975) qui a fait l'objet de - Ajout à la liste de l'article 2 relative aux actes de
modifications et/ou de compléments à cinq reprises par commerces, d'autres alinéas,
différents textes législatifs: - Modification de l'article 7 relatif au conjoint du
commerçant,
- Loi n° 87-20 portant loi de finances pour 1988 (JO n° - Création d'un article 10 bis imposant aux personnes
54/1987) morale commerçantes " de procéder ou de faire procéder à
- Décret législatif n° 93-08 du 25 avril 1993 (JO n° la vérification et à la certification de leurs comptes et
27/1993) bilans...",
- Ordonnance n° 96-23 du 9 juillet 1996 (JO n° 43/1996) - Modification de l'article 20 du code de commerce relatif
- Ordonnance n° 96-27 du 9 décembre 1996 (JO n° aux personnes physiques et morales tenues de s'inscrire au
77/1996) registre de commerce,
- Loi n° 05-02 du 6 février 2005 (JO n° 11/2005) - Création d'un article 20 bis précisant que les modalités
d'inscription au registre de commerce sont déterminées
a) La loi de finances pour 1988 par ses articles 158 à 167 conformément à la législation en vigueur,
a modifié respectivement les articles 427, 428, 430, 440, - Modification de l'article 21 du code de commerce relatif à
501, 503, 509, 517,531 et 536 du code de commerce se la définition de la qualité de commerçant,
rapportant au chèque. - Modification de l'article 28 du code de commerce relatif
au défaut d'immatriculation au registre de commerce,
b) Le décret législatif n° 93-08 a apporté le plus grand - Modification de l'article 148 du code de commerce relatif
changement au code de commerce depuis sa création en: aux frais dus au CNRC,
- modifiant 80 articles - Modification et création d'articles relatifs à une forme de
- créant 156 nouveaux articles SARL particulière: l'entreprise unipersonnelle à
- abrogeant les articles 36 et 38 de la loi n° 88-01 responsabilité limitée,
portant loi d'orientation sur les entreprises - Modification de certains articles relatifs aux filiales,
publiques économiques. participations et sociétés contrôlées,
- Modification des articles 802 et 837 du code de
Ce décret a ainsi apporté les nouveautés suivantes: commerce,
- Abrogation des articles 29, 35 et 686 du code de
- Soumission des sociétés à capitaux totalement ou commerce.
partiellement publics aux dispositions relatives à la faillite et
au règlement judiciaire, e) La loi n° 05-02 modifiant et compétant l'ordonnance n°
- Ajout d'un alinéa à l'article 317 du code de commerce 75-59 du 26 septembre 1975 portant code de commerce a :
relatif au concordat, - Apporté des modifications aux articles 146,169 et 170
- Création d'un titre relatif au warrant au titre de transport et du code de commerce,
au factoring, - Créé les articles 187 bis et 187 ter relatifs aux baux
- Modification de l'article 544 du code de commerce commerciaux,
définissant les sociétés commerciales à raison de leur forme - Modifié l'article 192 du code de commerce,
( SNC, SOCIETES EN COMMANDITE, SARL et SPA), - Créé l'article 252 bis du code de commerce,
- Création de la société en commandite simple, - Modifié les articles 414 et 502 du code de commerce
- Modification de l'article 566 relatif au capital social de la relatifs à la lettre de change,
SARL qui passe d'un minimum de 30 000.00 DA à 100 - Créé un chapitre VIII bis relatifs aux incidents de paiement
000.00 DA. relatifs au chèque comprenant les articles 526 bis à 526 bis
- Modification des articles 592 à 715 du code de 16,
commerce relatifs aux société par actions, - Créé un chapitre IV intitulé " de certains instruments et
- Création de la société en commandite par actions, procédés de paiement comprenant les articles 543 bis 19 à
- Ajout d'un alinéa à l'article 717 du code de commerce 543 bis 24, traitant du virement, du prélèvement et des
relatif au dépôt des comptes sociaux au CNRC, cartes de paiement et de retrait,
- Création de la société en participation, - Abrogé les articles 538 et 539 du code de commerce qui
- Modification des articles 796 à 799 du code de font double emploi avec les articles 374 et 375 du code
commerce relatifs au groupement pénal (chèques de garantie).
- Augmentation des montants minimum et maximum des
amendes prévus par les différents articles du code PERIODE APRES 1991
commerce.
La loi n° 91-08 du 27 avril 1991 relative à la profession
c) L'ordonnance n° 96-23 relative au syndic-administrateur d'expert-comptable de commissaire aux comptes et de
judiciaire a abrogé par son article 38, l'article 238 du code comptable agréé est venu encadrer trois professions dont
de commerce relatif aux syndics de règlement judiciaire et celle de commissaire aux comptes.

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 13


Cette loi a été suivi des textes règlementaires suivants: commissaires aux comptes (JORA N° 7 du 20/02/2011 ).

- Décret exécutif n° 92-20 du 13 janvier 1992 fixant la 3) Décret exécutif n° 2011-28 du 27 janvier 2011 fixant la
composition et précisant les attributions et les règles de composition et les attributions de la commission ad hoc
fonctionnement de l'ordre national des experts-comptables, chargée de l'organisation des élections des conseils
des commissaires aux comptes et des comptables agréés, nationaux de l'ordre national des experts-comptables, de la
chambre nationale des commissaires aux comptes et de
- Arrêté du 9 octobre 1993 relatif au barème des honoraires l'organisation nationale des comptables agréés (JORA N° 7
des commissaire aux comptes. Cet arrêté a du 20/02/2011 ).
été abrogé par l'article 13 de l' arrêté 13 du 7 novembre
1994 (JORA N° 14 DU 12/03/1995) qui lui même a été 4) Décret exécutif n° 2011-29 du 27 janvier 2011 fixant le
modifié à deux reprises par les arrêtés suivants: rang et les attributions des représentants du ministre chargé
- Arrêté du 6 décembre 2006 qui a porté le montant des finances au sein des conseils nationaux de l'ordre
minimum des honoraires de 80 000.00 DA à 40 national des experts-comptables, de la chambre nationale
000.00 DA (JORA N° 4 DU 14/01/2007) des commissaires aux comptes et de l'organisation
- Arrêté du 25 juin 2008 qui a modifié l'article 11 de nationale des comptables agréés (JORA N° 7 du
l'arrêté de 1994 qui cite les entreprises non concernées par 20/02/2011 ).
l'application du barème des honoraires du commissaire aux
comptes: banques et établissements financiers, sociétés 5) Décret exécutif n° 2011-30 du 27 janvier 2011 fixant
d'investissements, sociétés de bourse, EPIC, sociétés les conditions et modalités d'agrément pour l'exercice de la
d'assurance et/ou de réassurance. L'arrêté précise que, profession d'expert-comptable, de commissaire aux
pour ces entreprises, les honoraires sont fixés d'un commun comptes et de comptable agréé (JORA N° 7 du
accord entre le commissaire aux comptes et les organes 20/02/2011 ).
habilités de l'entreprise. L'article 11 précise également que
le montant des honoraires doit être communiqué au conseil 6) Décret exécutif n° 2011-31 du 27 janvier 2011 relatif
de l'ordre. (JORA N° 47 DU 17/08/2008) aux conditions et normes spécifiques des cabinets
d'expert-comptable, de commissaire aux comptes et de
- Décret exécutif n° 96-136 du 15 avril 1996 portant code comptable agréé (JORA N° 7 du 20/02/2011 ).
de déontologie de la profession d'expert-comptable de
commissaire aux comptes et de comptable agréé, 7) Décret exécutif n° 2011-32 du 27 janvier 2011 relatif à
la désignation des commissaires aux comptes (JORA N° 7
- Décret exécutif n° 96-318 du 25 septembre 1996 portant du 20/02/2011 ).
création et organisation du conseil national de la
comptabilité, 8) Décret exécutif n° 2011-72 du 16 février 2011 fixant les
diplômes universitaires ouvrant droit au concours d'accès à
- Décret exécutif n° 96-431 du 30 novembre 1996 relatif l'institut d'enseignement spécialisé de la profession de
aux modalités de désignation des commissaires aux comptable (JORA N° 11 du 20/02/2011 ).
comptes dans les établissements publics à caractère
industriel et commercial, centres de recherche et de 9) Décret exécutif n° 2011-73 du 16 février 2011 fixant les
développement, organismes des assurances sociales, modalités d'exercice de la mission de co-commissariat aux
offices publics à caractère commercial et entreprises comptes (JORA N° 11 du 20/02/2011 ).
publiques non autonomes,
10) Décret exécutif n° 2011-202 du 26 mai 2011 fixant les
- Décret exécutif n° 97-457 du 1er décembre 1997 portant normes des rapports du commissaire aux comptes, les
application de l'article 11 de la loi n° 91-08 du 27 avril modalités et délais de leur transmission (JORA N° 30 du
1991 relative à la profession d'expert-comptable de 1/06/2011 ).
commissaire aux comptes et de comptable agréé,
11) Décret exécutif n° 2011-393 du 24 novembre 2011
fixant les conditions et modalités de déroulement du stage
PERIODE APRES 2010 professionnel, d'accueil et de rémunération des stagiaires
experts-comptables, commissaires aux comptes et
La loi n° 10-01 du 29 juin 2010, relative aux professions comptables (JORA N° 65 du 24/11/2011 )
d'expert-comptable de commissaire aux comptes et de
comptable agréé est venu abroger par son article 83 12) Décret exécutif n° 2013-10 du 13 janvier 2013 fixant
toutes les dispositions qui lui sont contraires et notamment le degré des fautes disciplinaires commises par
la loi n° 91-08 du 27 avril 1991 relative à la profession l'expert-comptable, le commissaire aux comptes et le
d'expert-comptable de commissaire aux comptes et de comptable agréé dans l'exercice de leurs fonctions ainsi
comptable agréé . que les sanctions qui s'y rapportent (JORA N° 3 du
16/01/2013 ).
La promulgation de cette loi a été suivie par certains
décrets et arrêtés communs au trois professions et d'autres 13) Arrêté du 26 mars 2013 fixant les conditions d’espace,
spécifiques à la profession de commissaire aux comptes de commodités et d’équipements exigées pour un local
.Ces textes sont listés ci-dessous professionnel de l’expert-comptable, du commissaire aux
comptes et du comptable agréé (JORA N° 48 du
29/09/2013 ).
1) Décret exécutif n° 2011-24 du 27 janvier 2011 fixant la
composition, l'organisation et les règles de fonctionnement AUJOURD'HUI
du conseil national de la comptabilité (JORA N° 7 du
20/02/2011 ). En plus de la loi n° 10-01 et les treize textes d'application
de cette loi, le commissaire aux comptes doit se référer
2) Décret exécutif n° 2011-26 du 27 janvier 2011 fixant la utilement à l'ensemble des articles contenus dans le code de
composition, les attributions et les règles de fonctionnement commerce et résumés dans le tableau qui suit:
du conseil national de la chambre nationale des
l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 14
N° ARTICLE
DU CODE OBJET DE L'ARTICLE
DE
COMMERCE
584 SARL: rapport du commissaire aux comptes
585 SARL: rapport du commissaire aux comptes
600 SPA: acceptation de la mission par le commissaire aux comptes
609 SPA: désignation des premiers commissaires aux comptes dans les statuts
621 SPA: commissaires aux comptes et actions de garantie dans les SPA à conseil d'administration
628 SPA: commissaires aux comptes et conventions réglementées dans les SPA à conseil d'administration
630 SPA: commissaires aux comptes et conventions réglementées dans les SPA à conseil d'administration
660 SPA: commissaires aux comptes et actions de garantie dans les SPA à directoire et conseil de surveillance
672 SPA: commissaires aux comptes et conventions réglementées dans les SPA à directoire et conseil de surveillance
676 SPA: rapport des commissaires aux comptes
678 SPA: documents à adresser aux actionnaires (y compris rapport du commissaires aux comptes)
680 SPA: rapport des commissaires aux comptes sur les 5 ou 10 personnes les mieux rémunérées
697 SPA: rapport des commissaires aux comptes en cas de suppression du droit préférentiel de souscription dans le
cadre de l'augmentation de capital
699 SPA: rapport des commissaires aux comptes en cas d'appel public à l'épargne
700 SPA: rapport des commissaires aux comptes en cas d'appel public à l'épargne
707 SPA: apport en nature et rapport des commissaires aux comptes aux apports
712 SPA: rapport des commissaires aux comptes en cas de réduction du capital
715 BIS 4 SPA: désignation et missions des commissaires aux comptes
715 BIS 5 SPA: non renouvellement du mandat des commissaires aux comptes
715 BIS 6 SPA: incompatibilités à la désignation des commissaires aux comptes
715 BIS 7 SPA: désignation et remplacement des commissaires aux comptes
715 BIS 8 SPA: récusation des commissaires aux comptes
715 BIS 9 SPA: fin de fonction des commissaires aux comptes en cas de faute ou d'empêchement
715 BIS 10 SPA: informations à communique par les commissaires aux comptes au conseil d'administration , au directoire et au
conseil de surveillance
715 BIS 11 SPA: commissaires aux comptes et continuité de l'exploitation
715 BIS 12 SPA: convocation des commissaires aux comptes aux réunions du conseil d'administration ou du directoire et à
celles des assemblées d'actionnaires
715 BIS 13 SPA: commissaires aux comptes et révélation des faits délictueux au procureur de la république
715 BIS 14 SPA: responsabilités des commissaires aux comptes
715 BIS 16 SPA: commissaires aux comptes et transformation de la société
715 BIS 66 SPA: rapport des commissaires aux comptes en cas de création de certificats d'investissements et de droits de vote
715 BIS 78 SPA: rapport des commissaires aux comptes sur la rémunération des titres participatifs
715 BIS 110 SPA: rapport des commissaires aux comptes et émission de valeurs mobilières
715 BIS 116 SPA: rapport des commissaires aux comptes en cas d'émission d'obligations convertibles en actions
715 TER 3 Désignation des commissaires aux comptes dans les sociétés en commandite par actions
715 TER 7 Missions des commissaires aux comptes dans les sociétés en commandite par actions
716 Transmission de l'inventaire et des états financiers aux commissaires aux comptes
717 SPA et SARL: rapport des commissaires aux comptes et permanence des méthodes
723 SPA: commissaires aux comptes et acomptes sur dividendes
732 BIS 1 Rapport du CAC en cas de prise de participation dans une société
732 BIS 2 Commissaires aux comptes dans les sociétés holding
750 SPA et SARL: rapport des commissaires aux comptes en cas de fusion ou de scission
751 SPA: rapport des commissaires aux comptes en cas de fusion
752 SPA et SARL: dépôt du rapport des commissaires aux comptes en cas de fusion ou de scission
753 SPA : rapport des commissaires aux en cas de fusion ou de scission
763 SARL : rapport des commissaires aux en cas de fusion ou de scission
780 SPA : continuité du mandat des commissaires aux en cas de dissolution
781 SPA : mandat des commissaires aux comptes et contrôleurs en cas de liquidation
789 SPA : renouvellement du mandat des commissaires aux comptes par le liquidateur
792 SPA : convocation de l'assemblée par les commissaires aux comptes ou le liquidateur
801 SARL : sanction du défaut de communication du rapport des commissaires aux associés
818 SPA : sanction du défaut de communication du rapport des commissaires aux actionnaires
819 SPA : sanction du défaut de communication des rapports des commissaires aux actionnaires
825 SPA : sanctions en cas d'indications inexactes dans les rapports des commissaires aux actionnaires en cas de
suppression du droit préférentiel de souscription
827 SPA : sanctions en cas de non respect de l'égalité entre les actionnaires
828 SPA : sanctions en cas de défaut de désignation de CAC ou de sa convocation aux assemblées générales
829 SPA : sanctions de l'exercice de la mission de CAC en cas d'incompatibilités
830 SPA : sanctions du CAC en cas d'incompatibilités en cas de non révélation de faits délictueux au procureur et de
violation du secret professionnel
831 SPA : sanctions des dirigeants de sociétés en cas d'entrave à la mission du CAC
837 SPA : sanctions du CAC en cas de défaut de mention dans son rapport des prises de participation de la société
dans le capital d'autres sociétés
CONCLUSION

La profession de CAC est régie par une panoplie d'articles répartis sur plusieurs textes législatifs et réglementaires parus sur
une période très longue et qui ne peuvent être abordés avec détail dans cette courte communication.
Le code de commerce algérien, largement inspiré du code de commerce français n'a pas suivi les mises à jour apportés à
ce dernier en matière de sociétés commerciales et de commissariat aux comptes.
La loi de 2010 et les textes pris pour son application ont tenté de combler certains "vides" liés à ces aspects mais demeure
insuffisante quant aux aspects pratiques.

Un intérêt particulier doit être accordé à la mission du commissaire aux comptes, centrée aujourd'hui principalement sur la
société par actions (SPA). L'introduction du contrôle légal dans les SARL en 2006 n'a pas connu le succès escompté du
fait de l'absence de son encadrement par des procédures détaillées et précises. C'est une opportunité en plan de charges
ratée pour les professionnels et également ratée en matière de mise sous contrôle de ce type de sociétés de loin, les plus
importantes en nombre dans le paysage algérien.

M. Lamri DJOUIMAA
diplômé d'expertise comptable
commissaire aux comptes

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 15


LES DOMAINES D’INTERVENTION DU COMMISSAIRE AUX COMPTES.

De par ses missions, ses larges National de la Comptabilité) à la date de promulgation de


compétences, ses diligences, ses l’Ordonnance 75-35 du 29 Avril 1975 portant Plan
techniques et méthodes de Comptable National conçu pour prendre en charge la
travail, le Commissaire aux comptabilité du secteur économique en fort développement
Comptes se trouve au centre et à tendance quasi exclusive publique.
d’attentes lourdes aussi bien des Le PCN, dont les modalités d’application ont été définies
investisseurs-actionnaires, des par l’Arrêté du 23 Juin 1975 de Monsieur le Ministre des
tiers créanciers ou débiteurs que Finances, exprime cette orientation d’être au service de la
des institutions multiples (Etatiques, planification plutôt que du marché.
judiciaires, financières…).
Durant cette phase, la profession de Commissaire aux
Comptes n’a fait l’objet d’aucune nouvelle disposition du
Aussi, est-il utile de recenser, bien que de façon non
fait que l’Etat propriétaire, investisseur et contrôleur des
exhaustive, les plus importants domaines dans lesquels, les
activités économiques significatives ne ressentait pas le
travaux et opinions du Commissaire aux Comptes sont
besoin de créer des organes de contrôles externes à ses
sollicités et/ou attendus.
structures.
QUELQUES REPERES HISTORIQUES 3. La phase 3 : Prémices de normalisation comptable :
De 1976 (le PCN est entré en application à compter du 1er
Avant d’aborder l’objet de notre présent exposé, il est utile Janvier 1966) à 1991, les efforts en matière de
de rappeler, de façon brève l’évolution et l’orientation de la normalisation comptable par les organes centraux
fonction et des missions de commissaire aux comptes (Ministère, CSC devenu CSTC dans les années 1980) ont
durant la brève histoire de l’Algérie indépendante. permis la conception et l’édition de quatre Plans
Comptables Sectoriels.
1. La phase 1 : Post indépendance : Durant les premières années
de l’indépendance, la situation du pays aussi bien que les Durant cette phase, la profession de Commissaire aux
préoccupations des pouvoirs ont justifié la reconduction de Comptes n’a fait l’objet d’aucune nouvelle disposition bien
la législation antérieure dans ses dispositions qui ne portent que l’orientation économique a fondamentalement évolué
pas atteinte à la souveraineté nationale. depuis les années 1980 vers un libéralisme plus ou moins
Les Institutions étaient totalement impliquées dans la prise déclaré et assumé mais réel.
en charge :
• Des patrimoines abandonnés ou nationalisés ; Par ailleurs des actions importantes de restructuration du
• Des multiples problèmes sociaux générés par les effets de secteur public vers une autonomie vis-à-vis de
la Révolution ; l’administration ont été engagées.
• De la réorientation étatique et sociale de l’économie.
A ce titre, a été promulguée la Loi 88-01 du 12 Janvier
1988 portant loi d’orientation sur les entreprises publiques
économiques dont les dispositions relatives au contrôle ont:
a. La première disposition concernant l’activité de contrôle
par les commissaires aux comptes n’a été stipulée qu’au
• Responsabilisé les EPE sur la mise en place et le
niveau de l’article 39 de l’Ordonnance n° 69-107 du 31. développement de structures internes «d’audit d’entreprise»
12. 1969 portant Loi de Finances pour 1970 qui a arrêté et d’alimenter, d’une manière constante, leurs procédés de
la désignation, par le Ministère des Finances et du Plan, fonctionnement et de gestion (article 40).
des commissaires aux comptes au niveau des sociétés • L’évaluation économique périodique, par un organe
nationales et dans les établissements publics à caractère habilité à cet effet par voie règlementaire (article 41) et
industriel ou commercial ainsi que des sociétés où l’Etat ou auquel il est strictement interdit de s’immiscer dans les actes
un organisme public détient des parts du capital, en vue de de gestion sous peine d’engager sa responsabilité légale.
s’assurer de la régularité et la sincérité des comptes et
d’analyser leur situation active et passive. 4. La phase 4 : Organisation de la profession : La promulgation de
la Loi 91-08 du 27 Avril 1991 relative à la profession
b. Le décret 70-173 du 16 Novembre 1970 a précisé le d’expert-comptable, de commissaire aux comptes et de
caractère permanent des obligations et des missions de comptable agréé a constitué le premier texte traitant et
contrôle des commissaires aux comptes des entreprises structurant de façon globale et autonome la profession,
publiques et semi-publiques, qui sont désignés parmi les bien qu’incluant dans une même structuration trois
fonctionnaires de l’état, tels que les contrôleurs généraux professions comportant des spécificités a le mérite :
des finances, les inspecteurs financiers et les fonctionnaires ii. D’identifier les composants de la profession
qualifiés du ministère des finances à titre exceptionnel. iii. D’autonomiser et de préciser la nature et le caractère
libéral et indépendant de l’exercice de la profession quand
c. Notons, au passage, la promulgation de l’Ordonnance bien même il est assuré par des entités à capitaux publics
(Société Nationale de la Comptabilité par exemple)
71-82 du 29 Décembre 1971, qui ne concerne en fait que
les Experts-Comptables et les Comptables Agréés et qui a
L’expérience acquise dans la mise en œuvre des
institué le Conseil Supérieur de la Comptabilité.
dispositions de cette loi ajoutée à l’évolution qualitative de
2. La phase 2 : Efforts de Structuration de la Comptabilité du secteur
l’économie vers une internationalisation de plus en plus
économique :
assumée ont permis de passer à un autre palier législatif.
Cette phase s’est étalée de 1973 (installation de du Conseil

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 16


Parmi les actes significatifs de cette volonté d’orientation à dans lesquels les administrateurs et dirigeants ont un intérêt
l’international, signalons la signature, le 08 Juillet 2002, direct ou indirect,
par le Président de la République, de la Déclaration 5- Signaler, aux dirigeants et à l’assemblée générale ou à
Internationale du NEPAD qui comprend l’engagement l’organe délibérant habilité, toute insuffisance de nature à
solennel d’adopter huit (08) codes de gouvernance compromettre la continuité d’exploitation de l’entreprise ou
économique et des entreprises dont ceux des normes de l’organisme dont il a pu avoir connaissance.
internationales d’audit et de comptabilité qui sont déclarées 6- Vérifier les valeurs et documents de la société ou de
prioritaires et constituent des références admises à et l’organisme et à contrôler la conformité de la comptabilité
permettant de promouvoir l’efficacité du marché d’une aux règles en vigueur sans aucune immixtion dans la
part, de combattre le gaspillage et de consolider la gestion.
démocratie d’autre part. 7- Certifier, le cas échéant, la sincérité, la régularité et
l’image fidèle des comptes consolidés ou combinés, et ce,
5. La phase 5: actualisation de la profession : sur la base des documents comptables et du rapport des
commissaires aux comptes des filiales ou entités rattachées
La promulgation de la Loi 10-01 du 29 Juin 2010 relative par le même centre de décision.
aux professions d’expert-comptable, de commissaire aux
comptes et de comptable agréé a permis : Ces missions donnent lieu à l’établissement de rapports
a. De distinguer les différentes catégories professionnelles définis par l’article 25 de la loi 10-01 ci-dessus et précisés
précédemment intégrées dans la même organisation. par les dispositions du Décret 11-202 du 26 Mai
b. D’impliquer directement les pouvoirs publics notamment 2011fixant les normes des rapports du commissaire aux
dans la délivrance des agréments. comptes, les modalités et les délais de leur transmission.
c. D’insuffler une nouvelle dynamique à la normalisation et Ces rapports sont
la formation. • Rapport de certification avec ou sans réserves de la
régularité, de la sincérité et de l’image fidèle des
CONCLUSION DU CHAPITRE : documents annuels, ou éventuellement au refus de
certification dûment motivé,
L’approche historique permet de noter que la construction • Éventuellement d’un rapport de certification des comptes
de la profession se fait progressivement en relation avec consolidés ou des comptes combinés,
l’évolution des contextes politiques et économiques qui • Rapport spécial sur les conventions réglementées,
définissent sa compréhension et l’étendue de ses • Rapport spécial sur le détail des cinq rémunérations les
interventions qui sont reprises dans le chapitre qui suit : plus élevées,
• Rapport spécial sur les avantages particuliers accordés
APPROCHE DES MISSIONS ATTENDUES DES au personnel,
COMMISSAIRES AUX COMPTES • Rapport spécial sur l’évolution du résultat des cinq
derniers exercices et du résultat par action ou part sociale,
Les résultats des diligences menées par le Commissaire aux • Rapport spécial sur les procédures de contrôle interne,
Comptes durant son mandat et les opinions formulées sont • Rapport spécial lorsqu’il constate une menace sur la
destinés à directement ou indirectement plusieurs acteurs continuité d’exploitation.
de l’environnement. Ils sont énumérés par les textes en
vigueur ou induits par l’étendue de la mission de contrôle 2. Les dispositions du code de commerce impliquent le commissaire aux
légal. comptes dans les vérifications et l’élaboration de rapports dans les
Nous reprenons les principales opinions attendues des principaux cas suivants :
commissaires aux comptes en faisant référence aux
dispositions légales qui constituent des obligations a. Cas des SARL :
imposées et opposables. Le présent exposé ne comporte
pas d’analyse ni d’appréciation pour permettre à chacun L’article 584 stipule que le rapport sur les opérations de
de situer l’étendue de nos travaux. l’exercice, l’inventaire, le compte d’exploitation générale,
le compte de résultats et le bilan, établis par les gérants,
1. Opinions prévues par les textes sur la profession (Loi 10-01 du 29 sont soumis, accompagnés, le cas échéant, à l’approbation
Juin 2010 et textes subséquents) : des associés réunis en assemblée générale, dans un délai
de six mois à compter de la clôture de l’exercice.
Les dispositions de l’article 23 de la Loi 10-01 ci-dessus
attribuent pour mission au Commissaire aux Comptes de : b. Cas des EURL :
1- Certifier que les comptes annuels sont réguliers et
sincères et qu’ils donnent une image fidèle des résultats des Le même article stipule que « dans ce cas, le rapport de
opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la situation gestion, l’inventaire et les comptes annuels sont établis par
financière et du patrimoine des sociétés et des organismes, le gérant. L’associé unique approuve les comptes, après
2- Vérifier la sincérité et la concordance avec les comptes rapport des commissaires aux comptes dans un délai… ».
annuels des informations données dans le rapport de
gestion fourni par les dirigeants aux actionnaires, associés c. Cas des SPA :
ou porteurs de parts,
3- Donner un avis, sous forme de rapport spécial, sur les C’est dans cette forme de société que les interventions du
procédures de contrôle interne adoptées par le conseil commissaire aux comptes sont le plus détaillées :
d’administration, le directoire ou le gérant, • Le commissaire aux comptes s’assure, pour le cas des
4- Apprécier les conditions de conclusion des conventions SPA dont le capital social est détenu par des personnes
entre l’entreprise contrôlée et les entreprises ou organismes physiques ou morales privées, que les membres du conseil
qui lui sont affiliés ou avec les entreprises et organismes d’administration et, le cas échéant, du conseil de

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 17


surveillance sont propriétaires d’un nombre d’actions • Les commissaires aux comptes exercent un contrôle sur les
représentant au minimum vingt pour cent (20%) du capital comptes des sociétés holding (732 bis 2).
social (articles 619, 660).
• Le commissaire aux comptes doit vérifier et rédiger un d. Cas des sociétés en commandites par actions :
rapport sur les conventions entre une société et :
oL’un de ses administrateurs ou conseil de surveillance. Au même titre que les SPA, les sociétés en commandites par
oUne autre entreprise dont un administrateur de ladite actions sont tenues de désigner un ou des commissaires
société est propriétaire associé ou non, gérant, aux comptes (article 715 ter 3).
administrateur ou directeur.
Ces conventions doivent obtenir l’accord préalable du 3. Obligation de déclaration de soupçon sur les actes de blanchiment et
conseil d’administration (articles 628, 630, 672). de financement du terrorisme :
• Les commissaires aux comptes relatent, à l’assemblée
générale ordinaire dans leur rapport (article 676), En plus de l’obligation de révéler au procureur de la
l’accomplissement de la mission qui leur est dévolue par : république territorialement compétent les faits délictueux
oL’article 715 bis 4, qui définit les missions des dont ils ont eu connaissance, les commissaires aux comptes
commissaires aux comptes et leurs pouvoirs d’investigation. sont soumis, conformément aux dispositions de l’article 19
oL’article 715 bis 10, qui relate le contenu de la de la loi 05-01 du 06 février 2005 à l’obligation de
communication du commissaire aux comptes à l’assemblée déclaration de soupçon sur « … toute opération lorsqu'elle
générale ordinaire ; porte sur des fonds paraissant provenir d'un crime ou d'un
• Les commissaires aux comptes établissent un rapport sur délit notamment le crime organisé et le trafic de stupéfiants
le projet d’augmentation de capital soumis à l’approbation et de substances psychotropes ou semblent être destinés au
de l’assemblée générale des actionnaires (article 697). financement du terrorisme.
• Les commissaires aux comptes établissent un rapport Cette déclaration doit être faite dès qu'il y a soupçon,
spécial sur le maintien ou l’ajustement du prix d’émission ou même s'il a été impossible de surseoir à l’exécution des
des conditions de sa détermination à l’occasion de la tenue opérations ou postérieurement à leur réalisation.
de l’assemblée générale extraordinaire appelée à se Toute déclaration d'informations tendant à renforcer le
prononcer sur le sort de l’émission d’actions par appel à soupçon ou à l'infirmer doit être faite sans délai à l'organe
l’épargne publique qui n’est pas concrétisée une première spécialisé ».
fois (article 699).
• Le commissaire aux comptes établit un rapport spécial 4. Aspect de la prévention et la lutte contre la corruption :
destiné à l’assemblée générale extraordinaire qui décide
l’augmentation du capital, en faveur d’une ou de plusieurs Le dispositif légal de lutte contre la corruption (Loi 06-01 du
personnes, peut supprimer le droit préférentiel de 20 Février 2006) ne cite pas expressément le Commissaire
souscription des actionnaires et détermine le prix aux comptes, il reste impliqué par son obligation de révéler
d’émission des actions nouvelles ou les conditions de au procureur de la république les faits délictueux dont ils
fixation de ces prix (article 700). ont eu connaissance (article 715 bis 13).
• Le commissaire aux comptes établit un rapport sur le
projet de réduction de capital soumis à l’assemblée Il est évident que tout acte de corruption active ou passive
générale extraordinaire (article 712). détecté sur la base d’éléments probants est délictueux et
• Le commissaire aux comptes doit s’assurer de la doit donc être porté à la connaissance de l’autorité
continuité d’exploitation et, le cas échéant établir un judiciaire compétente.
rapport spécial présenté à la plus prochaine assemblée
générale ou en cas d’urgence une assemblée générale EN GUISE DE CONCLUSION :
extraordinaire qu’il convoque lui-même pour lui soumettre
ses conclusions (article 715 bis 11). L’énumération, non exhaustive, des diligences attendues du
• Les commissaires aux comptes détectent et signalent à la commissaire aux comptes, permet de situer la diversité des
plus prochaine assemblée générale les irrégularités et domaines d’intervention et de sollicitation qui concernent la
inexactitudes relevées par eux au cours de profession.
l’accomplissement de leur mission (article 715 bis 13)
• Les commissaires aux comptes révèlent au procureur de la A nos organisations et à chacun d’entre nous de définir les
république les faits délictueux dont ils ont eu connaissance meilleures méthodes d’approche et de traitement de
(article 715 bis 13). chacune de ces missions à l’effet de remplir sainement nos
• Les commissaires aux comptes établissent un rapport à obligations et d’assumer, par conséquence, pleinement les
l’assemblée générale appelée à statuer sur les projets de responsabilités qui en découlent.
création de certificats d’investissements et de certificats de
droit de vote (article 715 bis 66). Constantine Août 2014
• Les commissaires aux comptes établissent un rapport à Kamel HADDOUCHE
l’assemblée générale extraordinaire appelée à statuer sur Commissaire aux comptes
les projets d’émissions de valeurs mobilières (article 715
bis 110).
• Les commissaires aux comptes établissent un rapport à
l’assemblée générale extraordinaire appelée à statuer sur
les bases de conversion lors d’émissions d’obligations
convertibles en actions (article 715 bis 116).
• Les commissaires aux comptes mentionnent les prises de
participations dans le capital d’une société au cours de
l’exercice (article 732 bis 1).

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 18


AUDI T I N T E R N AT I O N AL

L’AUDIT LEGAL EN FRANCE

En France, la mission de l'auditeur légal, dénommé communément "Commissaire


aux comptes", est définie par les textes légaux et réglementaires et en particulier par
le Code de commerce, par les normes d'exercice professionnel (NEP) et par le Code
de déontologie professionnel.

Le dispositif légal est à la base de l'exercice de l'audit en France, auquel il confère


sa véritable dimension de profession réglementée et de mission d'intérêt public. Le
Code de commerce est constamment mis à jour au regard des nouvelles dispositions
nationales, tant du point de vue législatif que réglementaire, ou celles relatives, le
cas échéant, à la transposition de textes communautaires adaptés, selon le cas, aux spécificités de la loi
française.

Selon la procédure instaurée par la loi de sécurité financière du 1er août 2003, les NEP sont rédigées par
la CNCC, puis soumises, par le garde des Sceaux, à l'avis du Haut Conseil du Commissariat aux comptes
(H3C) avant leur homologation par arrêté du garde des Sceaux ; alors qu'auparavant, elles étaient rédigées
par la CNCC et adoptées directement par son conseil national.

L'homologation des normes d'exercice professionnel leur confère désormais une nature
réglementaire et les rend opposables aux tiers. Elles sont, sauf précision contraire de l'arrêté,
d'application immédiate dès leur publication au Journal officiel et leur non-respect est, le cas échéant,
passible de poursuites et de sanctions disciplinaires.

Les NEP sont globalement en cohérence avec les normes de l'IFAC dont la CNCC est membre. Ainsi, depuis
la publication par l'IAASB en avril 2009 des normes d'audit clarifiées (Clarity project), le processus de
convergence des NEP vers les ISA renferme un corpus normatif détaillé comme suit :

Nature de l'intervention Nbre de Finalité de la mission


NEP
Audit des comptes 31 Contrôle légal et rapport d'opinion
Examen limité des comptes intermédiaires 1 Procédures analytiques
Diligences directement liées à la mission (DDL) 8 Attestations, consultations …
En application des lois et règlements 4 Rapports spéciaux
Autres 2 Blanchiment ; gaz à effet de serre

Extension du contenu de la mission :

Initialement limitées à la certification des comptes annuels, les composantes de la mission du commissaire
aux comptes se sont diversifiées en raison du développement
économique, de l'intérêt accru porté par les partenaires des entités
contrôlées et par les tiers aux comptes annuels et aux informations
financières, du besoin d'obtenir une garantie de fiabilité et de
transparence des informations communiquées par ces entités. Cette
évolution s'est manifestée par un élargissement du nombre et de la
nature des entités soumises au contrôle légal, du champ des
informations vérifiées et des personnes et organismes qui bénéficient
potentiellement des travaux de l'auditeur.
Les entités concernées par l'audit légal :
l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 19
La nomination d'un commissaire aux comptes résulte soit d'une obligation légale, soit d'un dépassement de
seuils fixés par le législateur pour certaines entités, soit enfin d'une décision volontaire des associés lorsqu'il
n'existe pas d'obligation légale de nomination.
Le tableau ci-après donne une synthèse des entités soumises au contrôle légal :

Entités Condition de nomination Observations


Sociétés cotées Nomination obligatoire sans condition de seuils Faisant appel public à l'épargne
Secteur financier Nomination obligatoire sans condition de seuils Banque, assurance, Ets financiers,
Ets de crédit, SICAV, SICAF, FCP …
Sociétés par actions Nomination obligatoire sans condition de seuils Société Anonyme et Société en
commandite par actions
Deux des trois seuils suivants : A condition de ne pas détenir un
Société par actions - Bilan : 1.000.000 € pouvoir de contrôle sur une ou
simplifiée (SAS) - CA (HT) : 2.000.000 € plusieurs entités.
- Effectif : 20 salariés
Sarl, SNC, SCS, Deux des trois seuils suivants : Pour les EPN tenus d'établir des
Ets Publics de l'Etat - Bilan : 1.550.000 € comptes consolidés : Nomination
(EPN) non soumis à la - CA (HT) : 3.100.000 € obligatoire d'au moins 2 CAC sans
comptabilité publique - Effectif : 50 salariés condition de seuils.
EURL Nomination facultative par l'associé unique Sauf cas de consolidation (groupe)
Associations recevant
des subventions Montant annuel des recettes : 153.000 €
publiques et des dons
Administrateurs Nomination obligatoire sans condition de seuils
judiciaires et liquidateurs
Etudes de Notaires Nomination obligatoire sans condition de seuils Examen de conformité.
G.I.E Emission d'obligations ou effectifs > 100
Partis politiques Nomination obligatoire sans condition de seuils Au moins deux CAC.
Universités Nomination obligatoire sans condition de seuils Publiques ou privées
Deux des trois seuils suivants :
Organismes de formation - Bilan : 230.000 €
- CA (ou ressources) (HT) : 153.000 €
- Effectif : 3 salariés

Audit légal des comptes consolidés :

Les entités (ou groupes non cotés) qui établissent des comptes consolidés ou des comptes combinés, ne sont
soumises à l'établissement, au contrôle légal et à la publication de leurs comptes que si, à la date de la
clôture du bilan, elles dépassent, pendant deux (2) exercices consécutifs, les limites chiffrées de deux des
trois critères suivants (sans élimination des opérations inter-sociétés) et à condition de ne pas émettre des
valeurs mobilières ou des titres de créances négociables sur un marché réglementé :

1.Total du bilan : 15 millions d'euros ;


2.Montant net du chiffre d'affaires : 30 millions d'euros ;
3.Effectif moyen au cours de l'exercice : 250.

Le double commissariat aux comptes :

La nomination de deux (2) commissaires aux comptes (et autant de suppléants) est obligatoire dans :
-Les sociétés commerciales astreintes à l'obligation d'établir et de publier des comptes consolidés (Cf.
ci-dessus) ;
-Les partis et groupements politiques ;
-Les établissements de crédit (un troisième commissaire aux comptes est possible sur décision de l'Autorité
de contrôle prudentiel) ;
-Les établissements publics de l'Etat, soumis ou non aux règles de la comptabilité publique, dès lors qu'ils
ont l'obligation légale d'établir des comptes consolidés.
l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 20
Modalités de nomination du commissaire aux comptes :

Le commissaire aux comptes est désigné librement par l'assemblée générale pour un mandat de six (6) ans
renouvelable. Cette désignation implique une décision écrite de l'entité, une acceptation (expresse ou tacite)
de la part du commissaire aux comptes désigné et qu'elle fasse l'objet de formalités de publicité et
d'information légales.
Un nouveau dispositif applicable aux commissaires aux comptes associés signataires des rapports légaux
des entités cotées limite le mandat à 6 ans avec instauration de l'obligation de rotation après un délai de
viduité de 2 ans.
Il est à noter, que la loi sur la sécurité financière (01/08/2003) a introduit l'obligation d'une formation
continue particulière, avant toute acceptation d'une mission de certification, pour les commissaires aux
comptes qui n'ont pas exercé leurs fonctions pendant trois ans, soit parce qu'ils n'étaient pas titulaires de
mandats, soit qu'ils n'ont été que suppléants. Cette mesure a été réaffirmée par le récent code de
déontologie professionnel.

Honoraires :

Les honoraires sont dans la plupart des cas libres. Ils doivent cependant refléter un budget-temps en rapport
avec la mission, les diligences à mettre en œuvre eu égard à la nature et l'étendue des travaux.
Toutefois, avec la généralisation des procédures d'appel d'offres instituées par le nouveau code des
marchés en France, les comités d'audit apprécient la mise en concurrence loyale des candidats par la
sélection du "mieux-disant" et le rejet systématique de toute disproportion d'offre jugée manifestement
surévaluée ou sous-évaluée afin de ne pas affecter l'indépendance de l'auditeur légal, en sa qualité
d'organe institutionnel de contrôle.

Fait à Constantine, le 12 Août 2014


M. Abdelaziz HATTAB
Expert-Comptable
Commissaire aux comptes

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 21


Les entités européennes concernées par l'audit légal :
AUD IT I NTERNATI ON A L Le contrôle légal au niveau des banques et des
établissements financiers est d'ordre impératif quelles
que soient leurs tailles.
A partir de ce deuxième numéro, une rubrique
dédiée à l'audit légal international alimentera de façon S'agissant des sociétés, quelle que soit leur forme, elles
régulière cette revue en vue de mettre en lumière, à ne sont soumises au contrôle légal (directive
travers une sélection de pays, les pratiques et les 2006/46/CE du 14/06/2008) que si, à la date de la
modalités d'exercice de la mission de commissariat aux clôture du bilan, elles dépassent, pendant deux (2)
comptes de par le monde. exercices consécutifs, les limites chiffrées de deux des
trois critères suivants :
Notre objectif n'est autre que l'élévation du niveau de 1.Total du bilan : 4,4 millions d'euros ;
compétence des professionnels, la convergence des 2.Montant net du chiffre d'affaires : 8,8 millions d'euros
bonnes pratiques, l'harmonisation des concepts, la 3.Effectif moyen au cours de l'exercice : 50.
délimitation avec circonspection du périmètre des
missions et l'adaptation de notre règlementation aux Le tableau ci-après donne les seuils d'exemption de
normes d'audit internationales. l'audit légal (pour les comptes individuels ou consolidés)
d'un échantillon de pays où l'on constate d'ailleurs que
Ce numéro est consacré, de façon synthétique, à l'audit seuls les Pays-Bas sont en conformité avec la directive
légal dans les pays de l'Union européenne. européenne.
Seuils Montant net du Effectif
Les textes communautaires utilisent l'expression d'exemption de Total du Bilan chiffre moyen Observations
"contrôle légal des comptes". Dans un premier l'audit légal d'affaires au cours
de
temps, nous examinerons les règles communes aux pays l'exercice
de l'UE en mettant en évidence, sous forme de tableau France 1.550.000 € 3.100.000 € 50 153.000 € de
recette pour les
de synthèse, les critères et modalités de désignation du ASBL (1)
contrôleur légal, puis, dans un deuxième temps, à partir Allemagne 4.840.000 € 9.680.000 € 50 Applicable pour
des prochains numéros, les spécificités nationales les sociétés de
capitaux.
propres à chaque pays, en Europe et dans le reste du Belgique 3.650.000 € 7.300.000 € 50
monde. Espagne 2.850.000 € 5.700.000 € 50
Irlande 3.650.000 € 7.300.000 € 50 Stés soumises
au companies
Les règles communes aux pays de l'UE : act 1986
Les pays de l'UE ont en commun des institutions, des Pays-Bas 4.400.000 € 8.800.000 € 50
Royaume Uni (2) 3.260.000 £ 6.500.000 £ Non Avec condition
directives et une organisation professionnelle, la défini cumulative
Fédération des Experts-comptables Européens (FEE). Ils Suède (3) 40.000.000 SEK 80.000.000 SEK 50
ont également des objectifs communs qui sont exprimés
au travers de dix priorités définies par la Commission (1)– ASBL : Association Sans But Lucratif
européenne visant à harmoniser et à améliorer la qualité (2)– Livre sterling (GBP) : 1 £ = 1,26200 €
du contrôle légal dans l'UE. (3)– Couronne suédoise (SEK) : 0,108942 €

Les Institutions : Les personnes habilitées à exercer le contrôle légal :


L'audit légal en Europe relève de la compétence du La directive européenne 2006/43 (art.2) dicte les
Conseil des ministres et de la Commission européenne conditions suivantes :
assistée par ailleurs par le Comité réglementaire de -Agrément des autorités compétentes d'un Etat membre ;
l'audit (AURC) et par le Groupe européen des organes -Honorabilité ;
de supervision de l'audit (EGAOB). -Formation de base : Universitaire ou se prévaloir d'une
expérience professionnelle de 7 à 15 ans dans les
Les directives européennes : domaines financier, juridique et comptable et avoir
L'audit légal en Europe est régi notamment par : passé avec succès un examen d'aptitude
-La quatrième directive relative aux comptes annuels de professionnelle;
certaines formes de sociétés ; -Formation pratique : stage de 3 ans (dont 2 ans auprès
-La septième directive relative aux comptes consolidés ; d'un auditeur légal)
-La directive 2006/43 du 17/05/2006 dite "directive -Formation continue (120 heures sur trois années
d'audit" concernant les contrôles légaux des comptes consécutives).
annuels et des comptes consolidés réformant la 8ème
directive de 1984 et renforçant le contrôle prudentiel Les principales caractéristiques des mandats d'audit légal :
public en instituant l'obligation d'assurance "qualité Le tableau suivant met en évidence un certain nombre de
externe", les devoirs des contrôleurs légaux des comptes convergences dans les pays de l'UE en matière
(code d'éthique et de déontologie professionnelle), d'exercice de l'audit légal bien que certaines spécificités
l'utilisation des normes internationales de niveau demeurent portant notamment sur les modalités de
d'assurance élevé (ISA) et affirmant le principe désignation du contrôleur légal, le double commissariat
d'indépendance des contrôleurs légaux. aux comptes dans les sociétés consolidantes, la durée
Toutefois, cette dernière directive a subi d'importants du mandat et son renouvellement éventuel.
amendements dans le cadre du "Livre vert" intitulé
"politique en matière d'audit, les leçons de la crise"
(texte adopté par le parlement européen et publié le
03/04/2014) dont il est prématuré d'en tirer les
influences notables de cette réforme.

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 22


Nombre Possibilité de Commissaire
Pays Nomination d'auditeurs Durée du mandat révocation Renouvellement suppléant Honoraires
légaux
OUI, pour les
France AG 1 6 ans OUI, par le tribunal OUI personnes Libres
physiques et
morales
Allemagne AG 1 1 an OUI, en justice OUI Non prévu mais Libres
possible
Belgique AG 1 3 ans OUI, par l'AG pour OUI Non prévu mais Fixés par l'AG avec
juste motif possible mention sur PV
Variable (3 à 9 ans) OUI, trois ans au OUI, seulement Fixés par l'AG et
Espagne AG 1 durant un mandat OUI, par l'AG pour moins après la pour les publiés au RC et
hors renouvellement juste motif fin du précédent personnes auprès de l'ICAC
mandat physiques.
Irlande AG 1 1 an NON OUI Non prévu mais Montant indiqué
possible dans les comptes et
approuvés par l'AG
Pays-Bas AG 1 Indéterminé OUI, par l'AG pour OUI Non prévu mais Libres
juste motif possible
Royaume-Uni AG 1 1 an NON OUI Non prévu mais Montant indiqué
possible dans les comptes
Librement fixée dans Négociés avec le
les statuts. Non prévu mais comité d'audit, le
Suède AG Un ou (4 ans pour les OUI OUI possible Président ou le
plusieurs "limited companies" : Directeur Financier
SARL/EURL/SASU…)

Fait à Constantine, le 29 Juillet 2014


M. Abdelaziz HATTAB
Expert Comptable
Commissaire aux comptes

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 23


L’AUDIT FISCAL REALISE DANS LE CADRE DU CONTRÔLE LÉGAL EN ALGÉRIE

La fiscalité algérienne est régie par des 3.1. Contrôle du contenu des déclarations périodiques
dispositions légales codifiées et non
codifiées. En ce qui concerne le contenu des déclarations périodiques
(G 50), le commissaire aux comptes doit vérifier, entre
Les premières sont contenues dans les six autres, que :
(06) codes fiscaux (code des impôts directs
et taxes assimilées, code des taxes sur le - les taxes et impôts déclarés périodiquement ainsi que le fait
chiffre d’affaires, code des impôts générateur et l’exigibilité sont en rapport avec l’objet et le
indirects, code de l’enregistrement, code statut fiscal de l’entité ;
du timbre et code des procédures fiscales) - les montants des taxes et impôts déclarés périodiquement
alors que les secondes sont contenues sont conciliés avec les données comptables ;
dans les différentes lois de finances et les textes légaux - les réfactions, exonérations et franchises d’impôts sont
spécifiques. justifiées ;
- les acomptes provisionnels sur l’IBS sont déclarés et payés
1. CONTEXTE dans les délais ;
- les taxes et impôts de l’ensemble des déclarations
Le commissaire aux comptes doit, parmi ses diligences, périodiques concordent avec le total renseigné dans les
s’assurer que les dispositions fiscales en vigueur sont mises documents constituant la déclaration annuelle (chiffre
en œuvre par l’entité qu’il contrôle et informer cette dernière d’affaires, T.VA., T.A.P., I.R.G. sur salaires, etc.).
du risque fiscal qu’elle encourt, et apprécier le cas échéant
l’étendue et l’importance de ce risque sur l’exercice contrôlé 3.2. Contrôle du contenu de la déclaration annuelle
et les exercices antérieurs non prescrits.
La déclaration fiscale annuelle est composée de plusieurs
Dans ce cadre, les travaux du commissaire aux comptes documents (imprimés fournis ou préconisés par
doivent être axés principalement sur la vérification l’administration fiscale) dont la liasse fiscale.
périodique et annuelle des déclarations fiscales et leur
rapprochement avec la comptabilité et les diverses pièces À l’occasion du contrôle de la déclaration annuelle, le
justificatives. commissaire aux comptes doit s’assurer, entre autres, que :

Les plus significatives des déclarations fiscales sont : - tous les tableaux de la liasse fiscale ont été renseignés et
l’impôt exigible correctement calculé ;
- la déclaration mensuelle ou trimestrielle, appelée - le montant de l’I.B.S. a été liquidé et honoré auprès de la
communément « G 50 » ; recette des impôts compétente ;
- la déclaration annuelle appelée, communément « Bilan - tous les documents, sur support papier ou informatique,
fiscal ou liasse fiscale ». auxquels l’entité est astreinte sont souscrits et déposés auprès
de l’organe compétent ;
Lors de ses travaux, le commissaire aux comptes doit - l’entité a conservé les copies constituantes de la déclaration
s’intéresser à la forme et au contenu de ces déclarations. annuelle avec accusé de réception ;
- les informations, taxes et impôts contenus dans les
2. CONTRÔLE DE FORME documents composant la déclaration annuelle concordent
avec la comptabilité.
À titre indicatif, ce contrôle consiste en la vérification des
déclarations en s’assurant que l’entité : CONCLUSION

- souscrit périodiquement ses déclarations mensuelles ou L’audit fiscal réalisé dans le cadre du contrôle légal
trimestrielles, selon le cas ; nécessite:
- souscrit annuellement sa déclaration de fin d’exercice (bilan
fiscal) ; - une bonne maîtrise des dispositions fiscales applicables
- utilise les imprimés fournis ou préconisés par aux entités soumises au contrôle légal ;
l’administration fiscale ; - une connaissance précise de l’entité contrôlée ;
- est en mesure de justifier le contenu de ses déclarations; - un contrôle de toutes les opérations fiscales significatives.
- renseigne correctement ses déclarations ;
- dépose ses déclarations, avec accusé de réception de la La mise en place, par l’entité contrôlée, d’une structure
copie, auprès de la recette des impôts compétente (parfois, chargée des opérations fiscales est fortement recommandée.
l'entité dépend de plusieurs recettes) ;
- dépose ses déclarations dans les délais requis, car des
dépôts tardifs ou hors délais peuvent exposer l’entité à de Rabah TAFIGHOULT
très lourdes pénalités. Expert-Comptable Diplômé
commissaire aux comptes
3. CONTRÔLE DU CONTENU

Le contrôle du contenu consiste à rapprocher les taxes et


impôts déclarés auxquels l’entité est soumise avec les
données comptables et les pièces justificatives et ce, en vue
de déceler les écarts éventuels. Ce contrôle est important car
c’est sur la base de ces écarts, considérés comme anomalies,
que l’administration fiscale opèrera les redressements et
contrôles sur pièces futurs.
l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 24
LA RÉVISION DE LA DURÉE D’UTILITÉ APPLIQUÉE AUX IMMOBILISATIONS

Selon l’article 37 de la loi 07-11 La révision des estimations


portant SCF « Une entité peut procéder
à des changements d’estimations comp- Selon l’article 121-8 la modification du rythme attendu
tables ou de méthodes comptables conduit forcement à une modification des prévisions et
lorsque ceux-ci ont pour but une amélio- estimations faites antérieurement. Seuls les exercices
ration qualitative des états financiers ». ultérieurs sont concernés par cette modification, sans
La présente analyse s’intéresse seule- affecté le passé. En effet l’élaboration du plan
ment à la notion de « changement d’amortissement n’est qu’une prévision des consomma-
d’estimations comptables », en rapport avec le thème tions des avantages attendus d’une immobilisation
que nous souhaiterions aborder. fondée sur des estimations d’utilisation de cette immobi-
En effet selon cette même loi «Les changements
lisation. Ceci montre qu’un certains degré d’incertitude
d’estimations comptables sont fondés sur les change-
entoure ces estimations et prévisions.
ments des circonstances sur lesquelles une estimation est
effectuée, une meilleure expérience ou de nouvelles
Ceci a été reconnu par l’IAS 8 notamment dans son
informations et permettent d’obtenir et de fournir une
information plus fiable ». Article 38. paragraphe 32 qui énonce qu’ « En raison des incerti-
Ceci est en parfaite harmonie avec les dispositions de tudes inhérentes aux activités des entités, de nombreux
l’IAS 8 notamment son paragraphe 5 « Les changements éléments des états financiers ne peuvent pas être évalués
d'estimations comptables résultent d'informations avec précision et ne peuvent faire l'objet que d'une
nouvelles ou de nouveaux développements » estimation. Une estimation implique des jugements
fondés sur les dernières informations fiables disponibles.
Le SFC préconise la révision de la durée d’utilité tout en Par exemple, des estimations des éléments suivants
précisant le traitement qui lui est réservé à savoir « peuvent être requises:
comme un changement d’estimation ». C’est ce qui a) les créances douteuses;
ressort de l’article 121-8 de l’arrêté du 26 juillet 2008 b) l'obsolescence du stock;
portant SCF « Le mode d’amortissement, la durée c) la juste valeur d'actifs ou de passifs financiers;
d’utilité et la valeur résiduelle à l’issue de la durée d) les durées d'utilité ou le rythme attendu de consomma-
d’utilité appliqués aux immobilisations corporelles tion des avantages économiques futurs procurés par un
doivent être réexaminés périodiquement en cas de modi- actif amortissable; et…».
fication importante du rythme attendu d’avantages
économiques découlant de ces actifs, les prévisions et Le paragraphe suivant de l’article 121-8 mérite une
estimations antérieures sont modifiées pour refléter ce
précision « les prévisions et estimations antérieures sont
changement de rythme.
modifiées pour refléter ce changement de rythme ».
Si nous prenons le plan d’amortissement ci-après établi
Lorsqu’un tel changement s’avère nécessaire, il est
pour une immobilisation avec une valeur résiduelle nulle
comptabilisé comme un changement d’estimation comp-
table et la dotation aux amortissements de l’exercice et ; initialement prévue pour être utilisée durant 5 ans et
des exercices futurs est ajustée ». qu’après la troisième année il ressort qu’elle peut être
utilisée encore pendant 5 autres années au lieu de deux
C’est le changement d’estimation comptable tel que telle qu’elle a été prévue dans le plan d’amortissement
repris ci-dessus qui doit être mis en évidence, du fait du initial. Le nouveau plan d’amortissement devrait s’établir
traitement sur le plan comptable des évènements liés à comme suit : La valeur d’origine étant de 100 la
cette opération (impact sur le résultat de l’exercice et des première dotation linéaire était de : 100/5= 20, soit
exercices futurs). une valeur nette après la troisième dotation de : (100-
20)*3= 40. A partir de la quatrième année la nouvelle
Le SCF stipule que «Les impacts des changements dotation sera calculée sur la consommation des avan-
d’estimations comptables fondés sur de nouvelles tages restants (100-60=40). La nouvelle dotation sera
informations ou sur une meilleure expérience et qui calculé sur la durée restante de 5 ans: 40/5=8. La
permettent d’obtenir une meilleure information sont dotation passe de 20 à 8 à partir de la quatrième
inclus dans le résultat net de l’exercice en cours ou des année. C’est ce qui ressort du tableau ci-après.
exercices futurs si ces changements les affectent égale-
ment». Article 138-1 de l’arrêté portant SCF. année Valeur Dotation Cumul Dotation Cumul
d’origine prévue prévu révisée révisé
Ceci est également en harmonie avec le contenu du 1 100 20 20 20
paragraphe 51 de l’IAS 16 « La valeur résiduelle et la 2 100 20 40 40
durée d'utilité d'un actif doivent être révisées au moins à 3 100 20 60 60
chaque fin de période annuelle et, si les attentes 4 100 20 80 8 68
diffèrent par rapport aux estimations précédentes, les 5 100 20 100 8 76
changements doivent être comptabilisés comme un 6 100 8 84
changement d'estimation comptable selon IAS 8 7 100 8 92
Méthodes comptables, changements d'estimations 8 100 8 100
comptables et erreurs».
l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 25
De ce tableau il ressort que les prévisions et estimations fois, un changement dans la durée d'utilité estimée ou
antérieures (colonne dotations prévues) ont été révisées dans le rythme attendu de consommation des avantages
(colonne dotations révisées) à partir de la quatrième économiques futurs procurés par les actifs amortissables
année. Les dotations des exercices antérieures déjà affecte la charge d'amortissement de la période en
comptabilisées ne seront pas été modifiées. cours et de chaque période ultérieure pendant la durée
d'utilité résiduelle de l'actif. Dans les deux cas, l'effet du
Ceci répond aux exigences du paragraphe 61 de l’IAS changement correspondant à la période en cours est
16 qui stipule que «Le mode d'amortissement appliqué comptabilisé en produit ou en charge de la période en
à un actif doit être examiné au moins à la fin de chaque cours.
période annuelle et, si le rythme attendu de consomma-
tion des avantages économiques futurs de l'actif a connu L'éventuel effet sur les périodes ultérieures est comptabi-
un changement important, le mode d'amortissement doit lisé en produit ou en charge au cours de ces périodes
être modifié pour refléter le nouveau rythme. Ce change- ultérieures».
ment doit être comptabilisé comme un changement
d'estimation comptable selon IAS 8». De tout ce qui a été développé, il ressort que la révision
de la durée d’utilité est prospective et ne concerne que
Les amortissements pratiqués durant les exercices les biens dont l’utilisation et la durée d’amortissement
antérieurs ne seront donc pas réajustés. C’est ce qui sont en cours.
ressort de l’IAS 8 qui précise qu’un tel changement est
prospectif « L'application prospective d'un changement Comptabilisation du changement d’estimation
de méthodes comptables et de la comptabilisation de
l'effet d'un changement d'estimation comptable L’article 138-1 cité ci-dessus montre bien l’application
consiste, respectivement: prospective du changement dans le rythme d’utilisation
a) à appliquer la nouvelle méthode comptable aux d’une immobilisation.
transactions, aux autres événements et aux situations
intervenant après la date du changement de méthode; et Ce qui figure également dans le paragraphe 36 de l’IAS
b) à comptabiliser l'effet du changement d'estimation 8 « L'effet d'un changement d'estimation comptable
comptable aux périodes courantes et futures affectées autre qu'un changement auquel s'applique le para-
par le changement». §5 graphe 37 doit être comptabilisé de manière prospec-
tive et inclus dans la détermination du résultat:
Selon cette norme, l’application prospective permet a) de la période du changement, si le changement
d’impacter la dotation de l’exercice en cours (avant n'affecte que cette période; ou
l’élaboration des états financiers) et des exercices futurs. b) de la période du changement et des périodes
Ce qui est prévu par le SCF « la dotation aux amortisse- ultérieures, si celles-ci sont également concernées par ce
ments de l’exercice et des exercices futurs est ajustée ». changement».
Article 121-8.
A titre de précision le paragraphe 37 stipule ce qui suit
En effet ceci répond également à l’esprit des normes : «Dans la mesure où un changement d'estimation comp-
notamment le paragraphe 34 qui stipule qu’ «Une table donne lieu à des variations d'actifs et de passifs ou
estimation peut devoir être révisée en cas de change- porte sur un élément des capitaux propres, il doit être
ments dans les circonstances sur lesquelles elle était comptabilisé par ajustement de la valeur comptable de
fondée ou par suite de nouvelles informations ou d'un l'élément d'actif, de passif ou de capitaux propres
surcroît d'expérience. Par définition, la révision d'une correspondant dans la période du changement».
estimation ne concerne pas les périodes antérieures et
ne constitue pas une correction d'erreur». Particularité des biens complètement amortis

La pratique de certaines entités mérite d’être corrigée au Le SCF stipule qu’ « Une immobilisation corporelle ou
regard des dispositions du SCF et des normes comp- incorporelle est éliminée du bilan lors de sa sortie de
tables. C’est le rôle des professionnelles de la comptabi- l’entité ou lorsque l’actif est hors d’usage de façon
lité. permanente et que l’entité n’attend plus aucun avantage
économique futur ni de son utilisation ni de sa sortie
Le paragraphe 38 de l’IAS 8 ne peut être plus clair « La ultérieure». Article 121-11
comptabilisation prospective de l'effet d'un changement Les biens complètement amortis dont l’entreprise conti-
d'estimation comptable signifie que le changement est nue à tirer avantage, ne peuvent donc être éliminés du
appliqué aux transactions, aux autres événements et bilan sauf pour les cas prévus ci-dessus.
conditions à compter de la date du changement d'esti- Le SCF et les normes comptables prévoient dans les
mation. Un changement d'estimation comptable peut autres traitements autorisés la possibilité de la réévalua-
affecter soit le résultat de la période en cours seulement, tion des immobilisations tout en encadrant une telle
soit le résultat de la période en cours et de périodes possibilité.
ultérieures. À titre d'exemple, un changement dans
l'évaluation du montant des créances douteuses Ainsi dans son article 121-20, il stipule qu’ «une entité
n'affecte que le résultat de la période et en conséquence est autorisée à comptabiliser sur la base de leur montant
est comptabilisé au cours de la période en cours. Toute- réévalué les immobilisations corporelles appartenant à

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 26


une ou plusieurs catégories d’immobilisations qu’elle à conserver le plan d’amortissement élaboré selon
aura préalablement définies». celles-ci.
Le SCF précise que « Les réévaluations sont effectuées Les règles comptables tiendront compte bien évidem-
avec une régularité suffisante pour que la valeur ment de l’impôt différé pour tenir compte des différences
comptable des immobilisations concernées ne diffère temporelles avec les bases fiscales.
pas de façon significative de celle qui aurait été détermi-
née en utilisant la juste valeur à la date de clôture. La Références et documentation
juste valeur des terrains et constructions est habituelle- SCF : 138-1.
ment leur valeur de marché. IAS 8 : § 5 ; § 32 à §38
Cette valeur est déterminée sur la base d’une estimation IAS 16 : § 51 ; § 54 ; §61 ; §73 à §76 ; §79 ; §82
effectuée par des évaluateurs professionnels qualifiés ».
Article 121-21
Mohamed ZAATRI,
Pour assurer une répartition des avantages durant Expert-comptable
l’utilisation d’une immobilisation l’IAS 16 stipule dans Commissaire aux comptes
son paragraphe 75 que « Le choix du mode d'amortisse-
ment et l'estimation de la durée d'utilité des actifs sont
affaire de jugement. En conséquence, l'indication des
modes adoptés, des durées d'utilité estimées ou des taux
d'amortissement apporte aux utilisateurs des états finan-
ciers des informations leur permettant d'examiner les
politiques retenues par les dirigeants et permettant la
comparaison avec d'autres entités. Pour les mêmes
motifs, il est nécessaire d'indiquer:
a) l'amortissement, qu'il soit comptabilisé dans le
résultat ou dans le coût d'autres actifs, au cours d'une
période; et
b) l'amortissement cumulé en fin de période».

De même la possibilité offerte de réviser à chaque arrêté


de comptes la durée d’utilité permet d’assurer une
meilleure répartition des amortissements durant la
période d’utilisation. Une plus grande implication des
dirigeants dans la préparation des états financiers
donnerait à ces derniers une meilleure image de la situa-
tion de l’entité.

Conclusion

Le SCF (comme IAS 8 et16) considère que la révision de


la durée d’utilité doit être comptabilisée comme un chan-
gement d’estimation comptable.
Le changement d’estimation comptable ne peut être
assimilé à une correction d’erreur et par conséquent son
impact doit être comptabilisé dans le résultat de
l’exercice au cours duquel il a été effectué et les exercices
futurs. Le changement est donc prospective.

Il utile de rappeler que selon l’IAS 8 « §34- Une estima-


tion peut devoir être révisée en cas de changements dans
les circonstances sur lesquelles elle était fondée ou par
suite de nouvelles informations ou d'un surcroît d'expé-
rience. Par définition, la révision d'une estimation ne
concerne pas les périodes antérieures et ne constitue pas
une correction d'erreur. »

La norme IAS 8 §34 ci-dessus précise aussi que le chan-


gement d’estimation est prospectif (La comptabilisation
prospective de l'effet d'un changement d'estimation comp-
table signifie que le changement est appliqué aux transac-
tions, aux autres événements et conditions à compter de la
date du changement d'estimation ». Paragraphe 38.
Les règles fiscales doivent être observées et ce en veillant

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 27


MOTS CROISES M. Abdelaziz HATTAB
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
I

II

III

IV

VI

VII

VIII

IX

XI

XII

XIII

XIV

XV

HORIZONTALEMENT VERTICALEMENT

I- Ensemble des travaux réalisés au cours de l'audit afin de 1. Tendance à différer systématiquement les actions et
collecter les éléments permettant d'exprimer une opinion diligences professionnelles.
sur les comptes. – Impôt sur le revenu. 2. Est souvent compensé par une rémunération. – Situation
II-Elles expriment une opinion favorable entachée. – complexe ou spécifique. – Surplus de productivité opéra-
Responsabilité d'une entité dans le développement tionnelle.
durable. – Procédures analytiques en abrégé 3. Système d'exploitation en anglais. – Réunion des
III- Ordre de paiement. – document gâté. actionnaires. – Organe de supervision des statistiques. –
IV- Autre nom du commissaire aux comptes. – Ville Comptoir.
Irlandaise pas loin de Dublin. 4. Opinion exprimée par le commissaire aux comptes sur
V- Rapports spéciaux. – Normes comptables du SCF. – les états financiers annuels.
Outil d'analyse permettant de vérifier la cohérence des 5. Energies renouvelables. – Deux en péruvien. – Normes
objectifs. – Semi ouvré. d'audit. – Notation.
VI- Déclaration écrite sous forme de lettre adressée à 6. Distribution en valeur. – Modèle de référence des
l'auditeur. réseaux préconisé par ISO. – Union européenne. –
VII- Groupement d'entreprises. – Protocole de sécurisation Entreprise dissoute.
des échanges sur internet. – Entré. 7. Union continentale. – Examens critiques de vraisem-
VIII- Méthode de comptabilité analytique portant sur le blance. – Code fiscal.
pilotage de la performance. – Points sur un graphe. – Non 8. Elément de formation du revenu en comptabilité nation-
applicable. ale. Mécanisme européen de stabilité. – Ce que fut la
IX- Institut professionnel canadien. – Unipersonnelle. – comptabilité à l'origine – Ordres impératifs.
Unité génératrice de trésorerie. 9. Union disparate à redynamiser. – Le commissaire aux
X- Gagé. – Excédent de trésorerie d'exploitation. – comptes agit dans ce cadre.
Entreprise individuelle. – Bon de livraison. 10. Point-mort. – Rongeurs d'archives. – Somme de
XI- Les troisièmes de la CNCC se sont tenues à Annaba. charges pouvant être fixe ou variable.
Société d'exercice libéral. 11. Stock-mort. – Relatifs à des anomalies significatives. –
XII- Obligations assimilées. Comité d'audit législatif aux Revenu national brut en anglais.
USA. – C'est-à-dire. 12. Ensemble des règles et des devoirs qui régissent la
XIII- Numéro d'identification d'un livre. – Domaine de la profession. – Triple voyelles.
comptabilité environnementale. 13. Audit interne anglo-saxon. – Liens entremêlés.
XIV- Opération pouvant être amicale ou hostile. Agence 14. Normes internationales pour le secteur public. – Dans.
d'investissements sans risque. – Associés solidaires. 15. Niveau d'assurance le plus élevé exprimé par le
XV- Action de définir les règles et les bonnes pratiques commissaire aux comptes.
professionnelles.
l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 28
S O LU T I O N S

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
I P R O C E D U R E S D I R
II R E S E R V E S R S E P A
III O P R M O I S I
IV C O N T R O L E U R N A A S
V R S I A S S M A R T S O
VI A A F F I R M A T I O N N
VII S G I E E S S L I N
VIII T C U V A Q O N A
IX I C C A E U R L U G T B
X N A N T I E T E E I B L
XI A S S I S E S G S E L E
XII T O A L A C I E
XIII I S B N E C O L O G I E D
XIV O P A A N D I U N I S D
XV N O R M A L I S A T I O N L

l'Auditeur N°2 - Le commissaire aux comptes ...! le partenaire légal - 29

Vous aimerez peut-être aussi