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D) S9/GFC/IAS-IFRS ENCGA
FONDEMENTS ET HISTORIQUE
OBJECTIFS DE L’IASB
« - élaborer dans l’intérêt général un jeu unique de normes comptables de haute qualité,
compréhensibles et que l’on puisse faire appliquer dans le monde entier, imposant la
fourniture dans les états financiers et autres informations financières, d’informations de
haute qualité, transparentes et comparables, de manière à aider les différents intervenants
sur les marchés de capitaux dans le monde, ainsi que les autres utilisateurs dans leur prise de
décisions économiques ; promouvoir l’utilisation et l’application rigoureuse de ces normes ;
tendre vers la convergence des normes comptables nationales et des normes comptables
internationales pour des solutions de haute qualité. »
Les objectifs énoncés ci- dessus n’ont pas été édictés à la création de l’organisme mais se
sont progressivement précisés tout au long de son existence. D’ailleurs le comité, afin
d’atteindre ses objectifs, travaille en collaboration avec les grands normalisateurs nationaux
pour l’élaboration des normes ou leur interprétation.
HISTORIQUE DE L’ IASB
ORIGINE
Tout comme le FASB américain créé en 1973, la charte de la création de l’IASC (International
Accounting Standards Committee) fut signée le 29 juin 1973 par les organisations
professionnelles de l’audit et de la comptabilité de plusieurs pays
(Allemagne,Australie,Canada,Etats-Unis,France,Grande-Bretagne, Irlande, Japon, Mexique,
Pays-Bas), sur proposition d’Henry Benson, auditeur chez Coopers & Lybrand. L’IASCE est
un organisme privé indépendant dont le siège est situé à Londres, au 166 Fleet Street.
EVOLUTION
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Pour acquérir son statut actuel de normalisateur international, l’IASB a dû passer par
plusieurs phases dont celle pendant laquelle il n’était qu’un simple harmonisateur. Nous
distinguerons dans l’évolution de l’organisme les 3 périodes suivantes :
Bien que dans ses premiers jours l’IASC a bénéficié d’une période de grâce : les organisations
qui l’entouraient étaient bienveillantes et l’IASC s’occupait des questions techniques sans que
cela ne prête à controverse (Peter Walton, 2003). Le comité n’a pas tardé à se mettre à
l’épreuve. En effet, dès 1975 la première norme (IAS 1 : « Publicité des méthodes
comptables ») a été publiée : elle évoquait les conventions de base (continuité d’exploitation,
permanence des méthodes, spécialisation des exercices) et les principes qui devraient régir le
choix et l’application des méthodes comptables (prudence, prééminence de la réalité sur
l’apparence et importance relative. Par la suite, plusieurs normes plus techniques ont été
publiées. Elles portent notamment sur les stocks (IAS 2), les amortissements (IAS 4), le
tableau de financement (IAS 7) ou encore l’impôt sur le bénéfice (IAS 12).
Jusqu’au début des années 80, le travail réalisé par l’IASC était considéré plutôt comme un
pur exercice intellectuel que comme un moyen de faciliter la comparaison des états
financiers des entreprises de pays différents. En effet, rares ont été les marchés financiers et
les normalisateurs nationaux à adopter les normes de l’IASCE du fait de leur qualité moyenne
mais également à cause de leurs modalités de préparation. Concernant le processus
d’élaboration, chaque norme était d’abord préparée par un sous-comité constitué sur la base
du volontariat, et devait ensuite être soumise à l’approbation du board de l’IASC dont les
effectifs allaient croissant.
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Toutefois, l’IASC retrouve un second souffle en introduisant dans ses orientations le concept
d’ « harmonisation comptable ».Cette nouvelle démarche s’est trouvée relancée notamment
par la concurrence que se livrent les bourses internationales pour attirer de nouvelles
entreprises à la cote. Les grandes places financières, quant à elles, cherchent à conjuguer
entre nouvelles cotations des entreprises et contraintes réglementaires. L’ONU et l’OCDE ont
accepté de laisser à l’IASC l’écriture des normes proprement dite, et l’IFAC obtenait un rôle
plus important dans le gouvernement de l’IASC (surtout dans la nomination des membres du
board), mais qui consacraient l’indépendance de l’IASC (Cairns, 1996).
Malgré les efforts fournis par le comité privé, ses normes semblaient manquer d’objectifs
clairs et de principes directeurs ce qui explique leur adoption uniquement par les
normalisateurs des pays en voie de développement.
En 1987, l’IASC a entrepris de réduire les nombres d’options pour chaque norme. Le projet
appelé « comparabilité des états financiers » (projet Exposure Draft 32) prévoyant
l’amendement au moins de 13 normes sera mis en œuvre en 1989. Il portera uniquement sur
10 normes à son approbation définitive en 1993, avec date d’application des nouvelles règles
fixées aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 1995.
En 1989, l’IASC a adopté un cadre de préparation des états financiers (framework for the
Preparation and Presentation of Financial Statements) ou cadre conceptuel .Il a pour rôle de
fournir une base commune permettant l’élaboration de normes cohérentes .Le cadre
conceptuel sera analysé en détail dans la suite de ce chapitre.
Au début des années 1990, l’IASC allait conclure un accord avec l’Organisation internationale
des commissions de valeurs (OICV) regroupant les organes réglementaires de la plupart des
marchés financiers, par lequel le normalisateur acceptait de revoir ses normes afin qu’elles
puissent devenir le cadre de référence mondialement reconnu pour la préparation de
l’information financière publiée par les entreprises recherchant une cotation sur plusieurs
places financières. Le projet se soldera par un échec puisant lorsque l’OICV rejeta, en 1993,
les normes révisées de l’IASC qu’elle considère très flexibles.
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En 1995, un deuxième accord fut signé entre l’OICV et l’IASC consacré à la révision de
certaines normes internationales ainsi que la promulgation de normes nouvelles traitant de
sujets tels que les provisions, la dépréciation permanente et également les instruments
financiers pour permettre aux entreprises dont les états financiers sont conformes aux
normes de l’IASC n’auront plus à retraiter leurs comptes pour être cotées en bourse. L’IASC a
également annoncé son intention de formuler des interprétations destinées à expliquer aux
entreprises comment appliquer les normes internationales à certaines transactions ou
certains événements particuliers. Cette fois, le projet sera adopté avec quelques réserves par
l’OICV puisqu’elle recommande dès 2000 à l’ensemble des autorités boursières du monde
d’accepter l’utilisation des normes IAS (à l’exception de la norme IAS 15 relative aux
variations de prix et des normes sectorielles IAS 26, IAS 30 et IAS 41) et des interprétations
relatives à ces normes, pour les émissions et cotations effectuées par des émetteurs
transnationaux.
- au sein de l’IASC, la question de la structure future de l’organisme fait l’objet d’un intense
débat.
L’IASC travaille en parallèle sur sa nouvelle structure interne. La réforme de l’IASC synonyme
d’une nouvelle organisation du normalisateur s’est mise en place en février 2001. A la suite
de cette reforme, l’IASC devient l’IASB (International Accounting Standards Board), dont
l’organe de direction est l’IASCF (International Accounting Standards Committee
Foundation). L’IASCF est une institution internationale indépendante, à but non lucratif,
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enregistrée dans l’Etat de Delaware aux Etats-Unis, qui compte 153 membres originaires
de 112 pays, l’IASB garde son siège londonien.
Il convient de signaler que l’IASB travaille également sur la comptabilité des institutions
publiques ainsi que celle des petites et moyennes entreprises (PME) ou encore celle des très
petites entreprises (TPE).
Pour l’instant les normes existantes sont applicables dans le cadre de la préparation des états
financiers des institutions publiques. En ce qui concerne le volet PME, l’IASB a déjà réalisé
une enquête sur les besoins en informations de ces entreprises. En outres, l’organisme a
publié au début de l’année 2007 l’exposé sondage intitulé « la norme internationale pour les
PME », les conclusions de l’exposé sondage ainsi que les projets de guide d’application
(Exposé sondage de Février 2007) présentant les exemples d’états financiers et les listes
d’informations à fournir. Les commentaires doivent être reçus par l’IASB au plus tard le 1 er
Octobre 2007.
Le référentiel IFRS destiné aux PME serait éventuellement disponible dès l’année 2008 mais
son application engagerait sans doute autant de discussions que celles ayant eu lieu pour les
normes déjà en place.
ORGANISATION INTERNE
Les Trustees, au nombre de 22 depuis la réforme de 2005, sont désignés suivant des
contraintes géographiques . Ils ont pour mission de désigner les membres des trois autres
instances (Board, SAC et SIC), de définir la stratégie de l’IASC, de voter le budget, d'établir
et d'amender les procédures et la Constitution ;
Le Board se compose de 14 membres dont 12 à temps plein, est en liaison avec les divers
normalisateurs nationaux par 7 de ses membres. Il prend les décisions sur les principes
comptables et les publie sous forme de Standards Internationaux de Comptabilité. C’est
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donc lui qui oriente l’activité de l’IASC en définissant son programme, en constituant les
groupes de travail chargés de l’élaboration des textes. De plus il suit l’avancement de
travaux, commente les projets qui lui sont soumis et se prononce sur l’adoption des
normes.
Le Standards Advisory Council (SAC) donne son avis sur les principaux projets de normes et
sur le calendrier de travail du Board. Il donne aussi des conseils au Board et aux
Trustees .Les membres de cet organe de réflexion sont nommés pour une durée de 3 ans
renouvelable et ne sont pas rémunérés.
IASCF- Fondation
22 trustees
50 membres
Direction technique
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Le nouvel IASB s’est engagé à décrire des normes qui soient cohérentes avec le cadre
conceptuel. Il peut cependant recourir à des comités externes pour consultation afin
d’amender des normes existantes ou en émettre des nouvelles, mais ses statuts ne l’y
obligent pas.
Le processus d’élaboration a été créé dans le but de permettre à tous les intéressés
(organismes nationaux de normalisation, préparateurs et utilisateurs des états financiers …)
de faire valoir leur point de vue conduisant à l’adoption d’une norme. C’est pour cette raison
que certaines séances de l’IASB sont tenues en public.
La procédure d’élaboration des normes est longue et assez complexe. Elle donne naissance à
la publication de nombreux travaux intermédiaires: En fonction de son plan de travail, le
Board crée un Groupe de travail chargé d'étudier le domaine à normaliser.
En nous inspirant de ses étapes obligatoires (consultation du SAC pour retenir le programme
de travail, publication pour appel à commentaire d’un projet de norme, prise en compte de
tous les commentaires reçus, approbation de la norme par le board), le processus
d’élaboration des normes de l’IASB sera divisé en 4 grandes étapes :
Une équipe technique est tout d’abord constituée par l’IASB, pour identifier et analyser le
thème étudié. A ce stade de la réflexion et de la recherche, l’IASB se fait aider par les
normalisateurs nationaux et constitue un comité consultatif (advisory group) composé
de spécialistes capables de le conseiller sur le sujet. Des comparaisons de pratiques et de
règles adoptées dans différents pays sont effectuées par les normalisateurs comptables
nationaux.
Pour les sujets les plus importants, le SAC doit être consulté, sur l’opportunité d’inscrire le
projet traité à l’agenda du programme de travail de l’IASB.
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A partir de ces premières analyses, et des propositions rendues par les instances techniques,
l’IASB publie un Document de Discussion(Discussion document) ou un projet d’énoncé des
principes ou DSOP (draft statement of principles) pour appel à commentaires qui peuvent
être émis pendant une période de 90 jours.
Pour les normes qui ne donnent pas lieu à la rédaction d’un document de discussion, l’IASB
publie directement un projet de norme ou de révision de norme, appelé exposé-sondage (ED,
exposure draft) qui est diffusé auprès de toutes les organisations membres de l’IASB et qui
intègre obligatoirement les arguments divergents des membres du Board, appelées « basics
for conclusions ». En principe les exposés sondages sont accompagnés d’informations
complémentaires qui sont le résumé des réflexions et des intentions des normalisateurs et
constituent une aide pour les utilisateurs lors de l’application des normes. La publication des
exposés-sondages nécessite l’approbation de l’IASB par au moins 8 votes favorables sur un
total de 14 membres.
Les commentaires reçus sur l’exposé-sondage pendant une période maximale de 90 jours
sont analysés et sont la meilleure occasion pour les préparateurs et les utilisateurs des états
financiers de donner leur avis sur les projets en cours. Pendant cette période, l’IASB peut
tenir des réunions publiques qui ont lieu une fois par mois et effectuer des tests sur le
terrain.
A l’issue de cette période d’analyse et après prise en compte des commentaires reçus, l’IASB
publie la norme définitive qui doit être approuvée par au moins 8 voix favorables sur 14.La
publication est accompagnée en annexe de renseignements complémentaires sur
l’application concrète de la norme.
Le processus d’élaboration dure en moyenne deux ans pour mettre en forme une nouvelle
norme.
Nous remarquons dans la figure que le board est l’organe central qui peut émettre ou réfuter
une norme lorsqu’il vote à la majorité des ¾ du total des membres soit 10 membres au
minimum. Mais pour des raisons pratiques, une norme peut être adoptée avec une majorité
de 8 membres uniquement.
Le processus d’élaboration des normes de l’IASB tient compte de l’opinion des utilisateurs en
leur permettant d’émettre des commentaires.
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Identification du projet
Consultation du SAC
Publication d’un projet de norme ou de révision de norme pour commentaires de toutes les
Approbation de la norme
Publication de la norme
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Les normes de l’IASB sont depuis la mise en place de la nouvelle préface aux normes
internationales, en mai 2002, appelées IFRS (International Financial Reporting Standard).
Elles désignent à la fois les normes IAS existantes et les futures normes.
Les normes IAS/IFRS sont élaborées pour s’appliquer aux états financiers individuels et
consolidés à vocation générale de toutes les entités à but lucratif, quel que soit leur secteur
d’activité et leur forme, ainsi qu’à toute information publiée par ces entités.
Les textes approuvés par l’IASB sont ceux publiés par l’organisme international en langue
anglaise. Pour les besoins des utilisateurs, ils peuvent être traduits dans la langue du pays
par les organismes professionnels. Les normes comptables internationales ont ainsi été
traduites en français sous la responsabilité du Conseil supérieur de l’Ordre des experts-
comptables.
- objectifs
- champ d’application
- définitions
- développements spécifiques
- informations à fournir
- dispositions transitoires
- date d’application
- annexes
Chaque norme (notamment pour celles qui ont été approuvées par l’IASB depuis sa réforme
de structure en 2001) comprend également deux rubriques complémentaires (qui peuvent
être présentées séparément et qui ne sont pas considérées comme faisant partie intégrante
de la norme) :
• un guide d’application.
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En cas d’utilisation d’un autre traitement autorisé, une information complémentaire devra
être fournie (dans l’annexe des états financiers) pour permettre à l’utilisateur de faire le
rapprochement entre le traitement autorisé et le traitement de référence.
IFRS pour les PME IFRS pour les PME Non adopté UE
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IFRS 17 (version
applicable à compter du Contrat d’assurance Non adoptée UE
1er janvier 2021)
CADRE CONCEPTUEL
Au préambule du cadre conceptuel, l’IASC fournit les explications suivantes : « De
nombreuses entreprises, de par le monde, établissent et présentent des états financiers à
l’usage d’utilisateurs externes. Bien que ces états financiers puissent apparaître comme
similaires de pays à pays, il existe des différences, dont les causes sont probablement à
rechercher dans la diversité des circonstances sociales, économiques et juridiques, et
dans l’idée que l’on se fait dans différents pays, lorsqu’on définit les dispositions
nationales, des besoins des divers utilisateurs d’états financiers. »
Pour ces raisons, l’IASC a décidé de réduire les différences qui subsistent de la variété de
définitions des éléments des états financiers utilisés dans les systèmes nationaux et
d’harmoniser les réglementations tout comme les procédures liées à la préparation et à la
présentation des états financiers.
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Un des moyens adaptés à cet effet consiste à la mise en place d’un cadre conceptuel
(framework) destiné à aider le normalisateur dans l’élaboration des normes (IAS et IFRS)
ainsi que des interprétations (IFRIC) qui vont avec.
Le cadre a été approuvé par le Conseil en avril 1989 pour publication en juillet 1989 et a été
adopté par l’IASB en avril 2001. C’est un système cohérent d’objectifs et de principes
fondamentaux inter-liés ayant pour objet de donner une représentation utile de
l’entreprise.
Il ne constitue pas une norme et en cas de conflit entre le cadre conceptuel et une norme, ce
sont les dispositions de la norme qui prévalent.
Des normes tels que celles relatives à la présentation des états financiers (IAS 1), à la
première adoption des IFRS (IFRS 1) ou encore celle traitant des changements de méthodes
comptables, d’estimations et corrections d’erreurs (IAS 8) fournissent des principes qui
complètent le cadre conceptuel. Pour des raisons de cohérence, nous présenterons un
extrait de la norme IAS 1 à la fin de ce chapitre, les points importants de l’IAS 8 et de l’IFRS 1
seront abordés tout au long de ce travail dés que leur introduction est présumée aider à
mieux comprendre un axe déterminé des normes IFRS.
L'objectif des états financiers, selon le cadre conceptuel (framework for the preparation and
presentation of financial statements) est de fournir une information sur la situation
financière, la performance et l'évolution de la situation financière de l'entreprise, qui soit
utile à une large gamme d'utilisateurs lorsqu'ils prennent leurs décisions économiques. Ces
utilisateurs comprennent les investisseurs, les salariés, les prêteurs, les fournisseurs et
autres créanciers, les clients, les gouvernements et administrations, le public.
On peut remarquer que les états financiers ne sont pas établis uniquement pour répondre
aux besoins des investisseurs mais aussi pour les autres partenaires de l'entreprise.
Néanmoins, l'IASC considère que les besoins communs à l'ensemble des utilisateurs sont
satisfaits par des états financiers établis conformément aux besoins des investisseurs.
Afin de satisfaire à leurs objectifs, les états financiers sont préparés sur la base de la
comptabilité d’engagement. Selon cette base, les effets des transactions et autres
événements sont comptabilisés quand ces transactions ou événements se produisent (et
non pas lorsqu’intervient le versement ou la réception de trésorerie ou d’équivalents
de trésorerie) et ils sont enregistrés dans les livres comptables et présentés dans les états
financiers des exercices auxquels ils se rattachent. Les états financiers présentés sur la
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Les états financiers sont normalement préparés selon l’hypothèse qu’une entreprise est en
situation de continuité d’exploitation et poursuivra ses activités dans un avenir prévisible.
Ainsi, il est supposé que l’entreprise n’a ni l’intention, ni la nécessité de mettre fin à ses
activités, ni de réduire de façon importante la taille de ses activités. S’il existe une telle
intention ou une telle nécessité, les états financiers peuvent devoir être préparés sur une
base différente, et, s’il en est ainsi, la base utilisée doit être indiquée.
Les caractéristiques qualitatives sont les attributs qui rendent utile pour les utilisateurs
l’information fournie dans les états financiers. Les quatre principales caractéristiques
qualitatives sont l’intelligibilité, la pertinence, la fiabilité et la comparabilité.
• INTELLIGIBILITE (UNDERSTANDABILITY)
Une qualité essentielle de l’information fournie dans les états financiers est
d’être compréhensible immédiatement par les utilisateurs. A cette fin, les utilisateurs sont
supposés avoir une connaissance raisonnable des affaires et des activités économiques et de
la comptabilité et une volonté d’étudier l’information d’une façon raisonnablement
diligente. Cependant, l’information relative à des sujets complexes, qui doit être incluse dans
les états financiers du fait de sa pertinence par rapport aux besoins de prises de décisions
économiques des utilisateurs, ne doit pas être exclue au seul motif qu’elle serait trop
difficile à comprendre pour certains utilisateurs.
• PERTINENCE (RELEVANCE)
L’information doit être de nature à influencer les décisions économiques des utilisateurs en
aidant ceux-ci à évaluer les événements ou en leur permettant de réviser leurs évaluations
antérieures. Selon le cadre de l’IASC, une information pertinente doit également être
significative, ce qui conduit au principe d’information relative.
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influencer les décisions économiques que les utilisateurs prennent sur la base des états
financiers.
Le principe de non compensation introduit par l’IAS 1 peut également servir à avoir une
information pertinente.
Principe de non compensation : selon ce principe, les produits et les charges doivent être
présentés séparément à moins que la compensation ne soit requise ou autorisée par une
autre norme.
• FIABILITE (RELIABILITY)
L’information est dite fiable quand elle est exempte d’erreur et de biais significatifs et que
les utilisateurs peuvent lui faire confiance pour présenter une image fidèle de ce qu’elle est
censée présenter ou ce qu’on pourrait s’attendre raisonnablement à la voir présenter. Cinq
caractéristiques supplémentaires découlent du principe de fiabilité :
- Image fidèle : L’information, pour être fidèle doit présenter de la manière la plus claire et la
plus fiable les transactions et les autres évènements qu’elle vise à présenter ou dont on
s’attend raisonnablement à ce qu’elle les présente ;
- la neutralité : l’information contenue dans les états financiers doit être présentée sans
partis pris. Elle ne doit pas influencer les prises de décisions ou le jugement afin
d’obtenir un résultat ou une issue prédéterminée ;
- l’exhaustivité : l’information présentée doit être exhaustive de telle sorte qu’une omission
ne puisse rendre l’information fausse ou trompeuse.
COMPARABILITE (COMPARABILITY)
D’une manière simple, la comparabilité signifie que les utilisateurs doivent être en mesure
de comparer les états financiers d’une entreprise dans le temps ou dans l’espace grâce à la
permanence des méthodes.
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CONTRAINTES A RESPECTER
CELERITE OU RAPIDITE
L’information peut perdre sa pertinence si elle est fournie avec un retard indu. La direction
peut avoir à trouver un équilibre entre les mérites relatifs d’une information prompte et
ceux d’une information fiable. Pour fournir une information à bonne date, il peut souvent
être nécessaire de la présenter avant que ne soient connus tous les aspects d’une
transaction, ce qui nuit à la fiabilité. Inversement, si l’on retarde la présentation de
l’information jusqu’à ce que tous les aspects soient connus, l’information peut être très
fiable, mais de peu d’utilité pour les utilisateurs qui ont eu des décisions à prendre entre
temps. Pour atteindre l’équilibre entre pertinence et fiabilité, la considération dominante
doit être de satisfaire au mieux les besoins des utilisateurs en matière de prise de
décisions économiques.
Le rapport coût / avantage est une contrainte générale plutôt qu’une caractéristique
qualitative. Les avantages obtenus de l’information doivent être supérieurs au coût qu’il a
fallu consentir pour la produire. L’évaluation des avantages et des coûts est cependant un
processus qui est affaire de jugement. En outre, les coûts ne pèsent pas nécessairement sur
les utilisateurs qui profitent des avantages.
CRITERES DE COMPTABILISATION
Pour le cadre conceptuel, les critères de comptabilisation sont satisfaits s’il est probable que
les avantages économiques futurs compris dans les éléments (actifs, passifs, charges,
produits) entrent ou sortent de l’entité et s’il existe un système de mesure fiable.
SYSTEME DE MESURE
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HISTORIQUE
Pour des besoins d’information et de gestion les entreprises marocaines ont appliqué, sous
le protectorat, le plan comptable français de 1947 ; par la suite, le plan de 1957 a été adopté
le long de la période précédant la normalisation de la comptabilité nationale. L’idée d’un
plan comptable spécifiquement marocain et moderne naît dans le début des années 1970.
Pour son élaboration une longue période d’analyse et de pré tests a été nécessaire. Voilà
quelques dates importantes qui ont permis sa mise en place :
Janvier 1982 : un colloque national sur la normalisation comptable a été organisé, le mois
suivant, un groupe de réflexion sous l’égide du Ministère du plan a vu le jour;
1983 : création par le chef du gouvernement d’un Comité National du Plan Comptable
(CNPC)qui devrait servir de structure transitoire à l’institution d’un comité technique, ce
dernier sera créé au sein du CNPC en 1986 sous l’appellation « Commission de
Normalisation Comptable » ;
1989 : Introduction du CGNC dans les entreprises publiques ; l’Office National de L’Eau
Potable l’appliquera dés 1990 ;
1992 : Promulgation de la loi 9-88 relative aux obligations comptables des commerçants et
de la loi 15/89 réglementant la profession d’expert comptable et instituant un ordre des
experts comptables ;
1994 : Généralisation de l’application de la loi 9-88 introduisant le CGNC dans toutes les
entreprises (publiques et privées).
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• les directives données en 1986 par le Ministère des Finances lors du lancement des
travaux de la CNC.
Le mot « général » montre que le CGNC s’applique à toutes les entreprises dans leur
ensemble sans tenir compte de leur nature, du secteur d’activité ou de leur forme juridique.
Par la suite, des plans comptables destinés à des secteurs spécifiques tels que les organismes
financiers (banques, assurances,…) ont vus le jour mais se basent sur les règles du CGNC.
Les objectifs à atteindre par la comptabilité marocaine, dès sa mise en place en 1992 sont les
suivants :
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La norme générale définit les principes comptables généraux et fixe les modes de
comptabilisation et d’évaluation servant à l’élaboration et présentation des états financiers
des entreprises.
Le CGNC a retenu sept principes comptables fondamentaux à respecter par les préparateurs
des documents comptables afin qu’ils reflètent l’image fidèle du patrimoine, de la situation
financière et des résultats de l’entreprise.
Le coût historique ou encore le principe de nominalisme signifie que la valeur à laquelle est
inscrit un bien reste fixe quelles que soient les éventuelles variations du cours de la
monnaie. Il considère donc que la valeur du dirham reste toujours la même dans le temps.
Cette valeur reste définitive à moins qu’une réévaluation ait été réalisée. La procédure de
réévaluation demeure toute fois exceptionnelle.
La permanence des méthodes stipule que l’entreprise établit ses états financiers en
appliquant les mêmes règles d’un exercice à l’autre. Tout changement de méthode d’une
année à l’autre ainsi que les justifications sous-jacentes doivent être mentionnés dans l’état
des informations complémentaires (ETIC).
Ce principe devrait assurer la comparabilité des états financiers dans le temps et entre
entreprises.
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La spécialisation des exercices : les charges et les produits doivent être rattachés à l’exercice
qui les concernent. L’article 7 de la 9-88 relative aux obligations comptables des
commerçants prévoit que chaque entreprise doit, sauf exception, établir ses états financiers
pour une durée n’excédant pas 12 mois. De ce principe découlent les règles de
comptabilisation des événements postérieurs à l’exercice. Il convient ici de mentionner deux
dates : la date de clôture de l’exercice qui coïncide généralement avec la fin de l’année
(31/12/N) et la date d’arrêt des comptes sociaux intervenant souvent 4 à 6 mois après la
clôture de l’exercice et déterminée par la réunion de l’assemblée générale ordinaire (AGO).
Deux situations sont à distinguer :
- lorsque l’événement trouve son origine dans l’exercice clos et survient avant l’arrêté des
comptes, il peut être inclus dans les états financiers ;
- lorsque l’événement ne trouve pas son origine dans l’exercice clos et survient avant
l’arrêté des comptes, les préparateurs des états de synthèse ne doivent pas enregistrer
l’opération dans les documents comptables de l’exercice clos. Toute fois ils doivent en
informer le commissaire aux comptes afin de l’inclure dans le rapport de gestion soumis à
l’AGO.
La prudence : selon ce principe, une charge même probable doit être enregistrée tandiqu’un
produit ne peut être enregistré que lorsqu’il est définitif. Le principe de prudence met en
garde le comptable contre une éventuelle présentation des états financiers qui pourrait
refléter une image trompeuse ou flatteuse que la réalité de l’activité de l’entreprise et le
convie à rester vigilent face à l’instabilité de l’environnement économique.
La clarté : toutes les opérations et informations doivent être inscrites dans les rubriques
appropriées. L’information claire est celle exempte d’erreur, reflétant la situation de
l’entreprise et grâce à laquelle les utilisateurs peuvent prendre des décisions économiques
appropriées.
L’importance significative : les états de synthèse doivent révéler tous les éléments dont
l’importance peut affecter les évaluations et les décisions.
Le respect de l’ensemble de ces principes devrait permettre d’obtenir une image fidèle de la
situation de l’entreprise. Si l’application d’un principe ne permet pas l’obtention de l’image
fidèle, les préparateurs peuvent ne pas en tenir compte mais doivent mentionner sa non
application ainsi que les explications nécessaires dans l’ETIC.
Elles représentent les conditions pour la détermination de la valeur des éléments inscrits en
comptabilité. Trois formes de valeurs sont à distinguer : la valeur d’entrée, la valeur actuelle
et valeur comptable nette.
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Lors de leur entrée dans le patrimoine, les éléments du bilan sont à comptabiliser selon les
règles d’évaluation suivante :
- les biens et titres sont inscrits à leur coût (pour les biens) ou prix (pour les titres)
d’acquisition (s’ils sont acquis à titre onéreux), à leur coût de production (pour les biens
produits par l’entreprise), à leur valeur actuelle (s’ils sont acquis par voie d’échange).
- les créances, les dettes et les disponibilités sont inscrites pour leur valeur nominale.
Lorsqu’elles sont libellées en monnaies étrangères, elles font l’objet d’une conversion en
monnaie nationale au cours du jour à leur date d’entrée.
- les stocks sont évalués selon la méthode du coût unitaire moyen pondéré (CUMP) ou celle
du premier entré- premier sorti (first in-first out ; FIFO).
La valeur d’entrée des éléments est intangible sauf exceptions prévues par le CGNC
notamment en matière de créance, dettes et disponibilités libellées en monnaies étrangères
ou indexés. Cependant, la valeur d’entrée des éléments de l’actif immobilisé dont
l’utilisation est limitée dans le temps doit faire l’objet de corrections de valeur sous forme
d’amortissement. La valeur nette d’amortissement (VNA) est égale à la valeur d’entrée
diminuée du montant cumulé des amortissements.
Ainsi, la valeur nette comptable (VNC) des éléments d’actifs est, soit la valeur d’entrée pour
les biens non amortissables ou la VNA pour les biens amortissables si la valeur actuelle leur
est supérieure ou égale, soit la valeur actuelle lorsqu’elle leur est inférieure.
Le PCGE précise les détails des comptes et la nomenclature que chaque entreprise doit
respecter lors de la préparation des états financiers. Outil autant pratique que technique, le
PCGE fournit :
iii. les états de synthèse, documents que doivent publier les entreprises ;
v. le contenu ainsi que les règles de fonctionnement de ces comptes qui doivent être
utilisés de la manière par toutes les entités, pour une meilleure comparabilité dans le
temps et dans l’espace des états financiers.
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Le bilan
Actif: L’actif regroupe les éléments du patrimoine ayant une valeur économique positive et
traduisent pour l’entreprise l’emploi des ressources.
Le passif : Le passif traduit l’origine des capitaux de l’entreprise. Il constitue l’ensemble des
ressources lui permettant de réaliser ses emplois.
Les charges : Les charges sont les sommes ou valeurs versées ou à verser à des tiers soit en
contrepartie des matières, fournitures, travaux et prestations, soit exceptionnellement sans
contrepartie. Sont comprises également dans les charges les dotations aux amortissements
et aux provisions et exceptionnellement la valeur nette d’amortissements des
immobilisations cédées. Ne sont donc pas considérés comme charges les remboursements
de dettes et le montant des biens et créances destinés à être immobilisés ou investis.
Les produits : Les produits sont les sommes ou valeurs reçues ou à recevoir soit en
contrepartie de fournitures, de travaux ou prestations exécutés ou fournis par l’entreprise,
soit exceptionnellement sans contrepartie.
Les produits comprennent, par extension, les immobilisations produites par l’entreprise pour
elle-même, la variation des stocks de produits et services, les reprises sur amortissements et
provisions, les transferts de charges et les produits de cessions d’immobilisations.
Ne sont donc pas considérés comme produits les sommes reçues en paiement des créances
et les sommes empruntées.
Le PCGE présente les classes des comptes et aménage leur liste et nature selon deux
modèles en fonction du chiffre d’affaires annuel réalisé par l’entreprise. Les deux modèles
sont modèle normal et le modèle simplifié.
Le modèle normal, prévu pour toutes les entreprises, est obligatoire pour celles dont le
chiffre d’affaires annuel dépasse 10 millions dirhams (DH). Il impose l’établissement de cinq
états de synthèse :
- le bilan ;
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- le tableau de financement ;
En plus des 5 états financiers élaborés, les entreprises concernées par le modèle normal
doivent disposer d’un manuel de procédure comptable.
Le modèle simplifié, réduit le nombre des comptes ainsi que les états financiers à présenter.
Il est adopté par les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur ou égal à 10
millions Dh.
A partir de 2005, les premières entreprises, au Maroc, à avoir été éligibles aux standards
internationaux étaient les filiales de groupes européens cotés pour leurs états de reporting.
Egalement, certaines entités affiliées à des groupes des pays du Golfe ont adopté ce
référentiel du fait que bon nombre de ces pays utilisent ces normes, tel que l’Emirats arabes
unis, le Koweït et l’Arabie Saoudite.
Le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) a donné l’option aux groupes
marocains cotés de présenter leurs comptes consolidés en normes IFRS. Toutefois, compte
tenu de l’ampleur des projets de conversion, ces sociétés ont été autorisées à effectuer un
passage progressif aux nouvelles normes pour aboutir à une première publication en IFRS en
2007. Quand aux banques, elles présenteront leurs comptes consolidés en IFRS à partir de
2008.
Ainsi, les banques sont aujourd’hui les seules entités du Maroc à devoir se conformer aux
normes internationales, selon les directives de Bank Al-Maghrib. La plupart d’entre elles sont
avancées dans le processus de conversion. Les filiales de groupes européens, elles, se sont
d’ores et déjà mises au diapason depuis 2005, date d’entrée en vigueur des normes en
Europe. D’autres en sont au stade du diagnostic de divergences entre le plan comptable des
établissements de crédit (PCEC) et les IFRS. Etape indispensable dans le processus de
migration. Vient ensuite la phase d’évaluation des premiers impacts sur les comptes pour se
faire une idée globale, sachant que l’impact définitif sera établi lors de la dernière phase du
processus à savoir, la mise en oeuvre.
Le processus du passage des comptes vers les standards IFRS est une tâche longue et ardue.
Aujourd’hui, ce processus demande 18 à 24 mois. Les entreprises recours à l’assistance de
cabinet d’audit internationales et autres professionnel sur tous les aspects de l’organisation
afin de réussir le processus de conversion dans les meilleures conditions.
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