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​Chapitre 34.

Cadre conceptuel
Rémédios Noguera, Avec la participation de Isabelle Andernack
Dans Vuibert Gestion 2018, pages 473 à 484
Éditions Vuibert
ISBN 9782311405774
DOI 10.3917/vuib.ander.2018.01.0473
© Vuibert | Téléchargé le 24/10/2023 sur www.cairn.info par nadia jouini via CNUDST (IP: 196.203.128.101)

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Chapitre 34 473

Cadre conceptuel

Les compétences clés à acquérir


• Identifier la finalité du cadre conceptuel de l’IASB
• Comprendre l’organisation et le fonctionnement de l’IASB
• Distinguer les particularités du modèle comptable de l’IASB par rapport aux modèles comptables
anglo-saxon et continental
• Distinguer les actifs, passifs, produits et charges en IFRS
• Comprendre les règles de comptabilisation des éléments des états financiers
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L e premier cadre conceptuel de l’International Accounting Standards Committee (IASC), in-
titulé Framework for the Preparation and Presentation of Financial Statements (Cadre pour
la préparation et la présentation des états financiers) a été publié en 1989. L’International
Accounting Standards Board (IASB), successeur de l’IASC, a adopté ce cadre en avril 2001. Ce
document a été remplacé partiellement en septembre 2010 par le Conceptual Framework
for Financial Reporting (Cadre conceptuel de l’information financière), préparé conjointe-
ment avec le Financial Accounting Standards Board (FASB). L’IASB a publié, le 29 mars 2018,
la dernière version du cadre conceptuel qui révise certaines définitions, notamment celles
des actifs et des passifs.

1. Définition
Le cadre conceptuel correspond à un ensemble d’idées fondamentales nécessaires à
l’élaboration des principes comptables à utiliser. Il est « analogue à une constitution, un
ensemble de méta-principes, servant de référence pour définir les principes comptables
puis les normes »1.

2. Finalité du cadre conceptuel IASB


Le cadre conceptuel n’est pas une norme IFRS. Il ne se substitue pas aux dispositions des
normes IFRS. Toutefois, lorsque les normes IFRS ne traitent pas d’une question particulière,
il est nécessaire de se référer au cadre conceptuel pour définir le traitement comptable
approprié. Le traitement appliqué ne peut pas être contraire aux dispositions du cadre

1. C. Grenier et J. Bonnebouche, Système d’information comptable, Foucher, Vanves,1998.

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474 Comptabilité générale
Partie 5 – Vers les normes comptables internationales (IAS/IFRS)

conceptuel. En cas de conflit entre une disposition normative IFRS et le cadre conceptuel,
c’est la disposition de la norme IFRS traitant du sujet qui prévaut sur le cadre conceptuel.

2.1. Objectif du cadre conceptuel


Le cadre conceptuel de l’IASB répond à de nombreux objectifs, notamment :
• aider l’IASB à développer de futures normes IFRS et réviser les normes existantes ;
• aider l’IASB à promouvoir l’harmonisation des règlementations comptables internatio-
nales ;
• aider les utilisateurs des états financiers à appliquer les normes IFRS et traiter des sujets
qui ne font pas encore l’objet d’une norme ;
• aider les parties prenantes (investisseurs, prêteurs et autres créanciers existants et po-
tentiels) à mieux comprendre et interpréter les normes.
Parallèlement, le cadre conceptuel décrit l’objectif de l’information financière à usage
général qui est son fondement. Il s’agit de fournir des informations financières utiles sur
toute entité présentant des états financiers (individuels ou consolidés) aux parties pre-
nantes, dans le but de leur permettre de prendre des décisions concernant la fourniture de
ressources économiques à l’entité.
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2.2. Contenu du cadre conceptuel
Le cadre conceptuel est composé d’une introduction expliquant son rôle et son objectif
ainsi que d’un ensemble de concepts répartis en huit chapitres.
Introduction : Rôle et objectif du cadre conceptuel
Chapitre 1 : Objectif de l’information financière à usage général
Chapitre 2 : Caractéristiques qualitatives de l’information financière utile
Chapitre 3 : États financiers et entité comptable
Chapitre 4 : Composantes des états financiers
Chapitre 5 : Comptabilisation et décomptabilisation
Chapitre 6 : Évaluation
Chapitre 7 : Présentation et informations à fournir
Chapitre 8 : Concept de capital et maintien du capital

3. Caractéristiques qualitatives
de l’information financière
Les caractéristiques qualitatives de l’information financière permettent de déterminer
les types d’informations présentées dans les états financiers et dans d’autres documents
qui sont les plus susceptibles d’être utiles aux parties prenantes.

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Chapitre 34 – Cadre conceptuel 475

Les deux caractéristiques fondamentales de l’information financière sont la pertinence


et l’image fidèle. Elles sont consolidées par des caractéristiques de support ou auxiliaires
qui sont la comparabilité, la vérifiabilité, la temporalité et la compréhensibilité.

3.1. Caractéristiques principales


3.1.1. Pertinence de l’information utile
Le cadre conceptuel précise que l’information est pertinente si elle a la capacité d’in-
fluencer les décisions prises par ses utilisateurs, et ce même si certains d’entre eux choi-
sissent de ne pas s’en servir ou la connaissent déjà après consultation d’autres sources d’in-
formations.
Pour avoir la capacité d’influencer les décisions, l’information financière doit permettre
aux utilisateurs de confirmer ou de rectifier les résultats passés ou présents et de prédire
des résultats futurs pour leurs prises de décisions.

3.1.2. Fidélité (image fidèle)


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L’image fidèle communique la substance économique d’un phénomène plutôt que sa
seule forme juridique.
Pour donner une image fidèle, une information doit être :
• exhaustive, c’est-à-dire contenir tous les éléments, dont les descriptions et explications,
nécessaires pour permettre à un utilisateur de comprendre le phénomène qu’elle dépeint ;
• neutre, c’est-à-dire sans parti pris, sans biais, sans pondération, sans mise en évidence,
sans minimisation ou autre manipulation visant à accroître la probabilité que l’infor-
mation financière sera perçue favorablement ou défavorablement par les utilisateurs.
À la neutralité, le cadre conceptuel associe la prudence (réintroduction de ce concept
supprimé dans le cadre de 2010), qui est l’exercice d’une précaution dans l’estimation
des éléments des états financiers en présence d’incertitude. Pour que l’information
conserve son utilité en cas d’incertitude, il convient de définir clairement et avec la meil-
leure exactitude possible les estimations retenues ;
• exempte d’erreurs, c’est-à-dire qu’il n’y a ni fausseté ni omission dans la description du
phénomène, et que le processus suivi pour produire l’information présentée a été choisi
et appliqué sans erreurs. L’absence d’erreurs ne signifie pas que l’information soit exacte.
Toutefois, l’image donnée de cette estimation est fidèle si le montant est décrit claire-
ment et exactement comme étant une estimation et que la nature et les limites du pro-
cessus d’estimation suivi sont expliquées. Aucune erreur ne doit être commise lors du
choix et de l’application d’un processus approprié pour l’établissement de l’estimation.

3.2. Caractéristiques qualitatives auxiliaires


Les caractéristiques qualitatives auxiliaires renforcent l’utilité de l’information perti-
nente et fidèle. Elles servent également à déterminer quelle représentation d’un phéno-
mène doit être utilisée lorsque plusieurs représentations sont jugées aussi pertinentes et fi-
dèles les unes que les autres. Le tableau ci-après fournit une définition des caractéristiques
qualitatives auxiliaires.

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476 Comptabilité générale
Partie 5 – Vers les normes comptables internationales (IAS/IFRS)

Caractéristiques
Définition
qualitatives auxiliaires
Permet aux utilisateurs de l’information financière de relever les similitudes et
Comparabilité
les différences entre les états financiers d’une entité par rapport à une autre.
Aide à fournir aux utilisateurs l’assurance que l’information donne une
Vérifiabilité image fidèle des phénomènes économiques qu’elle prétend représenter. La
vérification peut être directe ou indirecte.
Répond au besoin de rendre l’information actualisée accessible aux décideurs à
Actualité temps pour qu’elle ait la capacité d’influencer leurs décisions. Plus l’information
est donnée tardivement, moins elle est utile.
Compréhensibilité Classe, définit et présente de façon claire et concise l’information.

4. Définition et comptabilisation
des éléments des états financiers
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Les états financiers fournissent pour une période donnée des informations sur les actifs,
passifs, capitaux propres, produits et charges d’une entité. Ces informations sont utiles aux
utilisateurs des états financiers pour évaluer les perspectives de rentrées de fonds nettes
futures pour l’entité et évaluer la gestion de ses ressources dans l’hypothèse de continuité
d’exploitation.

4.1. Définitions des éléments des états financiers


Le cadre conceptuel définit les composantes des états financiers de la façon suivante :

Élément des états


Définition
financiers
Ressource économique actuelle que l’entité contrôle du fait d’événements
Actif passés. Une ressource économique est un droit qui possède le potentiel de
produire des avantages économiques.
Obligation actuelle de l’entité de transférer une ressource économique
Passif
résultant d’événements passés.
Capitaux propres Intérêt résiduel dans les actifs de l’entité après déduction de tous ses passifs.
Accroissements d’actif et diminutions de passif qui se soldent par des
Produits augmentations de capitaux propres autres que celles se rattachant aux apports
des titulaires de droits patrimoniaux.
Diminutions d’actif et accroissements de passif qui se soldent par des
Charges diminutions de capitaux propres autres que celles se rattachant aux
distributions aux titulaires de droits patrimoniaux.

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Chapitre 34 – Cadre conceptuel 477

Remarque
Les produits et les charges sont définis comme étant des variations d’actif et de passif. Ils
sont comptabilisés et évalués en fonction de la nature de l’information qui en résulte sur la
performance financière et la situation financière de l’entité.

4.2. Comptabilisation et décomptabilisation d’un élément


4.2.1. Comptabilisation
La comptabilisation d’un élément pour une entité consiste à l’enregistrer pour l’inclure
dans les états financiers : état de la situation financière (bilan) et état de la performance
financière (voir chapitre 35). Ne sont comptabilisés dans l’état de la situation financière que
les éléments qui répondent à la définition d’un actif, d’un passif ou des capitaux propres. Ne
sont comptabilisés dans l’état de la performance financière que les éléments qui répondent
à la définition de produits et de charges.

4.2.2. Décomptabilisation
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La décomptabilisation consiste à supprimer de l’état de la situation financière d’une en-
tité un élément actif ou passif préalablement comptabilisé lorsque l’entité perd le contrôle
de la ressource économique sur cet élément.

4.2.3. Interaction entre l’état de la situation financière et


l’état de la performance financière
La comptabilisation ou la décomptabilisation des éléments crée des interactions entre
l’état de la situation financière et l’état de la performance financière :
• dans l’état de la situation financière d’ouverture : actifs – passifs = capitaux propres ;
• dans l’état de la situation financière de clôture : capitaux propres à l’ouverture + varia-
tions des capitaux propres de la période = capitaux propres à la clôture.
Les variations des capitaux propres comptabilisées dans la période sont calculées ainsi :

Produits de la période comptabilisés dans l’état de la performance financière


– charges comptabilisées dans l’état de la performance financière
+ apports des titulaires de droits patrimoniaux pendant la période
– distributions à ces titulaires

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478 Comptabilité générale
Partie 5 – Vers les normes comptables internationales (IAS/IFRS)

Ces liens peuvent être représentés de la façon suivante :


État de la situation financière d’ouverture État de la situation financière de clôture
Capitaux
propres
Capitaux
= propres
(ouverture)
(ouverture) = +
Variations
des
capitaux
propres

État de la performance financière


Produits de la période
Actifs − Passifs – Charges de la période Actifs
Actifs − Passifs
+
Apports des titulaires des capitaux propres
dans la période
– Distributions aux titulaires de ces capitaux
= Variations des capitaux propres de la période

4.3. Évaluation d’un élément


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L’évaluation consiste à déterminer le montant monétaire d’un élément de l’état de la
situation financière et de l’état de la performance financière. Le cadre conceptuel prévoit
deux bases d’évaluation des éléments en fonction de l’objectif de l’information financière :
le coût historique et la valeur actuelle.

4.3.1. Coût historique


Le coût historique fournit des informations sur les actifs, les passifs, les produits et les
charges au moyen de données issues de la transaction ou de l’événement dont ils résultent.
Les évaluations d’actifs ou de passifs au coût historique ne reflètent pas les variations de
prix. Elles constatent les changements tels que la consommation ou la dépréciation des
actifs et l’acquittement des passifs.
Coût historique d’un actif non financier
Ce coût regroupe la valeur de tous les coûts engagés pour l’acquisition ou la construc-
tion de cet actif. Il comprend la contrepartie offerte, mais également les coûts de transac-
tion. Cette valeur est régularisée au fil du temps, s’il y a lieu, par le recours aux amortisse-
ments ou/et dépréciations.
Coût historique d’un passif non financier
Ce coût représente la valeur de la contrepartie reçue au moment où il a été contracté,
c’est-à-dire la contrepartie déduction faite des coûts de transaction afférents à sa prise en
charge. Cette valeur est régularisée au fil du temps afin de représenter, s’il y a lieu :
–– les intérêts à payer ;
–– l’acquittement du passif ;
–– l’excédent, le cas échéant, des sorties de trésorerie estimées sur la contrepartie nette
reçue (provision pour contrat déficitaire, par exemple).
La valeur comptable du passif est augmentée en conséquence lorsqu’elle est deve-
nue telle que la contrepartie historique ne suffit plus à représenter ce à quoi l’entité est
contrainte pour l’acquitter.

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Chapitre 34 – Cadre conceptuel 479

Coût historique d’un actif financier (coût amorti)


Ce coût correspond initialement à la valeur de la contrepartie offerte pour acquérir l’ac-
tif, augmenté des coûts de transaction afférents à cette acquisition.
Coût historique d’un passif financier (coût amorti)
Ce coût correspond initialement à la valeur de la contrepartie reçue pour prendre en
charge le passif, diminué des coûts de transaction afférents à cette prise en charge.
La valeur comptable des actifs financiers et des passifs financiers est ultérieurement
évaluée au coût amorti. Elle reflète les variations ultérieures telles que les intérêts constatés
par régularisation, les changements dans les estimations des flux de trésorerie (y compris la
dépréciation des actifs financiers) et les versements ou les encaissements. Toutefois, elle ne
reflète pas les variations de prix ultérieures causées par d’autres facteurs.

Remarque
Les évaluations au coût historique sont généralement bien comprises et souvent véri-
fiables. Il est souvent plus simple et moins coûteux de fournir des informations fondées sur
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le coût historique plutôt que sur la valeur actuelle. Toutefois, le coût historique présente
certaines limites. Ainsi, des actifs ou des passifs similaires, mais acquis ou contractés à des
moments différents peuvent figurer dans les états financiers à des montants très différents.
Dans un tel cas, la comparabilité entre les entités comptables et à l’intérieur d’une même
entité comptable peut s’en trouver réduite.

4.3.2. Valeur actuelle


Les évaluations à la valeur actuelle fournissent des informations sur les actifs, les passifs, les
produits et les charges, mises à jour afin de refléter les conditions existant à la date d’évaluation.
Les bases d’évaluation à la valeur actuelle comprennent :
• la valeur d’utilité pour les actifs, à savoir la valeur actualisée des flux de trésorerie que
l’entité attend de l’utilisation continue d’un actif et de sa sortie à la fin de sa durée d’uti-
lité (il s’agit d’une valeur spécifique à l’entité) ;
• la juste valeur, c’est-à-dire le prix qui serait reçu pour la vente d’un actif ou payé pour le
transfert d’un passif lors d’une transaction normale entre des intervenants du marché à
la date d’évaluation ;
• la valeur de remboursement pour les passifs, c’est-à-dire la valeur actualisée des flux de
trésorerie que l’entité prévoit de consacrer à l’acquittement d’un passif (il s’agit égale-
ment d’une valeur spécifique à l’entité).

Remarque
La valeur d’utilité et la valeur de remboursement ne sont pas directement observables et
sont établies au moyen de techniques d’évaluation fondées sur les flux de trésorerie. Elles
devraient théoriquement refléter les mêmes facteurs que la juste valeur, mais elles sont

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480 Comptabilité générale
Partie 5 – Vers les normes comptables internationales (IAS/IFRS)

fondées sur des hypothèses spécifiques à l’entité plutôt que sur les hypothèses des inter-
venants du marché.
La juste valeur reflète la perspective des intervenants du marché. L’actif ou le passif est
évalué à l’aide des hypothèses que les intervenants du marché utiliseraient pour fixer le
prix de l’actif ou du passif.
La juste valeur reflète les facteurs suivants :
• les estimations des flux de trésorerie futurs ;
• les variations possibles, en raison de l’incertitude inhérente à ces flux, du montant et de
l’échéance estimés des flux de trésorerie futurs de l’actif ou du passif faisant l’objet de l’éva-
luation ;
• la valeur temps de l’argent ;
• le prix pour supporter l’incertitude inhérente aux flux de trésorerie (c’est-à-dire une prime
ou une décote de risque). Ce prix dépend de l’ampleur de l’incertitude et reflète le fait que
les investisseurs paient généralement moins pour un actif (ou s’attendent généralement à
recevoir plus pour la prise en charge d’un passif ) dont les flux de trésorerie sont incertains
que pour un actif (passif ) dont les flux de trésorerie sont certains ;
• les autres facteurs, comme la liquidité.
Si la juste valeur d’un actif ou d’un passif est observable sur un marché actif, l’évaluation à la
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juste valeur est simple et facile à comprendre, et son résultat est vérifiable. En revanche, si
la juste valeur n’est pas observable, il peut être nécessaire de procéder à son estimation en
ayant recours à des techniques d’évaluation, fondées en général sur des flux de trésorerie.

5. Informations à fournir
dans les états financiers
Le tableau suivant résume l’information que les bases d’évaluation imposent de four-
nir dans l’état de la situation financière et l’état (ou les états) de la performance financière
(d’après le cadre des normes IFRS).

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Chapitre 34 – Cadre conceptuel 481

Pour les actifs :

Évaluations au coût Évaluations à la valeur Évaluations à la valeur


historique actuelle : juste valeur actuelle : valeur
d’utilité
État de la situation Coût recouvrable de la Prix que l’on obtiendrait Valeur actualisée des flux de
financière partie non consommée pour transférer l’actif. trésorerie estimés attendus
(ou non perçue) d’un actif de l’utilisation continue de
(y compris les coûts de l’actif et de sa sortie à la
transaction occasionnés par fin de sa durée d’utilité (y
l’acquisition). compris la valeur actualisée
des coûts de transfert futurs).
Produits et charges Produits et charges Produits et charges
occasionnés par la occasionnés par la occasionnés par la
comptabilisation initiale comptabilisation initiale comptabilisation initiale
d’échanges de valeur d’échanges de valeur d’échanges de valeur
inégale. inégale. inégale.
Coûts de transaction Coûts de transaction
occasionnés par occasionnés par l’acquisition
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l’acquisition de l’actif. de l’actif.
Coût historique des Juste valeur, au moment Valeur d’utilité, au moment
ressources économiques de leur consommation, des de la prestation, des
consommées au cours de la ressources économiques ressources économiques
période (par l’intermédiaire consommées au cours de la consommées au cours de la
du coût des ventes, des période. période.
amortissements, etc.).
Produits d’intérêts (pour les Produits d’intérêts (s’ils sont Produits d’intérêts (s’ils sont
actifs financiers). indiqués séparément). indiqués séparément).
Pertes de valeur (par Pertes de valeur (si elles Pertes de valeur (si elles sont
État (ou états) de rapport au coût historique sont indiquées séparément). indiquées séparément).
la performance antérieur).
financière
Produits ou charges Coûts de transaction Coûts de transaction
occasionnés par les ventes occasionnés par la sortie et, occasionnés par la sortie et,
d’actifs de la période si la contrepartie reçue est si la contrepartie reçue est
(y compris les coûts de supérieure (ou inférieure) supérieure (ou inférieure) à la
transaction engagés à ces à la juste valeur à la date valeur d’utilité à la date de la
occasions, qui peuvent de la sortie, produit net (ou sortie, produit net (ou charge
ne pas être indiqués charge nette). nette).
séparément).
Réévaluation occasionnée Réévaluation occasionnée
par : par :
• les changements dans • les changements dans
les estimations de flux de les estimations de flux de
trésorerie ; trésorerie ;
• les changements dans les • les changements dans les
taux d’intérêt ; taux d’intérêt ;
• les changements dans • les changements dans
le montant ou le prix le montant ou le prix
correspondant au risque. correspondant au risque.

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482 Comptabilité générale
Partie 5 – Vers les normes comptables internationales (IAS/IFRS)

Pour les passifs :

Évaluations au coût Évaluations à la valeur Évaluations à la valeur


historique actuelle : juste valeur actuelle : valeur de
remboursement
État de la Contrepartie nette de la Prix que l’on paierait pour Valeur actualisée de
situation prise en charge de la partie transférer le passif. l’estimation des flux
financière non acquittée d’un passif, de trésorerie auxquels
plus tout excédent de la l’acquittement du passif
valeur actualisée des flux donnera lieu.
de trésorerie estimés sur la
contrepartie nette des coûts
de transaction.
Produits et charges Produits et charges Produits et charges
occasionnés par la occasionnés par la occasionnés par la
comptabilisation initiale comptabilisation initiale comptabilisation initiale
d’échanges de valeur inégale. d’échanges de valeur inégale. d’échanges de valeur inégale.
Coûts de transaction Coûts de transaction
occasionnés par la prise en occasionnés par la prise en
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charge du passif. charge du passif.
Contrepartie offerte par les Juste valeur, au moment de Valeur de remboursement, au
clients (ou autres) pour les la prestation, des obligations moment de la prestation, des
obligations dont l’entité de prestation dont l’entité obligations de prestation dont
s’est acquittée au cours de la s’est acquittée au cours de la l’entité s’est acquittée au cours
période. période. de la période.
Charges d’intérêts. Charges d’intérêts (si elles sont Charges d’intérêts.
indiquées séparément).
Pertes sur passif attribuables Pertes sur passif attribuables Pertes sur passif attribuables
à des contrats devenus (plus) à des contrats devenus à des contrats devenus
État (ou déficitaires au cours de la (plus) déficitaires au cours (plus) déficitaires au cours
états) de la période. de la période (si elles sont de la période (si elles sont
performance indiquées séparément). indiquées séparément).
financière Produits ou charges Coûts de transaction Coûts de transaction
occasionnés par les occasionnés par le règlement occasionnés par le règlement
règlements ou transferts ou le transfert et, si la ou le transfert et, si la
de passifs de la période contrepartie versée est contrepartie versée est
(y compris les coûts de supérieure (ou inférieure) à supérieure (ou inférieure) à
transaction engagés à ces la juste valeur à la date du la valeur de remboursement
occasions, qui peuvent ne pas règlement ou du transfert, à la date du règlement ou du
être indiqués séparément). charge nette (ou produit net). transfert, charge nette (ou
produit net).
Réévaluation occasionnée par : Réévaluation occasionnée par :
• les changements dans • les changements dans
les estimations de flux de les estimations de flux de
trésorerie ; trésorerie ;
• les changements dans les • les changements dans les
taux d’intérêt ; taux d’intérêt ;
• les changements dans • les changements dans
le montant ou le prix le montant ou le prix
correspondant au risque. correspondant au risque.

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Chapitre 34 – Cadre conceptuel 483

Remarque
Le montant des capitaux propres figurant dans l’état de la situation financière n’est pas
directement évalué. Il s’agit de la somme des actifs comptabilisés, corrigée de la somme
des passifs comptabilisés. Dans la mesure où les états financiers à usage général ne sont
pas destinés à valoriser une entité, les capitaux propres ne correspondent généralement :
• ni à la valeur de marché totale des actions de l’entité ;
• ni à la somme qu’un agent économique pourrait obtenir en vendant l’entité dans son
ensemble en situation de continuité d’exploitation ;
• ni à la somme qu’un agent économique pourrait obtenir en vendant tous ses actifs après
avoir réglé tous ses passifs.
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484 Comptabilité générale
Partie 5 – Vers les normes comptables internationales (IAS/IFRS)

QCM
1. En cas de conflit entre une disposition normative IFRS et le cadre conceptuel, c’est l’appli-
cation des principes du cadre conceptuel qui prévaut sur la norme IFRS.
 Vrai
 Faux
2. Laquelle des assertions suivantes ne fait pas partie des objectifs assignés au cadre concep-
tuel de l’IASB ?
 Aider l’IASB à développer les futures IFRS et réviser les IFRS existantes.
 Aider les autorités fiscales à déterminer l’impôt sur le bénéfice des sociétés.
 Aider les auditeurs à se faire une opinion sur la conformité des états financiers avec les
IFRS.
 Aider les utilisateurs des états financiers à interpréter l’information contenue dans les
états financiers préparés en conformité avec les IFRS.
3. Les états financiers IFRS sont avant tout destinés aux investisseurs, prêteurs et autres créan-
ciers.
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 Vrai
 Faux
4. Laquelle, ou lesquelles des propositions suivantes ne sont pas des caractéristiques qualita-
tives essentielles de l’information financière en IFRS ?
 Fidélité
 Pertinence
 Rapidité
 Vérifiabilité
5. L’absence d’erreurs :
 signifie que l’information est exacte.
 ne signifie pas que l’information est exacte.
 signifie qu’il n’y a pas d’erreurs ou d’omissions dans la description du phénomène.
 signifie que le processus suivi pour produire l’information présentée a été choisi et ap-
pliqué sans erreurs.
6. La comparabilité :
e
 st une caractéristique propre à un élément donné.
é
 quivaut à la cohérence et permanence des méthodes.
é
 quivaut à l’uniformité.
p
 ermet aux utilisateurs de relever les similitudes et les différences entre des éléments.

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