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UNIVERSITE AHMED BEN AHMED ORAN 2

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES,


COMMERCIALES ET SCIENCES DE GESTION

MEMOIRE
Présenté pour l’obtention du diplôme de MASTER

En (filière) : SCIENCES FINANCIERES ET COMPTABLES

Spécialité : Comptabilité & Audit

Par : FETTACHE Fatima Zohra et MESSAOUI Azzeddine

Sujet :

LA COMPTABILITE PUBLIQUE INTERNATIONALE

« IPSAS »

CAS DE L’ALGERIE : LOI ORGANIQUE 18-15

Soutenu publiquement, le / / , devant le jury composé de :

Mr/Mme/Mlle GRADE UNIVERSITE

MIDOUN Enseignant ORAN 2 Encadreur


Mohamed Tewfik

TEBBOUNE Enseignant ORAN 2 Examinateur


Badr Eddine

ANNEE UNIVERSITAIRE :
2021- 2022 .
Dédicaces

Gr â ce à di eu tout pui s s ant,

Je d édi e ce m od e


ste tr avail

A la m ém oir e d e m a m èr e

A m on p èr e

À m a famille et m e
s c h er s ami s qui m' ont a ccor d é

leur s outi en d an s le


s in stant
s le
s plu s diffi cile
s

À tou s m e
s form ateur s et toute
s le
s p er s onn e
s qui d e

pr è
s ou d e loin ont p arti ci p é à m a form ati on.

FETTACHE FATIMA ZOHRA


Dédicaces

Il e
st d e coutum e qu e lor s d e c h a qu e gr an d évèn em ent qu' on imm ortali s e

la cir con stan ce p ar un gentil m ot, un e belle r éflexi on, ou un ge
ste qui

s er a gr avé d an s la m ém oir e d e l exi sten ce.

Ain si, termin er s on m ém oir e a pr è


s un dur labeur m érite d e le d édi er à

tou s le
s êtr e
s c h er s qu e je conn ai s, à tou s ceux qui ont contribu é à m a

r éu s site d e pr è


s ou d e loin, et surtout à m e
s p ar ent
s qui m' ont in culqu é

le
s bonn e
s valeur s m or ale
s et s piritu elle
s en m' a p pr en ant qu e le plu s

gr an d inve


sti s s em ent e
st l a cqui siti on d'un s avoir étern el, il
s m' ont

en cour a gé s an s r elâ c h e à avan cer la ou je voulai s m' arr êter, et ont su

m e d onn er d e l e


s p oir et cr oir e en le
s étu d e
s, au s si je d édi e ce tr avail à

m a fille ,qui gr an dir a d an s un océan d e s avoir et d an s la fi erté d e

continu er cette r oute du s avoir pri s e p ar s e


s a s cen d ant
s au p ar avant

ain si qu' à tou s m e


s ami s s an s exce
pti on.

Je di s un gr an d  MERCI  à tou s.

MESSAOUI AZZEDDINNE

iii
Remerciements

Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance à toutes les personnes qui m’ont apporté
leur soutien et leur confiance tout au long de la réalisation de ce travail de recherche.

Mes remerciements s’adressent en premier lieu à mon directeur Mr TARFAYA Nabil le


contrôleur financier de la wilaya d’Oran qui m’a encouragé à continuer mes études malgré
les obstacles quotidiens au travail, Mon cher encadreur qui a toujours été présent depuis le
début de mes études le Professeur Mr MIDOUN Mohamed Toufik, pour sa confiance bien-
veillante, ainsi que pour ses précieux conseils, dont j’ai bénéficié durant toutes ces années,
et qui m’ont été d’une grande valeur dans la réalisation de ce travail.

Mes remerciements les plus vifs s’adressent également au doyen de la faculté des science
économique commerciale et de gestion, le professeur NAIT BAHLOUL, sans oublier le
Chef de département des sciences financières et comptables de l’Université d’Oran 2 Ah-
med Benhamed , Mr BELAHCENE Houari ainsi que les membres du jury, les Professeurs
Mr TEBBOUNE BADR EDDINE qui m’a fait l’honneur de se consacrer à l’évaluation de
ce travail.

Mes sincères et profonds remerciements vont aussi à mon mari qui m’a toujours soutenu
et a eu foi en mon travail. Enfin, ma gratitude s’adresse à mes sœurs pour leur confiance et
leur encouragement constant.

FETTACHE FATIMA ZOHRA


Remerciements

D’abord je remercie Dieu tout puissant de m’avoir éclairé le chemin du savoir et de


m’avoir donné la chance, la patience et le courage de mener à bon terme malgré les mul-
tiples épreuves et le travail acharné qui se sont succédés et qui font déjà parties du passé et
des beaux souvenirs que je rajouterai à ceux déjà existants.
Ce mémoire représente non seulement la synthèse de deux années d’études, mais aussi un

travail que j’ai fait de bon cœur. A ce titre, j’adresse mes vifs remerciements les plus sin-
cères et les plus profonds à mon encadreur Mr Midoun Mohamed Tewfik, qui s’est montré
toujours aussi dévoué à son travail malgré le fardeau des années qui passent et qui pèsent
sur le rendement, il est resté toujours aussi minutieux et soucieux du détail.
Enfin je remercie l’ensemble des professeurs,ainsi que le personnel administratif du dépar-

tement des sciences financières qui ont contribué à cette formation et au bon déroulement
de ce cursus.

MESSAOUI AZZEDDINNE

v
Résumé :
Ce travail est fait pour analyser et peser le poids de l’introduction des normes comp-
tables internationales IPSAS (international public service accouting standard) sur la balance
de la comptabilité publique Algérienne et quels sont les avantages qu’aura cette introduc-
tion aux nouveaux horizons, un travail fait suite à de profondes recherches et aussi un travail
personnel à vouloir mieux comprendre les enjeux qui sont plutôt favorables non seulement
à ceux qui exercent la comptabilité publique mais aussi pour l’économie de l’État qui aura
une meilleure visibilité sur sa dépense et une meilleure lecture des résultats .
Sous l’effet de la mondialisation et de l’expansion des entreprises sur les quatre coins de
la planète ; ça reste certes une transition difficile dans un secteur qui n’a pas connu d’évolu-
tion depuis plusieurs décennies mais dans ce mémoire, la réponse à la nécessité d’introduire
des normes qui permettent de parler un langage harmonisé et normalisé est primordiale, les
facteurs favorisants cette introduction ne manquent pas même si cela nécessite des efforts et
des moyens considérables mais le résultat sera certainement au rendez-vous.

Mots clés : IPSAS ; IFAC ; IPSASB ; LOLF

Abstract :
This work is done to analyze and evaluate the introduction of the international accoun-
ting standards “ IPSAS ” on the balance of Algerian public accounting and what are the
advantages of this introduction to the new horizons, this work done after extensive research
and also a personal work to better understand the issues that are rather favorable not only to
those who practice public accounting but also to the economy of the State which will have a
better visibility on its expenditure and a better reading of the results .
Under the effect of globalization and the expansion of companies on the four corners
of the planet ; it remains a difficult transition in a sector that has not experienced evolution
for several decades but in this memory, the response to the need to introduce standards that
allow for a harmonized and standardized language to be spoken is paramount, The factors
favouring this introduction are not lacking even if it requires considerable effort and means
but the result will certainly be at the appointment.

Key words : : IPSAS ; IFAC ; IPSASB ; LOLF


Table des matières

Liste des figures ix

Introduction générale 1

1 Généralités sur la comptabilité publique internationale 4


1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Section 1 : Historique des normes comptables internationales . . . . . . . . 4
1.3 Section 2 : Préface aux normes comptables internationales du secteur public 8
1.4 Section 3 : Le cadre conceptuel de l’information financière à usage général
des entités du secteur public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.4.1 La démarche adoptée par l’IPSASB : . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4.2 Les éléments du futur cadre conceptuel de l’IPSASB : . . . . . . . 12
1.5 Section4 :Structure et organisation des normes IPSAS et IPSASB . . . . . . 12
1.6 Section5 : Contexte de l’application des normes comptables internationales
dans le secteur public. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

2 La réalité de la comptabilité publique en Algérie 21


2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.2 Section 1 :Historique de la comptabilité publique en Algérie et son évolution 21
2.3 Section 2 : Notion de la comptabilité publique . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.4 Section 3 : La réalité de l’évolution du système actuel et ses lacunes . . . . 26
2.5 Section 4 : La nécessité du changement et la réforme du système actuel . . 28
2.6 Section 5 : Les objectifs de la réforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

3 Nécessité et avantages de la mise en œuvre de la comptabilité internationale


dans le secteur public 33
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.2 Section 1 : Rapprochement entre comptabilité et statistiques pour le secteur
public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.3 Différences et convergence entre normes statistiques et normes comptables 37
3.4 Section 2 : Nécessité de l’introduction de la comptabilité internationale dans
le secteur public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.5 Section 3 : Les avantages attendus et les effets positifs de la mise en œuvre
des IPSAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.6 Section 4 : Les coûts prévus de la mise en œuvre des normes IPSAS et IPSASB 41
3.7 Section 5 : Les défis attendus de la mise en œuvre de l’IPSAS . . . . . . . 44
Table des matières

4 projets d’exposition et documents de consultation 48


4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.2 Section 1 : les Modifications du rapport financier en fonction de la compta-
bilité de caisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.3 Section 2 : Les instruments financiers spécifiques au secteur public . . . . . 50
4.4 Section 3 : Reconnaissance et mesure des avantages sociaux . . . . . . . . 54
4.5 Section 4 : Les biens Patrimoniaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
4.6 Section 5 : Comptabilisation des revenus et des dépenses non liées au chan-
gement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

5 étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle 63


5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.2 Présentation de l’Institut : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.3 Organigramme de l’établissement : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.4 la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) . . . . . . . . . . . . 65
5.5 Modernisation du système budgétaire en Algérie . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.5.1 Budgétisation par programmes axée sur les résultats : . . . . . . . . 69
5.5.2 Budgétisation pluriannuelle : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
5.5.3 Classification des dépenses budgétaires : . . . . . . . . . . . . . . 70
5.5.4 Élaboration d’un budget unique regroupant l’ensemble des dépenses, 71
5.6 Le nouveau plan comptable de l’Etat : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
5.7 le plan d’engagement de dépenses : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88

Conclusion générale 95

Bibliographie 98

viii
Liste des figures

1.1 IPSAS par origine géographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6


1.2 Répartition des dépenses de l’IPSASB en 2012 . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3 structure et organisation actuelles de l’IPSASB . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.4 Liste des IPSAS qui ne sont plus applicables depuis le 01/01/2017 . . . . . 19
1.5 Liste des IPSAS publiée le 31/12/2018 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

3.1 Différences et convergence entre normes statistiques et normes comptables 37

4.1 Aperçu des modifications proposées à la méthode de comptabilité de caisse


IPSAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

5.1 Organigramme de l’établissement d’accueil . . . . . . . . . . . . . . . . . 65


5.2 Articulation du cadrage macroéconomique et de la budgétisation . . . . . . 67
5.3 Document budgétaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
5.4 Programme de portefeuille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Introduction générale

Ces dernières décennies, les entités du secteur public ont subi de profonds changements
culturels et économiques. Ces évolutions sont intervenues dans deux domaines : la théo-
rie du nouveau management public et les principes de bonne gouvernance qui régissent le
monde en constant développement.
La comptabilité de manière générale a aussi connu une évolution extraordinaire ces der-
nières décennies, et n’a cessé de pousser les entreprises à être plus performantes, efficaces
et compétitives.
D’autre part et sous l’effet de la mondialisation et de l’expansion des entreprises sur les
quatre coins de la planète, ces dernières n’ont cessé de chercher un moyen pour pouvoir
comparer des états financiers au niveau des différentes juridictions d’où la naissance de la
normalisation comptable.
Nous allons donc nous intéresser dans ce thème de mémoire à la comptabilité publique
internationale et notamment à la norme comptable du secteur public dite IPSAS ou Interna-
tional Public Service Accounting Standard.
La profondeur des réformes est très variable et, dans la plupart des cas, ces dernières ont
été menées à tous les niveaux : national, régional et local. Dans ces processus de réforme,
les normes comptables internationales du secteur public (IPSAS) définies par l’International
Public Sector Accounting Standards Board (IPSASB) ont joué un rôle trés important.
De ce fait, une série d’organisations gouvernementales internationales, comme les Na-
tions unies (ONU), l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE)
et la Commission Européenne (CE), ont consacré d’importants moyens à l’adoption des IP-
SAS, ce qui a donné lieu à un effet de mimétisme.
En effet d’autres organisations gouvernementales internationales n’ont pas tardé à pro-
mouvoir l’adoption des IPSAS, comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire internatio-
nal (FMI), ou la Banque asiatique de développement. Et plusieurs pays du monde entier ont
mis en place des initiatives en vue d’adopter les IPSAS.
Introduction générale

Au fur et à mesure que le changement touche le secteur public, une vaste gamme de défis
en matière de comptabilité et de gestion financière se crée.
En partant de ces observations, notre étude s’intéresse en premier lieu à l’analyse des fac-
teurs qui incitent les pays à adopter les IPSAS et à épingler les obstacles qui compliquent
pour le moment ce processus.
Par la suite, nous essayerons de relater et d’analyser les avantages déclarés des IPSAS et
les obstacles rencontrés.
A noter que l’un des principaux intérêts de notre étude est qu’elle porte à la fois sur
des pays d’Europe et d’Afrique et qu’elle analyse à la fois les facteurs qui favorisent et les
facteurs qui entravent l’adoption des IPSAS et mettre ainsi en avant leur importance à des
fins d’imputabilité.

Notre projet est structuré en quatre chapitres comme suit :

− De l’introduction au Premier chapitre, nous présenterons l’évolution des normes


comptables internationales, le cadre conceptuel des normes comptables internatio-
nales ainsi que la structure et l’organisation des normes IPSASs et IPSASb ensuite
nous introduirons le Contexte de l’application des normes comptables internationales
dans le secteur public.

− Le Deuxième chapitre sera consacré à la description de la réalité de la comptabi-


lité publique en Algérie où nous parlerons de l’historique de cette dernière, la réalité
de l’évolution du système actuel et ses lacunes pour aboutir enfin à la nécessité du
changement du système en vigueur et les objectifs de la réforme.

− Ensuite, nous entamerons Troisième chapitre, ou nous traiterons le rapprochement


entre la comptabilité et les statistiques, et les avantages engendrés l’introduction de la
comptabilité publique internationale dans le secteur public Algérien.
Nous décrirons nos objectifs sur les évaluations coûts-avantages pour la mise en œuvre
des IPSAS.A la fin de ce chapitre, il sera traité des défis attendus de la mise en œuvre
des normes IPSAS.

2
Introduction générale

− Enfin le dernier chapitre théorique, permettra de mettre en lumière les projets d’ex-
position et documents de référence. Ce chapitre expliquera les modifications attendues
au rapport financier en fonction de la comptabilité de caisse, les instruments financiers
spécifiques au secteur public, la reconnaissance et la mesure des avantages sociaux, le
patrimoine et la comptabilisation des revenus et dépenses non liées au changement.

− Notre côté pratique fera l’objet d’une étude très approfondie dont nous ne garderons
que l’essentiel sur la comptabilité publique, une étude faite sur l’institut de mainte-
nance et de sécurité industrielle d’Oran, on s’intéressera à l’étude et à la comparaison
entre la comptabilité existante actuellement et ses lacunes ainsi qu’à l’introduction
de la loi organique aux lois de finances 18-15 et son lot de nouveautés apportées au
système actuel. à la fin nous mettrons l’accent sur les éventuels obstacles que pourra
rencontrer la nouvelle réforme inspirée en partie des normes IPSAS prévue par l’État
et nos propositions.

− Finalement Nous terminerons par une conclusion générale.

3
C HAPITRE 1

Généralités sur la comptabilité publique


internationale

1.1 Introduction
Les vents de la démocratie et de l’économie de marché balayent le globe depuis deux
décennies, promouvant comptabilité et transparence, deux valeurs appréciées tant des comp-
tables que des auditeurs. Une révolution de la comptabilité publique au niveau mondial en
est une des conséquences avec comme pièce maîtresse les normes internationales de comp-
tabilité publique (IPSAS ou International Public Sector Accounting Standards).
l’adoption de telles comptabilités et états, qui sont les caractéristiques d’une compta-
bilité commerciale, donne donc à la comptabilité publique un aspect commercial. C’est le
reflet d’une idéologie de management, c’est-à-dire de l’idée de conduire un gouvernement
comme une entreprise, avec économie et efficacité.

1.2 Section 1 : Historique des normes comptables interna-


tionales
L’émergence des normes comptables internationales pour le secteur public (International
Public Sector Accounting Standards, ou IPSAS) est décrite comme l’évolution la plus im-
portante parmi les modifications en matière de comptabilité publique qui se produisent.En
réponse à un besoin d’harmonisation comptable, le normalisateur international de la comp-
tabilité publique (IPSASB) propose un référentiel normatif IPSAS avec l’objectif avoué de
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

servir l’intérêt général. Les structures et les processus qui soutiennent les opérations de l’IP-
SASB sont mis en place et soutenus par la Fédération internationale des organisations non
gouvernementales (IFAC).
l’IPSASB, trouve ses origines en 1986 lorsque l’IFAC, l’organisation mondiale de la
profession comptable, a créé le Comité du secteur public (PSC) comme l’un de ses comités
permanents. La corporate financial performance(CFP) avait pour mandat général d’élaborer
des programmes d’amélioration de la gestion financière et de la responsabilisation du secteur
public. Au cours de sa première décennie, la CFP s’est efforcée de s’établir et sa production
consistait en grande partie en des études ponctuelles sur des questions comptables spéciali-
sées dans le secteur public.
En 1996, la CFP a lancé le programme de normalisation et a de facto transformé son rôle
en un normalisateur comptable international pour le secteur public. À la suite d’un examen
externe du rôle, de la gouvernance et de l’organisation du PSC en 2004, l’IFAC a relancé le
PSC en tant qu’IPSASB en 2004 avec des termes de référence révisés pour refléter que le
mandat du Conseil se concentrera à l’avenir sur l’élaboration et la publication des IPSAS.
Dans le passé, il y a eu des critiques sur le fait que l’adhésion à l’IPSASB était trop
pondérée pour les praticiens des cabinets comptables privés, avec une expérience limitée du
secteur public. Cependant, la composition du Conseil a considérablement évolué au cours
des dernières années. Les membres du conseil d’administration et les conseillers techniques
comprennent désormais des professionnels des ministères des finances, des institutions d’au-
dit gouvernementales, des cabinets comptables privés et des membres du public.
Aujourd’hui, le Conseil est composé de 18 membres bénévoles du monde entier ayant
une expérience et une expertise dans l’information financière du secteur public. Des repré-
sentants d’organisations fortement intéressées par l’information financière du secteur public,
telles que le FMI, la Banque mondiale, l’OCDE et la Commission européenne, participent
également aux réunions du Conseil en tant qu’observateurs.
Le profil des membres de l’IPSASB par origine géographique et par parcours profes-
sionnel est actuellement le suivant [11] :

5
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

F IGURE 1.1 – IPSAS par origine géographique

A) L’achèvement : Depuis 1996, l’IPSASB élabore des normes, des orientations et des
ressources à l’usage des entités du secteur public pour l’information financière à
usage général.Dans la première phase, l’IPSASB s’est concentré sur l’adaptation des
Normes comptables internationales (IAS) existantes, devenues ensuite les Normes In-
ternationales d’Information Financière (IFRS), au secteur public.
À la fin de 2001, il existait 17 IPSAS, toutes fondées sur des IFRS apparentées. Dans
la plupart des cas, ces normes étaient similaires aux IFRS originales (avec une certaine
adaptation de la terminologie et des exemples), mais d’autres ont nécessité un travail
considérable pour les adapter au contexte du secteur public.
L’IPSASB a également élaboré une norme de comptabilité de caisse unique, conçue
en grande partie comme une étape intermédiaire pour les pays passant à la comptabi-
lité d’exercice.
En 2002, l’IPSASB a lancé la deuxième phase du programme de normes, qui, en plus
de continuer à développer des IPSAS basées sur les IFRS, comprenait des questions
d’importance particulière pour le secteur public. Depuis 2002, douze IPSAS ont été
élaborées, dont quatre normes spécifiques au secteur public : IPSAS22, Divulgation
d’informations sur le secteur des administrations publiques ; IPSAS23, Produits des
opérations sans contrepartie directe ; IPSAS24, Présentation des informations bud-
gétaires dans les états financiers ; et IPSAS32, Accords de concession de services :

6
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

Concédant.
Plus récemment, en plus d’élaborer des IPSAS sur la comptabilité d’exercice,
l’IPSASB a consacré un temps considérable à l’élaboration d’un cadre conceptuel
pour le secteur public qui définira les principes fondamentaux auxquels toutes les
normes comptables individuelles doivent se conformer et qui peuvent impliquer la
révision de certaines des normes existantes, et les lignes directrices sur les pratiques
recommandées (RPG) qui représentent les bonnes pratiques que les entités du secteur
public sont encouragées à suivre (par opposition aux normes que les entités doivent
appliquer si elles veulent revendiquer la conformité aux IPSAS). Parmi les autres pro-
jets récents figurent des travaux sur l’harmonisation des normes IPSAS et des normes
pour les statistiques de finances publiques.
Fin juin 2013, l’IPSASB a publié 32 normes7 et 2 RPG8. Dans le même temps, cer-
taines questions pertinentes pour le secteur public n’ont pas encore été abordées,
notamment le traitement comptable des prestations sociales et autres dépenses sans
contrepartie.

B) Financement : Plus de la moitié du financement de l’IPSASB est assuré par l’IFAC


grâce aux contributions de ses organismes membres. Le financement externe repré-
sente l’autre moitié – le gouvernement du Canada et l’Institut Canadien des Comp-
tables Agréés (maintenant CPA Canada) comptant pour environ la moitié de ce mon-
tant. Un certain nombre d’autres sources fournissent le financement restant par le biais
de contributions plus modestes. Le financement externe a été en termes généraux pour
le travail de l’IPSASB et non affecté à une activité spécifique.
Le budget total de l’IPSASB en 2012 était de 2,3 millions de dollars. Comme le
montre la figure ci-dessous, la majeure partie du budget est consacrée aux salaires du
personnel technique et de soutien, car les membres du conseil d’administration sont
des bénévoles. La répartition des dépenses de l’IPSASB est actuellement la suivante
[10] :

7
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

F IGURE 1.2 – Répartition des dépenses de l’IPSASB en 2012

1.3 Section 2 : Préface aux normes comptables internatio-


nales du secteur public
Cette préface aux normes comptables internationales du secteur public IPSAS montre
les objectifs et les procédures de fonctionnement de l’international Public Sector Accoun-
ting Standards Board « IPSASB » et explique aussi le champ d’application et l’autorité des
normes comptables internationales du secteur public.
A cet effet l’année 2017 marquait le vingtieme anniversaire du programme d’élabora-
tion des normes IPSAS. Au cours des 20 dernieres années, l’IPSASB et son prédécesseur, le
Comité du secteur public de l’IFAC, ont élaboré 40 Normes comptables internationales pour
le secteur public (IPSAS) qui sont des normes financières globales de haute qualité desti-
nées à s’appliquer aux entités du secteur public, à l’exception des entreprises publiques,trois
énoncés de pratiques recommandées (RPG), une norme IPSAS relative à la comptabilité de
caisse et le Cadre conceptuel de l’information financiére à usage général publiée par les en-
tités du secteur public(Cadre conceptuel).
Ces documents, conjugués à l’introduction d’un cadre de gouvernance et aux impor-
tantes activités de sensibilisation menées par les membres et d’autres personnes associées à

8
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

ses activités, ont progressivement permis à l’IPSASB de devenir l’organisme de normalisa-


tion mondial en matiére d’information financiére du secteur public.
Les toutes premiéres consultations sur la Stratégie et le Programme de travail de l’IP-
SASB menées en 2014, ainsi que l’achévement du Cadre conceptuel au cours du deuxiéme
semestre de 2014, ont marqué un tournant pour l’IPSASB. Ils ont en effet fondamentale-
ment faconné ses activités actuelles. Notre travail est aussi de plus en plus influencé par
notre nouveau cadre de gouvernance et de consultation, formé du comiteé d’intéret public
(PIC) et du groupe consultatif (CAG), qui a été mis en œuvre au cours des deux derniéres
années. Ces deux groupes mettent l’accent sur l’intérét public, ce qui influe grandement sur
les travaux de l’IPSASB.
Il s’agit donc d’un moment charniére pour l’IPSASB, étant donné que le rythme et l’am-
pleur de l’adoption des normes IPSAS ont considérablement augmenté ces derniéres années.
Cette tendance devrait vraisemblablement se poursuivre. Ses normes et directives devront
donc de plus en plus répondre aux exigences pratiques d’un groupe d’utilisateurs potentiels
en pleine expansion.
La Stratégie de 2015 a inscrit des travaux pour la premiére fois dans le contexte de la
volonté de renforcer la gestion des finances publiques à l’échelle mondiale.à la suite des
commentaires faits par les parties prenantes, l’IPSASB a axé ses travaux sur l’élaboration
et la mise à jour des normes IPSAS. Lorsqu’il a choisi et délimité la portée des projets du
Plan de travail actuel, l’IPSASB s’est efforcé de trouver un juste équilibre entre la prise en
compte des principaux problémes du secteur public et la poursuite de la convergence avec
les nouvelles normes importantes publiées par l’International Accounting Standards Board
(IASB).
Au fur et à mesure que l’IPSASB réalise les projets approuvés en 2015, dont un certain
nombre seront achevés d’ici à la fin de 2018, il examine l’orientation à prendre pour la pro-
chaine période de cinq ans, allant de 2019 à 2023, et la manière d’allouer ses ressources en
vue de donner la priorité aux nouveaux projets et à d’autres domaines de travail potentiels.
A la lumière des commentaires recueillis lors des nombreuses activités de sensibilisation
que l’IPSASB, ses conseillers techniques et ses anciens membres organisent collectivement,

9
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

ainsi que des réunions du Public Sector Standard Setters Forum qui ont eu lieu en 2016 et
2017, l’IPSASB estime qu’il devrait continuer à axer ses travaux sur l’élaboration de normes
d’information financière de qualité supérieure pour le secteur public.
Toutefois, l’IPSASB estime également qu’il doit mieux cibler ses activités dans le do-
maine de la sensibilisation aux normes IPSAS et aux avantages de leur adoption et de leur
mise en œuvre. Il doit notamment collaborer plus étroitement avec les organismes mondiaux
et régionaux pour mieux faire connaitre les normes IPSAS auprés des autorités de réglemen-
tation et des marchés financiers, qui, à notre avis, devraient tous étre des défenseurs clés et
des partisans résolus de l’adoption des normes IPSAS.
Les réponses à la toute premiére consultation de l’IPSASB sur la Stratégie et le Plan
de travail en 2014 ont utilement contribué à façonner les modes de fonctionnement de l’IP-
SASB et son plan de travail. La nouvelle Stratégie et le nouveau plan de travail orienteront
les travaux de l’IPSASB sur cinq années à partir de 2019 et joueront un role clé dans le
renforcement de la gestion des finances publiques à l’échelle mondiale dans l’avenir. Cette
consultation amorcées aujourd’hui vous donnent l’occasion d’influencer les priorités qui
seront mises en œuvre pour la période 2019-2023 et, ce faisant, de contribuerà façonner
l’avenir des normes mondiales d’information financière du secteur public [1] .

1.4 Section 3 : Le cadre conceptuel de l’information finan-


cière à usage général des entités du secteur public
Pour étudier un processus de consultation à l’échelle internationale la participation des
acteurs au projet d’élaboration du cadre conceptuel de l’IPSASB est analysée au moyen de
l’analyse de contenu thématique.
Selon le projet Brief, vouloir définir ex nihilo le cadre conceptuel de comptabilité pu-
blique serait contraire à l’expérience de l’élaboration des cadres existants. En effet, on a tou-
jours constaté jusqu’à présent que les normalisateurs commencent à développer des concepts
après que de nombreuses normes aient été rédigées. Dans les 28 IPSAS existants, sont déjà
inclus des concepts, définitions ou principes. Leurs identification et intégration dans le futur

10
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

cadre conceptuel nécessitent ainsi une phase de réflexion et de test qui renforcera la crédibi-
lité de l’IPSASB et lui permettra de prendre des décisions plus cohérentes et plus efficaces.
Il s’ensuit que le futur statut du cadre conceptuel sera double :

1. Il s’agira d’un instrument de légitimation de la normalisation déjà accomplie ;

2. Il sera l’acte fondateur des principes comptables auxquels les normes spécifiques fu-
tures devront se conformer.

1.4.1 La démarche adoptée par l’IPSASB :

De prime abord, la méthode retenue par l’IPSASB, qui consiste à collaborer avec les nor-
malisateurs nationaux et les autres organisations similaires, apparait comme intégratrice des
pratiques de la comptabilité publique dans le monde. Or, paradoxalement, elle tend à éluder
la question fondamentale des spécificités d’un cadre conceptuel de comptabilité publique.
L’IPSASB affirme au vu de la convergence des réponses de 16 pays à un questionnaire,
qu’un consensus se dégage clairement sur les éléments que doit contenir un cadre concep-
tuel.
Au nombre de six, il s’agit : des objectifs des états financiers, des éléments qui consti-
tuent ce dernier (actif, passif, charges, produits, fonds propres/actif net), des critères de
reconnaissance (critères auxquels on se réfère pour juger de l’opportunité de constater un
élément dans les comptes), des méthodes d’évaluation, de la présentation des états financiers
et des informations à fournir en annexe.
Cette structure du cadre conceptuel de comptabilité publique à venir est quasiment iden-
tique à la structure du cadre existant pour la comptabilité privée (dont la révision en cours
reprend aussi la même structure). On peut se demander si l’ouverture de réflexion qu’offrait
la constructions séparée d’un cadre propre à la comptabilité publique n’aurait pas pu per-
mettre d’essayer d’inclure des éléments qui vont difficilement trouver place dans la struc-
ture standard retenue : n’y aurait -il pas des actifs publics autres que ceux qui génèrent
des avantages économiques futures (avantages très lointains, potentiel de services impré-
cis, différence d’avantages selon les générations,. . .), liens avec les notions de comptabilité

11
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

nationale, n’y aurait-il pas plus de 4 blocs comptables (actifs, passifs, charges, produits ),. . .

1.4.2 Les éléments du futur cadre conceptuel de l’IPSASB :

L’IPSASB évoque les difficultés organisationnelles liées à un tel travail en raison des
relations entre les différentes parties d’un cadre conceptuel. Si les conséquences de cette
interconnexion nécessitaient d’être traitées concomitamment, cela s’avèrerait impossible sur
le plan pratique.
Aussi , quatre groupes de consultation papers futurs ont-ils été prévus, chacun traitant un ou
plusieurs aspects nécessaires à la rédaction du cadre conceptuel :

− Groupe1 : objectifs et étendue de l’information financière, ses caractéristiques quali-


tatives et celles de l’entité présentant les états financiers (reporting entity) ;

− Groupe2 : définition et reconnaissance des éléments des états financiers,

− Groupe3 : évaluation, présentation et information à fournir en annexe ;

− Groupe4 : cadre conceptuel pour une comptabilité de caisse

1.5 Section4 :Structure et organisation des normes IPSAS


et IPSASB
Les membres de l’IPSASB peuvent être nommés par n’importe quel intervenant, y com-
pris les organismes membres de l’IFAC et les membres de l’IPSASB, le Forum des firmes
de l’IFAC, les organisations internationales, les institutions gouvernementales et le grand
public.
Les membres de l’IPSASB sont nommés sur recommandation du Comité des candida-
tures de l’IFAC. Sur la base de ces nominations, les nominations sont ensuite effectuées par
le Conseil de l’IFAC, en tenant compte de critères techniques et professionnels, ainsi que
d’un équilibre géographique et entre les sexes.
L’objectif des RPG est de fournir des orientations qui représentent de bonnes pratiques
que les entités du secteur public sont encouragées à suivre. Toutefois, les entités peuvent

12
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

prétendre se conformer entièrement aux normes IPSAS (normes), même si elles ne suivent
pas les directives d’un ou de plusieurs RPG.
Les études doivent fournir des conseils sur les questions de rapports financiers dans le
secteur public (ex l’étude 14 intitulée « Transition vers la méthode de comptabilité d’exer-
cice : orientation pour les entités du secteur public). Elles sont fondées sur la recherche des
meilleures pratiques et des méthodes les plus efficaces pour traiter les questions comptables
abordées.
En 2015 et 2016, le personnel de l’IPSASB a publié de courts documents non autorisés
sur le traitement de la dette souveraine Restructurations en vertu des IPSAS et sur les as-
pects comptables de l’octroi d’un droit au modèle de l’opérateur dans IPSAS 32, Accords de
concession de services : Concédant. Le personnel a également publié un document d’infor-
mation sur les systèmes d’échange de droits d’émission à la suite de la décision de désactiver
le projet à la lumière des décisions de l’IASB sur leur projet connexe sur les mécanismes de
tarification des polluants.
L’IPSASB peut déléguer la responsabilité de mener les recherches nécessaires et de rédi-
ger les normes et les directives proposées aux soi-disant groupes axés sur les tâches (GTT),
aux personnes ou au personnel de l’IPSASB. Les GTT sont présidés par un membre de l’IP-
SASB. Selon le sujet, les sous-groupes peuvent également comprendre des non-membres de
l’IPSASB ou de l’IFAC.
Dans ce cas, les groupes sont appelés Task Forces (TF). Le travail des GBT/FT est habi-
tuellement axé sur la création de documents de consultation (PC) ou de projets d’exposition
(DE), qui sont mis à la disposition du grand public. Le but des GBT et des GT est d’effectuer
des travaux préparatoires pour le conseil.
Néanmoins, la responsabilité finale des projets incombe à l’IPSASB
La publication des PC et des DE vise à donner aux personnes, aux groupes, aux entités
du secteur public ou à leurs représentants la possibilité de présenter des commentaires. (Gé-
néralement dans un délai de quatre à six mois). Cela permet aux groupes concernés par les
IPSAS d’exprimer leur opinion avant que les normes ne soient approuvées et publiées par
l’IPSASB.

13
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

Les observateurs de l’IPSASB comprennent des organisations qui s’intéressent à l’in-


formation financière du secteur public, telles que la Commission européenne, Eurostat, le
Fonds monétaire international (FMI), les Nations Unies ou la Banque mondiale.Un obser-
vateur peut demander le droit de parole, mais n’a pas le droit de vote.
En plus du soutien financier et en nature de l’IFAC, l’IPSASB reçoit également du sou-
tien (financier direct et en nature) de plusieurs sources externes, comme la Banque asia-
tique de développement (BAD), les Comptables professionnels agréés du Canada (CPA Ca-
nada).les comptables Standards Board of South Africa (ASB), le New Zealand External
Reporting Board (XRB), les gouvernements du Canada, de la Nouvelle-Zélande et de la
Suisse, ainsi que les Nations Unies et la Banque mondiale.
À la suite d’une consultation publique du Groupe d’examen de la gouvernance, le Co-
mité de l’intérêt public (CIP) a été créé en 2015 pour veiller à ce que l’intérêt public soit servi
par l’IPSASB dans ses activités d’établissement de normes. En 2016, le Groupe consultatif
(CAG) de l’IPSASB a été créé en tant que partie intégrante et une partie importante du pro-
cessus formel de consultation de l’IPSASB.
La figure 1.3 illustre la structure et l’organisation actuelles de l’IPSASB.

F IGURE 1.3 – structure et organisation actuelles de l’IPSASB

14
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

Le référentiel IPSAS :

− L’IPSAS board : un comité de l’IFAC

− La demande et le soutien d’organisations internationales publiques (FMI, Banque


mondiale. . .)

− Un point de départ : la transcription des IAS/IFRS

− Un référentiel incomplet, des questions majeures non traitées : les relations avec le
budget, les passifs « sociaux »

− Une distinction majeure entre « exchange » et « non exchange transactions », dont la


portée et la limite restent à déterminer

1.6 Section5 : Contexte de l’application des normes comp-


tables internationales dans le secteur public.
Inspirées des IFRS, les normes IPSAS s’appliquent au secteur public. Déjà adoptées par
la commission européenne, l’ONU ou encore l’OCDE, elles sont en vigueur en France au
niveau de l’État et ont vocation à s’étendre à tous les organismes publics.
L’IPSASB élabore des IPSAS qui s’appliquent à la méthode de la comptabilité d’exer-
cice et des IPSAS qui s’appliquent à la méthode de la comptabilité de caisse.
En 2007

− Chercher à obtenir l’accord de principe des États membres en ce qui concerne l’adop-
tion des normes IPSAS

− Établir le cadre de référence définitif en ce qui concerne la composante du projet


Entreprise Ressource Project (ERP) constituée par les normes IPSAS, et définir les
responsabilités et les ressources internes pour sa mise en œuvre

− Recruter un expert en la matière (en cours)

15
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

En 2008
− Analyser les principales questions en matière de gestion financière, de budgétisation
et de comptabilité, l’incidence sur les systèmes financiers, sur le règlement financier
et son règlement d’exécution, et élaborer des méthodes, des procédures et des orien-
tations comptables
− Procéder à une évaluation des besoins de formation et établir un projet de plan de
formation
− Contribuer à la conception et à l’ajustement du système ERP
Entre 2009/2010
− Mettre en œuvre le plan de formation
− Élaborer des états financiers standard Préparer l’introduction de modifications dans la
pratique budgétaire
− Commencer une présentation de l’information en parallèle conformément aux normes
IPSAS
− Respect des normes IPSAS en 2010.
Les IPSAS énoncent des dispositions relatives à la comptabilisation, l’évaluation, la pré-
sentation et aux informations à fournir pour les opérations et les événements, dans les états
financiers à usage général.
Elles sont destinées à s’appliquer aux états financiers à usage général de toutes les en-
tités du secteur public. Les entités du secteur public comprennent des gouvernements na-
tionaux, des gouvernements régionaux (par exemple à l’échelle étatique, provinciale ou ter-
ritoriale), les collectivités locales (villes, communes, par exemple) et leurs composantes
(par exemple les services, les administrations, les comités et commissions), sauf mention
contraire. Les Normes ne s’appliquent pas aux entreprises privées. Les entreprises privées
appliquent les Normes internationales d’information financière (IFRS) publiées par l’Inter-
national Accounting Standards Board (IASB).
Les IPSAS contiennent une définition des entreprises publiques. Toute limitation du
champ d’application d’IPSAS spécifiques est clairement exposée dans ces normes. Les IP-
SAS ne sont pas censées s’appliquer aux éléments non significatifs. L’IPSASB a décidé que

16
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

tous les paragraphes des IPSAS auront une autorité égale, et que l’autorité d’une disposition
particulière sera déterminée par le langage employé.
Pour éviter toutes conséquences fortuites l’IPSASB a décidé d’appliquer cette politique pour
l’avenir au fur et à mesure des révisions et des rééditions des IPSAS précédemment publiées.
En conséquence, les IPSAS approuvées par l’IPSASB après le 1er janvier 2006. Une
Norme individuelle doit être lue dans le contexte de l’objectif énoncé et des Bases de conclu-
sions (le cas échéant) dans cette Norme.
Le tableau suivant donne un aperçu des normes comptables internationales pour le sec-
teur public (au 31 août 2017) et des IFRS correspondantes [8] :

17
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

18
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

(A) Liste des IPSAS qui ne sont plus applicable depuis le 01/01/2017 :
Ce tableau liste les nomes qui ne sont plus applicable car elles ont été supprimées et
ou remplacées.

F IGURE 1.4 – Liste des IPSAS qui ne sont plus applicables depuis le 01/01/2017

19
Chapitre 1. Généralités sur la comptabilité publique internationale

(B) Liste des IPSAS publiée le 31/12/2018

F IGURE 1.5 – Liste des IPSAS publiée le 31/12/2018

20
C HAPITRE 2

La réalité de la comptabilité publique en


Algérie

2.1 Introduction
L’évolution croissante de la dépense publique requière non seulement le renforcement
des capacités managériales des institutions et administrations publiques en charge de cette
dépense mais également l’amélioration de la fonction de contrôle de la dépense.
Ces dépenses destinées à assurer aussi bien la couverture des charges nécessaires au
fonctionnement des services publics que l’exécution des opérations d’investissement publics
mises à la charge de l’Etat, répondent à un besoin et conduisent à un objectif tel que défini
par le budget.
Une fois qu’il a été voté et publié, le budget doit être exécuté. La procédure d’exécution
de ce budget est soumise à l’ensemble des règles de la comptabilité publique et s’applique à
tous les organismes publics (Etat, Collectivités territoriales, et les Etablissements Publics à
caractère Administratif nationaux ou locaux.

2.2 Section 1 :Historique de la comptabilité publique en


Algérie et son évolution
Depuis les années 1980 s’est répandu dans de nombreux pays développés , un courant
de réformes de la gestion des finances publiques qui dépasse le simple cadre budgétaire et
comptable, et relève d’une préoccupation d’améliorer l’efficacité de la gestion publique, qui
Chapitre 2. La réalité de la comptabilité publique en Algérie

est enrichie d’une réflexion sur les finalités du service public, sur la relation entre la poli-
tique et l’administration et sur le service à l’usager. On va traiter l’évolution des textes qui
ont régis la comptabilité publique en Algérie depuis l’indépendance à ce jour.

(A) La loi N° 63-198 DU 8 JUIN 1963 INSTITUANT UNE AGENCE JUDICIAIRE


DU TRESOR
Cette loi a été promulguée le 08 Juin 1963 par le chef du gouvernement, le ministre
des finances et le garde des sceaux et comporte 6 articles par lesquels il est créé une
agence judiciaire du trésor auprès du ministre des finances. Cette agence est chargée
de suivre le recouvrement des débets des comptables publics et les créances actives de
l’État.

(B) Le décret 65-259 du 14 octobre 1965 fixant les obligations et les responsabilités
des comptables
Ce décret définit officiellement et pour la première fois le terme de comptable pu-
blique, ce décret comporte 29 articles et comporte principalement les points suivant :

− Le comptable au sens de ce décret est toute personne légalement désignée pour


exécuter des opérations de dépenses, de recouvrement ou de maniement au nom
de l’Etat, collectivités publiques et des établissements publics à caractère admi-
nistratif.

− La responsabilité personnelle et pécuniaire des comptables publics quant à la


tenue de la comptabilité et la conservation des pièces justificatives durant leurs
années d’exercice.

− La responsabilité du comptable public de toutes infractions à des dispositions ré-


glementaires, légales ou statutaires régissant l’organisme auprès duquel il exerce
ses fonctions.

− Toute personne placée sous les ordres du comptable pourra, en même temps que
le comptable être déclaré responsable dans les mêmes conditions.

22
Chapitre 2. La réalité de la comptabilité publique en Algérie

(C) La période allant de 1973 jusqu’à 1990 :


Cette période s’est distinguée par une stagnation de textes règlementaires, de lois et de
décret concernant la comptabilité publique, certains l’appellent la période de prépara-
tion de la sortie de la dépendance du pays au système français et aux textes existants
conformément à la l’ordonnance N°73-29 du 05 Juillet 1973 portant la reconduction
de la législation en vigueur jusqu’à nouvel ordre.

(D) La loi N° 84-17 DU 07 JUILLET 1984 RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES :[2]
Cette loi relative aux lois de finances est considérée comme le pilier de la comptabi-
lité publique en Algérie. Elle contient de nombreux articles, nous citerons ce qui nous
intéresse le plus dans ce thème de mémoire :

− La loi de finances de l’année prévoit et autorise pour chaque année civile, l’en-
semble des ressources et des charges de l’Etat, ainsi que les autres moyens finan-
ciers destinés au fonctionnement des services publics.

− Elle prévoit et autorise, en outre, les dépenses destinées aux équipements publics,
ainsi que les dépenses en capital.

− Les ressources du budget général de l’état comprennent : Des recettes d’ordre


fiscal, les revenus des domaines de l’Etat, redevances, dons, les remboursements
et les avances consentis sur le budget général de l’Etat, les produits divers, par-
ticipations au titre de la gestion du portefeuille d’actions confies par l’Etat.

− Les dépenses sur le budget général de l’Etat qui se divisent en dépense de :

(a) Fonctionnement : une dépense relative au bon fonctionnement des services


publics de l’Etat à savoir les salaires, charges diverses, frais de déplacement
etc.. . .

(b) Investissement : les crédits ouverts à ce titre couvrent les investissements


exécutés par l’Etat.

23
Chapitre 2. La réalité de la comptabilité publique en Algérie

(E) La loi N° 90-21 du 15 Aout 1990 relative à la comptabilité publique :[3]


La présente loi a pour objet de définir les dispositions générales d’exécution appli-
cables aux budgets et opérations financières de l’Etat, du Conseil constitutionnel, de
l’Assemblée populaire nationale, de la Cour des comptes, des budgets annexes, des
collectivités territoriales et des établissements publics à caractère administratif.
L’exécution des budgets, selon cette loi, se fait par des actes de constatation, de li-
quidation et de recouvrement en ce qui concerne les recettes, et se fait par des actes
d’engagement, de liquidation, de mandatement et de paiement en matière de dépenses.
On y trouve aussi la définition de l’ordonnateur, qui, au sens de la présente loi est dé-
fini comme toute personne ayant la qualité pour effectuer des opérations de recette
ou de dépenses sur le budget de l’Etat. Les comptables publics ,au sens de cette loi,
assurent le contrôle des dépenses engagées par les ordonnateurs en veillant à la régu-
larité des engagements par apport à la législation.
Depuis l’indépendance à ce jour, la comptabilité publique en Algérie s’est limitée en
réalité à travers le temps à veiller uniquement sur le respect des lois qui se sont avérées
inefficaces en matière de contrôle sur les dépenses publiques et inadéquates avec les
temps modernes.

2.3 Section 2 : Notion de la comptabilité publique


Chaque état national, ne serait-ce que pour la clarification de la gestion de ses deniers
propres, est amené à établir une comptabilité publique particulière [9] . La comptabilité
publique tend à contrôler l’emploi des crédits qui sont absorbés par les dépenses publiques
et qui disparaissent au fur et à mesure que les dépenses sont accomplies. Aux termes de
l’article 49 du décret du 29 décembre 1962 portant règlement général sur la comptabilité
publique « La comptabilité des organismes publics a pour objet la description et le contrôle
des opérations, ainsi que l’information des autorités de contrôle et de gestion. . . ».
Il s’agit ainsi d’un ensemble de règles juridiques et comptables qui gouvernent les opé-
rations financières de l’Etat Les règles juridiques déterminent les agents compétents pour
autoriser ces opérations, les exécuter et en assurer le contrôle. Elles indiquent aussi les pro-

24
Chapitre 2. La réalité de la comptabilité publique en Algérie

cédures à utiliser. Les mécanismes essentiels de la comptabilité publique ont été conçus, de
manière à répartir la responsabilité des opérations de recettes et de dépenses entre deux ca-
tégories d’agents : les ordonnateurs et les comptables publics. Ordonnateurs et comptables
publics se contrôlent mutuellement et sont, par ailleurs, soumis à la surveillance d’autres
agents, ou corps de contrôle.
En Algérie, à l’inverse de la comptabilité privée qui est une comptabilité d’engage-
ment, la comptabilité publique est une comptabilité de trésorerie (Recettes – Dépenses / les
comptes sont tenus sans prise en compte des engagements). Cette divergence qui demeure
toujours en Algérie, est devenue plus importante depuis l’adoption du nouveau système
comptable, qui s’inspire des normes comptables internationales. Au niveau international, la
notion de la comptabilité de trésorerie est devenue caduque, depuis la diffusion des normes
IPSAS (International Public Sector Accounting Standards / Normes comptables internatio-
nales du secteur public), destinées au secteur public. Le cadre conceptuel de l’IPSAS définit
les concepts suivants :

− La comptabilité générale de l’Etat est fondée sur le principe de la constatation des


droits et obligations.

− Les opérations sont prises en compte au titre de l’exercice auquel elles se rattachent,
indépendamment de leur date de paiement ou d’encaissement. Afin de jouer pleine-
ment son rôle, la réforme de la comptabilité (publique et privée) est incontournable.

Les principes primordiaux de la comptabilité publique sont :

− Le principe d’annualité : l’exercice comptable qui correspond à l’année civile avec


des aménagements ;

− Le principe d’universalité : les dépenses et les recettes ne sont pas affectées sauf dé-
rogations ;

− La séparation des ordonnateurs et des comptables : l’ordonnateur est la personne pu-


blique responsable de l’administration qui prescrit les opérations financières tandis
que le comptable est le trésorier public qui exécute, après contrôle de régularité, l’opé-
ration comptable.

25
Chapitre 2. La réalité de la comptabilité publique en Algérie

Les objectifs de la comptabilité publique visent à fournir des données crédibles sur l’activité
du secteur public ; dans ce contexte, ces derniers peuvent être définis comme suit :

− La possibilité d’identifier les revenus réels et les dépenses réelles et les comparer
avec les revenus et les dépenses estimés des unités administratives, afin d’identifier
les raisons de la différence entre les revenus réels et les dépenses discrétionnaires, qui
a pris des mesures correctives pour éviter les différences indésirables ;

− Assurer un contrôle administratif efficace des recettes et des dépenses de l’état. ceux
qui démontrent l’intégrité de la collecte et des dépenses conformément aux lois , rè-
glements et procédures afin de vérifier la gravité et la légalité des dépenses pour la
mise en œuvre des activités, les programmes et services et leur conformité avec les
lois et règlements qui les régissent ;

− Assurer les règlementations et comptabilité entre les agents de la comptabilité pu-


blique à savoir entre l’ordonnateur et l’agent comptable ;

− Resserrer le contrôle des biens appartenant aux administrations publique et gouverne-


mentales afin de les protéger contre la perte, le détournement de fonds ou l’utilisation
à mauvais escient ;

− La divulgation des résultats financiers et économiques des activités et des programmes


mis en œuvre par les unités gouvernementales en ce qui concerne la conformité aux
dépenses de ces programmes et activités, ainsi que l’indication de l’ampleur des acti-
vités et des opérations réalisées.

2.4 Section 3 : La réalité de l’évolution du système actuel


et ses lacunes
Avec l’environnement et le monde des affaires ainsi que la mondialisation, l’Algérie
s’est retrouvée parmi les pays qui ont le moins évolué dans divers secteurs, le climat des
affaires est devenu de plus en plus dissuasif pour les investisseurs étrangers ainsi que pour
les hommes d’affaires Algériens de par sa lenteur à présenter des états financiers qui reflètent

26
Chapitre 2. La réalité de la comptabilité publique en Algérie

la réalité et toutes les informations nécessaires aux utilisateurs d’une part, et sa lenteur à
procéder aux paiements ou aux avances nécessaires aux intéressés d’autre part.
L’évolution de la comptabilité publique s’est vue stagner depuis plusieurs décennies et s’est
retrouvée marginalisée malgré les nombreuses recommandations et rapports. On note même
que l’évolution qui s’est déroulée n’a pas apporté des nouveautés profondes en comparaison
à ce qui existait avant. Le système actuel comporte ainsi plusieurs lacunes on cite :

(a) Le manque de bilan sur les états financiers du secteur public :


Le bilan est d’une importance primordiale n’existe toujours pas dans le secteur public,
la comptabilité reste toujours une comptabilité orientée vers une comptabilité d’en-
caissement et de décaissement. Les bilans présentés dans le cadre de la comptabilité
publique en Algérie manquent d’informations essentielles

(b) Absence de cadrage budgétaire pluriannuel : L’exécution des budgets de l’état dans le
cadre de la comptabilité publique se fait annuellement.

(c) Contrôle des dépenses peu efficace

(d) La concentration sur le respect des lois davantage que sur la culture de l’objectif

(e) La classification réglementaire des dépenses ne permet pas de donner une image sur
les programmes concernés

(f) La concentration sur la comptabilisation des recettes et des dépenses sans mettre l’ac-
cent sur le patrimoine, les créances de l’état et la concession du service public.

(g) La nomenclature actuelle des comptes obsolète et comporte plusieurs comptes de na-
ture similaire

(h) Le système actuel n’est pas en adéquation avec les systèmes comptables actuels de
par l’utilisation de l’outil informatique et la convergence de toutes les données dans
un seul support qui permet d’avoir les informations à tout moment.

(i) Une comptabilité en l’absence de normes comptables

(j) Le manque d’intervention d’un acteur indépendant pour certifier les comptes pour
conforter les informations présentées

27
Chapitre 2. La réalité de la comptabilité publique en Algérie

2.5 Section 4 : La nécessité du changement et la réforme


du système actuel
L’Algérie n’a pas cessé de mener plusieurs réformes au niveau de multiples ministères.
En fait, la réforme est la mission principale de toute personne, en commandant le conve-
nable et interdisant le blâmable. C’est un projet réformiste continu et renouvelable. Nous
proposons trois axes fondamentaux pour la réforme de la comptabilité, à savoir :

− La modernisation de la comptabilité publique ;

− L’actualisation de système comptable financier (Comptabilité privée) ;

− La formation comptable. A l’instar des autres structures du ministère des finances la


direction générale de la comptabilité est engagée dans un processus de réformes et de
modernisation porte essentiellement sur [4] :

− La restructuration du circuit de la dépense publique, dans le cadre de la modernisation


du système budgétaire.

− La révision du plan comptable de l’état.

− La réforme de la comptabilité des EPA comme volet important de la modernisation de


la comptabilité publique.

− La loi portant système comptable financier, pour une mise à niveau et une adaptation
aux normes, des outils de gestion de la comptabilité d’entreprise.

− L’organisation des professions d’expert-comptable et de commissaire aux comptes.

− La loi de règlement.

− La loi sur la comptabilité publique Le projet de modernisation des systèmes budgé-


taire inspiré de l’expérience Française, a pour objectif l’introduction de changements
touchant aux règles, procédures, organisation et outils d’élaboration, de présentation
et d’exécution du budget et de maîtrise de la fonction de conseil économique du mi-
nistère des finances.
Dans le cadre de la réforme budgétaire ce projet a pour ambition d’orienter la gestion
des dépenses de l’état, en fonction de résultats à atteindre, pour passer d’une logique

28
Chapitre 2. La réalité de la comptabilité publique en Algérie

de moyens à une logique de résultats. A ce titre, le projet de la réforme comporte


deux volets importants et étroitement liés entre eux : un volet budgétaire à caractère
technique (classification des dépenses par nature, enveloppes budgétaires. . . etc.) et un
volet lié à la responsabilité de gestion des dépenses publiques.

Ce projet a pour objectifs :

− d’instaurer un système de budgétisation pluriannuelle intégré, visant à renforcer la


capacité de prévision et de gestion des dépenses publiques.

− D’améliorer la présentation du budget afin de favoriser un débat ouvert sur les choix
budgétaires et de politique économique.

− De renforcer les capacités d’analyse terme de coûts, de choix des instruments et d’ef-
ficacité des politiques de dépenses.

− De renforcer la capacité du ministère des finances, en matière de suivi et de respon-


sabilisation des agents et institutions. A cet effet, le projet de la réforme budgétaire
s’articule autour ; des principes de conception de programmes qui constituent désor-
mais le nouveau cadre de responsabilité et de mise en œuvre des politiques publiques,
et des concepts d’une gestion axée sur les résultats.

2.6 Section 5 : Les objectifs de la réforme


La conception et la mise en œuvre de la méthode et du système précis, ainsi que le
principal défi des réformes de la gestion financière publique, sont essentiellement définis
en répondant à la question suivante : « quel est le système de comptabilité et d’information
financière le plus approprié pour répondre aux besoins des utilisateurs de l’information fi-
nancière, compte tenu des obligations de rendement et comptables actuellement applicables
à l’environnement du secteur public ? » (OCDE, 1993, cf. Carnegie, 2005).
L’ordonnance organique de 1959,relative aux lois de finances est abrogée depuis le 1er
janvier 2005 car elle était exclusivement orientée sur la procédure budgétaire, et ne consa-
crait que peu de développements à la comptabilité publique, l’évoquant à divers endroits et
renvoyant au pouvoir réglementaire le soin de prendre « toutes dispositions relatives à la

29
Chapitre 2. La réalité de la comptabilité publique en Algérie

comptabilité publique ». Cette ordonnance a été mise en place une comptabilité budgétaire
ou de caisse , fondée sur l’enregistrement des opérations au moment du décaissement ou
de l’encaissement, elle précise les contours d’une comptabilité ou le budgétaire et le comp-
table sont étroitement liés comme l’affirment les articles 16 « le budget est constitué par
l’ensemble des comptes qui décrivent pour une année civile, toute les ressources et toutes
les charges de l’état » et 18 « l’ensemble des recettes assurant l’exécution de l’ensemble des
dépenses, toutes les recettes et toutes les dépenses sont imputées à un compte unique intitulé
budget général » La comptabilité de caisse assure un enregistrement simultané budgétaire
et comptable des dépenses et des recettes, elle permet de garantir l’unitéfinancière de l’état,
ainsi au ministre des finances et au parlement de disposer de données précises. Malgré ces
avantages la comptabilité de caisse ne répond plus aux attentes d’un bon système de gou-
vernance repose sur le management de la performance et les principes de sincérité et de
transparence.[6]
Or, jusqu’à la LOLF, la comptabilité de l’Etat était très agrégée. Elle ne délivrait que des
informations annuelles, établies au niveau central et difficilement utilisables par chaque ser-
vice. Il manquait un outil de gestion publique appuyé sur la comptabilité publique. Avec la
LOLF, les gestionnaires bénéficieront d’informations nouvelles. Parallèlement en lui four-
nissant une information transparente sur les finances publiques, y compris le patrimoine
de l’Etat. La LOLF distingue, d’une part, le budget, acte d’autorisation accordé par le par-
lement et présenté dans le cadre de loi de finances, et d’autre part, les comptes de l’état.
Ce changement révèle l’importance de la comptabilité dans les modes de gestion : un ges-
tionnaire, public ou privé, ne peut prendre de décisions s’il ne dispose pas d’instruments
lui permettant d’apprécier les conséquences de ses actes, de mesurer sa performance et ses
coûts, de connaître sa situation patrimoniale, etc. Ainsi la LOLF comme le montre l’article
27 présente trois comptabilités pour complétés l’information comptable dont l’état disposait.
« L’état tient une comptabilité des recettes et des dépenses budgétaires et une comptabilité
générale de l’ensemble de ses opérations. En outre, il met en œuvre une comptabilité desti-
née à analyser les coûts des différentes actions engagées dans le cadre des programmes ».
Afin de retrouver un système de direction et d’information pour le gouvernement ainsi

30
Chapitre 2. La réalité de la comptabilité publique en Algérie

que pour l’administration publique, des rapports financiers consolidés s’imposent, qui in-
cluent les coopérations. Indépendamment des analyses essentiellement techniques sur les
informations comptables et financières qui s’imposent, il ne faut pas oublier l’objectif pre-
mier de toutes les réformes de la gestion financière publique : offrir une base d’information
et de gestion de sorte à ce que les activités du secteur public puissent être effectuées de façon
efficiente et efficace (Pollitt, 2001) ; dans Le but est d’examiner les principales réformes né-
cessaires et la façon d’améliorer les critères de notification et de consolidation afin de mieux
tenir compte des particularités du secteur public.
Nous verrons que peu de mesures s’imposent pour axer le débat essentiellement tech-
nique sur son objectif fondamental :

− la prestation efficace et efficiente des services publics ;

− permettre de coordonner l’action des institutions et administrations de l’Etat. Pour


cela, on doit passer nécessairement d’une approche sectorielle budgétivore et statique
à celle d’une budgétisation pluriannuelle par programme en tant qu’unité comptable
opérationnelle gouvernée sur l’approche économique et l’obligation de résultat aux
gestionnaires de l’Etat. C’est-à-dire pour améliorer la responsabilisation et la capacité
de bien gérer les finances publiques afin d’améliorer l’efficacité et l’efficience des
dépenses publiques.

− la transparence des opérations de l’Etat, dont l’usage est le contrôle des ressources,
de la traçabilité et de visibilité des flux des capitaux à l’effet de mieux optimiser
les actifs de l’Etat en normes comptables internationales (IAS/IFRS), dans la mesure
où la réforme comptable de l’Etat que nous préconisons est basée sur une approche
économique plus conforme aux règles d’une économie de marché. Une fonction qui
demande des cadres bien formés et surtout un esprit d’entreprise et une culture éco-
nomique. Le nouveau système régissant la comptabilité de l’Etat constitue à ce titre
un véritable pari de modernisation et participe à la création d’un nouvel état d’esprit
dans le processus de préparation, d’adoption des budgets au sein des deux Chambres
parlementaires, d’exécution et de contrôle des finances publiques.

31
C HAPITRE 3

Nécessité et avantages de la mise en


œuvre de la comptabilité internationale
dans le secteur public

3.1 Introduction
Selon Robert N. ANTHONY, un système qui fonctionne parfaitement dans une entre-
prise, il ne fonctionne, peut-être, plus dans une autre entreprise, malgré que les deux entre-
prises ont le même environnement du contrôle. Cette évolution de l’environnement écono-
mique de l’entreprise a rendu la comptabilité des coûts peu pertinente par rapport à ce que
les managers cherchent

3.2 Section 1 : Rapprochement entre comptabilité et sta-


tistiques pour le secteur public
Les normes proposées par l’IPSAS concernent essentiellement les états financiers et
comptables "généraux", c’est-à-dire ceux dont le but est de diffuser une information à portée
générale, visant le plus grand nombre d’utilisateurs, qu’ils soient contribuables, banquiers
ou salariés de ces entités par exemple. Plutôt que d’identifier et traiter d’un point de vue
comptable les questions spécifiques au secteur public, l’IPSAS travaille avec le souci de
rapprocher les normes comptables publiques et les bases de données statistiques nationales.
Chapitre 3. Nécessité et avantages de la mise en œuvre de la comptabilité
internationale dans le secteur public
Il est apparu que des différences significatives existaient entre les travaux de l’IPSAS
et les systèmes statistiques de comptabilité des Etats, en particulier avec un système faisant
référence : le système mis en place par le FMI. Un groupe de travail a ainsi été constitué
pour étudier la pertinence et la faisabilité d’une harmonisation. Le résultat de ces travaux a
été publié en janvier 2005. Le groupe de travail a proposé une classification des différences
recensées en 9 catégories :

− les concepts,

− la définition de l’entité sur laquelle porte les états comptables,

− les questions liées aux participations en capital (actionnaires minoritaires ou partici-


pations prises par les organismes du secteur public),

− la comptabilisation des actifs autres que financiers,

− les amortissements et provisions : problèmes spécifiques,

− l’évaluation des actifs, des dettes et du capital,

− les instruments financiers,

− les retraitements liés à la continuité de l’exploitation (opérations de fin d’exercice),

− les documents comptables et financiers.

Pour chaque différence relevée dans chaque catégorie est évaluée la nécessité de son
existence, en fonction des objectifs respectifs poursuivis par l’IPSAS et le FMI. Dans l’hy-
pothèse où cette différence n’est pas réellement utile, les moyens de faire converger les
approches sont proposés.
Les divergences concernent déjà la définition des limites de l’entité pour laquelle les
comptes sont présentés, question qui pose celle du périmètre des organisations dont les
comptes sont présentés et consolidés avec ceux de l’organisation principale. Le critère prin-
cipal retenu par l’IPSAS est celui de l’unité de gouvernement : appartiennent à une même
entité les organisations qui sont régies par un même "gouvernement". Pour le FMI, ce sont
les critères juridiques et institutionnels qui prévalent. Par exemple, une ville et son orga-
nisme HLM appartiennent à une même entité pour l’IPSAS alors que d’un point de vue

33
Chapitre 3. Nécessité et avantages de la mise en œuvre de la comptabilité
internationale dans le secteur public
statistique, il s’agira de deux entités différentes pour le FMI.
Nombre des différences identifiées peuvent faire l’objet d’une harmonisation. Par exemple,
concernant les tableaux de flux de trésorerie, l’IPSAS recommande d’opter pour une présen-
tation qui distingue entre flux d’exploitation, flux d’investissement et flux financiers alors
que le FMI, dans le but d’évaluer la liquidité d’un organisme, présente d’abord un tableau
de l’excédent (ou du déficit) de trésorerie résultant de la différences entre revenus nets d’ex-
ploitation et dépenses d’investissement non financier, puis un tableau récapitulatif de la tré-
sorerie nette d’un organisme, définie comme la somme des flux courants, des flux d’inves-
tissement non financier, et des flux d’investissement financier (les opérations en leasing sont
retraitées).
L’unité déclarante pour laquelle les états financiers sont présentés est une entité indi-
viduelle ou une entité économique (groupe d’entités composé d’une entité contrôlante et
toutes les entités contrôlées). La notion de contrôle est essentielle lorsqu’il s’agit de déter-
miner l’unité, et donc les activités économiques et les ressources qui sont comptabilisées
dans les états financiers de cette unité. Par exemple, dans les normes IPSAS, le secteur
public (« whole of government ») englobe dans l’administration publique, c’est-à-dire com-
prend les activités économiques entièrement consolidées de l’administration publique pour
chaque niveau de l’administration (administration centrale, États fédérés, administrations
de territoires ou collectivités locales) et des entités que l’administration contrôle. Les entités
contrôlées incluent les entreprises publiques. Les activités économiques des unités contrô-
lantes sont entièrement consolidées avec celles des unités contrôlées dans la présentation des
états comptables. De plus, les normes comptables prévoient soit la consolidation proportion-
nelle, soit la méthode de la mise en équivalence pour la plupart des entités conjointement
contrôlées.
Le secteur des « administrations publiques » du système statistique est donc un sous-
ensemble de l’entité publique des normes comptables. Conscient de la nécessité d’établir
pour fins statistiques une entité déclarante « administration publique », Il s’agit d’établir
une IPSAS qui permet ou encourage la publication d’informations financières sur le secteur
des administrations publiques tel qu’il est défini dans les bases statistiques dans le contexte

34
Chapitre 3. Nécessité et avantages de la mise en œuvre de la comptabilité
internationale dans le secteur public
des états financiers du secteur public préparés selon les normes IPSAS, et de spécifier les
règles à suivre par une administration qui choisit de publier ces informations.
Par ailleurs, les directives statistiques reconnaissent que les unités contrôlées par d’autres
unités n’ont peut-être pas une autonomie de décision pour tous les aspects de la vie écono-
mique. En fait, elles utilisent les mêmes expressions que les normes comptables pour ca-
ractériser ces relations, définissant les filiales comme des entités contrôlées par une autre
société.
Tant dans le système comptable que dans le système statistique, une garantie financière
est un droit contractuel pour le prêteur de recevoir de la trésorerie du garant, et une obliga-
tion contractuelle correspondante pour le garant de payer le prêteur, en cas de défaillance
de l’emprunteur. Par ailleurs, lorsqu’une entité donne des garanties en échange d’une rede-
vance, les deux systèmes comptabilisent des produits/dépenses .[5]
Les normes comptables comptabilisent aussi les opérations et, de plus en plus, d’autres
événements. Dans le passé, à quelques exceptions près, les entités du secteur public utili-
saient la comptabilité de caisse et, de ce fait, les états financiers ne comptabilisaient que les
changements de valeur résultant d’opérations de caisse avec d’autres unités. Cela est en train
de changer. Premièrement, le secteur public adopte de plus en plus la méthode des droits et
obligations. Deuxièmement, les normes comptables utilisent de plus en plus la juste valeur
et autre valeur courante comparativement à la méthode fondée sur le coût historique ; cette
dernière méthode était très souvent utilisée dans le passé par les entreprises du secteur privé
qui adoptent maintenant la base des droits et obligations. L’usage croissant de la juste valeur
pour certains actifs et non pour d’autres a amené à questionner le rôle du compte de résultat
et du message qu’il porte.

35
Chapitre 3. Nécessité et avantages de la mise en œuvre de la comptabilité
internationale dans le secteur public
3.3 Différences et convergence entre normes statistiques et
normes comptables

F IGURE 3.1 – Différences et convergence entre normes statistiques et normes comptables

36
Chapitre 3. Nécessité et avantages de la mise en œuvre de la comptabilité
internationale dans le secteur public
3.4 Section 2 : Nécessité de l’introduction de la comptabi-
lité internationale dans le secteur public
Un nombre croissant de gouvernements et d’organisations intergouvernementales pro-
duisent des états financiers selon la méthode de la comptabilité d’exercice conformément
aux normes IPSAS ou à des normes similaires aux IPSAS. Les informations contenues dans
les états financiers conformes aux normes IPSAS de la comptabilité d’exercice sont jugées
utiles, tant pour la reddition de comptes que pour la prise de décisions. Les rapports finan-
ciers préparés conformément aux IPSAS permettent aux utilisateurs d’évaluer la respon-
sabilité de toutes les ressources contrôlées par l’entité et le déploiement de ces ressources,
d’évaluer la situation financière, la performance financière et les flux de trésorerie de l’entité
et de prendre des décisions concernant la fourniture de ressources ou la réalisation de ces
ressources.

− Les IPSAS facilitent l’alignement sur les meilleures pratiques comptables grâce à
l’application de normes comptables crédibles et indépendantes selon la méthode de la
comptabilité d’exercice intégrale. Elle améliore la cohérence et la comparabilité des
états financiers grâce aux exigences détaillées et aux indications fournies dans chaque
norme.

− La comptabilisation de tous les actifs et passifs améliore le contrôle interne et fournit


des informations plus complètes sur les coûts qui soutiendront mieux la gestion axée
sur les résultats.

Pour le cas de l’Algérie la nécessité d’introduire de nouvelles règles comptables dans le


secteur public est devenue une urgence signalée vu l’obsolescence de la méthode de travail
mise en vigueur et qui ne répond à aucune norme internationale, présentant ainsi une comp-
tabilité incomprise par les professionnels de la comptabilité même du secteur privé.
L’intégration de nouvelles normes est une évolution qui permet une meilleure lisibilité
de par son inspiration des normes IFRS ce qui permet ainsi une meilleure lecture et une
meilleure transparence.
Cette nécessité vient aussi suite aux différents appels et recommandations non seule-

37
Chapitre 3. Nécessité et avantages de la mise en œuvre de la comptabilité
internationale dans le secteur public
ment des organismes spécialisés dans la normalisation ou banque mondiale, mais aussi des
organisations humanitaires.
L’Algérie cause un certain retard dans l’application des normes IPSAS, ce retard est dû à
la difficulté de passer d’une comptabilité publique présente actuellement à une comptabilité
publique complètement différente, on note aussi le manque de personnel formé, qualifié et
expérimenté rend la transition encore plus difficile.
Les IPSAS permettent de répondre aux normes comptables internationales dans le sec-
teur public qui sont d’une importance majeure dans le cadre des accords entre les différents
pays dans le domaine économique et les différents partenariats de par la transparence et
l’image fidèle de l’information financière.
L’adoption des IPSAS par les Etats permettra d’améliorer non seulement la qualité des
informations financières publiées par des entités du secteur public dans le monde mais aussi
leurs comparabilité. L’IPSASB reconnait le droit des Etats et des normalisateurs comptables
nationaux à établir des directives et des normes comptables pour l’information financière à
fournir dans leurs juridictions. L’IPSASB encourage l’adoption des IPSAS et l’harmonisa-
tion des dispositions nationales avec les IPSAS. Les états financiers ne doivent être déclarés
conformes aux IPSAS que s’ils sont conformes à toutes les dispositions de chacune des IP-
SAS applicables.

3.5 Section 3 : Les avantages attendus et les effets positifs


de la mise en œuvre des IPSAS
L’expérience de longue date de certains premiers utilisateurs de la comptabilité d’exer-
cice ; Les IPSAS ainsi que les développements dynamiques dans le domaine de la compta-
bilité du secteur public à l’échelle mondiale au cours des dernières années fournissent un
riche champ d’observation pour obtenir des informations sur les avantages des réformes
comptables.

38
Chapitre 3. Nécessité et avantages de la mise en œuvre de la comptabilité
internationale dans le secteur public
Les normes IPSAS assurent que les bonnes pratiques seront utilisées dans la préparation
des états financiers, Avec des informations sur la situation financière et la performance fi-
nancière, accompagnées de l’état des flux de trésorerie, de l’état de l’évolution de l’actif net
et de l’état de comparaison du budget et des montants réels, les IPSAS selon la comptabilité
d’exercice sont en mesure de fournir des renseignements plus complets et de meilleure qua-
lité pour la prise de décisions. Les changements importants que requièrent ces normes sont
les suivants :

(a) des états financiers annuels audités ;

(b) comptabilité d’exercice pour les recettes, les dépenses, les actifs et les passifs ; et

(c) capitalisation et amortissement des biens immobiliers, installations et équipement.

(d) Les entités concernées seront obligées de fournir des rapports détaillés des actifs et
des passifs

Les avantages notés sont très divers, nous citeront principalement ce qui suit :

− Le changement de la méthode comptable, les transactions ou autres évènements seront


comptabilisés au moment où ils se produisent et non pas quand les fond seront reçus
ou payés.

− La conversion aux Normes IPSAS devrait permettre d’améliorer la gestion des res-
sources et les procédures internes ainsi que la gestion axée sur les résultats dans tout
le système ;

− la comptabilisation des immobilisations et leur amortissement ultérieur pendant leur


durée de vie utile ;

− Soutenabilité budgétaire à long terme ;

− la présentation des actifs, passifs, produits et charges conformément à des normes


internationales indépendantes améliore sensiblement la qualité, la comparabilité et la
crédibilité des états financiers ;

− Evaluer la performance, la situation financière et les flux de trésorerie de l’entité ;

− Les comptes établis suivant les normes IPSAS de la comptabilité d’exercice sont plus
complets que ceux basés sur la comptabilité de caisse et, par définition, suppriment

39
Chapitre 3. Nécessité et avantages de la mise en œuvre de la comptabilité
internationale dans le secteur public
la possibilité de manipuler les entrées et sorties de trésorerie pour respecter certains
objectifs d’information et de contrôle ;
− Une information financière plus complète et cohérente sur les charges et les produits
− La comptabilisation du matériel durable (investissement).
− Analyser soigneusement les systèmes informatiques existants (de la génération pré-
cédente) afin de déterminer leur compatibilité et leur synergie avec les exigences des
normes IPSAS dans le cadre de l’analyse initiale des insuffisances dont c’est un élé-
ment essentiel, évaluer les modifications à apporter à un progiciel de gestion intégré
pour appuyer l’application des normes IPSAS.
− Les systèmes informatiques connexes et devrait conduire à une nouvelle approche de
la planification, la prise de décisions, la budgétisation.
− En vue d’assurer durablement l’engagement des organes directeurs envers le proces-
sus de changement, les informer régulièrement des progrès réalisés dans l’application
des normes IPSAS et les prier d’adopter les décisions nécessaires, notamment en ce
qui concerne les modifications à apporter au règlement financier et l’allocation de
ressources au titre du projet.

3.6 Section 4 : Les coûts prévus de la mise en œuvre des


normes IPSAS et IPSASB
La récente crise de la dette souveraine a mis en lumière des lacunes dans les pratiques
comptables et d’établissement de rapports du gouvernement. L’objectif principal de nom-
breux projets de conversion d’IPSAS est de mettre en œuvre de solides systèmes de comp-
tabilité d’exercice. L’IPSASB fournit des normes comptables de haute qualité, élaborées de
manière indépendante, étayées par une procédure régulière étendue. Le Conseil est soutenu
par les gouvernements, professionnels les organismes comptables et les organisations inter-
nationales dans l’élaboration de pratiques exemplaires pour les entités du secteur public.
L’objectif général des réformes comptables dans tous les pays est d’améliorer la compa-
rabilité et la transparence des états financiers et de permettre la prise de décisions éclairées

40
Chapitre 3. Nécessité et avantages de la mise en œuvre de la comptabilité
internationale dans le secteur public
qui font partie des pratiques de gestion axées sur les résultats. En outre, la comptabilité ré-
formée vise à fournir des indicateurs de rendement clés pour l’évaluation de la façon dont les
gouvernements ont atteint leurs objectifs stratégiques. Cependant, les avantages spécifiques
pour les pays varient en fonction de la situation respective dans laquelle les gouvernements
agissent. Alors que la motivation des réformes comptables des pays développés à écono-
mie forte pourrait être plus intrinsèquement motivée, afin de renforcer la base d’information
pour les procédures de prise de décision politique et d’améliorer la gestion des ressources, la
mise en œuvre des IPSAS selon la méthode de la comptabilité d’exercice en tant que cadre
comptable reconnu mondialement dans les pays en développement qui ont de plus grandes
dépendances financières est souvent motivée extrinsèquement et a pour objectif d’accroître
la confiance et la crédibilité.
Avant d’entreprendre des évaluations coûts-avantages dans le contexte d’une décision de
réforme comptable, il est donc important de définir clairement les objectifs visés, les résul-
tats/extrants prévus en termes de livrables concrets et l’impact prévu du projet.
Sur cette base, la portée et la taille du projet – déterminer le paramètre de coût – peut être
déterminé. Ce qui est probablement le plus important, c’est que les groupes d’intervenants
pertinents, comme les politiciens ou les cadres supérieurs, doivent être identifiés et il faut
démontrer comment ces différents groupes peuvent tirer profit des résultats de la réforme.
Dans le contexte des discussions relatives à la mise en œuvre de la comptabilité d’exer-
cice « IPSAS », les opposants aux réformes font souvent valoir que la mise en œuvre soit
trop coûteuse par rapport aux avantages obtenus. Il ne fait aucun doute sur l’importance des
coûts et des efforts d’une telle réforme. Cependant, il vaut la peine d’examiner ces coûts en
détail.
Les coûts typiques engagés pour les réformes de la comptabilité d’exercice/IPSAS sont
les suivants :

− Coût de l’élaboration de nouvelles méthodes comptables ;

− Coût de la restructuration et de la documentation des processus administratifs et opé-


rationnels ;

− Coût de la collecte des données nécessaires au bilan d’ouverture (par exemple, enre-

41
Chapitre 3. Nécessité et avantages de la mise en œuvre de la comptabilité
internationale dans le secteur public
gistrement de tous les actifs, valorisation de ces actifs) ;

− Coût de conception des états financiers et notes correspondantes ;

− Coût de la réorganisation de l’environnement de la TI (Technologies de l’Informa-


tion,p. ex., mise en œuvre d’un système de gestion informatisé "ERP" approprié et de
modules connexes) ;

− Coût pour le personnel supplémentaire (p. ex., personnel nécessaire à la comptabilité


et à la gestion des actifs) ;

− Coût du renforcement des capacités et de la formation ;

− Coût pour les conseillers et les consultants.

Les principaux facteurs de coût des projets de comptabilité d’exercice/IPSAS sont souvent
les coûts liés aux TI, surtout lorsqu’une entité du secteur public au début de la mise en œuvre
d’IPSAS applique toujours la comptabilité de caisse. Dans de nombreux cas, les réformes
de la comptabilité d’exercice/IPSAS sont combinées aux réformes de la TI. Dans de tels
cas, les coûts liés aux TI devraient être différenciés en coûts liés à la comptabilité d’exer-
cice/IPSAS la mise en œuvre et l’investissement liés à la révision/mise à jour des systèmes
informatiques.
Les coûts différentiels de la mise en œuvre des IPSAS peuvent créer une charge finan-
cière supplémentaire pour l’organisme du secteur public (préparateurs) et, par conséquent,
pour les contribuables.
L’impact sur les contribuables peut être exprimé en coût par habitant ou par ménage.
Dans le contexte de l’UE,par exemple, le coût des efforts qui restent à faire pour atteindre
la pleine conformité avec EPSAS – un cadre susceptible d’être très étroitement aligné sur
les exigences IPSAS – a été évalué sur la base d’un coût standard ; Toutefois, il faut tenir
compte du fait que les coûts estimés de mise en œuvre d’IPSAS sont des coûts ponctuels
(même si l’impact budgétaire peut être réparti sur la durée du projet IPSAS/comptabilité
d’exercice).
Autres que le coût, les avantages réalisés par une information et un contrôle meilleurs
et améliorés resteront à l’avenir. Donc, même si l’on considère que les coûts récurrents de

42
Chapitre 3. Nécessité et avantages de la mise en œuvre de la comptabilité
internationale dans le secteur public
fonctionnement et de maintien des systèmes de comptabilité d’exercice sont plus élevés que
dans le cadre de la comptabilité de caisse, le ratio coûts-avantages pour la production et la
présentation de l’information financière sera probablement plus élevé que pour un régime
de comptabilité de caisse. Comme nous l’avons déjà mentionné, la comptabilité d’exercice
exige des compétences comptables plus poussées que la comptabilité de caisse. La mise en
œuvre des IPSAS pourrait représenter un défi pour le personnel financier (préparateurs) et
les politiciens qui sont habitués à un environnement fondé sur la comptabilité de caisse.
Ainsi, certains professionnels des finances publiques pourraient mettre du temps à acquérir
les compétences nécessaires pour fonctionner efficacement dans le nouvel environnement
comptable. Le niveau accru de complexité exigera également un investissement de la part
des décideurs, c’est-à-dire des gestionnaires publics et des décideurs, afin qu’ils puissent
utiliser cette information de façon appropriée et, à leur tour, obtenir les avantages attendus
aux fins de la prise de décisions. En résumé, on peut dire que la normalisation et la moderni-
sation de la reddition de comptes et des rapports publics constituent un investissement dans
l’avenir plutôt qu’un coût. Cet investissement contribue à une prise de décision plus éclairée,
à la transparence, à la responsabilisation et à une confiance accrue entre les intervenants, ce
qui a finalement un impact positif sur la croissance économique.

3.7 Section 5 : Les défis attendus de la mise en œuvre de


l’IPSAS
Afin de générer les différents avantages de la mise en œuvre d’IPSAS, un certain nombre
de défis auxquels une entité du secteur public est confrontée dans le cadre d’un projet de
mise en œuvre d’IPSAS doivent être relevés.
Les défis de la conversion IPSAS selon la méthode de la comptabilité d’exercice dé-
pendent considérablement de la situation initiale de l’entité en ce qui concerne la matu-
rité comptable et les données disponibles. Les entités qui appliquent déjà une comptabilité
d’exercice (modifiée) seront probablement confrontées à moins de difficultés qu’une entité
qui applique une comptabilité de caisse pure ou modifiée. Par conséquent, une entité qui ap-

43
Chapitre 3. Nécessité et avantages de la mise en œuvre de la comptabilité
internationale dans le secteur public
plique déjà la méthode de la comptabilité d’exercice subira une conversion considérablement
moindre. Les coûts lors de la mise en œuvre des IPSAS selon la méthode de la comptabilité
d’exercice par rapport à une entité qui applique une comptabilité de caisse pure ou modifiée.
Il existe différentes façons de convertir les IPSAS en comptabilité d’exercice. L’une des so-
lutions consiste d’abord à appliquer la norme IPSAS sur la comptabilité de caisse comme
tremplin intermédiaire avant de passer à la comptabilité d’exercice intégrale (comme cela
est envisagé, par exemple, en Malaisie ou au Nigeria). Une autre façon de mettre en œuvre
les IPSAS selon la comptabilité d’exercice est de passer directement de la comptabilité de
caisse aux IPSAS selon la comptabilité d’exercice (approche « big bang »). Il s’agit manifes-
tement de l’approche la plus contestée et elle entraîne des changements considérables dans
les domaines de la TI(Technologies de l’Information,et désigne tous les emplois du secteur
de l’informatique), des processus, de l’organisation et des rapports comptables/financiers.
L’un des principaux défis auxquels sont confrontées les entités du secteur public lors
de la conversion aux IPSAS selon la méthode de la comptabilité d’exercice est d’obtenir
un soutien adéquat de la part des responsables politiques et de l’exécutif. Les réformes de
l’IPSAS sont souvent complexes et organisation. Au cours du projet, il peut y avoir résis-
tance aux réformes. En particulier pendant ces phases du projet, il est essentiel que les chefs
de projet obtiennent un soutien adéquat des politiciens ainsi que des cadres supérieurs en
communiquer de façon transparente les avantages et les résultats des réformes. Sinon, les
réformes pourraient échouer ou être considérablement retardées. Une communication ré-
gulière des réalisations et des réussites permet également d’éviter la fatigue de la réforme
mentionnée ci-dessus.
Le développement du cadre juridique sous-jacent est un aspect important au début des
conversions IPSAS. Dans la majorité des réformes, les IPSAS ne sont pas appliquées direc-
tement mais plutôt indirectement, transformant les réglementations IPSAS en droit national.
La simple transformation des IPSAS en droit national est insuffisante pour mener à bien la
conversion - des directives subordonnées détaillées, y compris des manuels comptables ou
des directives d’évaluation, sont nécessaires.
Le défi de l’élaboration d’une telle orientation est d’avoir un aperçu complet et com-

44
Chapitre 3. Nécessité et avantages de la mise en œuvre de la comptabilité
internationale dans le secteur public
plet de tous les types pertinents de transactions et de domaines comptables au sein d’une
juridiction afin d’atteindre la couverture requise et de répondre aux besoins de toutes les
entités concernées. Ce projet se rattache à des secteurs qui sont parmi les plus importants
des activités d’un gouvernement ou d’une entité du secteur public, comme les services uni-
versellement accessibles, dont l’éducation, les soins de santé, et les services collectifs, dont
le budget de la défense. Les opérations du secteur public qui donnent lieu à des charges sans
contrepartie sont nombreuses et importantes sur le plan financier. L’absence de directives in-
ternationales sur la comptabilisation et l’évaluation des charges sans contrepartie porte donc
préjudice à l’intérêt public, car elle contribue à l’incohérence entre les rapports.
Les deux autres domaines cruciaux mais difficiles d’une réforme de l’IPSAS sont le
renforcement des capacités et la mise en œuvre du système IT/ERP. Dans le domaine du
renforcement des capacités, il est important de fournir au personnel, aux cadres supérieurs
et aux politiciens les connaissances et les compétences nécessaires dans les domaines de la
comptabilité d’exercice, de la tenue de livres en double écriture et des IPSAS. Les mesures
de formation doivent être adaptées aux besoins des groupes cibles respectifs.
Le fait d’avoir les bonnes compétences et l’accès à des capacités de personnel suffisantes
tout au long du projet de réforme est crucial car l’incertitude parmi les employés concernant
les futures exigences professionnelles conduit à un manque de soutien du personnel, et est
donc l’un des principaux risques du projet. Les membres du personnel affectés au projet de-
vront non seulement s’acquitter de leurs responsabilités quotidiennes actuelles, mais aussi
être en mesure de rester au fait des travaux du projet. Il est donc essentiel que la direction du
projet évalue comment les ressources peuvent être libérées pour les travaux du projet et/ou
comment les capacités supplémentaires du projet.
Au cours de la préparation du bilan d’ouverture, l’enregistrement et la mesure des ac-
tifs et des passifs non financiers du gouvernement constituent une étape essentielle de la
réforme de la mise en œuvre d’IPSAS selon la comptabilité d’exercice. Selon la base de
données sous-jacente, la portée des travaux dans ce domaine peut être importante. De plus,
les entités qui ne disposent pas de données facilement accessibles nécessaires à l’évaluation
des actifs et des passifs devront trouver une approche pratique pour déterminer les montants

45
Chapitre 3. Nécessité et avantages de la mise en œuvre de la comptabilité
internationale dans le secteur public
du bilan d’ouverture. Le bilan doit veiller à ce que toutes les informations pertinentes pour
les futures procédures comptables soient collectées dans le bon format.
Au cours de cette phase, en utilisant une approche progressive (en impliquant d’abord les
entités gouvernementales qui ont la majorité de l’actif et du passif), l’application du concept
de matérialité (en mettant l’accent sur les principaux actifs et passifs au sein des entités) et
l’utilisation de simplifications (comme par exemple l’agrégation de types d’actifs similaires)
pourraient réduire les difficultés. Le changement de mentalité nécessaire des fonctionnaires
est également crucial pour le succès d’une telle réforme. Dans un régime de comptabilité
d’exercice, la trésorerie n’est plus le seul roi. La comptabilisation des revenus et des dé-
penses suit une logique comptable différente de la comptabilisation des entrées et sorties de
trésorerie. Cependant, la meilleure information comptable ne contribue pas à améliorer la
prise de décision si elle n’est pas utilisée par les personnes responsables et responsables de
l’utilisation des ressources publiques et de la prestation des services publics.
En conclusion, une composante globale de gestion du changement devrait être un élé-
ment essentiel des réformes de la comptabilité d’exercice. Avoir une stratégie de gestion du
changement et assurer une communication complète (sur le but, l’avancement, le calendrier
du projet, etc.) est essentiel pour surmonter les obstacles organisationnels et pour convaincre
les citoyens, les politiciens, les cadres et les employés des avantages réformes.

46
C HAPITRE 4

projets d’exposition et documents de


consultation

4.1 Introduction
Le principal objectif est de formuler des propositions visant à lever les principaux obs-
tacles à l’adoption de la méthode de comptabilité de caisse IPSAS. Le point de départ de
l’élaboration était l’observation selon laquelle peu de secteurs de compétence préparent des
états financiers qui sont entièrement conformes à toutes les exigences de la comptabilité de
caisse IPSAS.

4.2 Section 1 : les Modifications du rapport financier en


fonction de la comptabilité de caisse
La modification de l’information financière selon la comptabilité de caisse (la compta-
bilité de caisse IPSAS) a été publiée en février 2016. Les principaux obstacles à l’adoption
complète de la comptabilité de caisse IPSAS identifiés par l’IPSASB sont les exigences re-
latives à la préparation des états financiers consolidés et à la communication d’informations
sur l’aide extérieure et les paiements de tiers. L’IPSAS selon la comptabilité de caisse est
composé de deux parties :
La 1ere partie doit être adoptées par une entité déclarante qui veut réclamer ses états finan-
ciers à être conforme à la méthode de comptabilité de caisse IPSAS.
Chapitre 4. projets d’exposition et documents de consultation

La 2eme partie de la méthode de comptabilité de caisse IPSAS indique a encouragé les di-
vulgations qui fournissent des renseignements supplémentaires utiles pour des objectifs de
responsabilisation et de prise de décision et des entités de soutien la comptabilité d’exercice
des rapports financiers et l’adoption de la comptabilité d’exercice des IPSAS.
L’idée principale avancée est que les exigences relatives à la préparation des états finan-
ciers consolidés et à la communication d’informations sur l’aide extérieure et les paiements
effectués par des tiers sont supprimées de la partie 1 de la comptabilité de caisse IPSAS et
refondues en tant que les encouragements dans la partie 2 de l’IPSAS.
L’IPSASB s’attend à ce que ces modifications surmontent les principaux obstacles à
l’adoption de la comptabilité de caisse IPSAS et fournissent une voie de transition appro-
priée à l’adoption de la comptabilité d’exercice IPSAS.
Le tableau ci-dessous donne un aperçu des modifications proposées à la méthode de
comptabilité de caisse IPSAS

F IGURE 4.1 – Aperçu des modifications proposées à la méthode de comptabilité de caisse IPSAS

48
Chapitre 4. projets d’exposition et documents de consultation

4.3 Section 2 : Les instruments financiers spécifiques au


secteur public
Les Instruments financiers sont établis à la fin du mois d’août 2017, le principal objec-
tif est de proposer des exigences comptables actualisées pour les instruments financiers qui
sont sensiblement alignés sur IFRS 9. Pour leurs développements, l’IPSASB a appliqué son
processus d’examen et de modification des documents de l’IASB qui exige des modifica-
tions du secteur public si nécessaire.
Les instruments financiers proposent de remplacer les catégories de classification et de
mesure existantes pour les actifs financiers dans IPSAS 29 avec des catégories fondées sur
des principes. Les instruments financiers appliquent une approche pour la classification de
tous les actifs financiers. L’approche s’applique également aux actifs financiers contenant
des instruments dérivés. Les deux critères utilisés pour déterminer comment les actifs finan-
ciers devraient être classés et mesurés sont les suivants :

− le modèle de gestion de l’entité pour la gestion des actifs financiers ;

− Les caractéristiques contractuelles des flux de trésorerie de l’actif financier

Les instruments financiers proposent la classification et l’évaluation suivantes des actifs fi-
nanciers :

− Juste valeur par actif net/capitaux propres (instrument de fonds propres)

− Juste valeur par excédent ou déficit

− Juste valeur par actif net/capitaux propres (instrument de dette)

− Coût amorti.

En ce qui concerne la mesure des actifs financiers, les instruments financiers permettent à
une entité de choisir de comptabiliser les actifs financiers à la juste valeur.
Le modèle de dépréciation des pertes subies dans IPSAS 29 a été critiqué en ce sens
qu’il a entraîné un retard dans la comptabilisation des pertes. En vertu de l’IPSAS 29 actuel,
une entité était tenue de ne reconnaître une dépréciation que lorsqu’il y avait une preuve ob-
jective indiquant qu’un événement de perte s’est produit, même si une perte était probable

49
Chapitre 4. projets d’exposition et documents de consultation

depuis un certain temps.


Les instruments financiers proposent maintenant un modèle prospectif unique qui éli-
mine le seuil de reconnaissance de la déficience. Il n’est plus nécessaire qu’un événement
déclencheur se produise avant de reconnaître une perte de crédit.
La nouvelle approche a été communément appelée « approche à trois volets ».
En raison de sa nature prospective, le nouveau modèle de dépréciation exige des informa-
tions plus opportunes sur les pertes de crédit attendues et permet ainsi aux utilisateurs des
états financiers de prendre de meilleures décisions.
De lier la comptabilité de couverture et la gestion des risques ;
En outre, Les instruments financiers proposent d’améliorer les exigences en matière de
comptabilité de couverture en alignant plus étroitement la comptabilité sur les pratiques de
gestion des risques de l’entité. Le modèle proposé permet à un plus grand nombre d’entités
d’appliquer la comptabilité de couverture et de refléter plus fidèlement leurs activités réelles
de gestion des risques, en particulier lors de la couverture des risques financiers et non fi-
nanciers. Les exigences révisées en matière de comptabilité de couverture sont davantage
fondées sur des principes que celles d’IPSAS 29.
Les directives supplémentaires relatives au secteur public dans IPSAS 29, telles que
celles relatives aux prêts concessionnels ou à l’évaluation de la juste valeur, ont été reportées
aux instruments financiers et mises à jour pour assurer la cohérence avec leurs principes. En
plus des exemples propres au secteur public reportés d’IPSAS 29, de nouvelles orientations
propres au secteur public ont été ajoutées, telles que des exemples illustratifs supplémen-
taires liés aux prêts assortis d’éléments préférentiels, les directives relatives à l’évaluation
de la juste valeur propres à l’évaluation des instruments de capitaux propres non cotés et les
directives relatives aux opérations sur capitaux propres avec une composante non variable.
Le document de consultation intitulé Instruments financiers propres au secteur public,
en juillet 2016, la série IPSAS ne fournit actuellement aucune orientation sur la façon de
comptabiliser un certain nombre d’éléments monétaires que l’IPSASB a appelés « instru-
ments financiers propres au secteur public »

50
Chapitre 4. projets d’exposition et documents de consultation

Ce manque d’orientation mène à la production de rapports – en particulier au niveau


des administrations centrales et nationales – qui sont incohérents entre les entités et, par
conséquent, les utilisateurs n’ont peut-être pas l’information dont ils ont besoin à des fins de
responsabilisation et de prise de décisions.
Afin de combler cette lacune dans la documentation de l’IPSASB, il a publié en juillet
2016 le document de consultation intitulé Instruments financiers propres au secteur public.
L’objectif du document de consultation est d’amorcer un débat sur les types d’instruments
considérés comme faisant partie de la portée du projet et les approches de reconnaissance et
de mesure des éléments inclus dans le projet.
Le document de consultation comprend trois questions principales liées à la comptabilité
des instruments financiers du secteur public :

(a) Monnaie en circulation


Le document de consultation définit la monnaie en circulation comme « billets et
pièces physiques ayant des valeurs fixes et déterminables qui ont cours légal et qui
sont émis par l’autorité monétaire ou pour son compte, c’est-à-dire soit par une éco-
nomie individuelle, soit dans une union monétaire à laquelle l’économie appartient
Il considère la monnaie en circulation par rapport aux définitions des éléments d’un
passif et des revenus dans le cadre conceptuel. La question clé est de savoir si l’émis-
sion de monnaie donne lieu à une obligation actuelle, avec deux approches comptables
proposées. Cela dépend si un passif doit être comptabilisé, sinon des solutions de re-
change pour la comptabilisation des revenus doivent être examinées.
L’IPSASB est d’avis que l’émission de devises satisfait à la définition d’un passif dans
le cadre conceptuel et les critères de reconnaissance, donnant lieu à une obligation ex,
obligation d’échanger la devise endommagée contre une nouvelle devise.

(b) Or monétaire
Le document de consultation définit l’or monétaire comme de l’or corporel détenu par
les autorités monétaires comme des actifs de réserve, l’or corporel étant de l’or phy-
sique ayant une pureté minimale de 995 parties pour 1000. Il considère quels actifs

51
Chapitre 4. projets d’exposition et documents de consultation

aurifères répondent à la définition proposée de l’or monétaire et les bases de mesure


appropriées pour la mesure initiale et ultérieure de ces actifs.
Deux approches comptables sont proposées pour l’or monétaire, chacune liés à l’in-
tention d’une autorité monétaire de détenir de tels actifs.
La 1ere Approche : propose de mesurer l’or monétaire à la valeur de marché liée à
une intention de détenir de l’or parce qu’il peut être échangé sur les marchés liquides
mondiaux.
L’idée de la 2eme approche est de mesurer l’or monétaire au coût historique lorsque
l’intention est de détenir de l’or pour une période indéterminée afin de soutenir la sta-
bilité économique.

(c) Souscription de quotas et droits de tirage spéciaux du FMI


Cette dernière présente le point de vue de l’IPSASB sur la reconnaissance et l’éva-
luation appropriées de la souscription de quotas du FMI, des avoirs en DTS et des
allocations de DTS. La souscription de quota du FMI est le montant égal au quota
attribué, payable par le membre à l’adhésion au FMI, et ajusté par la suite.
Les droits de tirage spéciaux (DTS) sont des avoirs de réserve internationaux créés
par le FMI et attribués à plusieurs membres pour compléter les réserves, tandis que
les engagements de DTS sont des obligations qui découlent de la participation d’un
membre du FMI au département des DTS et qui sont liées à l’affectation des engage-
ments de DTS.
L’IPSASB est d’avis que la souscription de quotas du FMI satisfait à la définition d’un
actif du cadre conceptuel et devrait être comptabilisé initialement au coût historique.
Selon la valeur convertie du contingent, la mesure subséquente de la souscription de
contingent du FMI peut être au coût historique lorsque la valeur convertie du contin-
gent est égale aux ressources cumulatives versées au FMI, ou à la valeur nette prix de
vente lorsque la valeur convertie du contingent n’est pas égale aux ressources cumu-
lées versées au FMI. En ce qui concerne SDR Holdings, l’IPSASB est d’avis que SDR
Holdings satisfait à la définition d’un actif du cadre conceptuel et devrait être recon-

52
Chapitre 4. projets d’exposition et documents de consultation

nue. La mesure devrait être à la valeur marchande. Les affectations de DTS répondent
à la définition d’un passif du cadre conceptuel et devraient être comptabilisées à la
valeur marchande.

4.4 Section 3 : Reconnaissance et mesure des avantages so-


ciaux
La fourniture d’avantages sociaux aux électeurs est l’un des principaux objectifs des gou-
vernements et des entités du secteur public. Cela signifie que les dépenses consacrées aux
programmes de prestations sociales représentent une proportion importante des budgets des
administrations publiques et des entités du secteur public. À l’heure actuelle, les IPSAS ne
fournissent aucune orientation sur la façon de comptabiliser les prestations sociales. Après
avoir publié une consultation « invitation à commenter » préparée par un comité directeur
de l’IPSASB en 2003-2004, le Conseil a décidé, sur la base de l’examen des réponses, de re-
porter l’élaboration d’une norme jusqu’à ce que le cadre conceptuel soit finalisé. L’IPSASB
voulait au départ clarifier ce qu’est exactement un passif dans le contexte du secteur public.
Toutefois, compte tenu de l’importance et de la taille de ce secteur, cette lacune en matière
d’information a été considérée comme une lacune des IPSAS au fil des ans.
En juillet 2015, l’IPSASB a publié les documents de consultation, En élaborant leur
portée, l’IPSASB a examiné l’approche des prestations sociales adoptée dans les SFP et le
Système de comptabilité nationale 2008. Par conséquent, la portée du projet d’avantages so-
ciaux se limite aux avantages qui sont fournis pour protéger l’ensemble de la population, ou
un segment particulier de la population, contre les risques sociaux. Les risques sociaux sont
définis dans les documents de consultation comme des événements ou des circonstances qui
peuvent nuire au bien-être des ménages en imposant des exigences supplémentaires à leurs
ressources ou en réduisant leurs revenus. Ces besoins sociaux peuvent être dus à la maladie,
au chômage, à la retraite, au logement, à l’éducation ou à d’autres circonstances familiales.
Les ménages peuvent bénéficier de la protection sociale de différentes manières, telles que :

53
Chapitre 4. projets d’exposition et documents de consultation

Les ménages pourraient recevoir des prestations, sans cotisation, lorsqu’ils répondent à cer-
tains critères d’admissibilité qui découlent d’un risque social.
Les ménages pourraient cotiser et recevoir des prestations en tant que transferts à recevoir si
les risques sociaux spécifiés se produisaient.
Les ménages pourraient cotiser à un régime pour accumuler les droits aux prestations, au-
quel ils se retireraient si le risque social spécifié se produisait. Par conséquent, il y a relati-
vement peu de redistribution entre les différents contributeurs, mais une redistribution au fil
du temps pour le contributeur.
Les régimes liés à l’emploi découlent des relations employeur-employé. Lorsqu’un gouver-
nement fournit des régimes liés à l’emploi, ceux-ci ne couvrent que ses propres employés et
sortent du cadre de ce projet, car ils sont traités dans IPSAS 25 (ou dans IPSAS 39), Avan-
tages sociaux.
L’IPSASB a défini trois approches principales pour la reconnaissance et la mesure des avan-
tages sociaux :

(a) L’approche par événement obligatoire


L’approche fondée sur les événements obligatoires tient compte des avantages sociaux
par rapport aux définitions d’un passif dans le cadre conceptuel de l’IPSASB. Selon
cette approche, les obligations de verser des prestations sociales ne sont pas consi-
dérées comme différentes (en principe) des autres obligations. La question clé est de
déterminer quand une obligation actuelle survient.
Le document de consultation indique cinq points distincts à partir desquels on peut
justifier la reconnaissance d’une obligation dans les états financiers Les principaux
événements participatifs se sont produits ;

− les critères d’admissibilité ont été remplis ;

− Les critères d’admissibilité pour recevoir la prochaine prestation ont été remplis ;

− une réclamation a été approuvée ; et Une réclamation est exécutoire.

54
Chapitre 4. projets d’exposition et documents de consultation

Les travaux antérieurs de l’IPSASB sur les prestations sociales ont montré que la dif-
ficulté d’appliquer cette approche a été l’identification d’un événement contraignant.
Le moment où survient un événement contraignant détermine la reconnaissance d’un
passif. Il y a également une discussion sur la nature des régimes de prestations sociales
et sur la façon dont cela pourrait influer sur le moment d’un événement obligatoire. En
particulier, le document de consultation parle de régimes contributifs par rapport aux
régimes non contributifs. Certains soutiennent que les régimes contributifs, de par leur
nature, créent une attente valable qu’un individu ou un ménage recevra des prestations
basées sur ces et que ces régimes donnent lieu à des opérations de quasi-change. Tou-
tefois, la question de savoir si un régime est contributif n’est pas nécessairement le
point auquel un événement contraignant se produit. Bien que les particuliers puissent
recevoir de l’information sur les prestations qu’ils sont susceptibles de recevoir, les
prestations prévues à payer dépendent de la viabilité future du fonds d’où ces presta-
tions sont versées.
De plus, les gouvernements peuvent modifier ou abroger des lois, par exemple en re-
portant l’âge auquel les prestations sont reçues pour la première fois. Par conséquent,
il peut y avoir de l’incertitude quant à une attente valide que les prestations seront
versées à l’avenir.
Dans les présents documents de consultation, l’IPSASB n’a pas exprimé d’opinion
sur le moment où un événement obligatoire est réputé s’être produit et a demandé aux
répondants de donner leur point de vue. Dans le cadre de cette approche, l’IPSASB
a exprimé un point de vue préliminaire selon lequel le passif au titre des prestations
sociales devrait être mesuré au moyen de la mesure du coût de réalisation.

(b) Approche du contrat social


Selon cette approche, les prestations sociales sont considérées par analogie comme
des contrats exécutoires. À ce titre, les obligations du gouvernement de fournir des
prestations sociales et les droits des personnes ou des ménages à recevoir ces presta-
tions sont reconnus comme des engagements.
Toutefois, ces obligations gouvernementales sont en fait compensées par l’obligation

55
Chapitre 4. projets d’exposition et documents de consultation

permanente des particuliers ou des ménages de verser des impôts et d’autres sources
de financement. Selon ce modèle, à moins qu’un contrat exécutoire ne soit considéré
comme onéreux, aucune responsabilité ne serait reconnue. Un passif n’est reconnu
que s’il existe une réclamation exécutoire ou approuvée et, comme l’approche par
événement obligatoire, il est mesuré en fonction du coût d’exécution.
En général, les entités qui fournissent des prestations sociales sont souvent différentes
des entités qui reçoivent des impôts et d’autres sources de financement. Les documents
de consultation ont indiqué que le fait que différentes entités participent à l’ensemble
du gouvernement n’a aucune incidence sur l’évaluation du contrat social. Selon cette
approche, l’entité de financement devrait désigner un agent pour l’entité qui fournit
les avantages sociaux. Par conséquent, la contribution des impôts et d’autres sources
pourrait être traitée comme une obligation envers l’entité qui fournit les prestations
sociales. L’IPSASB a exprimé un point de vue préliminaire selon lequel l’approche
du contrat social ne serait pas conforme au cadre conceptuel et ne permettrait proba-
blement pas d’atteindre les objectifs des rapports financiers. Sur la base des réponses
reçues, l’IPSASB a décidé de ne plus considérer l’approche du contrat social.

(c) Approche d’assurance


L’approche en matière d’assurance est décrite dans les documents de consultation
comme applicable à deux types de régimes de sécurité sociale : les régimes subven-
tionnés et les régimes non subventionnés. L’IPSASB a rédigé ses propositions sur la
base du projet d’exposition en assurance de l’IASB en juin 2013. Les documents de
consultation proposent que les régimes de sécurité sociale soient reconnus au plus tôt
du début de la période de couverture ou à la date à laquelle la première cotisation Les
documents de consultation précisent que la couverture n’est pas la même que l’admis-
sibilité. Une personne peut être couverte par un régime d’assurance chômage auquel
elle cotise, mais n’est admissible aux prestations que si elle se retrouve au chômage
et satisfait à d’autres critères d’admissibilité.
Les documents de consultation traitent de questions importantes liées à la comptabi-
lisation des prestations sociales. L’IPSASB a provisoirement estimé qu’une combi-

56
Chapitre 4. projets d’exposition et documents de consultation

naison de l’approche de l’événement obligatoire et de l’approche de l’assurance peut


être appropriée pour la comptabilisation des prestations sociales reflète les différentes
circonstances économiques découlant de différents types de régimes de prestations
sociales.

4.5 Section 4 : Les biens Patrimoniaux


Le système comptable de l’Etat doit se doter d’une comptabilité d’engagement afin
d’élaborer des états financiers qui permettent d’enregistrer l’évolution de la valeur patri-
moniale, en avril 2017, l’IPSASB a publié son document de consultation intitulé « Le patri-
moine dans le secteur public ». Cette dernière introduit le terme « éléments patrimoniaux »
et discute de la question de savoir si les biens patrimoniaux correspondraient à la définition
d’un bien et d’un patrimoine responsabilités (ex., préserver les biens patrimoniaux pour le
présent et l’avenir générations) ainsi que si elles peuvent être reconnues et mesurées dans
IPSAS états financiers.
L’objectif du projet connexe est d’améliorer les rapports financiers par les entités du
secteur public, en tenant compte du type d’information qui devrait être fait rapport sur les
éléments patrimoniaux et les responsabilités liées au patrimoine. À l’échelle mondiale, les
points de vue divergent sur ce qui est considéré comme des biens patrimoniaux.
S’il s’agit vraiment d’actifs ou plutôt de passifs en raison des coûts d’entretien de ces
actifs. On a discuté de la question de savoir s’ils devraient être comptabilisés dans les états
financiers et, le cas échéant, de la façon dont ils devraient être mesurés. Par conséquent, les
électeurs ont indiqué dans leurs réponses à la consultation sur la stratégie et le plan de travail
2014 de l’IPSASB qu’une meilleure couverture des rapports financiers pour le patrimoine
devrait être une priorité pour l’IPSASB.
Les différents points de vue ont donné lieu à des pratiques incohérentes en ce qui a
trait à la classification des articles comme étant patrimoniaux. Les éléments patrimoniaux
peuvent ou non être comptabilisés dans les états financiers d’une entité et différentes ap-
proches de mesure sont utilisées. Cette diversité a des conséquences négatives pour l’intérêt

57
Chapitre 4. projets d’exposition et documents de consultation

public parce qu’elle réduit la comparabilité de l’information présentée dans les états finan-
ciers. Par conséquent, l’IPSASB a entrepris ce projet dans le but d’améliorer l’information
financière sur le patrimoine dans le secteur public en tenant compte du type d’information
qui devrait être communiquée sur les éléments patrimoniaux et les responsabilités liées au
patrimoine, y compris les méthodes de reconnaissance et de mesure

(a) Définition des biens patrimoniaux :


l’IPSASB a décrit les éléments patrimoniaux comme : « les objets destinés à être
conservés indéfiniment et conservés au profit des générations présentes et futures en
raison de leur rareté et/ou de leur importance par rapport, sans toutefois s’y limiter,
à leur caractère archéologique, architectural, agricole, artistique, culturel, environne-
mental, historique, caractéristiques naturelles, scientifiques ou technologiques. » Dans
ce chapitre du document de consultation, l’IPSASB explore les différents points de
vue sur ce qui est considéré comme du patrimoine et discute de la définition du patri-
moine de l’UNESCO.
La définition de ce qui est considéré comme un bien patrimonial est cruciale, car
elle détermine la norme ou l’orientation supplémentaire qu’un bien particulier devrait
comporter. Le document de consultation traite également de la question de savoir si
les responsabilités en matière de préservation du patrimoine pourraient comprendre
des obligations actuelles pour les entités, qui devraient être comptabilisées comme
des passifs dans l’état de la situation financière d’une entité.

(b) Reconnaissance des biens patrimoniaux :


L’IPSASB précise dans le document de consultation que les caractéristiques particu-
lières des éléments patrimoniaux ne les empêchent pas d’être considérés comme des
actifs et qu’ils devraient être comptabilisés dans l’état de la situation financière s’ils
répondent aux critères de reconnaissance du cadre conceptuel. Afin de reconnaître les
biens patrimoniaux comme un bien, la reconnaissance implique l’existence d’un bien
et la capacité de le mesurer. Un actif existe si une ressource est actuellement contrôlée
par l’entité à la suite d’un événement passé.

58
Chapitre 4. projets d’exposition et documents de consultation

(c) Mesure des biens patrimoniaux :


Le document de consultation explique que, conformément à la considération générale
du Cadre conceptuel, la mesure des biens patrimoniaux comprend :

(A) la fixation d’une valeur monétaire ;

(B) le choix d’une base de mesure appropriée qui respecte la mesure

(C) déterminer si la mesure atteint les caractéristiques qualitatives, en tenant compte


des contraintes sur l’information.

L’objectif de mesure est de sélectionner les bases de mesure qui reflètent le plus fi-
dèlement le coût des services, la capacité opérationnelle et la capacité financière de
l’entité. Le document de consultation définit trois bases de mesure possibles pour les
biens patrimoniaux : le coût historique, la valeur marchande et la valeur de remplace-
ment. La mesure initiale des biens patrimoniaux pourrait fournir des renseignements
utiles pour évaluer :

− Capacité opérationnelle : L’information sur la valeur monétaire des biens patri-


moniaux peut être utile pour évaluer les ressources disponibles pour les activités
de l’entité, y compris le service livraison.

− Capacité financière : Les biens patrimoniaux peuvent prendre de la valeur au fil


du temps ou générer des flux de trésorerie grâce, par exemple, aux droits d’ac-
cès. La valeur monétaire des biens patrimoniaux pourrait être pertinente pour
l’évaluation de la situation financière.

Les techniques de mesure de ces actifs sont susceptibles d’être difficiles pour les éva-
luateurs et les praticiens. L’IPSASB reconnaît qu’il serait utile pour les préparateurs
de fournir des directives et des exemples plus explicites sur la base desquels les actifs
d’une certaine nature seront évalués. Outre le choix de la base de mesure, un autre
problème identifié par l’IPSASB est le caractère pratique de l’application de certaines
bases de mesure.

59
Chapitre 4. projets d’exposition et documents de consultation

4.6 Section 5 : Comptabilisation des revenus et des dépenses


non liées au changement
À la fin d’août 2017, l’IPSASB a publié son document de consultation, la Comptabili-
sation des revenus et des dépenses non liées au change. Impôts, transferts et autres sources
importantes de revenus du secteur public ainsi que les dépenses pour des services universel-
lement accessibles et collectifs tels que la fourniture de service de défense, d’éducation et
de soins de santé entrent dans le cadre de ce projet.
L’objectif du projet de l’IPSASB sur les revenus et les dépenses non liées au changement
est de développer un ou plusieurs IPSAS couvrant les opérations de revenus (échange et non
changement) et de fournir des exigences de comptabilisation et d’évaluation applicables aux
fournisseurs de transactions non liées au change (à l’exception des prestations sociales).
L’émission de la norme IFRS 15, Revenus des contrats avec les clients, par l’IASB, a
été le point de départ pour l’IPSASB de reconsidérer ses approches des transactions com-
merciales et du secteur public. Au-delà de la convergence avec IFRS 15, le document de
consultation de l’IPSASB, propose également de mettre à jour IPSAS 23, Revenus des tran-
sactions hors change (Impôts et transferts), pour répondre à certains problèmes d’application
pratiques qui ont été identifiés par les utilisateurs. Enfin, l’Office a l’intention de remplacer
les normes actuelles relatives aux recettes provenant des opérations de change (IPSAS 9) et
des contrats de construction (IPSAS11) par de nouvelles orientations fondées sur IFRS 15.
Actuellement, IPSAS 9, Revenus des opérations boursières, IPSAS 11, Contrats de construc-
tion et IPSAS 23, Revenus des opérations hors change (impôts et transferts) traitent la comp-
tabilisation des revenus dans le secteur public. Le document de consultation sert de produit
intermédiaire pour deux projets lancés simultanément par l’IPSASB en 2015.
Il y a cinq principales raisons pour lesquelles l’IPSASB considère que la nouvelle orienta-
tion est nécessaire :

1. Tout d’abord, les préparateurs ont éprouvé des difficultés à appliquer IPSAS 23 et à
décider si une opération de revenus est une opération d’échange ou non.

60
Chapitre 4. projets d’exposition et documents de consultation

2. La deuxième raison est l’écart dans la documentation actuelle de l’IPSASB sur la


comptabilisation des dépenses non liées au changement, qui peut conduire à l’ambi-
guïté et à l’incohérence des méthodes comptables dans un domaine de dépenses très
important dans le secteur public.

3. Une autre raison est l’émission d’IFRS 15, Revenus des contrats avec les clients par
l’IASB. IFRS 15 prend effet le 1er janvier 2018 et devient donc de plus en plus perti-
nente. L’application des concepts d’IFRS 15 au secteur public offre une nouvelle ap-
proche qui pourrait permettre de résoudre la distinction entre les opérations de change
et les opérations sans change.

4. Le quatrième argument pour lancer le projet de l’IPSASB est étroitement lié à l’émis-
sion d’IFRS 15 puisque l’IPSASB vise la convergence de sa littérature avec celle de
l’IASB et que la nouvelle IFRS 15 remplace certaines normes plus anciennes dont
les IPSAS étaient dérivées. Les exigences relatives à la comptabilisation des revenus
de change se trouvent dans IPSAS9, Revenus des opérations de change et IPSAS 11.
Contrats de construction. IPSAS 9 s’applique à la prestation de services, à la vente
de biens et de services, aux intérêts, aux redevances et dividendes ou à des distribu-
tions similaires. IPSAS 11 fournit des conseils sur la comptabilisation des revenus
contractuels.

5. Enfin, IPSAS 23 présente certains problèmes pratiques d’application qui nécessitent


l’intervention de l’IPSASB. Comme indiqué précédemment, IFRS 15 remplace IAS
11 et IAS 18 et adopte une nouvelle approche d’obligation de performance pour la
comptabilisation des produits. Selon IFRS 15, les revenus devraient être comptabilisés
pour refléter le transfert du contrôle des biens ou services promis au client.

Le montant des revenus constatés devrait être égal à la contrepartie à laquelle l’entité devrait
avoir droit pour ces biens et services. La base de cette norme est un modèle de comptabili-
sation des produits à cinq ans.

61
C HAPITRE 5

étude de cas à l’institut de maintenance


et de sécurité industrielle

5.1 Introduction
Aujourd’hui la reforme comptable inscrite dans la constitution financière de l’Algérie
intitulée « La loi organique relative aux lois de finances LOLF » est sur le point d’être
opérationnelle dans le cadre de la modernisation des systèmes comptables et budgétaires de
l’état.
Notre étude sera axée sur les principaux changements entre la comptabilité existante et
la nouvelle comptabilité inscrite dans le cadre de la loi organique 18-15 (LOLF)

5.2 Présentation de l’Institut :


La sécurité et la maintenance industrielles constituent des secteurs hautement straté-
giques pour les économies développées dans le monde. L’existence en Algérie d’un Institut
de Maintenance et de Sécurité Industrielle (IMSI), avec ses 1841 étudiants, dans le cadre
de l’Université Oran 2 Mohamed Benahmed, est un acquis de première importance pour le
futur du pays, notamment dans le contexte de cette nécessité historique : le dépassement
d’une économie fondée sur le rente énergétique à une économie basée sur la production et
la connaissance, et cela dans le respect de l’environnement. L’IMSI accueille des étudiants
des 4 coins du pays, car sa filière à recrutement est nationale. L’ISMI a de quoi tenir.
En effet Cet institut est une émanation de l’Institut Algérien du Pétrole (IAP), crée en
1965, avec comme objectif de constituer un corps de cadres et d’ingénieurs qualifiés.
Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

Aujourd’hui, l’IAP est reconnu, y compris à l’échelle internationale comme un pôle d’ex-
cellence (avec une École à Boumerdes, et cinq centres de formation de techniciens et de
techniciens supérieurs, à Hassi Messaoud, Es Sénia, Arzew, Annaba et Skikda). Des milliers
d’ingénieurs et de techniciens supérieurs et techniciens dans une quinzaine de spécialités de
l’industrie des hydrocarbures, ont contribué au développement de l’industrie pétrolière na-
tionale. L’ISMI a largement dépassé la problématique pétrolière pour en prendre en charge
les défis de l’hygiène, de la sécurité et de l’environnement. Les dossiers sont nombreux, et
ils font l’objet de la formation des étudiants à l’Université Oran 2 Mohamed Benahmed.
Ces dossiers traitent de la question des risques (chimiques, électriques, mécaniques, pro-
fessionnels), des phénomènes physico-chimiques dangereux, des diverses méthodes de re-
censement d’évaluation des risques, des accidents de travail et des maladies profession-
nelles, mais aussi de la dynamique de gestion des crises et du management, de l’ergonomie
et de la psychologie au travail, de la prévention sanitaire, de l’organisation de la sécurité,
des nuisances, de l’hygiène.

63
Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

5.3 Organigramme de l’établissement :

F IGURE 5.1 – Organigramme de l’établissement d’accueil

5.4 la loi organique relative aux lois de finances (LOLF)


La nouvelle loi organique relative aux lois de finances, prévoit une réforme majeure
des comptes de l’État, elle affirme dorénavant le principe fondateur selon lequel : " l’État
tient une comptabilité des recettes et des dépenses budgétaires fondées sur le principe de
la comptabilité de caisse, il tient également une comptabilité générale de l’ensemble de
ses opérations, fondée sur le principe de la constatation des droits et des obligations. Les
comptes de l’Etat doivent être réguliers, sincères et refléter de manière fidèle son patrimoine

64
Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

et sa situation financière." [7]


La LOLF prévoit un système dualiste basée sur une comptabilité budgétaire de caisse et
d’une comptabilité générale en droits constatés intégrant les opérations d’inventaire pour re-
tracer les variations du patrimoine de l’Etat aussi sincèrement et fidèlement que possible. Ce
découplage ou cette déconnexion permettent de satisfaire plus facilement et complétement
à la convergence des normes de la comptabilité patrimoniale avec l’évolution des normes
comptables internationales. De plus, les dispositions de l’article 65 de la LOLF prévoient
en outre la mise en place d’une nouvelle comptabilité d’analyse des coûts pour l’évaluation
de l’impact des politiques publiques, cette comptabilité est engagée : « dans le cadre des
programmes ».
On passe alors d’une simple comptabilité basée uniquement sur les recettes et les dé-
penses et n’offrant aucune information sur le patrimoine, les stocks ou encore l’inventaire à
une comptabilité beaucoup plus évoluée, détaillée, dite fidèle et sincère.
Les états présentés par les entités publiques diffèrent d’une entité à une autre, semant
une lecture très vague des états présentés de par leur incomparabilité, la volonté de l’Etat
d’homogénéiser la comptabilité publique a poussé ce dernier à présenter un nouveau plan
de l’Etat appelé « PCE »,(PCE : plan comptable de l’état) qui est le principal changement.

65
Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

5.5 Modernisation du système budgétaire en Algérie


Articulation du cadrage macroéconomique et de la budgétisation

F IGURE 5.2 – Articulation du cadrage macroéconomique et de la budgétisation

66
Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

Le projet de modernisation des systèmes budgétaires (MSB) a pour objet de moderniser


le système budgétaire algérien de façon à renforcer la capacité du Ministère des Finances
à s’acquitter de ses fonctions essentielles de gestion des dépenses publiques et de mise en
œuvre de la politique économique de l’Etat qui va être applicable à partir du 01/01/2023.
A cet effet, le projet appuie une refonte complète du système de préparation et d’exé-
cution du budget permettant d’améliorer notablement les performances en matière de disci-
pline budgétaire, d’affectation des ressources intersectorielles, et d’efficacité et d’efficience
dans la mise en œuvre des programmes de dépenses des ministères Le système budgétaire
actuel est marqué par certaines insuffisances dont :

− Budgets de fonctionnement et d’investissement non intégrés,

− L’absence d’un cadre de planification budgétaire pluriannuelle,

− La gestion des dépenses en fonction des moyens et non des résultats visés,

− Des documents budgétaires difficilement accessibles et peu transparents pour les uti-
lisateurs

− Contrôles à priori qui vérifient la conformité de la dépense en occultant souvent son


efficacité,

− Contrôle à posteriori fait tardivement,

− Imputabilité des gestionnaires faible, voire inexistante,

− Un système d’information peu performant, (Utilisation d’outils informatiques limités


et non intégrés)

Le projet comprend deux composantes principales :

(a) La composante Budgétisation relative à la mise en place de nouveaux systèmes de


gestion des dépenses,

(b) La composante Informatique et système d’information.

67
Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

5.5.1 Budgétisation par programmes axée sur les résultats :

Spécialisation des crédits par programmes :


Le programme devient l’unité de spécialisation des crédits : Les crédits sont votés par
programme en remplacement des chapitres et des secteurs.
Le programme devient également l’unité opérationnelle d’exécution du budget De
nouvelles règles de fongibilité des crédits permettant une plus grande souplesse dans la
gestion des dépenses par la révision des règles actuelles de réallocations budgétaires (vire-
ments et transferts de crédits.

5.5.2 Budgétisation pluriannuelle :

Le Cycle budgétaire. Il s’agit des quatre étapes suivantes : préparation du budget, vote,
exécution et reddition des comptes.
Outil de gestion des ressources publiques qui exprime les grandes orientations et prio-
rités de l’État ainsi que les prévisions de recettes et de dépenses sur un horizon de plus de
12 mois, Le cadre budgétaire retenu s’étale sur 3 ans (année budgétaire visée + 2 exercices
suivants).
Après examen des deux exercices précédents.
Toutefois, le budget est voté sur une base annuelle.
L’objectif principal est :

− Améliorer le processus de planification financière et de préparation budgétaire,

− Permet d’allouer les ressources en fonction des priorités gouvernementales,

− Permet de déterminer des objectifs pluriannuels en matière de dépenses,

− Permet l’ajustement des programmes à la contrainte financière.

68
Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

5.5.3 Classification des dépenses budgétaires :

− Classification par activités


Classification qui regroupe les dépenses par programme et sous-programme,

− Classification administrative
Permet le de regroupement les dépenses par administrations

− Classification par nature économique de dépenses


Regroupe les dépenses budgétaires par type de charges et intègre les budgets de fonc-
tionnement et d’investissement,

− Classification par fonctions du Gouvernement


Regroupe les dépenses budgétaires selon les grandes fonctions de l’État (Santé, éduc-
tion, etc..) et permet la comparaison avec les autres pays.

− Les classifications des dépenses sont indépendantes les unes des autres.

Le nouveau système de classification des dépenses budgétaires est intégré et permet de


connaître à la fois :

− L’unité administrative responsable de la dépense

− Les résultats attendus de cette dépense par rapport aux objectifs

− La nature économique de cette dépense

− Son rattachement à une grande fonction de l’État

69
Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

5.5.4 Élaboration d’un budget unique regroupant l’ensemble des dé-


penses,

Élaboration d’un budget unique regroupant les dépenses actuelles de fonctionnement et


d’équipement ;
Ajout de la notion de « Dépenses de transfert » qui sont des subventions accordées à des
bénéficiaires (personnes, entreprises, collectivités locales, autres) afin de faciliter la réalisa-
tion des objectifs d’un programme.

F IGURE 5.3 – Document budgétaire

5.6 Le nouveau plan comptable de l’Etat :


C’est le cœur battant de la comptabilité publique en Algérie dans le cadre de la réforme,
Il permet de transcrire l’ensemble des opérations conformément aux normes comptables
internationales, et de présenter tous les états financiers nécessaires conformément à la norme

70
Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

IPSAS 1 qui se résument comme suit :

(a) Bilan (Situation financière)

(b) Etat de la performance financière

(c) Etat de la variation de l’actif net

(d) Tableau de flux de trésorerie

Les comptes de bilan sont constitués de 8 classes retraçant les actifs et les passifs conformé-
ment à la classification suivantes :

− Classe 1 : Situation nette, provisions pour risques et charges, emprunts et dettes assi-
milées.

− Classe 2 : Comptes d’immobilisations.

− Classe 3 : Stocks, encours et comptes de transfert, les transferts comptables.

− Classe 4 : Comptes de tiers


Les comptes de tiers enregistrent les créances et les dettes pour l’essentiel à court
terme.

− Classe 5 : Les comptes financiers. Les comptes de résultats de l’état : Ces comptes
sont présentés en trois tableaux (un tableau pour chaque classe) à savoir :

− Classe 6 : Charges

− Classe 7 : Produits

− Classe 8 : Les engagements hors bilan

Comme nous l’avons précédemment abordé, l’une des principales intégrations de la nou-
velle comptabilité de l’état est l’apparition des immobilisations et de l’inventaire dans les
états financiers, cette intégration repose essentiellement sur la mise en place d’un système
d’information fiable permettant de recenser toutes les immobilisations ainsi que les droits
constatés afin de pouvoir les enregistrer les actifs de l’entité publique.

71
Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

La nouvelle nomenclature s’inscrit dans un cadre d’harmonisation et de simplification


de lecture, vu que les mêmes nomenclatures budgétaires font office d’un semblant de bi-
lan mais qui reste annuel et qui n’offre même à présent aucune situation sur le patrimoine
de administrations publiques, nous pencherons sur la comparaison de deux nomenclatures
budgétaires (faisant office de situation annuelle des dépenses de l’état).

1. Cas d’une nomenclature budgétaire avec la situation annuelle arrêtée au 31.12.2021


relative à un établissement public à caractère administratif X.
La répartition des crédits sur la nomenclature du budget de l’état est règlementée sur
la base de chapitres et d’articles qui encadrent et qui limite parfois le champ d’inter-
vention des ordonnateurs des budgets.
Le budget est une pièce essentielle et indispensable à la répartition citée ci-dessus, il
se compose en deux titres :

− Titre 01 : Les recettes : elles englobent les recettes générées au cours de l’exer-
cice précédent et qui peuvent être augmentées généralement par des subventions
de l’état.

− Titres 02 : Les dépenses : elles concernent les dépenses prévues durant l’année
d’exercice qui se composent à leur tour en deux sections :

• Section 01 : concerne la rémunération du personnel

• Section 02 : concerne les dépenses de fonctionnement des services.

72
Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

TITRE I : Les recettes

Chapitre Article Intitulé Crédits ouverts (D


11.01 unique subvention de l’état 200.000.000
11.02 unique subvention des collectivités locales 00.00
11.03 unique subvention des organisations internationales 00.00
11.04 01 recettes des frais d’inscription 00.00
11.04 02 recettes de location des biens 00.00
11.05 unique recettes des services et des travaux de recherche et d’expertise 00.00
11.06 unique dons 00.00
11.07 unique affectations exceptionnelles 00.00
11.08 unique autres recettes relatives aux activités de l’établissement 00.00
11.09 unique reliquat au 31.12.2020 00.00
Total général des recettes 200.000.000

TITRE II : Les dépenses

(A) Les dépenses relatives à la section 01(rémunération)

Chapitre Intitulé Crédits ouverts (DA)


23.01 Rémunération principale 80 000 000,00
23.02 Rémunération des contractuels 10 000 000,00
23.03 Prime et indemnité 60 000 000,00
23.04 Présalaire 00.00
23.05 Charges sociales 5 000 000,00
23.06 Œuvres sociales 00.00
23.07 Assurance chômage 2 000 000,00
23.08 Rémunération des vacataires 3 000 000,00
23.09 Maladie de longue durée 00.00
Total section 01 : rémunérations 160 000 000,00

73
Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

(B) Les dépenses relatives à la section 02(dépenses de fonctionnement des services)

Chapitre Intitulé Crédits ouverts (DA)


23.11 Règlement des dépenses 5 000 000,00
23.12 Outil et mobilier 7 000 000,00
23.13 Fournitures 4 000 000,00
23.14 Frais de documentation 00.00
23.15 Charges annexes 3 500 000,00
23.16 Habillement 00.00
23.17 Parc automobile 1 000 000,00
23.18 Travaux d’entretien 4 000 000,00
23.19 Frais de formation 00.00
23.20 Frais de formation de recyclage des fonctionnaires 1 000 000,00
23.21 Matériel informatique 2 500 000,00
23.22 Matériel pédagogique 1 000 000,00
23.23 Frais d’études post-graduation 00.00
23.24 Frais de participation dans les organisations 1 000 000,00
23.25 Frais d’organisation des colloques nationaux et internationaux 1 500 000,00
23.26 Bourse d’étude à l’étranger 1 500 000,00
23.27 Activités culturelles et sportives 2 000 000,00
23.28 Conventions scientifiques 2 000 000,00
23.29 Frais de stage pratique des étudiants 3 000 000,00
Total section 02 : Fonctionnement des services 40 000 000,00

Les montants suscités répartis par chapitre, sont répartis aussi par article et sont destinés
à être dépensés durant une année d’exercice et peuvent faire l’objet d’une augmentation de
crédits dans le cadre d’un budget supplémentaire (complémentaire) comme ils peuvent faire
l’objet d’une diminution des crédits alloués dans le cadre de retrait.

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Les crédits alloués connaissent des mouvements au courant de l’exercice, chaque dé-
pense est imputée selon le chapitre et l’article qui lui est destinée. Chaque montant de dé-
pense est débité de l’article concerné dans un cadre de comptabilité caisse.
Le cas étudié et dont les recettes (budget) précédemment mentionnées, ont connu des mou-
vements et sont comptabilisées comme suit :

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Nous constatons que dans cette comptabilité actuelle, les actifs de l’établissement et
tous les investissements acquis auparavant ne figurent pas dans cette comptabilité, une fiche
d’inventaire est requise mais elle est séparée des situations présentées annuellement.
La nouvelle nomenclature retenue suit celle des organisations internationales car elle est
destinée notamment à l’établissement des statistiques et aux études comparatives.

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Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

5.7 le plan d’engagement de dépenses :


Le plan d’engagement de dépenses traduit le niveau régulier des engagements de dé-
penses en exécution du budget de l’Etat.
Ce plan d’engagement de dépenses est élaboré par le Ministre ou le responsable de l’institu-
tion publique, en retraçant, par mois et/ ou par trimestre, le niveau d’engagement de chaque
programme et ses subdivisions. Son élaboration doit tenir compte :
− Du niveau et rythme d’exécution constatés pour le dernier exercice connu ;
− Des dépenses obligatoires et incompressibles ;
− De la hiérarchie des priorités.

F IGURE 5.4 – Programme de portefeuille

(a) Le cycle budgétaire aura l’évolution suivante :

87
Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

(b) Classification par nature économique de dépense :


la nouvelle nomenclature aura la structure suivante :

− Niveau 1 : Titre de dépense

− Niveau 2 : Catégorie

− Niveau 3 : Sous-catégorie

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Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

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Chapitre 5. étude de cas à l’institut de maintenance et de sécurité industrielle

93
Conclusion générale

La comptabilité publique contribue à la maitrise et le pilotage de la dépense publique,


d’où la rationalisation du budget de l’Etat, dont le débat occupe la scène économique ac-
tuelle de l’Algérie.
La réforme de la comptabilité publique doit être une priorité, afin qu’elle atteigne les
objectifs qui lui sont assignés, notamment l’efficacité de la dépense publique, qui doit être
mesurée en utilisant les autres outils de gestion.
De ce fait La mauvaise conception par les ordonnateurs et les comptables publics du
rôle incontournable des "droits constatés" dans la comptabilisation des droits dus à l’état.
D’un côté les ordonnateurs considèrent toujours que ce n’est pas de leurs prérogatives les
sujets d’ordre comptable, alors qu’ils sont à la base de l’émission des titres de perception, et
de l’autre côté la non prise en charge de ses droits par les comptables secondaires rendrait
inutile ce plan comptable de l’état (PCE) au sujet de la comptabilisation des droits constatés.
Ainsi ; Le plan comptable de l’Etat (PCE) n’est que la reproduction du plan comptable
générale français (PCG) avec quelques modifications. Il est impossible de comptabiliser les
constructions et les terrains car les registres des biens de l’état ne sont pas à la fois à jour et
l’opération elle-même de l’inventaire générale est mise à l’oubliette.
Les efforts fournis et la volonté de l’Etat à vouloir réformer un système vieillissant et
inefficace sur le plan économique et financier, ne vont peut etre pas apporter le resultat es-
compté de par les difficultés qui sont à l’horizon et dont nous avons parlé dans les chapitres
précédents, à savoir la formation et le manque du personnel qualifié n’ayant pas les capacités
et le profil à maîtriser la comptabilité.
En effet ; la réorganisation comptable, basée sur l’approche patrimoniale : ce facteur
oriente positivement le choix d’adoption d’une Comptabilité d’exercice qui a un rôle d’obli-
gations réglementaires, amélioration de la fiabilité et la transparence comptable et de la
connaissance de la composition et la valeur du patrimoine, un patrimoine qui n’a pas été in-
ventorié, évalué jusqu’à ce jour (plus de la moitié des biens de l’état ne sont pas inventoriés)
Conclusion générale

à cause de divers obstacles dont la bureaucratie est l’un des facteurs principaux.
Par ailleurs, la LOLF constitue le cadre de référence pour la mise en place et la gestion
de toute action public ou l’Algérie a promulgué loi organique n°18-15 du 02 septembre 2018
relative aux lois de finances, et remplacement la loi 84-17 du 07juillet 1984. La réforme in-
carnée par cette loi repose sur une logique de résultats et non pas de moyens ; elle s’inscrit
dans une perspective budgétaire pluriannuelle déclinée en missions, programmes et action
alors que le Principe de sincérité vient tout juste d’être consacré comme un grand principe
du droit budgétaire et comptable algérien en vertu des articles 65 et 70 de la LOLF, introduit
de nouveau principes ; méthodes et règles.
Ces principes permettent aux finances publiques d’atteindre des objectifs et des résultats
sur la base de la performance, pour atteindre ces objectifs ; il ya lieu de refonder le référentiel
de la comptabilité publique ce qui justifie la nécessité d’adopter de nouveaux référentiels en
se référant aux standards internationaux.
A travers ses structures de gestion budgétaire, le Ministère des Finances apparaît comme
la principale organisation en mesure d’intervenir à ce niveau. Ce dernier bénéficie donc d’un
projet de modernisation des systèmes budgétaires (MSB) dont le but est de moderniser et
d’équiper les institutions et administrations publiques de l’Etat.
Pour finir ; on peut dire que la réforme budgétaire est un processus long, demandant
beaucoup de ressources, et avec peu de résultats visibles à court terme ;
Cependant il reste quelque difficulté parmi lesquelles le passage d’une administration
administrante à une administration qui réforme ainsi que le budget de performance, qui est
un catalyseur pour une réforme en profondeur de la gestion publique.
Au fil de notre étude et nos recherches, nous avons tenu à chercher et à connaitre les
facteurs favorisants l’adoption des normes IPSAS, cela nous mène à d’autres conclusions et
propositions que nous citons :

− D’abord, nous insistons sur la qualité de la formation au niveau des établissements de


l’État,

− La sensibilisation du personnel faisant partie des services des finances et de la comp-


tabilité à cette normalisation internationale, et de s’y intéresser car nous avons fait

95
Conclusion générale

l’amer constat que la majorité du personnel n’est même pas au courant des nouvelles
perspectives.

− La spécialisation des services est un impératif, le personnel exerçant dans les adminis-
trations publiques, change souvent de service, nous proposons donc une spécialisation
et une évolution dans un même service pour que la maîtrise et les acquis croissent au
fil des années.

− L’intégration de l’outil informatique et des logiciels adéquats qui permettront avoir


une meilleure vision sur la situation financière de l’État et mieux contrôler les dé-
penses.

− Les recrutements au sein des services de la comptabilité doivent répondre aux nou-
velles exigences en ce qui concerne les profils recherchés.

96
Bibliographie
[1] Johan Christiaens, Christophe Vanhee, Francesca Manes-Rossi, Natalia Aversano, and
Philippe Van Cauwenberge. Les conséquences des ipsas sur la réforme des rapports
financiers du gouvernement : Comparaison internationale. Revue Internationale des
Sciences Administratives, 81(1) :171–191, 2015.
[2] Ministére des finances. La loi n° 84-17 du 07 juillet 1984 relative aux
lois de finances. https://www.mf.gov.dz/pdf/texte/autre_textes/
upl-b310fd0e2f18fe8529920d290f7ced3c.pdf, July 1984.
[3] Ministére des finances. • la loi n° 90-21 du 15 aout 1990 relative à la comptabilité pu-
blique. https://www.joradp.dz/FTP/Jo-Francais/1990/F1990035.
pdf, August 1990.
[4] Boumediene Hocine. Réforme de la comptabilité publique en algérie. Revue Algé-
rienne de Finances Publiques, 11(01) :165–174, 2021.
[5] IASCF. Norme comptable internationale du secteur public—ipsas 9 produits des opÉ-
rations avec contrepartie directe. SCN, pages 11–26, 1993.
[6] Xavier Inglebert. Manager avec la LOLF : pratiques de la nouvelle gestion publique.
Groupe Revue Fiduciaire, 2009.
[7] JORADP. la loi organique relative aux lois les finances, l’article 65, p15. https:
//www.joradp.dz/FTP/jo-francais/2018/F2018053.pdf, September
2018.
[8] International Federation of Accountants (IFAC). Handbook of International Public
Sector Accounting Pronouncements : 2008 IFAC Handbook of International Public
Sector Accounting Pronouncements. International Federation of Accountants (IFAC),
2008.
[9] LIAU Pierre. Économie financière publique. Presses universitaires de France Paris,
1996.
[10] PIOB. Ipsasb official web site. https://ipiob.org/about/what-piob, Ja-
nuary 2014.
[11] ReviewGroup. The future governance of the international public sector ac-
counting standards board (ipsasb). https://www.oecd.org/governance/
budgeting/IPSASB-Consultation-Paper.pdf, January 2014.
Liste des abréviations
− IPSAS : International Public Sector Accounting Standards
− IPSASB : International Public Sector Accounting Standards Board
− IASB : International Accounting Standards Board
− IASC : International Accounting Standards Committee
− LOLF : Loi organique relative aux lois de Finances
− OCDE : Organisation pour la Coopération et le Développement Economiques
− IFAC : International Federation of Accountants.
− IFRS : International Financial Reporting Standards
− PSC : Comité du secteur public
− ONU : Nations unies
− OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
− CE : Commission Européenne
− MSB : Modernisation des systèmes budgétaires
− PCE : Plan comptable de l’Etat
− FMI : Fonds monétaire international
− TF : Task Forces
− CP : Consultation Papers :documents de consultation
− DE : projets d’exposition

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