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Aujourd’hui, de nombreuses entreprises ne peuvent se développer qu’en saisissant les

opportunités de l’ouverture des économies en particulier celle des économies émergentes.


Pour certaines, la solution passe par l’exportation sur de nouveaux marchés, pour d’autres par
l’implantation d’une partie de leur activité à l’étranger (délocalisation). Dans les deux cas, ces
entreprises sont tenues de financer leurs activités, de rapatrier leur profit, de se couvrir contre
les risques de change ou de taux... Autant d’éléments qui font appel aux techniques et
instruments développés en finance internationale et que nous nous proposons d’examiner dans
cet ouvrage.
Celui-ci constitue un manuel de référence pour l’étudiant ou le professionnel, puisque ils
trouveront dans le même ouvrage des références historiques et théoriques, des concepts de
bases et des notions plus avancées, ainsi que de nombreux cas pratiques.

Le but de l’ouvrage est triple:


 Il doit permettre la maîtrise des outils et concepts clef de la finance internationale
(fondamentaux en économie, marchés financiers internationaux, taux d’intérêt, taux de
change…)
 Il doit permettre au lecteur de maîtriser les instruments de gestion des risques (risque
de change, risque de taux d’intérêt, et de manière plus large, apprécier un risque pays)
 Le lecteur pourra enfin vérifier ses connaissances en effectuant les tests d'autocontrôle
et les exercices proposés en fin de chacun des chapitres. Des éléments de correction
sont proposés pour l’aider à avancer dans sa démarche.

Cet ouvrage est composé de 12 chapitres illustrés (incluant les données les plus récentes, des
cas pratiques corrigés et assortis d'encadrés complémentaires).

Dans le premier chapitre nous proposons un rappel historique sur les grandes étapes de la
transformation du système monétaire et financier international. Nous expliquerons comment
nous sommes passés d’un système de changes fixes avec le système de l’étalon-or, qui va
durer jusqu’en 1914 et qui a été ensuite remplacé par le système de Bretton Woods (1944-
1973), au système actuel de flottement généralisé des monnaies. Au cours des années 1970, de
profonds déséquilibres monétaires et commerciaux sont apparus entrainant un bouleversement
du système des changes. Suite aux chocs pétroliers, émerge un système financier international
(SFI) qui conduit à la globalisation de la finance et à la constitution d’un vaste marché des
capitaux. L’activité des banques multinationales et des marchés financiers internationaux s’est
développée dans un contexte technologique (développement des NTIC) et institutionnel
(dérèglement des activités financières) propice. Or le mouvement de désintermédiation
bancaire et la titrisation des circuits de financement ne sont pas exempts de risques. L’opacité
du SFI actuel peut masquer un certain nombre de dysfonctionnements et provoquer des
ajustements d’une grande brutalité pour les acteurs. Dès lors se succèdent crises financières,
faillites bancaires et crises boursières de la deuxième moitié des années 1990. Le marché des
changes n’est pas épargné.

Dans le chapitre 2 nous nous intéresserons aux caractéristiques du marché des changes. Nous
montrerons que c’est un marché délocalisé qui fonctionne en continu. Le taux de change ou
cours de change est le prix de l’échange. Il permet d’équilibrer les offres et demandes de
monnaie. Ces dernières années, le marché des changes a pris une importance considérable.
Avec la multiplication du nombre d’intervenants : banques centrales, banques commerciales
et d’investissement, investisseurs financiers institutionnels, fonds spéculatifs, et avec le
développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, les
transactions quotidiennes de devises atteignent 4 000 milliards de dollars en 2010, montant
astronomique qui reflète à la fois l’accroissement des échanges de biens et services et les
comportements spéculatifs de certains acteurs.

Le chapitre 3 se concentre sur le principe des cotations des devises. Les différentes devises
peuvent être vendues et achetées au comptant ( les transactions sont alors effectuées le jour
même au cours au comptant, et la livraison des devises se fait à J+2) , ou bien à terme : les
ordres d'achat et de vente de devises sont enregistrées aujourd'hui pour une livraison future à
quelques jours voire à plusieurs mois. Nous verrons que la lecture d'une cotation de change
est identique pour les deux types d'opérations, cependant le taux auquel se fera la transaction
ne sera pas nécessairement le même. Pour une opération au comptant, les transactions
s'effectueront au cours en vigueur au moment du passage des ordres d'achat ou de vente: ce
cours dépend donc essentiellement de l'offre et de la demande exprimées. En revanche, pour
une opération à terme, le cours de change qui servira de référence pour la transaction future
doit être déterminé. Il sera nécessaire de comprendre comment les opérateurs fixent
aujourd'hui le taux de change auquel se fera cette opération de change future. Enfin, nous
illustrerons dans ce chapitre les comportements d'arbitrage : la cotation par paire de devises se
fait en continu sur les différentes places boursières, et il peut parfois exister des différences
de cotations d'un pays à un autre, ou d'une paire de devise à une autre. Les intervenants ont
alors la possibilité de réaliser des opérations d'arbitrage en achetant et vendant des devises sur
les différentes places, dans le but de profiter d'écarts de cours qui n'auraient pas lieu d'être.
Les cambistes sont également très attentifs aux possibilités d'arbitrage qui peuvent exister
entre le marché au comptant et le marché à terme.

Quels sont les facteurs qui influencent les cours de change et comment prévoir l'évolution de
ces cours ? Tel est l'objet du chapitre 4. Nous présenterons et expliquerons les principales
théories portant sur les déterminants des taux de change: la théorie de la parité du pouvoir
d'achat, et celle des taux d'intérêt, le modèle de Balassa-Samuelson ou encore le modèle de
Fleming. Des théories économiques les plus poussées aux modèles économétriques les plus
complexes, en passant par les analyses techniques ou fondamentales des opérateurs sur le
FOREX, les économistes ont depuis longtemps tenté de prévoir les évolutions des taux de
change. Nous verrons que celles-ci sont d'autant plus difficiles à prévoir que les fluctuations
des taux de change sont déterminées par un très grand nombre de variables
macroéconomiques, telles que les prix, les taux d'intérêt, le niveau de la dette intérieure ou
encore la productivité intérieure, mais également des paramètres microéconomiques, comme
la structure même des marchés, les comportements hétérogènes et subjectifs des acteurs sur le
marché des changes, la diffusion d’informations, etc… L'incapacité des théoriciens à fournir
un cadre unique et fiable pour la prévision des fluctuations de change explique pourquoi, dans
la pratique, les opérateurs du FOREX ont développé des méthodes alternatives telles que
l'analyse technique que nous présenterons en fin de chapitre.

L'analyse des risques inhérents aux opérations financières internationales (risque de change,
risque de taux d'intérêt) fera l'objet des chapitres 5 à 8. Le risque pays auquel s'expose toute
entreprise commerçant avec l'étranger sera lui traité dans le dernier chapitre de l'ouvrage.

Les entreprises soucieuses de se protéger contre le risque de change doivent tout d'abord être
en mesure de l'identifier précisément. Nous verrons dans le chapitre 5 que la tâche n'est pas
toujours aisée, car le risque de change est protéiforme et la volatilité des devises impacte
l'activité et les résultats des entreprises de manière très diverse : en influant sur la valeur de
ses actifs, des engagements et des flux de trésorerie. Dans ce chapitre, nous allons tout
d’abord nous attacher à bien définir le risque de change, selon les optiques traditionnellement
retenues (optiques transactionnelle, comptable et économique). Cela nous amènera par la suite
à nous interroger sur les méthodes permettant d’évaluer correctement ce risque.

Les méthodes de gestion du risque de change, qu’elles soient internes ou externes, seront
développées dans les trois chapitres suivants. Ces techniques visent toutes à réduire
l'exposition au risque, notamment comme nous le verrons dans le chapitre 6, en mettant en
oeuvre des techniques financières ou commerciales leur permettant de limiter ou de couvrir
leur exposition au risque de change : une entreprise exportatrice pourra choisir judicieusement
la devise dans laquelle elle facturera ses clients, ou bien essaiera d'ajuster le prix de son
produit en fonction de l'évolution des changes. Nous présenterons également dans ce chapitre
d'autres méthodes simples de gestion du risque de change faisant appel à des contreparties
telles que les banques ou les assurances. Nous montrerons ainsi l'intérêt qu'il peut y avoir à
conclure un contrat d'assurance du risque de change avec la COFACE, ou bien de conclure
une avance en devise avec une banque. Enfin, nous conclurons ce chapitre par la présentation
des swaps de change, qui sont des contrats d'échange de taux très utilisés par les banques,
mais également par les entreprises souhaitant optimiser leurs opérations de trésorerie.

Les chapitres 7 et 8 nous permettront de présenter de façon détaillée les produits financiers
dérivés que l'on peut trouver sur les marchés de gré à gré ou les marchés financiers organisés.
Les produits dérivés sont des outils précieux en matière de gestion des risques. Le terme de
«marchés dérivés » désigne l'ensemble des marchés, qu'ils soient de gré à gré ou organisés,
sur lesquels s'échangent des produits financiers, à terme ferme ou optionnels, ainsi que des
contrats d'échange appelés swaps. Ces instruments financiers servent à se protéger contre le
risque de variation des prix d'autres actifs financiers, monétaires ou physiques, appelés sous-
jacents (ces actifs peuvent être des matières premières, titres, taux d'intérêts, indices ou
devises...). Les produits dérivés jouent un rôle d'assurance ou de couverture, et les marchés de
produits dérivés permettent à ceux qui veulent se protéger de transférer leur risque sur une ou
plusieurs contreparties prêtes à l'assumer. Nous nous concentrerons dans le chapitre 7 sur
deux produits financiers dérivés qui permettent de gérer efficacement le risque de change: les
swaps de devises et les contrats à terme ferme sur devises. Nous analyserons en détail ces
produits et illustrerons par de nombreux exemples numériques les différentes façons de les
utiliser pour se prémunir contre le risque de change.

Le chapitre 8 est consacré aux options de change. Les options procèdent d'une logique
similaire à celle de l'assurance: une option de change confère, à celui qui l'achète, le droit
d'effectuer une transaction (achat ou vente) sur une devise à un certain moment et à un certain
prix. Simples dans leur principe d'origine, les options ont, grâce à l'innovation financière
effrénée de ces dernières années, pris des formes de plus en plus complexes. Cette
sophistication a permis d'aboutir à toute une gamme de nouveaux produits optionnels, dits
« exotiques », ou encore de deuxième, voire de troisième génération. Après avoir présenté le
principe des options d'achat ou de vente de devises, ainsi que leur évaluation, nous nous
attarderons sur les stratégies d'options simples qui permettent d'illustrer le mécanisme
d'assurance lié à ce produit. A l'aide d'exemples numériques, nous pourrons par la suite
comprendre comment ces options simples, mais également d'autres combinaisons d'options
plus complexes, peuvent être utilisées pour répondre aux différents besoins de couverture du
risque de change.

Après avoir détaillé comment l’entreprise pouvait se couvrir contre le risque de change, nous
aborderons dans les deux chapitres suivants les moyens de financement et de paiement des
entreprises présentes à l’international. Le chapitre 9 présentera les marchés internationaux de
capitaux, et les produits financiers spécifiques au financement international.

Selon les caractéristiques de l’acheteur et en fonction du pays dans lequel une opération
commerciale est réalisée, l’entreprise peut décider de réduire ou non, les risques encourus à
l’exportation. Pour choisir le moyen de paiement le plus adapté à sa situation, l’entreprise va
identifier le ou les risques qu’elle souhaite ou non, couvrir.
C’est ce que nous détaillerons dans le chapitre 10. Nous présenterons ainsi, les instruments ou
moyens de paiement utilisés dans le cas où l’entreprise souhaite exporter sans se protéger
contre un éventuel risque d’insolvabilité de l’acheteur. Consciente des risques encourus, ou
persuadée qu’elle ne court aucun risque, l’entreprise dispose de quatre principaux moyens de
paiement : le transfert, le chèque, la traite et la remise documentaire. Puis nous présenterons
les avantages et inconvénients des moyens de paiements qui lui permettent d’exporter en se
couvrant contre le risque d’insolvabilité de l’acheteur; c’est ainsi que nous nous intéresserons
à la lettre de crédit Stand By non confirmée, la traite avalisée et le crédit documentaire non
confirmé. Enfin si l’entreprise souhaite se couvrir contre l’insolvabilité présumée de
l’acheteur et contre le risque pays qui pourrait affecter la banque, alors elle dispose de
l’assurance crédit, de la technique du forfaiting ou forfaitage, ou du crédit documentaire
irrévocable et confirmé. La dernière partie du chapitre sera consacrée aux principaux types de
crédits les plus utilisés dans le cadre du financement des exportations, en les classant selon
leur durée : crédit de préfinancement, mobilisation de créances nées à court terme à
l’exportation (MCNE), crédits destinés à soutenir le développement de l’exportation et
d’autres crédits tels que : l’avance en devise, le CREDOC et l’affacturage pour les crédits à
court terme ; crédit export ou crédit acheteur et crédit fournisseur pour les crédits à moyen-
long terme. Plus succinctement, nous terminerons par la présentation d’autres formes de
financement lorsqu’il s’agit de financer l’exportation de fabrications spéciales de biens
d’équipement, d’un montant élevé avec des conditions de paiement longues (plusieurs
années).
Le chapitre 11 terminera l’ouvrage sur la présentation du risque-pays. Si la définition du
risque pays n'a pas changé depuis une trentaine d'années, cette dénomination recouvre
aujourd'hui des phénomènes différents en raison des transformations du contexte
international. Ainsi, dans une première partie, nous définirons le risque-pays et nous
identifierons ses principales manifestations. Nous insisterons sur l’apparition des risques
extrêmes observés ces dernières années. Nous présenterons un exemple d’analyse du risque
pays et en montrerons les limites. Puis dans une deuxième partie nous nous intéresserons à la
gestion du risque pays et aux moyens disponibles de mesure du risque. Nous soulignerons les
limites des analyses risque-pays basées sur des rating pays. Une note globale pour un pays
permet difficilement d’apprécier le large éventail des risques encourus par l’opérateur. En
outre, l’exportateur, l’investisseur, la banque, l’Etat, le ressortissant étranger ou l’opérateur
local n’est pas toujours confronté au même type de risque. L’évaluation de ce dernier diffère
selon l’utilisateur de ces analyses. Enfin, même si les utilisateurs des analyses risque-pays ont
recours à des produits ou techniques de couverture contre le risque pays, il n’existe pas
réellement encore de produit d’assurance risque unique qui permettrait d’englober l’ensemble
des risques qui composent le risque pays. D’où la multiplication de produits de couverture
adaptés à un type de risque particulier. Nous proposerons donc, pour terminer, quelques
solutions de prévention et couverture du risque.

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