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Mme Ayoub Ons Finance Internationale 2ème MPCF

Chapitre 4 : Les principaux déterminants du taux de change


(Éléments de cours)

Si le taux de change au comptant est d’une manière générale déterminé par la loi de l’offre et
de la demande, il dépend plus spécifiquement de facteurs économiques et financiers. Le taux
d’inflation, les soldes de la balance des paiements et le niveau relatif des taux d’intérêt sont
considérés comme les déterminants fondamentaux du taux de change au comptant.

I/ La théorie de la parité des pouvoirs d’achat (PPA)

On distingue deux versions de la PPA : une version absolue basé sur la loi du prix unique et
une version relative.

La version absolue de la PPA

Une unité monétaire d’un pays domestique doit procurer autant de biens et services dans le
pays lui-même qu’à l’étranger, une fois faite la conversion de la monnaie domestique en
monnaie étrangère.

Autrement dit, le prix du bien i devrait être égal au prix du même bien considéré à l’étranger
au cours de change près : Pi = Pi* x Taux de change

Comme la règle s’applique à tous les biens et services, on peut considérer P et P* les
moyennes pondérées des prix individuels et on aura : P = P* x Taux de change

Pour la théorie de la parité des pouvoirs d'achat dans sa version absolue, le taux de
change d'équilibre entre deux devises est égal au rapport des indices de prix des deux
pays.
Taux de change d’équilibre = P / P*

→ La version absolue de la PPA puise sa justification dans « la loi du prix unique » : sur
chaque marché individuel, les consommateurs comparent les prix domestiques et les prix
étrangers et font des arbitrages. Ils achètent le bien sur le marché ou le prix et le plus bas et
revendent sur celui ou le prix est le plus élevé.

 Ces arbitrages aboutissent à l’instauration d’un prix unique pour tous les biens
consommés.

 Trois hypothèses sont nécessaires à la réalisation de cette loi :

- Les marché des biens sont parfaits : Pas de coûts de transport ni tarifs douaniers, biens
parfaitement homogènes, etc.

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- Les marchés financiers sont parfaits : Absence de contrôle de change, de coûts de -


transaction, etc.

- La structure de consommation des agents économiques est identique entre les


différents pays.

La version relative de la PPA

Les vérifications empiriques de la version absolue de la théorie de la PPA n'ont jamais donné
de bons résultats. La présence de facteurs structurels spécifiques à chaque économie explique
(entre autres) la faiblesse de ces résultats. Pour contourner ces difficultés, il est souhaitable
d'abandonner le raisonnement en termes absolus au profit d'une analyse en termes de
différentiel ou de variation.

→ Il ressort de cette deuxième formulation que la variation en pourcentage du taux de change


devrait être égale au différentiel d'inflation entre les deux pays ou les deux zones monétaires.

Taux d’appréciation
ou = Inflation Locale – Inflation Étranger
de dépréciation
de la devise

 Si l’inflation locale > l’inflation étrangère => Il s’agit d’un taux d’appréciation de la
devise par rapport à la monnaie locale.

 Si l’inflation locale < l’inflation étrangère => Il s’agit d’un taux de dépréciation de la
devise par rapport à la monnaie locale.

II/ La parité des taux d’intérêt (PTI)

La parité des taux d’intérêt consiste à décrire le lien existant entre le marché monétaire
national et celui des changes.

D’après cette théorie, un investisseur, ne peut pas obtenir, en plaçant ses fonds dans un
pays étranger où le taux d’intérêt (i E) est plus élevé que sur le marché domestique, un
taux de rendement supérieur à celui qu’il obtiendrait sur son propre marché (i L), car le
différentiel des taux doit être compensé par la différence entre le cours comptant et le
cours à terme.

→ Selon la PTI, on devrait avoir l’égalité entre un placement local et un placement


étranger couvert.

Cette égalité n’est vraie qu’à l’équilibre suite aux opérations d’arbitrages pratiquées sur
les marchés monétaires. Les arbitrages dans ce cas, s’appuient sur les taux à terme fixés,
pour des échéances futures, dès aujourd’hui, et non pas sur des taux anticipés. Ces
opérations d’arbitrage sont dites couvertes et conduisent à une égalisation entre les

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différences des taux d’intérêt des deux devises et leur taux de report ou de déport. On
obtient ainsi la PTI couverte.

→ Autrement dit, la PTI stipule que le taux de report ou de déport d’une devise doit
refléter le différentiel des taux d’intérêt sur le marché monétaire des deux pays.

Taux de report
ou = iL–iE
de déport
de la devise

 Si iL > iE => T > C => La devise cote un report. Il s’agit d’un taux de report de la
devise par rapport à la monnaie locale.

 Si iL < iE => T < C => La devise cote un déport Il s’agit d’un taux de déport de la
devise par rapport à la monnaie locale.

- Le cours à terme est fixé en tenant compte des pertes ou des gains d’intérêt que la
banque va réaliser au cours de ses opérations.

- Sur un marché libre, les relations entre le cours à terme et le cours comptant, devraient
être déterminées par la relation entre les taux d’intérêt des deux pays.

Toutes choses égales par ailleurs :

→ La devises du pays où le taux d’intérêt est le plus élevé se vendra avec un déport sur le
marché à terme.

→ La devise du pays où le taux d’intérêt est le plus faible se vendra avec un report sur le
marché à terme.

III/ Autres déterminants du taux de change

La Parité des taux à terme (PTT)

La PTT stipule que le taux de change à terme doit être égal au taux de change au
comptant à l’échéance. Autrement, des opérations de spéculations auront lieu :

- Si les spéculateurs pensent que le cours à terme est inférieur au cours comptant à
échéance, ils vendent la devise, qu’ils auront acheté à terme, au cours comptant à
échéance.

- Si les spéculateurs pensent que le cours à terme est supérieur au cours comptant à
échéance, ils vendent la devise à terme et la rachètent à l’échéance faisant baisser le
terme jusqu’au point où il atteint le taux comptant futur.

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La balance des paiements

Ce document comptable qui retrace les opérations sur biens, services et financières d’un
pays avec le reste du monde, permet de prévoir l’évolution des taux de change :

En cas de déficit de la balance, la monnaie nationale sera offerte sur le marché des
changes. Sa valeur aura tendance à diminuer. On s’attend alors à une dépréciation de la
monnaie nationale.

En cas d’excédent de la balance, la monnaie nationale est demandée sur le marché des
changes. Sa valeur aura tendance à augmenter. On s’attend alors à une appréciation de la
monnaie nationale.

La croissance économique et la stabilité politique

La croissance économique, conjointement à la stabilité politique d’un pays, favorise la


stabilité du taux de change. Ces caractéristiques attirent les investisseurs étrangers au
détriment d’autres pays. Par contre, une récession ou des troubles politiques peuvent
être considérés comme un risque financier et entrainer une dépréciation du taux de
change.

La dette publique

Lorsque le pays se trouve dans une situation de déficit public important devient moins
attrayant que les autres car le risque de défaut est grand. Pour cette raison, la notation de
la dette du pays par les agences de notation est un facteur déterminant de leur taux de
change.

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