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FACULTE D’ECONOMIE, DE GESTION

ET DE SOCIOLOGIE

MENTION ECONOMIE

L3

Parcours « ECONOMIE MATHEMATIQUE »

Mémoire de fin de cycle en vue de l’obtention du diplôme de Licence en sciences


économiques

ANALYSE DE LA RELATION INFLATION-


CHOMAGE : VERIFICATION DE LA
COURBE DE PHILLIPS

Présenté par: ANDRIAMAMENOSOA Fidy

Encadré par: RAMIANDRISOA Olivier

Examinateur : RAKOTOZAFY Rivo John

Date de soutenance : 26 Mars 2019

Année universitaire: 2017-2018


REMERCIEMENT

Je tiens à remercier en premier lieu Dieu tout puissant de m’avoir donné le courage et la
patience dans la réalisation de ce travail jusqu’à sa fin.

Au terme de ce modeste travail je tiens à remercier vivement :

- Monsieur RAMANOELINA Panja, Président de l’Université d’Antananarivo, de m’avoir


autorisé à m’inscrire au sein de l’Université ;
- Monsieur RAKOTO David Olivaniaina, Doyen de la faculté EGS, de m’avoir autorisé à
présenter ce rapport ;
- Monsieur RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa, Maître de
conférences, Chef de Mention Economie, se dévouant infiniment pour remplir ses multiples
fonctions ;
- Monsieur RAMIANDRISOA Olivier, Enseignant de l’Université d’Antananarivo, pour son
aide, son orientation, ses conseils et sa disponibilité.
En terminant, je tiens à remercier toute ma famille, pour leur encouragement constants
et leur soutien moral, financier et spirituel tout au long de mes études. Je remercie également
tous ce qui a contribué de prés ou de loin à la réalisation de ce travail, j’espère qu’il sera un
document de travail, de référence et d’orientation pour les futures promotions.

i
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

BIT: Bureau International de Travail

I: Investissement

IPC: Indice des Prix à la Consommation

IS-LM: Investments and Savings-Liquidity Preference and Money Supply

NAIRU: Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment

NAWRU: Non Accelerating Wages Rate of Unemployment

NEC: Nouveaux Economistes Classique

NKPC: Courbe de Phillips des Nouveaux Keynésiens

OIT: Organisation Internationale du Travail

PIB : Produit Intérieur Brut

S: Epargne

ii
LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1: La courbe de Phillips...........................................................................................11

Graphique 2: La courbe de Phillips réinterprétée : The Samuelson-Solow Phillips Courbe :


1934 – 1958........................................................................................ ......................................13

Graphique 3: La courbe de Phillips augmentée des anticipations.............................................17

Graphique 4: La courbe de l’inflation.......................................................................................28

Graphique 5: La courbe du chômage........................................................................................30

Graphique 6 : L’inflation et chômage sur un même graphe......................................................32

Graphique 7: Nuage des points.................................................................................................32

Graphique 8: Droite d’ajustement.............................................................................................33

Graphique 9: Nuage des points.................................................................................................33

Graphique 10: Droite d’ajustement...........................................................................................34

iii
INTRODUCTION

Depuis la moitié du 20e siècle, l’inflation et le chômage constituent des problèmes


économiques majeurs. Ce sont deux caractéristiques persistantes de la vie économiques. Dans
la théorie économique actuelle, la recherche de la relation entre ces deux problèmes
économiques sont évolué selon le temps. La fameuse courbe de Phillips a démontré cette
relation. En 1958, l’économiste New Zélandais A.W. Phillips publia un article qui porte sur la
recherche d’une hypothèse liaison entre le taux de croissance du salaire et le taux de chômage,
mais dans les années 1970, des économies subissent la «stagflation» où nous les trouvons en
augmentation au même temps, ce qui remet en cause l’observation de Phillips.

Plusieurs économistes ont interprété cette courbe : les keynésiennes, monétaristes,


nouveaux classique, institutionnaliste. Deux concepts vont chercher à donnée un caractère
structurel à la relation inflation-chômage : ce sont le concept de NAIRU et NAWRU.

Selon Solow et Samuelson, la courbe suggérait un dilemme inflation-chômage, les


autorités publiques devaient faire un choix entre un taux de chômage élevé et un taux
d’inflation élevé. Deux politiques économiques sont à choisir par le gouvernement pour
maintenir leurs objectifs économiques : c’est l’arbitrage entre politique budgétaire et politique
monétaire. En effet, la conduite de politique visant à éradiquer le chômage et la conduite
d’une politique de lutte contre l’inflation devaient se faire de manière à ce qu’il y ait
cohérence entre elles. D'ailleurs, l’inflation devient un problème important ayant des
conséquences de plus en plus graves sur la vie social de la population. En plus, il est de plus
en plus difficile de trouver un travail pouvant fournir une revenue suffisant qui peut faire
subvenir tous les besoins.

Plusieurs théories et étude empirique ont tenté d'expliquer cette relation en tenant
d'identifier la courbe de Phillips. Les résultats sont différents, mais l’idée la plus commune
pour expliquer ce phénomène parle que la courbe de Phillips est instable, d'où notre
interrogation est : quel est la relation inflation - chômage de tous les pays a partir des données
de panel?

Deux hypothèses sont mises en place pour évaluer cette relation : la premier est
l’existence d'une relation positive entre l’inflation et chômage. La deuxième hypothèse est
l’existence d’une relation négative entre les deux.

1
Pour construire notre analyse, la première partie de ce devoir sera axée sur la cadre
théorique et les études récentes sur la relation inflation - chômage. La seconde partie
consistera l’évaluation empirique des données du panel et les politique de l'Etat face à ces
deux maux économiques.

2
PARTIE I :
ANALYSE THEORIQUEDE LA COURBE DE
PHILLIPSA TRAVERS DE LA POLITIQUE
ECONOMIQUE

3
CHAPITRE I: THEORIE GENERALE D’INFLATION-CHOMAGE

Section 1 : Théorie Keynésienne de la Monnaie


La sphère monétaire est un élément fondamental de l’analyse de la courbe de Phillips,
ce qui concerne beaucoup la détermination de l’inflation. Keynes 1 considère que la monnaie
n’est pas neutre.

1-1 Théorie de prix


Le prix dépend de la quantité de monnaie, Keynes dit « les prix sont gouvernés par la
quantité de monnaie, par sa vitesse de transformation en revenu, par le rapport entre la vitesse
de circulation et le volume de transaction, par la thésaurisation, par l’épargne forcée, par
l’inflation et par la déflation, et tous autre facteurs du même ordre »2. De ce fait, Keynes
exprime que le niveau général des prix dépend en partie du taux de rémunération des facteurs
de production entrant dans le coût marginale et en partie de l’échelle globale de la production
qui est le volume de l’emploi.

L’accroissement de la quantité de monnaie ne produira aucun effet sur les prix, tant
qu’il subsistera du chômage, seul l’augmentation du niveau de demande effective conduira à
une proportion égale à l’augmentation du niveau de l’emploi. Dès que le plein emploi sera
atteint, c’est au contraire, l’unité de salaire et les prix s’élèveront proportionnellement à
l’augmentation de la demande effective. Cependant, Keynes parle que sa théorie sur la
monnaie rencontre plusieurs obstacles et que beaucoup de faits peuvent influencer.

Cinq difficultés sont développées pour expliquer l’influence des évènements sur cette
théorie quantitative de la monnaie. Premièrement, les variations de la demande effective ne
sont pas exactement proportionnelles à celle de la quantité de la monnaie. Deuxièmement, les
ressources ne sont pas homogènes, les rendements ne sont pas constant, mais diminuent
lorsque l’emploi augmente. Troisièmement, les ressources n’étant pas interchangeables,
l’offre de certaines richesses devient inélastique alors qu’il reste des ressources inemployées
capables de servir à la production d’autre richesse. Autrement, l’unité de salaire tend à croître
avant que le plein emploi soit atteint. Dernièrement, les rémunérations des facteurs entrant
dans le coût marginal ne varient pas toutes dans la même proportion.

1
J.M.Keynes : « Théorie générale», Livre VI
2
J.M.Keynes : « Théorie générale», Livre V, Chapitre XXI

4
L’augmentation de la demande effective se traduit en partie par l’augmentation de
l’emploi et en partie par la hausse des prix. Les prix montent progressivement pendant que
l’emploi augmente au lieu d’être constant lorsque le plein emploi atteint. En effet, l’élasticité
des prix réagissent à la variation de la quantité de monnaie. La tendance à la hausse des
salaires avant le plein emploi peut s’expliquer par la bonne volonté des employeurs à
augmenter le salaire lorsque les affaires vont bien.

1-2 Politique monétaire


Dans la théorie des prix précédent, l’analyse de la relation entre la quantité de monnaie
et le niveau de prix dépend des cinq difficultés énoncées par Keynes. L’inflation n’est donc
pas un problème en soi mais au contraire présente des avantages.

Lorsque la monnaie est assez abondante, l’unité de salaire s’élève, à long terme les
mouvements du niveau des prix sont toujours orientés à la hausse, et lorsqu’elle est assez rare,
des moyens qui ont été trouvés pour en augmenter la quantité effective. Les moyens sont des
politiques monétaires mis en place par les autorités administratives comme la Banque
Centrale.

D’une part, l’instrument de la politique monétaire est facile à mettre en œuvre, car dans
une économie de marché, le gouvernement ne peut pas décréter une baisse de salaire
monétaire alors que la banque centrale peut manipuler la quantité de monnaie. Mais, une
politique monétaire stimule davantage l’activité parce qu’une augmentation de la masse
monétaire n’a pas sur les anticipations des agents en matière de prix les même effets qu’une
baisse des salaires. Si la quantité de monnaie augmente, les agents anticiperont, sans doute,
une accélération d’inflation alors que si les salaires monétaires diminuent, ils anticiperont un
ralentissement de l’inflation. L’investissement dépend du taux d’intérêt réel, définie comme la
différence entre le taux d’intérêt monétaire et le taux d’inflation anticipé.

D’autre part, la politique de baisse des salaires monétaires se heurtent à des obstacles
qui ne viennent pas freiner les effets de la politique monétaire. De ce fait, il sera davantage
stimulé par un accroissement de l’offre de monnaie que par une baisse des salaires
monétaires, même si ces deux politiques avaient les mêmes effets sur le taux d’intérêt
monétaire.

Keynes détermine que dans une situation de chômage, la baisse des salaires monétaires
n’est pas la politique approprié pour rétablir le plein emploi.

5
1-3 Importance du taux d’intérêt
Pour Keynes, la monnaie n’est pas neutre. Un individu a deux sortes de décision à
prendre pour partager son revenu dont la partie qu’il consomme et la partie qu’il réserve à la
consommation future. Il existe trois motifs de détention de la monnaie proportionnellement au
revenu :

 Le motif de transaction : ayant pour fonction d’échange concernant les


transactions quotidiennes;
 Le motif de précaution : qui s’intéresse à garantir les dépenses
imprévisibles et inattendues ;
 Le motif de spéculation : consiste à réserver de richesse ou de valeur
proportionnellement au taux d’intérêt.

Keynes distingue deux types d’actifs seulement utilisables comme réserve de valeur : la
monnaie et les titres. La monnaie à un rendement nul et le taux d’intérêt est définie comme
« la récompense à la renonciation à la liquidité pour une période déterminer ». Le taux
d’intérêt est le facteur d’équilibre qui établit l’égalité entre la demande d’épargne ou
l’investissement nouveau qui peut être réalisé à un taux d’intérêt déterminé, et l’offre
d’épargne telle qu’elle résulte de la propension psychologique de la communauté à épargner à
ce taux.

Les préférences pour la liquidité due au motif de transaction et de précaution absorbent


une quantité de monnaie qui varie peu sous l’influence directe des variations du taux d’intérêt.
La quantité totale de monnaie diminuée de cette quantité se trouve ainsi disponible pour
satisfaire les préférences pour la liquidité due au motif de spéculation. Le taux d’intérêt et le
prix des obligations doivent alors se fixer au niveau où la somme globale que certains
individus désirent garder liquide est juste égale à la quantité de monnaie disponible pour
répondre au motif de spéculation.

Une augmentation de la quantité de monnaie doit faire baisser presque immédiatement


le taux d’intérêt et par suite monter le niveau de l’emploi et l’unité de salaire, dans une
mesure suffisante pour que la quantité additionnelle soit absorbée par les préférences pour la
liquidité due au motif de transaction et de précaution. La baisse du taux d’intérêt fasse croître
le flux d’investissement, une augmentation de ce dernier accroisse l’emploi et si l’emploi
augmente, le prix monte en fonction de l’offre et de l’augmentation de l’unité du salaire

6
nominale. Lorsque la production aura augmenté et les prix montent, l’accroissement de la
quantité de monnaie est nécessaire pour maintenir le taux d’intérêt donné.

Section 2 : Analyse Keynésienne sur l’emploi


Dans la théorie générale de Keynes, il écrit « les deux vices manquants du monde
économique où nous vivons sont le premier que le plein emploi n’y est pas assuré, le second
que la répartition de la fortune et du revenu y est arbitraire et manque d’équité »3.
Aujourd’hui, cette réflexion garde toute son actualité, le chômage augmente sur tous les
continents. D’où, la planète compte déjà 230 millions de chômeurs. En 2009, le Bureau
International de Travail (BIT) annonçait une vision pessimiste de 51 millions de chômeurs
supplémentaires. Le corollaire de cette situation est un accroissement annoncé du nombre des
travailleurs qui risquent de basculer la pauvreté. Il faudra faire ensuite l’analyse de chômage à
partir de la vision de Keynes.

2-1 La construction de l’analyse du chômage chez Keynes


Il nous faut d’abord retracer comment Keynes va développer une analyse du chômage
qui ne serait pas fondé sur une théorie du marché du travail.

2-1-1L’analyse de la période 1920-1930


L’économie Britannique connait une récession marquée en 1920-1922 avec un taux de
chômage supérieur à 20%. Une reprise a effectué en 1923 mais le taux de chômage ne passera
sous la barre de 10% en 1924. Pendant cette période, les employeurs vont exercer une
pression à la baisse sur les salaires qui se heurte à la résistance des syndicats. En 1922,
Keynes considère l’idée que les salaires monétaires sont plus rigides que les prix. Puis dès
1923, il ajoute le rôle d’incertitude et le manque de confiance dans l’avenir au premier rang
des causes du chômage.

Keynes suggère trois types d’actions plus importantes: d’abord, l’action par la monnaie,
puis, il suggère aussi de contrôler l’accroissement de la population. Enfin, il évoque la
nécessité d’une action volontaire des pouvoirs publics.

Keynes reprend le rôle des facteurs monétaires et les facteurs psychologique en1924
mais en insistant aussi sur le détournement de l’épargne nationale qui est investie à l’étranger
dans l’opération peu productive.

3
J.M.Keynes : «Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt, et de la monnaie», édition française Petite
Bibliothèque Payot, 1975, page 366

7
Keynes explique comme dernière, le retour à l’étalon-or se dissimule une politique
délibérée d’augmentation du chômage comme moyen de pression sur les salaires monétaires.
D’après le chômage de masse en 1930, il montre la relation entre l’épargne (S) et
l’investissement (I) S=I. Le chômage résulte d’un retard de l’investissement sur l’épargne. Il
mobilise l’analyse du multiplicateur de Richard Kahn pour faire sa démonstration.

2-1-2Les ambiguïtés de la théorie générale


Keynes s’oppose la vision classique, en parlant qu’il accepte la courbe de demande de
travail mais rejette la courbe de l’offre de travail. Il n’y a pas donc d’équilibre sur le marché
du travail, même de sous emploi. Keynes s’oppose à la théorie du « Professeur Pigou », il
rappelle que cette théorie accepte l’existence d’un chômage de frottement et du chômage
volontaire, mais ignore la possibilité d’un chômage involontaire4.Keynes définit qu’« il existe
des chômeurs involontaires si, en cas d’un légère hausse des prix des biens de consommation
d’ouvrière par rapport aux salaires nominaux, l’offre globale de main d’œuvre disposé à
travailler aux conditions courantes de salaire et la demande globale de main d’œuvre aux
même condition s’établissent toutes deux au dessus du niveau antérieur de l’emploi »5. Il y a
chômage volontaire si le salaire réel d’équilibre sur le marché du travail est inférieur au
salaire de réservation pour une partie des travailleurs, c'est-à-dire au niveau du salaire réel en
dessous du quel le travailleur préfère se retirer du marché.

Toutefois, il ne suffit pas de dire à quelle condition un chômage involontaire existe, il


faut aussi expliquer la cause. Dans le chapitre 3 de la théorie générale, Keynes précise « ce
n’est donc pas la désutilité marginale du travail, exprime en salaires réels, qui détermine le
volume de l’emploi (…). Ce sont la propension à consommer et le montant de
l’investissement nouveau qui détermine conjointement le volume de l’emploi et c’est le
volume de l’emploi qui détermine de façon unique le niveau des salaires réel, non l’inverse. Si
la propension à consommer et le montant de l’investissement nouveau engendre une demande
effective insuffisante, le volume effective de l’emploi serait inférieur à l’offre de travail qui
existe en puissance au salaire réel et en vigueur (…)6.

Keynes explique alors le chômage du marché vers celui de l’équilibre du marché des
biens et services avec l’interaction de la monnaie.

4
Chômage involontaire :
5
Keynes J.M. (2002), op.cité, page 41
6
J.M. Keynes (1975), Théorie générale,

8
En effet, l’insuffisance de la demande effective s’explique par un blocage de
l’investissement qui résulte du système financière et monétaire. Il y a absence d’ajustement
automatique entre l’épargne (S) et l’investissement(I) (S=I), car le taux d’intérêt qui
détermine l’investissement n’a pas d’influence sur l’épargne7. Le taux d’intérêt n’est plus
déterminer par l’équilibre sur les marchés des fonds prêtables entre épargne et investissement
comme d’être dans le raisonnement « classique » mais sur le marché de monnaie. Cela permet
à Keynes de dire que le chômage massif est lié à un blocage de l’accumulation capitaliste qui
résulte d’un taux d’intérêt trop élevé par rapport au rendement attendu du capital.

Pour Keynes, le taux d’intérêt sur le marché de la monnaie n’a aucune raison de baisser
pour faire augmenter l’investissement sur le marché de biens et services afin d’augmenter le
volume d’emploi. En effet, une politique de relance monétaire par la baisse des taux directeur
de la banque centrale, qui devra être renforcé par une relance budgétaire si on est dans une
situation de forte incertitude avec une préférence pour la liquidité très élevée.

2-2 La vision des Keynésiens


L’analyse keynésienne se construira sur les synthèses proposées par des auteurs comme
Hicks, Hansen ou Meade. La question est de savoir comment cette macroéconomie
keynésienne a intégré la notion du chômage involontaire.

2-2-1La théorie du chômage chez les keynésiens


L’article de Christine Zrhel et Hélène Zajdela est celle d’une rupture entre les idées de
Keynes et les travaux de Keynésiens : « La théorie du chômage élaborée par Keynes a
progressivement perdu sa substance, au cours des développements d’une macroéconomie qui
s’est auto qualifiée de keynésienne (…)

Ce lent processus a abouti d’abord à séparer le chômage involontaire du chômage


Keynésien. Le premier est défini de manière assez obscure par Keynes (1936) dans le
deuxième chapitre de la théorie générale. Le second est celui que Keynes décrit dans le
troisième chapitre et qui n’est défini que par sa cause : une insuffisance de la demande
effective. Ces deux chômage sont évidement les mêmes pour Keynes, mais leur articulation
n’est qu’implicite dans la théorie générale. Or, le chômage involontaire auquel les

7
L’épargne chez Keynes dépend du revenu

9
« Keynésiens » ont abouti au cours des années quatre vingt n’a rien d’un chômage
Keynésien8.

Le modèle IS-LM (Hicks, 1937) tente une synthèse entre Keynes et Walras afin
d’expliquer la possibilité d’un équilibre de sous emploi. Dans le modèle walrassien, sans
rigidité de prix, il y a l’équilibre concurrentiel, IS-LM devient une demande globale lorsque
l’offre globale est le niveau de production conditionnel à l’équilibre sur le marché de travail.
En effet, l’offre est alors indépendante du prix. L’existence éventuelle du chômage résulte
d’un disfonctionnement du marché de travaille que Pigou parle une rigidité du salaire réel. Ce
chômage classique est insensible à une relance par la demande.

La réintroduction de propriétés Keynésiennes se fait en deux manières : soit en


supposant l’illusion monétaire des salaires, soit en postulant la rigidité du salaire nominal, en
conservant la flexibilité du prix du bien. L’offre globale est fonction croissante du prix et les
politiques de relance par la demande sont efficaces. Ces hypothèses sont vraies à court terme
tandis que la synthèse classique est à long terme. Il y a rupture avec Keynes car avec ces
nouvelles théories du marché du travail, le chômage s’explique par un déséquilibre sur le
marché de travail et en acceptant l’hypothèse d’anticipation rationnelle.

2-2-2 La présence du chômage involontaire


Dans la théorie générale, la démonstration d’existence du chômage involontaire est une
faiblesse car Keynes pensait qu’il existe du chômage involontaire avec un changement
minimal des hypothèses du modèle néoclassique.

D’après Michel De Vroey, il y a « escamotage du chômage involontaire dans la théorie


générale »9 avec l’équivalence entre chômage involontaire, déficience de la demande effective
et absence de plein emploi. Plusieurs économistes se réfèrent les analyses d’équilibre de sous
emploi de Keynes qui sont souvent floues. Aujourd’hui, le chômage peut être à la fois de
nature classique, à la fois de nature Keynésienne. Il peut cohabiter du chômage involontaire et
volontaire.

8
Erchel ch. Et Zajdela H. (2003), « Que reste-t-il de la théorie du chômage de Keynes? », l’Actualité économique,
volume 79, n°1-2, p163-164.
9
De Vroey M. 1997, op-cité, p1382

10
Section 3 : La courbe de Phillips
En 1958, un article de l’économiste Alban William Phillips met en évidence une
relation statistique entre la croissance des salaires et le taux de chômage sur des données
Britannique dans la période 1861-1913.

Graphique 1 : La courbe de Phillips

Source : Phillips (1958) d’après les données reproduites dans Wulwick Et Mack (1990).

Cette relation controversée entre le taux de chômage et la hausse générale de prix


devient une relation macroéconomique « classique ». L’examinassions de cette relation dans
différente pays permet de constater que la relation empirique entre inflation et chômage est
stable. Une reformulation est avoir donné pour chaque remis en cause. D’après l’article initial
le concept de courbe de Phillips demeure central dans un grand nombre d’analyses
macroéconomique, surtout dans un domaine de la politique monétaire.

3-1 La courbe de Phillips originelle


La courbe de Phillips est une relation entre le taux de croissance des salaires nominaux
et le taux de chômage qui est établie par Phillips pour l’économie britannique qui montre une
liaison forte et négative. Cette relation montre la relation négative quand le taux de chômage
augmente, le taux de croissance des salaires diminue.

3-1-1Equation linéaire
La relation de Phillips est souvent présentée comme une relation linéaire entre le taux de
chômage et le taux de croissance des salaires. La relation traduit alors :

ln(Δwt+a)=cln(Ut) +Ɛt

11
Où U estle taux de chômage ;Δwt est le taux de croissance des salaires ; Ɛt est un choc
aléatoire ; a et c étant des paramètres. La méthode statistique employée par Phillips est assez
approximative d’où la simplification suivant :

Δwt = a - c Ut+Ɛt

Où Δwt est le taux de croissance des salaires qui est approximé par la variation du
logarithme wt du salaire par tête. Dans le graphique 1 ci-dessus, la relation effectivement
estimé par Phillips est en fait non linéaire.

3-1-2Caractéristique de la courbe
A partir de la graphique 1 ci-dessus, il y a 4 caractéristique à ressortir : d’abord, la
relation est décroissante ou lorsque le taux de chômage est faible, les hausses de salaires sont
importantes et au contraire lorsque le taux de chômage est élevé, les hausses des salaires sont
faible ou peut être négative. Dans l’équation cette caractéristique est traduite par le signe
moins devant le paramètre c présumé positif.

Ensuite, la relation est non linéaire : ce qui veut dire que la variation des salaires n’est
pas constante selon les niveaux de chômage. Lorsque le taux de chômage est élevé, les
salaires sont relativementrigides à la baisse, au contraire, lorsque le taux de chômage est
faible. Les salaires sont fortement flexibles à la hausse. Donc, la pente est variable.

Puis, la relation est stable d’où on peut constater une relation continue, un taux de
chômage donné ne correspond pas qu’à une seule variation du salaire nominale. Cette stabilité
est montrée aussi par la forme et par la position de la courbe qui est constant en tous points du
plan.

Enfin, l’existence du NAWRU ou Non AcceleratingWages Rate of Unemployement ou


la courbe qui coupe l’axe des abscisses en un point, c’est le taux de chômage non accélérateur
de salaires nominaux, correspondant à un taux de chômage de 5,5% alors la stabilité des
salaires nominaux au Royaume Unis au cours de la période considéré nécessite 5,9% de
chômage.

3-2 La courbe de Phillips et la courbe Inflation- Chômage


Des différents économistes ont interprété rapidement la relation de Phillips. Une
première limite de la courbe de Phillips originelle est de ne pas pendre en compte l’évolution
des prix dans la détermination des salaires. La littérature «moderne» ré-estimé la courbe de

12
Phillips en utilisant des méthodes économétriques standards, et en introduisant explicitement
une variable de croissance des prix.

3-2-1Relation Inverse: Paul Samuelson et Robert Solow


Cette approche ci-dessus a été suivie par RichardLipsey(1960) qui assimile la hausse
des prix: c’est l’interprétation de la courbe de Phillipspar Lipseyen parlant la relation entre le
taux d’inflation et le taux de chômage. Dans cette même période, Paul Samuelson et Robert
Solow(1960) mettaient en évidence la même corrélation négative entre l’inflation et le
chômage au Etats-Unis.

La méthode d’estimation utilisée par Samuelson et Solow est tirée des travaux de
Richard Lipsey (1960) d’où l’équation suivant :

pt=b0+b1(1/U)+b2(1/U2)t+et

Où p est le taux d’inflation mesurée.

Et U est le taux de chômage.

Graphique 2 : La courbe de Phillips réinterprétée : The Samuelson-Solow Phillips


Courbe : 1934-1958

Source: Figure 1 de Thomas E. Hall ET William R. Hart (2011) «TheSamuelson-Solow


Phillips Curve »

13
C’est mieux d’approfondir la relation entre ces deux grandeurs. L’époque est celle du
règne du modèle IS-LM et du keynésianisme dit de la synthèse. Samuelson et Solow ont donc
interprété cette relation négative comme offrant une possibilité d’arbitrage «take off» aux
responsables de la politique économique. Ceux-ci pourraient choisir librement entre une
inflation faible associée àun taux de chômage faible, en fonction de l’importance qu’ils
accordent à la stabilité des prix et à l’activité. Le but est que la demande peut être stimulée par
les pouvoirs publics à travers des politiques budgétaires et monétaires. Ce n’est pas très
important pour les keynésiens la lutte contre l’inflation que la lutte contre le chômage de
masse.

A la fin des années 1960 et au cours des années 70, cette possibilité d’arbitrage a été
effectivement tenté d’exploiter: réduire le chômage au prix d’une inflation plus élevée. Il s’est
avéré rapidement que l’inflation augmentait, le chômage ne reculait pas.

Dans la courbe ; il y a un déplacement vers le haut de la courbe de Phillips,


effectivement observé dans de nombreux pays au cours de la période 1970-1973.

3-2-2 Politiques économiques keynésiennes sur la courbe de Phillips


Les keynésiens montrent deux principe à travers de la courbe de Phillips court terme, le
choix en matière politiques économique se réduisant à l’alternative laissé par la courbe de
Phillips ; à moyen et long terme, la composante structurelle du chômage qui n’est pas lié à
l’inflation pouvaitêtre réduite par une politique approprié de l’emploi.

Toutefois, le gouvernement a le choix d’un arbitrage entre évolution du taux de


chômage et évolution du taux d’inflation. En fait, la courbe de Phillips a incité les keynésiens
dans leur politique de relance basées sur une baisse des taux d’intérêt qui augmentait
l’investissement par le recours à l’emprunt. En outre, s’il y a un risque d’inflation à cause de
la réduction du taux d’intérêt et du coût d’argent, il devra réduire le chômage à travers de
l’augmentation de la demande de travail ; sous condition qu’il y ait anticipation erroné de la
part des agents économiques. En effet, la politique de désinflation accroitra le taux de
chômage.

3-2-3 La courbe de Phillips des nouveaux keynésiens (NKPC)


Au milieu des années 1990, une nouvelle génération de la courbe de Phillips est apparue
dans l’analyse de la politique monétaire la courbe de Phillips des nouveaux

14
keynésiens(NKPC)10. C’est une relation entre l’inflation et d’une part une variable réelle et
d’autre part l’inflation anticipé. Le NKPC regroupe les novelles modélisation de la dynamique
du taux d’inflation prenant appuis sur les hypothèses d’anticipation rationnelles et
l’existenced’une fraction dans l’économie. Cette nouvelle réflexion keynésienne présente
l’inflation comme un phénomène tourné vers la future, directement associé aux
comportements optimisateurs des agents économiques.

3-2-3-1L’ajustement des prix


Les observations microéconomiques de Bils Et Klenow (2004) reconsidèrent d’arbitrage
déçut par la nouvelle courbe de Phillips keynésienne. On distingue trois grandes catégories de
liens de consommation ou trois marchés sur lesquels règnes différentes modalités
d’ajustement des prix.

D’ailleurs, la fréquence d’ajustement des prix est dans la somme endogène, d’où une
forte compétition de marché entraine une hausse de la sensibilité des prix optimaux des
firmes au prix affiché par leurs concurrents. En effet, une hausse du degré de compétition de
marché conduit à des plus fréquents ajustements des prix et donc à un moins important degré
de rigidité nominale dans l’économie considérée.

L’hypothèse d’ajustement des prix peut se révélé trop restrictive pour l’analyse de la
dynamique de l’inflation de la cadre des nouveaux modèle keynésienne. Le fait de rendre
endogène le paramètre (α) devrait conduire à une plus grande flexibilité dans la dynamique
des prix et permettre une meilleure prise de compte de la persistance de l’inflation.

3-2-3-2 La courbe de Phillips avec des anticipations rationnelles


Par définition, les anticipations d’inflation sont égales à la somme de l’inflation future et
d’une erreur d’anticipation. L’économie peut dévier de son état d’équilibre, mais seulement si
les agents font des erreurs de prédiction. Ces erreursétant supposées non systématiques,
l’économie oscille aléatoirement autour de son état d’équilibre. L’efficacité de la politique
monétaire sur le produit intérieur brute n’apparait que si la politique menée n’a pas été
anticipée, ou alors pas totalement. Ce résultat est appelé la «proposition d’inefficacité de la
politique monétaire»11.

10
New keynésien, Phillips courbe
11
Monetary policy inneffectiveness proposition

15
Si les anticipations sont rationnelles, les salariés savent très bien que globalement, leur
pouvoir d’achat n’a pas varié, et que leur salaire réelle est au niveau qui garantie la stabilité de
l’emploi. Quand on est en situation de chômage involontaire et que les anticipations sont
rationnelles, les agents savent que les politiques économiques sont efficaces et les décisions
qu’ils prennent en conséquence renforcent l’efficacité de ces politiques économiques. Le fait
est les NKPC montrent que les politiques économiques peuvent être efficaces en posant
l’hypothèse des anticipations rationnelles prouve que ce n’est pas cette hypothèse qui autorise
les nouveaux économistes classique (NEC) à affirmer l’inefficacité des politique économique
mais bien plutôt le fondement proprement classique de leur analyse avec un retour à la loi de
Say, d’ailleurs le nom qu’on leur donne.

CHAPITRE II: LES INTERPRETATIONS ET LES POLITIQUES


ÉCONOMIQUE À TRAVERS DE LA COURBE INFLATION - CHOMAGE

Section 1: Les interprétations de la courbe de Phillips


Dans la vision classique, Friedman a fait le critique de la courbe de Phillips en 1967-
1968. En suite, les NEC continuaient les critiques.

1-1 Selon la critique monétariste

Milton Friedman, chef de fil de l’école de Chicago (1968) met en avant la possibilité
d’expliquer la fluctuation du chômage effectif à travers son oscillation autour de son taux
naturel et introduit par la suite l’hypothèse d’anticipation adaptive. La reformulation de la
courbe dePhillips est généralement associée aux noms de Phelps (1967) et Friedman (1968),
qui ont analysé les conséquences de politique économique. Friedman (1968) argumente que la
variable d’intérêt des salariés ne saurait être que la croissance de leur salaire réel, et non celle
de leur salaire nominal. Friedman suppose qu’il existe bien un taux de chômage d’équilibre et
qu’un arbitrage à court terme estpossible mais qu’à long terme la relation supposé par la
courbe. Les anticipations d’inflation énoncent la courbe de Phillips augmenté se traduisent par
la relation suivant :

Δwt=a+bΔpte – cUt+Ɛt

16
Où Δpteest le taux d’inflation anticipée que l’on peut représenter par des valeurs passées
de l’inflation (b Δpte ~ b0 Δp0+ ... + bkΔpt-ket où la somme des coefficients bkest égale à 1
traduisant une indexation complète des salaires sur les prix).

L’approche monétariste établis que les agents sont tous rationnels et qu’ils peuvent
discerner les effets de la politique monétaire. Le taux d’inflation est le résultat de la politique
monétaire de la période précédente.

1-1-1 Les fondements de l’analyse monétariste

«La cause immédiate de l’inflation est toujours et partout la même : un accroissement


anormalement rapide de la quantité de monnaie par rapport au volume de la production »12.

Le courant monétaristeva chercher à démontrer l’inefficacité des politiques keynésienne


conjoncturelle de relance. Le monétariste reconstruit la politique économique keynésienne en
construisant la contre révolution contre l’analyse keynésienne.

En effet, les gouvernements incitent à intervenir sur les conjonctures économiques grâce
à la politique monétaire et budgétaire. Ils arbitrent en fonction de l’état des indicateurs
économique entre inflation et chômage. Cette alternative d’objectifs de politique économique
a été formalisée empiriquement par la courbe de Phillips, selon laquelle l’inflation augmente
lorsqu’on cherche à diminuer le chômage par une politique de relance monétaire.

1-1-2 Les courbes de Phillips selon Friedman

Pour Friedman, les keynésiens ignore les anticipations. En effet, les agents tiennent
compte de la hausse des prix à laquelle ils attendent.

Graphique 3 : La courbe de Phillips augmentée des anticipations

12
Milton Friedman : « inflation et système monétaire », 1985

17
Source : Dictionnaire d’aide économique

Les changements de la politiquemonétaire n’est pas immédiatementperçu par les agents


qu’à la période suivante lorsque l’inflation effectivement réalisé est différent de celle qu’ils
avaient anticipée. Or, les employeurs sont instantanément conscients du changement induit
par la politique monétaire. Les travailleurs sont alors victimes d’illusion monétaire lorsque la
hausse du salaire nominale qu’ils obtiennent est inferieur à celle de l’inflation effective ou
inflation qu’ils ne connaissent pas encore. Puisque le salaire nominal augmente moins vite
que le prix, le salaire réel diminue, ce qui stimule la demande de travail. La diminution de leur
salaire réel diminuant aussi leur pouvoir d’achat. Ils vont, soit réclamer une hausse de salaire
nominale, soit qui aura pour effet d’augmenter le prix, soit augmenter leur offre de travail.

L’inflation selonFriedman est d’origine monétaire, en reprenant l’hypothèse quantitative


classique selon laquelle la variation de la quantité de monnaie s’accompagne nécessairement
d’une variation de prix.

Cependant, l’augmentation de la masse monétaire n’exerce aucun effet sur les variables
réelles, elle modifie simplement tous les prix et tous les revenus nominaux
proportionnellement.

Selon la graphique 3, la relation de Phillips est instable. Au point A, le gouvernement


considère que le niveau de chômage observé est très élevé et décide de soutenir
l’activité économique par une politique de relance monétaire, il va donner à une croissance
inflationniste.

18
Pour les monétaristes, le financement déficit budgétaire ne peut se faire sans création
monétaire, d‘où la politique de relance a toujours des effets inflationniste. Une baisse du
salaire réel résulte l’accélération de l’inflation. Les travailleurs ne perçoivent pas
immédiatement, mais les employeurs exploitent en augmentant la demande de travail, ce qui
conduit à une baisse à court terme du taux de chômage.

Au point B, les salariés constatent en retard que les prix ont augmenté en même période
que les salaires nominaux. Alors, ils changent leur comportement en cherchant à augmenter
leur salaire et réduise leur consommation.

Au point C, les conditions sont réunies de passer à A puis E à cause d’un chômage
excessif qui conduit à reprendre l’initiative de croissance. L’analyse doit être à long terme s’il
existe une relation inflation-chômage.

Au point A, C, E, la courbe de Phillips est une droite verticale à long terme. Le taux de
chômage est indépendant aux taux d’inflation. En résumant la critique de Milton Friedman,
l’arbitrage entre inflation et chômage n’existerait qu’à court terme, tandis qu’à long terme le
taux de chômage est indépendant du taux d’inflation.

1-2 Arbitrage inflation-chômage

La courbe de Phillips originelle ouvrait la possibilité d’un arbitrage à long terme entre le
niveau d’inflation et celui du taux de chômage. Samuelson et Solow (1960)discutent ainsi
quantitativement des termes de cet arbitrage pour l’économie américaine.

1-2-1 Arbitrage inflation-chômage

Avec l’hypothèse de courbe de Phillips augmentée avec indexation unitaire, le niveau


du taux de chômage peut définir, le NAIRU, indépendant du niveau d’inflation pour lequel
l’inflation est stable. Le NAIRU est le taux du chômage d’équilibre de l’économie. D’ailleurs,
le taux du chômage d’équilibre est déterminé par des facteurs structuré et est indépendant du
niveau d’inflation. La courbe de Phillips renseigne sur la dynamique de court terme et moyen
terme de l’inflation, tandis que le niveau d’inflation à long terme est déterminé par la
politique monétaire et ne dépend pas des paramètres de la courbe de Phillips. La courbe de
Phillips augmentée rejette l’hypothèse d’indexation unitaire dans les périodes de base de
l’inflation. Un modèle théorique conduisant à un arbitrage inflation-chômage a été proposé
par Akerlof, Dickens et Remy (1966).

19
1-2-2 Instabilité de NAIRU

Dans les données empiriques récentes, il y a une divergence l’évaluation du NAIRU en


Etats-Unis et en France.

En France, le rejet de la courbe de Phillips au profit d’une courbe en niveau inspirée des
modèles de négociation salariale13. Il y a plusieurs variables pour expliquer la hausse du
chômage. L’autre critique, c’est la théorie de l’hystérèse du taux de chômage 14, souligne que
seuls les « insiders » pèsent sur la négociation salariale. En effet, l’emploi ne revient pas à
long terme à son niveau initial. Il n’existe pas de NAIRU ou taux de chômage d’équilibre
quand les salaires sont déterminés.

Aux Etats-Unis, le concept de NAIRU a été moins controversé. Dans les années 1990,le
chômage a baissé sans que l’inflation n’augmente. Les évolutions du NAIRU ne sont toutefois
pas expliquées par des facteurs structurels.

Section 2: Elargissement vers une problématique concernant les politiques


économiques
La notion de politique économique a pris naissance dans les années 30 où il y avait eu
un chômage massif. En effet, auparavant la théorie classique prônait un non intervention de
l’Etat et réduisait ses fonctions à celles d’Etat gendarme. Avec la crise des années 30,
les autorités gouvernementales tentaient de chercher par tous les moyens à revenir à une
situation d’équilibre d’où l’émergence des politiques économiques introduites notamment par
Keynes.

2-1 Des théories s’attachant à la politique économique

Keynes marque une rupture dans l’histoire économique. Il était convaincu que l’Etat
devait intervenir dans l’économique pour réguler cette dernière car il supposait,
contrairement aux classiques, que le marché ne pouvait s’autoréguler. Pour cela, les
moyens à la disposition des gouvernements étaient les politiques économiques. Pour
Keynes le chômage résultait de l’insuffisance de la demande d’où la nécessité de
l’intervention de l’Etat. Hicks modélise ces pensées en donnant naissance au schéma
IS-LM. Plus tard les noms de Jan Tinbergen, de Modigliani ou de Hansen furent
associés au schéma IS-LM pour leur contribution à élargir les recherches tant par des

13
Courbe WS-PS
14
Blanchard et Summers, 1986

20
tests empiriques que par de nouvelle modélisation. Phillips complète la théorie
keynésienne avec ses travaux empiriques aboutissant à la courbe portant son nom.

La période de stagflation des années 60 introduit des incertitudes quant à


l’efficacité des politiques axées sur la demande. Ceci met en scène les théories monétaristes
qui postulaient à une politique monétaire comme principal instrument de la politique
économique. Pour ces théoriciens, la maîtrise de l’inflation devait passer par le contrôle de la
masse monétaire.

Les nouveaux économistes classiques17 quant à eux émettent des critiques sévères
à l’encontre des théories keynésiennes puisque ces dernières se sont bornées à une analyse de
15
courte période. En conséquence et en matière de politique économique, les nouveaux
classiques supposaient à une inefficacité des politiques économiques dont la cause est
l’anticipation des agents économiques des politiques économiques ; ce qui rendait alors
les régulations étatiques. Dans ce courant on peut citer les noms de Lucas, Sargent, ou
Wallace… inutiles. Ils reposent ainsi leur théorie sur des hypothèses qui ne dépendent
pas des politiques économiques. Des adeptes de ce courant de pensée notamment
Kyndland et Prescott (1977) soulèvent aussi le problème d’incohérence temporel. En effet,
la notion d’incohérence temporelle se rapporte au fait que les politiques aient un effet
immédiat sur l’économie ou au contraire un effet retardé en raison des anticipations
rationnelles des agents. De ce fait ils soutiennent qu’il ne faut pas chercher à pratiquer une
politique monétaire optimale, seulement s’en tenir à la recherche de la stabilité des prix.

Contrecarrant les nouveaux économistes classiques, la nouvelle économie keynésienne


dont notamment Ball, Mankiw, Romer (1988) reposent leur fondement sur une
optique microéconomique individualiste. S’attaquant à l’anticipation rationnelle des
NEC, ils montrent que si les agents économiques adoptent des conceptions
keynésiennes plutôt que classiques du fonctionnement de l’économie, les politiques
économiques seraient efficaces dans la mesure où les anticipations rationnelles des agents
suivent le schéma keynésien.

Au final, les théories sur la politique économique ont pour fondement les
théories keynésiennes. Cependant, le débat s’enchaîne encore aujourd’hui sur les politiques
économiques pouvant avoir un impact optimal sur la croissance. Et le débat converge plus

15
Le courant de pensée est désigné par le terme Nouvelle Economie Classique ou NEC

21
vers l’adoption des politiques visant à accroître non seulement l’offre mais aussi la demande.
C’est de ce point de vue qu’émerge le problème d’incompatibilité des politiques
économiques. En ce sens, on portera un intérêt particulier à l’analyse des conflits que peuvent
générer les politiques conjoncturelles visant à maîtriser l’inflation et à lutter contre le
chômage.

2-2 Incompatibilité ou conflit entre politique budgétaire et monétaire


Pour réguler l’économie les autorités publiques poursuivent des objectifs de
stabilisation. Pour réaliser ses objectifs, les autorités publiques qui regroupent ici le
Gouvernement ou l’Etat et la banque centrale emploient des outils notamment les politiques
économiques. Mais ces deux politiques peuvent entrer en conflit.

2-2-1politique budgétaire et monétaire


Le gouvernement s’occupe ainsi de la politique budgétaire à travers les dépenses publiques
et/ou la fiscalité. Tout d’abord la politique budgétaire peut être menée à travers la variation
des dépenses publiques c’est-à-dire augmenter les dépenses pour une politique expansionniste
ou la diminuer pour une politique d’équilibre budgétaire et de récession. Puis elle peut être
conduite en jouant sur la fluctuation des pressions fiscales. Notons que la diminution des
pressions fiscales induit les mêmes résultats qu’une augmentation des dépenses sur la
demande globale. Et inversement lorsque les pressions fiscales augmentent, la demande
globale diminue. Par conséquent la politique budgétaire dépend de l’élaboration du budget
de l’Etat et de la pression fiscale.

La Banque Centrale quant à elle s’occupe de la politique monétaire en ayant


recours à la manipulation du volume de monnaie en circulation et le niveau des taux d’intérêt
qui sont les trois taux directeurs à savoir : taux de facilité de prêt marginal, taux de facilité de
dépôt et le taux des opérations d’« open market ». Pour contrôler la masse monétaire, la
Banque Centrale manie les liquidités qu’elle fournit auprès des banques secondaires
puisque c’est elle qui alimente ces banques en monnaie et en ce sens modifie les taux de
réserves obligatoires. Pour ce qui est du contrôle des taux, la plupart des Banque Centrale
font appel à la manipulation du taux d’intérêt à court terme puisque son efficacité peut se
ressentir dans le court terme à travers le comportement des banques de second rang et son
maniement est d’autant plus facile que son contrôle peut être cerné de manière précise. En
effet, à court terme la Banque Centrale peut augmenter ou diminuer l’offre de monnaie grâce

22
au taux d’intérêt. Chacune de leur côté, ces politiques agissent sur la vie économique
induisant des impacts plus ou moins positifs. Et lorsque ces impacts entrent en conflit c’est-
à-dire nuisent à l’un ou à l’autre, on parle de conflit entre les politiques budgétaires et
monétaires. Ce qui nous amène à étudier de plus près l’origine de ces conflits.

2-2-2 Balance entre politique budgétaire et monétaire


L’incompatibilité de la politique budgétaire et monétaire a notamment plusieurs causes
dont : la caractéristique de la relation entre l’Etat et la Banque Centrale, conflit
entre instruments utilisés, l’incohérence temporelle, mais la plus importante est
l’incompatibilité des objectifs. La relation entre l’Etat et la Banque Centrale peut être
de deux types : relation de dépendance de la Banque Centrale à l’Etat ou au contraire
relation d’indépendance. En effet, si dépendance existe, cela peut être bénéfique aux
politiques conjoncturelles puisque les objectifs fixés ne seront jamais en conflit. Mais la
dépendance peut aussi entraîner des distorsions en faveur des politiques du
Gouvernement au niveau de l’économie. Et dans le cas où il y a indépendance de la
Banque Centrale, des incompatibilités peuvent survenir dans la mise en œuvre de
politique par rapport aux objectifs fixés. Par exemple, l’Etat peut avoir opté pour une
politique budgétaire expansionniste, et la Banque Centrale quant à elle adoptant une
politique restrictive, les effets de ces politiques s’annuleront. Un deuxième cas de figure se
présente quand les instruments utilisés par les autorités publiques entre en conflits. En
effet, si l’Etat, par exemple, veut mener une politique budgétaire expansionniste pour doper la
demande globale, pour avoir recours au fond nécessaire à ce déficit, il peut avoir recours à
plusieurs sources comme épargnes privés nationales etle marché des capitaux
internationales. Mais il peut aussi avoir recours à la création monétaire pour financer
ses dépenses. Supposant que la Banque Centrale a déjà fixé un objectif d’inflation
suivant la conjoncture, grâce à la maîtrise de la masse monétaire à l’aide du taux directeur.
Le mode de financement décidé par les autorités budgétaires entre en conflit avec les
instruments de la Banque Centrale. Ce qui réduit les objectifs de la Banque Centrale. Il peut
aussi être question de différence de point de vue en ce qui concerne les effets
probables des mesures prises sur l’économie.

La compatibilité des politiques économiques suppose aussi leur cohérence dans le


temps, et le décalage dans le temps peut être source d’incohérence. En effet, le
cinquième postulat keynésien montre que :

23
- Il existe un délai entre le moment où un changement de politique économique
est nécessaire et le moment où le gouvernement s’en rend compte.

- Il existe un décalage entre le moment où le gouvernement admet qu’il faut


qu’il change de politique et le moment où il change de politique

- Il a aussi un délai entre le moment où la politique est changée et les premiers effets
de cette politique.

Pour ce qui est des incompatibilités des objectifs, on peut tout d’abord résumer
les objectifs des politiques économiques à travers le carré magique de Kaldor (1966),
ces quatre principaux objectifs sont les suivants : la croissance économique (évaluée par
le taux de croissance du PIB). La recherche d’une croissance économique forte et durable ;
la situation de l’emploi, mesurée par le taux de chômage en % de la population active c’est-à-
dire favoriser la création d’emploi directement ou indirectement ; la stabilité des prix,
mesurée par le taux d’inflation en % qui garantir le pouvoir d’achat des agents
économiques en luttant contre l’érosion monétaire liée à l’inflation ; puis l’équilibre des
comptes extérieurs, mesuré par le solde de la balance des paiements en % du PIB car
une croissance économique déséquilibrée ne profite pas à une économie nationale
puisqu’elle se traduit par une augmentation des importations au détriment de la production
nationale.

Ces incohérences peuvent se traduire par le fait que les effets de l’une nuisent
ou annulent ceux de l’autre. Ces incohérences peuvent atténuer ou même nuire aux
effets des politiques budgétaires et monétaires. Par conséquent, il faut les corriger et
trouver la combinaison optimale pour que chaque objectif soit atteint.

Jusqu’à maintenant, les théories keynésiennes connaissent toujours un grand


succès du fait de leur grand apport en matière d’étude à court terme de l’économie. En ce
sens, l’étude de la courbe de Phillips est une étude enthousiasmante puisqu’elle a établis
une relation pertinente c’est-à-dire relation décroissante entre l’inflation et le chômage. En
effet, la relation de Phillips montre que lorsque le chômage augmente, l’inflation diminue
et inversement. Pour les keynésiens, l’essentiel de la politique se résume par les
actions axées sur la relance de la demande à travers la politique budgétaire, tandis que
pour les monétaristes les actions doivent être menées à travers la politique monétaire.
L’apparition des différents phénomènes comme les chocs d’offre ou de demande et ainsi que

24
la stagflation ou encore l’hystérèse ont remis en cause la mise en œuvre de l’un ou l’autre de
ces politiques. Des théories qui se sont développées par la suite montrent l’intérêt que les
économistes ont porté à la relation de Phillips. Ce qui a permis aussi de dégager qu’il pouvait
y avoir notamment un arbitrage entre la conduite simultanée d’une part de la politique
budgétaire et d’autre part de la politique monétaire. En effet, des conflits peuvent
subsister lorsque deux politiques antagonistes se mettent en place en raison notamment
d’objectifs contradictoires. Et ceci soulève des interrogations pouvant expliquer l’incohérence
de ces politiques. Ce qui nous amène à analyser dans la seconde partie de cette étude
le cas . Et dans quelle mesure les théories peuvent être appréhendées dans la réalité ? Pour
cela, le premier chapitre sera axé sur la situation économique dans les pays du monde et la
vérification des hypothèses émises par la courbe de Phillips, le second chapitre développera
la vérification empirique de la relation inflation-chômage.

25
PARTIE II :
ANALYSE EMPIRIQUE DE LA COURBE DE
PHILLIPS A L’AIDE DE DONNEE PANEL

26
La relation entre l’inflation et le chômage ont constatée par Phillips sont le point de
départ de débats et d’évolutions économiques majeures et a fait l’objet de plusieurs études. Le
premier chapitre explique les concepts de chômage et l’inflation, la seconde chapitre parle
l’évaluation de donné a l’aide du logiciel stata12 et le donné de la banque mondiale.

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE CHOMAGE ET L’INFLATION

Section 1:L’inflation
L’inflation désigne une augmentation durable générale, et auto-entretenue des
biens et des services. L’inflation est aussi caractérisée par l’accroissement de la circulation de
la monnaie d’un pays, son rôle consiste en la détermination du pouvoir d’achat des ménages.

1-1 Définition de l’inflation


L’inflation joue un rôle important dans l’économie et elle détermine le pouvoir d’achat
des ménages d’un pays. L’inflation est un phénomène monétaire ; c’est un accroissement
rapide de la quantité de la monnaie par rapport au volume de la production.

L’inflation peut être définir comme la hausse générale et durable des prix des biens
et services. Elle est aussi définie comme le résultat d’un déséquilibre sur le marché des biens
et services, cette hausse se traduit par une baisse de la valeur de la monnaie qui perd ainsi une
partie de son pouvoir d’achat.

La désinflation : c’est la réduction du taux d’inflation tout en restant positif.

La déflation : c’est la baisse générale et durable de l’ensemble des prix(le taux


d’inflation est négative) est le contraire de l’inflation.

La stagflation : c’est une situation caractérisée à la fois par le chômage et l’inflation.

1-2 Types d’inflations


Il existe plusieurs types d’inflation, selon le rythme de la hausse des prix et selon
l’origine des déséquilibres. L’inflation déclarée ou ouverte : Elle se traduit par une hausse
générale rapide et cumulative des prix, accompagnée d’une augmentation de la quantité de
la monnaie en circulation.

L’inflation galopante ou hyper inflation : Dans ce type d’inflation gravite le taux


d’inflation annuel à deux ou trois chiffres qui témoignent de certaines
dysfonctionnements, comme lors de la crise des années1970. L’inflation

27
galopante se manifeste même dans les payes industrialisés avance comme l’Italie ou le
Japon. Elle est une inflation très élevée .elle se manifeste par une accélération très forte
des prix. Elle peut aussi conduire à la chute de système économique et monétaire .et
à la disparition de la monnaie nationale et à son remplacement par une nouvelle monnaie.

L’inflation contenue, latente, déguisée ou rampante : Elle est rampante lorsque la


hausse des prix est inferieure à 5 % par an, considère comme un minimum incompressible
dans une économie dynamique .son taux varie entre2%et 3% par an.

1-3 La mesure de l’inflation


Cette mesure de l’inflation, on la mesure a l’aide de la variation de deux instruments
suivants : l’indice des prix a la consommation (IPC) et le déflateur de PIB.

1-3-1 Indice des prix à al consommation


L’évolution générale des prix. Permet d’estimer entre deux périodes données, la
variation moyenne des prix des produits consommés par les ménages. L’IPC se mesure
généralement sous la forme de séries mensuelles, le taux de variation globale des prix des
biens et des services consommés par les ménages, il est en outre largement utilisé par les
analystes comme valeur approchée de l’indice général de l’inflation pour l’ensemble de
l’économie, notamment en raison de la rapidité avec laquelle il est établi.

1-3-2 Par le déflateur de PIB


Le déflateur du PIB est le rapport du PIB nominal par le PIB réel, il mesure les prix de
tous les biens et services produits dans l’économie, et se calcul ainsi en divisant le PIB
nominal en valeur, par le PIB réel en valeur. Ainsi la hausse des prix des biens et services
achetés par les entreprises ou par les pouvoirs publics se reflète dans le déflateur du PIB. De
même le PIB ne prend en compte que les biens et services produits sur le territoire national.
Ainsi les biens importés ne sot pas intégrés dans le PIB et leur prix n’apparait donc pas dans
le déflateur. Le déflateur n’est onc pas l’indicateur idéal pour mesurer l’inflation au niveau du
consommateur final.

Le déflateur du PIB= (PIB NOMINAL/PIB Réel)*100

Le PIB nominal : évalue la production, aux prix courants (incluant l’inflation), de


biens et services dans un pays durant une période donnée.

28
Le PIB réel : est la valeur des biens et services finals produits au cours d’une
année calculé en prix constant (réel).

1-4 Représentation de l’inflation sur le graphique de l’année 2005-2015


Selon les données du panel de la banque mondiale, la série d’inflation de tous les pays
du monde présente comme le graphique suivant :

Graphique 4 : la courbe de l’inflation


100
50
Inflation

0
-50

2005 2010 2015


année

Source : STATA 12.0 selon les données de panel de la Banque Mondiale entre 2005 et 2015

D’après cette graphique, le taux d’inflation concentre entre0 à 10.

Section2 : Définition et typologies du chômage


Afin d’étudier la relation qui existe entre l’inflation et le chômage, nous
essaieront d’expliquer le chômage et d’expliquer certaines notions théoriques relatives aux
deux termes de cette relation.

2-1 Définition du chômage


Le chômage au sens moderne du terme est construit entre le fin XIXème siècle et le début
du XXème siècle. Le concept auquel il donne lieu se constitue juridiquement et statistiquement
et débouche sur une nouvelle catégorie sociale.les préoccupations autour du chômage

29
se traduisent par des normes internationales et des réflexions sur le fonctionnement de
l’économie en même temps que la création de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)
en 1919 et tout au long de l’entre deux-guerres. La définition du chômage continuera
d’évaluer après la seconde guerre mondiale dans un contexte de quasi plein emploi. La
définition dite du BIT, mise en cause depuis quelque temps doit trouver une nouvelle
formulation en adéquation avec les transformations de l’emploi.

En générale, «Le chômage peut être défini comme l’inactivité d’une personne
souhaitant travailler.il est souvent associé à la pauvreté et à l’exclusion ; il est aussi ai premier
plan du débat politique »16. « Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs
et la population active qui est l’ensemble des individus exerçant ou déclarant chercher à
exercer une activité rémunérée »17

La notion de chômage est intrinsèquement liée au salariat, C’est-à-dire d’un contrat


entre un travailleur est un employeur.

2-2 La mesure du chômage :


Le chômage peut être mesuré a travers l’indicateur du taux de chômage et a travers les
flux :

 A travers l’indicateur du taux de chômage ; le taux de chômage est le


pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés+chômeurs).
 A travers les flux : Dans une démarche dynamique, le nombre de
chômeurs apparait comme la déférence entre les flux d’entrée et de sortie du
chômage.

Taux de chômage= Nombre de chômeurs/ Population active

2-3 Les différentes formes du chômage :

2-3-1 Le chômage de mobilité ou frictionnel :


C’est un chômage de courte durée qui correspond au temps nécessaire pour passer d’un
emploi à un autre. Il est lié à une recherche d’emploi après démission d’un emploi qui n’était

16
http://www.puissancehamid.com/fr/wp-content/uploads/2011/le-ch%c3%B4mage.pdf,consulté
le10/12/2018

17
www.toupie.org, consulté le 10/12/2018.

30
pas satisfaisant ou suite à un licenciement lié a une variation d’activité de l’entreprise qui
employait le salarié.

2-3-2 Le chômage conjoncturel :


Il est du au ralentissement de l’activité économique dans un secteur ou dans l’ensemble
de l’économie. Il est réversible et de courte durée.

2-3-3Le chômage structurel :


Il désigne une situation où l’on ne peut créer durablement des emplois car la
structure économique ne le permet pas, il est lié aux changements à long terme intervenus
dans les structures démographiques, économiques, sociales et industrielles d’un pays.

2-3-4Le chômage technique :


Il est dû au progrès technique, il correspond à une perte d’emploi liée à une plus grande
utilisation du capital technique dans le processus productif ; Il apparaît à la suite
d’innovations qui économisent du travail (Robotisation, informatisation).

2-3-5Le chômage saisonnier :


Il se définit comme étant l’ensemble des activités qui se déroulent selon un
cycle qui n’est pas constant dans le temps. Ce type de chômage concerne par exemple : les
activités liées au tourisme ou encore certaines à activité agricoles.

2-4 Représentation du chômage sur le graphique de l’année 2005-2015


Selon la donnée de la banque mondiale, le graphique de STATA12 est comme le
suivant :

31
Graphique 5: La courbe du chômage
50
40
30
Chômage

20
10
0

2005 2010 2015


année

Source : STATA 12.0 selon les données de panel de la Banque Mondiale entre 2005 et 2015

Nous pouvons constatés que la plupart des pays ont en moyenne le taux de chomage
10%, mais varie selon le situation economique du pays.

CHAPITRE II: ESTIMATION DES RESULTATS


Ce chapitre consiste à étudier économétriquementl’efficacité de la politique
économique. Les deux variables retenues sont l’inflation et le chômage pour objectif
d'analyser la validation de la relation entre les deux variables. Cette relation est très
intéressante à analyser empiriquement dans une série temporelle qui est toujours existant,
tandis que dans l'analyse théorique, la relation est toutefois disparue. Dans l’analyse
empirique, la relation est à la fois négative et à la fois positive.

2 -1Présentation des données


D’une part, les variables peuvent mesurer l'activité réel du pays, est le plus souvent le
chômage. D’autresparts, le niveau général des prix peut mesurer à partir du taux d’inflation. A
long terme l'évolution du volume de l’emploi est difficile à mesuré pour avoir des données
fiables, la variable taux du chômage a été utilisé comme proxy de l’activitééconomiqueréelle.
Le taux d’inflation a étéconsidéré comme proxy de l’évolution du niveau général des prix.

Les données sont présentées en série temporelle de taux d’inflation et taux dechômage
de l’année 2005-2015 dont la source est la banque mondiale

Soit le modèle :

32
CHOMAGE t = α0 + α1 INFLATION t + εt

D’où α0et α1 sont des paramètres.

Chômage: c’est la variable expliqué.

Inflation: c’est la variable explicative.

Graphique 6 : L’inflation et chômage sur un même graphe


100
50
0
-50

2005 2010 2015


année

Chômage Inflation

Source : STATA 12.0 selon les données de panel de la Banque Mondiale entre 2005 et 2015

EXCEL MODELE LI NEAIRE SIMPLE

Le graphique selon le logiciel Excel :

Graphique 7: Nuage des points

33
Nuage des points
50
45
40
35
Chômage

30
25
20
15
10
5
0
-60 -40 -20 0 20 40 60 80 100 120
Inflation

Source : Logiciel Excel selon les données de panel de la Banque Mondiale entre 2005 et 2015

Avec le droite d’ajustement

Graphique 8:Droite d’ajustement

Nuage des points


50
45
40
35
30
Chômage

25
20
15
10
5
0
-60 -40 -20 0 20 40 60 80 100 120
Inflation

Source : Logiciel Excel selon les données de panel de la Banque Mondiale entre 2005 et 2015

Graphique 9: Nuage des points

34
50
40
30
Chômage

20
10
0

-50 0 50 100
Inflation

Source : Logiciel Excel selon les données de panel de la Banque Mondiale entre 2005 et 2015

Avec le droite d’ajustement

Graphique 10 : Droite d’ajustement


50
40
30
20
10
0

-50 0 50 100
Inflation

Chômage 95% CI
Fitted values

Source : Logiciel Excel selon les données de panel de la Banque Mondiale entre 2005 et 2015

35
2-2 Interprétation desrésultats
L’analyse montre une relation négative entre le taux d’inflation et le taux de
chômage.Les graphiques précédant permettentd’avoir une vue globale de la relation
macroéconomique de l’inflation et chômage. Les résultats obtenus confirment la théorie de la
relation inflation-chômage d’A.W.Philips donc l’hypothèse est confirmé. Phillips a proposé
une courbe qui montre que généralement un niveau d'inflation élevé est associé à un chômage
faible et que, inversement, un chômage élevé est associé à une inflation faible.

Au terme de ce travail, nous pouvons dire que pour baisser le chômage il faut
accepter une inflation élevée et vice versa, donc il existe deux alternatives dans la politique
monétaire : favoriser un chômage bas ou une inflation faible, les deux étant antagonistes.

36
CONCLUSION
Le présent mémoire s’est proposé d’analyser la relation inflation-chômage à partir du
modèle de la courbe de Phillips dans l’analyse des politiques macroéconomiques. La
démarche suivie comprend deux moments de développement. Le premier s’est articulé les
questions théoriques portant les théories générales de l’inflation et chômage, et, les
interprétations et les politiques économiques à travers la courbe de Phillips. Et le deuxième
moment consiste à l’étudeempirique des données de la banque mondiale.

La relation entre inflation et chômage constitue depuis longtemps de problème


macroéconomique majeur qui doit l’objet de recherche de la courbe de Phillips. Le
gouvernement ou l’autorité politique doit choisir entre un taux de d’inflation faible et un taux
de chômage élevé, ou un taux d’inflation élevé et un taux de chômage faible. Plusieurs
facteurs provoquent les causes de chômage comme l’insuffisance de demande d’emploi dans
les pays en développements d’autres côtés dans les pays industrialisés, c’est la présence du
progrès technique qui diminue progressivement la demande d’emploi contre l’augmentation
de l’utilisation des machines au lieude personne physique.

37
LISTE DES ANNEXES

ANNEXE................................................................................................. ..................................v

iv
ANNEXE

- Chômage involontaire : « La notion de chômage involontaire est généralement


entendue comme désignant une situation dans laquelle certains agents économiques
souhaitent participer au marché du travail au salaire en vigueur, mais ne parviennent
pas à le faire. Il s’agit d’une situation où le « principe de salaire de réserve » est violé. »

- Chômage : chômage, période d’inactivité forcée qui caractérise la situation de personnes


capables, disponibles et désireuses de travailler, mais qui ne parviennent pas à trouver un
emploi.

- Demande effective : demande anticipée dépendante de la confiance des entreprises


et fluctuantes en fonctions des facteurs divers agissant sur les perspectives de ventes
des entreprises.

- Inflation : c’est une diminution du pouvoir d’achat de la monnaie en bien et


service.

L'inflation est une augmentation ample et soutenue du niveau général des prix, mesurée par
un index du coût de différents biens et services. Une augmentation répétée des prix érode le
pouvoir d'achat de la monnaie et des autres actifs financiers à valeur fixe, provoquant
ainsi de graves distorsions et incertitudes économiques.

- Plein emploi (full employment) : une situation telle que les facteurs de production
désireux de travailler soient tous employés. Il se caractérise par le fait que
l'augmentation du montant de la demande effective ne s'accompagne d'aucun
accroissement des volumes de la production et de l'emploi. Le plein emploi peut encore être
défini « le volume maximum de l'emploi compatible avec un salaire réel donné».

- Politique économique : ensemble de mesures mises en œuvre par les autorités publiques en
vue de peser sur les structures et l’évolution de l’économie d’un pays.

v
BIBLIOGRAPHIE

Ouvrage :

Blanchard et Summers, 1986


De Vroey M. 1997, op-cité, p1382

Erchel ch. Et Zajdela H. (2003), « Que reste-t-il de la théorie du chômage de Keynes? »,


l’Actualité économique, volume 79, n°1-2, p163-164.

J.M. Keynes (2002), op. Keynes cité, page 41


J.M.Keynes : «Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt, et de la monnaie», édition française,
petite bibliothèque Payot, 1975, page 366

Milton Friedman : « inflation et système monétaire », 1985

Webographie :

www.puissancehamid.com/fr/wp-content/uploads/2011/le-ch%c3%B4mage.pdf

www.toupie.org

vi
TABLEDESMATIERES
REMERCIEMENT...................................................................................................................i
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES..............................................................ii

LISTE DES GRAPHIQUES...................................................................................................iii

INTRODUCTION .............................................................................................................................. 1

PARTIE I : ........................................................................................................................................... 3

CHAPITRE I: THEORIE GENERALE D’INFLATION-CHOMAGE ........................................................ 4


Section 1 : Théorie Keynésienne de la Monnaie ......................................................................................... 4
1-1 Théorie de prix ................................................................................................................................. 4
1-2 Politique monétaire........................................................................................................................... 5
1-3 Importance du taux d’intérêt ........................................................................................................... 6
Section 2 : Analyse Keynésienne sur l’emploi ............................................................................................ 7
2-1 La construction de l’analyse du chômage chez Keynes .................................................................... 7
2-1-1L’analyse de la période 1920-1930 --------------------------------------------------------------------------------- 7
2-1-2Les ambiguïtés de la théorie générale ----------------------------------------------------------------------------- 8
2-2 La vision des Keynésiens .................................................................................................................. 9
2-2-1 La théorie du chômage chez les keynésiens--------------------------------------------------------------------- 9
2-2-2 La présence du chômage involontaire --------------------------------------------------------------------------- 10
Section 3 : La courbe de Phillips .............................................................................................................. 11
3-1 La courbe de Phillips originelle ...................................................................................................... 11
3-1-1 Equation linéaire ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 11
3-1-2 Caractéristique de la courbe --------------------------------------------------------------------------------------- 12
3-2 La courbe de Phillips et la courbe Inflation- Chômage ................................................................. 12
3-2-1 Relation Inverse: Paul Samuelson et Robert Solow -------------------------------------------------------- 13
3-2-2 Politiques économiques keynésiennes sur la courbe de Phillips ---------------------------------------- 14
3-2-3 La courbe de Phillips des nouveaux keynésiens (NKPC) ------------------------------------------------- 14
3-2-3-1 L’ajustement des prix ...................................................................................................... 15
3-2-3-2 La courbe de Phillips avec des anticipations rationnelles ............................................... 15

CHAPITRE II: LES INTERPRETATIONS ET LES POLITIQUES ÉCONOMIQUE À TRAVERS DE


LA COURBE INFLATION - CHOMAGE .................................................................................................. 16
Section 1: Les interprétations de la courbe de Phillips ............................................................................ 16
1-1 Selon la critique monétariste ..................................................................................................... 16
1-1-1 Les fondements de l’analyse monétariste ------------------------------------------------------------------- 17

vii
1-1-2 Les courbes de Phillips selon Friedman ------------------------------------------------------------------------ 17
1-2 Arbitrage inflation-chômage ..................................................................................................... 19
1-2-1 Arbitrage inflation-chômage ------------------------------------------------------------------------------------ 19
Section 2: Elargissement vers une problématique concernant les politiques économiques ................... 20
2-1 Des théories s’attachant à la politique économique ................................................................... 20
2-2 Incompatibilité ou conflit entre politique budgétaire et monétaire ............................................... 22
2-2-1 politique budgétaire et monétaire-------------------------------------------------------------------------------- 22
2-2-2 Balance entre politique budgétaire et monétaire ----------------------------------------------------------- 23

PARTIE II : ...................................................................................................................................... 26

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE CHOMAGE ET L’INFLATION .............................................. 27


Section 1: L’inflation ................................................................................................................................ 27
1-1 Définition de l’inflation................................................................................................................... 27
1-2 Types d’inflations ........................................................................................................................... 27
1-3 La mesure de l’inflation.................................................................................................................. 28
1-3-1 Indice des prix à al consommation ------------------------------------------------------------------------------- 28
1-3-2 Par le déflateur de PIB ----------------------------------------------------------------------------------------------- 28
1-4 Représentation de l’inflation sur le graphique de l’année 2005-2015 ............................................ 29
Section2 : Définition et typologies du chômage ........................................................................................ 29
2-1 Définition du chômage .................................................................................................................... 29
2-2 La mesure du chômage : ................................................................................................................. 30
2-3 Les différentes formes du chômage : .............................................................................................. 30
2-3-1 Le chômage de mobilité ou frictionnel : ------------------------------------------------------------------------ 30
2-3-2 Le chômage conjoncturel : ------------------------------------------------------------------------------------------ 31
2-3-3 Le chômage structurel : ---------------------------------------------------------------------------------------------- 31
2-3-4 Le chômage technique : ---------------------------------------------------------------------------------------------- 31
2-3-5 Le chômage saisonnier : --------------------------------------------------------------------------------------------- 31
2-4 Représentation du chômage sur le graphique de l’année 2005-2015 ............................................. 31

CHAPITRE II: ESTIMATION DES RESULTATS .................................................................................... 32


2 -1 Présentation des données .................................................................................................................... 32
2-2 Interprétation des résultats .................................................................................................................. 36

CONCLUSION ................................................................................................................................ 37
LISTE DES ANNEXES................................................................................................. ....................iv

ANNEXE.....................................................................................................................................v

viii
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................... ...............vi

TABLEDESMATIERES...............................................................................................vii

ix
Nom : ANDRIAMAMENOSOA

Prénoms : Fidy

Thème : Analyse De La Relation Inflation-Chômage : Vérification De La Courbe De Phillips

Nombre de pages : 37

Nombre d’annexe : 1

Nombre de graphiques: 10

RESUME :

La courbe entre le taux de chômage et le taux de croissance de salaires pour l'économie


britannique établie par l'économiste Phillips montre une liaison forte et négative. En effet,
quand le taux de chômage augmente, le taux de croissance de salaire diminue. C'est à dire
relation décroissante entre l'inflation et chômage. Dans les années 70, l'apparition de
l'évolution similaire entre le taux de chômage et le taux d'inflation dérive la courbe de
Phillips. Plusieurs études naissent qui essai de porter des explications sur ces faits. L’Etat doit
choisir entre un taux de chômage faible et un taux d'inflation élevé ou l’inverse.

Mots clés : Inflation, chômage, politique économique, dilemme inflation-chômage, courbe de


Phillips, plein-emploi, chômage involontaire.

Encadreur : Docteur RAMIANDRISOA Olivier

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