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M1 

: Les fondements de l’économie de marché


Partie 2 : Les opérations économiques

Chapitre II : l’épargne 

Professeur : HAOUZI ABDELHADI Le 15/03/2021


Classe : 1 ECT Année préparatoire 2020/2021
2 I- FONDEMENTS CONCEPTUELS :

• Epargne :
Part du revenu non consacrée à la consommation, au paiement des intérêts ou des impôts. Cette définition très extensive fait
que les disponibilités détenues sur un compte à vue ou en caisse sont considérées comme de l'épargne. Il en est de même des
remboursements de prêts (autres que les prêts à la consommation) : puisqu'il ne s'agit pas de consommation, on les considère
comme de l'épargne.
• Epargne de l’entreprise :
L’épargne n'est pas le fait des seuls ménages. Une entreprise épargne lorsqu'elle dégage un résultat brut (avant amortissements
et provisions) supérieur au montant des impôts sur le bénéfice et des dividendes qu'elle verse.
• Epargne brute :
L'épargne est dite brute lorsqu'elle est mesurée avant amortissement (consommation de capital fixe dans la Comptabilité
nationale), c'est-à-dire avant remplacement du capital technique usé ou obsolète.
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• Epargne au sens macroéconomique :

A l'échelle globale, la production engendre un revenu. Si une partie de ce dernier (l’épargne) n'est pas dépensée, la dépense
devient inférieure à ce qui a été produit. Pour rétablir l'équilibre entre l'offre (la production) et la demande (la dépense), il faut
donc qu'il existe des achats de biens d'investissement (logements, machines, bâtiments), et que ces achats soient, en valeur,
équivalents à l'épargne réalisée. L'égalité de l'épargne et de l'investissement est donc une condition d'équilibre du système
productif dans son ensemble.

Si cette égalité n'avait pas lieu, une partie de la production ne trouverait pas preneur, des stocks s'accumuleraient, et certains
producteurs réaliseraient du coup un investissement forcé (les stocks de produits invendus sont assimilés à un investissement).
Lequel les inciterait à réduire leur production, pour écouler leurs stocks. Une épargne supérieure à l'investissement tend donc
à entraîner un ralentissement d'activité. La situation inverse (épargne inférieure à l'investissement) stimule l'activité (mais
aussi la hausse des prix). Le problème est que, dans une économie de marché, les décisions d'épargne et d'investissement sont
prises par des millions d'acteurs différents. Rien ne dit qu'elles soient spontanément compatibles. C'est une des raisons
principales pour lesquelles, dans ce type d'économie, l'activité peut fluctuer à la hausse ou à la baisse.

• Epargne de précaution :

Epargne réalisée sans but précis. Ce type d'épargne se développe lorsque la situation économique générale s'assombrit, ce qui
contribue à renforcer les difficultés d'écoulement des marchandises produites et donc accentuer le ralentissement.
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• Epargne financière :
On appelle épargne financière la partie de l'épargne qui est placée et qui engendre un revenu (dividendes ou intérêts).
L'épargne financière exclut donc les remboursements d'emprunts et les encaisses.
• Epargne de proximité :
Epargne dont le montant est placé au sein d'organismes qui l'utilisent pour stimuler l'activité économique locale, ou l'emploi
local. L'épargne de proximité est une façon d'organiser des circuits courts dont on attend qu'ils engendrent une solidarité de
fait entre les agents, en montrant que l'amélioration du sort des uns profite à tous au sein du même espace local.
• Epargne solidaire :
Epargne dont l'initiateur n'attend pas principalement une rentabilité financière, mais dont il espère aussi un renforcement du
lien social soit au sein d'un même territoire (on parle alors plutôt d'épargne de proximité), soit au regard de critères
éthiques.
• Epargne salariale :
Dispositifs conventionnels ou légaux (pour la participation) par lesquels une entreprise verse des revenus bloqués durant
une période de temps déterminée au bénéfice de ses salariés.
Les deux principaux dispositifs d'épargne salariale sont l'intéressement et la participation. Tous ces dispositifs sont
encouragés par l'absence de cotisations sociales sur les montants concernés. Une partie des fonds de l'épargne salariale est
placée dans des instruments financiers visant à financer le développement de l'économie sociale.
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Epargner, consommer : les notions clés
- Cycle de vie : étudiant la relation entre consommation et revenu, Franco Modigliani cherche à expliquer pourquoi les
titulaires de hauts revenus épargnent plus que les autres. Sa réponse est que les individus essaient de lisser leur
consommation dans le temps, ce qui incite à s'endetter au début de sa vie active, puis à épargner lorsqu'on est au sommet
de sa carrière, avant de désépargner à l'âge de la retraite. Si les titulaires de revenus élevés épargnent plus, c'est donc parce
qu'ils sont plus fréquemment dans la période intermédiaire. Cette thèse, proche de la théorie du revenu permanent de
Milton Friedman, pose quelques problèmes. En particulier, elle s'appuie sur l'hypothèse que les individus sont capables de
prévoir quels seront leurs revenus au cours de leur vie.
- Effet de richesse : effet d'une variation de la richesse sur la consommation et l'épargne. Actuellement, l'attention est
concentrée sur l'envolée de la Bourse, qui alimente la consommation aux Etats-Unis : la hausse des cours fait que les
patrimoines augmentent tout seuls ; il n'est donc plus nécessaire d'épargner et tout le revenu peut être dépensé. Une hausse
des taux d'intérêt peut également entraîner un effet de richesse.
- Taux d'intérêt réel : la hausse des prix fait baisser le pouvoir d'achat de la monnaie : un dirham aujourd'hui permet
d'acheter plus de choses que dans un an. Une partie des intérêts versés par un emprunteur au prêteur sert à compenser cette
perte de pouvoir d'achat. Le gain net du prêteur n'est donc pas égal au taux d'intérêt versé, appelé taux nominal, mais à la
différence entre ce taux et la hausse des prix, appelée taux d'intérêt réel.
6 II- L’EPARGNE DANS LA THEORIE ECONOMIQUE:

• La pensée néoclassique :

Ce dont on vient de parler (marché des fonds prêtables) est fondamentalement les conclusions de la pensée néoclassique qui veut faire du taux
d’intérêt le déterminant fondamental de l’offre et de la demande des fonds prêtables, et donc, de l’investissement et l’épargne. Pour cette école
l’allocation de l’épargne est l’investissement et donc une consommation différée. L'arbitrage entre consommation immédiate et consommation
future est donc déterminé par l'évolution prévisible du revenu durant la vie de l'individu, par son degré de préférence pour le présent et par le
niveau du taux d'intérêt. Donc c’est l’épargne ex-ante qui fiance l’investissement (l'épargne précède la consommation). L’agent est supposé
rationnel, et don il cherche ce qui lui peut augmenter son utilité (dans ce cas c’est bien la rentabilité réelle de l’offre de fond prêtables) ou son
coût (le coût de la demande de fonds : taux d’intérêt)

• La pensée keynésienne :

Pour les keynésiens le niveau d'épargne est un résidu qui est déterminé non pas par le taux d'intérêt mais par le niveau de revenu de l'agent.
Donc ce résidu non consommé est attribué à la l’épargne ou à la thésaurisation. Cette dernière est une fonction décroissante par rapport au taux
d’intérêt. En effet, si le taux d'intérêt i est élevé, alors l'individu est amené à réduire sa préférence pour la liquidité et augmenter sa préférence
pour l'épargne. Par contre si le taux d'intérêt est faible, il penchera en faveur de la liquidité qui peut être utilisée à des fins de consommation,
de précaution, voire de la thésaurisation. Les keynésiens croient au principe du double step : d’abord la consommation, puis l’épargne.

La baisse importante du taux d’intérêt conduirait à une situation de trappe à liquidité : Expression keynésienne désignant le fait que, lorsque
le taux d'intérêt baisse, vient un moment où s'annule toute incitation à détenir de l'épargne peu liquide, si bien que toute l'épargne devient
liquide et que plus personne ne veut plus détenir de titres. La crise de 2008 a brutalement remis à l'ordre du jour un concept que la plupart des
économistes considéraient alors comme dépassé.
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Thésaurisation
Définie généralement comme une épargne qui n'est pas placée, donc qui n'est pas recyclée dans l'économie.
La thésaurisation exerce un effet dépressif sur l'économie, puisqu'elle conduit à retirer du pouvoir d'achat. Certes, ce
pouvoir d'achat n'est pas perdu : il est seulement stérilisé durant une période. Mais cette stérilisation provoque des effets
négatifs sur la demande, qui peuvent, à leur tour, modifier les anticipations ou les comportements des autres agents
économiques.
La thésaurisation n'est cependant plus aujourd'hui qu'un tigre de papier. Son montant n'a cessé de s'amenuiser, avec la
bancarisation et la collecte systématique de l'épargne : à quoi bon conserver de l'argent inutilisé si l'on peut le placer de
façon plus rentable et plus sûre ? Mais, surtout, elle fait partie des phénomènes que l'on peut aisément contrebalancer, par
un recours accru au crédit. C'est d'ailleurs l'un des rôles régulateurs essentiels de la puissance publique que de fixer le
montant de la dépense publique de manière à régulariser la demande globale.
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• Effet Pigou ou effet d’encaisses réelles :

Du nom de l'économiste britannique (ami et concurrent de Keynes) qui, dans les années 1930, a montré qu'une baisse des
prix (situation déflationniste), en provoquant une hausse du pouvoir d'achat des encaisses (argent thésaurisé) ainsi que des
titres à revenus fixes, était susceptible d'inciter leur propriétaire à dépenser davantage. Il en concluait que cet effet
empêchait le cercle vicieux déflationniste (baisse des prix, donc revenus moins élevés pour certains, donc réduction des
dépenses, donc demande globale en baisse, donc baisse des prix...) de se mettre en place et permettait un rééquilibre
automatique.

Il arrive que l'on donne le nom d'effet Pigou (ou effet de patrimoine, ou effet de richesse) à un autre mécanisme : lorsque
le cours des actions augmente en Bourse, leurs propriétaires voient leur patrimoine se revaloriser, ce qui peut les inciter
soit à s'endetter davantage (ils peuvent gager leurs emprunts sur un patrimoine plus élevé), soit à vendre une partie de leurs
actions pour concrétiser leur bénéfice, et à dépenser alors cet argent jusqu'alors placé. Contrairement à l'effet d'encaisses
réelles, c'est donc la hausse du prix (du patrimoine) qui serait alors à l'origine d'une augmentation de la demande. Mais,
dans les deux cas, cette hausse provient d'une augmentation du pouvoir d'achat du patrimoine détenu.

L’effet d'encaisses réelles peut fonctionner aussi de manière négative : en cas d'inflation, le niveau général des prix
augmente, donc la valeur réelle des encaisses monétaires diminue (le pouvoir d'achat de la monnaie baisse). Or les agents
économiques veulent garder le même pouvoir d'achat, par conséquent ils vont accroître leur épargne. La demande va donc
diminuer. Les prix vont donc également baisser jusqu'à l'équilibre.
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C’est une vraie contestation donc de la Théorie générale de Keynes, selon laquelle le capitalisme est condamné à un
chômage durable à cause de l'insuffisance de la demande effective, en avançant une hypothèse reposant sur l'idée que la
monnaie est une richesse, et permettant de mettre en évidence un rééquilibrage automatique de la demande globale. Cette
hypothèse revient à admettre que les agents maintiennent constamment le rapport entre la valeur réelle des encaisses
monétaires (M/P) et leurs demandes de biens de consommation et de biens de production (C+I).

Dès lors, et comme ça été signalé, si la demande globale (C+I) est insuffisante, le niveau général des prix aura tendance à
baisser, augmentant la valeur réelle des encaisses monétaires (car leur pouvoir d'achat augmente), alors les agents
convertissent leur monnaie excédentaire en demande de biens ; donc les prix remonteront à l’équilibre, poussés par
l’augmentation de la demande globale. Le mécanisme de cet effet Pigou repose sur l'idée que l'augmentation de (M/P)
accroit la richesse des agents, lesquels se sentant plus riches, consomment et investissent plus.

En résumé Pigou suppose que les épargnants souhaitent simplement maintenir la valeur de leur portefeuille: si cette valeur
croît, le surplus dégagé servira en fait à alimenter la demande de biens de consommation.
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• Théorie de revenu permanent :

Concept introduit par l'économiste Milton Friedman pour désigner le revenu sur lequel une personne peut normalement
compter en fonction de sa formation, de son expérience professionnelle, etc., et sur la base duquel elle détermine son niveau
de consommation et donc son niveau d’épargne. Donc l’épargne ne dépend pas de revenu actuel de l’agent économique,
mais de son revenu anticipé.
Le revenu permanent exclut les revenus transitoires ou exceptionnels (par exemple, les gains au jeu), mais inclut au
contraire les revenus escomptés, même s'ils ne sont pas versés immédiatement : la personne anticipe ces revenus et n'hésite
pas à s'endetter pour dépenser plus que son pouvoir d'achat du moment si elle estime que ses revenus ont de fortes chances
d'augmenter à l'avenir. De même, s’il estime une baisse de son revenu futur avec une importante liquidité dans la situation
actuelle, il va manifester sa préférence à l’épargne. Pour Friedman, cette théorie rend caduque l'analyse keynésienne qui voit
dans la relance économique une façon de gonfler les revenus et d'inciter les gens à consommer plus : ces gains temporaires
ne changeront rien dans les comportements de consommation et d’épargne puisque c'est sur la base de son revenu
permanent que chacun prend ses décisions.

Théorie de cycle de vie de Modigliani : Théorie avancée par Franco Modigliani (économiste américain, considéré comme
un keynésien libéral), selon lequel les comportements d'épargne d'un individu ne dépendent pas seulement de ses revenus
(comme le veut la théorie keynésienne), mais aussi de son âge : phase d'endettement lors de l'installation dans la vie et de
l'arrivée des premiers enfants, phase d'accumulation en vue de la retraite ensuite, phase de liquidation du patrimoine à l'âge
de la retraite et de la transmission d'une partie du patrimoine aux enfants.
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• L’hypothèse de Duesenberry :

Pour lui, la consommation, à une période donnée dépend non seulement du revenu de cette période mais aussi des habitudes
de consommation acquises antérieurement.

Dusenberry évoque également l'effet d'imitation « tout citoyen d'une classe sociale donnée tend à acquérir le
comportement de la classe immédiatement au-dessus. ». De ce point de vue, le club des « privilégiés » servirait de modèle
de référence aux autres catégories sociales qui tentent de suivre ses dépenses lorsque leurs revenus augmentent ou lorsque la
production de masse banalise les objets.

Pour Dusenberry il s'agit donc d'une course poursuite au modèle supérieur. Cela veut pleinement dire que le montant
d'épargne réalisé par une personne est influencé non seulement par le niveau absolu de son revenu, mais aussi par le rapport
de son revenu au niveau supérieur de revenu des autres personnes avec lesquelles il vit : Au contact de biens supérieurs ou
de niveaux plus élevés de consommation, de nouveaux désirs de consommation apparaissent chez les individus qui les
conduisent à forcer leur consommation et par voie de conséquence à réduire leur effort d'épargne. Donc c’est plutôt la
structure démographique d’un pays qui détermine en gros son niveau d’épargne.
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L’EPARGNE DANS LA COMPTABILITE NATIONALE

Le PIB (produit intérieur brut) correspond au revenu total de l’économie ainsi qu’aux dépenses totales d’une économie.

PIB ≡ Y = C + I + G + XN (les exportations nettes ou X-M)


Si économie fermée :
XN = 0

Y=C+I+G

I = Y - C – G = S (épargne nationale)

I=S
Deux composantes de l’épargne nationale :
Soit « T » les recettes fiscales du gouvernement (nettes de transferts).

S = Y – C – G (+T – T)
Ou encore
S = (Y – T – C) + (T – G)
 Epargne privée : Sp = Y – T – C
 Epargne publique : Sg = T – G
S = Sg + Sp
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Remarque :

Dans une économie libérale, le taux d’intérêt est majoritairement la résultante de la libre confrontation entre l’offre et la
demande des fonds prêtables.

• Comment donc ces marchés coordonnent l’épargne et l’investissement?

• Qu’est ce qu’un marché de fonds prêtables ?

Le marché des fonds prêtables est, comme tout marché, un contexte de rencontre entre une offre et une demande pour
réaliser un échange avec contrepartie souvent monétaire. Sauf que l’objet échangé ici est le capital financier ou monétaire
(fonds) dont la contrepartie est le taux d’intérêt.

Ce marché régi par la loi de l'offre et de la demande où tous les épargnants (agents excédentaires) viennent déposer leur
épargne (fonds) et où tous les emprunteurs (agents ayant besoin en financement) viennent chercher des fonds. Dans une
économie fermée, l’équilibre se manifeste par l’égalité entre l’épargne et l’investissement. Cependant la différence entre
ces deux variables d'un pays économiquement ouvert est égale aux exportations nettes. Sur ce marché, le taux d'intérêt est à
la fois la rémunération de l'épargne et le coût des emprunts.
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• Demande de fonds prêtables : une courbe décroissante par
rapport au taux d’intérêt du fait que ce dernier est coût de
l’emprunt pour le demandeur de fonds.

• Offre de fonds prêtables : une courbe croissante par rapport


au taux d’intérêt du fait que ce dernier est rendement du prêt
pour l’offreur de fonds.

Taux d’intérêt d’équilibre à l’intersection de l’offre et de la


demande de fonds.

Remarque :
Le taux d’intérêt ici est le taux réel pas nominal (Taux d’intérêt nominal = taux d’intérêt réel + taux
d’inflation). On suppose la rationalité de l’agent économique qui ne peut être victime de l’illusion
monétaire.
15 INTERESSANT :

Comme nous l’avons rappelé, dans une économie libérale, le taux d’intérêt est majoritairement la résultante de la libre
confrontation entre l’offre et la demande des fonds prêtables. Mais l’Etat a l’intérêt d’avoir une main mise sur la variation du
taux d’intérêt pour en maitriser la volatilité. Cette mesure ne va pas certes agir directement sur le taux d’intérêt mais sur la
quantité offerte des fonds prêtables, qui, à son tour, va influencer ce taux d’intérêt.

Cet instrument prend souvent la forme d’impôt sur l’épargne : une taxation des gains de l’épargne. Au de là des critiques que
l’on peut adresser à cette politique fiscale, il reste un outil pour agir sur la quantité potentielle des fonds prêtables qui sera
échangée, et donc sur l’état d’investissement.

Agir sur l’offre des fonds prêtable n’est pas la seule possibilité pour l’Etat, la demande des fonds est également une variable
que l’Etat peut influencer.

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