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SOMMAIRE
Remerciements ------------------------------------------------------------------------4
Introduction ----------------------------------------------------------------------------5
Partie 1 : Le marché boursier marocain : un levier de croissance quasi-
monopolisé par les grands----------------------------------------------------------7
Section 1 : Prédominance des PME à caractère familial du tissu économique marocain----8
Section 3 : Le marché boursier : une issue de croissance en vogue… dominée par les Big
Caps ------------------------------------------------------------------------------------------------------47
A- Flash des réformes menées par les autorités de tutelle et leur impact retardé ------102
Paragraphe 1- Les réformes réglementaires, techniques et les incitations fiscales -102
Paragraphe 2- Impact des réformes -------------------------------------------------------104
B- Création d’un marché régulé dédié aux PME -------------------------------------------106
C- Des solutions d’Ingénierie Financière... --------------------------------------------------108
Paragraphe 1- Création d’un Fonds d’Accompagnement des PME ------------------108
Paragraphe 2_ Constituer des associations d’emprunteurs ----------------------------109
D- Renforcement de la politique de communication ---------------------------------------110
Conclusion ---------------------------------------------------------------------------112
Bibliographie -----------------------------------------------------------------------113
Webographie------------------------------------------------------------------------113
INTRODUCTION
Euphorie, reprise de confiance, gain en maturité… voilà ce qui caractérise la Bourse de
Casablanca ces derniers temps. Les introductions en bourse se succèdent et les plus values
s’accumulent. La physionomie du marché boursier change d’un jour à l’autre tant au
niveau des lignes de cotation contenant les sociétés cotées qu’au niveau des ordres d’achat
et de vente libellés par des investisseurs institutionnels mais aussi par des particuliers
personnes physiques comme vous et moi. Bref, la Bourse de Casablanca fait le bonheur de
tout le monde.
Ne faut-il pas tout d’abord démystifier la Bourse ? De même que la nature a horreur du vide,
l'économie n'apprécie pas l'inutile. Ne croyez pas que la Bourse n'est qu'un lieu de spéculation,
la spéculation est la face immergée de l'iceberg, car la Bourse a avant tout un rôle
économique de premier ordre. Pour se financer, les entreprises ont deux solutions : soit
emprunter de l'argent, soit émettre des actions. Lorsqu'elles choisissent cette deuxième
solution, elles ont besoin de pouvoir rencontrer les investisseurs, leur vendre leur projet et
c'est pour cette raison que la Bourse existe. Comme sur un marché traditionnel, où des
commerçants rencontrent des consommateurs, la Bourse est un marché où les sociétés (en
besoin de moyens de financement) rencontrent les investisseurs (en excédent de moyens
de financement). Et pour pouvoir les séduire, il faut leur proposer de la liquidité c'est à
dire leur offrir la possibilité de revendre facilement ce qu'ils ont acheté.
La Bourse de Casablanca a connu un essor sans précédent ces deux dernières années.
Volumes des transactions, nombre d’IPO (Initial Public Offering) ou introductions en
bourse, la performance des deux baromètres de la place casablancaise MASI et MADEX,
la capitalisation boursière et les dynamiques sectorielle et par valeur cotée, ... tous les
indicateurs se sont manifestés en nette progression jusqu’à marquer les annales des
performances de la Bourse de Casablanca.
Toutefois, cette ascension soutenue n’a profité qu’aux big caps. Celles-ci étant dominantes
dans le tissu boursier. En effet, les PME-PMI dont la domination du tissu économique
marocain fait tâche avec un pourcentage de 93% (chiffre à mon sens sous-évalué), ne
participent pratiquement pas à cette dynamique que connait la sphère boursière.
De plus, dans le contexte de la mondialisation dans lequel le Maroc est partie prenante
dans le cadre des différents Accords de Libre Echange (ALE), les PME marocaines sont
vivement appelées à se mettre à niveau et à adopter des stratégies de développement et de
croissance en vue d’assurer leur pérennité.
Nous traiterons alors dans ce mémoire la problématique de non recours des PME à la
Bourse pour financer leur croissance dans la perspective de proposer quelques
recommandations de nature à promouvoir les IPO des PME.
Pour répondre à cette problématique, nous nous basons sur la méthodologie de travail
suivante :
A travers des données empiriques sur la représentativité des PME dans le tissu
économique, sur le monopole des grandes entreprises dans le tissu boursier ainsi que
l’incessante obligation de croissance des PME pour faire face aux menaces
grandissantes de la mondialisation, nous démontrons la validité de notre
problématique avec l’évidence de la preuve. La logique étant constructive de la
problématique de ce mémoire.
Ensuite, nous analyserons les causes de réticence des PME face au recours au marché
des capitaux.
Enfin, nous proposerons quelques recommandations à travers une lecture diversifiée
et analytique des différentes bonnes pratiques et politiques adoptées par la Bourse
internationale de l’Europe (Euronext) pour promouvoir l’introduction des PME.
A- La notion de PME :
La Petite et Moyenne Entreprise constitue l’un des piliers de tout système économique.
Certains pays qui ont œuvré pour la floraison de ce type de structures ont vu leur
croissance économique grimper et leur développement social se consolider. Aussi, tous les
pays ont progressivement pris conscience de l’importance que jouent les PME dans le
développement, à travers leur contribution à la croissance économique, à la cohésion
sociale, à l’emploi et au développement local.
Néanmoins, cette notion de PME s’est retrouvée vide de tout sens du point de vue
sémantique car il n’existe pas une définition communément acceptée pour la PME, celle ci
n’ayant pas la même identité partout dans le monde. En fait, plusieurs définitions de la
PME ont été proposées, mais toute tentative d’une définition universelle fut abandonnée
au profit de définitions élaborées en fonction des données propres à chaque pays.
Si la plupart des pays se réfèrent aux mêmes critères pour définir cette catégorie
d'entreprises (taille de l'effectif, montant du CA et/ou du total du bilan), les seuils utilisés
variaient considérablement d'un pays à l'autre, ainsi que le montre le tableau suivant
datant de 1994 :
Dans le contexte européen, une première définition des PME avait déjà été donnée par la
Commission Européenne dans sa recommandation 96/280/CE du 3 avril 1996.
- d'éviter que les entreprises faisant partie d'un grand groupe profitent des régimes de
soutien aux PME ;
Les nouvelles définitions des "Micro-entreprises", "Petites entreprises" et "PME" ont été
publiées dans la recommandation 2003/361/CE du 6 mai 2003 et devraient entrer en
vigueur à compter du 1er janvier 2005.
Ces modifications sont importantes pour les entreprises concernées, puisqu'elles tracent
leurs conditions d'exigibilité aux différents programmes de soutien spécifiques aux PME
(notamment en ce qui concerne les aides d’État, les fonds structurels et le programme-
cadre de recherche développement).
La Micro-Entreprise : est celle qui emploie moins de 10 salariés et dont le chiffre d'affaires
annuel ou le total du bilan annuel ne dépassent pas 2 millions d'Euros (aucun seuil
financier n'était précisé auparavant).
La Petite Entreprise : est celle qui emploie moins de 50 salariés et dont le chiffre d'affaires
annuel ou le total du bilan annuel ne dépassent pas 10 millions d'Euros (contre,
respectivement, 7 et 5 millions d'Euros auparavant).
La PME (Petite et Moyenne Entreprise) : est celle qui emploie moins de 250 personnes et
dont le Chiffre d'Affaires annuel n'excède pas 50 millions d'Euros (contre 40 millions
d'Euros auparavant) ou dont le total du bilan n'excède pas 43 millions d'Euros (contre 27
millions d'Euros auparavant).
1 2
TYPE D'ENTREPRISE EFFECTIF CHIFFRES D'AFFAIRES ou TOTAL DU BILAN
MOYENNE ≤ 50 millions € ≤ 43 millions €
< 250 UTA
ENTREPRISE (auparavant 40 millions €) (auparavant 27 millions €)
PETITE ≤ 10 millions € ≤ 10 millions €
< 50 UTA
ENTREPRISE (auparavant 7 millions €) (auparavant 5 millions €)
MICRO ≤ 2 millions € ≤ 2 millions €
< 10 UTA
ENTREPRISE (auparavant pas de seuil) (auparavant pas de seuil)
On l’aurait compris, les PME étaient généralement définies à partir de seuils quantitatifs
(même si la valeur de ces seuils fait l'objet de différences d'appréciation). Il convient,
toutefois, de signaler que certains auteurs reprochent à ce type d'approche son caractère
réductionniste et proposent des approches alternatives, fondées sur la base de critères
organisationnels. (Propositions pour une définition opératoire de la PME : une analyse en termes
de cohérence entre l’organisation interne et le marché - Nadine Levratto ENS de Cachan) 3
C’est ainsi qu’il a été recommandé de baser toute définition de la PME sur une double
série de critères d’identification. Il s’agit en clair de critères quantitatifs et qualitatifs :
- Les critères quantitatifs : ils portent sur les différents éléments constitutifs
de l’activité de l’entreprise. Ainsi, il s’agit particulièrement de critères tels que : l’effectif,
1
L''effectif est évalué en "Unités de Travail-Année" (UTA), c'est à dire en nombre de personnes ayant travaillé
pendant toute l'année dans l'entreprise (les apprentis et les stagiaires, les congés de maternité et les congés parentaux ne
sont pas pris en compte). Les temps partiels et les contrats temporaires sont intégrés au calcul sur la base d'un prorata
temporis.
2
Les chiffres d'affaires sont calculés hors taxes et à la date de clôture de l'exercice annuel.
3
http://www.idhe.ens-cachan.fr/NLevratto2.PDF
- Les critères qualitatifs : ceux-ci sont utilisés pour compléter les premiers,
mais également pour donner une idée précise de la PME, étant donné qu’ils renseignent
sur sa structure interne, son organisation et ses méthodes de gestion.
Si la définition de la PME reste tout de même difficile, c’est bien parce que cette entité se
rapporte à la fois à une notion économique et à une autre organisationnelle (notion de
structure). En effet, la PME où qu’elle soit se caractérise généralement sur le plan
économique par son incapacité à exercer une influence significative sur son marché, tandis
que sur le plan organisationnel, elle est marquée par la prépondérance de la personnalité de
l’entrepreneur, qui en est à la fois propriétaire et gérant.
« Au Maroc, peut-on lire sur les premières pages du Document de Travail 4 N°50 de Mars
2000 établi par la Direction de la Politique Economique Générale du Ministère de
l’Economie et des Finances du Royaume du Maroc, la définition de la PME a évolué en
fonction des dispositions contenues dans les différents textes ayant cherché à encourager
ce type d’entreprises en raison de sa taille réduite et sa fragilité relative. Parmi ces textes,
on cite : la procédure simplifiée accélérée de 1972, le code des investissements de 1983, la
définition de Bank Al Maghrib de 1987, les dispositions du FOGAM pour la mise à niveau
des PME … »
Ceci étant, il serait utile de préciser que jusqu'en juillet 2002, il n'existait pas de définition
"officielle" de la PME au Maroc. Jusqu'alors deux approches prévalaient :
- une seconde, avait été proposée en septembre 2001 par les auteurs du
document "Vision de l'avenir du Maroc - Quelle vision pour les PME/PMI ?" rédigé à
l'occasion du projet "Maroc - Vision 2020". Suite à une réflexion approfondie sur la notion
de PME au Maroc et à partir de la stratification d'un échantillon composé de près de 10 000
4
Document de Travail N° 50 de Mars 2000 - Les PME au Maroc : Éclairage et Propositions
entreprises, ceux-ci proposaient de définir les PME/PMI marocaines sur la base des trois
critères suivants :
Afin de présenter une idée globale sur l’évolution de la définition de la PME au Maroc,
nous présenterons dans un tableau récapitulatif les définitions qui ont marqué le plus la
trajectoire de développement de la PME marocaine.
Tableau récapitulatif des différentes phases d’évolution de la définition la PME au Maroc (selon
des critères financiers)
Selon l'article premier de cette loi, la PME est une entreprise gérée et/ou administrée
directement par les personnes physiques qui en sont les propriétaires, copropriétaires ou actionnaires
et qui n'est pas détenue à plus de 25% du capital ou des droits de vote par une entreprise, ou
conjointement par plusieurs entreprises, ne correspondant pas à la définition de la P.M.E. (ce seuil
peut, toutefois, être dépassé lorsque l'entreprise est détenue par des fonds collectifs d'investissement,
des sociétés d'investissement en capital, des organismes de capital risque, des organismes financiers
habilités à faire appel à l'épargne publique - à condition que ceux-ci n'exercent, à titre individuel ou
conjointement, aucun contrôle sur l'entreprise).
Par ailleurs, les PME doivent répondre aux deux conditions suivantes :
avoir réalisé, au cours des deux derniers exercices, soit un chiffre d’affaires
hors taxes inférieur à 75 millions de DH, soit un total de bilan inférieur à 50
millions de DH.
Lorsqu'il s'agit d'une PME qui détient directement ou indirectement plus de 25% du capital
ou des droits de vote dans une ou plusieurs entreprises, il est fait addition des effectifs
permanents et des chiffres d'affaires annuels hors taxes ou des totaux des bilans annuels de
ladite PME et des autres entreprises précitées, sans toutefois que le total de chacun de ces
critères dépasse les seuils fixés ci-dessus.
Cette même charte propose également des critères spécifiques aux entreprises
nouvellement créées (c'est à dire celles qui ont moins de deux années d'existence) : sont
considérées comme PME les entreprises ayant engagé un programme d’investissement
initial inférieur à 25 millions de DH et respectant un ratio d’investissement par emploi
inférieur à 250 000 DH.
Ainsi, après cette définition, une nouvelle politique de promotion spécifique à la PME a
été initiée. La loi formant charte de la PME constitue à cet égard, le cadre de référence de
l'action que mène actuellement l'Etat, en partenariat avec plusieurs acteurs privés. Le
succès de cette politique ainsi que son efficacité exigent qu'elle soit élaborée, mise en
œuvre et coordonnée en relation avec toutes les parties concernées, sur la base des
principes de la concertation, de la participation et de la transparence.
A cet égard, l'Etat s'est engagé à favoriser la mise en place d'un cadre institutionnel de
promotion des PME basé sur des structures et des mécanismes de concertation, de
dialogue et de partenariat avec les opérateurs et les institutions représentatives des PME. Il
encouragera leur participation, à côté des instances publiques à l'échelon local, provincial,
régional et national dans la mise en œuvre des mesures d'aide et de soutien qui seront
prises dans différents domaines intéressant la PME.
Dans ce cadre, il a été créé une Agence nationale pour la promotion de la PME (ANPME)
qui est instituée sous la forme d'un établissement public doté d'une structure légère et
s'appuyant, pour la mise en œuvre de ses missions, sur le réseau des institutions publiques
et privées de promotion existantes tout en les dynamisant et en coordonnant leurs actions ;
de même qu'il est établi un cadre juridique plus adéquat pour les associations de soutien
des PME, lesquelles pourraient bénéficier du statut d'associations reconnues d'utilité
publique.
L'Etat a engagé en faveur des PME des réformes visant l'allègement et la simplification
des règles juridiques et des procédures administratives notamment dans les domaines
commercial, fiscal, comptable, de la législation des sociétés, des relations du travail et en
matière de sécurité sociale ainsi que dans le domaine des marchés publics.
L'Etat veille alors à favoriser l'accès des PME aux marchés publics. Il appuie auprès des
administrations, des organismes publics et des collectivités locales, les efforts des PME en
vue de participer plus activement à la commande publique. Il veille aussi à réduire les
délais de paiement des PME attributaires de commandes publiques.
Pour leur part, les PME sont tenues, pour être en mesure de participer à cette action
commune, de s'organiser dans des structures représentatives dynamiques. Elles doivent
fournir un effort important en matière de création d'emplois, de modernisation et de
compétitivité, par la formation, l'amélioration de l'encadrement et le développement des
ressources humaines, par la promotion de la qualité, la recherche-développement,
l'utilisation de technologies modernes, la préservation de l'environnement, ainsi que par
une gestion saine et transparente, conformément aux règles morales régissant une
entreprise citoyenne.
A son rôle classique de création d'emplois et de valeur ajoutée, s'ajoute celui de répartition
des richesses, de formation et d'insertion. La PME devient ainsi un centre sur lequel se
Il n’est sans doute point besoin de rappeler que si le capitalisme au Maroc est marqué par
le poids important de l’Etat dans l’impulsion de la croissance, il demeure fondé
principalement sur la structure familiale de la quasi-totalité des entreprises privées.
Mais alors, ne faut-il pas définir l’entreprise familiale ? Selon la définition reconnue dans
le monde entier qui est aussi celle retenue ici, une entreprise familiale est une entreprise
dans laquelle une famille contrôle au moins 100 % ou plus de la somme des trois éléments
«capital-actions», «direction» et «conseil d’administration». Une entreprise dont le
capital-actions est détenu à 100% par une famille est donc considérée comme une
entreprise familiale, même si la famille n’influe en rien sur la direction et le conseil
d’administration. De même, une entreprise est considérée comme une entreprise familiale
lorsque la famille ne détient qu’une part minime du capital mais domine la direction et/ou
le conseil d’administration5.
En l’absence d’études statistiques sur les entreprises familiales au Maroc et sur leur poids
ainsi que sur leur impact sur l’économie, nous nous trouvons obligés d’aborder la question
d’une manière sommaire en pointant du doigt son caractère qualitatif. Ceci étant, il est
communément admis que la diaspora familiale domine la majorité des secteurs et branches
d’activité de l’économie marocaine.
5
«Rentabilité et règles du jeu des entreprises familiales », Centre pour entreprises familiales, Université de Saint-Gall
/ Ernst & Young, janvier 2006
Ces dernières apparaissent contrôlées de façon prédominante par des capitaux privés
d’origine familiale. En effet, si le Maroc est un des pays où le poids de l’Etat dans le capital
industriel apparaît important, il n’en demeure pas moins que le capital privé d’origine
familiale y est assez important.
On ne saurait parler, sous quelque forme que ce soit, d’une entreprise absolue de groupes
familiaux ni en termes de participation- contrôle ni en termes de gestion. Dans les secteurs
financiers (banques, assurances) et industriel, l’impact du contrôle familial est
sensiblement atténué par l’alliance triangulaire « privé- secteur public- capital étranger ».
Par ailleurs, il existe une certaine stabilité du contrôle familial, même si le capital est
généralement dilué entre plusieurs personnes ou groupe de personnes. La solidarité
familiale, les affinités culturelles et ethniques s’avèrent souvent des facteurs explicatifs de
cette stabilité. Tout cela explique que le problème de l’équilibre entre actionnaires et
gestionnaires ne se pose pas en tant que tel pour les groupes privés marocains du fait
justement de la structure familiale du contrôle qui n’apparaît pas de nature à favoriser
l’apparition d’un quelque « établissement managérial » connu dans les structures du
capitalisme central. Aussi, les organes de gestion et celles de contrôle se confondent dans
la plupart des cas en raison notamment de l’absence de conflits d’intérêts entre les
membres de la même famille. Les coûts d’opportunité entre actionnaires et gestionnaires
se trouvent par ailleurs amoindris. La légèreté de la structure du management, dans ce cas,
offre un avantage économique et concurrentiel indéniable permettant justement aux PME
une meilleure réactivité face aux perpétuels changements de l’environnement.
Enfin, le contrôle familial n’exclut pas l’existence d’une ou de plusieurs sociétés de type
holding comme instruments centralisateurs d’un certain nombre de participation du
groupe.
Le Maroc dispose d'une économie de marché libérale régie par la loi de l'offre et de la
demande (bien qu’aujourd’hui certains secteurs économiques restent encore dans les mains
du gouvernement).
- L’accord de libre échange avec l'Union européenne dans l’objectif d'intégrer la (ZLE)
Zone Européenne de Libre Échange à l'horizon 2012.
- L’accord d'Agadir, signé avec l'Égypte, la Jordanie, et la Tunisie, dans le cadre de la mise
en place de la Zone Arabe de Libre Échange.
- Et dernièrement l'accord de libre échange avec les Etats-Unis qui est rentré en vigueur le
1er janvier 2006.
Le Maroc est parmi l'un des rares pays arabes, au même titre que le Liban et la Palestine, à
ne pas posséder de ressources gazières et pétrolières.
Dès l'indépendance, les dirigeants ont décidé d'exploiter les possibilités immédiates
qu'offrait le pays. Les objectifs gouvernementaux, avaient plusieurs buts, dont la
valorisation de l'aspect rural, et agricole du pays afin de bâtir une agriculture, moderne et
performante, malgré les conditions climatiques dont souffre le pays. Ceci dans l’objectif
d’alimenter l’exportation, les marchés intérieurs du pays, et l’industrie agro alimentaire. Il
faut aussi noter que le secteur de la pêche contribue fortement aux exportations.
Les autorités ont opté pour l’exploitation à grande échelle des gisements de phosphates
dont le pays possède environ 1/3 des réserves mondiales connus à ce jour, entraînant ainsi
la mise en place d’un important pôle chimique pour leurs transformations et leurs mises en
valeurs.
Le secteur agricole est prédominant au Maroc : presque la moitié de la population active est
employée dans ce secteur qui contribue à environ 13% du PIB. Les céréales, les fruits et les légumes
sont les récoltes principales du pays. La croissance économique est excessivement dépendante de ce
secteur. Le Maroc a peu de ressources minérales ; les phosphates sont sa richesse principale.
L'industrie contribue à un tiers du PIB, grâce aux secteurs du textile, des articles de cuir, de la
transformation des aliments, du raffinage du pétrole, et du montage électronique. Le secteur tertiaire
contribue à 55% du PIB ; il dépend exclusivement du tourisme qui reste très dynamique, malgré le
ralentissement induit par l'attentat du 11 septembre 2001 et ceux de Casablanca en mai 2003. Outre
l'octroi de concessions pour beaucoup de services publics dans les villes majeures, le pays a
récemment libéralisé les règles d'exploitation du pétrole et du gaz. Les procédures d'appel d'offre
deviennent de plus en plus transparentes.
Aujourd’hui les grandes réformes et les grands chantiers entamés par le pays ont
commencé à donner de bons résultats, notamment avec la hausse continue du PNB, et ceci
même durant les mauvaises saisons agricoles dues à des périodes de sécheresse très aigus.
Malgré tout cela il reste encore beaucoup à faire pour que le pays s'engage définitivement
dans la voie du développement économique durable ; plusieurs grands défis restent à
relever, notamment ceux concernant la démographie, le chômage, l’analphabétisme, mais
aussi la généralisation de l’accès aux soins, à l’eau potable et à l’électricité pour les
populations vivant dans les zones rurales désenclavées.
Ces caractéristiques font que les grandes entreprises marocaines préfèrent recourir à la
sous-traitance étrangère limitant ainsi les possibilités d’intégration de notre tissu
économique.
A travers la lecture de ces données, il s’avère clair que les PMI représentent la quasi-
totalité des industries marocaines et sont également de fortes pourvoyeuses d’emploi.
Les statistiques présentées par la Fédération sont les plus récentes parmi toutes celles qui
ont cherché à évaluer le poids –en termes quantitatifs- de la PME dans le tissu productif
La PME accuse également une présence très remarquée dans le secteur du BTP. En effet,
mis à part les activités de production des matériaux de construction (sidérurgie,
cimenteries et fabrication de conduites), la grande majorité des entreprises marocaines de
construction entre dans cette catégorie.
De sa part, le secteur du commerce est constitué dans presque son intégralité de PME. De
plus, dans le secteur des services, et tout d’abord dans le tourisme, la PME constitue un
outil privilégié dans la promotion de l’hôtellerie, de la restauration et des agences de
voyages.
Par ailleurs, les grandes mutations liées aux technologies de l’information qu’a connues le
secteur des communications, combinées à sa privatisation, ont engendré une apparition de
PME nouvelles dans les services de l’Internet, des publiphones, de la téléphonie sans fil, de
l’audiovisuel et de la réception par satellites.
La PME a également accusé une présence de plus en plus remarquée dans le domaine des
transports urbains et inter-urbains depuis leur privatisation au milieu des années 90.
a- Représentativité sectorielle :
Malheureusement en l’absence de données récentes sur les PME- PMI au Maroc, nous
nous baserons dans cette partie sur les statistiques fournies par la Fédération des PME-
PMI qui datent de 2003 et qui concernent en particulier le secteur industriel en tant que
vivier des PMI. Cependant, nous faisons aussi allusion à l’étude du Ministère des Finances
et de la Privatisation de 2000 pour illustrer le poids des PME dans les autres secteurs
d’activité de l’économie marocaine.
Comme cité précédemment, la PME est présente dans tous les secteurs de l’activité
économique marocaine. En terme de nombre d’entreprises, le tissu des PME est composé
d’abord par les activités de commerce et réparations (30%), suivies des activités de
l’immobilier et services aux entreprises (22%) et des industries manufacturières (15%).
En particulier dans le secteur industriel, les PMI semblent avoir une certaine préférence pour
les métiers de base de l’économie marocaine : 50% d’entres elles opèrent dans
l’agroalimentaire et le textile-cuire. Réalisant ainsi près de 86% des exportations de toutes les
PMI toute branche confondue, les PMI textile- cuire et celles agroalimentaire emploient
respectivement 42,4% et 16,8% de la main d’œuvre travaillant chez des structures de petites
taille. Par ailleurs, seulement 154 petites et moyennes industries opèrent dans l’électronique-
électricité, soit moins de 3%. Néanmoins, le secteur de la chimie- parachimie vient en tête de
peloton avec une part de 28% suivi de celui de la mécanique- métallurgique (19%).
b- Représentativité géographique :
L’examen de l’inégale répartition des PME à travers les différentes régions économiques
du Maroc s’explique par la persistance de grandes inégalités régionales. Ces disparités se
traduisent par une très forte concentration des PME dans la région du Centre, et en
l’occurrence, dans la région du Grand Casablanca.
Ainsi, les données de la Fédération PME/PMI en 2003, révèlent que le Grand Casablanca
regroupe 39% des PMI marocaines, les régions de Tanger-Tétouan 11%, de Fès- Boulmane
8%, de Rabat-Salé-Khémisset 6 ,7% et que les 35,3% restants se répartissent sur les 12 autres
régions, comme le présente le tableau suivant :
Nb
Effectif Production CA Exportations Investissements
entreprises
Région Nb % Nb % M % M % M % M % dans
économique dans employés dans DH dans DH dans DH dans DH total PMI
total total total total total
PMI PMI PMI PMI PMI
Chaouia- 269 4,20 6 897 3,50% 3 972 6% 4 237 5,80% 405 2,80% 268 6%
Ouardigha %
Doukala-Abda 240 3,70 4 951 2,50% 2 873 4,40% 3 009 4,10% 796 5,50% 122 2,70%
%
Fès-Boulmane 526 8% 13 683 7% 4 097 6,30% 4 773 6,50% 952 6,50% 257 5,80%
Gharb-Chrarda- 184 2,80 3 697 1,90% 1 798 2,70% 1 829 2,50% 327 2% 165 3,70%
Beni Hssen %
Grand 2 511 39% 96 514 49,60 29 708 45,40 32 44,90% 5 905 40,60% 1 748 39,60%
Casablanca % % 768
Guelmin Es 20 0,30 467 0,24% 316 0,50% 333 0,40% 81 0,50% 22 0,50%
Semara %
Laayoune- 46 0,70 973 0,50% 478 0,70% 509 0,70% 255 1,70% 74 1,70%
Boujdour-Sakia %
Hamra
Marrakech- 330 5% 9 054 4,60% 3 084 4,70% 3 193 4,40% 584 4% 185 4,20%
Tensift- Al
Haouz
meknès-Tafilalt 236 3,60 6 292 3,20% 2 837 4,30% 3 004 4% 107 0,70% 128 2,90%
%
Oued Ed 34 0,50 423 0,20% 824 1,20% 975 1,30% 878 6% 38 0,80%
Dahab-Lagouira %
Rabat-Salé- 432 6,70 12 626 6,50% 2 777 4,20% 3 588 4,90% 461 3,20% 268 6%
Zemmour-Zaer %
Région de 285 4,40 4 934 2,50% 3 142 4,80% 3 466 4,70% 315 2% 199 4,50%
l'Oriental %
Souss Massa 323 5% 7 456 3,80% 47 111 7,20% 5 826 7,90% 2 142 14,70% 504 11,40%
Draa
Tadla-Azilal 111 1,70 1 030 0,50% 198 0,30% 216 0,30% 9 0,06% 4 0,10%
%
Tanger-Tétouan 714 11% 22 456 11,50% 4 182 6,40% 4 629 6,30% 1 283 8,80% 382 8,60%
Taza-Al 179 2,80 2 875 1,50% 427 0,60% 550 0,70% 28 0,19% 45 1%
Hoceima- %
Taounate
Total PMI 6 440 100 194 328 100% 65 424 100% 72 905 100% 14 52 100% 4 409 100%
% 8
Source : Fédération des PME-PMI
L’importance numérique des PME contraste avec leur faible participation à la création des
richesses du pays. En effet, malgré la prépondérance numérique des PME au sein du tissu
productif, la part de leur contribution dans le PIB marocain reste faible.
Par ailleurs, la participation des PME dans la création de la valeur ajoutée globale ne
dépasse guère 21% ; celle-ci est très variable, allant de 0,2% pour la branche de la production
et distribution d’électricité, gaz et eau, à 73% pour la branche de l’immobilier et services
aux entreprises.
La contribution des PME pourrait être plus importante si les contraintes majeures à leur
développement étaient atténuées afin de faciliter une croissance et une répartition
sectorielle et géographique plus équilibrée.
Nous venons de voir que l’omniprésence de la PME dans l’économie marocaine n’est
nullement un constat sans fondement. La réalité se décline, en effet, par les chiffres.
L’état actuel des choses ne devant pas être trop défiguré par rapport à ce que nous venons
de présenter et les mouvements de marché étant par essence incessants en raison
notamment de la mondialisation, l’enjeu de la croissance pour les PME demeure alors très
urgent. En fait, le Maroc a signé une série d’Accords de Libre Echange (ALE) dont les
deadlines urgent.
Nous vous exposerons dans la partie qui suit une synthèse des différents ALE, de leurs
apports à l’économie marocaine en général et aux PME en particulier tout en stigmatisant
le retard qu’enregistrent celles-ci en termes de croissance et de développement pour
pouvoir survivre face à une concurrence globalisée des plus acharnées.
Le monde a connu plusieurs mutations à travers l’histoire humaine, ces mutations se sont
vues accélérées après la chute du mur de Berlin. Cette chute a permis un essor
incontestable du capitalisme et du libéralisme, préconisant ainsi une économie dite
mondiale. On parle notamment de mondialisation économique, qui peut simplement
s'entendre d'un processus d'intégration économique rapide entre les pays, induit par la
libéralisation croissante du commerce international et des investissements étrangers
directs et par la plus grande mobilité des flux de capitaux.
Le phénomène se manifeste principalement par une intensification des activités dans les
domaines suivants:
commerce international des biens et services;
flux de capitaux (Investissements Etrangers Directs ou IED et flux à court terme);
rôle des entreprises multinationales (EMN);
réorganisation des réseaux de production à l'échelon international;
adoption d'une technologie nouvelle, notamment la technologie de l'information.
Par ailleurs, l’OCDE précise trois étapes qui décrivent la mondialisation économique :
L’internationalisation, c'est-à-dire le développement des flux d’exportation ;
Contrairement à la logique industrielle la logique financière privilégie le court terme ;
La volatilité des marchés s'est accrue, entraînant une instabilité des taux d'intérêts et
des taux de change ;
Les risques systémiques engendrés soit par des pertes économiques importantes ou par
une perte de confiance se transmettent plus facilement à l'ensemble de l'économie
Les multinationales ont adopté des stratégies globales caractérisées par un glissement de
l'IDE 6 vers les NFI 7, la sous-traitance et les alliances entre multinationales, par un
dégagement des activités de production et un engagement dans la recherche et
développement, la fourniture de services et la recherche de gains spéculatifs facilitée par la
globalisation financière, par le passage du contrôle du capital et de la filialisation vers la
maîtrise d'une activité à l'étranger grâce à la technologie et au financement à partir d'une
société mère ou d'une holding localisée si possible en un paradis fiscal. On passe à une
véritable globalisation de la stratégie d'une " multinationale de style nouveau " lorsque,
simultanément, elle a les caractéristiques suivantes.
6
Investissement Direct Etranger.
7
Nouvelles Formes d’Investissement
mécanismes de règlement des différends. Les plaintes déposées par ces derniers ont
effectivement augmenté, mais l'application des décisions des instances d'arbitrage ressort
toujours de la bonne volonté des pays et les pays en développement ont peu de moyens de
coercition.
À Doha, le contexte était différent : l'équilibre des forces entre Nord et Sud avait changé
du fait des adhésions de nouveaux PVD à l'OMC au cours de la dernière décennie et de la
perspective de l'entrée de la Chine dans le système. En outre, l'échec de Seattle, les
incidents du G8 à Gênes et des études montrant que le libre jeu des marchés n'assurait pas
automatiquement le développement avaient ébranlé la foi dans le libéralisme pur et dur.
Enfin, après le 11 septembre, le temps d'un compromis était venu : les PVD ont accepté un
programme global de travail et de négociations pour montrer leur détermination à
s'attaquer aux menaces politiques et économiques qui pesaient sur le monde, attendant
qu'en retour les problèmes du développement soient intégrés à la négociation.
D’autre part, la CNUCED a mis en lumière dans son Rapport sur le commerce et le
développement 2002, l'augmentation de la part des produits manufacturés dans les
exportations totales des PVD, ainsi que l'augmentation de la part de ces pays dans les
exportations mondiales de ces mêmes produits.
Cette évolution n'est pas aussi satisfaisante qu'il y paraît. Le rapport fait, en effet, ressortir
que la part de la valeur ajoutée industrielle exportée par les PVD n'a pas véritablement crû,
car même pour des produits relativement sophistiqués comme ceux de l'électronique, les
transformations faites dans ces pays n'impliquent qu'une main d'œuvre peu qualifiée à bas
salaire. Les sociétés transnationales (STN) s'arrangent en effet pour conserver dans les
pays les plus avancés la plus grande part de la valeur ajoutée et ne laisser aux PVD que les
opérations de faible niveau de qualification, telles que l'assemblage. Les aléas de la
demande internationale, comme on l'a vu en 2001 pour l'électronique, se répercutent sur
l'emploi.
Les choses pourront-elles changer, en particulier grâce aux nouvelles technologies qui
pourraient permettre le développement de productions à grande valeur ajoutée ? Cela
suppose des transferts de technologie et l'ouverture des marchés du Nord à ces
productions. Une telle mutation ne se fera pas sans des politiques économiques très
actives, sur le modèle de celles qui ont été adoptées par les NPI 11, par la Corée notamment :
interventions publiques pour l'investissement et la formation, traitement différencié des
productions nationales, protection des marchés intérieurs, appui aux entreprises nationales
pour la recherche et le développement de technologies nouvelles.
Par ailleurs, les pays en développement restent dépendants des fluctuations des cours
internationaux des matières premières. Certains qui n'ont pas réussi à diversifier leur
économie continuent de dépendre de un ou deux produits. C'est le cas de la plupart des
pays africains dont la situation - hors pétrole - s'est détériorée dans les années 1990 après
les progrès des années 1980 pendant lesquelles la part des exportations manufacturières
avait commencé à augmenter.
Aujourd'hui la part de l'Afrique dans le commerce mondial est tombée en dessous de 1%.
Le Maroc, comme nous le savons, a prit le pari de s’intégrer à l’économie mondiale dans
son nouveau contexte. Sa préparation aux échéances liées à cette intégration exige, à
l’évidence, une mise à niveau de ses entreprises. Or, la plupart des entreprises sont souvent
mal gérées et sous l’effet d’une structure archaïque, caractérisée par une centralisation
accentuée du pouvoir, un organigramme informel, sinon inexistant. A cela s’ajoute, un
environnement économique qui évolue très lentement et qui reste marqué par la culture
d’une période où les barrières douanières cachaient les insuffisances d’une administration
figée.
Aujourd’hui, quels que soit leurs métiers ou leurs tailles, les entreprises marocaines n’ont
plus d’autres choix que d’entrer dans la course à la mondialisation, d’ou l’urgence de se
mettre à niveau. Cela les poussera à une plus grande rigueur dans la gestion de leurs
affaires afin de réduire leurs coûts de production pour être plus compétitives. Leur
environnement économique auquel il conviendra de s’adapter est désormais marqué par la
dé-protection douanière, le désengagement de l’État, l’arrivée massive de concurrents
étrangers puissants et compétitifs.
A l’ère de la mondialisation, l’État voit son rôle redéfini, en passant d’un État
protectionniste à un État régulateur. Les complications administratives, en l’occurrence
celles des procédures, est un terrain fécond à l’apparition de maux dont il faudrait se
débarrasser et en premier lieu la corruption. Pour cela, l’État doit à travers ses
établissements, instaurer une simplicité, une rationalisation et un raccourcissement des
procédures administratives pour ne pas gêner les investissements.
L’État protégeait les entreprises nationales par différent moyens : barrières douanières,
subventions…ce qui rend nos entreprises dépendantes de cette protection. Donc d’ici 2012
une culture de qualité et de compétitivité doit être adoptée, en plus, toutes formes de
protection doivent disparaître progressivement. Parallèlement à ces mesures l’État doit
opter pour des mesures d’accompagnement tel que l’octroi de crédit sans intérêts,
adaptation des textes et des lois par rapport à la mondialisation, la modernisation du cadre
juridique de l’entreprise et son adaptation aux normes internationales, ainsi que le
développement des infrastructures de base pour attirer les investissements étrangers, sans
oublier l’assistance en matière de formations.
Si la mondialisation impose à notre pays de faire face, très vite, à ces insuffisances, elle lui
ouvre la possibilité d'accéder à certains marchés des pays développés…mais il doit en payer
le prix, a court terme tout au moins, car la mondialisation conduit à l’accentuation des
inégalités de développement entre les pays du nord et du sud et à la différenciation de
développement au sein de chaque pays. En effet, elle implique pour un pays comme le
nôtre et plus généralement pour tout pays du Tiers-monde une re-colonisation intégrale
sous des formes nouvelles.
Ainsi, les accords euro méditerranéens, loin d'instituer un "partenariat" visent avant tout à
renforcer "librement" les rapports de dépendance et à légitimer la poursuite des politiques
d'ajustement structurels. Avec en perspective, un développement de la marginalisation de
régions entières, de l'exclusion sociale, une dégradation des conditions de vie et de travail
pour le plus grand nombre, la remise en cause accélérée des acquis sociaux, la montée des
inégalités sociales permettant la concentration et l'accumulation des richesses, au profit
d'une minorité. Cette réalité acceptée, gérée par les gouvernements successifs, relais actifs
des "contraintes de la mondialisation" est présentée comme un fait qui s'impose sans autre
choix possible.
Il faudrait gérer convenablement cette situation de manière à en atténuer les effets
négatifs sur les plus démunis et surtout en réduire la durée par la mise en place de
structures performante dès à présent.
Petit à petit, des brèches s'ouvrent dans les secteurs protégés et subventionnés comme
l'agriculture, ce qui permet aux pays industrialisés d'écouler leurs excédents agricoles. Les
pays qui perdent des plumes sont ceux qui n'ont pas construit leurs avantages comparatifs
sur des bases solides. Ceux qui n'ont pas créé les conditions favorables pour l'émergence
d'une agriculture performante et compétitive. Dans le domaine de l'agriculture, comme
dans celui de l'industrie et des services, les pays du nord n'hésitent pas à pratiquer un
protectionnisme déguisé sous forme de normes technologiques sanitaires,
environnementales ou sociales. Là, réside le principal risque pour les pays en
développement. La réside le paradoxe du libre échange des clauses sociales entre autres.
Par ailleurs, la question qui se pose est comment le Maroc peut-il faire face à la
mondialisation ? Le rouleau compresseur de la mondialisation est en marche, et notre pays
a tout intérêt à s'ouvrir sur l'extérieur, et à éviter toute politique isolationniste. Il doit
prendre le meilleur, s'adapter et contribuer à la culture mondiale tout en comptant sur lui-
même, et en essayant de s'adapter aux contraintes de la libéralisation prônée par
l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
L’accord de libre-échange signé par Rabat et Ankara en 2004 et entré en vigueur en 2006,
permettra aux marchandises marocaines d’accéder au marché turc, exonérées des taxes
douanières.
Le concours financier de l’Union européenne s’est focalisé sur les secteurs se rapportant à
l’appui à la transition économique et au renforcement de l’équilibre socioéconomique. Il a
porté également sur la mise à niveau du secteur privé, l’ajustement du secteur financier, du
secteur de la santé et du secteur de l’eau et le développement des échanges commerciaux,
ainsi que la réforme administrative.
De plus, une évolution majeure dans la coopération financière du Maroc avec l'Union
européenne a été initiée, avec la mise en place de la Facilité Euro-Méditerranéenne
d'Investissement et de Partenariat (FEMIP) en octobre 2002. Celle-ci repose sur la
facilitation de l’accès aux crédits à long terme, la mise à disposition de capitaux à risques,
de produits financiers innovants (financement en fonds propres, financement en quasi-
fonds propres, crédits bail, micro-finance, micro-entreprise) ainsi que sur l’octroi des
bonifications d’intérêt dans le cadre de projets environnementaux.
Ainsi, entre octobre 2002 et décembre 2006, les projets financés dans le cadre de la FEMIP
se sont chiffrés à 1040 millions euros, faisant du Maroc l’un des principaux pays
méditerranéens bénéficiaires de cette facilité, juste derrière l’Egypte et la Tunisie (2063
millions euros et 1114 millions euros respectivement). La ventilation des projets financés
fait ressortir la prédominance des fonds alloués aux infrastructures, notamment l’énergie
et les transports qui représentent 60% du volume total des financements reçus par le
Maroc au titre de la FEMIP.
réalisés par l’ALE en deux ans, des observateurs économistes demeurent loin d’être
satisfaits et se posent avec acuité la question suivante : Quelles sont les opportunités
offertes de part et d’autre dans les secteurs créateurs de richesses, générateurs des effets
d’entrainement sur le tissu entrepreneurial marocain et mobilisateur de force de travail ?
C’est ainsi que Abdellatif Maâzouz, Ministre du commerce extérieur, a suggéré lors d’une
conférence de presse organisée par le ministre du commerce extérieur, la mise en place
d’un comité ad hoc pour avoir une vision claire sur la relation marocco-américaine à
connotation économique, et afin que les opportunités pouvant être saisies, relèvent des
secteurs à forte valeur ajoutée, comme il a fait forte allusion au secteur textile, agro-
alimentaire et de service.
Accord d’Agadir
L'accord d'Agadir est un prélude à la future zone Euro-méditerranéenne de libre-échange.
Signé le 25 février 2004, et entré en vigueur le 27/03/2007 il crée une zone de libre échange
arabe, qui regroupe actuellement l'Égypte, la Jordanie, le Maroc et la Tunisie. La
Commission Européenne n'a cessé de soutenir cette initiative sur le plan politique depuis
la signature de la déclaration d'Agadir en mai 2001, et l'appuie aussi grâce à un programme
de 4 millions d'euros.
Le Liban avait entamé des consultations en vue de son adhésion à l'accord d'Agadir auquel
sont, en principe, éligibles, tous les pays arabes riverains de la Méditerranée et liés à l'UE
par un accord de libre échange (officiellement, accord d'association). Mais l'Algérie a
opposé un net refus aux sollicitations de l'UE et de ses voisins maghrébins, préférant,
officiellement, une intégration économique chapeautée par l'UMA (Union du Maghreb
Arabe, Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie).
Les pays de l'accord d'Agadir se sont enfin dotés d'une structure permanente, ATU
(Agadir Technical Unit) a été créée dont le siège est fixé à Amman.
Les accords signés par le Maroc étant tous entrés en vigueur, notamment ceux conclus
entre le Maroc et la Turquie d’une part, et entre le Maroc et les USA d’autre part.
Ces accords de libre échange s’ajoutent à ceux déjà conclus avec d’autres pays comme la
Tunisie, les E A U, et l’Arabie Saoudite notamment. Mais ils sont singuliers, par leur
caractère stratégique et les perspectives sans communes mesures avec les autres accords
qu’ils ouvrent pour le Maroc et pour la Turquie et les USA.
L’entrée en vigueur de ces accords se réalise dans une période où l’accord Emirati donne
lieu à d’âpres contentieux, dont l’objet est la règle d’origine des produits. Ces conflits sont
prémonitoires, et doivent avoir valeur d’avertissement et de recommandation de prudence
pour les opérateurs marocains aussi bien à l’import qu’à l’export.
Si les accords de libre échange sont bénéfiques en soi, il ne faut pas se dissimuler qu’ils
peuvent aussi être l’occasion de contourner les règles douanières pour beaucoup de larrons
étrangers qui tenterons ainsi d’accéder en toute franchise douanière à des marchés où leur
pays d’origine n’est pas admis de façon préférentielle. D’où la nécessité de veiller à la
stricte application des règles de l’origine des produits explicitées par tous les accords de
libre échange, et érigées en garde fou contre l’exportation abusive ou trompeuse.
Les accords de libre échange peuvent également être la cause de déstabilisation de sections
économiques entières, lorsque l’importation de certains produits à des conditions trop «
bon marché » menace les productions locales dont la compétitivité s’est trouvée à un
moment donné et pour diverses raisons insuffisantes.
Les accords de libre échange, comme chacun sait, ont pour objectif de créer un espace
économique d’échanges des biens et des services entre les co-signataires décidant de
promouvoir leurs relations commerciales.
Cependant, la tentation est grande, pour des opérateurs ressortissants de pays non
concernés par l’accord de libre échange d’accéder indirectement et indûment aux
conditions préférentielles édictées en exportant leurs produits à des opérateurs
ressortissants de l’espace de libre échange.
Cette intrusion inopportune, pourrait ainsi fausser l’équilibre économique visé par la
convention de libre échange, et à terme la vider de sa substance.
C’est en perspective d’éviter ce détournement des dispositions de libre échange de leur
finalité, que ces derniers instituent un dispositif protecteur, autour de la notion
« d’origine » des produits accessibles à régime préférentiel.
Les biens échangés par la Maroc et les pays co-signataires d’accords de libre échange, sont
des biens ou entièrement produits ou fabriqués sur le territoire des deux parties, ou comme
c’est le cas très souvent, obtenus à partir d’un processus de mélange, d’assemblage ou de
transformation faisant intervenir des intrants en provenance de pays tiers.
Le critère de rattachement de ces produits d’origines combinés échangés entre les états co-
signataire de l’accord de libre, est celui de la valeur ajoutée d’origine nationale. La valeur
ajoutée se définit comme le coût des processus d’obtention et de production des biens
ajoutés à la valeur des matières produites et leur croît de transformation.
La part de cette valeur ajoutée nationale dans la valeur totale des biens échangés, doit
atteindre un certain pourcentage pour que ledit bien dit « d’origines combinées » soit
accessible au régime préférentiel de l’accord de libre échange.
Le pourcentage de cette valeur ajoutée est ainsi de 35% minimum pour la plupart des biens,
dans le cadre de l’accord de libre échange Maroc – USA (article 5-1).
Cette valeur ajoutée doit être de 40 % minimum, dans le cadre de l’ALE Maroc- E A U.
L’objectif visé, et d’éviter que les opérateurs des pays contractants, ne se limitent à
importer dans un port franc de leur pays, donc en transit, des produits auxquels ils
n’apportent aucune valeur ajoutée substantielle, qu’ils exportent par la suite en espérant
ainsi les habiller des atours de leur nationalité et obtenir les franchises douanières
instituées.
La précision s’affine afin d’être plus dissuasive pour les fraudeurs qui ne sont jamais en
manque d’imagination. Ainsi les produits exportés par un pays signataire vers un autre,
via un transit ou un transbordement, ne seront pas admis comme produit d’origine s’ils
ont subit lors de ces opérations, des manipulations autres que le déchargement, le
rechargement ou toute autre manipulation nécessaire à la préservation ou au transport vers
l’autre pays (Cf art 5.- de l’ALE Maroc – USA)
Les autorités compétentes du pays importateur (au Maroc l’administrateur des douanes)
peuvent contester la conformité d’une importation aux règles d’accessibilité au régime
préférentiel, si elles ont les éléments nécessaires leur permettant de donner une base légale
à cette contestation.
Cependant, l’application de l’accord peut être source de grande difficulté, lorsqu’elle vient
à aggraver les faiblesses ou la fragilité d’un secteur économique d’un des pays co-
signataires.
Des dispositifs de préventions sont alors mis en place par les ALE, pour préserver leur
économie, le temps de prendre des mesures curatives.
Il ne faut pas oublier que le Maroc est un pays en développement. Son tissu industriel,
malgré de remarquables progrès, souffre d’une faiblesse de structures financières, et d’une
insuffisance d’investissements, ce qui pénalise sa compétitivité.
Par ailleurs, le Maroc faut-t-il le rappeler avec force, est un pays agricole. La part de
croissance générée par l’agriculture et largement plus importante que celle produite par les
autres secteurs économiques. La stabilité du milieu rural, on le comprend, est le gage de
l’équilibre régional au Maroc. Or les conventions de libre échange conclus avec certains
Etats, comme la Turquie et les USA, peuvent si l’on n’y prend garde, porter gravement
atteinte à certains secteurs industriels, ou agricoles de notre économie. Ces pays ont
développé des industries très bien structurées financièrement et techniquement, ce qui les
rend redoutablement compétitifs. Et concernant les Etats Unis, la mécanisation entière de
son agriculture fait de ses produits agricoles, des produits difficiles à concurrencer.
L’importation massive, des produits de ce pays peut si l’on ne prend pas de mesures
anticipatrices, mettre à mal sérieusement une partie de notre industrie et de notre
agriculture. La technique de préservation adoptée par les ALE est double.
Il s’agit de mesures de prévention (comme pour l’ALE Turc) ou de mesures de sauvegarde
(comme pour l’ALE USA). La technique utilisée consiste à faire de la franchise douanière
totale, un objectif fort, entre les pays signataires, mais un objectif à atteindre
progressivement et non point de façon brutale. Ensuite, elle consiste à appliquer les
accords de suppression des tarifs douaniers de façon non réciproque, pendant une durée
déterminée, en faveur de l’état dont il convient de protéger l’économie, avant d’arriver à la
parité.
Ainsi l’accord Maroc-Turquie institue un système asymétrique sur une période de 10 ans,
pendant laquelle, les produits marocains seront exportés en toute franchise douanière,
alors que beaucoup de produits turcs (surtout des produits industriels), ne seront importés
que moyennant une taxe douanière qui sera progressivement réduite dans le temps, pour
atteindre la suppression, aux termes de 10 années.
Cette période est destinée à compenser le retard industriel du Maroc par rapport à la
Turquie, et de faire en sorte que l’accord de libre échange ne devienne pas une source de
déséquilibre par l’autre partie.
La deuxième méthode appliquée par les ALE, pour parer le risque de déséquilibre
économique évoqué plus haut, est l’adoption d’une clause de sauvegarde, permettent à la
partie dont un des secteurs économiques connaît des difficultés structurelles ou
conjoncturelles, et pour laquelle l’application de l’ALE constituerait un facteur aggravant,
d’obtenir la suppression des exonérations douanières, pendant le temps nécessaire à
l’application de mesures curatives de redressement.
La reprise de l’application des droits de douane, aux produits de l’autre partie, sera alors de
nature à protéger la production économique du pays en difficulté le temps nécessaire à sa
guérison. C’est l’objectif du chapitre 8 de la convention Maroc – USA.
Les productions américaines de céréales et de viandes, sont si compétitives, que leur
exportation massive au Maroc, à la faveur de l’ALE, pourraient menacer nos productions
qui n’ont pas encore acquis le même niveau de développement et de modernisation.
Si l’hypothèse se confirmait l’application du chapitre 8, serait alors un rempart
appréciable.
Que faut-il faire pour réussir le mariage entre l’attractivité et l’intégration mondiale ? Si le
pari d’exporter sur le marché international, n’est même pas gagné par les entreprises ayant
une santé d’acier, et qui ont du mal à exporter vers le marché espagnol, comment la PME
opérant dans une industrie obsolète et vieillissante parviendra-t-elle à exporter vers le
marché américain réputé pour ses exigences de qualité, de taille critique et de
normalisation. Plusieurs fois, on a l’impression que le Maroc a signé des accords dans la
précipitation et que la hâte à libéraliser devance la mise à niveau de l’économie nationale.
Il ne faut pas se leurrer sur nos intentions face à une économie d’échelle de grosse
consommation composée de presque 265 millions d’habitants. Les Etats-Unis, c’est 50 Etats
et chaque Etat se distingue par son mode de vie et son style comportemental. Seule une
économie à forte flexibilité peut répondre aux exigences multiples de ces Etats en matière
de consommation.
Combien de fois, il a été réitéré que seules les PME-PMI brassant toutes les activités
disposant d’un comportement flexible et ayant forte capacité interstitielle pour dénicher
des opportunités, peuvent entreprendre à merveille le vaste chantier de l’ouverture à
Combien de fois le gouverneur de Bank Al Maghreb, n’a-t-il pas dissimulé son inquiétude,
quant à l’exclusion des PME du circuit classique de financement. Ainsi, le gouverneur a
envoyé une note succincte au GPB (Groupement Professionnel des Banques) en décembre
2003 et une commission mixte a été constituée pour remédier à la situation de sous
capitalisation des PME marocaines et pour veiller à leur mise à niveau financière.
Plusieurs sont les PME portant le proverbe « marche ou crève » dans leur actif, ont
manifesté un intéressement sans précédent, pour cette démarche de transparence, car elles
n’ont pas le choix si elles désirent accéder aux marchés publics, au crédit aux organismes
des garantis, au soutien à l’exportation, bref à une mise à niveau.
des Finances. La possibilité d’aller vers une convertibilité totale, s’est présentée comme un
objectif stratégique important.
Comment est-elle pratiquée la sortie de devises du Maroc ? Comment résoudre l’équation
pour une entreprise opérant à l’international via la sous-traitance ou l’importation des
intrants nécessaires à un cycle d’exploitation rationné pour réussir une exportation ?
Comment convertir 600 millions de DS en devises ?
Pour ce faire, la libéralisation des changes fait un pas de plus dans le concret avec la
publication des circulaires d’application sur le site de l’office des changes. Six grands axes
ont été soulignés. Il s’agit du règlement des acomptes et le paiement par anticipation des
biens et services, la détention des comptes en devises ou en dirhams convertis au nom
d’exportation, des investissements à l’étranger, des crédits à l’exportation et la couverture
du risque de change. De telles dispositions ne peuvent qu’être applaudies. Mais quand on
apprend que le montant transféré au titre de l’investissement à l’étranger est fixé à 30
millions de DS, vite on rechigne à un tel plafonnement qui demeure insuffisant.
Ajoutons que l’offre est limitée aux personnes morales inscrites aux registres de commerce
et ayant au moins trois années d’activités. Face à ce plafonnement, on a l’impression que
l’administration a du mal à concevoir l’entreprise marocaine autrement, que sur la
protection et la fermeture des frontières. Sous prétexte de maîtriser la sortie des capitaux
en devises, il parait que la convertibilité du dirham impacte favorablement les seuls
marchés financiers et particulièrement le secteur bancaire et celui des assurances. Les
banques préfèrent tourner vers le marché international plutôt que de traiter directement
avec la banque centrale. En plus, les revenus et les plus values sont réinvesties auprès de
ces mêmes banques internationales au lieu de lever le plafonnement et faire bénéficier les
entreprises exportatrices de la liquidité en devises. Ce n’est pas la monnaie étrangère qui
manque, mais c’est la justesse dans les mœurs d’applicabilité de loi réglementant le marché
de change qui fait grand défaut. Il est à ajouter que la libéralisation non maîtrisée peut
provoquer l’effet négatif sur notre économie au lieu de se présenter comme une solution
adéquate pour promouvoir les exportations, pour attirer les IDE et lutter contre le marché
informel de change et par conséquent des marchandises. La libéralisation a présenté
plusieurs risques liés en premier lieu à la fragilité macro économique du pays, au défit
budgétaire instable aux réserves en devises limitées, au système financier et bancaire
fragile et à une balance de paiement déséquilibrée. De ce fait, la prudence doit être de mise
et la maîtrise de la libéralisation progressive demeure la règle. De plus en plus engagées
dans les transactions à l’international, les entreprises marocaines concluent davantage des
transactions.
Ces opérations mettent directement l’entreprise en situation de risque dû aux variations
du cours du marché. Les opérateurs sont appelés plus que jamais à gérer le coût de risque
de change pour s’ouvrir surtout sur le marché américain. Faut-il rappeler que le dollar est
en chute spectaculaire et la variation de cours va automatiquement mettre l’entreprise ou
sa contrepartie commerciale au risque de change et avec un impact direct sur l’activité
commerciale. L’exemple de l’entreprise exportatrice de marbre sur le marché américain et
sous traitant le découpage en Espagne, est largement significatif. Ce qui se passe
aujourd’hui dans le pays de l’oncle Sam, préoccupe les économistes et les financiers.
L’économie américaine tremble sur ses bases et les multiples secousses poussent à la
réflexion. La chute du dollar face à l’euro accroît les risques inhérents à l’opération
commerciale (risque de contre partie) que la variation du cours de monnaie de facturation.
Cette chute peut paraître pour certains, profitable dans la mesure où les opérateurs qui
traitent majoritairement en dollar, dont le cours baisse depuis quelques temps, ne sont pas
censés pour autant avoir recours à une gestion de risque entre le moment de la passation de
la commande et celui du paiement. Le cours diminue encore plus et fait gagner à ces
mêmes opérateurs des sommes considérables. Mais cette profitabilité est-elle toujours le
cas de figure ? Comment profiter à une chute du dollar quand il s’agit des opérations
d’exportation ? Lorsque les opérations d’achat sont libellées en monnaie dont le cours est
relativement stable ou en baisse, l’entreprise ne peut vraisemblablement pas justifier la
mise en place d’instrument de gestion du risque de change. Par contre l’entreprise peut
adopter une attitude spéculative. Quand il s’agit d’exporter aux Etats-Unis, la gestion du
risque de change est impérative, surtout quand la passation de l’écriture comptable est
libellée en dollar. La facturation en dirhams est une situation de facilité pour les
entreprises marocaines, puisque le risque est dès lors, à la charge de l’autre partie
contractante.
l’entreprise consacre à l’évolution probable des taux de change, mais surtout d’un marché
de change organisé sur lequel les acteurs économiques peuvent faire appel aux produits
dérivés relatifs au risque de change. Or, ce marché quasi inexistant au Maroc, est
prédominé par les banques commerciales qui offrent de nombreux produits, hors cote ou
de gré à gré. Le taux de change ne peut se limiter à une simple polémique de la dévaluation
qui est loin d’être une stratégie à long terme pour soutenir les produits, mais il doit et
surtout porter sur le régime de change. D’après Josef Stiglitz, économiste financier et
penseur, une libéralisation non maîtrisée et mal gérée, risque de fragiliser le système
économique d’une nation.
Le marché boursier est le lieu où les valeurs marchandes sont émises et négociées.
Ce marché, en canalisant l’épargne des investisseurs financiers sur les différentes valeurs
mobilières joue un rôle très important sur le plan économique en permettant à l’Etat (le
Trésor), aux entreprises publiques et semi-publiques ainsi qu’aux sociétés privées de
trouver les ressources longues nécessaires au développement de leurs programmes. Ils
contribuent ainsi à la formation brute du capital fixe et à son accroissement c'est-à-dire à
l’investissement et à la croissance.
Aussi, faudrait-il éclaircir, au préalable l’utilité et la raison d’un tel marché. En effet, le
marché boursier offre plusieurs avantages pour l’économie et pour les épargnants et les
actionnaires d’autre part.
Le marché boursier est un marché de capitaux de longue durée qui représente l’ensemble
des offres et des demandes de capitaux pour les souscriptions au capital des entreprises et
de placements à long terme.
Pour classique qu’elle soit, cette définition est parcellaire car elle met l’accent seulement
sur sa finalité principale, c'est-à-dire celle d’être un marché de capitaux longs.
Par conséquent, les différentes fonctions économiques du marché boursier peuvent être
regroupées en trois classes :
Un circuit de financement de l’économie nationale ;
Un moyen d’organiser la liquidité de l’épargne investie à long terme ;
Un outil concourant à la mutation des structures industrielles et commerciales.
Le marché boursier participe au financement des investissements des entreprises. Son rôle
dans ce domaine est, certes, resté longtemps modeste au regard de celui du système
bancaire, mais il n’en demeure pas moins qu’il ne saurait être tenu pour secondaire :
Les capitaux qu’il draine constituent des financements à long terme dont l’importance est
essentielle pour compléter l’autofinancement ;
Enfin, le marché boursier établit un circuit quasiment direct entre l’épargnant qui désire
placer ses capitaux et l’investisseur qui a besoin de ces capitaux. (L’émetteur d’actions ou
d’obligations a certes recours aux services d’intermédiaires financiers mais ceux-ci ne font
que mettre en rapport épargnant et investisseur, sans s’interposer entre eux).
En effet, ce marché a toujours joué un rôle clé dans le processus de concentration des
entreprises dans les pays du monde entier.
Que ces opérations se réalisent à la suite d’un accord entre les sociétés concernées ou
qu’elles interviennent contre le gré de l’entreprise concernée, elles participent en tout état
de cause de façon constructive à la mutation des structures industrielles et commerciales
du pays.
Assurer la mobilité du capital et concrétiser sa plus-value ;
Revaloriser leur participation ;
Faciliter le transfert de la propriété ;
Bénéficier d’une fiscalité attrayante.
Les actionnaires d’origine d’une société cotée peuvent, s’ils le désirent se désengager de
tout ou partie de leurs participations en trouvant facilement acquéreur à un prix de marché
fixé, en fonction de l’offre et de la demande.
Ainsi la plus-value qui n’était, avant la cotation que potentielle peut se concrétiser à tout
moment.
Le marché boursier fournit une évaluation permanente. Cette valorisation est une
information précieuse pour les actionnaires. En effet, elle permet d’évaluer
avantageusement le patrimoine de l’entreprise en lui conférant une valeur marchande
incontestable résultant de la confrontation de l’offre et de la demande.
La fiscalité relative aux titres cotés peut être considérée comme avantageuse tant au niveau
des plus-values réalisées que pour les dividendes perçus.
En ce qui concerne les épargnants, le placement en bourse offre plusieurs avantages par
rapport aux autres moyens de placement à savoir une liquidité assurée et une fiscalité
favorable.
De ce fait, quels sont donc les acteurs et les mécanismes de fonctionnement du marché
boursier marocain ?
a) Le marché primaire :
Appelé également « marché du neuf », le marché primaire est celui réservé à l’émission
initiale des titres à l’occasion des introductions en bourse et des augmentations de capital
des sociétés déjà cotées. Il a donc pour fonction d’assurer le financement à long terme. En
effet, il met en relation des agents disposant d’une épargne à placer et d’autres ayant un
besoin de financement et créant, à ce titre, différentes valeurs mobilières. Il s’agit :
Des actions ;
Des obligations ;
Des obligations remboursables en action ;
Des certificats d’investissement ;
Des droits d’attribution assimilés à des Valeurs mobilières.
Et des droits de souscription
Les actions :
L’action est un titre de propriété qui confère à son propriétaire plusieurs droits et
prérogatives dont principalement :
Le droit de vote qui permet une participation active à la vie de la société émettrice à
travers les assemblées générales des actionnaires ;
Le droit d’attribution lors d’une augmentation de capital par incorporation des réserves ;
La création et l’émission des actions sur le marché primaire (avant leur introduction
éventuelle sur le marché boursier ou marché secondaire et leur négociation) résultent
principalement des augmentations de capital et accessoirement des constitutions des
sociétés.
En outre, la classification des actions diffère selon que l’on se place du point de vue des
souscripteurs ou celui des émetteurs.
Ils s’intéressent, en premier lieu, aux droits rattachés aux actions. On pourrait opposer
ainsi :
Les actions de numéraires libérées en espèces ou émises gratuitement aux actions d’apport
en nature (terrains, fonds de commerce…) ;
Les actions ordinaires aux actions prioritaires qui confèrent soit un droit de vote soit un
dividende prioritaire sans droit de vote ;
Les actions de capital non amorti des actions de jouissance dont la valeur est déjà
remboursée aux actionnaires en vertu d’une stipulation statutaire ou d’une décision
d’assemblée générale extraordinaire au moyen des bénéfices distribuables.
Ainsi, les propriétaires d’actions se soucient d’obtenir soit une rentabilité optimale à leur
placements (par le rendement des actions ou par le jeu des écarts entre le moment d’achat
et de vente) soit encore une participation dans l’entreprise leur permettant d’influer sur sa
politique ou de s’assurer son contrôle.
La répartition du capital de la société et le suivi de son contrôle sont importants pour les
émetteurs. Ceci sans oublier les ressources que génère une émission.
Les actions nominatives ont un doubler avantage pour les émetteurs ; elles leur
permettent de connaître l’identité de leurs actionnaires et la possibilité de les joindre.
D’autre part, elles permettent d’empêcher des opérations de prise de contrôle qui leur
seraient favorables.
Les actions au porteur sont des titres anonymes qui se transmettent par simple
tradition. Leur gestion est plus souple cependant la société risque de moins bien
maîtriser le contrôle de son capital.
Les obligations :
Les émissions d’emprunts obligataires sont réservées à l’Etat, aux entreprises publiques ou
semi-publiques autorisées ou garanties par l’Etat et, au niveau des entreprises privées, aux
seules sociétés anonymes ayant deux années d’existence et un capital entièrement libéré.
Au Maroc, les obligations sont généralement émises par le Trésor et les établissements
publics ou semi-publics dont les émissions sont garanties par l’Etat. Elles sont souscrites
essentiellement dans le circuit intermédié et dans le cadre des adjudications des bons du
Trésor sur le marché monétaire.
C’est un titre mixte entre les obligations et les actions. La loi a autorisé les sociétés
anonymes à émettre ces titres en précisant que cette possibilité ne s’étend pas aux sociétés
dans lesquelles l’Etat détient directement ou indirectement plus de 50% du capital.
Les BDP ont été crées en Janvier 1996 pour accompagner et enrichir le programme de
privatisation.
Ces bons émis par le Trésor en concertation avec le ministère de la privatisation, sont
convertibles en actions de toute entreprise privatisable par offre publique de vente (OPV)
à la Bourse des Valeurs de Casablanca (BVC).
Les détenteurs des BDP bénéficient d’une rémunération intéressante et ont la priorité
absolue sur les autres acheteurs souhaitant acquérir des actions faisant l’objet d’une OPV
de privatisation.
Ce droit peut ne pas être utilisé par l’actionnaire bénéficiaire et être cédé par lui ; le DPS
devient alors négociable pendant la durée de la souscription.
Ce droit confère aux actionnaires d’une Société l’attribution gratuite d’actions nouvelles, à
la suite d’une augmentation du capital par incorporation des réserves, bénéfices ou primes
d’émission.
Régis par les articles 282 et 291 de la loi 17-95 août 1996 sur les sociétés anonymes. Ce sont
des titres qui dissocient les droits pécuniaires des droits de vote.
C’est le marché des titres déjà émis et cotés (ou marché de l’occasion). Les valeurs
mobilières y sont négociées sans que l’émetteur soit directement concerné, dans son bilan,
par ces opérations.
c) Le marché central :
C’est le marché sur lequel sont confrontés les ordres de vente ou d’achat pour une valeur
mobilière inscrite à la cote de la bourse des valeurs.
Premier compartiment dit Marché Principal ;
Deuxième compartiment appelé Marché Développement ;
Troisième compartiment dit Marché Croissance ;
La différence entre ces trois compartiments réside dans les conditions d’admission des
entreprises à la cote comme l’indique le tableau suivant :
Par ailleurs, une société peut également lever des fonds par endettement pour le
financement de ses projets sur le marché obligataire. Pour pouvoir accéder à ce marché, il
faut remplir les conditions suivantes :
Marché Obligataire
-Critères-
d) Le marché de blocs :
A côté du marché central sur lequel sont confrontés les ordres d’achat et de vente, un
marché de blocs est institué. Seules les transactions sur les valeurs mobilières inscrites à la
cote et portant sur des quantités supérieures ou égales à des tailles minimales de blocs
(TMB) fixées pour chaque valeur dans le règlement général de la société gestionnaire de
la bourse des valeurs de Casablanca peuvent être réalisées sur ce marché.
Il est à noter que les négociations de blocs doivent être faites à un cours lié à celui qui
résulte de la confrontation des ordres sur le marché central.
Ce marché de cessions directes, est un marché de gré à gré, par rapport au marché central
sur lequel sont confrontés les ordres de vente et d’achat de valeurs mobilières.
Ainsi, le Dahir portant loi du 21 Septembre 1993 relatif à la bourse des valeurs autorise les
cessions directes afin de permettre notamment aux investisseurs institutionnels
d’échanger des volumes importants de titres qu’ils n’auraient pas pu négocier directement
sur le marché central. La seule obligation qui leur est imposée est d’enregistrer ces
transactions auprès de la Société gestionnaire de la bourse des valeurs.
Cette situation se traduit par des distorsions importantes qui sont autant des entraves à un
développement harmonieux du marché boursier.
En effet, la liquidité se trouve détournée du marché central au profit de celui des cessions
directes. L’égalité d’accès et de traitement des investisseurs n’est plus assurée et les cours
sur le marché central ne sont plus représentatifs ;
Pour remédier à cette situation, une nouvelle loi modifiant et complétant le Dahir de 1993 a
été adoptée le 9 janvier 1997. Les principaux apports de cet amendement sont les suivants :
La redéfinition de la notion de cessions directes dont le champ a été limité
aux opérations de cessions, d’héritage et de donations entre ascendants
directs ;
L’introduction de la notion de blocs de titres pour les opérations
capitalistiques qui ne peuvent se dérouler dans le cadre du marché central,
soit en raison du volume important sur lequel elles portent, soit parce
qu’elles nécessitent une négociation de gré à gré.
La Société de la Bourse des Valeurs de Casablanca (SBVC) ;
Le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) ;
Les Sociétés de Bourse ;
Les établissements collecteurs dépositaires ;
Les Organismes de Placement Collectifs en Valeurs Mobilières (OPCVM) ;
Le Dépositaire Central Maroclear.
L’organisation et le fonctionnement sont définis par le titre II du Dahir portant loi n° 1-93-
211 du 21 Septembre 1993 (Articles 7 à 33) complété par la loi du 9 janvier 1997.
Statut Juridique :
La SBVC ou «Société Gestionnaire » est une société anonyme privée. Elle a été
transformée, par la loi de Septembre 1993 susmentionnée, d’établissement public en société
privée dans le cadre d’une concession approuvée par le ministère des finances.
Capital Social :
Le capital de la SBVC est détenu à parts égales par les sociétés de Bourse. La loi a
également prévu les cas de retrait ou d’adjonction d’une nouvelle société de bourse dans le
capital de la SBVC, ainsi :
En cas de retrait d’une des sociétés de bourse, la quote-part de celle-ci dans le
capital est subdivisée en parts égales entre les autres sociétés de bourse qui
sont tenues de la racheter ;
En cas d’agrément d’une nouvelle société de bourse, le capital de la société
gestionnaire est augmenté du montant de l’apport effectué par la dite société
de bourse ;
Attributions de la SBVC :
De prononcer l’introduction des valeurs mobilières à la cote de la bourse des
valeurs et leur radiation ;
De veiller à la conformité des opérations effectuées par les sociétés de
bourse au regard des lois et règlements applicables à cette opération ;
De porter à la connaissance du CDVM toute infraction qu’elle aura relevée
dans l’exercice de sa mission.
Suspendre la cotation d’une ou de plusieurs valeurs mobilières pendant une
durée déterminée lorsque les cours de celles-ci connaissent, pendant une
même séance de bourse, une variation à la hausse ou à la baisse excédant un
seuil fixé par le ministère des Finances, actuellement 6% par rapport au
cours d’ouverture de la valeur concernée ;
Suspendre momentanément l’accès d’une société de bourse au marché
lorsqu’elle considère que les agissements de celle-ci sont de nature à mettre
gravement en cause l’intégrité du marché. Elle alerte alors le CDVM et en
informe l’Association Professionnelle des Sociétés de Bourse (APSB) ;
Prendre toutes dispositions utiles à la sécurité du marché et intervenir
notamment en limitant les positions d’un opérateur sur un titre donné, si la
situation du marché sur ce titre l’exige. Elle motive ses décisions et en
informe le CDVM ;
Annuler un cours coté et, en conséquence, l’ensemble des transactions
effectuées sur ce cours ou encore annuler une transaction.
D’enregistrer les transactions portant sur les valeurs mobilières le jour
même de ces opérations ;
D’organiser les séances de compensation- livraison et de règlement des
titres. Les séances de livraisons sont effectuées au moins une fois par
semaine.
Le CDVM a pour mission principale de veiller au respect des lois régissant le marché
boursier et l’instauration de sa transparence à travers les informations fournies par les
sociétés de bourse équivalent de l'Autorité des Marchés Financiers en France et qui est
née de la fusion de trois entités : la Commission des Opérations de Bourse (ou COB), le
Conseil des Marchés Financiers (ou CMF) et enfin la Conseil de Discipline de la Gestion
Financière (ou CDGF), du Security Investment Board (SIB) en grande Bretagne et de la
Security Exchange Commission (SEC)aux Etats-Unis.
Le CDVM est la pierre angulaire de tout l’édifice du marché boursier. Il remplit trois
fonctions principales :
Contrôler l’information établie et diffusée sur le marché financier : le CDVM
règlement et contrôle les informations fournies par l’ensemble des opérateurs. Il
renforce ainsi la transparence du marché en commençant par la normalisation des
informations financières et comptables devant être publiées par les sociétés cotées à la
bourse ;
Le CDVM est également investi d’un large pouvoir de contrôle et d’investigation sur
l’activité d’autres opérateurs boursier (OPCVM, Sociétés de bourse) ainsi que sur
toute personne qui, en raison de son activité professionnelle apporte son concours à
des opérations sur valeurs mobilières ou assure la gestion des portefeuilles de titres ;
Assister le gouvernement en matière de réglementation du marché boursier: au niveau
législatif et réglementaire, le CDVM dispose d’attributions étendues.
A cet effet, le Conseil donne son avis ou propose des arrêtés au Ministère des Finances.
Veiller au non fonctionnement du marché : la fonction du CDVM consiste
à détecter toute transaction frauduleuse sur le marché, de nature à porter
préjudice à l’ensemble des intervenants ou à empêcher le fonctionnement
normal du marché.
Le CDVM a donc pour rôle principal de moraliser le marché des titres négociés en bourse.
Statut juridique :
Créées par le Dahir du 21 Septembre 1993 portant loi sur la Bourse des Valeurs, les sociétés
de bourse sont les seules habilitées à exécuter les transactions sur les valeurs mobilières
inscrites à la Bourse.
Participer au placement de titres émis par des personnes morales faisant
appel public à l’épargne ;
Assurer la garde des titres ;
Gérer des portefeuilles de valeurs en vertu d’un mandat ;
Conseiller et démarcher la clientèle pour l’acquisition ou l’aliénation de
valeurs mobilières ;
Les attributions que la Loi leur a conférées peuvent être regroupées en cinq activités
principales :
La négociation des ordres d’achat et de vente sur le marché boursier ;
La collecte des ordres directement ou par l’entremise des établissements
bancaires ;
La conservation des titres ;
La gestion de patrimoines en valeurs mobilières, y compris le sien lorsque la
société de bourse réalise des opérations de contrepartie an achetant ou en
vendant des titres pour son propre compte ;
Le conseil en opérations boursières.
Actuellement les sociétés de bourse sont au nombre de seize au Maroc. Elles sont dans leur
quasi-totalité affiliées à des établissements bancaires et financiers :
ATTIJARI INTERMEDIATION ;
BMCI BOURSE ;
CFG MARCHES ;
CREDIT DU MAROC CAPITAL ;
EUROBOURSE ;
FINERGY ;
ICF AL WASSIT ;
BMCE CAPITAL BOURSE ;
MAROC SERVICE INTERMEDIATION ;
SAFABOURSE ;
SOGEBOURSE ;
UPLINE SECURITIES ;
WAFABOURSE ;
ALMA FINANCE ;
ART BOURSE ;
INTEGRA BOURSE ;
Organisation :
Le Front Office se charge des négociations sur le marché boursier et des relations de la
société avec la SBVC, l’APSB e le CDVM.
Le contrôle de la régularité des opérations réalisées ;
La comptabilisation desdites opérations ;
La garde des titres qui lui sont confiés ;
La déclaration des inscriptions en comptes au dépositaire central.
Par ailleurs, les Sociétés de Bourse sont tenues d’adhérer à l’Association Professionnelle
des Sociétés de Bourse (APSB).
L’APSB a été instituée par la loi du 21 Septembre 1993 sur la Bourse des Valeurs (articles 82
à 87).
Veiller à l’observation par ses membres des textes légaux et réglementaires les
régissant ;
Porter à la connaissance des autorités de tutelle (Ministère des Finances, CDVM) les
manquements relevés ;
Représenter la profession à l’égard des pouvoirs publics et de tout organisme national
ou étranger ;
Etudier les questions des techniques boursières la création des services communs,
l’introduction de nouvelles technologies, la formation du personnel et les relations
avec les représentants des employés ;
Elle peut à cet égard soumettre des propositions aux autorités de tutelle (CDVM et
ministère des Finances) ou aux organismes avec lesquels elle traite ou peut être
consultée par eux.
La Loi distingue deux types d’OPCVM : les Fonds Communs de Placements (FCP) et les
Sociétés d’Investissement à Capital Variable (SICAV).
Les FCP n’ont pas de personnalité morale. Ce sont priorités de valeurs mobilières et de
liquidités dont les parts sont émises et rachetées à tout moment à la demande de tout
souscripteur ou porteur de parts, à un prix déterminé.
Les SICAV sont des sociétés anonymes qui ont pour objet exclusif la gestion d’un
portefeuille de valeurs mobilières et de liquidités, dont les actions sont émises et rachetées
à tout moment, à la demande de tout souscripteur ou actionnaire, à un prix déterminé.
Ainsi, leur capital évolue en fonction d’achats et de ventes effectués par leurs actionnaires
(les épargnants).
Néanmoins, dans le cas d’une augmentation de capital, les actionnaires n’ont pas de droit
préférentiel de souscription aux actions nouvelles.
Le placement en OPCVM présente plusieurs avantages pour l’épargnant. Ils résident dans
la simplicité de gestion, une certaine répartition de risques boursiers et donc des conditions
de sécurité, ainsi qu’une meilleure liquidité du fait que les OPCVM sont tenus de racheter
toutes les parts ou actions des souscripteurs qui en font la demande, une fois par semaine,
et cela sur la base d’une valeur liquidative calculée périodiquement.
Statut juridique :
Le dépositaire central été créé par la Loi n°35-96 Janvier 1997. Dénommé
«MAROCLEAR», le dépositaire central a été institué en Janvier 1997 sous forme de
Société Anonyme au Capital de 20.000.000 Dhs.
L’article 3 de la Loi 35-96 a précisé dans son objet en énonçant que le dépositaire central :
Réalise tous les actes de conservation adaptés à la nature et à la forme des titres qui lui
sont confiés ;
Administre les comptes courants de valeurs mobilières au nom des ses affiliés ;
Exerce des contrôles sur la tenue de la comptabilité titres des tenues des comptes ;
Après avoir énuméré tous les acteurs du marché boursier marocain, il convient d’apprécier
ses performances durant ces dernières années et de découvrir ses perspectives de
développement.
La Bourse de Casablanca est devenue un gage pour les investisseurs étrangers grâce à ses
performances et aux normes internationales dont elle dispose, a affirmé la même source,
relevant dans ce sens que cette institution compte un nombre important d'actions de
filiales de sociétés et de banques étrangères opérant au Maroc.
La Bourse de Casablanca poursuit sa croissance, entamée depuis plus de cinq ans. Elle a en
effet clôturé l’année 2007 sur une note positive. Le Masi, indice de toutes les valeurs de la
cote, a progressé de 33,9% depuis début janvier, et le Madex, indice des valeurs les plus
liquides, s’est hissé de 35,1%. Les professionnels du marché affirment qu’il s’agit d’une
performance remarquable étant donné la croissance hors pair réalisée en 2006 (+71%). Ils
estiment également que l’année a été riche sur tous les plans. Volumes, capitalisation
boursière, introductions en Bourse, performance des secteurs et des valeurs..., voici les
éléments à retenir sur la Bourse de Casablanca pour l’année 2007.
La place casablancaise attire de plus en plus de sociétés et le rythme des introductions s’est
nettement accéléré durant ces deux dernières années. Notons que dix nouvelles sociétés
ont été cotées durant l’année 2006, une autre dizaine s’est inscrite en 2007 et qu'une dizaine
d'autres devraient suivre d'ici fin 2008.
Le tableau suivant donne une image sur les introductions en bourse depuis 2004 :
Date de 1ère
Sociétés Titre Secteur
cotation
SOCIETE DE THERAPEUTIQUE
MAROCAINE SOT Industrie pharmaceutique 21-févr-05
2005
DARI COUSPATE DARI Agroalimentaires/Production 11-juil-05
IMMOBILIERE
Matériels, Logiciels & Services
MATEL PC MARKET SA MAT Informatiques 28-févr-07
SOCIETE DE PROMOTION
PRO Industrie pharmaceutique 15-juin-07
PHARMACEUTIQUE DU MAGHREB
TOTAL 25 TITRES
Le bilan des introductions en Bourse de l’année 2007 est satisfaisant. Dix opérations ont
été effectuées, soit le même nombre que celui réalisé en 2006, ce qui est conforme aux
objectifs de la société gestionnaire de la Bourse de Casablanca. Les opérations qui ont
suscité l’intérêt du grand public sont celles de la CGI (3,5 milliards de DH), Atlanta (1,2
milliard de DH), Snep (1,05 milliard de DH) et Salafin (300 MDH).
Notons que la majorité des introductions en Bourse ont porté sur des cessions d’actions
anciennes. En effet, sur les dix opérations de l’année, seulement trois ont été effectuées par
augmentation de capital. Elles ont concerné Matel PC Market, Timar et Stokvis.
Les échanges sur la Bourse de Casablanca ont explosé en 2007. Le volume global s’est établi
à 348,9 milliards de DH contre 166,4 milliards en 2006, soit une progression de 110%. Il a
été réalisé principalement sur le marché central.
Trois facteurs majeurs expliquent cette hausse. Le premier est le regain d’intérêt des
particuliers pour la place casablancaise. En effet, les personnes physiques ont été très
dynamiques en Bourse au cours de 2007. La progression du marché au cours de ces
dernières années et la succession des introductions en Bourse les ont poussées à investir
massivement dans les actions. Les analystes financiers affirment que plus de 40% de la
capitalisation boursière est désormais détenue par des particuliers. Ces derniers, étant
donné qu’ils ne sont pas mus par une logique de placement à long terme, ont animé
significativement les séances de la Bourse.
Le deuxième facteur concerne, lui, les investisseurs institutionnels. Les banques, les
compagnies d’assurance, les caisses de retraite et les OPCVM ont fortement contribué au
dynamisme de la Bourse. Ils se sont rabattus sur les actions suite à la forte correction qu’a
connue le marché obligataire en 2007. Les bons résultats des sociétés cotées et la
perspective d’une croissance importante durant les prochaines années les ont également
encouragés à investir dans le marché boursier.
Quant au troisième facteur, il est d’ordre technique. A chaque fin d’année, les
investisseurs procèdent à des opérations d’aller-retour sur le marché de bloc pour
comptabiliser leurs plus ou moins-values. En 2007, ce mouvement a été plus important, et
pour cause. Le relèvement de l’impôt sur les revenus mobiliers de 10 à 15% et la suppression
de l’abattement accordé aux compagnies d’assurance a poussé les investisseurs à
revaloriser l’ensemble des titres en leur possession avant le 1er janvier 2008, date d’entrée
en vigueur des nouvelles dispositions.
La valeur des sociétés cotées s’est nettement appréciée durant l’année écoulée. La
capitalisation boursière est passée de 417 milliards de DH au 31 décembre 2006 à plus de 586
milliards à fin 2007, soit une progression de 40,6%. L’additionnel de 170 milliards de DH
s’explique par l’importante évolution des cours des sociétés cotées, principalement les
grosses capitalisations, et par les opérations d’introduction en Bourse opérées durant
l’année. Notons que la capitalisation avait franchi la barre des 600 milliards de DH à la fin
du mois d’octobre, avant de baisser suite à la correction qu’a connue le marché.
Par valeurs, plus de 80% des titres de la cote ont évolué positivement. Seules 13 actions sur
les 73 ont enregistré des variations négatives. Il s’agit notamment de Fenié Brossette ( -
39,5%), Involys (-32,9%), Lydec (-20,5%), SMI (-18%) et Promopharm (-11,5%).
Pour les hausses, sept valeurs affichent des taux de progression annuelle à trois chiffres et
47 à deux chiffres. En tête de liste figure Taslif dont le cours est passé de 270 DH le 1er
janvier à 860 DH à fin décembre, soit une hausse de 218%. Taslif est suivie par Acred et la
CGI dont l’évolution annuelle s’est établie à plus de 150%. Zellidja, BMCE Bank et LGMC
occupent respectivement la quatrième et la cinquième place avec des taux de progression
de 128% et 125%.
s’est établie à 679,3 milliards de dirhams, en accroissement de 15,9%. Cette évolution est
attribuable entre autres à l’anticipation de résultats en progression pour les sociétés cotées.
Le marché de blocs a vu transiter 16,4% des échanges, drainé à hauteur de 85,5% par la
BMCE suite à l’acquisition de 5% de son capital par le groupe français CM-CIC, portant
ainsi sa participation à 15%. Les augmentations de capital ont généré 6,9% du flux
transactionnel, dont 91,5% correspond à l’augmentation du capital d’ADDOHA par
souscription en numéraire.
Sur le plan sectoriel, les meilleures performances du trimestre ont été enregistrées par les
secteurs de télécommunications (+35,2%), de distribution (+19,4%), de l’immobilier
(+18,3%), des sociétés de Portefeuilles-Holdings (+18%) et du bâtiment et matériaux de
construction (+17%).
Le financement des PME par le marché financier marocain est pratiquement inexistant en
raison de l’étroitesse de ce marché et des conditions exigées pour y accéder. La création
d’un nouveau marché réservé aux PME en 2001 et les incitations fiscales et financières
adoptées, n’ont pas encore permis une certaine mobilisation des fonds sur ce marché par ce
genre d’entreprises. Le facteur institutionnel constitue aussi une importante barrière de ces
entreprises dans le marché boursier en raison notamment de la complexité des règles
boursières et de l’insuffisance du dispositif mis en place.
Nous exposerons dans cette partie la structure du marché des capitaux pour déceler l’un
des principaux paradoxes du marché marocain : la mauvaise représentativité des PME et
de certains secteurs d’activité de l’économie marocaine. En effet, certains secteurs n’ont
pas trouvé qui les représente ou sont mal représentés. De plus, alors que l’atomicité des
PME fait tâche dans le tissu économique, elles sont quasi- inexistantes dans le marché
boursier marocain.
Boissons 3
Ingénieries & Biens d'Equipement Industriels 1
Sylviculture & Papiers 1
Equipements Electroniques & Electriques 1
TOTAL 77
Cette classification donnée par la Bourse de Casablanca semble nous donner une
meilleure, sinon une bonne représentativité de l’économie marocaine. Cependant, il est à
constater que cette classification est plutôt une segmentation par métier et non pas par
secteur d’activité. Ainsi, on a jugé utile et nécessaire de regrouper ces métiers en fonction
de leur appartenance à un secteur d’activité. Nous aurons ainsi la présentation sectorielle
suivante :
Ces inégalités relevées dans le tissu boursier sont encore aggravées par les lacunes dues à
son histoire et aux faiblesses de l’économie nationale.
Nombreux sont, en effet les secteurs économiques qui n’ont aucune représentativité à la
cote ou seulement une modeste présence. Cela peut revenir au fait que, l’industrie
considérée, n’existe pas ou très faiblement. Il se peut également que cette industrie ait été
constituée par le moyen d’entreprises publiques. Il se peut enfin que des sociétés privées
qui ont une vocation à être cotée, n’aient pas demandé leur introduction en bourse.
Quelles que soient les raisons de leur absence, celle-ci se fait cruellement sentir. Des 119
secteurs entre lesquels on coutume de subdiviser la cote de New York, 90% n’ont aucun
équivalent à Casablanca. Il n’existe pas sur le marché casablancais des valeurs
représentatives des transports ferroviaires, de la production et de la distribution, de
transport aérien…qui sont entièrement étatiques. A cela s’ajoutent les participations de
l’Etat dans des entreprises qui appartiennent, théoriquement, au secteur privé.
SOT SOTHEMA
RIS RISMA
ATW ATTIJARIWAFA BANK
BCP BCP
CDM CDM
CIH CIH
ATL ATLANTA
CIH CIH
DHO DELTA HOLDING
WAA WAFA ASSUR.
ONA ONA
SNI SNI
ADH ADDOHA
CGI CGI
DIS DIAC SALAF
EQD EQDOM
MLE M.LEASING
SLF SALAFIN
HPS HPS
MAT MATEL
Le marché croissance étant celui réservé aux entreprises de petite taille, nous nous
alignons à cette classification malgré le fait que parmi ces entreprises figurant dans ledit
marché, il en existe une bonne proportion dont les indicateurs dépassent plus ou moins
ceux définis pour une PME. Ceci est dit pour relativiser notre interprétation du graphe ci-
dessus.
En effet, il est nettement remarquable la prédominance des grandes sociétés dans le tissu
boursier et la quasi- inexistence des PME-PMI. Le pourcentage de 16%, qui réfère à 13
sociétés qui ont osé la voie de la bourse pour financer leur croissance, ne représente rien
face à un autre chiffre non moins éloquent : 93%. Ce dernier, tout sous-évalué qu’il
paraisse vu qu’il ne prend en compte que les PMI sans les autres PME opérant dans les
services et dans l’informel, informe tout de même sur la représentativité des PME-PMI
dans le tissu économique. Et si on voulait avancer dans notre raisonnement ? Nous disons
alors que « 13 sociétés, seulement 13 parmi quelques 6411, représentent les PME
marocaines dans le tissu boursier ! », soit un pourcentage de 0,2 %. Et encore, méfiez vous
des chiffres ; le 13 étant optimiste, les 6411 sont tellement sous-estimés.
Quel que soit la taille de l’entreprise et son secteur d’activité, le financement constitue l’un
des facteurs essentiels de son développement. Le financement d’une entreprise se répartit
en règle générale entre une source interne composée des fonds propres, des réserves, des
provisions de comptes courants d’associés, et une source externe composée des crédits pour
toutes leurs formes.
Pour avoir une autonomie de gestion et être maîtresse de sa décision, une entreprise doit
faire un dosage harmonieux entre les sources de financement interne et les sources de
financement externe.
Si le financement externe est prépondérant, l’entreprise court deux risques majeurs. D’une
part, le coût de financement va peser sur sa rentabilité sous forme de dette et des agios y
afférant. D’autre part, une entreprise trop endettée risque de perdre l’autonomie de gestion
qui sera orientée voire dictée par les bailleurs de fonds. Il arrive souvent qu’en s’aggravant,
l’endettement fait perdre aux actionnaires en place le contrôle de l’affaire soit au profit des
bailleurs de fonds, particulièrement les banques, soit au profit de nouveaux actionnaires.
La caractéristique qui saisit l’analyste des structures financières des PME marocaines est
l’insuffisance chronique des fonds propres. Cette insuffisance notoire s’explique par des
raisons historiques et d’autres socio psychologiques.
Le contexte historique dans lequel ces entreprises ont été créées était bien laxiste dans la
mesure où avec dix mille dirhams de capital social on pouvait créer une entreprise sous
forme de société anonyme. Cette législation libérale, s’est maintenue pendant longtemps.
Elle n’a été modifiée qu’en 1993.
La seconde raison fondamentale de l’insuffisance des fonds propres des PME est d’ordre
socio psychologique. Les fondeurs de ces PME font du contrôle total du capital de leur
entreprise une obsession constante. Ils ne sont pas et ne seront pas prêts d’ouvrir le capital
de leur entreprise à des tiers. Ils ne peuvent pas ou ne veulent pas renflouer le capital de la
société en y injectant de l’argent frais.
Par ailleurs, les concours bancaires que ces PME peuvent obtenir ne sont pas extensibles à
l’infini puisque les règles d’une gestion saine consistent à faire un dosage harmonieux
entre source interne et source externe de financement.
La mise à nouveau de ces PME, risque de rester lettre morte, si une solution rapide et
satisfaisante n’est pas trouvée à ce lancinant problème de financement. Le travail de mise à
niveau des PME est un ensemble indissociable. Il comporte fondamentalement trois
volets :
L’organisation
Les problèmes humains
Les problèmes financiers
Le nécessaire travail de mise à niveau qui doit être entrepris sous l’impulsion des pouvoirs
publics serait une vue de l’esprit si les trois volets précités ne sont pas analysés et traités
avec la même attention et la même vigueur.
Quels sont donc les axes de réflexions à retenir pour permettre aux PME de collecter des
ressources suffisantes pour financer leur croissance ?
Les crédits bancaires. Nous avons déjà pris conscience des limites de cette source de
financement compte tenue de l’insuffisance chronique des fonds propres de cette
catégorie d’entreprises.
Les financements extérieurs. Dans ce cadre les entreprises candidates à la mise à
niveau, peuvent bénéficier des concours de la banque européenne d’investissement,
cette institution a débloqué 45 million d’euros pour contribuer au renforcement des
PME sous forme de capital risque.
Le concours est accordé sous forme de prise de participation pour une durée pouvant
aller jusqu’à 18 ans. Au terme de cette période, cette prise de participation est rétrocédée
à l’entreprise sur la base de la valeur de l’actif net.
Par ailleurs, le Maroc et l’Union Européenne se sont engagés dans un cadre bilatéral à
débloquer 400 millions de DH à part égale pour financer la mise à niveau des PME
marocaines.
Au cours des années 1960 et 1970, le rôle et la place de l'Etat se sont accrus, d'une part du
fait de la création d'entreprises publiques et d'offices et d'autre part, du fait de
réglementations nombreuses et en particulier au niveau des prix et des échanges
extérieurs.
Assainir les finances publiques et réduire les déficits intérieurs et extérieurs;
Restructurer les entreprises publiques (programme PERL soutenu par la Banque
Mondiale) en vue de réduire leur déficit de gestion et par-là, la contribution de l'Etat à
leur financement. (Pour certaines de ces entreprises, il fallait les préparer à être
privatisées);
Réformer le système fiscal en vue de le rendre plus efficace et plus harmonisé avec les
standards internationaux : introduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), de
l'impôt sur les sociétés (IS) et de l'impôt général sur le revenu (IGR). L'objectif était de
simplifier le système fiscal et de réduire les taux pour favoriser un élargissement de
l'assiette fiscale;
Libéraliser l'économie : prix intérieurs, échanges extérieurs et mouvements des
capitaux;
Réformer et moderniser le secteur financier au Maroc en réduisant l'intervention du
Gouvernement dans le secteur bancaire et en renforçant le rôle du marché dans
l'allocation des ressources financières.
Ainsi, le contrôle quantitatif du crédit, instauré en 1976, a été supprimé en janvier 1991. La
libéralisation des taux d'intérêt a commencé en 1990 (pour le crédit à moyen et long terme)
et en 1991 (pour le court terme), avec le maintien de taux plafonds débiteurs (avec leurs
effets pervers) jusqu'en 1995.
Ce n'est que depuis 1996 que les taux d'intérêt sont libres. De plus, depuis septembre 1996,
les banques sont autorisées à calculer leurs réserves, non plus sur une base mensuelle ou
hebdomadaire, mais quotidienne ; cela leur confère davantage de flexibilité dans la gestion
de leur liquidité et encourage les opérations d'open market. C'est en 1995 que les derniers
guichets de réescompte de Bank Al Maghrib ont fermé et que la régulation est effectuée
par l'open market qui comprend quatre opérations, explicitées dans une circulaire du 24
mai 1995.
Selon un ancien rapport de la Banque mondiale, 10% seulement des entreprises figurant
dans le portefeuille des banques ont un ratio « fonds empruntés sur fonds propres »
inférieur à 5% (83% de fonds empruntés, 17% de fonds propres), ce que les banquiers
considèrent comme le minimum pour qu'une structure de capital soit saine. Les règles
prudentielles suivies en Amérique du Nord et en Europe retiennent un ratio de 1,8 (65% de
fonds empruntés pour 35% de fonds propres).
Il semble que si les banques « ne sont pas de réels partenaires » (aux dires des promoteurs
et bureaux d'études), c'est parce qu'elles « ne disposent pas de visibilité et d'information
sur les secteurs ». Parmi les mesures d'accompagnement nécessaires à la portée des
réformes, signalons à ce propos, la future création de l'Observatoire des industries. Les
traitements des données qu'il réunira permettront de fournir des informations de synthèse,
comme le rendement moyen par secteur, par dimension des unités de production, etc.
Au Maroc, le marché du capital a été à la fois rationné et segmenté. Cette réalité ne lui est
pas propre ; dans les pays en développement (PED), la plupart des études insistent sur la
segmentation des marchés. Dans le cas du Maroc, le rationnement provient de
l'encadrement du crédit qui a été mis en vigueur pendant longtemps, jusqu'à la fin du PAS
en 1992. Pour être bref, on signalera que ce rationnement a épargné certaines activités telles
que les activités exportatrices ou encore celles de l'immobilier. La politique monétaire a
ainsi « légalement » instauré une segmentation du marché.
Avec la libéralisation progressive, des taux plafonds débiteurs ont été en vigueur jusqu'en
1995. Cette faiblesse des taux d'intérêt débiteurs décourage la rémunération des dépôts et
donc l'épargne.
Face à un excès de demande de crédits, les banques et les autres institutions financières ont
répondu par un rationnement ` des crédits (fonds peu abondants). Elles donnaient la
priorité aux entreprises de grande dimension et les PME étaient défavorisées, leurs
demandes étant considérées en dernier lieu.
Plusieurs études montrent qu'une partie du différentiel de taux auquel font face les PME
comparées aux GME, représente le risque plus élevé des prêts aux PME et des coûts de
transaction plus importants pour instruire leur dossier.
Les méthodes utilisées par les banques commerciales pour faire face aux risques d'impayés
ne sont pas adaptées au financement des PME. Selon une étude de Rhyne E. et Otero M.,
ces méthodes comprennent :
L'étude du dossier de demande de crédit et la recherche d'un maximum d'informations
sur les caractéristiques du client potentiel ;
ISCAE Mémoire de fin d’études 2007-2008
82
L'évaluation du projet pour lequel le prêt est demandé ;
La nécessité de contreparties demandées à la PME pour garantir le prêt.
Ainsi, les GME ont pu emprunter auprès des banques et d'autres institutions du secteur
financier, alors que les PME comptent presque exclusivement sur leurs fonds propres ou le
crédit-bail.
Au Maroc, le crédit-bail a été doté par le législateur et les autorités monétaires, d'un
régime juridique et fiscal approprié. La profession se félicite de la concurrence qui prévaut.
Cependant, dans les financements extérieurs des PME-PMI, les sociétés de crédit-bail sont
insuffisamment présentes, comme c'est le cas en Espagne, au Portugal et même en France.
En conséquence, le financement par le leasing ne représente actuellement que 5% de la
FBCF, 15 à 20% en Europe.
L'explication nous semble résider dans le fait que les PME-PMI au Maroc qui ne disposent
pas des garanties nécessaires pour accéder à un financement extérieur, ont quelques
marges de manœuvre et recourent au crédit bancaire traditionnellement moins cher
(autour de 12% actuellement, contre 15,63% pour les sociétés de crédit-bail ; mais pendant
longtemps, ces sociétés étaient à 24% alors les banques pratiquaient des taux entre 15 et
18%). Il semble qu'il y ait un phénomène d'inertie qui s'estompera au fur et à mesure que le
différentiel de taux va diminuer. L'information des opérateurs est peut-être insuffisante
également.
Les besoins de financement des PME concernent soit les investissements lors de la
création ou l'extension, soit le fonds de roulement en cours d'activité, cela rejoint les
travaux de Liedholm qui a décrit les besoins de financement des PME au cours de leur «
cycle de vie ». Durant la première phase, il s'agit de besoins à long terme pour financer les
équipements. Ensuite, les besoins en fonds de roulement sont les plus pressants. Si la PME
se maintient, des besoins de financement à moyen et long terme vont se faire à nouveau
sentir, pour permettre une extension des capacités de production. Dans la même logique,
Mc Cleod a lié l'âge et la réputation de la PME à l'origine de son financement.
On observe ainsi, que plus la PME donne une image de pérennité, plus l'accès au
financement par des tiers devient possible : les crédits fournisseurs d'abord, les banques
ensuite quand l'entité est une « petite entreprise ». Et sauf des cas exceptionnels
d'autofinancement à 100% de son projet d'investissement, une entreprise (PME ou grande
entreprise) surtout en création, ne réalise son projet par les seuls fonds propres.
En ce qui concerne l’accès au crédit au Maroc, les pouvoirs publics ont mis en place depuis
quelques années déjà des organes et des Fonds dédiés à l’assistance et à la mise à niveau
des entreprises pour les rendre aptes à affronter la concurrence attendue du
démantèlement douanier en cours et faciliter leur accès au financement bancaire.
A cet égard, une Agence Nationale de la PME (ANPME) a été créée et d’importants fonds
d’assistance et de mise à niveau ont été mis en place avec l’aide internationale couvrant les
volets suivants1 :
Assistance technique (programme MEDA II de coopération de l’Union Européenne,
Programme GTZ de coopération Allemande, programme UPI-ONUDI, programme
ANPME /CDTI de coopération Espagnole, Réseau Marocain de Diffusion
Technologique (RDT), etc. ;
Garantie des crédits bancaires (FOGAM, MEDA I, FGPCJE, CME, CCG, FGIC,
OXYGENE, ENERGY, etc. ;
Renforcement des fonds propres (Ligne de Capital Risque BEI, Accès Capital
Atlantique, Fonds d’Amorçage SINDIBAD, Financement AWEX, programme PPP,
etc.;
Financement de programmes de mise à niveau (FOMAN, FORTEX, RENOVOTEL);
Soutien à la protection de l’environnement (Fonds de Dépollution Industrielle –
FODEP);
50% du coût d’acquisition du terrain aménagé (sur la base d’un coût maximum : 250
DH/le mètre carré) et 30% du coût des bâtiments (sur la base d’un coût maximum de
1500 DH/le mètre carré) ;
Ou 100% du coût du terrain (sur la base d’un coût maximum de 250 DH/ m2) quand le
concours concerne uniquement le terrain ;
Ou bien encore une aide indirecte qui consiste en la mise à la disposition du promoteur,
par l'intermédiaire d'un établissement tiers, de locaux prêts à l'emploi au sein de zones
aménagées, moyennant un loyer compétitif.
La Ligne PROPARCO, dont l’objet est le financement des entreprises ayant des projets
de création, de développement et/ ou restructuration dans tous les secteurs de
l'industrie et des services, sous forme de prise de participation directe au capital ;
La Ligne de crédit capital-risque de la banque européenne d'investissement : BEI II,
dont l’objet est le financement au profit d'un promoteur marocain pour une prise de
participation dans le capital d'une entreprise, sous forme de prêt participatif, et BEI III,
qui finance exclusivement l'apport en capital du promoteur ressortissant de l'Union
Européenne dans l'entreprise conjointe ;
La Ligne Espagnole, dont l’objet est le financement partiel de contrats commerciaux
entre des acheteurs marocains et des fournisseurs espagnols ;
La Ligne European Community Investment Partners (ECIP), qui est un instrument
financier offrant cinq facilités de financement pour appuyer les différentes étapes de la
création et du lancement d'entreprises conjointes dans les pays en développement
d'Asie, d'Amérique Latine, de la Méditerranée et en Afrique du Sud ;
La Ligne programme de financement du commerce arabe, qui a pour objet le
financement des importations et des exportations entre le Maroc et les Pays Arabes des
biens et services d'origine arabe ou bien qu'une valeur minimale de 40% soit d'origine
arabe ou réalisée dans un pays arabe.
La Ligne banque islamique de développement (BID) relative au financement des
opérations du commerce extérieur inter-pays islamiques.
Pour les exportations, la ligne finance les Produits non traditionnels et originaires d'un
Etat membre de l'OCI ou bien qu'une valeur ajoutée minimale de 40% de la valeur FOB
de la marchandise soit réalisée dans un ou plusieurs pays membres de l'OCI. Le
Quantum de financement est de 100% pour les opérations ne dépassant pas 3 millions de
Dinars Islamiques (DI)* et 80% pour les opérations dépassant 3 millions de DI. (1DI=1
DST du FMI=1,34 $US).
Pour les importations, la ligne peut financer jusqu’à 100% des importations les Produits
originaires d'un pays islamique. Le pétrole doit être exclusivement originaire d'un pays
membre de la BID.
Assurance à l'export par la société islamique d'assurance à l'investissement et à
l'exportation, ayant pour objet l’Assurance des risques à l'exportation (risques
commerciaux ou non commerciaux y compris la guerre, l’Embargo, les Problèmes
politiques.....)., des pays participants à ce programme (21 pays dont le Maroc).
Assurance à l'investissement par la société islamique d'assurance à l'investissement et à
l'exportation, ayant pour objet l’Assurance des risques à l'investissement (risques
politiques, Guerre, Expropriation) des 21 pays participants à ce programme, dont le
Maroc.
1994, extension du programme d’AMSSF au Micro crédit
1995, création de la Fondation Zakoura
1996, création de l’ACAET (Association des Cadres et anciens élèves de Tanderara,
devenue depuis l’association Al Karama
1997 : création de la Fondep et d’Al Amana
1998 lancement du programme Micro Start du PNUD qui a fourni une assistanc e
financière et technique à six associations avec un budget opérationnel US$ 1,7 millions
$, avec US$ 150 000 $ par association participante. Cet appui au secteur a été suivi par
celui de l’USAID pour plus de 16 millions $ en faveur surtout de l’association Al
Amana.
1999 : Publication de la Loi 18-97 du 1er avril 1999 relative au Micro crédit, qui va
consacrer la séparation des programmes du Micro crédit des ONG mères qui
s’occupaient jusqu’alors de l’octroi des crédits. Ce texte de base du Micro crédit de vait
plus tard être modifié et complété par la Loi n°58-03 du 6 mai 2004.
Les textes régissant le secteur de la Micro finance prévoient que l’on considère comme
Micro crédit tout crédit d’un maximum de 50 000 DH dont l’objet est de permettre à des
personnes économiquement faibles :
En dehors des différentes associations qui en constituent les chevilles ouvrières, le secteur
de la Micro finance est piloté par deux organes essentielles : le conseil consultatif du micro
crédit (CCM) et la Fédération des Associations de Micro Crédit (FNAM). Le CCM est
consulté sur toutes les questions liées à l’octroi et au développement du Micro crédit ; la
FNAM a pour mission d’établir des règles de déontologie de veiller à leur respect et de
saisir le ministre chargé des finances le cas échéant. Cette fédération est une force de
proposition en vue du développement du Micro crédit mais aussi l’intermédiaire entre
l’administration et les associations actives dans le secteur. Toute association doit adhérer à
cette fédération.
En 2000, le Fonds Hassan II a soutenu le secteur avec une subvention de 100 millions DH
Cette contribution financière a permis d’accroître le nombre et le montant des prêts
accordés, en particulier pour les trois principales associations (Al Amana, Zakoura et la
FBPMC). Selon la FNAM, le secteur de la Micro Finance compte aujourd’hui plus de
700.000 bénéficiaires actifs. Il est leader dans la zone MENA et certaines associations
marocaines figurent parmi les 20 meilleures au monde.
Cependant, il semblerait que malgré les efforts que continuent de déployer les pouvoirs
publics pour aider les PME à accéder au financement, les résultats obtenus sont loin d’être
suffisants. Les entreprises continuent de manquer cruellement de moyens de financement
pendant que le système bancaire connait une surliquidité. Sur ce plan, le Maroc vit ainsi
aujourd’hui un paradoxe :
• D’un côté, les banque croulent sous les liquidités, et ce malgré les baisses sans
précédent opérées sur les taux d’intérêt et les différents dispositifs mis en place pour
encourager l’accès au crédit ;
• D’un autre côté, les entreprises ont du mal à accéder à ces liquidité en raison des
procédures contraignantes de garanties mises en place par les banques.
Les explications que l’on peut trouver à ces paradoxes trouvent leurs origines des deux
côtés :
Du côté des entreprises, les banques avancent que ces dernières ne sont souvent pas
éligibles au crédit en raison notamment :
• Des insuffisances des systèmes d’information des PME (souvent mal organisées,
avec beaucoup d’informel et peu d’informations formelles) ;
• Manque de transparence.
Du côté des banques, les entreprises avancent que ces dernières ne veulent prendre aucun
risque et exigent souvent des garanties exorbitantes, notamment :
• Un coût élevé du crédit en raison des primes de risques élevées exigées par les
banques.
Les différentes sources de financement que nous avons examinées sont importantes certes,
mais elles ne peuvent pas résoudre dans le long terme le problème des ressources auquel se
heurtent en permanence les PME.
L'introduction des entreprises en bourse procure une importante masse de fonds qui leur
permet de réaliser des investissements sans aucun engagement et d'assurer ainsi une
rémunération sous forme de dividendes à ses actionnaires.
En revanche, d’un œil optimiste nous pourrons faire l’éloge de la place boursière en tant
que meilleur moyen de financement. En effet, de tout temps et pendant toutes les
occasions qui se présentent, responsables du gouvernement, analystes financiers et
lobbyistes désignés ne cessent d'expliquer à qui veut bien les entendre que la bourse
constitue un levier financier important pour une petite et moyenne entreprise.
Sa grande vertu réside dans le fait qu'elle procure à la PME et PMI un financement
gratuit, sans intérêts ni contraintes de remboursement. Le recours aux banques étant plus
compliqué et nécessairement plus coûteux, comme on l’a bien vu, la bourse est venue
étendre le choix de l'investisseur pour le financement de ses projets. Véritab le baromètre
de l'économie, comme l'ont désignée les théoriciens de la finance, la bourse offre
également à l'entreprise l'opportunité d'acquérir une image moderne, saine et transparente,
qu'elle pourrait employer pour se valoriser davantage sur le marché international. À ceux
qui craignent par contre une perte de contrôle de leur entreprise suite à l'acte
d'introduction en bourse, les experts leur répondent qu'ils se trompent complètement, leur
expliquant que pour se faire coter en bourse, il suffit d'y introduire une part du capital,
20% par exemple. Or, la perte de contrôle de l'entreprise se manifeste à partir de la cession
de 51% du capital, au minimum. C'est ce qu'on désigne dans le jargon technique : « La
majorité financière». Comment se faire coter ? C'est très simple : selon la nouvelle loi
boursière, qui remplace celle de 1993, il existe désormais deux marchés exclusifs pour la
PME et PMI : un marché croissance et un marché développement. Le premier requiert
Bien entendu, profiter des avantages multiples d'une cotation en bourse suppose pour
l'entreprise le respect d'un certain nombre de conditions qu'il faut satisfaire
obligatoirement. Il s'agit par exemple de respecter la transparence financière, qui oblige
l'entreprise à publier régulièrement dans les journaux d'annonces légales ses bilans et ses
comptes résultats. Confinés dans leurs esprits de conservatisme et tenaillés par la peur
d'êtres pourchassés par le fisc, les chefs d'entreprises rejettent pour la plupart le projet
d'entrée en bourse sous prétexte qu'elle exige une transparence financière exagérée. À
l'heure où la mondialisation rattrape toutes les entreprises et les oblige à devenir plus
compétitives, d'aucuns estiment que la transparence des chiffres est à leur avantage plutôt
qu'à leurs dépens. Elle leur permet notamment d'avoir un accès facile et rapide aux
partenariats étrangers qui exigent une certaine crédibilité au niveau de la gestion et des
résultats. Selon le patron d'une entreprise cotée en bourse : «Depuis que ma société y est
entrée, son chiffre d'affaires ne cesse de progresser et ses résultats financiers aussi». Avant
d'ajouter : «En quatre ans de cotation, mes ventes sur le marché local et international ont
presque doublé, grâce notamment à une certaine image d'entreprise transparente que j'ai
développée auprès des investisseurs étrangers». Pour séduire ces derniers, rien ne vaut un
bon dosage fait d'un peu de transparence, de beaucoup d'efficacité et d'énormément de
qualité. En entrant en bourse, l'entreprise s'efforce de s'adapter à son environnement
national et international, devenu de plus en plus exigeant. Déjà, des entreprises
marocaines considérées comme leaders dans leurs secteurs d'activité ont pris l'initiative de
faire un pas vers la bourse. Toutes ces entreprises ont toutes réussi leur introduction en
bourse au point de recourir au marché pour lever des fonds supplémentaires.
Par ailleurs, si les sociétés trouvent un avantage à venir lever des capitaux en Bourse, c'est
que les marchés financiers, via le jeu de l'offre et la demande, leur offrent des moyens de
leurs ambitions, aussi diverses soient-elles.
Au premier chef, une introduction en Bourse apparaît comme un moyen pour les
entreprises de mettre du "papier" sur le marché, en échange de quoi les actionnaires
s'associent au développement du groupe en lui apportant les capitaux nécessaires pour
financer sa croissance. Si la situation financière de l'entreprise est déséquilibrée et ce le cas
notamment de la plupart de PME marocaines- du fait par exemple d'investissements trop
lourds - les dirigeants peuvent venir lever des fonds pour renforcer leurs capitaux propres
et assainir ainsi leur bilan.
Solliciter l'épargne peut aussi trouver d'autres justifications : ainsi, une des raisons
fréquemment invoquée par les dirigeants lors de leur arrivée en Bourse est leur souci de
notoriété. Avoir son groupe coté ou sa petite entreprise inscrite en bourse est en soi
revalorisant, mais c'est surtout un formidable moyen de trouver des partenaires de qualité
(les anglo-saxons y sont par exemple particulièrement attentifs) et un moyen de
mobilisation interne de ressources humaines qui ne se dément pas : par exemple, par le
biais des "stock-options", ces actions cédées à des salariés à un prix défiant toute
concurrence, une entreprise peut trouver le moyen de garder à bon compte les personnes
essentielles à son management. C'est aussi un moyen de motiver les salariés via un
intéressement indirect à la bonne marche de l'entreprise.
En outre, il est de toute évidence que la bourse est une alternative de financement tout
comme l’emprunt bancaire, le crédit-bail ou autres sources de financement des
investissements. La décision de s’y introduire se livre alors à la pure réflexion financière
On accède ainsi à une nouvelle source de financement qui est complémentaire à l'offre des
organismes spécialisés (banques, leasing, capital-risque) et de ce fait les relations avec les
banquiers s'en trouvent ainsi transformées.
En faisant appel au marché boursier, la société diminue donc ses frais financiers, sécurise
sa croissance et augmente son indépendance financière. La société prend ainsi de la
hauteur.
Par ailleurs, l’entrée d’une PME en Bourse des Valeurs de Casablanca se solderait avec une
exonération fiscale considérable. Une réduction de l'Impôt sur les Sociétés (IS) lui serait
accordée pendant trois années consécutives, à compter de l'exercice qui suit celui de son
inscription à la cote :
Une réduction de 50% est accordée pendant 3 années, si l’introduction en
bourse s’opère par augmentation de capital d'au moins 20% avec abandon
du droit préférentiel de souscription.
Une réduction de 25% est accordée pendant 3 ans, si l’introduction en bourse
s’opère par ouverture de capital au public.
Ainsi, avec tout ce qui vient d’être cité comme avantages de la bourse en tant que meilleur
moyen de financement des PME, celles-ci présentent quand même des réticences
flagrantes quant à ce mode de financement. Nous analyserons dans ce qui suit les
principales causes d’une mauvaise représentativité des PME dans la BVC.
L’engagement des actionnaires familiaux y est considéré comme supérieur. Tout d’abord,
les actionnaires sont visibles et leur engagement financier est plus durable ; leur horizon
n’est pas le court terme et leur exigence de rentabilité du capital investi bien inférieure aux
normes financières des fonds d’investissement ou de la Bourse. Ils assurent ainsi une
garantie de continuité qui favorise la motivation des salariés et la confiance des partenaires
financiers et industriels.
Le très fort engagement des chefs d’entreprises familiales est aussi un atout relevé et
même mesurable par rapport aux entreprises dirigées par des managers (théorie de
l’agence5). De nombreuses études françaises ou américaines confirment d’ailleurs que leurs
performances économiques et financières sont supérieures à celles des autres entreprises.
Ces PME familiales sont, cependant, considérées comme étant plus craintives en matière
de prise de risque. De leur propre aveu, les dirigeants d’entreprises familiales souffrent
d’un manque d’anticipation et se situent essentiellement dans la réaction et l’adaptation.
Ils ont une stratégie défensive et non offensive, contrairement aux stratèges d’entreprises
non familiales. C’est à ce niveau que la prise de risque limite le développement de la PME
familiale.
8
Dossier 242- « Family Business »- par Jacky LINTIGNAT Directeur Général, KPMG France
Une des raisons de cette attitude est certainement à chercher du côté du financement du
développement. Les entreprises familiales sont souvent sous-capitalisées et ont, de ce fait,
9
une faible capacité d’endettement contrairement aux autres entreprises .
Les PME qui veulent se développer ou permettre une sortie de certains des actionnaires
familiaux sont donc naturellement amenées à ouvrir leur capital de façon significative.
Cette évolution s’accompagne quelquefois même d’une "professionnalisation" du
management par l’arrivée de dirigeants extérieurs salariés. Laquelle professionnalisation se
sent même au niveau de la gouvernance de l’entreprise.
Tout ceci étant vrai dans le contexte d’entreprises familiales occidentales grandes ou
petites, la réalité des PME marocaines est bien évidemment loin d’être parentale.
Néanmoins, malgré cette béance entre les deux réalités, certains points restent tout de
même valables. Le défaut de gouvernance d’entreprise (Corporate Governance) dans les
PME familiales marocaines est un des points saillants. Souvent les organes de direction, de
surveillance et de contrôle sont confondus et considérablement monopolisés par les
membres d’une même famille. Ces actionnaires- administrateurs n’étant pas toujours
compétents, les décisions prises au sein des conseils d’administration laissent à désirer.
Pratiquement, il n’est constaté aucune ingérence d’un actionnaire extérieur, ou au meilleur
des cas une ingérence non considérée en raison du monopole du contrôle par les membres
de la famille.
9
Dossier 242- « Family Business »- par Jacky LINTIGNAT Directeur Général, KPMG France
Cette théorie stipule que les entreprises se servent d’abord de la forme de financement la
moins coûteuse avant d’opter pour celle qui coûte juste un peu plus cher. Par conséquent,
les entreprises commencent par assurer elles-mêmes leur financement afin d’économiser
des coûts. Ce n’est que dans un deuxième temps que les entreprises font appel aux
capitaux externes, d’abord aux capitaux empruntés puis aux fonds propres externes.
Contraintes de coût;
Contrainte de réglementation;
Contrainte de résultat;
Manque de culture boursière.
Les recherches réalisées dans ce sens montrent que l'entrée en bourse reste
une opération coûteuse pour l'entreprise en termes de temps et d'argent. En effet, une fois
le processus d'introduction lancé, tout le staff dirigeant est mobilisé durant toute
l'opération.
Autrement dit, nous résumons les charges liées à l’introduction à ce qui suit :
La rémunération des intermédiaires : commission d'ingénierie et commission de
placement des titres. Elle est variable selon la nature des titres placés et le choix de
la procédure d'introduction.
La politique d'information : conception et édition des documents, organisation des
réunions, communication financière, voire institutionnelle, publicité légale,
rémunération de l'agence de communication.
La commission de visa payée au Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières.
La commission d'admission des titres à Maroclear.
La commission d'admission et de centralisation de la bourse de Casablanca.
Publications légales,
Publicité financière,
Convocation et tenue de l'assemblée générale ouverte aux actionnaires,
Édition et diffusion du rapport annuel et des lettres aux actionnaires,
Frais de service des titres,
Rémunération du contrat de liquidité ou d'animation, le cas échéant.
En effet, les entreprises faisant appel public à l'épargne doivent se plier aux obligations
d'information dictées par la loi de publicité financière. L’établissement d’un code de
déontologie est l’une des obligations du CDVM. Ce document formalise les règles de
comportement à suivre au sein de l’entreprise, afin d’assurer, le respect de la déontologie et
des règles légales, notamment relatives aux délits boursiers.
Ainsi donc, la réticence des entreprises quant à la transparence requise pour l'introduction
en bourse (certification et publication des comptes), n'a plus lieu d'être puisque les
dispositions de la loi sur la Société Anonyme imposent, entre autres, à chaque société de
désigner un ou plusieurs commissaires aux comptes chargés d'une mission de contrôle et
du suivi de ces comptes. De même les opérations de mise à niveau des bilans et de
l'amnistie fiscale instituée respectivement par les lois de finances 1997/1998 et 1998/1999,
ont pour but de conduire l'entreprise vers davantage de transparence à travers la
sincérité et la fiabilité des comptes et de lui permettre de se conformer aux
dispositions des nouvelles lois sur les sociétés.
La bourse de Casablanca souffre de son étroitesse due, entre autres, à des freins
psychologiques et culturels et également à des freins liés au comportement des
dirigeants.
Il ressort de ce qui vient d'être dit, que la PME marocaine n'a pas recours au marché
boursier, étant donné que les conditions exigées ne répondent pas à la
situation actuelle de la majorité des entreprises. Ceci devrait inciter les autorités
concernées (Ministère de Finances) à adapter la législation au contexte réel dans
lequel «survit» la PME.
A- Flash des réformes menées par les autorités de tutelle et leur impact retardé :
La modernisation du marché boursier initiée en 1993, a marqué une rupture avec le passé
en instituant de nouveaux organismes et donc une nouvelle organisation du marché.
Cependant cette loi n’était pas la seule, elle était la marque d’une nouvelle ère de
changement. Ainsi, dans son processus de promotion et développement du secteur
financier, le Maroc a entrepris un certain nombre de réformes touchant particulièrement le
marché boursier en s’axant sur ses deux facettes : l’aspect réglementaire et technique.
Juillet 1994
Octobre 1994
Novembre 1995
Août 1995
Octobre 1998
Décembre 2000
Avril 2004
Mars 1997
Novembre 1998
Janvier 2001
Délocalisation des stations de négociation électroniques dans les locaux des sociétés
de Bourse.
Janvier 2002
Mars 2002
Novembre 2004
Décembre 2004
réduction pourra aller jusqu’à 50% dans le cas où l’introduction est accompagnée d’une
augmentation de capital d'au moins 20%. Ces mesures ont été instituées pour une durée de
3 ans, les lois de Finance qui ont suivi l’ont reconduite pour prendre fin en 2009.
Cependant cette carotte fiscale n’a réellement porté ses fruits qu’en 2006.
14000000000
12000000000
10000000000
8000000000
6000000000
4000000000
2000000000
0
1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006
600 000,00
500 000,00
400 000,00
300 000,00
200 000,00
100 000,00
-
1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008
Ces deux indicateurs confirment que les réformes entreprises par le gouvernement
marocain ont eu un impact positif sur le marché boursier, qui est devenu de plus en plus
attractif que ça soit pour les investisseurs, ou pour les entreprises qui s’intéressent à des
moyens de financement alternatifs pour lever les fonds nécessaires pour leur
développement et leur ascension.
Par ailleurs, il faut signaler que le marché boursier n’a connu son essor qu’à partir des
années 2006-2007 comme réaction, tardive à la réforme de 2004 et aux incitations fiscales
instaurées. Toutefois ces améliorations restent insuffisantes et ne permettent que d’attirer
les grandes entreprises, chassant ainsi du circuit les PME.
Suite à une lecture analytique des pratiques et procédures adoptées par quelques bourses
internationales, il a été conclu que le meilleur moyen d’attirer les PME à se financer
auprès du marché boursier est de doter se dernier d’un marché dédié 10 aux PME. Comme
ce qui se fait en France et bien avant en Grande Bretagne, les marchés dédiés sont des
marchés régulés et non réglementé, offrant ainsi des procédures plus souples et plus
flexibles.
Un marché réglementé, comme le marché des capitaux marocain, est un marché régi
par une panoplie de règles strictes et rigoureuses encadrant son organisation et son
fonctionnement le jour au jour. La présence d’une autorité de marché (CDVM) qui
régule et veille au bon fonctionnement de ce marché est l’un des principaux attributs de
ce type de marché. Des sanctions sont prévues en cas d’infraction de la déontologie
boursière.
De l’autre côté, le marché régulé est un marché libre qui manifeste une certaine
souplesse quant à ses portes d’entrée pour les sociétés et dont la mainmise des autorités
de tutelle s’avère être moins contraignante. Ce marché, dit aussi non réglementé, est
cependant encadré et fixe des règles de nature à garantir la protection des investisseurs
et soutenir la liquidité.
Le marché régulé européen est l’Alternext, marché dédié d’Euronext. Sur ce marché, les
entreprises ne diffusent que 17% en montant total des titres par rapport au marché
réglementé (Eurolist) pour l’admission par appel public à l’épargne, outre la soumission de
son prospectus au visa de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) équivalent du CDVM
au Maroc.
Concernant l’admission par placement privé, l’entreprise qui, dans les deux ans qu i
précédent son admission, a ouvert au minimum 5 millions d’euros de son capital à au
moins 5 investisseurs, peut se faire coter sans avoir besoin du visa de l’AMF.
10
Marché dédié : expression utilisée pour spécifier ces marchés non réglementés dédiés aux PME
La présentation des comptes aux normes comptables internationales IFRS n’est pas
impérative contrairement aux marchés réglementés.
une information périodique : publication des comptes annuels et semestriels des
sociétés cotées,
une information permanente, notamment sur tout fait susceptible d’avoir un impact
sur le cours de bourse de la société,
une déclaration des transactions des dirigeants,
la garantie de cours bénéficiant aux actionnaires minoritaires qui peuvent, en cas de
prise de contrôle de la société, céder leurs titres dans des conditions avantageuses,
les sanctions de tout abus de marché.
Egalement, on pourrait aussi penser à la mise en place d’une « procédure de placement privé »
qui pour une société ayant ouvert dans les deux ans qui précèdent son admission son
capital à hauteur de X millions de Dh à 3 à 5 investisseurs ne faisant pas partie du cercle
familial. Cette procédure donnerait alors l’avantage d’être coté sans avoir à présenter une
note d’information.
Une nouvelle dimension financière est requise pour permettre particulièrement aux
entreprises de taille petite et moyenne de capter des « fonds frais » pour financer leur
développement ou renforcer leur structure financière. Certes, beaucoup de sociétés sont
réticentes à l’ouverture de leur capital, mais d’une part, cette approche est en voie de
changement au Maroc, et d’autre part des formules intermédiaires sont permises par la
législation marocaine sur les sociétés (Loi No 17/95 relative aux sociétés anonymes) mais
peu utilisées, telles que l’émission de certificats d’investissement ou d’actions à dividende
prioritaire sans droit de vote.
une meilleure connaissance et compréhension par les entreprises des avantages
financiers du financement par le marché des capitaux ; et
un soutien aux coûts d’introduction en bourse, principalement les coûts
d’intermédiation.
La formule des emprunts groupés présente de notre point de vue de nombreux atouts qu’il
convient de souligner :
Elle soustrait ces PME à l’emprise des banques qui sont souvent très exigeantes avec les
petites entreprises qui sollicitent des crédits.
Les groupements collectent des ressources durables, moins contraignantes et moins
onéreuses si on les compare au crédit bancaire classique.
Les emprunts groupés recueillent, en règle générale, la faveur du public. Les emprunts
sont en effet garantis par le fonds de garantie constitué par le groupement et les fonds
propres des sociétés qui participent à l’emprunt, ce qui assure une division du risque à
laquelle le public ne peut pas être insensible.
On peut même étudier la possibilité de faire des augmentations de capital dans un cadre
professionnel. Le recours au marché des capitaux apporte une solution définitive et
satisfaisante au lancinant problème des ressources des PME.
Compte tenu de l’importance des PME dans le tissu industriel du Maroc, et de l’ampleur
du problème qu’elles posent en matière de financement, les pouvoirs publics ne doivent
pas se contenter d’observer le déroulement des événements. Ils doivent intervenir pour
faciliter la réalisation de ces importantes opérations financières.
Elles doivent intervenir en amont en opérant une sélection drastique des PME qui
participent à l’emprunt obligataire ou à l’augmentation du capital dans le cadre d’un
groupement.
Il s’agit de s’assurer la bonne fin de ces opérations car un risque systématique, c'est-à-dire
un mauvais dénouement de l’emprunt, aurait un impact négatif durable et priverait la
PME d’une importante source de financement.
Les pouvoirs publics doivent par ailleurs recourir aux stimulations fiscales pour rendre ces
emprunts attractifs auprès du public. Le ministère des finances peut décider par exemple
que les personnes physiques qui souscriraient aux emprunts groupés, seraient exonérées
partiellement voire totalement de l’impôt sur les produits des valeurs mobilières.
Ces encouragements sont tout à fait justifiés car non seulement les emprunts groupés
apportent une solution viable au gigantesque problème du financement des entreprises
mais ils vont impulser et dynamiser le marché financier. Il y aura plus d’entreprises,
cotées et plus d’opérations.
Néanmoins, malgré tous ses efforts, l’impact de cette communication est en deçà des
résultats escomptés. Les chefs d’entreprises familiales petites et moyennes ont répondu
absents ! Ceci ne nous laisse que sceptique quant à l’efficacité de la politique de
communication adoptée par la BVC.
C’est ainsi que nous recommandons de repenser cette politique afin d’avoir un impact plus
direct et sûr. En effet, la BVC devrait désormais se comporter comme une entreprise
proposant des services dont le rendement est bien entendu mesuré par le degré de
dynamisation de la sphère boursière. Une telle approche permettrait à la BVC de se lancer
sur d’autres bases managériales dont le marketing direct. Etudier les besoins des clients
potentiels, adapter l’offre à la demande sans pour autant compromettre les règles de jeu en
matière de protection des investisseurs, telles sont les bases solides d’une bonne
gouvernance au sein de la BVC. Aussi, une politique de promotion et de communication
efficace doit être mise en place. Il faut reconnaître dans ce sens que le domaine boursier est
par essence très sophistiqué et complexe. Vulgariser les principaux mécanismes régissant
la Bourse, montrer son importance pour l’économie et pour l’entreprise en mettant en
exergue les multiples avantages qu’une cotation procurerait doivent être les points nodaux
de la politique de communication. Faire du porte à porte, expliquer les rouages de la bourse
en dialecte arabe et berbère à tous les chefs d’entreprise qui sont pour une grande majorité
illettrés, mettre en place un site de la Bourse en arabe, etc. telles sont d’autres axes qui
pourraient aider à mettre en place une politique de communication saine et efficace.
Conclusion
Malgré l’essor que connaît dernièrement la place Casablancaise, elle reste plus étroite que
d’autres places boursières, abritant seulement 77 sociétés tandis que ses concurrentes, en
l’occurrence, la place égyptienne, abrite 603 sociétés et la place jordanienne, compte 227
sociétés.
Par ailleurs, cet essor ne profite qu’aux grandes firmes. Alors que le tissu économique
marocain est quasi dominé par les PME-PMI représentant plus de 93%, et qui demeurent
nécessiteuses de moyens de financement afin d’assurer leur croissance et développement,
et afin d’améliorer leur compétitivité face à une mondialisation dont les délais ne cessent
de se rétrécir.
Pour assurer le financement des PME, la bourse demeure l’un des moyens les plus
opportuns. Cependant, on constate qu’en dépit des réformes entreprises par les autorités
publiques, les avancées prévues n’ont pas été atteintes. Ainsi la création d’un marché de
développement et d’un marché de croissance, réservés aux entreprises de taille moyenne
n’a pas aboutit aux résultats souhaités à cause d’une réticence de la part des dirigeants qui
persistent toujours. D’où la nécessité d’une réforme de la réforme ! A travers ce travail
nous avons essayé de creuser des pistes de réflexion dans la perspective de la simplification
de l’introduction en bourse, par le biais de la création d’un marché régulé dédié aux PME, à
l’image de l’Alternext, le marché des PME de l’Euronext. Et pour se faire coté au marché
officiel, le FEMIP a proposé la création d’un fond d’accompagnement des PME
susceptibles de s’introduire en bourse et d’effectuer des émissions d’obligations financé par
la Bourse de Casablanca et l’APSB.
Nous avons aussi proposé des solutions alternatives, permettant la collecte de fonds sans
cotation directe. Ainsi, grâce à la création d’une association d’emprunteurs regroupant des
entreprises d’un même secteur d’activité, celles-ci peuvent lancer des emprunts à long
terme au nom de l’association, et se répartir les fonds par la suite en fonction des besoins
d’investissement de chaque entreprise.
Toutefois, nous nous posons la question sur la faisabilité de ces mesures sous la lumière
des législations et textes en vigueur.
Bibliographie
Webographie
www.casablanca-bourse.com
www.finances.gov.ma site du Ministère de la finance
www.marocentrepreneurs.com
www.mce.gov.ma site du Ministère du commerce extérieur
Site de la Fédération Marocaines des PME
Sites de la presse économique spécialisée : L’Economiste, La VieEco, Aujourd’hui
le Maroc,...
www.wikipedia.org