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LA MONNAIE ET LES
BANQUES
Troisième édition
revue et corrigée
ÉDITIONS DU SEUIL
27, rue Jacob, Paris VIe
Sommaire
Couverture
Présentation
Page de titre
Introduction
Introduction
Pour ceux et celles qui n’ont jamais lu un livre d’initiation économique
La monnaie matérielle
La monnaie scripturale
LA MASSE MONÉTAIRE
Première étape.
Deuxième étape : la compensation.
ATTENTION
centrale ?
nation.
monnaie
4. La valeur de la monnaie
DE LA VALEUR DE LA MONNAIE
LA VALEUR DE LA MONNAIE
DE LA BANQUE CENTRALE ?
DE LA CRÉATION DE MONNAIE ?
CONSIGNATIONS
a) Banque du travail
c) Banque du Plan
Les causes économiques du développement de la CDC
taux d’intérêt.
D’ACTIVITÉ DE L ÉCONOMIE
TANGIBLES ?
MONÉTARISTES ET KEYNÉSIENS AUX PRISES AVEC LA
En guise de conclusion
À propos de l’auteur
Notes
Copyright d’origine
Achevé de numériser
Liste des tableaux
TABLEAU D
Avant-propos
Il fait partie d’une collection, créée en commun, en 1975, par les Éditions
ouvrières et les Éditions du Seuil, qui furent les premières à s’intéresser à
l’initiation économique des adultes dans le cadre de la formation
permanente. Ne croyez pas cependant que vous serez amené(e) à lire un
nombre incalculable de livres ; d’abord, parce que chaque ouvrage peut être
lu séparément ; ensuite, parce que cette collection n’a pas pour but
d’accumuler les titres : tout au plus en comportera-t-elle une dizaine. La
première année furent édités : le Circuit de l’économie nationale, la
Monnaie et les Banques et l’Inflation, successivement réédités en 1980 et
en 1983. La seule ambition de cette collection est d’apporter à un public de
non-spécialistes, la possibilité de mieux se situer dans la vie économique et,
ainsi, de mieux appréhender l’approche qu’on peut faire du monde dans
lequel nous vivons, quand on se met en position d’économiste, ce qui,
parfois, est un bien curieux point de vue.
2. La monnaie est fondée sur l’or parce que c’est un métal rare.
8. Pour qu’une monnaie soit forte, il faut que les gens lui fassent
confiance.
Réponses au test
Reportez-vous à la ou les phrases choisies.
1 et 4. Vous vous situez dans une perspective historique qui vous
permet d’aborder la monnaie à travers le rôle de commodité
qu’elle joue dans l’échange. En réalité, cette perspective est
contestable. L’anthropologie montre que l’échange ne se
développe qu’au moment où la monnaie, sous une forme
quelconque, apparaît.
Ceux qui voudraient aller plus loin dans la compréhension des échanges
monétaires, peuvent lire notre livre : le Circuit de l’économie nationale,
chapitre 1.
La monnaie matérielle
Les pièces de monnaie, appelées aussi monnaie divisionnaire, parce
qu’elles ne représentent plus que de petites valeurs nominales et servent à
faire l’appoint dans les paiements, sont les derniers témoins des monnaies
métalliques qui servirent pendant des siècles. En France, c’est
l’administration des Monnaies et Médailles, dépendante du Trésor public,
qui les fabrique et les vend en quelque sorte à la Banque de France, avec
bénéfice puisque, normalement, les coûts du métal et de la frappe devraient
être inférieurs à la valeur marquée sur chaque pièce. Ce n’est d’ailleurs pas
toujours le cas et le Trésor a dû arrêter la production des pièces de 1 et 2
centimes, elles lui revenaient plus cher que leur valeur faciale. Le pouvoir
libératoire 2 de ces pièces n’est pas total car on ne peut obliger quelqu’un à
être payé en monnaie divisionnaire 3. Bien sûr le Trésor est obligé de les
admettre sans limite puisqu’il est l’émetteur de ces pièces. Il est vrai que
certains contribuables malveillants essayaient de payer leurs impôts en
pièces de un centime. Ils ont parfois trouvé dans cette exception un moyen
d’ennuyer leur percepteur.
Les billets de banque ont été, à l’origine, des certificats de dépôt d’or
dans une banque. Les premiers furent utilisés en 1609 et avaient été émis
par une banque d’Amsterdam. Bien entendu, il était tentant de créer plus de
billets qu’il n’y avait de dépôt d’or, parce que tout le monde ne vient pas
réclamer son or en même temps. Ainsi le billet de banque prit une existence
autonome par rapport à la monnaie métallique qu’il commença à remplacer.
Au cours du XIXe siècle, l’émission de billets prit une telle importance
qu’on en donna le monopole à des banques contrôlées par les pouvoirs
publics. C’est ainsi qu’une loi du 13 février 1800 crée la Banque de France,
établissement mixte, ayant le privilège d’émettre les billets dans la région
parisienne ainsi que neuf banques départementales d’émission en province,
le gouverneur de la Banque de France étant nommé par le ministre des
Finances. En 1848, les neuf banques de province sont supprimées, et à
partir de 1870 les billets de banque de la Banque de France ont, ce que l’on
appelle, cours légal : on peut se libérer de ses dettes de manière illimitée en
payant en billets. Jusqu’en 1870, en dehors d’une brève période allant de
1848 à 1850, les billets n’avaient donc pas un pouvoir libératoire et bien des
receveurs généraux refusaient d’accepter les billets de banque et préféraient
être payés en bonnes pièces d’or. Il est vrai que, pour ceux qui avaient
connu le règne de la monnaie métallique en or, il fallait une bonne dose de
foi pour attribuer d’emblée à un morceau de papier, la même valeur qu’à
une pièce d’or. Le mot de monnaie fiduciaire, que l’on donne
habituellement aux billets de banque, vient d’ailleurs de fidus (foi en latin).
Jusqu’en 1914, cet acte de foi était soutenu par le fait que quiconque
pouvait demander et obtenait auprès de la Banque de France un échange de
son billet contre une pièce d’or pour une valeur faciale équivalente. La
guerre de 1914 fit perdre aux billets cette possibilité. Dorénavant il y a
cours forcé. La convertibilité du billet de banque en or au gré des porteurs
est supprimée. Ici, à la faveur d’une circonstance historique, un pas de plus
a été franchi dans la dématérialisation de la monnaie. En fait, dès avant
1914, on était allé beaucoup plus loin dans la dématérialisation par la
monnaie scripturale.
La monnaie scripturale
Si l’on vous demandait ce qu’est la monnaie scripturale, certains d’entre
vous répondraient assez facilement : le chèque. Après tout, le chèque ne
sert-il pas à payer, comme les billets de banque ? Un peu de réflexion
devrait leur faire comprendre leur erreur. Car si le chèque était vraiment de
la monnaie, cela donnerait à chacun d’entre nous le droit de créer de la
monnaie, pour autant qu’il ait un carnet de chèques. Le chèque n’est qu’un
ordre donné à votre banque de payer, grâce à la monnaie scripturale qui est
inscrite à votre crédit sur ses comptes. La monnaie scripturale est donc un
simple nombre inscrit sur le livre de comptes d’une banque en face du nom
d’une personne ou d’une entreprise. Par un simple jeu d’écritures, elle peut
servir d’intermédiaire pour les échanges entre des personnes ou des
entreprises qui ont un compte dans une banque ou aux chèques postaux.
L’opération est semblable à celle faite par des joueurs lorsque, au lieu
d’échanger des jetons ou de l’argent pendant une partie de cartes, ils se
contentent d’ajouter ou de retrancher des points sur un papier. Comme le
billet. la monnaie scripturale peut permettre d’effectuer des transactions et
de garder de la monnaie en réserve.
LA MASSE MONÉTAIRE
L’ensemble des différentes monnaies mises à la disposition des agents
économiques d’une nation représente la masse monétaire de cette nation.
Contrairement au sens commun, la masse monétaire n’est pas seulement
constituée par les billets de banque, mais par la somme de tous les moyens
de paiement mis à la disposition des agents économiques. Il faut donc
ajouter, aux billets de banque, la monnaie divisionnaire et la monnaie
scripturale.
Toutefois, il faut remarquer que les billets ainsi que les pièces possédés
par les banques ou les chèques postaux ne sont pas compris dans la masse
monétaire. Sinon cela reviendrait à surestimer la masse monétaire puisque
les billets ou les pièces qui ont été déposés dans les banques ou les CCP, ont
disparu de la circulation monétaire et y ont été remplacés par de la monnaie
scripturale.
En ce qui concerne la monnaie scripturale, il faut tenir compte de tous les
comptes à vue qui peuvent permettre des paiements immédiats : en d’autres
termes, les comptes à vue dans les banques, qu’ils aient été crédités par
dépôt préalable de monnaie ou par l’ouverture d’un crédit, ou encore les
comptes à vue dans les centres de chèques postaux, au Trésor et à la Banque
de France. En effet, des personnes ont des comptes à la Banque de France
qui joue alors le rôle d’une banque ordinaire. Il faut bien dire que ces
comptes se font rares, et il est assez prestigieux d’avoir son compte en
banque à la Banque de France. Il existe aussi des disponibilités moins
immédiates : ce sont les dépôts sur les comptes de livrets gérés par les
banques qui sont, en fait. une forme d’épargne, mais que l’on peut retirer à
vue : l’épargne liquide. Il faut ajouter les dépôts à terme et les bons de
caisse dans les banques, au Trésor, à la Caisse nationale du Crédit agricole,
voire les dépôts dans les comptes d’épargne-logement gérés par les
banques. Ces disponibilités peuvent être assez facilement transformées en
monnaie. On les appelle d’ailleurs des disponibilités quasi monétaires, car
on peut se faire rembourser à vue et retrouver ses disponibilités en monnaie.
Toutefois, contrairement aux billets ou aux comptes à vue proprement dits,
il est nécessaire de procéder à une opération intermédiaire ; ainsi, on peut
retirer de l’argent de son livret d’épargne au Crédit lyonnais, mais on ne
peut payer un commerçant en présentant ce livret d’épargne. Il faut
préalablement passer au Crédit lyonnais pour retirer la somme dont on a
besoin 4. Toutefois, la convertibilité en monnaie moyen de paiement est
facile, rapide et on peut donc assimiler ces disponibilités à de la monnaie,
d’où le nom de disponibilités quasi monétaires.
Test introductif
Soit une banque qui ouvre des crédits à des entreprises pour 1
million à un taux d’intérêt de 10 %. Nous supposons que ces
crédits sont pour un an. Elle gère d’autre part des dépôts.
Supposons qu’elle en ait pour 200 000 F et que la gestion de ces
dépôts lui coûte en frais divers 15 000 F. Supposons enfin qu’elle
puisse éventuellement se procurer de la monnaie Banque de
France à un taux de 5 % par an.
Pouvez-vous dire quelle sera, à la fin de l’année, la marge brute
en chiffre absolu, marge devant couvrir divers frais de son
fonctionnement et lui permettre de réaliser un bénéfice ?
Réponse
Il n’est absolument pas possible de déterminer quelle est sa marge
brute. Si vous avez pu le faire, vous avez supposé que la banque
emprunte à la Banque de France la différence entre la monnaie
que les déposants y ont laissée et le montant de ses crédits. Vous
supposez donc que la banque ne prête que l’argent qu’elle a. Elle
ne crée pas de la monnaie. Lisez donc vite ce chapitre.
Vous savez sans doute que la monnaie scripturale peut être créée dès que
quelqu’un vient faire en contrepartie, un dépôt de monnaie fiduciaire.
Aussi, nous ne partirons pas de ce type de création, mais de celle qui se
produit lorsqu’une banque ouvre un crédit à une entreprise. Prenons une
entreprise, l’entreprise Bucol. Elle a besoin d’un crédit, car elle a vendu des
biens à une autre entreprise qui ne l’a pas payée immédiatement, lui
demandant crédit pour quelques mois. Elle lui a d’ailleurs signé une
reconnaissance de dette. L’entreprise Bucol va trouver sa banque, que nous
appellerons la Banque du Nord et lui demande de lui ouvrir un crédit. Celle-
ci alimente simplement le compte de l’entreprise du montant du crédit
qu’elle a consenti. Du même coup, elle crée de la monnaie scripturale pour
le montant du crédit ouvert. C’est bien de la monnaie qu’elle crée, puisque
l’entreprise Bucol pourra s’en servir immédiatement pour payer des
fournisseurs ou ses salariés, ou éteindre une dette d’un emprunt précédent,
ou encore garder ce crédit en réserve pour faire face à un événement
imprévu. Bien entendu, il y a plusieurs manières pour la banque d’accorder
ce crédit. Elle peut simplement permettre à l’entreprise un découvert, c’est-
à-dire la possibilité de tirer sur son compte au-delà de l’argent qu’elle y a
déposé. Dans ce cas, la banque est garantie par la notoriété de l’entreprise,
sa « surface financière ». Dans d’autres cas, elle peut demander à
l’entreprise de lui donner en garantie quelque chose de plus tangible que sa
simple notoriété et sa bonne renommée. Ainsi l’entreprise peut-elle être
amenée à céder à la banque les reconnaissances de dette qu’avaient signées
les clients qui n’avaient pu la payer immédiatement. Cette cession de
reconnaissance de dette s’effectue généralement sous forme d’une opération
d’escompte.
Mais, revenons à l’ouverture du crédit et construisons le tableau de bord
de la Banque du Nord. Si nous supposons que la Banque du Nord a accordé
10000 F de crédit, et que pour garantir ces 10000 F l’entreprise Bucol lui a
cédé 10000 F de reconnaissance de dette, on obtient le tableau suivant :
Première étape.
L’entreprise Bucol, qui a obtenu le crédit dans la Banque du Nord,
utilisera les 8 000 F de crédit qui lui restent à payer par des chèques à
l’entreprise Aden qui a un compte à la Banque du Sud. L’entreprise Aden
apporte le chèque à sa banque. Supposons que la Banque du Sud ait de son
côté accordé 8 000 F de crédit à M. Dupont. Supposons aussi que M.
Dupont utilise son crédit pour payer, grâce à un chèque, M. Alain qui a un
compte à la Banque du Nord. Sous réserve d’encaissement, les deux
banques du Nord et du Sud vont créditer les comptes respectivement de
l’entreprise Aden et de M. Alain. Nous pouvons schématiser ainsi les
résultats des opérations précédentes :
BANQUE DU NORD
BANQUE DU SUD
Les chèques tirés sur les crédits, n’ayant pas encore été présentés à leur
banque d’origine, n’ont pas encore été débités.
BANQUE DU NORD
BANQUE DU SUD
BANQUE DU SUD
Nous voyons que les chèques n’ont pu être échangés entre les deux
banques, car on ne pouvait les compenser. La Banque du Nord (pour le
compte de son client Bucol) doit 10000 F à la Banque du Sud (pour le
compte de son client Aden). La Banque du Sud (pour le compte de son
client Dupont) doit 8 000 F à la Banque du Nord (pour le compte de son
client Alain).
Si une compensation partielle avait eu lieu, la Banque du Nord aurait dû
encore 2 000 F à la Banque du Sud.
La banque doit alors régler en monnaie fiduciaire, c’est-à-dire en
monnaie de la Banque de France.
Cette monnaie fiduciaire peut provenir tout d’abord des personnes qui en
ont déposé à la banque pour approvisionner leur compte (par exemple des
commerçants qui sont très souvent payés en monnaie fiduciaire). En effet,
ces personnes ne retirent pas immédiatement la monnaie qu’elles viennent
de déposer et, en tout cas, paient le plus souvent leurs dépenses par chèques
qui donnent lieu, soit à des transferts internes, soit à nouveau à des
compensations. La monnaie fiduciaire demeure dans tous ces cas dans les
avoirs de la banque.
Reprenons notre exemple : supposons qu’un certain M. Lambert, séduit
par tous les avantages que lui offre la Banque du Nord (gestion de son
compte, relevé hebdomadaire ou mensuel, prélèvement automatique des
impôts, de ses notes d’électricité, etc.), y ait déposé 4 000 F de billets. Les
comptes de la Banque du Nord peuvent alors s’établir comme suit :
BANQUE DU NORD
Les comptes des banques après la clôture des opérations sont les
suivants :
BANQUE DU NORD
BANQUE DU SUD
ATTENTION
Nous venons de voir que le crédit accordé par une banque à une
entreprise aboutit à une création de monnaie scripturale.
Mais attention, tout crédit n’aboutit pas à une création de monnaie.
Certains crédits sont financés par des ressources non monétaires,
notamment par l’épargne. Il en va notamment ainsi de ceux qui sont
financés par les organismes spécialisés de crédit (Crédit national. Crédit
foncier de France. Caisse des dépôts et consignations, le Fonds de
développement économique et social...).
Nous aurons l’occasion d’en reparler. De toute manière vous pouvez vous
reporter au chapitre 6, « Les institutions financières », dans l’ouvrage de la
même collection le Circuit de l’économie nationale.
Test introductif
Réponses
Toutes ces propositions sont des erreurs.
1. Si vous avez répondu « VRAI », vous vivez sur des
réminiscences. Le réescompte n’est plus aujourd’hui qu’un
moyen exceptionnel pour les banques de se procurer de la
monnaie fiduciaire. C’est essentiellement à travers le marché
monétaire que les banques font face à leurs besoins de trésorerie
et que la Banque de France les y aide. Vous auriez dû lire plus
attentivement la section précédente. En tout cas, lisez rapidement
cette section.
2. Si vous avez répondu « VRAI », comment faut-il lutter contre
l’idée que la banque ne peut prêter que l’argent qu’elle possède ?
Relisez obligatoirement la section 1.
3. Si vous avez répondu « VRAI », vous avez avantage à lire la
présente section et notamment le passage concernant le marché
monétaire.
Vous savez sans doute que la Banque de France, l’Institut d’émission, que
l’on nomme aussi Banque centrale, fabrique et met en circulation les billets.
On lui prête souvent le même rôle pour les pièces de monnaie. Or, nous
avons déjà eu l’occasion de le dire, si elle met bien en circulation la
monnaie divisionnaire (les pièces de monnaie), elle ne les fabrique pas.
Rappelons que c’est le Trésor public qui a gardé cette prérogative.
A quelle occasion un institut d’émission émet-il de la monnaie ? Vous
avez peut-être pensé spontanément à la planche à billets et au déficit
budgétaire ; ou bien à l’entrée de l’or et des devises (les monnaies d’autres
pays) dans les caves de l’Institut. Ce n’est pas tout à fait faux, mais c’est
une représentation trop étroite. Le but de ce chapitre permettra d’élargir et
de préciser le rôle de l’Institut d’émission, ou si vous préférez, de la Banque
centrale 6, en examinant à quel propos est créée et mise en circulation la
monnaie scripturale.
A l’époque, ces banques qui avaient des liens plus ou moins directs avec
les pouvoirs publics n’avaient pas le monopole de la création des billets. La
Banque d’Angleterre ne détenait ce privilège que dans une limite de 65 km
autour de Londres. Lorsqu’elle l’étendit au-delà, l’Ecosse y échappa ainsi
que les sociétés de plus de six personnes ! Ce qui revenait à donner
théoriquement le droit d’émettre des billets à toute personne privée. Bien
plus. durant la dernière guerre, le gouvernement britannique émit lui-même
des « currency notes », sorte de bons du Trésor pouvant servir de moyens
de paiement. Ce n’est qu’après 1945 que la Banque d’Angleterre obtint le
monopole de la création de billets. Longtemps, la situation fut, aux États-
Unis, encore plus anarchique. Avant 1939. on ne comptait pas moins de 50
types de billets de banque. Il n’est pas étonnant dans ces conditions, que les
États-Unis devinrent alors le paradis des faussaires. Quant à la France,
savez-vous que ce n’est qu’en 1848 que la Banque de France obtint le
monopole véritable de l’émission ?
Actif Passif
Créances provenant Monnaie Banque de France
d’opérations de
refinancement
Effets réescomptés Billets en circulation
Effets possédés, par suite Avoirs des autres banques
des interventions sur le dans leur compte courant à la
marché monétaire et Banque de France
obligations
Avances sur titres
Effets en voie de
recouvrements
Actif (contrepartie de la
Passif (monnaie émise par
monnaie émise par la
la Banque de France)
Banque de France)
Créances sur le Trésor Monnaie Banque de France
– monnaies divisionnaires – billets en circulation
– comptes courants – compte courant du
postaux 10 Trésor 11
– concours au Trésor public – avoirs des autres banques
dans leur compte courant
Créances provenant
d’opérations de
refinancement (voir tableau
précédent)
Test
Quand sera-t-il nécessaire de faire fonctionner « la planche à
billets » provoquant ainsi le gonflement de la masse monétaire
française ?
Réponses
Quand le commerce extérieur est excédentaire. En effet, dans
ce cas, nous gagnerons plus de devises que nous n’en
dépenserons. Des dollars, des marks, des lires, des livres sterling
seront changés contre des francs qu’il faudra créer au fur et à
mesure que ces devises entreront dans les réserves de la Banque
de France.
Actif (contrepartie de la
Passif (monnaie émise par
monnaie émise par la
la Ban- que de France)
Banque de France)
Or et créances sur l’étranger Billets en circulation
Or Comptes créditeurs
extérieurs 16
Disponibilités à vue à Comptes des banques,
l’étranger institutions et personnes
étrangères et leurs dépôts en
ECUS devises
Avances au fonds de Compte spécial du Fonds de
stabilisation des changes 16 stabilisation des charges
contre partie des allocations
Créances sur le Trésor de DTS
Créances provenant Compte courant du Trésor
d’opérations de public
refinancement
Or et autres actifs de Comptes créditeurs des
réserves à recevoir du agents économiques et
FECOM financiers
Comptes courants des
établissements astreints à des
constitutions de réserves
Autres comptes, dispositions
et autres engagements à vue
ECUS à livrer au FECOM
Réserves de réévaluation des
avoirs publics en or
1re question : Les particuliers déposent une partie des billets qui
étaient en circulation (30) dans les banques qui, à leur tour,
approvisionnent leur compte courant à la Banque centrale en lui
apportant leurs billets. Comment indiquez-vous cette opération
sur le bilan de la Banque centrale ?
Ce n’est pas pour rien que l’on dit que la Banque de France refinance les
autres banques.
Il n’y a vraiment création nette et directe de monnaie Banque centrale et
non substitution, que dans le cas où l’État a besoin d’une avance. Nous
avons d’ailleurs vu que la Banque de France est tenue, dans ce cas, par des
limites qui ne peuvent être changées que par la loi. Notez que là encore,
dans bien des cas. la création d’une monnaie scripturale par l’État a précédé
l’avance de la Banque de France. En effet, que se passe-t-il lorsque l’État
veut exécuter un règlement, par exemple payer un fonctionnaire : le Trésor
public crédite le compte courant postal du fonctionnaire. Tant que ce
fonctionnaire ne se sert pas de cet argent, ou tant qu’il ne s’en sert que pour
régler des personnes ayant un CCP. ou encore tant que le paiement à un
compte dans une banque est compensé par un mouvement en sens inverse
vers les CCP. le Trésor public n’a pas besoin de se procurer de la monnaie
Banque de France. Si, au moment où le Trésor public doit faire face à une
sortie nette de monnaie Banque de France il ne dispose pas de recettes
fiscales, il devra s’en procurer. Dans ce cas, la Banque de France agit
exactement comme avec les autres banques : elle facilite le refinancement
du Trésor et substitue sa monnaie à celle du Trésor public (en l’occurrence
celle des CCP).
Finalement, la Banque centrale semble ne répondre qu’à des besoins en
monnaie fiduciaire qui naissent de la création de monnaie scripturale
réalisée par d’autres, à travers les crédits accordés par les banques aux
entreprises ou à l’État, l’exécution des dépenses publiques ou les
opérations de change.
En fait, si les banques commerciales et, à un degré moindre le Trésor
public, ont la possibilité de créer de la monnaie, ils n’ont pas un pouvoir
monétaire total. car seule la Banque centrale a le pouvoir de créer la
monnaie fiduciaire qu’il faut obligatoirement posséder lorsque les
virements internes et les phénomènes de compensation deviennent
insuffisants pour faire face aux engagements à payer à vue, que les banques
et le Trésor public ont pris en créant de la monnaie.
Réponses
à la 1re question : La Banque centrale va soustraire 30 du poste
« billets en circulation » et augmenter d’autant le poste « compte
courant des banques ». Si vous avez eu la tentation d’augmenter
de 30 l’actif de la Banque après avoir crédité les comptes
courants des banques, vous devriez réfléchir qu’un billet
représente un engagement de la Banque centrale et qu’on ne peut
compter parmi ses avoirs des engagements sur soi-même. Cela
reviendrait pour une société anonyme à placer dans ses actifs ses
propres actions.
LA VALEUR DE LA MONNAIE ET SA
DÉFENSE
Test introductif au chapitre 4 17
Nous venons de voir dans les chapitres précédents comment la
monnaie est créée. Tout au long de cette première partie vous
vous êtes sans doute posé une question :
Pourquoi peut-on, à un moment donné, acheter tel bien avec une certaine
quantité de monnaie ? Pourquoi ne peut-on plus le faire à un autre
moment ? Ces questions donnent lieu à bien des réponses contradictoires et
au développement de toute une mythologie. Cependant, si nous désirons
tous avoir de la monnaie et. éventuellement. la garder en réserve et si la
monnaie peut servir d’intermédiaire dans les échanges, c’est que nous lui
attribuons tous une valeur fondamentale qu’elle tend à conserver.
Actif Passif
Or et créances sur l’étranger Billets en circulation
Créances sur le Trésor Compte courant à la Banque
Créances provenant d’opérations centrale
de refinancement
EXPLICATION DU TABLEAU
La contrepartie de la masse monétaire française n’est rien
d’autre que la sommation des bilans des banques commerciales,
de la Banque de France et de certains éléments de la comptabilité
du Trésor (notamment les créances que possèdent les particuliers
et les entreprises par suite des soldes créditeurs dans les chèques
postaux ou au Trésor).
L’étude de ces contreparties montre le rôle croissant des
banques dans la création monétaire. Certes, une partie des crédits
à l’économie ont été refinancés par la Banque de France, mais de
manière relativement modeste et de toute façon les banques ont,
sous la pression des entreprises et des particuliers, l’initiative de
la création des crédits à l’économie.
Les créances sur le Trésor réparties, là aussi, entre les banques
et la Banque de France ont joué un rôle relativement restreint
dans la croissance de la masse monétaire. On peut même affirmer
que la masse monétaire due à l’acquisition de ces créances est (en
dehors bien sûr des CCP) un héritage du passé. La recherche d’un
meilleur équilibre budgétaire, mais aussi l’impulsion donnée
automatiquement aux recettes par l’inflation, expliquent cette
situation (cf. l’ouvrage : l’Inflation).
Les réserves de change tiennent, elles aussi, une place
relativement faible dans les contreparties de la masse monétaire.
Toutes les fois que la situation de la balance des paiements se
dégrade, cette contrepartie diminue et vice versa. Notons que les
devises que les banques conservent dans leurs avoirs ne sont pas
prises en compte dans cette rubrique. Elles apparaissent dans le
poste « divers » 19. En fait leur montant est relativement modeste.
On voit ici, lorsque l’on tient compte de tous les éléments de la
masse monétaire, combien est fausse l’idée que les réserves de la
Banque de France sont la garantie de notre monnaie. Les réserves
de change représentent aujourd’hui moins de 10 % de la masse
monétaire... Cela n’empêchera pas la monnaie française d’avoir
une valeur.
Vous avez peut-être été tenté de voir dans l’or et dans les devises
possédés par un pays le fondement de la valeur de la monnaie. Ou bien,
sans aller jusque-là, vous avez pensé que, à toute monnaie nationale doit
obligatoirement correspondre un stock d’or dans les caves de la Banque
centrale.
LE SME
La création d’un Système monétaire européen a eu pour objectif
de diminuer les fluctuations des monnaies des pays de la CEE les
unes par rapport aux autres. La Grande-Bretagne a signé l’accord
du 6 décembre 1979 qui créait le SME, mais il a été admis que la
livre sterling continuerait pour l’instant à « flotter »
« séparément ».
Grâce à ce système, les fluctuations de chaque monnaie ne
devraient pas dépasser 2,25 % autour d’un taux pivot (c’est-à-dire
de la grille des parités déterminée par l’accord). Pour la lire, la
fluctuation maximale est portée à 6 %. Ces taux pivots peuvent
être révisés par des dévaluations ou des réévaluations.
1. Lorsqu’on risque de sortir des marges admises de fluctuation, il
y a intervention automatique du FECOM (Fonds européen de
coopération monétaire) et les banques centrales peuvent se
consentir des crédits.
2. Pour pouvoir intervenir, le FECOM a reçu une dotation
représentant 20 % des réserves en or (évaluées à un cours dérivé
du marché) et en devises des banques centrales. L’or est calculé
en fonction de la moyenne des cours enregistrés à Londres durant
les six derniers mois, sans que ce cours puisse excéder la cote des
deux derniers jours ouvrables.
3. Le système a été pourvu d’un dispositif d’alerte qui oblige un
gouvernement à intervenir pour freiner ou arrêter soit la baisse,
soit la hausse de sa monnaie. Ce seuil d’alerte (ou seuil de
divergence) est fixé à 0,75 % du taux pivot en ECU (European
currency unit).
4. L’ECU est l’unité de compte du SME ; il est calculé chaque
jour à partir du cours des monnaies des pays signataires de
l’accord (1 ECU = 0,828 deutsche Mark + 1,13 franc + 0,0885
livre + 0,286 florin + 3,66 francs belges + 109 lire + 0,217
couronne danoise + 0,00759 punt irlandais + 0,00759 franc
luxembourgeois. Le 19 mars 1979, date de son introduction,
l’ECU valait ainsi 5,7931 francs.
5. Chaque pays reçoit, en contrepartie de son dépôt au FECOM,
des ECUS.
6. Dans le plan initial, les apports de chaque membre prennent la
forme de crédits croisés. Le FECOM s’engage à racheter à terme
les ECUS, et l’État à revendre des ECUS. Ce n’est que dans une
deuxième phase que les transferts de devises seront définitifs.
5. La défense de la monnaie et le
financement du crédit
a) Banque du travail
Ce fut un des premiers rôles de la Caisse en devenant, en 1837, la banque
gérant les fonds recueillis par les Caisses d’épargne qu’il fallait protéger, à
la fois, contre les erreurs de gestion et les services de l’État. Aujourd’hui,
les fonds recueillis par les Caisses d’épargne (locale ou nationale)
représentent 80 % des fonds gérés par la Caisse. Certes, tous ces fonds ne
sont pas issus de l’épargne populaire, mais cette dernière y demeure
cependant prépondérante. Par la suite, lorsque apparurent les organismes de
prévoyance collective, elle devint tout naturellement leur banquier et mit à
la disposition d’organismes de prévoyance (notamment pour certains
régimes de retraite) son administration, afin de faciliter sa gestion. Cette
fonction l’a amenée, en outre, à créer une Caisse nationale de prévoyance
qui. grâce à ses formules et à ses tarifs. représente 16 % du chiffre d’affaires
de l’assurance-vie.
Naturellement, une partie des fonds drainés ne sert qu’indirectement aux
travailleurs, à travers les rôles de la Caisse, en tant que banquier des
collectivités locales et banquier du Plan ; toutefois. il faut noter qu’une
partie des ressources de la Caisse est utilisée pour le financement du
logement et. plus spécialement. du logement social. Près de 20 % de la
formation brute du capital fixe en logement est financée conjointement par
la CDC et les Caisses d’épargne. Selon les années, près des deux tiers des
ressources de la Caisse des HLM sont financés par la CDC. En outre, la
CDC apporte indirectement son concours au financement de la
construction, en alimentant le marché hypothécaire et le Crédit foncier.
c) Banque du Plan
La CDC l’est directement en accordant des prêts à long terme pour des
opérations d’intérêt général (mise en exploitation du gaz de Lacq. RATP.
prêts aux PTT...) ou encore en s’intéressant à l’ensemble des valeurs
mobilières émises en France, notamment des obligations. Elle est ainsi
devenue le premier investisseur institutionnel.
Elle l’est indirectement et d’une manière plus diffuse, en facilitant le
refinancement des effets du crédit à moyen terme, ou encore par ses
interventions sur les marchés monétaire et hypothécaire. Elle est même
devenue le premier offreur de monnaie sur le marché monétaire, dont elle
assure la régularisation grâce à des fonds de l’épargne liquide, évitant ainsi
une intervention trop importante de la Banque de France.
Notons ici que, contrairement à une opinion fort répandue, la CDC ne
joue pratiquement plus de rôle dans le financement du Trésor. Certes, elle
possède un important portefeuille de rentes. mais elle ne souscrit plus aux
emprunts publics et ses concours, sous forme de détention de bons du
Trésor et de versement en comptes courants, n’ont cessé de décliner.
TABLEAU D’ENSEMBLE SIMPLIFIÉ DES CAPITAUX
CONFIÉS A LA CDC AU 31 DÉCEMBRE 1978
(en milliards de francs)
La notion de liquidités
On nomme le rapport entre la masse des moyens de paiement
disponibles et le produit national brut, la liquidité nationale. Cette
notion paraît simple ; toutefois il y a quelque hésitation sur ce qui
doit être mis en relation.
Doit-on tenir compte uniquement de la masse monétaire au sens
strict du terme, ou doit-on y inclure l’ensemble de la quasi-
monnaie, y compris les dépôts dans les caisses d’épargne et les
bons du Trésor ? C’est cette dernière optique qui est
généralement retenue. On met donc le produit national brut en
rapport avec l’ensemble des liquidités immédiatement
disponibles ou non, éléments que l’on prend en considération
pour calculer la masse monétaire.
29
Commentaires
1. a) oui, vous avez avantage à emprunter, car le taux d’intérêt
réel demeure finalement négatif : 17 % — 19 % = — 2 %.
1. b) si vous avez répondu oui, vous estimez que la reprise est
proche, sinon il est dangereux d’emprunter à un moment où les
ventes chutent.
Les limites des mesures prises par la Banque centrale sont d’autant plus
fortes que les banques, du fait de la multiplication de leurs agences, de
l’accroissement du nombre de leurs clients (tout ceci par extension de
l’usage des chèques) et par leur politique commerciale, ont accru les
probabilités de virements internes, de compensation et diminué ainsi leurs
besoins relatifs de liquidité en monnaie Banque centrale.
Pour rendre la politique des taux plus efficace, il faut obliger les banques
à faire appel à la Banque de France.
Au-delà de cette divergence de fond, il faut bien avouer que la dispute est
aujourd’hui d’autant plus aiguë que monétaristes et keynésiens sont aux
prises avec la stagflation 35.
Derrière ce mot bizarre, se trouve une réalité que nous vivons chaque
jour un peu plus et qui frappa les pays anglo-saxons avant de toucher la
France : désormais la récession et le chômage n’empêchent plus les prix de
monter. Dorénavant les sociétés des pays industrialisés sont suffisamment
fortes pour maintenir leur pression sur les prix même lorsque la demande
faiblit. Et cette société d’inflation dépasse aujourd’hui les frontières à
travers la menace des pays de l’OPEP d’indexer le prix du pétrole sur notre
taux d’inflation. Nous sommes entrés dans une société d’inflation, et le
déséquilibre entre l’offre et la demande et, à plus forte raison, entre l’offre
et la croissance de la masse monétaire, n’est plus la cause unique, voire
fondamentale, de l’inflation.
Devant cette situation, les monétaristes ne perdent pas espoir. Il suffit,
disent-ils, de maintenir suffisamment longtemps la lutte contre le laxisme
monétaire et ne pas se laisser aller au découragement ou à une peur
excessive de la crise. N’oublions pas que, pour les tenants de cette thèse, les
péripéties à court ou à moyen terme n’influencent pas l’évolution à long
terme. Une déflation, même liée à une récession momentanée, ne met pas
en question le dynamisme et la croissance à long terme de l’économie.
Reste à se demander si, une telle politique étant efficace, elle pourrait être
politiquement supportable. M. Reagan, en alliant la diminution des
dépenses publiques et une régulation très stricte de la masse monétaire, a
provoqué une récession aux États-Unis. La chute de la production a entraîné
une chute encore plus rapide des recettes publiques. M. Reagan, qui voulait
relancer l’économie tout en arrêtant l’inflation par une politique de rigueur
monétaire et d’économies budgétaires, a abouti à une situation paradoxale.
Il a bien freiné l’inflation, mais le déficit budgétaire a atteint un niveau
record qui l’a amené à proposer une augmentation exceptionnellement
élevée des impôts. Parallèlement, le chômage a bondi et dépassé les
11000 000 de personnes, en février 1983.
Quelques chiffres sur la stagflation1 de 1970-1982
1
Ceux qui n’ont jamais lu un livre d’initiation économique ont avantage à se
reporter aux encadrés qui suivent, puis à reprendre la lecture de cette
introduction.
2
Expression signifiant pour le possesseur de monnaie : pouvoir d’utiliser
celle-ci pour se libérer de ses dettes.
3
Jusqu’à un maximum de : 1 F pour la pièce de 1 c ; 5 F pour les pièces de 5.
10. 20 c ; 10 F pour la pièce de 50 c ; 50 F pour la pièce de 1 F ; 250 F pour
celle de 5 F et 500 F pour la pièce de 10 F.
4
Toutefois on peut imaginer que l’on puisse tirer des chèques sur les livrets.
Les caisses d’épargne aimeraient que cette possibilité soit accordée à leurs
clients mais on comprend aussi la réticence des banques.
5
Voir test page suivante
6
Cette expression, qui supplante aujourd’hui dans le langage des spécialistes
celui d’Institut d’émission, est sans doute plus évocateur du rôle exact de la
Banque de France ou des banques qui jouent un rôle équivalent dans les
autres pays.
7
Voir le chapitre sur les administrations, dans l’ouvrage : le Circuit de
l’économie nationale.
8
Voir l’ouvrage : le Circuit de l’économie nationale.
9
Signalons aussi à ce chapitre les avances (très minimes) que la Banque de
France consent à l’Etat en contrepartie de la valeur faciale des pièces de
monnaie mises en circulation. La Banque de France achète, en quelque
sorte, au comptant la monnaie divisionnaire et la revend ensuite au fur et à
mesure des besoins de l’économie aux banques (ou éventuellement aux
particuliers), de façon à éponger les avances consenties à ce propos à l’État.
10
Ce sont les soldes des comptes à la Banque de France et aux Chèques
postaux. Notons ici que ce compte et celui de la monnaie divisionnaire sont
presque négligeables par rapport au dernier poste : concours au Trésor
public.
11
Ce compte courant est actuellement inférieur à celui des banques, car l’État
dépense régulièrement les sommes portées à son crédit. Ce compte courant
est surtout une pompe aspirante et refoulante de monnaie, tandis que les
banques, étant astreintes, comme nous le verrons plus loin, à des réserves
obligatoires sont amenées à gonfler le compte courant.
12
Cf. l’ouvrage : le Circuit de l’économie nationale.
13
Cf. encadré, p. 100.
14
Cf. l’ouvrage : le Circuit de l’économie nationale et l’Inflation.
Ces explications peuvent vous paraître obscures par suite de leur
concision. Vous en comprendrez sans doute mieux le sens après la lecture
du chapitre consacré à la valeur de la monnaie.
15
Avant cette décision unilatérale de la France, qui porte le prix du
kilogramme d’or, au 7 janvier 1975, à 20 078 F. l’or était évalué à 6 250 F
le kilogramme d’or fin, ce qui correspondait à la parité du franc, après la
dévaluation du 10 août 1969. Depuis la suppression du marché officiel de
l’or qui, jusqu’en avril 1968. tendait à stabiliser l’or à 35 $ l’once, et la crise
de confiance qui ébranle sérieusement la valeur du dollar. ce prix officiel
n’avait plus une grande signification. Aujourd’hui, le prix de l’or dépasse
souvent 600 $ l’once. La France a décidé d’aligner le bilan de la Banque de
France sur la réalité. Cette décision n’est cependant pas véritablement
acceptée par certains de nos partenaires.
16
Ceux qui voudraient approfondir ces éléments se référeront à l’encadré des
pages 76 et 77. Mais attention, sa compréhension n’est pas indispensable
pour comprendre l’essentiel.
17
Nous vous conseillons de faire ce test, surtout si vous n’avez pas lu le
Circuit de l’économie nationale [Réponses p 88]
18
Cf. l’ouvrage : l’Inflation.
19
Ce poste comprend aussi l’excédent des fonds propres sur les
immobilisations des banques et les engagements en francs et en devises des
banques envers leurs correspondants étrangers. Ce poste peut être, certaines
années, négatif.
20
Cf. l’ouvrage : l’Inflation.
21
Ceux qui veulent aller plus loin dans les relations monétaires avec
l’étranger sont renvoyés au chapitre 1 consacré à l’extérieur, dans l’ouvrage
le Circuit de l’économie nationale et au chapitre consacré à l’influence des
pays étrangers et des échanges extérieurs sur l’inflation, dans l’ouvrage sur
l’Inflation.
22
Cf. l’Inflation. l’Économie française et Comprendre l’économie mondiale.
23
Cf. l’ouvrage : l’Inflation.
24
Voir chapitre 3.
25
Suivre les explications sur le schéma p. 108 ; ce schéma illustre les relations
d’échange entre les agents économiques. Ceux qui voudraient étudier en
détail le circuit auquel il aboutit peuvent se référer à l’ouvrage de cette
même collection le Circuit de l’économie nationale.
26
Définissons ici très globalement l’inflation comme une hausse durable et
généralisée des prix. Pour ceux qui voudraient approfondir ces
connaissances, voir l’ouvrage de la même collection : l’Inflation.
27
Cf. dans l’ouvrage consacré au Circuit de l’économie nationale, le chapitre
réservé aux institutions financières, et dans l’ouvrage consacré à l’Inflation
le chapitre consacré aux banques.
28
Cf. dans l’ouvrage consacré à l’Inflation, l’encadré relatif à l’indexation de
l’épargne.
29
En prenant en numérateur la moyenne des liquidités existantes à la fin de
chaque mois puisque le PNB se forme aussi tout au long de l’année.
30
Notez qu’en ce qui concerne actuellement les effets réescomptés. le taux
concerne n’a aucune conséquence puisque ces effets sont réescomptés à un
taux très nettement inférieur à celui de réescompte officiel.
31
Cf. dans l’ouvrage, le Circuit de l’économie nationale, le chapitre consacré
à l’extérieur.
32
Ces devises reçoivent l’appellation de capitaux flottants. Ils sont souvent
exprimés en dollars, ce qui ne veut nullement dire qu’il s’agit de capitaux
détenus par les Américains. Ils peuvent fort bien être détenus par des
Français, des Allemands... Le périple de ces capitaux a, essentiellement,
pour objet la rentabilité à très court terme. Ils vont de places en places
financières à la recherche de placements à forte rentabilité. (Voir dans
l’ouvrage l’Inflation, le rôle de l’extérieur et des euro-dollars.)
33
Ce chapitre s’adresse à ceux qui veulent aller un peu plus loin. Peut-être
que certains d’entre vous auraient avantage d’aller directement à la
conclusion ou encore, s’ils n’ont pas certaines notions de base en ce qui
concerne les problèmes de l’inflation, pourraient-ils lire l’ouvrage que nous
consacrons, dans cette collection, à l’inflation.
34
D’après J.-H. David, La Politique monétaire, Dunod, 1974, p. 136-137.
35
La stagflation est un mot monstrueux qui tente d’unir stagnation et
inflation ; il signifie en clair que, désormais, la diminution de la demande
n’a plus d’action rapide sur le niveau des prix.
36
Il est. de ce point de vue. intéressant de voir que l’Allemagne maîtrise
mieux l’inflation que les autres pays. Les divers groupes sociaux y
acceptent plus aisément qu’ailleurs une certaine discipline et les
conséquences de la récession, en se souvenant de la grande inflation des
années vingt et de ses conséquences.
37
Comprendre l’économie mondiale et l’Économie française.
ISBN 2-02-004255-X
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