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ECONOMIE BANCAIRE

Cours revu et augmenté

Proposé par N’GRATIER Antoine


Docteur en Sciences Economiques

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SOMMAIRE

CHAPITRE I : LA BANQUE : UN ACTEUR ECONOMIQUE ESSENTIEL

CHAPITRE II : L’INDUSTRIE BANCAIRE

CHAPITRE III : LA BANQUE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE

CHAPITRE IV : LA BANQUE DANS LES ECONOMIES D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE

CHAPITRE V : QUELS SONT LES DEFIS DE LA BANQUE AUJOURD’HUI ?

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CHAPITRE I : LA BANQUE : UN ACTEUR ECONOMIQUE ESSENTIEL

La banque est un acteur essentiel de l’économie de par les objectifs qu’elle poursuit
et les fonctions et services qu’elle rend à la communauté. La diversité de ses
activités et métiers fait d’elle une entité à part entière.

A. Distinguer les banques de 1er rang des banques de 2nd rang

 Les banques de 1er rang ou banques centrales


Rôle : mise en place de la politique monétaire avec pour objectifs la stabilité des prix,
des taux d’intérêt et des taux de change. Par ailleurs, elles interviennent dans la
politique économique des Etats pour maintenir leur taux de croissance et le plein
emploi. Les BC sont également chargées de la fabrication de la monnaie fiduciaire
(billets en circulation dans l’économie) et jouent un rôle de prêteur aux banques de
2nd rang.
 Les banques de 2nd rang ou banques commerciales
Rôle : Etablissements de crédits en lien direct avec les particuliers, les
professionnelles et les entreprises.
B. La banque commerciale comme unité économique et acteur économique

 La banque : unité économique


Etant une unité économique et donc une entreprise, la banque vise un certain
nombre d’objectifs comme :
 La satisfaction de la clientèle (répondre aux attentes des clients)
 La réalisation d’un bénéfice (en vue d’assurer sa pérennité)
 La maîtrise des risques inhérents à ses activités.
Il faut noter qu’en tant agent économique rationnel, la banque cherche la
maximisation de son profit sous la contrainte de ses coûts.
Elle cherche à résoudre le programme suivant :
𝑀𝑎𝑥 𝑓(𝐿, 𝐾)
{𝑠 (Programme primal ou marshallien)
⁄𝑐 𝑐𝑜û𝑡𝑠 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
Ou

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𝑀𝑖𝑛 𝑐𝑜û𝑡𝑠 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
{ 𝑠⁄ 𝑄̅ (Programme dual ou hicksien)
𝑐

 La banque : acteur économique

La banque en tant qu’acteur économique remplit les fonctions suivantes :


Une fonction de création monétaire : A l’ origine, la banque est chargée de la
protection des dépôts. Au fil des décennies, celle-ci y a adjoint la fonction de
distribution de crédit qui a fait d’elle une créatrice de monnaie1. Ainsi donc, quand il
octroie du crédit, le banquier crée de la monnaie. Celle-ci est détruite lors du
remboursement du crédit.
A travers cette fonction monétaire, la banque crée de la richesse à travers une
relance de la demande telle que préconisée par Keynes et réalise son Produit Net
Bancaire (PNB). En effet :
PNB = Commissions nets + Intérêts nets
Commissions nets : commissions reçues (sur les services comme la banque à
distance, les retraits GAB chez des confrères, etc.) – commissions versées (aux
apporteurs d’affaires).
Intérêts nets : intérêts reçus (sur l’octroi de crédits) – intérêts versés (sur la
distribution d’intérêts sur les comptes d’épargne et autres Dépôts à Terme).
Une fonction de distributeur de services : au niveau des moyens de paiement, des
titres (actions, obligations).

C. Les activités bancaires

 Le cœur de métier : l’intermédiation bancaire


L’intermédiation bancaire consiste pour la banque à se positionner entre les acteurs
à capacité de financement (ACF : les déposants ou pourvoyeurs de ressources) et
les acteurs à besoin de financement (ABF : les demandeurs de crédit ou
emprunteurs). Dès lors, dans ce rôle de garant des dépôts et de pourvoyeur de
crédit, la banque joue sa crédibilité. En effet, en décidant d’octroyer du crédit à
partir des dépôts des agents à capacité de financement, la banque s’engage à
garantir la restitution des fonds de ses déposants à tout moment lorsque ces

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La monnaie est un instrument d’échange qui remplit trois fonctions : unité de compte, passerelle dans le
temps, moyen d’échange.

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derniers les réclament. L’intermédiation bancaire est une activité délicate. Cette
intermédiation entraine une transformation des informations, des échéances et des
risques.
Il y a une asymétrie d’information entre les (ACF) et les (ABF). La banque procède à
une transformation des informations, des échéances et des risques en se
positionnant entre ces deux acteurs économiques. En effet, il serait coûteux aux
ACF de chercher le meilleur emprunteur, de même qu’aux ABF de chercher le
meilleur prêteur. La banque transforme l’information en minimisant le coût de
recherche pour les acteurs, transforme les échéances puisqu’il serait difficile pour le
prêteur de trouver l’emprunteur dont les échéances de remboursement
coïncideraient avec la durée de son dépôt, transforme les risques en les minimisant
tant pour le prêteur que pour l’emprunteur.
 Les autres services
Il s’agit des opérations de vente d’actifs monétaires (devises, par exemple) et de
conseils (sur fortunes privées, par exemple), de location (de coffre-fort, par
exemple),
Il s’agit également d’opération sur actifs financiers (actions, obligations).
Opérations possibles à travers les Sociétés de Gestion et d’Intermédiation (SGI) des
groupes bancaires.
D. Les différents métiers de la banque
Les différents métiers de la banque peuvent s’observer à travers les différentes
directions qui composent la banque.
 La direction de la banque de détail ou du retail ou de réseau
Dans cette direction, les métiers sont les suivants selon un ordre hiérarchique :
Le chef de zone : qui coordonne un ensemble de points de vente (agences)
Le chef d’agence : pilote du point de vente
Le chargé de clientèle entreprise : gestionnaire de la clientèle entreprise
Le chargé de clientèle professionnelle : gestionnaire de la clientèle
professionnelle (professions libérales : notaires, pharmaciens, commerçants, etc.)
Le chargé de clientèle particulier : gestionnaire de la clientèle des particuliers
Le chargé d’accueil : passerelle entre la clientèle et les différents chargés de
clientèle

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Le chef de caisse et les guichetiers (métiers susceptibles de disparaitre dans
les années à venir)
 La direction de la banque de financement
Le chef de service grande entreprise
Le chargé de la clientèle grande entreprise
Le chef de service PME
Le chargé de clientèle des PME
 La direction de la banque privée : banque de la clientèle fortunée
Le gestionnaire de patrimoine
 La direction de gestion de titres
Le gérant portefeuille
L’ingénieur financier
E. Les relations entre la banque et ses parties prenantes

 La banque et l’Etat
En tant qu’acteur économique, la banque participe à la composition des recettes
fiscales par le paiement des impôts. Les richesses dégagées par les banques
occupent une place non négligeable dans le PIB de nos pays subsahariens. De plus,
la banque est un pourvoyeur d’emplois et participe ainsi à la réduction du chômage.
A travers sa Société de Gestion et d’Intermédiation (SGI), la banque est un vecteur
de mobilisation de ressources. Lors du lancement des emprunts obligataires par les
Etats, les banques à travers leurs SGI mobilisent les fonds qui serviront à la relance
de l’économie. La banque peut également être prêteur pour les Etats et financer
ainsi l’économie à travers du crédit.
 La banque et ses salariés
Les salariés constituent la première richesse de toute entreprise ; ceux-ci sont tenus
par des obligations de résultats tenant compte des attentes des actionnaires et de
la concurrence dans la profession. Le milieu bancaire est l’un des secteurs de
l’économie où le taux de turn over est très élevé ; les débauchages de salariés se
font un rythme accéléré. Cet état de fait n’est pas de nature à assurer et développer
l’appartenance à l’entreprise.
Que faut-il alors aux salariés pour développer chez ceux-ci « l’esprit d’appartenance
à l’entreprise » ?

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 La banque et ses clients
La clientèle des banques est très diversifiée. Cette diversification est liée à des
besoins également diversifiés. L’exigence des clients est de plus en plus marquée au
vu de la multiplicité des acteurs bancaires. Tout porte à croire que l’offre est
supérieure à la demande. En Côte d’Ivoire, en raison du faible taux de bancarisation
(à peine 25%), les banques s’orientent de plus en plus vers les couches jeunes de la
population. On constate que des offres sont proposées désormais aux étudiants,
aux nouveaux entrants sur le marché du travail. Un rajeunissement de la base
clientèle s’impose de plus en plus, la digitalisation et la numérisation étant au
rendez-vous.

 La banque et ses fournisseurs


La banque est une grande cliente de fournitures papiers, mais également de
fournitures informatiques. Ces dernières années, en Côte d’Ivoire, on assiste à une
fourniture de ressources humaines de la part de partenaires extérieurs de la banque.
Il s’agit d’un phénomène de sous-traitance de certains services. Les équipements
bancaires (informatiques, immobiliers, mobiliers, etc.) sont en perpétuelle
mutation. On assiste à des relooking de façades, à des changements d’identité
visuelle, au renouvellement des parcs informatiques notamment en ce qui concerne
les logiciels, etc. Ces changements appellent des expertises précises.

 La banque et ses concurrents


La banque entretient des relations particulières avec ses concurrents. Pour leur
intérêt commun, les banquiers sont tenus d’échanger des informations
commerciales dans le but de le préserver. L’échange commercial par exemple dans
le cadre d’effets à payer peut permettre d’anticiper sur la survenue de créances
douteuses.
 La banque et sa communauté d’implantation
Les développements de fondations qui s’accompagnent d’actions Responsabilité
Sociale des Entreprises (RSE) font désormais partie intégrante de la stratégie des
banques. Journées citoyennes, actions de charité, campagnes de vaccinations, etc.
revêtement de façades sont autant d’actions menées par les banques qui les
qualifient d’actions RSE. Mais le débat sur la publicité implicite que font les banques
à travers ses « actions de bonté » est présent.

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CHAPITRE II : L’INDUSTRIE BANCAIRE2
Les activités bancaires s’apparentent aujourd’hui comme des activités industrielles
en raison de la multiplicité des produits, du travail à la « chaîne » qui est mené pour
les réaliser, de la cadence de leurs écoulements…
Depuis l’avènement des « 3D », le secteur bancaire s’est remodelé et la structure des
marchés bancaires connaît des mutations.
A. La contestabilité ou non du marché bancaire
Un marché contestable ou disputable l’est parfaitement si l’entrée et la sortie y sont
absolument libres. Les barrières à l’entrée et les coûts irrécupérables sont
inexistants.
Les propriétés de l’équilibre d’un marché contestables sont celles du marché de
Concurrence Pure et Parfaite.
Sur un marché contestable, quel que soit le nombre de firmes installées, la
concurrence potentielle discipline le marché et contraint les firmes à délaisser les
pratiques aux antipodes de la concurrence notamment en termes de quantités et
de prix. Ainsi, les prix et les profits excessifs sont prohibés, de même que les
systèmes de prix prédateurs.
A l’analyse, le marché bancaire n’est pas contestable puisqu’il existe des barrières à
l’entrée :
- Barrières légales : exigence de fonds propres, agréments, taux de réserve
obligatoires, etc.
- Barrières économiques : réseaux de succursales, d’agences, de points de
vente, équipements informatiques spécifiques, image,…
Toutefois, avec le développement de la titrisation, les marchés bancaires ont
commencé à gagner en contestabilité, notamment en ce qui concerne des actifs
financiers dont les crédits bancaires certes faiblement récupérables.
Sur le marché bancaire ivoirien la contestabilité s’est fait remarquer en termes de
prix du crédit. L’on a commencé à assister depuis le début des années 2010 à des
systèmes de prix que l’on ne pourrait qualifier de prédateurs, mais ayant à peu près
des traits caractéristiques. En effet, pour racheter la clientèle des autres consœurs,
des banques ont revu considérablement le prix de leur crédit à la baisse, obligeant
leurs consœurs à reconsidérer leurs offres de crédits.

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Ce cours s’inspire largement de Scialom (2018).

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B. La restructuration de l’industrie bancaire : concentration
Les « 3D » ont accru le degré de contestabilité de l’industrie bancaire et entrainé les
banques à exercer en leurs seins plusieurs qui en font des banques quasi-
universelles.
- Le mouvement vers la banque universelle
Les banques d’aujourd’hui pratiquent pour la plupart des fonctions de banques
universelles. Une banque universelle exerce en son sein plusieurs métiers allant de
la banque de particuliers à la gestion actif-passif de son propre bilan en passant par
la banque d’entreprises, les activités de marché, la gestion d’actifs pour compte de
tiers et la conservation de titres, les activités de banque d’affaires (fusions
acquisitions – opération de capital risque), la bancassurance, les métiers de la
logistique (dont la gestion des moyens de paiement).
Ce mouvement des banques vers la banque universelle se matérialise par des
concentrations ayant divers ressorts.
- Les ressorts des concentrations bancaires
La concentration dans une industrie se justifie économiquement par la recherche
d’économie d’échelle. Les facteurs explicatifs de la concentration :
- Bloquer l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché.
- Existence de surcapacités affectant certains segments des marchés
bancaires.
- Recherches de cash-flow destiné à accroître l’effet de levier des banques
sur les marchés de fonds liquides.
- Etre couverts par le parapluie de la doctrine Too Big To Fail ou d’accroître
la richesse des managers au détriment des actionnaires.

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CHAPITRE III : LA BANQUE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE

Le financement de l’économie est nécessaire pour la croissance et le


développement. Les banques, acteurs de la création monétaire participent de
manière importante au financement des investissements qui s’accompagnent
inévitablement de risques à maitriser.
A. Le financement de l’économie : un risque calculé !
La relance de l’économie à travers une relance de la demande telle que préconisée
par J.M. Keynes ne peut pas se faire uniquement par l’Etat-providence. Relancer
l’économie suppose des investissements qui ne sont possibles que grâce aux
financements. A cet effet, les banques jouent un rôle fondamental (voir chapitre
supra). Cependant, vu qu’il n’est qu’intermédiaire entre les ACF et les ABF, le
banquier se doit de calculer le risque qu’il prend en octroyant du crédit (qui signifie
confiance) ; sa crédibilité étant en jeu.
B. Dispositions à prendre avant tout type de financement

 Le Know Your Customer (KYC)


Avant de faire confiance à quelqu’un et donc lui octroyer du crédit, il est nécessaire
que le banquier connaisse ce dernier. La connaissance du client ne doit pas être
illusoire, mais opérationnelle. Une connaissance illusoire repose sur des ouï-dire,
tandis qu’une connaissance opérationnelle appelle :
Pour le particulier, une vérification approfondie de l’identité du client, de son
patrimoine mobilier et immobilier, de ses opérations bancaires, de son revenu, du
type d’activité qu’il exerce, ses relations avec les autres banques
 La connaissance de l’objet du financement
Si pour les particuliers, la connaissance de l’objet à financer ne détermine pas
fondamentalement l’octroi du crédit, pour les entreprises, il n’en est pas de même.
Pour les personnes morales, le financement doit être causé et correspondre à leur
activité. La demande de financement d’une machine agricole par un commerçant
de produits laitiers devrait attirer l’attention du banquier.
 S’assurer de l’existence de garanties
Pour pallier toute imprévisibilité, le banquier doit s’entourer de garanties avant tout
financement d’un concours. Dans certains cas, il est demandé au futur bénéficiaire
du crédit de produire un cash coll qui représente les 100% du financement. La
garantie peut être la constitution progressive d’un compte de dépôt de garantie non

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rémunéré, une hypothèque dans le cas du financement d’un bien immobilier, un
aval, etc.
En tout état de cause, il faut noter que ce n’est pas la garantie qui motive la décision
de décaissement, mais bien l’étude du dossier qui passe par les points vus plus haut.
C. Quels sont les différents types de financement de l’économie par
la banque ?
Il existe trois grandes familles de crédit au niveau des banques :
Les crédits de court terme
Les crédits de moyen terme
Les crédits de long terme

 Les crédits de court terme ou de trésorerie


On cite par exemple la facilité de caisse, le découvert, l’escompte d’effets (de
commerce), les obligations cautionnées, les cautions d’agrément.
 La facilité de caisse : une souplesse accordée à un client sur de
très courtes périodes (quelques jours) qui rend son compte
débiteur.
 Le découvert : souplesse accordée sur une période plus grande
que la facilité de caisse (quelques semaines, voire quelques
mois).
 L’escompte d’effets : ce type de concours permet à celui qui a
accordé des délais de remboursement de retrouver une partie
de sa créance auprès de son banquier.
 Les obligations cautionnées ou traites en douane : ce sont des
engagements de payer que la banque prend en signant avec son
client des effets en paiement des droits de douane dus sur des
marchandises importées.
 Les cautions d’agrément : cautions octroyées par la banque à
ces clients en vue d’exercer une activité règlementée.

 Les crédits de moyen terme dits encore de consommation

 Le crédit amortissable : crédit à la consommation amortissable


selon un échéancier bien défini.
 Le crédit revolving ou crédit permanent : crédit dont le
montant se reconstitue au fur et à mesure des remboursements
effectués.
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 La location avec option d’achat : opération consistant pour une
société de crédit-bail affiliée à la banque d’acquérir pour un
client un bien (automobile) qui le lui loue sur une durée en lui
permettant de se porter acquéreur en fin de contrat avec une
option d’achat à valeur résiduelle.

 Les crédits de long terme ou crédit immobilier

 Le prêt immobilier classique : financement octroyé par la


banque à un client en vue d’acquérir un bien immobilier en
prenant une hypothèque (de 1er rang) sur le bien.
 Le plan épargne logement : crédit immobilier à taux
préférentiel réservé aux épargnants détenteurs de droits à prêt
suite à un effort d’épargne réalisé sur un Compte Épargne
Logement.

D. Le suivi des crédits octroyés


Le suivi des crédits octroyés demeure un champ d’action très important de l’activité
bancaire, et ce, d’autant plus que la banque joue un rôle d’intermédiation entre les
ACF et les ABF.
La révision du portefeuille par les exploitants et les agents de la fonction crédit doit
se faire de manière minutieuse. L’absence de suivi efficace des crédits octroyés est
à l’origine de créances douteuses souvent irrécouvrables. Le suivi des engagements
devrait se faire au contact du client ; par des visites régulières, la surveillance des
mouvements importants sur le compte de ce dernier.

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CHAPITRE IV : LA BANQUE DANS LES ECONOMIES D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Parler de banque dans les économies d’ASS permet d’aborder des problèmes
auxquels sont confrontés les acteurs économiques de ces économies, notamment
les PME dont le poids dans le PIB et la résorption du chômage est important.
A. L’environnement bancaire des pays d’Afrique subsaharienne
De profonds changements sont survenus dans l’environnement bancaire depuis ces
vingt dernières années. Ces changements sont dus à une libéralisation financière,
une surveillance plus accrue des marchés qui a permis une solidité des systèmes
bancaires, à un développement rapide des réseaux de groupes bancaires
panafricains. Avec l’avènement des « 3D » : Déréglementation, décloisonnement,
désintermédiation, les frontières au niveau de la finance mondiale ont été abolies et
les marchés sont entrés dans une phase d’échanges sans précédent.
Par ailleurs, l’environnement bancaire en ASS est marqué désormais par un retrait
progressif de l’Etat des banques détenues par celui-ci. Les fusions, les absorptions,
les rachats d’entités bancaires ont permis le relèvement de la liquidité (bien qu’elle
soit de courte période) de certaines banques.
Le rôle des bailleurs de fonds a diminué considérablement et les flux financiers de
ces derniers sont dirigés vers les pays disposant d’abondantes ressources
naturelles3.
Le taux de pénétration bancaire reste encore marginal et la présence de
concurrents non bancaires (Compagnie de téléphonies mobiles) pourrait être un
moyen d’augmenter ce niveau.
B. Typologie de la clientèle des pays d’Afrique subsaharienne
La clientèle des banques en ASS se compose de particuliers et de personnes
morales. Quoique le taux de pénétration bancaire soit en progression, on note
qu’une part importante de la population est exclue du système financier et bancaire.
Cette situation s’explique tant du côté de l’offre que de la demande de service
bancaire.
Du côté de la demande, le taux d’analphabétisme est un facteur important
d’exclusion. Les clients (surtout les particuliers) pour la plupart non instruits
trouvent parfois compliqué et même risqué d’accéder aux services bancaires. S’ils

3
Informations tirées principalement du rapport de la Banque Européenne d’Investissement sur les « Tendances
récentes dans le secteur bancaire en Afrique Subsaharienne : du financement à l’investissement » de Mars
2016.

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ne thésaurisent pas les fonds, ces derniers ont recours aux services des Institutions
de Micro-Finance (IMF) pour conserver leurs dépôts et espérer un
accompagnement. L’aspect luxueux des points de vente (ou agence) peut
constituer a priori un frein à l’accès aux structures bancaires surtout dans les
provinces.
Le niveau de pauvreté peut également être un obstacle à l’entrée sur le marché
bancaire. De ce fait, accéder au marché bancaire pourrait s’assimiler à un luxe.
Au niveau de l’offre, l’absence de points de vente dans des zones jugées peu
rentables découragent les prospects parfois demandeurs de services financiers. Les
offres inadaptées par rapport aux différents segments de la population, de même
que le faible accompagnement en termes de crédits bancaires n’est pas de nature à
favoriser le relèvement du taux de bancarisation. Les exigences réglementaires et
de lutte contre le blanchiment des capitaux amènent les banques à être plus
regardantes sur l’introduction d’un nouveau client dans son portefeuille
relativement à la documentation à fournir pour l’ouverture d’un compte, par
exemple.
C. La problématique du financement des PME en Afrique4
Selon AFRICAPRACTICE (2005), les PME contribuent à plus de la moitié du PIB et de
l’emploi en Afrique représentant environ 95% de l’activité manufacturière et 70% de
l’emploi industriel au Nigeria, principal pays d’ASS (hors Afrique du Sud).
Il semble même que le problème de financement soit le premier obstacle au
financement des PME loin devant les problèmes de corruption, de déficience des
infrastructures, ou bien de fiscalités abusives.
Il est nécessaire de comprendre comme le souligne Lefilleur (dont le papier résume
fort éloquemment la problématique du financement des PME en Afrique) de savoir
pourquoi il y a une réticence des banques à accompagner financièrement les PME
en Afrique et ensuite quelles sont les solutions qui permettraient d’améliorer les
voies d’accès au financement que ce soit du côté de l’offre comme de la demande.
 Raisons de la réticence des banques à financer les PME en ASS

 Asymétrie d’information entre entrepreneurs et banquiers. Les


raisons de cette asymétrie sont les suivantes :

 Frontières souvent poreuses entre actifs de l’entreprise


et patrimoine personnel de l’entrepreneur, crédit

4
Partie inspirée du papier de Julien Lefilleur : « Comment améliorer l’accès au financement pour les PME
d’Afrique subsaharienne ? »

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personnel et crédit professionnel => appréciation
négative du banquier quant à la capacité de
remboursement de son emprunteur.
 Recours à des cabinets comptables indépendants,
compétents et crédibles => mauvaise qualité de
l’information financière transmise aux banques.
 Absence souvent de centrales de risques ou d’incidents
de paiement. Quand ces centrales existent, celles-ci sont
partiellement ou pas consultées en vue de la décision à
prendre par rapport à l’octroi d’un crédit. (Existence du
BIC en CI).
Face à cette situation d’asymétrie d’information, les garanties devraient permettre
l’atténuation du risque encouru par la banque. Or, force est de reconnaître que les
garanties réelles ont une faible valeur de revente en cas de défaillance de
l’emprunteur (cas des actifs corporels) face à un marché étroit où l’on trouve
difficilement preneur. Même les garanties de terrains avec titres fonciers ou baux
ne sont pas facilement utilisables en cas de défaillance en raison des procédures
administratives longues. En tout état de cause, le circuit de recouvrement quand les
garanties existent semble décourager les prêteurs. Face à ces difficultés, les
banques proposent des taux très élevés qui excluent davantage les PME.
 La pénurie de ressources, notamment les MLT est également un
frein au financement des PME (il faut se rappeler que les
banques jouent un rôle d’intermédiation)

D. Faut-il revoir le mode de fonctionnement des banques en Afrique ?


Ce n’est pas tant le mode de fonctionnement des banques en Afrique qui doit être
revu, que des adaptations qui doivent être faites en vue de répondre aux attentes
des clients, surtout des PME dont la difficulté principale reste l’accès au
financement. Quoiqu’il en soit, les solutions pour les particuliers comme pour les
personnes morales sont à trouver dans la typologie de la clientèle.
Pour ce qui est des solutions à la problématique du financement des PME, il faut
noter qu’il est important de développer des systèmes financiers plus adaptés
comme le développement de banques commerciales de tailles plus modestes ou de
banques rurales, idéalement à capitaux locaux. La synergie banque société de
crédit-bail pour le financement de certains actifs corporels ; la synergie banque et
IMF peut également être envisagée, en vue de répondre aux besoins des PME. En
effet, la viabilité des IMF s’explique par la relation de proximité entre emprunteurs
et prêteur alors que la force des banques réside dans leur capacité à mobiliser des
ressources. Les banques dans ce cas prêteraient des fonds aux IMF qui à leur tour
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dégageraient des fonds pour les PME en raison de leur proximité. Cette pratique
peut avoir pour effet d’augmenter le taux du crédit et finir par décourager
l’emprunt.

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CHAPITRE V : QUELS SONT LES DEFIS DE LA BANQUE AUJOURD’HUI ?

Les défis sont immuables dans un monde en mutation accélérée. Pour leur survie et
leur pérennité, les banques sont obligées de faire face aux challenges qui se posent
à elles. Les contrôles réglementaires, la concurrence, les NTIC font partie de
l’activité et aucune banque ne peut en faire l’impasse.
A. La lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme (LBC-FT)
La lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme
constituent une priorité mondiale. Au cœur de cette lutte se trouvent les banques.
En effet, celles-ci sont les vecteurs par lesquels les « blanchisseurs » introduisent des
fonds d’origine douteuses souvent issus d’activités de vente d’armes, de trafics
humains, de vente de drogues, etc. avec souvent pour dessein de commettre des
actes de terrorisme.
Le blanchiment de capitaux est l’acte par lequel des personnes physiques ou
morales introduisent des fonds d’origine douteuse dans le circuit normal (banque)
en vue de leur donner un caractère licite. Etant donné que les banques constituent
le canal parfait par lequel, les auteurs de blanchiment introduisent leurs fonds, les
premières sont appelées à développer une vigilance accrue dès la naissance d’un
compte, leur responsabilité étant engagée. Pour les aider dans leur LBC-FT, les
banques sont accompagnées dans leurs actions par des acteurs nationaux et
internationaux.
La CENTIF (Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières) au niveau
national ; le GIABA (Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment
d’argent en Afrique de l’Ouest) au niveau sous-régional et le GAFI (Groupe d’Action
Financière) au niveau international.
Le banquier est tenu en cas de soupçon ou de doute sur une opération bancaire, de
rédiger une déclaration de soupçon et en avertir la direction de la conformité par
son service de LBC-FT ; sa responsabilité étant engagée.

A la naissance du compte, le KYC est une fois de plus utilisé. Connaître son client
pour la banque est une obligation professionnelle ; une connaissance vague ou
illusoire n’est pas acceptable. Dans la LBC, il est demandé aux banquiers d’avoir une
connaissance certaine de l’activité de son client (Sources de revenus, activités,
opérations) et ce dès l’entrée du client dans la banque matérialisée par l’ouverture
du compte. Lors de la vie du compte, le banquier doit être suffisamment informé

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des mouvements et opérations qui s’opèrent pour le compte et sur le compte de
son client.
Des mouvements inhabituels (opérations de versements et/ou de retraits,
virements, ordres de transferts à l’étranger) sont à surveiller. Ces mouvements
inhabituels peuvent être soient de grosses opérations de dépôts ou de retraits sans
justificatifs, de petites opérations répétitives, etc. De telles opérations doivent
alerter le banquier.
La lutte contre le blanchiment des capitaux est un véritable défi pour les banques.
Cependant, celles-ci sont aidées dans leurs tâches par des acteurs nationaux et
internationaux auxquels elles doivent constamment se référer en cas de soupçons
sur des opérations inhabituelles.
B. La concurrence exacerbée, la mondialisation des échanges et la
maitrise du risque systémique.

 La concurrence exacerbée
Le marché bancaire en ASS et surtout en Côte d’Ivoire est marqué par une
concurrence sans précédent qui va crescendo. Pour s’en convaincre, il suffit
d’observer à quel rythme sont créées les agences et à quelle vitesse s’étendent les
réseaux bancaires. Une banque à pour concurrents d’une part ses consœurs et
d’autre part ses concurrents non bancaires (sociétés de téléphonies mobile,
sociétés de crédit-bail, IMF). Si hier, le marché était très peu concurrentiel avec à
peine 10 banques commerciales et avec des clients qui venaient tout naturellement
se faire ouvrir des comptes et dans certains cas « plaider » pour avoir un concours,
cela n’est plus le cas aujourd’hui. Le banquier qui ne va pas à la recherche de clients,
trace les chemins de la dégradation de son PNB. L’offre étant largement supérieure
à la demande.
 Concurrence bancaire
Les banques aujourd’hui se livrent une véritable guerre des prix et sont
constamment dans l’innovation pour sortir chaque jour un peu plus de nouveaux
produits. Cette concurrence à laquelle se livrent les banques n’est pas de nature à
déplaire aux clients qui se trouvent face à des choix tout aussi intéressants les uns
que les autres. Avant 2012, toutes les banques pratiquaient des taux d’intérêts sur
crédit variant entre 12% et 15% (Taux de Base Bancaire + une marge). Depuis 2014, on
assiste à une réduction considérable des taux sur crédit en taux du TBB (9% parfois
8%). Cette situation, rendue possible grâce à la concurrence, améliore le niveau des
investissements dans le pays et montre tous les avantages liés à une situation de
concurrence : amélioration des offres de services. Certaines banques ont grâce à
leur réseau d’agences et aux offres alléchantes sur les crédits récupérés le maximum
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de clients des autres consœurs grâce aux rachats de dettes, qui se sont
accompagnés dans certains cas de créances douteuses et souvent irrécouvrables.
 Concurrence non-bancaire
Cette concurrence non bancaire est celle des compagnies de téléphonies mobiles,
des sociétés de crédit-bail, des IMF.
Avec le développement des paiements mobiles (transferts d’argent, paiement de
salaire, épargne à taux intéressants, rapidité dans l’exécution des tâches,
documentation peu exigeante), les sociétés de téléphonies mobile « grignotent » de
véritables part de marchés. Leurs présences dans des zones rurales et la simplicité
de leurs opérations en font de sérieux concurrents. Le développement de banque
de téléphonie (agences, agents dédiés, installation de GAB, etc.) mobile confirme
l’intention de ses concurrents non-bancaires de jouer à armes égales sur le terreau
des banquiers.
Les sociétés de crédit-bail qui offrent dans un délai défiant toute concurrence des
matériels et équipements d’exploitation aux entreprises, sont également des
concurrents à prendre très au sérieux.
Les IMF installées dans des zones qui pourraient a priori être considérées comme
des zones peu rentables font leur bout de chemin. La facilité avec laquelle des
institutions recrutent leurs clients devrait interpeller les banquiers.

Tous ces types de concurrence ne sont pas sans conséquences.


Conséquences de cette concurrence exacerbée.
Pour les banques : développement du PNB pour certaines, pertes pour d’autres (une
entente ne serait-ce que tacite serait-elle viable ? Est-elle possible dans le jeu
libéral ?)
Pour les clients : Amélioration de la qualité de services, augmentation des
investissements, amélioration du niveau de vie (le client ne finira-t-il pas par avoir
trop d’estime et demander l’impossible ?)
Pour les salariés : Challenges et remise en cause constants, augmentation du volume
de travail, stress,… surtout quand le volume de ressources humaines stagne.
Dans le même ordre d’idée, les salariés sont confrontés à un dilemme, celui du
développement commercial face à la maîtrise des risques.

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 La mondialisation des échanges et la maitrise du risque systémique
L’introduction des « 3D » dans l’économie mondialisée n’a pas que permis le
développement des investissements et donc de la richesse. Le monde a assisté ces
dernières années à une faillite inimaginable de grands groupes bancaires. Ces
faillites qui étaient susceptibles d’entrainer (risques systémiques) tout le système
ont porté un coup dur à l’économie mondiale. Nos économies africaines ont pu
résister en raison de leurs activités plutôt fondées sur l’économie réelle. Face à ces
faillites, les autorités de tutelle ont renforcé la surveillance bancaire (évoquer la
crise des subprimes) ; les marchés ayant montré une fois de plus leur fragilité. Le
développement des stress tests et des Plans de Continuité des Activités (PCA) sont
désormais des exigences réglementaires de la part du régulateur. Celles-ci sont
censées permettre aux banques de développer des attitudes d’anticipation, de
prévention.
C. Développement commercial vs Maitrise des risques
Le banquier est un commercial. Il est appelé à développer un portefeuille clientèle
sain. Il poursuit dès lors un double objectif, le développement du volet commercial
qui s’accompagne d’une grande maitrise des risques. La conciliation de ces deux
objectifs est une gageure. Toutefois, il devrait avoir à l’idée qu’un développement
commercial ne se fera pas à tout prix ; d’autant plus que la profession est régie par
des procédures qui sont très claires. Il faut noter que tant que « tout va bien, il n’y a
pas de problème » ; cependant en cas d’impondérables, il se verra brandir les
procédures qui régissent le métier. Ainsi donc, s’il y a un choix à faire entre
développement commercial « à tout prix » et respect des procédures qui garantit
certainement une maitrise des risques, le banquier ne devrait pas hésiter à faire le
choix du respect des procédures quoiqu’il en coûte. Il faut cependant avouer qu’un
tel choix n’est toujours pas évident face à la pression de la hiérarchie, à l’atteinte
des objectifs et à l’augmentation du PNB. Pour cela, une forte personnalité est
recommandée dans l’exercice de la profession.

D. Les exigences de la clientèle, la digitalisation, la dématérialisation,


les services personnalisés,…
D’autres défis qui se posent au banquier sont : les exigences de la clientèle, la
digitalisation, la dématérialisation et la demande de services personnalisés entre
autres.
 Les exigences de la clientèle
Le client d’hier n’est pas celui d’aujourd’hui. La globalisation de l’économie qui s’est
accompagnée d’une ouverture des frontières économiques, d’une transformation
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des modes de consommation, etc. favorisée par le développement spectaculaires
des NTIC, a façonné le consommateur-client. Il est devenu alerte et très sensible ;
une moindre erreur est susceptible de lui faire changer de banque. Il a développé en
quelque sorte le nomadisme bancaire. Pour peu, il ferme son compte, alerte les
réseaux sociaux, envisage de porter plainte, etc. Pour autant, le client de la banque
devrait-il dicter « sa loi » ? Comment le banquier devrait-il se prendre pour répondre
à ses attentes ?
Il est normal que le client soit exigeant. D’ailleurs, cette exigence n’est qu’une
conséquence de l’évolution de nos sociétés. Un client souhaite être reçu rapidement
pour une petite opération de retrait en raison du fait qu’il ait une réunion d’affaire à
une certaine heure. Il comprend difficilement qu’il soit obligé de patienter plus
d’une heure dans un guichet en raison d’une défaillance technique. Il risque non
seulement de ne pas pouvoir faire son opération, mieux de rater son RDV. Face à
une multitude de situations aussi imprévisibles les unes que les autres, le banquier
doit prendre du recul et analyser les cas dans le calme. Le développement de
l’empathie joue ici tout son sens.
Une des solutions à l’exigence des clients serait l’anticipation. Il nous semble que la
réponse aux attentes des clients ne suffise plus, il faut anticiper les attentes,
imaginer ce que le client souhaiterait demain, avoir une vision de ses besoins futurs,
lui faire des propositions de services, en somme lui donner de la valeur et de
l’estime.
Exemples : M. X, nous pensons que pour votre niveau de revenu, un placement sur
tel produit serait avantageux ; en effet, ce produit conçu pour le type de client que
vous êtes a déjà permis à 20 autres de votre segment d’avoir des gains qui se
chiffrent à …
Mme Z, j’ai constaté la fois dernière que vous avez mis un long temps pour votre
opération de retrait, pour pallier cette situation à l’avenir, je vous conseille de vous
procurer une carte magnétique,…
Il est donc important que le banquier soit dans l’anticipation constante.
 La digitalisation et la dématérialisation
La digitalisation et la dématérialisation font désormais partie des technologies
qu’utilisent les banques pour accroître leur PNB.
La digitalisation des services (banque en ligne) permet d’atteindre un grand nombre
de clients surtout les jeunes qui servent à rajeunir la base clientèle.

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La dématérialisation permet aux banques de partager des dossiers dans de courts
délais. Le gain de temps permet d’augmenter considérablement le niveau de la
richesse, de conserver des traces aussi.
Toutefois, il faut noter que l’intégration de ces technologies dans le business
bancaire pourrait s’accompagner de risques irréversibles. La piraterie avec son
corollaire de violation des données personnelles (pouvant faire l’objet de
procédures judiciaires), la perte de données pourraient entraver à la bonne marche
des banques et dégrader leur portefeuille. Une utilisation saine (respect des
procédures informatiques) de ces outils de travail pourrait être le gage de grandes
créations de richesses.
 Les services personnalisés
Les services personnalisés constituent un défi auquel les banques doivent faire face.
Les clients veulent aujourd’hui se distinguer des autres. La segmentation de la
clientèle est une réponse à ce besoin de distinction. La création d’agences VIP,
SELECT ou de masse par la plupart des banques permet de personnaliser les offres.
Par ailleurs, l’envoi de messages personnalisés les jours importants de la vie des
clients (anniversaire, mariage) viennent créer le sentiment d’estime chez ceux-ci.
La liste des services personnalisés n’est pas exhaustive. Chaque jour, les banques
s’ingénient à trouver des offres qui augmenteraient la fidélisation de leurs clients.

Tous ces défis portent à croire que nous nous acheminons vers un autre modèle de
banque.

E. Vers un autre modèle de banque…


Face à tous ces défis, quel devrait être le modèle de la banque de demain ?
Question ouverte…

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Bibliographie
Auriol, P. & Versvisch, M.-O., (2013). Secrets de managers : Imprévus, pressions,
motivations…Mieux vivre les défis du quotidien. Centre de Formation de la
Profession Bancaire. Eyrolles.
Bernou, N., (2005). Eléments d’économie bancaire : activité, théorie et
réglementation. Thèse de Doctorat en Sciences Economiques, Université lumière-
Lyon 2
Costa, N., (2017). Fiches de Macroéconomie, Rappels de cours et exercices corrigés. Ed.
Ellipses.
Laurent, E., (2011). La face cachée des banques. Pocket
Lefilleur, J. (2009), Financer les PME dans un contexte de forte asymétrie
d’information. La revue Proparco, Secteur privé et développement, N° 1, pp 12-14.
Scialom, L., (2018). Economie bancaire. Quatrième édition. Ed. La découverte.
Collection Repère.
Stiglitz, J., E., (2009). Quand le capitalisme perd la tête. Le livre de poche
Traoré, S., (2010). Les secrets du crédit bancaire en Afrique : Techniques pour la
gestion efficace du risque. Secom Medias.

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